Des arbres préhistoriques se dresseront à Montreux

Des arbres préhistoriques se dresseront à Montreux
RARETÉ
Un pin Wollemi, une espèce vieille de 110 millions d’années, a été planté sur les quais.
Deux autres seront mis en terre cet automne.
Le pin Wollemi a été planté à l’occasion de la 46e Assemblée générale de l’Union suisse
des services des parcs et promenades. Chaque participant a pu contribuer à l’érection du
trésor via une pelletée de terre. «Un symbole d’amitié et d’union entre les collègues de
la Suisse entière», affirme Bertrand Nanchen, chef jardinier qui tient le pin ci-dessous.
C’est un véritable dinosaure, dont on a retrouvé
des fossiles vieux de 110 millions d’années,
mais il est encore parmi nous. Et plus
précisément sur les quais de Montreux depuis
une dizaine de jours. Son nom? Wollemia
nobilis, en hommage au garde-chasse qui l’a
redécouvert en 1994, David Noble, et au lieu de
cette pêche miraculeuse, le parc national de
Wollemia, en Australie. Sous cette appellation,
c’est d’un pin qu’il s’agit, dont les ancêtres ont
vraisemblablement constitué le festin de
mastodontes tels le tricératops.
Bertrand Nanchen, chef jardinier de la ville, a eu l’idée de le planter «pour perpétuer la collection
par une nouvelle rareté et voir comment ce spécimen s’épanouira Montreux». Le conifère peut
mesurer jusqu’à 40 m dans la forêt tropicale. «Mais s’il atteint déjà 15 à 20 m ici, nous serons
contents!» sourit celui qui voulait être le premier à le cultiver en Suisse et s’était pour cela inscrit
sur un site internet aux Etats-Unis.;
C’est que le passionné même s’il s’est fait prendre de vitesse pour décrocher le haut du podium
avec le pin Wollemi est toujours à l’affût de nouveautés pour sa commune. «Chaque fois que je
pars en voyage, je ramène des fragments de boutures. Je voulais rapporter des graines de
rhododendron de mon trekking au Népal, il y a sept ans, mais je n’en ai pas trouvé.» A la place, il
emporte dans son bagage à main un marronnier, haut de 4 cm seulement. Bien soigné, l’arbre a pu
être planté l’an dernier en présence de la Municipalité et de moines bouddhistes du Mont-Pèlerin,
qui l’ont béni.
Mais attention: si celui qui occupe ce poste à la ville de Montreux depuis vingt-cinq ans connaît les
espèces qu’il transporte, qu’il ne vienne pas à l’idée de novices d’en faire autant! «Beaucoup de
plantes néophytes envahissantes sont arrivées par ce biais, dont l’arbre à papillons.» Comme son
nom l’indique, cet arbuste à fleurs violacées venu de Chine attire certes les virevoltants insectes
colorés, mais il se répand rapidement et finit par former une végétation si dense que rien d’autre
ne peut pousser.
Fleurs hallucinogènes
A Montreux, le pin Wollemi qui sera rejoint par deux autres spécimens cet automne côtoie une
arborisation diversifiée provenant aussi bien de Chine que de Nouvelle-Zélande, en passant par le
Japon. Parmi ces espèces, les daturas plantés pour la période estivale, dont les fleurs sont
hallucinogènes. «Nous les enlevons pendant le Montreux Jazz Festival, car beaucoup de gens
passent sur les quais. Nous ne voudrions pas qu’elles soient ramassées, comme cela a été le cas
une fois il y a quelques années.
24heures-Riviera Chablais - STÉPHANIE ARBOIT