la visite du président bush en europe : quelles leçons, pour qui
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la visite du président bush en europe : quelles leçons, pour qui
L EUROPE L ET En se rendant en Europe, le président Bush « voulait tourner la page de l’Irak et reconnaître que, dans son combat pour la liberté et la démocratie, l’Amérique avait besoin de l’Europe » écrit Marie Bernard-Meunier. Il peut déclarer mission accomplie, affirme-t-elle. À chaque étape, il a voulu plaire, en France comme en Allemagne, même s’il est resté ferme sur plusieurs enjeux, notamment le rôle de l’OTAN, l’embargo sur les armes à destination de la Chine et la question iranienne. Malgré tout, les relations transatlantiques demeurent handicappées par la persistance d’importantes divergences et plusieurs malentendus. L’ex-ambassadrice du Canada en Allemagne analyse cette visite du président américain et ses implications pour le Canada. M Marie Bernard-Meunier TRE D ET ’ LA VISITE DU PRÉSIDENT BUSH EN EUROPE : QUELLES LEÇONS, POUR QUI ? TER FR O In going to Europe, President Bush was trying to “turn the page on Iraq and acknowledge that, in its battle for liberty and democracy, the United States needs Europe,” writes Marie Bernard-Meunier. It is a mission accomplished, she states. At every stage, he wanted to please — in France as well as in Germany — even though he remained closed on certain issues, notably NATO’s role, the embargo on arms to China, and Iran. Despite all this, transatlantic relations are still plagued by significant divergences in opinion and misunderstandings. The former Canadian ambassador to Germany analyzes this visit by the US president and the implications for Canada. L e Canada et le Royaume-Uni auraient pu se sentir vexés. Le président Bush a parlé de sa tournée européenne comme de son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection, et il a déclaré que l’Allemagne était en Europe l’allié le plus important des États-Unis. À ses yeux, le Canada n’est peut-être pas un pays étranger, ce qui serait plutôt un signe d’amitié, et le Royaume-Uni n’est peut-être pas en Europe. C’est bien ce que pensent, la plupart du temps, les Anglais eux-mêmes. Il n’y a donc pas lieu de s’offusquer et on peut faire, en toute sérénité, le bilan de la visite Bush en Europe. Le président américain a toutes les raisons d’être satisfait. Il peut déclarer « mission accomplie » sans que, cette fois, quiconque puisse ironiser. Ses objectifs étaient clairs. Il voulait faire un geste d’apaisement à l’endroit des Européens. Il voulait tourner la page de l’Iraq et reconnaître que, dans son combat pour la liberté et la démocratie, l’Amérique avait besoin de l’Europe. En réalité, il est venu dire aux Européens beaucoup de choses qu’ils aiment entendre, notamment sur la construction européenne. Il a joint le geste à la parole, en se rendant et à la Commission et au Conseil. Aucun président américain, avant lui, n’avait traité les institutions européennes avec autant d’égard. Au moment où les États membres de l’Union européenne doivent ratifier une nouvelle constitution, la portée de ce geste ne saurait être minimisée, surtout si l’on songe au fait qu’un des aspects essentiels de cette constitution est de donner à l’Europe une voix et un visage en politique étrangère. Le président Bush est allé jusqu’à signer un programme d’action sur les changements climatiques. Cela ne remplace pas aux yeux des Européens une ratification de l’Accord de Kyoto mais on ne peut l’interpréter que comme un autre geste de bonne volonté. À chaque étape, il a voulu plaire. Avec le président français, il a su trouver un terrain d’entente en parlant essentiellement du retrait des troupes syriennes du Liban. Avec le chancelier allemand, il n’aurait pas pu être plus engageant. Il a déclaré publiquement qu’on ne pouvait prétendre avoir de bonnes relations avec l’Europe sans avoir de bonnes relations avec l’Allemagne, « ce grand pays qui est le cœur de l’Europe ». Il a précisé, on ne peut pas espérer obtenir le soutien de l’Union européenne sans POLICY OPTIONS MAY 2005 17 Marie Bernard-Meunier l’aide de l’Allemagne et a conclu en disant que l’Allemagne était « l’allié le plus important des États-Unis en Europe ». Là où c’était nécessaire, il est resté sur des positions très fermes. Ce fut le cas sur le rôle de l’OTAN, sur la levée de l’embargo sur les armes à destination de la Chine et sur l’Iran. Sur ce dernier point, il a tout de même décrit en termes positifs ce que les L e chancelier Schroeder a presque autant de raisons que lui d’être satisfait. Cette visite fait taire aussi ceux qui, il y a encore peu de temps, juraient qu’il avait ruiné les relations entre l’Allemagne et les États-Unis et que seul un changement de gouvernement à Berlin ou à Washington permettrait une éventuelle reprise du dialogue. On devine alors le plaisir qu’il a eu à entendre le président Bush plus soutenu son idée d’une redéfinition du rôle de l’OTAN mais personne ne s’attendait à ce qu’il le fasse, même pas le chancelier. S i le président américain et son allié le plus important en Europe ont toutes les raisons d’être satisfaits, doit-on en conclure que cette visite marque le début d’un réchauffement dans les relations transatlantiques ? Maintenant que chaque côté semble mieux comLe président américain a toutes les raisons d’être satisfait. prendre ce qu’il peut attenIl peut déclarer « mission accomplie » sans que, cette fois, dre de l’autre, peut-on quiconque puisse ironiser. Ses objectifs étaient clairs. Il voulait espérer qu’on saura enfin voir les complémentarités faire un geste d’apaisement à l’endroit des Européens. Il voulait tourner la page de l’Iraq et reconnaître que, dans son et qu’on cessera de caricaturer ses forces et ses faibcombat pour la liberté et la démocratie, l’Amérique avait lesses respectives ? besoin de l’Europe. On voudrait le croire mais les divergences qui existent ne se prêtent pas à des soluEuropéens cherchent à faire et il les a parler de l’Allemagne dans des termes tions simples ou rapides et les malenencouragés à poursuivre une solution aussi élogieux. Cette reconnaissance tendus perdurent. politique mais sans s’engager à leurs du poids spécifique de l’Allemagne, Lorsque le président Bush dit côtés, rappelant que, si aucune interen plus, s’inscrit parfaitement dans la qu’il a besoin de l’Europe, les vention militaire n’était prévue, stratégie de re-positionnement du Européens entendent une chose mais toutes les options restaient sur la chancelier. Il estime en effet que, avec lui en dit une autre. Les Européens table. Sur la Russie aussi, il a été très la réunification et la reconquête de sa croient en effet qu’il a finalement ferme. La conférence de presse à pleine souveraineté, l’Allemagne peut compris que l’Europe pouvait lui Bratislava, malgré toute la sympathie et doit désormais jouer sur la scène apporter non seulement un soutien qu’il ressent et qu’il souhaitait internationale un rôle à sa mesure. militaire et financier mais surtout une témoigner au président Poutine, laisPour lui, l’Allemagne est redevenue forme de légitimité politique qui, au sait deviner combien les discussions un pays normal qui assume ses plan international, lui fait défaut. Le en privé sur l’Iran ou sur la démocraresponsabilités, défend ses intérêts et discours de Bush est tout autre. Il contie en Russie avaient dû être difficiles. peut avoir à l’occasion des diversidère que les Européens ne peuvent Prétendre que la visite n’a été gences majeures, même avec les Étatsque souscrire aux objectifs qui sont qu’une offensive de charme ne Unis, sans que la relation bilatérale les siens, dans la mesure où il s’agit de rendrait pas justice à la démarche du soit compromise. faire triompher la liberté et la démoprésident américain. Il serait aussi Que pouvait-il souhaiter de plus que cratie, et qu’il suffit donc de s’enteninexact de laisser entendre qu’elle se d’entendre le président Bush lui dire en dre sur les modalités. résume à un changement de ton. Être conférence de presse qu’il comprend les Ils imaginent un président amérivenu dire aux Européens qu’il avait limites qui sont les siennes sur l’Iraq cain presque repentant, ayant tiré les besoin d’eux et avoir pris l’initiative du (tout déploiement de troupes allemanleçons de son « aventure » en Iraq rapprochement sont des gestes à metdes à l’étranger requiert l’approbation du alors que celui-ci estime, plus que tre à son crédit. L’opération était trop Bundestag), qu’il apprécie hautement ce jamais, que sa vision était juste et parfaitement orchestrée ? Comment le que l’Allemagne fait en Afghanistan et ce qu’elle est en train d’être validée lui reprocher ? Cela n’enlève rien au qu’elle est prête à faire sur la dette iraquipartout, de Tripoli à Kiev en passant fait que, sur le fond, il a atteint tous les enne ou sur la formation des soldats et par Bagdad, Beyrouth et les territoires objectifs qu’il s’était fixés, y compris policiers iraquiens dans les Émirats palestiniens, sans compter l’amorce celui de faire taire ceux qui lui arabes unis. d’une démocratisation au niveau local reprochaient d’ignorer ses alliés. Il Le président américain n’est pas en Arabie Saoudite et peut-être au obtient en prime la satisfaction d’avoir allé jusqu’à soutenir la quête de niveau des prochaines élections présimis la balle résolument dans le camp l’Allemagne pour un siège permanent dentielles en Égypte. des Européens. au Conseil de sécurité. Il n’a pas non 18 OPTIONS POLITIQUES MAI 2005 La visite du président Bush en Europe : quelles leçons, pour qui ? La différence fondamentale est peut-être d’ordre psychologique. L’optimisme du président Bush contraste avec le scepticisme de la plupart des Européens. Là où les Américains sont prêts à provoquer le destin, à prendre des risques pour voir triompher leur vision du monde, les Européens sont beaucoup plus circonspects. La crainte d’engendrer une situation pire que celle qu’on entend corriger leur inspire réserve et prudence. Ils trouvent naïf et téméraire de croire déjà au triomphe de la démocratie au Moyen-Orient. Ils imaginent plus facilement l’arrivée au pouvoir d’une pléiade de gouvernements islamistes démocratiquement élus. Les Européens n’acceptent pas non plus l’idée que les États-Unis puissent définir pour leurs alliés les objectifs et le partage des tâches. La capacité des Américains à remobiliser les Européens dépendra de leur capacité à les convaincre qu’ils auront voix au chapitre. L’idée que les Européens pourraient se concentrer sur les solutions politiques et les Américains sur les solutions militaires ne passe pas. En Iran, les Européens voudraient que les Américains s’impliquent vraiment dans la recherche d’une solution politique plutôt que d’attendre l’échec des négociations pour recourir à la solution militaire. Par contre, en Afghanistan, comme hier dans les Balkans, les Européens veulent être partie prenante aux opérations militaires. Ce débat sur la définition des objectifs et le choix des moyens, c’est en réalité le débat sur l’avenir de l’OTAN. Nier le problème n’aidera pas à le résoudre et, à cet égard, le chancelier Schroeder, lors de son discours à la Conférence de Munich, n’a peut-être pas eu tout à fait tort de jeter un pavé dans la marre. CP Photo Même si le président Bush n’est pas allé jusqu’à appuyer la demande de l’Allemagne pour un siège permanent au Conseil de sécurité, le chancelier Schroeder a presque autant de raisons que le président américain de se réjouir de ce voyage. POLICY OPTIONS MAY 2005 19 Marie Bernard-Meunier Q T développer des relations d’égal à égal u’est-ce qui pourrait vraiment disout n’est évidemment pas transavec les États-Unis. C’est ce qu’ils siper les malentendus et redonner posable au Canada, mais les souhaitent faire au sein de l’OTAN si force et vigueur aux relations transatanalogies sont troublantes. Comment, possible, à l’extérieur de l’OTAN si lantiques ? Une victoire des thèses en effet, ne pas être frappé par tout ce nécessaire. Ce rééquilibrage des relaaméricaines ? Elle ne sera jamais assez que nous avons en commun avec les tions transatlantiques n’aura lieu que nette. Si, un jour, l’Iraq sort du bourEuropéens quand il s’agit des Étatssi les États-Unis y voient leur intérêt bier, on continuera à se demander si Unis ? Au-delà des économies converet cet intérêt, pour l’heure, est loin cette guerre, qui aura fait des dizaines, gentes et des politiques étrangères d’être évident. voire des centaines de milliers de divergentes, on retrouve : la même Si, au plan politique, les États-Unis morts, était bien nécessaire. Si la situaconviction que ces divergences ne peuvent encore casser l’ambition des tion se débloque au Moyen-Orient, vont pas durablement compromettre Européens de faire jeu égal avec eux, chacun y verra le succès de sa propre la relation bilatérale, la même tenau plan économique et commercial, il politique. Même s’il devait y avoir une dance à vouloir que les différends polien va tout autrement. C’est sans doute certaine convergence des stratégies tiques n’aient pas de conséquences la raison pour laquelle, malgré tout ce européenne et américaine sur un économiques, le même espoir que qui les oppose au plan politique, dossier comme celui du Moyen-Orient, « l’intimité économique » ne réduira cela aiderait mais ne suffirait pas la marge de manœuvre en pas à résorber l’anti-américanSi, au plan politique, les États-Unis matière de politique intérieure isme qui s’est installé dans les ou extérieure et la même ambipeuvent encore casser l’ambition opinions publiques tion de parvenir à mieux gérer européennes. Il y a quelque des Européens de faire jeu égal avec la relation à travers de noutemps encore, on s’employait velles institutions. eux, au plan économique et toujours à préciser qu’on était Et il faut ajouter : le même commercial, il en va tout autrement. anti-Bush et non anti-amérisentiment d’avoir eu raison de C’est sans doute la raison pour cain. Depuis les élections présine pas aller en Iraq et le même laquelle, malgré tout ce qui les dentielles et la réélection de plaisir à montrer tout ce que George W. Bush, on n’entend oppose au plan politique, l’Europe l’on fait, par contre, en plus ce discours. Comme si tout Afghanistan. Il y a enfin le et les États-Unis poursuivent à coup les Européens avaient le même malaise face à une activement au plan bilatéral leurs sentiment que c’est toute Amérique qui n’est plus ce intérêts économiques et l’Amérique qui a irrémédiablequ’elle était, dont le système ment changé. politique ne fonctionne plus commerciaux parfois divergents, Plusieurs Européens souvent convergents. Essentiels l’un tout à fait de la même manière voudraient retrouver une et dont le centre de gravité s’est pour l’autre, ils sont en quelque Amérique plus proche de l’idée déplacé non seulement vers le sorte condamnés à s’entendre. qu’ils s’en font, avec son sysSud mais surtout vers une tème admirable de contre-pouforme de conservatisme voirs qui empêche ou corrige tous les économique, social et religieux auquel l’Europe et les États-Unis poursuivent excès. Mais cela tarde trop à venir. En on s’identifie difficilement. L’antiactivement au plan bilatéral leurs même temps, Guantanamo, la banaliaméricanisme, même s’il est moins intérêts économiques et commerciaux sation du recours à la torture, l’obsesrépandu au Canada, s’inspire souvent parfois divergents, souvent conversion sécuritaire et le mépris des des mêmes griefs qu’en Europe. En tête gents. Essentiels l’un pour l’autre, ils institutions et des conventions interde liste, le mépris du droit en général sont en quelque sorte condamnés à nationales donnent trop d’arguments et du droit international en particulier. s’entendre. à ceux qui affirment sans ambages que Tout, cependant, ne va pas dans le Ils veulent négocier une nouvelle le fossé non seulement ne peut plus même sens. Beaucoup de choses nous entente sur le commerce et l’investisseêtre comblé, mais qu’il se creuse un distinguent profondément des ment et, des deux côtés de peu plus tous les jours. Européens. Au chapitre de l’optimisme, l’Atlantique, des lobbys puissants déjà, nous sommes sans doute plus près appuient une telle entente. Si toutes des Américains. Nous croyons plus ces questions ont été complètement aute de pouvoir relancer les relavolontiers à la fois à un avenir meilleur occultées pendant la visite de Bush, tions transatlantiques, les pour le Moyen-Orient et, sans doute c’est qu’elles seront à l’ordre du jour Européens voudraient au moins plus que les Européens, à un retour du du prochain sommet entre l’Union mieux les gérer. Ils voudraient mettre pendule aux États-Unis. Le fond d’adeuropéenne et les États-Unis qui aura en place de nouvelles institutions miration pour ce que l’Amérique a été lieu en juin à Washington. avec une ambition avouée, celle de F 20 OPTIONS POLITIQUES MAI 2005 La visite du président Bush en Europe : quelles leçons, pour qui ? et pourrait redevenir reste, chez beaucoup de Canadiens, presque intact. Nous ne partageons pas non plus, pour des raisons évidentes, l’ambition des Européens de faire jeu égal avec les États-Unis, ni au plan politique, ni au plan économique, même si d’aucuns croient qu’une intégration plus poussée avec les États-Unis nous donnerait plus de poids à Washington et ferait de nous des partenaires plus égaux. Il y a aussi des domaines où nos intérêts ne coïncident absolument pas avec ceux des Européens. C’est le cas, par exemple, de la réforme de l’OTAN. La seule chose qui nous protège pour le moment c’est l’hostilité des Américains à toute idée de rééquilibrage des relations transatlantiques et les divisions qui persistent entre Européens. Au plan économique, nous avons peut-être plus à craindre d’un rapprochement que d’un conflit entre Européens et Américains. La négociation d’une nou- velle entente se ferait-elle au détriment de l’accord que nous sommes nousmêmes en train de négocier avec l’Union européenne ? Tout cela pourrait-il aboutir à une entente qui s’appliquerait à l’ensemble des membres de l’Union européenne et de l’ALENA ? Si oui, quand et comment serions-nous associés à la négociation ? L a visite du président Bush nous interpelle à plusieurs titres. Elle nous fait, d’abord, prendre conscience de l’importance de l’Europe (et de l’Allemagne) pour les États-Unis. Le président Bush a jugé utile et nécessaire de dépasser bien des inimitiés personnelles et de mettre en veilleuse bien des contentieux majeurs pour venir ici reconstruire des ponts. À l’heure où nos affinités avec les Européens n’ont jamais été aussi nombreuses, savons-nous tirer le profit maximum de ce capital politique ? Notre stratégie vis-à-vis de l’Europe est-elle tout à fait ce qu’elle devrait être ? Cette visite nous fait aussi réaliser que les Européens sont peut-être en passe de réussir mieux que nous à gérer leurs conflits avec les États-Unis. Voilà qui devrait aussi nous inspirer quelques réflexions. Enfin, cette visite nous permet de constater une fois encore que, malgré toutes nos affinités avec les Européens, nos intérêts sont parfois très divergents. Notre façon de voir et de faire les choses, quant à elle, ne sera jamais tout à fait la même et c’est sans doute la raison pour laquelle un président américain, en visite chez nous, aura toujours du mal à croire qu’il est vraiment à l’étranger. Marie Bernard-Meunier, ex-ambassadrice du Canada en Allemagne, aux Pays-Bas et à l'UNESCO, est actuellement chercheure invitée à l'institut allemand des affaires étrangères et de la sécurité (Stiftung Wissenschaft und Politik) à Berlin. The Institute for Research on Public Policy would like to take this opportunity to congratulate the Institute of Intergovernmental Relations at Queen’s University on its 40th anniversary. We salute its outgoing director, Harvey Lazar, who has been an inspired leader of the Institute and with whom we have enjoyed collaborating on many occasions. We are delighted to extend our best wishes to Sean Conway, who will take the helm as of July 1, 2005. L’Institut de recherche en politiques publiques aimerait saisir cette occasion pour féliciter l’Institut des relations intergouvernementales de Queen’s University lors de son 40e anniversaire. Nous saluons son directeur sortant, Harvey Lazar, qui en a été un leader particulièrement inspiré et avec qui nous avons eu le plaisir de collaborer à maintes reprises. Et nous transmettons tous nos vœux de succès à Sean Conway, qui lui succédera le 1er juillet 2005. POLICY OPTIONS MAY 2005 21