rebelle! Sion ne perd pas son latin
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rebelle! Sion ne perd pas son latin
LE NOUVELLISTE LUNDI 27 JANVIER 2014 12 SION RÉGION jcz - gb PATRIMOINE L’association «Château de Grimisuat» a développé un beau projet de restauration et d’animation. Faire revivre la Tour médiévale CATHRINE KILLÉ ELSIG Portée sur les fonts baptismaux il y a une année et demie, le 11 juin 2012 plus exactement l’association «Château de Grimisuat» vient d’achever la conception d’un projet pour restaurer l’édifice médiéval et en faire un lieu d’animation culturel et festif à l’intention de la population. Dans un proche avenir ainsi, les 3000 habitants de la commune pourront se retrouver dans cette tour médiévale classée monument historique. Une recherche de fonds va être lancée, le budget de la restauration dans les règles de l’art et des aménagements nécessaires se chiffrant à 2,1 millions de francs. Ce montant devrait être pris en charge par la commune, l’Etat du Valais, la Loterie romande, Patrimoine suisse, ainsi que diverses institutions publiques et privées. Les citoyens pourront, dans le courant du printemps, participer à une séance de présentation et rejoindre les rangs de cette association. Les chevilles ouvrières de cette remise en beauté et revitalisation espèrent que l’entier des étapes nécessaire sera achevé dans les trois ans. Elles ouvriront les différents étages au fur et à mesure de leur achèvement pour permettre Christian Balet, Jean-Charles Zimmermann (à gauche), Chantal Balet, Flamur Dalloschi et Géraldine Marchand-Balet croient fermement à l’avenir de cet édifice classé monument historique. LE NOUVELLISTE Des analyses ont permis de constater que certaines solives datent du début des années 1200. LE NOUVELLISTE aux résidents mais aussi aux autres Valaisans de s’y rencontrer et de s’y cultiver. Pont entre les générations Le concept établi pour cette tour, dont les premiers éléments remontent au XIIIe siècle, s’intitule joliment «Pont entre les générations». Le comité de l’association, présidé par Christian Balet et comprenant JeanCharles Zimmermann, vice-président de la commune et prési- dent de la culture, la présidente Géraldine Marchand-Balet, Flamur Dalloschi et Olivier Cheseaux peut compter sur le soutien de Chantal Balet, présidente du Sion Festival et habitante de la commune ainsi que d’ Alexandra Antonini, Dr en archéologie. La volonté est d’ouvrir grand les portes en organisant notamment un foyer de rassemblement culturel et un espace destiné aux jeunes. Les initiateurs ont eu l’idée d’ateliers di- PUBLICITÉ dactiques intergénérationnels. Le dernier habitant de cet édifice classé monument historique n’était autre que le curé. Il faut savoir qu’en 1508, lorsque la commune l’acquit, il fut transformé en cure. Aujourd’hui le donjon situé à l’ouest du village ne répond plus aux normes de sécurité et de salubrité et son état de conservation pose problème. C’est la commune qui a décidé d’études pour définir tous les atouts de ce patrimoine. Des investigations archéologiques ont été menées. Des datations dendrochronologiques ont permis de relever que l’abattage du bois pour la création de certaines solives remonte à l’automnehiver 1202-1203. Cheseaurey architectes a été retenu pour ce projet de rénovation, soutenu par Laurent Grichting de l’Office des monuments historiques du canton. C’est aussi la commune qui a signé une convention avec l’association pour lui confier le mandat de la restauration puis celui d’assurer son exploitation. Une exploitation qui, sans nul doute, va faire des heureux, au cœur du vieux village. £ PAR ÉTAPES À TOUS LES ÉTAGES L’association a prévu d’aménager l’entier de l’édifice, du sous-toit au sous-sol. Une salle dans les combles permettra d’organiser des événements officiels mais aussi des conférences et autres rencontres. Dans la cave, un espace aventure est projeté, avec notamment une reconstitution de fouilles qui sera proposée à des classes. Le deuxième étage sera dédié à Gottfried Tritten. Les lieux d’activités traditionnelles et artistiques se situent au premier étage. Artistes mais aussi artisans y seront notamment les bienvenus. £ CKE HISTOIRE Les inscriptions de l’Hôtel de Ville restaurées. Sion ne perd pas son latin C’est rebelle! Les inscriptions du vestibule de l’Hôtel de Ville s’offrent désormais de manière plus visible au regard des visiteurs. MATHIEU GEX <wm>10CAsNsjY0MDAy0jW0MDEyNQQAbuh2Hw8AAAA=</wm> <wm>10CFXKrQ6AMAxF4Sfqcm-7DkYlmSMIgp8haN5f8eMQx5x8yxKe8DW3dW9bEFAVjlmdYbWmMnp4YdISoELBPBHmpj7gx8UK8Iz-GgFF0Qkxk-y9ek3Xcd601gxIcQAAAA==</wm> Les inscriptions latines de l’Hôtel de Ville ont été restaurées. Les six plaques de pierre gravées, scellées dans le hall d’entrée du bâtiment, n’auront désormais plus de secrets pour les visiteurs. «L’éclairage discret et le patinage du temps ne faisaient guère ressortir la signification de ces témoignages d’une autre époque. Nous avons voulu y remédier pour permettre à la population et aux touristes d’en apprécier la signification», précise le président de la Bourgeoisie de Sion, Antoine de Lavallaz. Epitaphes, dédicaces, borne et document de nature indéterminée, tel est le lot varié des inscriptions du vestibule de l’Hôtel de Ville. La plus grande part du corpus date de l’époque romaine, entre le Ier siècle avant J.-C. et le IVe de notre ère. Cayenne.ch Patrimoine mis en valeur Pariez sur l’outsider. Le projet de restauration de ces écrits lapidaires a été réalisé de l’automne 2012 à l’été 2013. Des travaux qui comprennent la mise en place d’un éclairage, la pose de plaques explicatives et la publication d’un ouvrage. Un investissement global devisé aux alentours de 30 000 francs et pris en charge par la Bourgeoisie de Sion et la commune. «Il y a surtout eu tout un travail de nettoyage pour redonner aux pierres leur couleur originelle», poursuit Antoine de Lavallaz soucieux de fournir un élément touristique supplémentaire aux citoyens de la capitale. Une prière à la Sionne Sedunum Nostrum, l’association qui valorise depuis quarante ans le patrimoine sédunois, s’est attelé à l’édition d’un bulletin à même de retracer l’historique de ces différents vestiges. Ce fascicule, intitulé «Le vestibule des inscriptions-Hôtel de Ville de Sion», retrace les recherches effectuées par Romain Andenmatten. Le lecteur peut y découvrir la traduction et la contextualisation historique de ces citations. Comme, par exemple, avec une stèle retraçant la crue de la Sionne en 1740: «Par la violence de l’eau en furie, Thétis a menacé de réduire la ville à l’état de ruines et (celle-ci) bien qu’endommagée n’a pas péri, grâce à Dieu». «Une prière de la Sionne» qui fait écho à ses nombreux débordements répétés qui entraîneront l’ouverture de la «Porte-Neuve». L’occasion de s’offrir un voyage dans le temps en compagnie de ces pierres qui ne laisseront plus les visiteurs de marbre. £ FRANÇOIS DE RIEDMATTEN