Gestion - e-affacturage

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Gestion - e-affacturage
Gestion
AFFACTURAGE
“Il n’est pas rare que les financements
atteignent en moyenne 200 à 300 millions
d’euros par an.” Vincent Bouix, Natixis Factor.
sement du service achats et de la comptabilité fournisseurs est primordial ; dans un premier temps pour promouvoir le programme
auprès des fournisseurs, puis exercer le suivi
du service comptabilité qui adaptera le traitement des factures afin de valider les créances de façon réactive.
Des fournisseurs financés et fidélisés
Contrairement aux pays anglo-saxons, la
France n’a pas la culture du reverse factoring.
dit Agricole. De leur côté, les grands groupes
de la grande distribution ont monté leur propre programme. Il y a 10 ans, le groupe Carrefour a créé son propre factor, Finifac. La
crise semble depuis avoir poussé les entreprises à se tourner vers ce marché. Y compris
parmi des sociétés de plus petite taille
comme les PME, qui se sont heurtées à un
durcissement des conditions d’accès aux crédits. “Depuis 2010, nous avons enregistré 4 appels d’offres en 3 mois de la part de grands
groupes français, explique Vincent Bouix. Il y
a une augmentation sensible de l’intérêt pour le
reverse factoring.” Pour autant, certains experts restent dubitatifs. “Il n’est pas évident
que la crise ait eu un effet sur le reverse factoring, explique Thierry Duval. Les programmes
sont à ce jour peu nombreux, mais j’ai le sentiment que c’est une pratique qui commence à intéresser les grands donneurs d’ordres.” Un avis
partagé par Olivier Burdeyron, directeur général d’E-affacturage. “Le boom du secteur est
relatif, car le marché reste confidentiel”. Certains experts estiment que l’augmentation
du marché du reverse factoring depuis la
crise serait de l’ordre de 15 à 20 %. Dans ce
contexte économique difficile, le reverse factoring offre une solution de financement optimale pour les entreprises et leurs
fournisseurs. De ce fait, “les factors sont aujourd’hui à l’affût”, conclut Thierry Duval.
Actuellement, factors et autres experts du
secteur mettent tout en œuvre pour faciliter
les échanges et l’instauration de programmes, et ainsi répondre à la demande nais-
de financements à moindres coûts. “Durant
la crise, les entreprises étaient en quête permanente de financements, poursuit Olivier Burdeyron. Le secteur de l’alimentation a
également été fragilisé, ainsi que les fournisseurs
de la grande distribution. Une situation délicate
pour les centrales d’achat. Le reverse factoring
évite de puiser dans la trésorerie.” Dans un
contexte économique encore fragile, l’obtention de financements, de délais de paiement et l’assurance de la pérennisation de
ses fournisseurs sont autant d’atouts pour les
entreprises.
L’information partagée
et en temps réel
En prévision de l’intérêt manifestement
croissant des entreprises pour ce type de financement, les prestataires développent
leurs outils à tour de bras. Tel Natixis, qui a
mis en place une plateforme spécifique de
gestion. “Via cette plateforme, le donneur d’ordre nous adresse les factures bonnes à payer aux
fournisseurs, explique Vincent Bouix. Nous
sommes prévenus par des alertes et nous finançons les fournisseurs dans les 24 heures”. La société B-Process, spécialiste de la facturation
électronique, a pour sa part lancé en mars
sante. “Auparavant, il n’y avait qu’une dizaine
de contrats en France concernant quelques grandes structures, poursuit Olivier Burdeyron. En
dehors des groupes de la grande distribution, peu
de programmes existaient. Or, l’on sait que pérenniser les échanges entre les entreprises et les
fournisseurs équivaut à fidéliser la relation et
sécuriser ces derniers. Le marché du reverse factoring ne peut que se développer. Les fournisseurs n’ont aucun intérêt à refuser cet
avantage.” Autre point important: l’obtention
Glossaire
Affacturage à la demande
L’affacturage existe sous différentes formes
selon les besoins de chaque entreprise.
L’affacturage classique, comme son nom l’indique, reste le plus courant. Cette solution apporte le financement des factures, une garantie contre les impayés et la gestion du poste clients. Le
reverse factoring peut conduire à l’affacturage
classique. “Quand un fournisseur est payé par un
factor sur une opération de reverse factoring,
explique Thierry Duval, gérant du cabinet Duval
Consulting, cela peut donner l’opportunité au
fournisseur de signer un contrat d’affacturage
classique avec le factor pour céder ses créances
sur d’autres fournisseurs. Nous serons alors dans
destiné aux entreprises qui ont des clients et des
fournisseurs mais pas de trésorerie pour financer
leurs achats. L’affacturage import est la clé pour
financer les importations, sécuriser les fournisseurs et déléguer le financement et la gestion des
opérations d’importation. L’affacturage confidentiel est la meilleure solution lorsqu’une société a
besoin d’un financement et souhaite raccourcir le
délai de ses encaissements en cédant ses factures à une société d’affacturage, sans toutefois en
informer ses clients.
Les entreprises qui souhaitent raccourcir le délai
des encaissements en cédant leurs factures à
une société d’affacturage, tout en conservant la
“Un fournisseur payé par un factor sur une opération de reverse factoring,
peut donner l’opportunité au fournisseur
de signer un contrat d’affacturage classique avec le factor”
une opération courante d’affacturage avec ses
variantes – classique ou confidentiel – ainsi qu’une gestion déléguée de recouvrement”.
L’affacturage au forfait, proposé dès 200 € par
mois, représente le coût de gestion et de garantie des créances clients. A cela s’ajoute le coût de
financement correspondant au taux d’intérêt
appliqué au montant financé pendant la période
de l’avance des fonds. Le taux de financement
correspond à l’Euribor (l’un des principaux taux
de référence du marché monétaire de la zone
euro) à 3 mois, plus un pourcentage qui peut
varier de 2 % à 4 % en fonction du volume financé. Ce taux annuel doit être ramené à la durée de
l’utilisation du financement.
L’affacturage export permet aux entreprises de
sécuriser leurs encaissements “export”, de financer ses créances “export” et de déléguer la gestion du poste clients. L’affacturage import est
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maitrise de leurs relations clients, opteront pour
l’affacturage non géré. Si les entreprises souhaitent au contraire déléguer la gestion de leur
poste clients, sous-traiter les encaissements et le
recouvrement de leurs factures, sécuriser et
garantir leurs créances clients, l’affacturage géré
est la solution idéale. L’affacturage des achats
permet à un agent, un distributeur ou un importateur, qui possède des clients et des fournisseurs en France ou à l’international, mais pas de
trésorerie, de financer ses achats de marchandises, de sécuriser ses fournisseurs en déléguant
la gestion des achats.
L’affacturage de balance répond aux besoins des
sociétés qui ont beaucoup de factures et veulent
financer l’ensemble de leur balance clients de
manière régulière sans changer de manière de
facturer ni modifier leur relation clients.
V.A.
giciel partagé entre chacune des parties facilite
les échanges pour une meilleure circulation des
dossiers et des financements”, affirme Olivier
Burdeyron.
Le seuil des 30 M€
“L’intérêt d’un tel contrat pour le donneur d’ordres
repose sur les gains économiques sans augmentation
de ses dettes fournisseurs”
“Cette méthode de paiement est assez récente,
constate Vincent-Bruno Larger de l’AFDCC
(Association des credits managers). C’est une
nouvelle façon d’aborder le factoring qui comporte plus d’avantages que l’affacturage classique, notamment pour les fournisseurs grâce
aux paiements comptants et à la garantie de trésorerie.” Quelques filiales de groupes bancaires se spécialisent et proposent le reverse
factoring. C’est le cas de Natixis factor, CGA
de la Société Générale et Eurofactor du Cré-
“Le boom du secteur est relatif, car le marché
reste confidentiel.” Olivier Burdeyron,
E-affacturage.
“Le fournisseur a la possibilité de visionner sur
la plateforme toutes les factures que son client
à valider. Quant au donneur d’ordre, il peut
visionner ses propres paiements.”
Jean-Cyril Schutterle, B-Process.
dernier la première plateforme collaborative
d’affacturage inversé : Invoice2Cash. “Notre
plateforme va simplifier le programme de reverse factoring, explique Jean-Cyril Schutterle, directeur commercial de B-Process. Les
calculs s’effectuent en mode automatique et le
fournisseur connaît les montants disponibles en
Boosté par la crise, le marché du reverse factoring n’a pas forcément vocation à n’être
qu’une solution répondant à un besoin
conjoncturel. “Quand un programme est mis
en place, l’objectif est de le rendre permanent”,
souligne Thierry Duval. La mise en route d’un
programme d’affacturage inversé exige en effet un investissement temps important en
matière de choix du factor et de négociation
avec les fournisseurs. Un temps précieux et
des gains financiers importants en jeu qui
interdisent tout engagement à court terme.
Et si jusqu’à maintenant, le marché s’adressait principalement aux centrales d’achats de
la grande distribution, il semblerait que les
programmes proposés séduisent progressivement les groupements d’achat des chaînes
de magasins ainsi que les grosses PME, qui
ont aussi le souci de fidéliser leurs fournisseurs et de sécuriser leurs approvisionnements. Pour l’heure, les factors, pour des
questions de gestion des risques, limitent
l’ouverture des programmes de reverse factoring à 30 millions d’euros d’achats. “Pour
pouvoir ouvrir ce marché à des entreprises de
moindre importance, il est nécessaire que les factors abaissent cette ligne à 10 ou 15 millions
d’euros pour atteindre ainsi plus de sociétés et
notamment les grosses PME”, souligne Olivier
Burdeyron. Une décision qui pourrait être effective grâce aux logiciels de plus en plus per-
“Il est nécessaire que les factors abaissent
la ligne à 10 ou 15 millions d’euros d’achats
pour atteindre notamment les grosses PME.”
temps réel. Avec cette plateforme, il a la possibilité de visionner toutes les factures que son
client a validées. Quant au donneur d’ordres, il
peut visionner ses propres paiements. Cette plafeforme permet de rendre le reverse factoring
plus simple dans sa pratique.” Et d’éliminer le
papier et de réduire l’administratif qui prend
beaucoup de temps aux entreprises. “La dématérialisation des factures est un gain de
temps considérable”, poursuit Jean-Cyril
Schutterle. B-Process, par le biais de sa plateforme, met à la disposition des parties prenantes une application en mode SaaS sur
laquelle sont partagées les informations nécessaires au déploiement, à l’exécution et au
suivi du programme de reverse factoring. Les
donneurs d’ordres communiquent ainsi automatiquement les dates de paiement des factures depuis leur ERP (progiciel de gestion
intégré). Les fournisseurs connaissent à tout
moment les créances dont ils peuvent obtenir le règlement anticipé, et sont en mesure
de réaliser des simulations pour évaluer les
frais financiers relatifs aux opérations de financement qu’ils anticipent. Les financiers,
eux, reçoivent les demandes de financement
via un flux sécurisé de données structurées
permettant la préparation et le suivi automatisé des paiements. “L’utilisation d’un lo-
formants qui diminuent les coûts de gestion.
L’ouverture d’un programme de reverse factoring à un plus grand nombre d’entreprises
ne sera possible que dans la mesure où les
factors seront moins exigeants quant à la qualité de signature des sociétés. Demain, les factors devront mutualiser les risques en
multipliant le nombre de contrats qui est aujourd’hui encore très limité. CHIFFRES REVELATEURS
Boom confidentiel
L’aspect confidentiel du concept interdit toute
publication chiffrée. Mais selon des experts, le
reverse factoring en France représenterait 3 % du
marché total de l’affacturage en 2010. La croissance du reverse factoring serait de 15 à 20 %
depuis la crise.
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Le nouvel Economiste - n°1563 - Cahier n°2 - Du 21 au 27 avril 2011 - Hebdomadaire