AÑADAS DEL AS EIDE

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AÑADAS DEL AS EIDE
TENERIFE : UNE EPOPEE DE
LAVE ET CARNAVAL
AÑADAS
AS
C
L EtDEL
EIDE
T
Son Parador
« ...cette mer, qui nivelle tout,
est école d'égalité, et école
de liberté : mer qui casse
les barrières, donnant des ailes à l’âme
fraternelle en rassemblant
et en reliant les villages... »)
Miguel de Unamuno
n paradis foulé par des touristes ivres de soleil, foulé par des
indigènes aux coutumes lunaires et à la résistance réprimée. Des
ports francs de missionnaires et de guerriers ; des pirates et des
négociants impénitents. Un gué indompté de lave se calmant aux abords
de mondes nouveaux. Des terres mortes miraculeusement fertiles. Des «
Guanches » purs et rebelles, des métisses savants et assoiffés d’art et de
culture. Des habitants très doux au verbe haut en couleur...
Traces, vestiges, décharge et visage d'une histoire aux mille facettes.
Épopée inachevée de laves éteintes et de carnavals étincelants. Tenerife :
l'œil d'un dieu borgne au milieu de l’univers.
Le Teide est l'œil de ce dieu primitif qui domine ces terres ancrées dans
les mers : Ach Guayaraxi, « le Conservateur du monde », est depuis
toujours aussi vigilant. Des millions d’années avant que Homère ne
découvre que dans cette terre « les dieux vivent aux côtés des hommes
dont l’existence s’écoule tranquillement et doucement... ». Bien avant
qu’elle ne se convertisse en jardin des Hespérides et plus tard en îles
Fortunées.
Il y a au moins trois mille ans, les premiers habitants de Tenerife
parcouraient déjà ces terres alors que la montagne était beaucoup
plus blanche et plus verte qu’elle ne l’est maintenant. Ceux qui les
rencontrèrent furent agréablement impressionnés : « Ils sont
blonds et leurs cheveux sont si longs qu’ils leur arrivent presque
au nombril. Ils font la même taille que
nous. Ils sont forts, assez audacieux
et d'une grande intelligence. […]
Les jeunes vierges se promènent
entièrement nues mais n’en
éprouvent pas de honte... »
Les premiers habitants qui
débarquèrent sur ces îles
étaient originaires des côtes
africaines voisines,
certainement de
Mauritanie. Ils adoraient le
Soleil, appelé Alcorac et
croyaient aussi à l’existence
de mauvais esprits, «
guayota ». Ils vouaient un
culte aux morts, qui étaient
conservés dans des grottes,
après avoir été lavés, enduits de
graisse et séchés au soleil. Ils
vivaient dans des endroits
extrêmement abrupts que le touriste
actuel ne pourrait même pas
envisager : des grottes
donnant sur des
falaises et des
U
LAS CAÑADAS DEL TEIDE ET SON PARADOR
1
ravins. Ils ne savaient pas naviguer du tout, ce qui pendant longtemps leur
empêcha de communiquer avec les îles voisines. Ils vivaient du pâturage,
du cochon, de la chèvre et d'une brebis à laine rase qui existait à cette
époque. Ils labouraient, en se servant des cornes de leurs chèvres,
suffisamment pour avoir de l’orge, du blé et des haricots avec quoi ils
faisaient une sorte de pain qui aujourd'hui est appelé « gofio ». Ils se
promenaient toujours avec un chien dont certains spécimens cruels et
coléreux existent de nos jours sous le nom de « verdinos ». Leur code
moral était relativement rigide et surprenant : la stérilité et l'adultère
étaient des raisons pour qu’un couple rompe alors que l'homme était très
sévèrement puni s'il osait s’adresser à une femme seule ou se trouvant
dans un champ.
En ce qui concerne la politique, les modes de gouvernement n'étaient pas
si différents des nôtres : il y avait des classes sociales – des hidalgos, des
écuyers et des roturiers. A Tenerife, tous étaient regroupés en une seule
unité territoriale. Divisée, cela dit, en neuf communautés gouvernée
chacune par un « mencey » ou roi, roitelet devant être conseillé par un
sénat de sages.
Beaucoup de siècles s’écouleraient – jusqu’au XIIIe siècle, tout du moins –
avant que n'arrivent sur ces côtes, les premiers navires des Goths,
découvreurs gourmands et gothiques, surchargés de poudre et de prières et
qu’ils ne tombent sur ces Guanches dont les seules armes étaient des
couteaux en bois ou en pierre ressemblant à des jouets.
Suivirent les Génois, les Lusitains, les Majorquins, les Catalans, les
Andalous et même les Basques. Les uns en tant qu’explorateurs ou colons
et les autres en pirates aguerris. Tous étaient à la recherche de trésors
improbables et d’esclaves se laissant facilement capturer sur ces plages.
Des moines missionnaires débarquèrent aussi, surtout depuis que le pape
Clément VI avait érigé l'archipel en Royaume des Cieux.
Ils étaient peut-être attirés par les vents qui colportaient des rumeurs
d’apparitions miraculeuses ayant eu lieu à Tenerife, que le voyageur peut
et pourra vérifier : à Guimar, une belle dame apparut à deux bergers
apeurés, elle fut sacrée ensuite Vierge de la Chandeleur et Patronne de l'île
à cause des nombreux miracles qu'elle fit devant une assemblée encore
dépourvue de la grâce, et de la foi conquérante.
A partir du moment où le Normand Béthencourt entreprit l'invasion de
Lanzarote, au tout début du XVe siècle, la conquête devint sanguinaire et
interminable. Les massacres, les incendies, les pillages et les
emprisonnements d’esclaves provoquèrent une résistance indigène
inattendue pour des gentlemen si bien armés.
Mais tout finit par rentrer dans l’ordre, particulièrement à l’époque des
Rois Catholiques – sur le point de conclure l'unité dans la péninsule – qui
décidèrent d’avoir leur mot à dire sur un sujet aussi stratégique. Ils
achetèrent les « droits de conquête » des îles restantes les plus rentables et
rebelles : Gran Canaria, La Palma et Tenerife. Alonso de Lugo, l’un des
capitaines les plus intrépides qui soient, fut chargé par les rois de
conquérir le peuple récalcitrant de Tenerife qui se pavanait encore dans
l’île à l’époque où l’aventurier Christophe Colomb y faisait halte et en
repartait.
Alonso de Lugo débarqua et gagna une victoire à Santa Cruz. Cependant,
son armée de conquérants fut surprise et battue par le Mencey de Taoro,
appelé Benitomo, dans un ravin d'Acentejo. La légende éclaircit, toutefois,
que l’artisan réel de cette victoire fut Tinguajaro, le frère du Mencey,
guerrier généreux et courageux, qui après sa victoire écrasante, « ne tenta
pas de poursuivre les vaincus, ni de leur infliger un massacre encore plus
terrible et leur laissa retirer leurs morts et leurs centaines de blessés,
s’asseyant tout de suite après sur une pierre pour se reposer. » Et, comme
son frère le roi blâma sa conduite bienveillante à l’égard de l'ennemi, il
n’hésita pas à lui répondre : « J'ai rempli ma mission qui était de vaincre ;
s’il doit y avoir un massacre, que les bouchers s’en chargent... ». Le lecteur
doit savoir que le métier de boucher était l’activité la plus infamante qui
soit parmi les Guanches.
Quoiqu’il en soit, et comme à cette époque le sort avait été définitivement
jeté, Tenerife devint chrétienne et espagnole. Mais seulement après que les
Maures eurent été chassés d’Espagne. Et seulement après qu'un continent
encore méconnu se mit à parler espagnol.
Ces Guanches, véritables rocs, ont mérité cet hommage poétique, bien que
posthume :
« Des tours énormes aux fissures aiguisées
Et aux veines volcaniques,
Rongées par le souffle lent du temps,
Qui obscurcissent les failles profondes. »
Les paix qui se signèrent ne furent que des trêves ; rompues à coups
d’abus et de pillages perpétrés à vie par un certain Alonso de Lugo.
Pendant des décennies, les Indiens durent vivre dans des réserves
sauvages. Et même les nombreux Maures installés là résistèrent tellement
pour rester sur ces terres que toutes les tentatives d'expulsion échouèrent.
Les uns et les autres finirent par être plus ou moins respectés.
LE PARADOR DES GORGES DU
TEIDE : DES COLONS AMBITIEUX
ET DES AVENTURIERS
nfin, tout fut irréversible et beaucoup plus positif : les îles
abandonnèrent la préhistoire pour se convertir en Castille
Renaissance de l’Atlantique.
E
Ces terres se peuplèrent d’habitants beaucoup plus pacifiques. Des colons
de Séville, de Cadix et de Huelva, surtout. De nouveaux concepts, de
nouvelles modes ainsi que des coutumes différentes. Des villes virent le
jour : Santa Cruz, La Laguna, l'Orotava, Garachico, Icod, Hüimar.
De l’argent étranger débarqua, au début, en provenance de Gênes. Des
maisons et des rues naquirent ; des églises et des palais que le voyageur
connaît déjà et qui lui sont familiers. Un art mudéjar fleurit, original et
aux factures exemplaires. Les villes furent tirées au cordeau,
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ressemblant au style « américain ». Les fondateurs de Montevideo, de San
Antonio du Texas seraient des insulaires...
Finalement, tout se précipita et se mélangea, fort heureusement, comme
c’est souvent le cas aux périodes où la prospérité déborde ici et là. Tenerife
et d'autres îles retrouvèrent leur paradis perdu ; cette fois, sous les
couleurs d’une fiscalité protectrice et grandissante. Payant des impôts
beaucoup moins lourds que ceux en vigueur en Andalousie. Au milieu du
XVIe siècle, les îles allaient devenir les fortunées « îles du Sucre », à une
époque où les Guanches, jamais tout à fait castillans, cultiveraient la canne
à sucre rapportée de Madère par douze ingénieurs ; cependant cette
activité était si épuisante qu’elle exigea l'aide d’esclaves.
Il y eut encore de plus grandes satisfactions économiques quand, un beau
jour, les flancs du Teide, qui jusqu’alors dormaient, se réveillèrent ornées
de vignes qui donneraient le vin « Malvasía », célèbre cru coté pendant au
moins deux siècles. Les Britanniques, les Flamands, les Français, les
Italiens, les Espagnols et y compris les colons venant de la nouvelle
Amérique se délectaient de porter un toast avec du « Malvasía ». Ce
commerce fut si rentable, qu’il suscita l’envie d'autres îles ainsi que
l’intention cupide de l'Angleterre qui vint s’établir dans l’idée, qui resta
lettre morte, de s'approprier ce commerce de vin.
L’île, à cette époque, arborait déjà de belles manières et jouissait du relief
singulier qu’elle possède aujourd'hui : avec ses temples, palais, maisons
seigneuriales et sa nature joyeuse – encore vierge de touristes – ce qui ravit
certains visiteurs illustres comme Humboldt, un naturaliste immortel qui
fut le premier à se consacrer à l'Orotava : « ... j'avoue n'avoir vu nulle part
ailleurs un relief aussi varié, aussi attrayant et aussi beau dû à la
répartition des zones vertes et des roches de la Vallée d'Orotava ; et ce
même après avoir parcouru les rives de l'Orénoque et les cordillères du
Pérou... ».
Les nombreux témoignages des illustres maisons qui servaient de blason à
ces rues sont encore présents. L’art baroque de l'église de la Concepción ;
la Casa de los Balcones (Maison des Balcons), édifice du XVIIe siècle qui
abrite aujourd'hui une collection intéressante d'artisanat canarien.
Ce Parador des Gorges du Teide est perché à deux mille cent quarante
mètres, il se situe au sein du parc national et offre un décor magnifique et
unique en son genre.
Le Teide, dont les soubresauts se sont calmés dès le XVIIe siècle, est alors
devenu un miracle pacifique que le randonneur peut savourer en prenant
éventuellement le téléférique qui propose un arrêt, une auberge et un
panorama exceptionnel à partir du Parador.
Ces plages et ces ports furent à maintes reprises visités par les
malencontreux pirates et corsaires venant des puissances étrangères.
Nelson en personne finirait par repartir penaud et avec un bras en moins.
Cet épisode nous renvoie au début du XVIIIe siècle, lors d’une guerre de
courtoisie redondante au cours de laquelle l'amiral fit savoir que « son
plus grand désir consistait à ce qu'aucun insulaire ne souffre des
conséquences de sa demande de reddition ». Les fiers défenseurs guanches,
après leur victoire, acceptèrent que « les troupes soient embarquées avec
armes et bateaux, et qu’on contraigne les navires de la flotte britannique à
ne pas déranger le peuple... »
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LE TEIDE : LE DOUX PLAISIR
D’UN LOISIR
« On me dit que là-bas les plages sont noires
A cause de la lave venue de la mer
Qui s'étend au pied d'un immense sommet fumant de neige
Sous un deuxième soleil de serins sylvestres. »
André Bretón
C
e Parador est né grâce au conseil municipal de l’île ; c’est la
raison pour laquelle il jouit d'une situation incomparable dont
nos visiteurs bénéficient : c’est le point de départ et l’occasion de faire
des randonnées de haute montagne que nous vous conseillons vivement :
les sentiers sont très nombreux, plus ou moins longs, et de difficulté plus
ou moins élevée.
A partir du Parador, vous pourrez faire des excursions fantastiques,
avec un guide, que ce soit à l'intérieur comme en dehors du parc. Pour
les plus curieux, des rencontres guidées portant sur l’astrophysique sont
organisées ainsi que des promenades nocturnes.
Les ciels des Canaries sont reconnus dans le monde entier en raison
de leur potentiel d'observation astrophysique permettant également aux
curieux d'observer l'univers infini des étoiles. L'hôtel répond aux
attentes éventuelles et aux désirs de ses clients et dispose d'un télescope.
Ce Parador a été construit en 1954, par Tomás Machado, architecte
d'Orotava. A cette époque, personne n’imaginait qu’il allait devenir plus
tard le lieu où naîtrait le Gouvernement canarien.
Le 14 avril 1978, l'Assemblée des Canaries s'est constituée dans ses
murs ; remplacée par la suite par le Gouvernement des Canaries.
Depuis, nombreux sont les hôtes qui ont pu profiter de ce lieu unique :
le comte de Barcelone, le père du roi don Juan Carlos ; le magnifique
poète Rafael Alberti, ou le premier homme qui a marché sur la lune, Neil
Amstrong... Ainsi qu’une très longue liste d'hommes politiques,
d'écrivains, de chefs d'entreprise, de musiciens...
Il convient de rappeler que le sommet du Teide, avec ses 3 718 mètres
de hauteur, est le point culminant de tout le territoire espagnol. Une
grande partie de l'île est traversée par la cordillère d'Anaga.
Les Gorges du Teide détiennent le plus grand cratère de volcan à
double cône, le Teide, une tour vénérée comme une divinité depuis
l’époque des habitants préhispaniques. Il y a plusieurs murs de falaises,
mélangés aux laves volcaniques, qui transforment l'île en paysage de
mosaïques de couleurs. Sans compter sur les différences d’altitude
incroyables, les falaises du nord et le genêt printanier des Gorges...
Les palmiers, dans toutes leurs variétés, poussent dans les zones les
plus subtropicales, les châtaigniers eux sont sur les hauteurs de la vallée
d’Orotava et, plus haut, s’étendent les bois de pins et les figuiers de
Barbarie très résistants. Les « taibas », « des chardons » verts sont
d’extraordinaires plantes autochtones résistant à la sécheresse des régions
méridionales.
Parmi les îles, Tenerife est le lieu préféré pour la nidification des
oiseaux : hiboux, éperviers, aigles pêcheurs, chouettes...
La « colombe rabiche » est endémique. Elle partage le ciel avec les «
verdiers », les « rouges-gorges », « les sittelles » ou les chouettes.
« Le chardonneret et le serin,
Le merle et le chaperon,
Tous quatre au même cou,
Et avec la même garde-robe
Devine qui c’est. »
(Romeu Palazuelo)
LAS CAÑADAS DEL TEIDE ET SON PARADOR
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DES FOURNEAUX SECRETS
« Si la patate est mon aliment
J'en mangerai nuit et jour
La patate est obstinée
Car la patate est la pitance
la patate est un sentiment
Je ne pourrai rester sans patate
et si la patate me quitte
Je courrai derrière ».
à la braise ; ou grillé, plat servi dans les auberges et à l’occasion de tout
type de célébration. Il y a également du chevreau, parfois âgé, rôti ou en
ragoût qui est satisfaisant. Et du lapin, en général, en saupiquet
(salmorejo). Des pommes de terre à volonté qu’il faut remuer, qu’elles
soient « arrugás » ridées, « bonitas » jolies ou « negras » noires mais
toujours jaunes et juteuses à l'intérieur.
Les boudins sucrés, noirs et blancs sont célèbres : la recette consiste à
faire fondre le lard, la graisse et le sang du cochon avec des patates
douces, des amandes, et de les saupoudrer d’un peu de sucre et de pain
râpé.
Justo Morales
es tables ont souffert des condamnations – certainement
envieuses – de l’Inquisition goth. La cuisine n’est en rien
monotone et pauvre, comme on pourrait l’imaginer ; à condition que le
convive s’adapte aux tonalités de ces airs changeants autour du « mojo
picón », plus qu'une sauce, c’est une manière d'interpréter une partition.
C
Le poisson surprend le palais tellement il est fin, l’affirment les
savantes plumes versées en marmites et poêlons. La viande blanche et
délicate de la « vieille » est la grande dame de ces mers. Mais il y a aussi
le « bocinegro » (le pagre), la « sama » (le denté des Canaries), la «
salema » (saupe) ; la caballa (le maquereau), la sardine ou les chicharros
(saurels), ces derniers sont tellement consommés et sont si bons que les
insulaires acceptent le surnom de « chicharreros » (mangeurs de saurels).
N'importe lequel de ces poissons est servi en marinade ou grillé ; au
barbecue mais toujours accompagné de l’inévitable mojo, qui existe aussi
agrémenté de coriandre.
Le « morrena », craquant poêlé, se vante de descendre de lignées
anciennes de l'empereur romain ou encore les marmites de poisson qui
sont fréquemment servies avec l’éternel « gofio » (sorte de pain d’épice).
Le cochon prévaut en ce qui concerne les viandes, préparé en daube et
Des fromages prestigieux enfin reconnus à leur juste valeur. Ceux de
chèvre sont exquis, et peuvent être accompagnés du vin « Malvasía », avec
lequel les cours européennes les plus raffinées et exigeantes, portèrent un
toast pendant deux siècles.
Des desserts festifs au gâteau de miel de palme : les œufs, le «
bienmesabe », le lait cuit et les œufs « mole » : un dessert exquis selon
l’avis des plus gourmands. Il se prépare à base de jaunes d'œuf et de sirop.
On prétend que c'est une recette que les Portugais ont introduite dans l'île.
À propos des vins, le voyageur pourra déguster les rouges originaires
d'Acentejo-Tacoronte. Ou les blancs de la vallée d’Orotava. Et pour ceux
qui préfèrent le rosé, goûtez les vins du mont Anaga. De toute façon, il est
préférable que vous vous laissiez guider par les professionnels de notre
Parador.
LA RECETTE SECRÈTE
PUCHERO TINERFEÑO
Ingrédients indispensables :La moitié d’une poule, des côtes de porc et
du jarret, ils donneront de la consistance au bouillon.Des légumes : une
courge, des patates douces, des haricots, des carottes, « bubango »...Des
vermicelles fins et des gros pois chiches, mis à tremper pendant la nuit. Le
secret consiste soi-disant en ce que les viandes et les légumes forment un
savant équilibre.
UN LAPIN AU
SAUPIQUET
Un bon lapin :Il est rôti
dans sa sauce. Ou avec de
l’ail, du paprika,Du poivre
coloré et de l’origan.Verser
le jus.Attendre le temps
qu’il faut jusqu'à ce qu'il
soit bien cuit...
LAS CAÑADAS DEL TEIDE ET SON PARADOR
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DES PROMENADES JOYEUSES
Santa Cruz
Es ésta capital de la isla: una C'est la capitale de l'île : une ville
cosmopolite, généreuse, joyeuse et accueillante. Il est facile de se sentir ici
comme chez soi. Ses habitants peuvent profiter de l'étendue de ses jardins
et de ses longues allées. Le brouhaha permanent qui y règne ne laisse pas
de place à la tristesse et à la paresse.
La ville déborde de vert tellement il y a d’arbres et nous vous
conseillons de visiter son parc magnifique, « García Sanabria ». Il fait
partie de ceux qu’on n'oublie pas. Il y a pléthore d’édifices historiques
importants, comme l'église de Nuestra Señora de la Concepción où se
distinguent les chapelles de San Andrés et de Santiago. Elle rassemble de
riches témoignages de la conquête et des étendards pris au général Nelson
lors de son attaque manquée de la ville.
Le Círculo de la Amistad 12 de Enero (Association de l'amitié du 12
janvier) est une société de loisirs, fondée en 1903, qui est le produit de la
fusion de trois sociétés similaires. Son édifice épouse le style Second
Empire. Les gens d’ici estiment qu’il est le meilleur exemple d’éclectisme
de la ville. La bibliothèque municipale de Tenerife est du même style et
dispose d'une hémérothèque impressionnante. Le temple San Francisco
est le représentant parfait de l'art baroque du XVIIe siècle.
Le Palacio de Carta date lui aussi du XVIIe siècle.
Il y a un musée archéologique et anthropologique. Le palais insulaire,
siège du Conseil municipal.
Un musée municipal de peinture et de sculpture, le Palacio de Carta
Castillo de Paso Alto. L’intérêt que l’art a toujours suscité chez les
habitants de Tenerife est une constante depuis toujours. « L’exposition
surréaliste » qui se déroula à l'Athénée de Santa Cruz en mai 1935 en est
le reflet le plus significatif.
Oscar Domínguez y est pour quelque chose, ce Canarien qui quitta sa
terre natale pour Paris, qui triompha et devint mondialement célèbre.
Il sut provoquer chez ses amis peintres, une curiosité à l’égard de cette
terre si particulière, belle et inquiétante à la fois, faite de contrastes... Il
fut l’instigateur de cette exposition inoubliable en l’honneur de Santa
Cruz du Tenerife. Le théâtre Guimerá, théâtre bourgeois du XIXe très
coquet, qui accueillit Margarita Xirgu et Marie Guerrero parmi de
nombreuses célébrités Les actuels habitants de Tenerife ont encore ces
affinités culturelles. Ce sont des gens, vifs, curieux qui se rassemblent et
organisent fréquemment des événements collectifs : ils aiment profiter de
la vie en groupe. La plus grande expression de cette joie partagée est
indubitablement le carnaval, auquel ils se préparent pendant toute
l’année, à l’image d’une grande cérémonie. C'est réellement au cours du
carnaval que l’on peut vérifier tout l'enthousiasme, la bonne humeur,
l'imagination... dont ces habitants sont capables.
Ce carnaval de Santa Cruz a été déclaré d’intérêt touristique
international.
Les chicharreros « originaires du Tenerife » inondent les rues de leur
ville qu'ils ornent de paillettes et les figurants, les troupes de musiciens
(murgas, rondallas) se mélangent à de nombreux personnages qui se sont
travestis ou déguisés. Le rhum canarien et l’allégresse coulent à flots
pendant ces fêtes qui sont branchées, colorées et amusantes.
Les habitants de Tenerife sont bavards, agréables et serviables. Que le
voyageur n'hésite pas à demander tout ce qui lui viendra à l'esprit : ils
s’étaleront avec plaisir dans leurs explications. Pour les voyageurs qui ne
manquent pas de temps et qui peuvent piquer une tête : tout près du
centre, à côté du quartier des marins, s’étend la plage des Teresitas, au
sable de couleur blond doré.
LA LAGUNE : PASSÉS ORGUEILLEUX, AVENIRS PRÉSENTS
université dont les savoirs ont été ensemencés au XVIIe siècle, et qui reste
encore de nos jours le vivier salutaire des derniers penseurs. L'histoire et
l'art de celle qui fut la capitale de toutes ces plages se retrouvent dans les
musées de la Maison Osuna, de la Sociedad del Amigo del País
(Association des amis du pays), et dans sa cathédrale néoclassique mais
aussi néogothique où repose – d’un sommeil peut-être agité – Alonso de
Lugo… et ses souvenirs bien plus pénibles que joyeux.
A l'ombre du commerce britannique prospère, germa la graine précoce
d’une franc-maçonnerie, dans toute l'île. Au début du siècle dernier, la
Loge « Añaza » allait être, à Santa Cruz, la plus grande assemblée
maçonnique d'Espagne. Et l’un de ses membres irait même s'asseoir sur
les bancs de l’Assemblée de la IIe République.
Il faudra aussi voir et passer un moment à Taraconte : terres de
vignobles et de pierres datant de la Renaissance. C’est là que se trouvent
les grottes qui ont servi de demeure aux premiers Guanches.
Au port de La Cruz, où triomphe le tourisme, on rend un hommage
éternel à César Manrique dans le Lac Martianéz qui n’en finit pas ; il y a
des constructions religieuses et guerrières du XVIIe siècle et il ne faut pas
rater le panorama offert du mirador de Humboldt.
La Lagune : Sa cathédrale avec son trésor qui révèle une collection
remarquable de pièces d’argent du XVIIe siècle. L’église Nuestra Señora de
la Concepción, le couvent de San Francisco. Le palais épiscopal et celui de
Nava. L’université de San Fernando.
Des miradors: la Cruz del Carmen et del Pico del Inglés.
GARACHICO
Il s’agit d’un musée vivant et empreint de passés et de présents. Güimar,
vallée et jardin de bananes, de patates et de tomates. Icod de los Vinos.
Lieu qui est, par ailleurs, de style renaissance et baroque ; sinon on se
serrera les coudes dans la vitrine du sacro-saint dragon millénaire, carte
postale obligatoire.
Mais toujours, et surtout, Santa Cruz : le début, le milieu et la fin de ces
reliefs et de ces histoires orgueilleuses bercées par le brouhaha.
L'amphithéâtre de l'Atlantique dont les regards ne s’écartent jamais –
éteints par certains blasphèmes, allumés par l’espoir – des continents
lointains et voisins. Nelson, encore une fois, battu avec orgueil. Plus
baroques, les expériences de marins. Et des plages de sable doré et des
chevelures blondes importées. Et le carnaval, cette explosion mystique et
païenne qui réveille des passions débordant de bruits et de couleurs. Une
expiation libertaire et libertine faite de jouissances sortant de l’ombre – «
sans péché il n'y a pas de carnaval », dirait savamment Julio Caro Baroja
– : éclat de rire qui se venge du passé et sourire joyeux qui va vers l’avenir.
Les fêtes des Guanches qui se rappellent sans rancœur :
« ...La patrie est un rocher,
Orgueil du passé et du présent, siège érudit et fier possédant une
LAS CAÑADAS DEL TEIDE ET SON PARADOR
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La patrie est une roche,
La patrie est une fontaine,
La patrie est un sentier et une hutte... »
GÜIMAR
Les églises San Pedro Apóstol et de la Virgen del Perpetuo Socorro.
Mirador de Don Martín.
ICOD
Couvents de San Agustín et de San Francisco.
Chapelle de los Dolores.
L’église de San Marcos et la mairie.
Si le climat est spécial, n’oublions pas qu’il en va de même pour l’eau et
la lumière. Cette mer permet en effet la pratique de tous les sports
aquatiques quelle que soit la saison. On prétend que la pêche est généreuse
dans toutes les disciplines.
D'autre part, les nuits de Tenerife-Sud sont plus qu’animées et ne
décevront pas le touriste qui veut s’amuser pendant ses vacances : des
salles des fêtes, des discothèques, des dîners médiévaux, du folklore...
Et que le voyageur n’en déduise pas pour autant que l'île a perdu son
charme local. Il y a des endroits intéressants, comme le du ravin de
l'Enfer, petites criques enchanteresses à l’abri.
Sans omettre que les habitants de cette île, qui sont généreux et
serviables, seront toujours ravis de venir en aide aux visiteurs.
L'OROTAVA
Eglises de la Concepción et de San Juan.
Ermitage del Calvario
Maisons de la rue San Francisco.
PUERTO DE LA CRUZ
Eglise de San Marcos,
Eglise de Nuestra Señora de la Peña de Francia et de San Francisco.
Fortin de San Felipe, aujourd'hui musée historique et naval.
Mirador de Humboldt
Lac artificiel de Martiánez
Jardin botanique d'acclimatation.
TENERIFE SUD EXISTE AUSSI
Tenerife Sud est le paradis du tourisme synonyme de soleil et de plages,
vu que son climat permet de se baigner sur ses plages pendant toute
l'année.
Ses plages sont célèbres dans le monde entier, telles la plage de
l'Amérique, celle des Chrétiens... et elles représentent un rêve pour des
centaines de milliers de personnes.
Parador de Cañadas del
Teide
Las Cañadas del Teide. 38300 La Orotava (Isla de Tenerife)
Tel.: 922 38 64 15 - Fax: 922 38 23 52
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
Requena, 3. 28013 Madrid (España)
Tel.: 902 54 79 79 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
Textos: Miguel García Sánchez Dibujos: Fernando Aznar
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