L`ordination épiscopale illicite_eng - Vatican Insider

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L`ordination épiscopale illicite_eng - Vatican Insider
Chine : L’ordination épiscopale illicite du 14 juillet sera un nouveau pas en arrière,
affirme le secrétaire de Propaganda Fide
Antoine-Marie Izoard
En Chine, après les ordinations épiscopales illicites du 18 novembre 2010 et du 29 juin dernier,
une nouvelle ordination épiscopale sans mandat pontifical devrait être célébrée le 14 juillet
prochain dans le diocèse de Shantou (Sud-Est). ‘Numéro deux’ de la Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, le Chinois Mgr Savio Hon Tai Fai juge que cette nouvelle ordination
marquerait “un nouveau pas en arrière“ et ne cache pas que la situation actuelle est
particulièrement “tendue“, comme lors de la rupture des relations diplomatiques entre la
République populaire de Chine et le Saint-Siège en 1951, 2 ans après la prise du pouvoir par les
communistes. Le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples explique aussi
ces nouvelles tensions par l’approche de changements à la tête du Parti communiste chinois.
Que représenterait, aux yeux de Rome, cette nouvelle ordination sans mandat pontifical ?
Ce serait un nouveau pas en arrière (Sarebbe un nuovo passo indietro). Le gouvernement et les
hommes politiques chinois ont la conviction que l’Eglise doit être gérée par le gouvernement.
Certainement, avec les ordinations illégitimes de novembre 2010 et avec celle du 29 juin dernier,
le gouvernement était revenu en arrière (il governo avveva fatto dei passi indietro), revenant à la
situation des années 1950. Ils ont voulu ainsi avoir des évêques ordonnés sous l’organisation du
gouvernement. Cela me surprend car nous avons fait tellement de pas en avant, pour nous
rapprocher.
Pourquoi le gouvernement veut-il contrôler ainsi l’Eglise catholique ?
Les grands chefs, au sein du politburo, font chacun leur travail. Il manque 18 mois avant de
grands changements en Chine. Hu Jintao, président et aussi secrétaire général du Comité central
du Parti communiste, doit être remplacé. Alors, pour se sauver, chacun cherche à être le plus à
gauche possible, et prend position de façon plus intransigeante. C’est une forme subtile de
campagne électorale !
Depuis novembre, deux ordinations sans mandat pontifical ont été célébrées.
Qu’entraînent ces ordinations illégitimes aux quelles participent certains évêques fidèles
à Rome ?
Toute ordination illégitime crée des blessures au sein de l’Eglise. Les fidèles s’interrogent. Des
évêques fidèles à Rome sont revenus dans leurs diocèses comme si de rien n’était et ont créé le
trouble parmi leurs fidèles. Certains ont des circonstances atténuantes et n’encourent pas
l’excommunication. Ils nous ont écrit pour s’expliquer, décrivant les pressions exercées sur eux,
expliquant qu’ils avaient été emmenés de force. Ceux-ci doivent s’excuser auprès du peuple de
Dieu, proposer une journée de prière et de pénitence dans leur diocèse. Ils peuvent ainsi
récupérer leur crédibilité afin de gouverner leur diocèse. Et puis il y a des opportunistes qui se
disent qu’ils sont déjà évêques et qu’ils n’ont rien à perdre et écoutent les promesses du
gouvernement.
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Le Saint-Siège devait-il rendre publique, le 4 juillet, l’excommunication du nouvel évêque
de Leishan, ordonné 5 jours plus tôt ?
La Congrégation pour l’évangélisation souhaite l’unité de l’Eglise et des évêques fermes dans la
foi. Bien sûr, nous encourageons nos évêques en cette période historique car il n’y a jamais eu de
moment aussi tendu. Le Saint-Siège a lancé une excommunication déclarée, forte, contre
quelqu’un. Avec cette déclaration, nous sommes revenus à la situation des années 1950, mais
l’Eglise a fait son devoir en déclarant l’excommunication.
Enfin, pourquoi, ces derniers jours, 4 évêques légitimes ont-ils été enlevés par la police ?
Il s’agit de les obliger à participer à la messe d’ordination du 14 juillet.
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