Au secours j`ai un ado à la maison

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Au secours j`ai un ado à la maison
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Les uns les autres !
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Regards Bibliques
Quoi ?
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Quand ?
Comprendre son adolescent
Parents
À la maison...
Par René DELATTRE
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Que se passe-t-il dans notre maison ? Quelle est cette grosse voix mal assurée qui vient me dire au revoir ?
Qui est cette jeune femme inquiète d’elle-même qui ressemble vaguement à notre fille? Et pourquoi cette
tension, cette gêne, cette incompréhension ?
Ce n’est pas toujours évident d’avoir un ado ou des ados à la maison !
Beaucoup de parents sont assez désemparés devant leur progéniture lorsque les premiers signes de la
puberté se manifestent.
Que se passe-t-il en réalité à l’adolescence ?
Un phénomène de société :
Il faut d’abord savoir que l’adolescence est un phénomène lié à la société dans laquelle on vit : lorsque l’enfant allait travailler à la mine ou aux champs dès qu’il avait une douzaine d’années (plus tôt même parfois)
on ne se posait pas la question de l’adolescence ! Aujourd’hui, le sociologue Tony ANATRELLA situe cette
période de 12 à …30 ans. On parle aussi d’adulescence, nouvelle période de la vie fabriquée par notre société du troisième millénaire.
Mon papa il est le plus fort !
Un homme avait deux fils.
Pour un petit enfant, les choses sont relativement simples : Maman a dit que c’était noir, donc c’est noir. Papa a dit que c’était
blanc, donc c’est blanc. Papa et Maman savent, et ils savent pour leur enfant. De même, les institutions, l’école, l’église, lui communiquent les valeurs dont il a besoin pour se construire. Ce qui suit doit nous faire comprendre qu’il faut s’y prendre le plus tôt
possible.
Seulement voilà : un jour la fillette passe devant un miroir et s’arrête sur son profil : elle a eu de la peine à croire que c’était elle …
un jour le garçon entend une sonorité étrange sortir de sa bouche et se trouve tout surpris, surtout qu’avec les centimètres qu’il
prend en ce moment, il se cogne partout…
Difficile maintenant quand papa dit que c’est blanc de le croire comme cela : on n’est plus des enfants et si on n’est plus des
enfants, on doit pouvoir affirmer tout seul ce qui est blanc ou noir !
C’est ici que le problème se pose souvent : pour savoir si il peut reprendre à son compte qu’une chose est blanche ou noire
comme l’on toujours dit ses parents, il lui faut le vérifier.
Il le fera par test.
Tuer ses parents… « On ne peut pas être adulte si on n’a pas « tué » son père (Nietsche) »
Luc 15:12 Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir.
En quelque sorte, il lui faut tuer ses parents pour prendre leur place dans la vie.
Parfois, les parents ne comprennent pas bien l’attitude de leur enfant et ils « cèdent » à leurs tests par peur de ne plus être aimés : ce qui a toujours été blanc devient tout à coup gris clair, ou foncé… et là l’adolescent est complètement déstabilisé.
Il lui faudra donc passer en revue toutes les valeurs parentales, les tester les unes après les autres : quand cela se passe mal,
c’est la crise.
Il faut quand même noter que la crise de l’adolescent n’est pas un passage obligatoire. Nombreuses sont les familles où les adolescents s’épanouissent joyeusement et sereinement.
Un système éducatif incohérent, une fracture familiale (divorce, etc.) sont souvent à l’origine de cette crise.
Je vais conquérir le monde.
Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.
Un peu comme le fils prodigue, l’adolescent va aller chercher des valeurs opposées à celles qu’on lui a inculquées,
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il va les adopter, parce qu’il a besoin de le découvrir pour lui-même, sur quels fondements il construira sa vie.
C’est nécessaire pour entrer dans le monde des adultes. Autrefois, les choses étaient plus simples car la société fournissait de
nombreux « rites » qui donnaient à l’individu son statut dans la société. Le service militaire en est l’exemple le plus marquant, il
faisait disait-on de l’enfant, un homme.
Ainsi le premier défi de l’adolescent est de pouvoir construire son propre système de valeurs, système qui ne lui sera plus
dicté par l’équipe parentale (parent, école, église, …) qui l’a élevé.
Le second défi sera de s’accepter.
Aimez-moi !
Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son
cou et le baisa.
L’adolescent ne se reconnaît plus. Il va réclamer de l’amour. De l’amour inconditionnel : autrefois, on l’aimait pour ses mèches
blondes, ses mimiques. Aujourd’hui, il ou elle se sent hippopotame et se demande si tout est normal dans son corps, si avec une
telle apparence quelqu’un va bien pouvoir l’aimer…
Il ne veut plus qu’on l’aime pour ses performances ou pour ses mimiques : moins il sera aimable, plus il pourra reconnaître ceux
qui l’aiment vraiment. Il va nous imposer sa carapace, ses délires vestimentaires et musicaux comme pour nous dire : je suis à
prendre ou à laisser !
Mais attention : là il y a un piège, car on ne peut pas tout accepter sous peine de renier les valeurs qu’on lui a inculquées et de le
déstabiliser. Si ces valeurs sont « valables », c’est à dire bien assimilées par les parents et bien argumentées, il faudra lui expliquer qu’on l’aime, mais que sa jupe est beaucoup trop courte. Lui dire que rien n’a changé, mais que les pots non homologués
sont interdits sur les scooters !
Je crois que je ne suis pas normal(e)
il dissipa son bien en vivant dans la débauche dans un pays éloigné.
Si nous joignons ces deux problèmes : « l’adolescent a besoin de se sentir accepté tel qu’il est » et « il a besoin de trouver son
mode de valeurs », alors nous comprenons le phénomène adolescent.
Il va se retrouver en groupe d’adolescents : là au moins on l’accepte.
Ce groupe sera très hermétique : il aura son langage, ses codes, manières de se protéger et de marquer son appartenance.
Parfois, des parents maladroits essaient de « singer » les ados, en essayant de s’habiller brancher et en parlant « ado ». C’est
non seulement ridicule, mais aussi dangereux pour le jeune.
Le marketing a très bien compris cela et s’est mis à fournir (à imposer) à nos ados leurs codes d’appartenance : marques de
vêtements, scooters, portables, etc. Pour transmettre ces codes, les messagers sont de jeunes vedettes parfois éphémères,
des feuilletons télévisés, et des revues spécialisées. Le problème est que ces gens ne fournissent pas que des codes de groupes, ils fournissent aussi une idéologie de vie complètement délétère, à la morale discutable.
L’idéal, c’est d’avoir un idéal.
Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance…
L’adolescent a besoin d’un idéal : il va bientôt engager sa vie dans des projets qui marqueront son existence, il le sent et cela lui
fait peur.
Pour cela, il lui faut des héros : des gens qui auront eu un idéal pour eux-mêmes et qui auront eu le courage de vivre pour cet
idéal envers et contre tout ; de ceux qui donnent envie, qui n’imposent pas cet idéal, mais qui le lui proposent de manière appétissante et enthousiasmante.
Jésus-Christ est un héros tout à fait acceptable pour un ados : Il propose un projet de vie enthousiasmant où l’aventure a sa
part, le merveilleux, le don de soi ainsi que des valeurs élevées.
Mais ce n’est qu’au travers des chrétiens qu’il le verra.
Parents : soyez heureux !
Alors, parents, ne perdez pas courage, et veillez à vivre votre foi naturellement, complètement, humblement et joyeusement.
N’hésitez pas à partager vos craintes, vos difficultés. Allez parler avec les enseignants, achetez un bon livre sur l’adolescence et
surtout ne perdez pas le contact ! Donnez-leur du temps de bonne qualité, encouragez les dans ce qui est bien, donnez leur
envie. Parlez positivement, aimez-vous, aimez votre église, ne la critiquez pas, et surtout vous-mêmes, soyez heureux !
Eglises, réservez un bon accueil à vos ados !
Églises, réservez un bon accueil aux adolescents et ne vous offusquez pas si les animateurs proposent des activités plus ou
moins sportives ou ludiques : c’est important qu’il aient un endroit où ils puissent se sentir bien, acceptés, avec de bons amis.
Qu’ils puissent trouver chez l’animateur, le pasteur, des modèles qui leur ouvriront l’appétit de vivre.
Animateurs, pasteurs, bien souvent, les ados ont du mal à se confier à leurs parents, par pudeur quelquefois. Leurs copains,
leurs revues peuvent leur donner une écoute dangereuse : vous avez un rôle primordial à jouer !
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