VOYAGE D`ETUDES À LYON AUTOUR DE DEUX OPÉRATIONS D

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N°6 - Juillet 2012
VOYAGE D'ETUDES À LYON AUTOUR DE
DEUX OPÉRATIONS D'URBANISME DURABLE
Fin mai, les bailleurs sociaux de la région ont été invités à
participer à la visite, sur deux jours, de l'opération de construction
neuve d'un écoquartier à Lyon-Confluence et de la rénovation
urbaine, menée avec l'ANRU, du quartier de la Duchère, cité Hlm
des années 60.
Présentation de la maquette de Lyon-Confluence - Photo Le Tellier pour l'AR Hlm PACA & Corse
C'est dans le cadre de la convention-cadre, signée entre l'Association
régionale, l'ADEME, le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et
l'Etat, qu'a été proposé aux bailleurs sociaux un voyage d'études à Lyon
pour visiter deux opérations urbaines emblématiques : l'aménagement de
Lyon-Confluence et la rénovation urbaine de la Duchère. Situé à la pointe
de la presqu'île, à la jonction du Rhône et de la Saône, le quartier
Confluence a été labellisé par WWF "premier quartier durable en France".
Il a été pensé pour accueillir toutes les populations, de tous âges et de
tous horizons. Constitué en ZAC, Confluence pro! pose un large panel de
solutions, du logement social à l'accession libre, avec des prescriptions très
strictes en matière de haute qualité environnementale.
Une opération urbaine pour l'ensemble du territoire
L'objectif de Lyon-Confluence est de doubler, à terme, la superficie de
l'hyper-centre de l'agglomération lyonnaise. Il se développe sur un site
fluvial longtemps consacré à l'industrie et aux transports. La première
phase, sur 40 hectares, que les participants au voyage ont visité le
premier jour, propose 145 000 m2 shon de logements et 130 000 m2 shon
de bureaux, avec de grands équipements et des espaces publics généreux
(parc de Saône, Place nautique, port Rambaud...). La deuxième phase, à
partir de 2015, permettra de boucler la cohérence urbai! ne de l'ensemble
du territoire et de dépasser le simple cadre de la réhabilitation de friches
urbaines. Le quartier Sainte Blandine, jouxtant l'opération, fera l'objet
d'une "éco-rénovation" dont les études viennent tout juste d'être lancées.
Une rénovation "à taille humaine"
Juché sur la "troisième colline lyonnaise", le quartier de la Duchère, visité
le deuxième jour, est un quartier d'habitat social classique des années 60.
Isolé du reste de la ville, composé de grandes barres d'immeubles, il
comprend 80 % de logements locatifs sociaux. Le projet de rénovation
urbaine, mené dans le cadre d'un Grand Projet de Ville avec l'aide de
l'ANRU, veut ramener la part du logement social à 55 % et prévoit de
détruire plusieurs barres de logements. La reconstruction se fera sous
forme d'îlots urbains, "à taille humaine" selon le mot des responsables du
GPV, avec des immeubles ne dépassant pas 7 étages, et avec, là aussi,
des normes strictes de haute qualité environnementale. Les vergers et les
prés, qui constituaient l'essentiel de la colline avant la construction de la
cité, sont revalorisés par un sentier de randonnée pédestre de 6 km qui
présente, sur différents panneaux explicatifs, les différents milieux
naturels qu'on rencontre à la Duchère. La réhabilitation des logements
existants, au nombre de 876, leur permettra d'atteindre un nivea! u de
performance énergétique de catégorie C. Et une économie de charges en
conséquence.
UN ECOQUARTIER
DANS L'HYPERCENTRE LYONNAIS
LA DUCHERE : UNE
RÉNOVATION QUI SE
VEUT DURABLE
Le projet Lyon-Confluence est une
expérimentation autour de trois
thèmes : la gestion dynamique des
bâtiments, la gestion d'une flotte de
véhicules électriques à partir de
l'énergie photovoltaïque et la
gestion énergétique à l'échelle d'un
quartier entier. Les logements et
les bureaux de la Place nautique,
un des premiers aménagements
réalisés, qui utilisent 80 %
d'énergies renouvelables et
atteignent une réduction de près de
40 % des consommations grâce à
la conception bioclimatique des
bâtiments ont été lauréats du
programme européen "Concerto
Renaissance". Les équipes
d'architectes et de promoteurs
retenues pour les nouveaux ïlots
ont proposé un recours aux
énergies renouvelables allant de 35
à 100 %.
Un souci constant de la maîtrise
énergétique
Le projet urbain n'est pas isolé sur
lui-même mais prend en compte
l'impact sur toute l'entrée sud de la
ville, l'arrivée de l'autoroute et les
communes voisines. Toutes les
toitures et de nombreux murs sont
ou seront végétalisés, pour
rafraîchir l'ensemble de la ville et
limiter les phénomènes de chaleur
en milieu urbain si sensible en été.
Une opération de "désimperméabilisation" des sols à été
entreprise et une étude menée pour
rédui! re la production de chaleur
naturellement émise par l'activité
humaine (transports, rejets des
climatiseurs, bâtiments passifs...).
Une consommation proche de la
maison passive
Deux constructions ont été visitées
par les participants. Le "Novavita",
immeuble conçu par l'architecte
Massimiliano Fuksas et acquis par
Grand Lyon Habitat, 32 logements
Le projet de rénovation urbaine de
la Duchère s'est articulé autour de
la démolition de 1600 logements
(et donc le relogement de 1600
familles grâce à l'ensemble des
bailleurs sociaux) et la
reconstruction de 1600 logements
diversifiés, sociaux mais aussi en
locatif libre et intermédiaire, en
résidences étudiantes, en accession
libre ou sociale. Tous les logements
sociaux démolis à La Duchère sont
reconstruits sur le territoire de la
ville de Lyon. Si le Grand Lyon
compte 23 % de logements
sociaux, la répartition est encore
déséquilibrée avec, par exemple,
un taux de 8 % dans le
2ème arrondissement. Un travail
spécifique a
été parallèlement mené sur les 13
copropriétés du quartier (1100
logements) pour en requalifier les
immeubles.
Solidarité et lutte contre
l'exclusion en point de mire
A la Duchère, comme à LyonConfluence, une exigence
particulière en matière d'urbanisme
durable est de mise. Outre la
participation de tous les habitants
au processus de décision, au
travers de nombreux ateliers de
travail, la solidarité et la lutte
contre l'exclusion ont été les
principaux axes directeurs de la
rénovation. Solidarité entre les
générations, les populations et les
territoires et transversalité du
projet avec les dimensions
culturelles, environnementales,
sociales et économiques.
Un effort particulier et constant
sur les espaces extérieurs
Par ailleurs, les toitures
sociaux avec chaufferie collective
au bois, doubles vitrages et
capteurs photovoltaïques, offre une
baisse de 40 % du niveau de
charges. "L'Escale", 58 logements
en accession sociale et 26 en locatif
social, construit par Rhône Saône
Habitat, vise une consommation
infé! ;rieure à 20 kWh/m2.an pour
le chauffage des logements.
Façades et menuiseries en bois,
doubles ou triples vitrages, VMC
double flux, chaufferie à granule de
bois et panneaux solaires
concourent à cet objectif. La double
orientation de tous les logements
favorise la circulation de l'air et le
confort d'été.
25 septembre
végétalisées ont été généralisées
pour absorber les poussières de
pollution et rafraîchir l'air en été.
Un chauffage urbain biomasse a été
mis en place auquel sont raccordés
les immeubles, tous isolés par
l'extérieur et éclairés en lumière
naturelle dans toutes les cages
d'escaliers. La récupération des
eaux de pluie et une gestion fine du
débit de fuite dans la parcelle
s'ajoute à ces préconisations. La
qualité des espaces extérie! urs a
fait l'objet d'une attention
particulière, avec une surveillance
permanente. La Duchère est, à cet
égard, un site pilote en la matière,
avec notamment la mise en place
d'une base de données des
dysfonctionnements. Un
investissement de 3 millions
d'euros a permis de mettre en place
une réactivité très rapide, et de ce
fait déterminante, des services
gestionnaires et des bailleurs sur le
traitement des espaces extérieurs
et des parties communes.
Remise officielle des prix du concours Bas Carbone sur le stand
d'EDF, lors du 73ème Congrès de l'Union sociale pour l'habitat à Rennes
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