Les sept ressorts de l`action Missionnaire

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Les sept ressorts de l`action Missionnaire
Patrick Le Gal
Les sept ressorts de
l’action Missionnaire
Le feuilleton de
la Semaine Missionnaire Mondiale
12- 19 octobre 2014
1er ressort : Un seul cœur, une seule âme (Ac. 4,32) :
L’unité
Les
Actes des Apôtres témoignent d’une éton-
nante et irrésistible dynamique missionnaire. Le
fait est irrécusable ; sans cesse retentit ce cri en
écho à la prédication des apôtres : « Que devonsnous faire pour être sauvés ? » et c’est par centaines et par milliers que de nouveaux croyants
demandent le baptême.
Quel est
le ressort de ce prodigieux élan évan-
gélisateur ? D’abord la qualité de la cohésion et
des liens de charité qui unissent les fidèles entre
eux : « La multitude des croyants n’avait qu’un
cœur et qu’une âme » : un témoignage qui bouleverse et attire ! Garder cette unité dans un
monde complexe et pour partie hostile n’avait
rien d’évident ; leur secret : la fidélité à ce quadruple ciment de vie chrétienne et ecclésiale que
sont l’enseignement des Apôtres, la communion
fraternelle, l’eucharistie et la prière.
En
vivre davantage est ferment d’unité et,
quand l’unité se fortifie, la mission avance. La
communion fraternelle d’aujourd’hui prépare
l’évangélisation de demain : 1er ressort.
2ème ressort : «
Jusqu’au bout du monde»
(Ac, 1,8)
La joie de l’Evangile
Jésus
avait dit : « Allez jusqu’au bout du monde,
de toutes les nations, faites des disciples ». De fait,
la dynamique missionnaire dans la première communauté chrétienne n’est pas restée circonscrite à
Jérusalem. Bousculés par une première persécution, les disciples allèrent vers les « périphéries » :
Philippe en Samarie, Pierre à Lydda puis Joppé et
Césarée, Barnabé à Antioche, avant même les
grands voyages missionnaires de l’apôtre Paul.
Quel fut donc le moteur de cet étonnant élan missionnaire ? L’appel du Christ sûrement, la force de
l’Esprit sans doute mais aussi le témoignage de la
joie des nouveaux croyants ; joie de l’eunuque de la
Reine d’Ethiopie que baptise Philippe à Gaza, joie
de Corneille et de sa maison à la venue de Pierre,
joie du geôlier et de sa famille évangélisés par Paul
et Barnabé en pleine nuit… leur joie envahit à leur
tour les apôtres et les affermit dans leur mission
au-delà de toutes les contradictions.
Evangile
donné, joie reçue, mission en marche : La
joie de l’Evangile est bien le second ressort de la
dynamique missionnaire, ne nous en privons pas !
3ème ressort : La splendeur de la Vérité :
Transmettre la foi
«Nous ne pouvons certes pas taire ce que nous
avons vu et entendu » répliquaient Pierre et
Jean au Sanhédrin ; Jésus lui-même avait prévenu : « s’ils se taisent, les pierres crieront ».
Témoins de la Transfiguration, témoins du
Christ donnant sa vie sur la croix , témoins du
visage du ressuscité, les disciples ne pouvaient
pas ne pas désirer ardemment faire partager à
tout un chacun ce qu’ils avaient découvert, vu
et « touché » du Verbe de Dieu. Malheur à moi si
je n’évangélise pas, s’exclamait saint Paul.
Par le baptême, la confirmation et l’eucharistie,
tous les fidèles sont eux-mêmes illuminés, fortifiés, nourris ; ils sont appelés à devenir lumière
du monde et sel de la terre ; c’est Jésus luimême qui nous y appelle. Cette vérité de foi qui
a éclairé mes ténèbres intérieures et m’a libéré,
la garderai-je pour moi ? - certes pas ; je la contemple, je la médite pour mieux la saisir et déjà
en témoigner, la transmettre enfin comme un
trésor, plus sûr moyen de ne pas la perdre.
Ne
faites pas crier les pierres : parlez ! Notre
devise, contempler pour témoigner, troisième levier de l’action missionnaire.
4ème ressort : Pour moi, pour tous…:
L’Espérance du salut
Jésus le proclame : « Votre
Père qui est aux cieux
veut qu’aucun de ces petits ne se perde » (Mt 18,
14). C’est clair et décisif, la volonté de Dieu est bien
le salut de tous ; nous ne pouvons aspirer au salut
sans espérer que tous y parviennent. D’emblée
cette attente du salut, de la vie éternelle, nous projette vers l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous
ceux qui ne l’ont pas encore reçue.
Toute
la tradition chrétienne le crie, ce n’est pas
aimer Dieu que de s’accommoder qu’il ne soit pas
connu par toute la terre, dans toutes les « périphéries » de ce monde !
Depuis
les Indes, Saint François-Xavier écrivait à
ses amis parisiens : « Dans ce pays, quantité de
gens ne sont pas chrétiens, uniquement parce qu’il
ne se trouve personne aujourd’hui pour en faire des
chrétiens. J’ai très souvent eu l’idée de parcourir
toutes les universités d’Europe… pour hurler partout d’une manière folle et pousser ceux qui ont
plus de doctrine que de charité, en leur disant : Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par
votre faute ! ».
L’espérance
du salut, un cadeau à partager avec
tous, le moteur incontournable de la dynamique
missionnaire
5ème ressort : A l’école du Bon Samaritain,
L’élan de la charité
Le Bon Samaritain nous laisse un exemple : peu de
paroles mais beaucoup d’amour ; touché de compassion, il s’approcha. Les longs discours fatiguent,
la charité jamais ; mais elle ouvre les cœurs et dispose à laisser le Christ établir en nous sa demeure.
Voilà l’évangélisation en marche !
Mais,
direz-vous, notre homme était trop mal en
point - laissé à demi mort, sort peu enviable - il n’a
pas remarqué le Samaritain et son agir secourable
et, dès lors pas d’ouverture du cœur, pas de conversion… pourtant le Bon Samaritain ne se lasse pas, il
transporte l’homme à l’hôtellerie, le recommande à
l’aubergiste, paie même la pension du malheureux :
vous l’avez reconnue, c’est toujours la charité à
l’œuvre ; elle qui, est patiente, qui supporte tout,
endure tout et ne manquera pas de porter des fruits
abondants : secrètement l’évangélisation avance !
La
charité est la signature du Christ, sa marque
propre. Elle nous fait le rencontrer dans le geste secourable qui nous sauve mais aussi dans le pauvre
dont on s’approche ; par là, elle s’avère être un
double et puissant vecteur d’évangélisation nous
donnant d’expérimenter de façon imprévue toute la
richesse du cœur de Dieu.
La charité, langage silencieux du missionnaire, qui
parle à notre cœur.
6ème ressort : L’obole de la veuve
Le partage au service de la mission
Vous
vous êtes laissé toucher par le Bon Samari-
tain, sa compassion, sa charité jusqu’au bout. Vous
avez peut être hésité un instant puis vous avez désiré suivre ses pas. Vous avez raison, suivre le Bon
Samaritain, c’est suivre le Christ.
Maintenant voici la Veuve, la pauvre veuve ; vous la
plaignez : pauvre et veuve, double tristesse. Vous
voyez son geste, sa générosité ; à quoi servira sa piécette, elle ne le sait pas au juste mais elle la donne ;
elle ne doute pas qu’elle sera bien utilisée, au mieux,
pour les grands besoins du peuple de Dieu ; secrètement elle s’en réjouit d’avance, joie immense que
procure le partage des biens…
Donner, à mon tour, comme la veuve, avec générosité c'est-à-dire avec effusion, largement ; cela me
tente ; j’hésite encore… justement cette semaine, ce
dimanche, l’Eglise m’invite à un geste de partage,
pour les missions, pour aider les missionnaires dans
leur labeur, les diocèses jeunes à proclamer
l’Evangile, ceux qui sont persécutés à tenir bon dans
l’épreuve.
L’obole de la veuve, presque rien mais geste fort cependant, qui tisse des liens précieux, apporte un
soutien longtemps attendu et affermit le courage.
Votre obole au service de la mission, n’hésitez pas.
7ème ressort : Un soutien sans faille
de l’action missionnaire :
Thérèse
La prière
de Lisieux voulait être missionnaire,
partir au loin, mourir martyr ; elle entra au
carmel n’en bougea plus et mourut dans son lit !
Vocation manquée ? Certes non ! « Ne pouvant
être missionnaire d’action, écrit-t-elle, j’ai voulu
l’être par l’amour et la pénitence ».
La voilà à l’œuvre, priant et suppliant pour soutenir ceux partis au loin annoncer le Christ. Elle
l’écrit à l’un d’eux, évoquant le livre de l’Exode
(17, 8-16) : « Comme Josué vous combattez
dans la plaine ; moi je suis votre petit Moïse et
sans cesse mon cœur est élevé vers le ciel pour
obtenir la victoire ». Pie XI n’y tint plus, il déclara Thérèse Patronne des Missions pour que
chaque chrétien se sache appelé à être vrai missionnaire là où il est, dans la vocation propre
qui est la sienne ; l’un par l’action, l’autre par la
prière.
La
Semaine Missionnaire Mondiale se dit en
trois mots : témoigner, prier, partager. Le second n’est pas le moindre ; au cœur de l’action
missionnaire, il y a la prière, elle est sa source
et son soutien : quand jaillit la prière les témoins se lèvent, les mains s’ouvrent, la mission
avance… pour que l’Eglise vive partout dans le
monde.

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