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N°212 | Avril 2014 | 3,50 €
LIBERTE
•
EGALITE
QUEL TÉLÉCHARGEUR
ÊTES-VOUS ?
INTERVIEW
DE DANIEL MARHELY,
COFONDATEUR
DE DEEZER
TELECHARGEZ !
PORTRAITS
QUEL
TÉLÉCHARGEUR
ÊTES
Jérémie, 23 ans
-
VOUS
?
#
Votre Ipod réclame de la musique... Vous avez envie de regarder
un film tranquillement à la maison... Pour tout ça, naturellement,
vous vous installez devant votre ordinateur. Et vous téléchargez.
De façon illégale ou de manière plus réglo... Des usages qui
changent en fonction des générations.
Tour d’horizon.
2
Pirater, c'est
partager
« Je télécharge probablement depuis
qu’Internet me le permet » déclare Jérémie
le sourire en coin. 23 ans, fier représentant
de la « génération Y », il a grandi en même
temps que le réseau. « J’ai eu la chance
de connaître les débuts du net. A l’âge de
12 ans, je naviguais avec les « modems ».
On échangeait alors en 56ko/s ». Ce n’est
qu’en 2006 que les foyers voient arriver
le haut débit et donc les premiers moyens
de téléchargement. Les téléchargements
illégaux, notamment. «Je me souviens
de l’arrivée de l’ADSL chez moi... Je
devais avoir 15ans et je commençais
à comprendre toutes les potientalités
d’Internet. C’était l’époque d’eMule et des
premiers téléchargements en P2P… C’était
une révolution de pouvoir télécharger
si vite à l’époque » se souvient le jeune
étudiant en communication des contenus
numériques. Aujourd’hui, à l’heure du
haut débit et de la fibre optique, il s’extasie
devant la facilité d’utilisation : « quand
j’ai commencé à télécharger, il fallait être
curieux, très curieux pour comprendre
comment ça fonctionnait. Aujourd’hui
c’est à la portée de tout le monde, ou
presque… ». Ils sont accessibles en
quelques mots clés sur Google...
Mais a t-on des scrupules à pirater des
droits d’auteurs de la sorte ? Sa réponse
est ferme et sans appel « Non ». « Les
artistes grognent, c’est vrai. Mais en fait
ceux qui se plaignent le plus, ce sont les
maisons d’édition parce qu’on touche à
leur gagne-pain : les disques. Les artistes
retournent sur scène. ». La question de
la juste rémunération des artistes ne se
pose pas selon notre jeune « pirate ». S’il
télécharge presque toutes ces musiques,
il en achète certaines sur des stores. Et il
a un vrai plaisir à aller aux concerts : « je
télécharge beaucoup, mais je découvre aussi
beaucoup ! Gratuitement, il est vrai !
Mais si je suis séduit, je n’hésite pas à
dépenser 40 € une place de concert. Et
évidemment, tous les ans, j’achète le CD
des enfoirés… question de principe !
(rires) ». Ce téléchargement illégal est un
moyen d’expression. L’accès à la culture
devient de plus en plus élitiste : « c’est
triste de voir que le cinéma atteint presque
10 € la place… Heureusement que le
téléchargement illégal est là finalement
pour permettre à tout le monde d’accéder
à cette histoire collective qu’est la culture.
Lorsque je suis face à des personnes
qui sont complètement démunies face
fonctionnement du téléchargement illégal,
je prends plaisir à partager mes données via
clé USB voire à expliquer les techniques
que j’utilise… » commente Jérémie un brin
provocateur.
« Quand j’étais minot, chacun se faisait
ses cassettes en enregistrant la radio et
se les prêtait pour partager la musique...
Aujourd’hui, on nous tape dessus
simplement parce que ces échanges sont
devenus mondiaux ». La solution ne seraitelle pas de faire en sorte que la culture soit
plus accessible… ? >>
3
PORTRAITS
PORTRAITS
Entre légal et
illégal
Julie, 14 ans
« Je télécharge énormément de musique
et j’utilise des sites comme Papystreaming
pour économiser des places de cinés»
déclare Julie lorsqu’on lui demande si le
téléchargement illégal fait partie de sa vie.
Si la plupart du temps elle écoute de la
musique chez elle via des sites d’écoute
gratuite légale (streaming) comme Deezer,
notre collégienne est également une adepte
du téléchargement illégal. Elle explique
que lorsqu’elle n’est pas chez elle et qu’elle
n’a pas accès à une connexion internet
digne de ce nom, l’écoute en streaming
est impossible. Le mp3 prend alors le
relais sur son baladeur… La musique
qui y est stockée vient essentiellement
du direct download, « les sites Dilandau,
zippy, mediafire ou encore l’utilisation
de Offliberty (qui convertit les vidéos
de Youtube en mp3) sont à la portée de
tout le monde » confie la jeune fille qui
ne regrette pas l’époque de Kazaa ou
Limewire et de ses virus. Quand on lui
parle de la Loi, Julie ne semble même pas y
avoir pensé et n’est pas inquiète… « Après
tout certains téléchargent bien plus que
moi, alors pourquoi m’attraperait-on, moi,
pour quelques morceaux de musique ? ». Il
va de soi que payer 1,29 € le morceau de
musique ou débourser presque 10 € pour
une place de cinéma paraît absurde quand
on peut y accéder gratuitement. N'en
déplaise à ses parents.
4
Conscient et
coupable
Luc, 33 ans
Il avoue d’emblée : « Cela fait plus de 6 ans
que je n'ai pas loué un film dans un vidéo
club, ni même acheté un DVD...» Luc est
plutôt à l’aise avec le code et le langage
informatique. La pratique d’Internet est
pour lui très naturelle. Et donc, télécharger
est une évidence.
« Pour les films, j'utilise essentiellement
www.t411.me et www.thepiratebay.se.
Personnellement, je télécharge jusqu'à 3
films par semaine sans compter les séries
américaines que j’aime particulièrement...»
Le jeune trentenaire voit dans les Torrents
un moyen d’obtenir facilement de la
culture... mais il voit surtout ça comme
une source d’économie. « Je trouve le prix
des tickets de cinéma trop chers. Cela
fait toujours du bien de programmer des
soirées films chez soi bien au chaud...»
A la maison, il n’est plus le seul à truster
l’ordinateur pour y faire ses «emplettes»
culturelles : «j’ai partagé mon savoir-faire
avec ma femme... Je lui ai montré deux ou
trois fois. Maintenant, elle n'a plus besoin
de mon aide. »
Des scrupules en téléchargeant ? Ce jeune
cadre en a quelques-uns. « Mon travail
consiste à développer des logiciels pour
une entreprise. Si je remplace les produits
que vend mon entreprise par les films
que les internautes préfèrent télécharger
gratuitement, mon travail n'aura presque
plus aucun avenir...» C’est l’histoire de la
personne qui scie la branche sur laquelle il
est assise. Mais à court terme, en fonction
de son budget, c’est sa seule façon de
consommer des biens culturels...
C'est pas l'envie
qui manque
Christiane, 54 ans
« Je suis complètement dépassée par
l'aspect technique », déplore Christiane,
esthéticienne de formation et reconvertie
dans la parfumerie. Cette quinquagénaire,
pourtant passionnée par la danse et la
musique, regrette de ne pas pouvoir s'offrir
gratuitement les morceaux dont elle
rêve. Conflit générationnel ? Sûrement.
Penchée sur un ordinateur portable qu'elle
maîtrise à peine, elle ne sait pas comment
s'y prendre pour télécharger une chanson.
« J'ai à peine compris comment aller
visualiser une vidéo sur Youtube, et encore
parfois, je n'y parviens pas ». Torrent, pear
to pear, ces mots n'ont strictement aucun
sens pour elle.
« Lorsque je souhaite faire quelque chose
de simple sur mon ordinateur, je suis
obligée de noter précisément toutes les
étapes dictée par mon fils. Certaines
de mes amies sont pourtant très au fait
des nouvelles technologies, mais pour
ma défense, je n'exerce pas un métier
informatisé, et n'ai donc pas eu l'occasion
de basculer dans le monde du numérique
avec autant d'aisance. » En revanche, si
elle parvenait un jour à réduire ce fossé
technologique, elle n'aurait aucun scrupule
à télécharger illégalement : « Rémunérer un
artiste c'est important, mais aujourd'hui,
avec la publicité, les concerts, les sponsors
et autres sources de revenus, ils ne sont
pas à plaindre. Tout le monde fait, et je ne
vois pas où est le mal. » Faute de pouvoir
télécharger, elle se rend tout de même
quelquefois par mois à la FNAC ou chez
Virgin pour acheter quelques CD. C'est
has been, elle le sait, mais un trajet en
voiture est beaucoup plus agréable avec un
bon disque. #
5
6
RENCONTRE
Daniel Marhely,
cofondateur de
Deezer, revient
sur l’épopée
d’une pépite
français. Quelques
jours après des
évolutions de la
plateforme de
téléchargement
de musique. Il jette
un regard éclairé
sur le secteur
de la musique
numérique.
Rencontre.
Deezer compte désormais
5 millions d'abonnés
payants sur 11 millions
d'utilisateurs. Combien
proviennent des accords avec
les opérateurs télécoms ?
Ces 5 millions d'abonnés
proviennent de recrutements
directs et par les opérateurs
télécoms, mais nous ne
communiquons pas sur la
ventilation entre les deux. Mais,
effectivement, le recrutement via
les opérateurs représente une part
importante. C'est d'ailleurs pour
cela que nous proposons un client
pour ordinateur : cela permettra
d'augmenter le recrutement direct.
RENCONTRE
cher (moins de 2.000 dollars) et
ça sonne bien à l’international.
Quel est votre regard
d’entrepreneur sur la
France et sa fiscalité ?
«YOUTUBE
EST NOTRE
PRINCIPAL
CONCURRENT »
Vous comptez désormais
250 salariés à travers le
monde. Deezer est-il toujours
une start-up malgré ce
changement d'échelle ?
En tout cas, je souhaite que Deezer
en conserve l’esprit. Evidemment,
on n’est plus 25. Parfois, je regrette
qu’une certaine inertie ait pu
se créer, mais c’est le jeu de la
croissance. Après, même à 250,
je pense qu’on peut garder une
certaine souplesse. Par exemple,
j’ai pu avoir la liberté de prendre
une équipe commando de 4-5
personnes pour développer le
logiciel Mac, comme je l’aurais
fait au début de Deezer.
Quel regard portez-vous sur
l’évolution de Deezer ?
Ces 6 ans, je ne les ai pas vus
passer ! En 2006, nous lancions
BlogMusik.net. On a vite grimpé
à 250 salariés... C’est clair, nous
avons bâti une belle boite, mais il
reste tellement de choses à faire...
Comme par exemple ?
Conquérir le monde ! Nous
avons prouvé que nous
pouvions faire quelque chose
de bien en France. Nous avons
prouvé que le modèle est viable
économiquement. Maintenant, à
nous de répliquer cela à l’étranger.
Mieux vaut ne pas me lancer
là-dessus... Je ne reprendrais
pas la formule de Xavier Niel
sur le «paradis fiscal» français.
Oui, fiscalement il peut être
intéressant pour une entreprise
d’être en France avec tout ce qui
est GIE [groupement d’intérêt
économique, NDLR], le crédit
d’impôts recherche, etc. Mais, pour
trouver des fonds d’investissement,
ce n’est clairement pas avantageux.
Après, la France dispose de
bonnes ressources techniques,
mais peu de talent en marketing.
Etait-ce plus difficile en France
de négocier avec les ayants
droits de la musique ?
Daniel Marhely, cofondateur de Deezer
Crédits : Stéphane Grangier
Pourquoi ce nom, Deezer ?
Il n’y a pas vraiment d’histoire
derrière... En 2006, nous avons
lancé BlogMusik.net. Puis Xavier
Niel est entré au capital. A la fin
août 2007, il nous a appelé et dit :
«Les gars, il faut signer la Sacem ce
week-end parce que Neuf Telecom
annonce une offre musicale lundi
avec le catalogue Universal. On
va les contrer en annonçant un
deal Free-BlogMusik. Mais il
faut que vous changiez de nom.»
Nous avions un week-end pour
trouver un nom. Nous nous
sommes arrêtés sur «Deezer», ça
ne veut pas dire grand-chose,
mais c’est court, ça ne coûtait pas
Historiquement, Deezer est le
premier site à avoir signé des
contrats de musique à la demande.
Nous les avons inventés avec les
maisons de disque. Et justement,
nous avons réussi à les créer parce
que nous étions en France. Il y a
eu de fortes tensions - notamment
notre procès avec Universal - et il
a fallu se battre pour notre survie.
Mais c’est de l’histoire ancienne.
L’accès à la musique en streaming
par abonnement s’est démocratisé.
Ce n’est pas encore simple de
signer un contrat avec une maison
de disques, puisque chaque contrat
est différent, et les négociations
portent sur des minimums garantis,
des avances, des coûts par stream,
etc. Mais cela reste beaucoup
plus facile qu’il y a six ans.
Vous évoquez un «modèle
économique viable». Mais
l’est-il aussi pour les artistes
qui critiquent de plus en
plus le streaming ?
Un abonné Deezer contribue
autour de 120 euros par an
à l’industrie musicale, soit
l’équivalent d’un CD par mois. Je
ne suis pas sûr qu’auparavant ce
même utilisateur achetait autant de
disques. Sur ces 10 euros mensuels,
60 à 70% sont attribués aux ayants
droits. Après, comment se passe
la répartition au sein de la maison
de disques avec les artistes, cela ne
nous regarde pas. C’est peut-être
ce système qu’il faut interroger.
L’avenir de la musique en
ligne passera-t-il forcément
par le streaming ?
Il ne faut pas penser seulement
à la diffusion en streaming, mais
plutôt à l’abonnement. Il s’agit
d’un modèle d’offre d’accès qui
s’oppose à l’achat. Et je suis plus >>
7
RENCONTRE
satisfait à payer 10 euros par mois
pour accéder à un incroyable
catalogue, plutôt qu’acheter ma
musique titre par titre selon un
modèle ancien façon iTunes. En
ce sens, nous réfléchissons aussi
à créer des offres proposant une
qualité musicale supérieure. Pour
l’instant, nous diffusons en qualité
320 kbps, mais il n’est pas exclu
de passer au .Flac. Cela nous
permettrait de proposer une grande
qualité, comme le fait Qobuz,
aux puristes qui investissent dans
du matériel haut de gamme.
Comment voyez-vous l’arrivée
des géants comme Google et
Microsoft sur le marché de
la musique en streaming ?
C’était attendu. Certains ont
même tardé comme Apple qui
n’a finalement lancé qu’un service
de radio. Je ne suis pas inquiet
d’un Google qui propose de la
musique, mais aussi des e-mails,
un navigateur, Android... Toute
une tripotée de produits qu’il
n’aura aucun problème à arrêter
si jamais ils ne sont plus assez
rentables. Ce qui fait vivre
Google reste la publicité. Pour
nous, faire évoluer et maintenir
le produit est vital pour notre
survie. On ne vit que pour ça.
Aucun de ces géants n’a jamais
essayé de vous racheter ?
Pas pour l’instant, non. Mais
je n’ai pas forcément envie de
céder la boîte. Il faudrait que
cela soit vraiment pertinent... En
attendant, nous nous développons
comme des grands. Nous avons
levé de l’argent l’an dernier [100
millions d’euros, NDLR] pour
financer notre développement.
Et YouTube, prisé des plus
jeunes pour écouter de la
musique sur internet en
8
Daniel Marhely : "ne pas
penser à la diffusion en
streaming, mais plutôt à
l'abonnement."
#
illimité, est-ce une menace ?
On ne parle que de Spotify, mais
notre véritable concurrent c’est
YouTube ! Je suis hyper frustré de
voir les maisons de disques tolérer
ça parce qu’il s’agit d’un modèle
gratuit et illimité. Google fait
régulièrement des gros chèques
pour que ça se tasse, mais le
modèle n’est pas sain. Surtout
qu’en termes d’expérience, ce n’est
vraiment pas la meilleure... On ne
se crée pas d’écosystème musical,
c’est un usage ponctuel. Au final,
l’intérêt réside dans le clip vidéo.
Mais c’est de l’histoire
ancienne. L’accès à la musique
en streaming par abonnement
s’est démocratisé.
Ce n’est pas encore simple de signer
un contrat avec une maison de
disques, puisque chaque contrat
est différent, et les négociations
portent sur des minimums garantis,
des avances, des coûts par stream,
etc. Mais cela reste beaucoup
plus facile qu’il y a six ans.
vée des géants comme Google
et Microsoft sur le marché de
la musique en streaming ?
C’était attendu. Certains ont
même tardé comme Apple qui
n’a finalement lancé qu’un service
de radio. Je ne suis pas inquiet
d’un Google qui propose de la
musique, mais aussi des e-mails, un
navigateur, Android...
Toute une tripotée de produits
qu’il n’aura aucun problème à
arrêter si jamais ils ne sont plus
assez rentables. Ce qui fait vivre
Google reste la publicité. Pour
nous, faire évoluer et maintenir
le produit est vital pour notre
survie. On ne vit que pour ça. #
Interview réalisée
par Boris Manenti.
9
10
INFO
DÉCRYPTAGE
Tour d'horizon
du téléchargement
La Hadopi : LOL !
A
près le cuisant échec du label
PUR (pour « promotion des
usages responsables »), la Hadopi
tente de sauver sa peau avec un nouveau
projet d'ores et déjà baptisé « LOL ».
Il s’agit d’une plate-forme portail, le
« Label Offre Légale », référençant des
sites offrant des contenus culturels , en
téléchargement ou en streaming, musique,
livres ou films. Le site à 8 000 euros de
budget se veut contributif et pédagogique.
Grâce à des options de recherches (type
de contenu, paiement, streaming ou
téléchargement...), l’internaute tombe
sur des sites qu’il peut tester puis noter.
Les sites bien notés remonteront dans
le haut de la page, indépendamment du
nombre de visites qu’ils enregistrent. Pas
grand chose de neuf, c’est le problème.
Pour la petite histoire, la Hadopi n’a pas
pensé à acheter les noms de domaines
similaires à « www.offrelegale.fr ». Des
petits malins ont déjà acheté et détourné
l’adresse « www.loffrelegale.fr » A priori,
on peut considérer comme louable la
volonté de la Hadopi de ne pas endosser
un rôle uniquement punitif et de
promouvoir l’offre légale. C’est aussi son
rôle et, face à l’échec du tout-répressif,
c’était la direction pointée par le rapport
Lescure publié cette année. Sauf que,
comme pour le label PUR, les bonnes
intentions ne suffisent ni à modifier le
On line
#
En novembre 2013,
on dénombrait
35,4 millions de
vidéonautes. Ils
ont regardé près
de 2,4 milliards de
vidéos sur Internet.
En moyenne,
chaque vidéonaute
a ainsi regardé
69 vidéos par mois.
La présence
d’enfants dans
le foyer stimule
la pratique de la
vidéo. En effet,
les individus
appartenant à un
foyer composé d’au
moins un enfant
regardent 82 vidéos
par personne. Ils
visionnent ainsi
58,7 % des vidéos
vues totales.
Lorsqu’il n’y a pas
d’enfant dans le
foyer, les personnes
regardent quant à
elles en moyenne
57 vidéos par
personne.
comportement des internautes, ni créer des
offres légales solides là où il n’y en a pas.
Le premier constat qui s’impose est que le
moteur de recherche fait simplement un tri
entre les sites selon les contenus, modes de
paiement, etc. Pas de comparateur d’offres
ou de recherche par œuvre, simplement la
possibilité de découvrir une plate-forme ou
vérifier que celle où l’on a ses habitudes est
légale. Pas question donc de taper le nom
d’un morceau, album, jeu vidéo ou film et
de trouver les sites qui le proposent dans
leur catalogue et à quel prix. Or, c’est ainsi
que les internautes ont appris à chercher,
et c’est ainsi qu’ils continueront à faire.
La Hadopi se targue de référencer
335 sites. Mais seuls 62 sont véritablement
labellisés, c’est-à-dire sûrs à 100%
au regard des droits d’auteurs et des
règles de la Sacem (Société des auteurs,
compositeurs et éditeurs de musique). Et
les 273 autres ? Un bandeau nous informe
que « ce site recense les offres culturelles
labellisées Hadopi ou pouvant être
regardées comme étant légale ». Pardon ?
C’est quoi une offre pouvant être regardée
comme étant légale ?
Il faut aller farfouiller dans la
méthodologie pour comprendre :
la Hadopi a délégué cette
expertise de vérification à d’autres
organismes comme le CNC. #
Le
téléchargement
a différents
visages. Il est
parfois légal.
D'autres fois,
clairement
illégal. Certains
sites exploitent
les faiblesses
du système
entre légalité et
illégalité.
Hashmag vous
dresse une liste
non exhaustive
des plus sites de
téléchargement.
Site de téléchargement légal
Site de téléchargement illégal
Ni légal, ni vraiment illégal...
#
des 15-24 ans utilise son
téléphone portable pour
écouter ou visionner des
contenus téléchargés illégalement, comme des
fichiers MP3, des films ou des séries.
1 sur 2
des personnes qui téléchargent
illégalement vont en général
se fournir sur les mêmes sites
Internet, et 25 à 35% de ces derniers visitent
74%
Chiffres
aussi un site légal comme Allociné pour
trouver des idées de contenus à télécharger.
Des oeuvres téléchargées
illégalement sont des séries
récentes de moins de 6 mois. Pour
69% ce sont des musiques récentes, et pour
60% des films. Les contenus récents sont donc
plébiscités.
71%
11
?
Pear to pear
J’ai installé
uTorrent
sur mon PC,
est-ce illégal ?
Bonjour,
Excellente question !
L’utilisation à proprement parler d’un logiciel de P2P (partage de pair à pair) comme
uTorrent, Bit Torrent ou encore Transmission (sur Mac) est légal.
Tu as donc le droit d’installer ce type de
logiciels sur ton ordinateur et de l’utiliser
sous certaines conditions.
Son utilisation en revanche un peu délicate… La loi stipule que nous avons le
droit d’échanger des données avec des
personnes que nous connaissons.
Le partage qui est pratiqué avec uTorrent
ne rentre pas (la plupart du temps) dans
cette catégorie. Cependant, il est très compliqué de prouver que ton utilisation de
uTorrent est illégal. Donc nous dirons
que c’est borderline…
Q&A
Mon fils me parle de P2P, mais
qu'est-ce que c'est ?
Bonjour,
On ne le précise pas assez il est vrai… le P2P signifie Peer
to Peer en anglais traduit par Pair à Pair en français. Il s’agit
d’une pratique de partage de données utilisée dans le téléchargement illégal notamment (entre 2 voire plus utilisateurs si tu veux) via Internet.
Pour faire simple, un site « tracker » est un lieu d’échange
de fichier. Chacun peut partager des fichiers qui lui appartiennent et également profiter des fichiers qui y sont déposés. C’est une plateforme qui fait le lien entre les différents
ordinateurs (des pairs) et qui permet le téléchargement en
P2P !
#
#
FAQ
J’ai un film en .avi
et je voudrais le partager
avec d’autres.
Comment dois-je m’y
prendre ?
Bonjour ! Vive le partage !
Pour cela, il te faut déposer ton fichier sur un « tracker » (voir ci-contre) de type Pirate Bay, Bt Junkie
ou encore T411. Des tutoriels t’accompagneront sur
ces sites pour déposer. Le tracker se charge de créer
un .torrent.
Une fois déposé, il te faudra laisser tourner ton
logiciel de torrent (utorrent, transmission…). En
effet, le .torrent que tu viens de générer est une sorte
de passeport pour les autres utilisateurs pour avoir
accès à ton fichier sur ton ordinateur. Le logiciel de
torrent sert de lien entre les différentes personnes
qui viennent télécharger ton fichier. Tant que tu
es le seul à avoir le fichier en entier, il faudra que
tu laisses ton logiciel ouvert. Une fois que d’autres
auront le fichier en entier, ils assureront eux aussi le
partage. Bon partage !
#
Je regarde des films
en streaming…
ai-je le droit ?
Streaming
Oui…
Ce qui flirte avec la légalité, c’est le fait que ces sites
(cacaoweb, papystreaming…) hébergent des vidéos
sans en avoir vraiment le droit et les distribuent gratuitement à tout le monde. A l’image de mégaupload les
pratiques de ces sites sont
parfois plus que limites…
Cependant, profiter de ces sites n’est pas risqué. Ce
n’est pas toi qui enfreint la loi !! Plutôt une bonne
nouvelle, non ?
Bon visionnage.
?
#Trackers
Bonjour HashMag. Mon fils
me parle de site « trackers»…
Qu’en est-il ?
Est-ce dangereux ?
Le « tracker » n’est en aucun cas un site espion
ou autres logiciels qui récupèrent des données
sur votre ordinateur. Il ne s’agit pas de site qui
vous traque tel un trappeur après son élan. Pas
du tout !
?
Direct Download
Vous avez des questions ? Vous souhaitez une précision ?
Hashmag vous répond
?
12
Q&A
Est-il possible de télécharger
autrement qu’avec les Torrent ?
Bien sûr !
Pour la musique par exemple,
nous te proposons d’utiliser « Dilandau»,
« Zippy » ou encore « Mediafire » qui sont
des sites qui hébergent des fichiers audios
disponibles en direct download (tu cliques, ça télécharge).
Il est aussi possible de récupérer des vidéos
sur Youtube en utilisant « iLivid », encore faut-il que la vidéo soit sur Youtube.
Deuxième chose, si tu veux récupérer le
son d’une vidéo sur Youtube, il te suffit
de rentrer l’URL de la vidéo dans un site
comme « Offliberty » ou « Video2mp3 »
pour ensuite récupérer un .mp3 en direct
download également.
Bonne découverte !
#
Le direct download
est-il illégal ?
A l’image du streaming, le direct download est plus à la
charge du site qui héberge qu’à la tienne. Tu peux donc
télécharger sereinement.
Cependant, si ton beau-frère fait partie de la brigade de
police numérique, pense à avoir un bon alibi s’il découvre
tes 20 gigas de musique sur ton ordinateur. Par exemple :
« c’est un pote fan de musique qui me les as passés, mais
il télécharge légalement sur des plateformes payantes ! »
Du coup, tu risques rien… ça serait trop compliqué de
chercher une faille…
13

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