La Route - Europa Scouts
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La Route - Europa Scouts
LA ROUTE 1. DEFINITION DE LA ROUTE La Route est l’accomplissement de la vie scoute à l’âge adulte. Elle n’est pas distincte du scoutisme, elle suppose un scoutisme plus poussé, plus rude et plus abouti car plus volontaire. Etre Routier, c’est vouloir être totalement scout. Sans formation Route, le scout peut voir son esprit scout se dissoudre dans la société moderne : il n'aura passé qu’une aimable adolescence dans les bois… De même que le louvetisme correspond aux enfants et le scoutisme aux adolescents, la Route a une pédagogie propre permettant d’aborder scoutement l’âge adulte. Il s’agira pour le routier durant ces années de « prononcer les quelques OUI et les quelques NON décisifs dont dépendra toute sa vie d’homme. »1 Baden Powell aimait utiliser l’image de la barque : le louveteau est face à un port ; il y découvre la mer et les bateaux ; le jeune éclaireur y apprend à construire une embarcation ; devenu routier, il monte dans sa barque, et la mène seul en haute mer. Prendre la Route, c’est partir en marche à la suite du Christ. 1 Edouard de Macédo 2. LES MOYENS DE LA ROUTE La pédagogie Route s'articule selon 3 moyens. LA MARCHE ET ACTIVITÉS VIRILES Elles permettent au routier de « sortir de sa maison et de soi-même », en allant à la rencontre de lui-même et du Christ. « Vie pauvre, vie dure, vie pure ; bref, vie saine et vie vraie. Plus notre civilisation se fera anti-humaine, plus nécessaire sera la Route pour nous remettre souvent dans le vrai climat de notre nativité … Sur la route, rien ne sépare, tout forge l’unité. On part raide. La Route fait la souplesse. »2 Le routier portant son sac sur le dos, la Route l’oblige à se dépouiller du superflu et à ne garder que l’essentiel. La marche est un effort physique nécessaire pour dépoussiérer l’âme et le cœur et faire mourir « le vieil homme » qui sommeille en chacun de nous. L’effort lui permet de se révéler à lui-même. Au travers des activités, il apprend à connaître ses capacités physiques, intellectuelles et morales, il apprend à les dépasser autant que possible. LA PRIERE Comme le dit Guy de Larigaudie, le routier doit « faire de sa vie une conversation avec Dieu. »3 La journée du routier est ponctuée par le chapelet, l’Angélus et l’heure route, oraison du routier. De même qu’un bénédictin se sanctifie en observant la règle de St Benoît, le routier cherchera la sainteté dans la loi scoute et à travers de l’idéal qu’elle lui propose. Son auréole, au Ciel, sera de couleur scoute. L’HEURE ROUTE est un arrêt du routier dans sa vie « extérieure » et un temps intense de sa vie « intérieure ». Pendant ce moment privilégié (pas forcément une heure), le routier peut prier, faire un bilan sur sa progression, réfléchir sur un sujet particulier… Il s’agit pour lui d’aborder tous les sujets importants de sa construction d’homme ; en fait, juste un temps pour stopper la course folle de ses propres activités. LE SERVICE « Servir » est la devise des routiers. « Les routiers sont capables de rendre service aux autres, et préparés à le faire. Mais je dis bien prêts et non pas seulement disposés. »4 Le service est une école du don de soi et de recherche du bien commun qui prépare au discernement de son choix de vie. A l’image du Christ, le routier est, dans l’humilité, au service de son prochain. Il faut se former pour mieux servir. Le service est incontournable et peut être rendu dans le scoutisme ou ailleurs. R.P. Doncoeur Etoile au Grand Large, Guy de Larigaudie 4 La Route du succès, Baden Powell 2 3 3. L’ESPRIT DE LA ROUTE Le Cérémonial du Départ Routier nous rappelle le style Route : « sobre et viril ». LE SENS DE L'EFFORT Il s'affirme particulièrement dans la marche et dans toutes autre activité entreprise par un routier. UNITÉ DE VIE Le but de la Route est de donner une seule et unique direction à la vie du routier. Cette exigence de la Route a pour but de rendre cohérents les différents choix à effectuer. DEPOUILLEMENT Le décorum disparaît pour laisser transparaître la simplicité et l’authenticité de la vie recherchée. Voulant retrouver l’essentiel, le routier se débarrasse de toutes choses superficielles, comme un novice vide son sac d’objets inutiles. De même, la hiérarchie se nivelle : « à la Route, il n’y a pas de chef : il n’y a que des gens responsables ». LE SILENCE. Rejoignant en partie la prière, le silence est un moyen de se rendre disponible à Dieu dans l’oraison ; aux autres en les écoutant en silence sans les interrompre; à soi car le routier doit être capable de s’écouter pour se connaître, de garder le silence pour prendre un peu de recul sur les choses et ne pas se laisser aller à ses premières émotions. Le silence est aussi le silence de nuit si cher aux routiers. Ce n’est pas un niveau de décibel minimum, mais la prolongation concrète de la prière du soir. LE CHANT Depuis la meute, le scout apprend à chanter. Un scout qui ne chante pas n’est pas un scout, alors comment pourra-t-il être routier ? Le routier chante pour prier, chante pour marcher, chante pour pleurer, chante pour rire. Il retrouve dans le chant une part de son identité et de ses valeurs. Chaque communauté d'hommes possède son répertoire de chants : chantons donc des chants Route! 4. LA PROGRESSION ROUTE La progression Route est essentiellement personnelle. Dans cette démarche adulte et volontaire, le routier est aidé par son chef de clan et son parrain. La progression suit trois grandes étapes matérialisées par des flots. La Route est un magnifique école de chef, pas d’abord au sens de « chef d’unité », mais de chef de sa propre barque. On ne peut donner que lorsque l’on a reçu à la Route. Avant d'être chef, il faut avoir été routier. NOVICE Le garçon qui monte au clan est appelé novice. Il regarde et découvre la vie au clan et à la Route. Il se dépouille au plus vite de ce qui montrait sa valeur de scout (cordelière, bandes de CP, brevets, badges, etc.). Son uniforme doit se conformer au dépouillement qu'exige la Route. Il reçoit le foulard marron et devient membre du clan. FLOT GRIS Après avoir vécu au sein du clan pendant quelques mois, ayant participé aux activités aventureuses et viriles et s’étant imprégné de la pédagogie, il décide de commencer sa progression Route. Il reçoit son FLOT GRIS, couleur de la poussière qu’il foule sur la route et symbole d’humilité. LONGUE PISTE ET FLOT MARRON Le routier décidé à progresser vers le Départ choisit son parrain (un RS, pas exclusivement Europa) pour le guider et l’aider à cheminer. Le parrainage est aussi un apport pédagogique et humain. Tous les sujets importants de la vie d’adulte sont évoqués (vocation personnelle et professionnelle, choix de vie, rapport aux autres, place dans la société, qualités et défauts personnels, etc.). Il choisit également un Père spirituel s’il n’en a pas. Ces quelques années de progression Route préparent à la LONGUE PISTE, marche solitaire de quelques jours. Dans cette démarche, le routier est aidé par son parrain et son chef de clan. Il s’agit d’un temps au désert, d’une véritable retraite intérieure permettant au routier de prendre la route et de mieux se découvrir lui-même. Si la Longue Piste est validée par le parrain, le routier reçoit son FLOT MARRON. Symbole d’humilité et de dépouillement, ce flot est le témoin que le routier cherche à se conformer toujours plus aux exigences de la Route. DEPART ROUTIER ET FLOTS AUX TROIS COULEURS Le flot marron obtenu, le routier continue sa progression vers le Départ, toujours épaulé de son parrain. Il poursuit ses échanges avec lui, comble ses éventuelles lacunes techniques et pédagogiques (Critères du Départ Routier), et continue d'approfondir le sens qu’il veut donner à son engagement. Après avoir laissé une période de quelques années (pour éprouver sa volonté, continuer de mûrir sa progression), le parrain présente son filleul à la Communauté RS qui valide le Départ Routier envisagé. Le Départ entérine un état et un engagement dans l’Ordre Scout. Il doit alors être un scout complet, conscient de ses forces et de ses faiblesses : il met au mieux en pratique les critères du Départ, et oriente sa vie entière vers le premier Routier qu’est le Christ, et il fait scoutement. Il reçoit alors les flots jaune, vert et rouge, qui lui rappelle tout son parcours scout et le mot d’ordre de chacun des trois âges : la joie, l’espérance, la charité. Il accroche en outre sur sa poitrine les barrettes d’argent RS (Routier Scout). A travers cet engagement, le Routier Scout accepte de remettre sa volonté scoute en question chaque jour de sa vie. Il veut « faire aujourd’hui mieux qu’hier et demain mieux qu’aujourd’hui. »5 5. LES INSTANCES ROUTE LE CLAN Le clan est l’unité de base de la Route. Il est dirigé par un chef de clan et peut être divisé en équipes. Loin du système des patrouilles, cette hiérarchie n’existe que pour le bon fonctionnement de l’unité. Dans les faits, il n’existe aucune distinction entre les routiers d’un même clan, si ce n’est l’expérience Route que les aînés transmettent aux plus jeunes. LA COMMUNAUTÉ RS La Communauté RS est le clan formé par les RS des Europa-Scouts. Son rôle n’est pas d’animer la 3ième branche, rôle de l’Equipe Nationale Route (ENR). Elle constitue un organe de soutien, de proposition et de décision quant à l’engagement des postulants au Départ RS. Les choix effectués sont votés par les membres de la Communauté. 5 Cérémonial du Départ Routier