Interview de l`Ambassadeur d`Algérie au Canada, Smail

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Interview de l`Ambassadeur d`Algérie au Canada, Smail
Interview de l’Ambassadeur d’Algérie au Canada, Smail BENAMARA, au site
web algeriansoverseas, 6 mars 2010
Avant tout, pouvez-vous nous parler, de manière générale, au sujet de la
communauté algérienne établie au Canada?
La communauté algérienne au Canada est une communauté active, dynamique, de plus en
plus nombreuse et qui reste très attachée à son pays d’origine. Il s’agit d’une
communauté dont la majorité des membres est arrivée récemment au Canada (à partir des
années 90), généralement bien formée et concentrée essentiellement dans la grande
région de Montréal, même si on assiste depuis quelques années à une plus grande
dissémination de notre communauté notamment dans les villes de Québec, Ottawa,
Toronto, Vancouver et Calgary.
Au plan professionnel, nous avons de multiples exemples de belles réussites dans
l’enseignement, l’expertise, la recherche ou le commerce. On constate aussi hélas depuis
ces dernières années, une augmentation du taux de chômage pour de multiples raisons
(équivalence des diplômes, arrivée récente, adaptation etc.).Ce phénomène n’existe
cependant qu’a Montréal. Au niveau associatif, on assiste à un foisonnement d’initiatives
pour prendre en charge les besoins culturels ou sociaux des membres de notre
communauté.
Il faut souligner l’attachement indéfectible manifesté à l’égard du pays et de la culture
d’origine, même chez ceux qui se trouvent dans des régions éloignées. On a pu le
remarquer notamment lors des matchs de l’équipe nationale de Football. Il y a également
de belles promesses dans la nouvelle génération parmi ceux qui sont nés au Canada, et ou
on retrouve une grande volonté de réussite dans les études, le sport ou la culture.
Quelles sont, de votre point de vue, les méthodes à adopter pour renforcer les liens
économiques entre l’Algérie et le Canada?
Les liens économiques entre l’Algérie et le Canada, sont déjà importants, anciens et
diversifiés. Nous sommes le 1e partenaire économique du Canada en Afrique et dans le
monde arabe et cela depuis plusieurs années. Les entreprises canadiennes interviennent
dans de nombreux secteurs en Algérie que ce soit l’énergie, l’hydraulique, l’engineering
etc. À l’avenir l’effort devrait porter sur la diversification de nos exportations vers le
Canada, dominées essentiellement par les hydrocarbures. Il faudrait aider les entreprises
algériennes publiques ou privées, exportatrices à explorer et accéder au marché canadien.
Il faudrait également, rechercher un meilleur transfert du savoir-faire, de la technologie et
de l’expertise.
Il existe des chefs d’entreprises algériens installés au Canada. Pensez-vous que ces
derniers soient suffisamment informés au sujet des opportunités d’investissement en
Algérie?
Pour ceux qui envisagent d’investir ou de transférer leurs activités vers l’Algérie, il y a de
multiples créneaux d’information tels que l’Ambassade, le Consulat général, l’Alliance
d’Affaires Algérie-Canada ou des organismes comme l’Agence Nationale de
Développement et d’Investissement (ANDI) et la Chambre de Commerce en Algérie. Il
faudrait susciter l’intérêt de ceux qui veulent réellement investir financièrement,
matériellement et humainement à long terme et naturellement faire des profits. Mais
éviter les simples opérations commerciales ou les intermédiations stériles et peu
profitables au pays. On pourrait également si le besoin s’en faisait sentir, contribuer à
l’organisation d’une mission d’information en Algérie, pour les opérateurs algériens
résidant au Canada.
Le site algerians overseas vient d’être mis en ligne. Quel regard portez-vous sur ce
genre d’initiative ?
La mise en ligne de votre site viendra, je l’espère, renforcer les liens entre notre
communauté et le pays d’origine. C’est une initiative louable dans la mesure où elle
s’inscrit dans la volonté de mieux informer, de développer les investissements et les
affaires, et en définitive de renforcer l’effort de développement et de croissance en
Algérie.
Il faudrait à mon sens, fixer des objectifs clairs et quantifiables à ce genre d’initiatives et
en particulier évaluer leurs impacts. La réalisation d’un annuaire des chefs d’entreprises
ou opérateurs algériens vivant au Canada, avec leurs domaines d’activités et leur
expertise, serait de ce point de vue tout à fait utile. Le coté pratique et opérationnel est
également très important. Il est important de veiller à ce que ce site puisse réellement
être utile aux opérateurs vivant à l’étranger et qui veulent être informés et aidés pour
mieux connaître le marché algérien ou à l’inverse pour ceux qui résident en Algérie et
qui souhaitent exporter vers le marché canadien.
Enfin, il y a lieu de chercher les synergies positives, les complémentarités et des formes
de collaboration avec des associations algériennes au Canada qui oeuvrent également au
transfert des connaissances ou de l’expertise de la diaspora vers le pays d’origine.