Plates-formes
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N°01 Plates-formes Le bulletin d’informations exclusives du magazine . ® Implantations, petites phrases et indiscrétions, actualités brûlantes et enquêtes exclusives sur les services clients et les centres d’appels. Retrouvez, un jeudi sur deux, à 14h : Plates-formes, le bulletin exclusif d’En-Contact. Édition du 20/01/2011 : • Amende record pour télémarketing illicite... au Canada • L’activité des centres d’appels en Tunisie et en Côte d’Ivoire perturbée : les outsourceurs font face • Retards de salaires chez CCA International à Reims : l’informatique en cause ? • Le Président du Conseil Régional d’Auvergne annonce une nouvelle implantation : l’outsourceur Acticall n’est pas au courant Amende record pour télémarketing illicite... au Canada On ne rigole plus avec les appels de télémarketing non désirés au Canada. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a annoncé avoir infligé à la société Xentel DM une « sanction administrative pécuniaire » d’un montant de 500 000 dollars canadiens, soit près de 380 000 euros, pour des pratiques de télémarketing non autorisées. Une enquête du CRTC a établi que Xentel avait appelé des clients qui s’étaient pourtant inscrits sur la Liste nationale de numéros de télécommunication exclus (LNTTE), pour faire la promotion d’événements non seulement en son nom propre, mais aussi pour le compte de tiers. Il s’agit là de la plus grosse amende jamais imposée par le CRTC, qui était jusque là vertement critiqué pour sa très faible intransigeance en matière de pénalités face aux infractions constatées. En effet seules 25 amendes avaient été infligées depuis la mise en place du programme en 2008, pour 29 entreprises qui n’ont écopé que d’un avertissement. Le montant de la seule amende à l’encontre de Xentel est donc supérieur au total de toutes les amendes infligées par l’organisme en deux ans (395 000 dollars candiens). La LNTTE compte aujourd’hui près de 9 millions d’inscrits, et 102 enquêtes étaient en cours fin 2010. L’activité des centres d’appels en Tunisie et en Côte d’Ivoire perturbée : les outsourceurs font face La Tunisie est l’une des deux destinations offshore préférées des donneurs d’ordres français puisqu’elle héberge plus de 9 000 positions de travail presque exclusivement dédiées aux clients français. Teleperformance fut l’un des premiers prestataires à s’y installer en 2000 et fut suivi ensuite par de nombreux autres outsourceurs tels que Transcom, Pro2c, Mezzo, Advancia... Ceux-ci étant principalement situés dans l’agglomération de Tunis, Carthage ou des villes telles que Sousse, leur activité a été, comme de nombreux autres secteurs de l’économie perturbée par les mouvements sociaux et politiques récents, notamment parce que de nombreux salarié de ces centres n’ont pu se rendre sur leurs sites de travail, notamment en raison du couvre-feu. Mais c’est également par précaution que certains employeurs ont décidé de donner quelques jours de congés ou d’aménager les horaires de travail pour leurs salariés, contraints de ce fait de réaliser une véritable gymnastique dans leur planning de production. En Côte d’Ivoire, les événements politiques ont les mêmes conséquences. Claude Briqué, qui dirige l’outsourceur ADM Value, présent depuis 2 ans en Côte d’Ivoire où il traite notamment la hotline et l’avant-vente d’IBM pour tout l’Ouest Africain francophone, indique que si ses téléconseillers continuent à assurer le service, les problèmes de transport et les coupures électricité sont plus fréquents qu’habituellement. Dans le prochain numéro d’En Contact, une enquête sur ces sites et l’avis des jeunes Tunisiens : l’un des motifs le plus souvent cité du mouvement qui a emporté le Président Ben Ali est précisément le taux de chômage très élevé des jeunes diplômés. Le nouveau gouvernement décidera-t-il de soutenir encore plus la filière ? Comment vont réagir les outsourceurs présents sur place pour assurer la production et rassurer leurs donneurs d’ordres ? N° 01 // «Plates-formes» est édité par © Malpaso // www.malpaso.org // Reproduction interdite // Retrouvez le magazine En-Contact sur www.en-contact.com -1- Retards de salaires chez CCA International à Reims : l’informatique en cause ? Les grandes entreprises, quelle que soit leur activité, sont souvent asservies par leurs process hautement industrialisés ; et quand un rouage technologique se dérègle, c’est toute la machine qui se grippe. Les centres d’appels ne font pas exception. Nos collègues de L’Union de Reims avaient révélé l’exaspération des délégués du personnel du site Rémois de CCA International, qui menaçaient de provoquer des débrayages suite à des retards de salaires de plusieurs mois dont auraient été victimes un certain nombre de téléconseillers de ce centre qui compte aujourd’hui 170 salariés. Jointe par la rédaction, la direction ne nie pas le problème et met en cause le « changement des process paye ». En-Contact : Y a-t-il eu des retards de paiement pour les salaires ? Rachid Aboulouard, Directeur du site de Reims : De manière générale les dates de versements des salaires en fin de mois ont été respectées. Seuls des cas particuliers n’ont pas été traités dans les délais requis. Combien de salariés ont-ils été affectés ? Sur le site de Reims 20 collaborateurs ont été concernés par ces difficultés. Est-il exact que ce sont surtout ceux en fin de contrat qui ont été le plus souvent touchés ? Effectivement les difficultés se sont essentiellement concentrées sur l’élaboration des soldes de tout compte. Combien de temps ont-ils dû attendre le paiement de leurs salaires ? Pour quelques cas isolés, l’élaboration des documents a nécessité plusieurs semaines à cause d’une mauvaise transmission des informations. Pour ces personnes, des acomptes de salaires ont été effectués afin de ne pas les pénaliser financièrement. Globalement, sur quelle durée le problème s’est-il étendu ? Les premiers dysfonctionnements ont été constatés en Juillet. Quelle en était la cause ? Un changement d’organisation et des process paye. Une solution a-t-elle été trouvée et quand tout rentrera-t-il dans l’ordre ? La Direction a mis en place une nouvelle organisation et révise ses process ce qui va nous permettre de revenir dans les meilleurs délais à une situation normale. Le Président du Conseil Régional d’Auvergne annonce une nouvelle implantation d’Acticall : l’outsourceur n’est pas au courant... Les responsables politiques ont un talent certain pour ménager des effets de surprise dévastateurs lors de leurs déclarations aux médias. René Souchon, Président du Conseil Régional d’Auvergne, pourrait obtenir la palme en la matière : il a en effet annoncé une nouvelle implantation de centre d’appels ... dont l’outsourceur concerné lui-même n’était pas au courant. Et que celuici s’est empressé de démentir. Il faut dire que le Président du Conseil Régional d’Auvergne est depuis plusieurs semaines sous le feu des critiques suite à l’annonce de l’implantation d’Acticall à Cournon, dans le Puy-de-Dôme. Le nouveau site, un immeuble ultramoderne de 3 150 m2, qui devrait accueillir 400 emplois en CDI, aurait mobilisé plus de 300 000 euros de subventions par la Région, somme que l’assemblée auvergnate a lourdement reprochée à son Président. Le désir d’apaiser les élus était-il une raison pour René Souchon de tenter une diversion ? Toujours est-il que le Progrès de Lyon titrait le 17 décembre « Acticall va ouvrir un centre d’appels au Puy-en-Velay », citant une déclaration du Président du Conseil Régional peu suspecte d’ambiguïté : « malgré les contraintes, Acticall s’apprête à créer un nouveau centre au Puy-enVelay ». Contactée par la rédaction, la direction d’Acticall nie catégoriquement : « Cette information est erronée. Le Groupe n’a pas pour ambition actuellement de s’installer au Puy en Velay ». On ne peut plus clair. La rédaction a également interrogé Laurent Wauquiez, qui s’il n’est plus ce ministre de l’emploi tellement intéressé par le développement des centres d’appels, est toujours maire du Puy, et donc plutôt mieux informé que d’autres de ce qui se passe dans sa ville : « Confirmez-vous l’implantation prévue d’Acticall au Puy-en-Velay ? » « Non ». Le Conseil Régional, finalement joint par la rédaction, nous a donné une réponse assez embarrassée : « Le Président du Conseil régional a effectivement confirmé son souhait qu’Acticall ouvre un centre d’appels au Puyen-Velay. Cependant, il s’agit pour l’instant que d’une prise de contacts, rien n’est avancé ni encore définit sur ce projet ». Ce n’est pas parce qu’on est en plein dans la période des vœux que l’on doit prendre ses souhaits pour des réalités. Et le président du Conseil Régional, qui a distribué les étrennes avant l’heure, en est certainement conscient. N° 01 // «Plates-formes» est édité par © Malpaso // www.malpaso.org // Reproduction interdite // Retrouvez le magazine En-Contact sur www.en-contact.com -2-