L`énergie divine - Accueil

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L`énergie divine - Accueil
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L’énergie divine et le libre-arbitre
L’énergie divine est à distinguer des autres formes connues de matière et d’énergie présentes
dans le Cosmos. Elle est ce qui soutient le tout et ce qui le contient probablement même si
nous l’ignorons faute de pouvoir le prouver à l’aide des outils scientifiques actuels. Pour
autant, cette hypothèse n’est pas farfelue, ni une simple rêverie, car elle est une conséquence
possible et plausible directement liée à la Seconde causalité aujourd’hui de plus en plus
admise en physique théorique.
Bien des religions ont présupposé, dans des catégories mythologiques il est vrai, l’existence
d’une force ou d’une présence agissante distincte de celle du monde.
Dans le Nouveau Testament, la présence de Dieu, à travers Jésus ou dans le monde, ne se
résume pas aux schémas du type sacré-profane, immanence-transcendance, car la volonté de
Dieu est appelée à s’accomplir sur la terre comme aux cieux. Les chrétiens attendent le jour
ou Dieu sera tout en tous (1Co 15,28), ce qui se réalise en partie déjà dans la foi et la prière
notamment. Mais Il demeure une distance, souvent nommée le Tout Autre, qui n’est pas une
extériorité ou une étrangeté entre l’humain et le divin ; elle serait à considérer plutôt comme
une appartenance conjointe. Dieu n’est pas immanent en l’humain, il est au-dessus de tous
(Eph. 4,6). « Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui
(1Jn.4,16). » Demeurer dans l’amour, c’est demeurer en Christ fait homme, donc dans un état
d’esprit particulier, une nouvelle conscience qui touche à l’entier de l’humain : à son vouloir
intelligent et conscient dans tout ce qu’il connaît, apprécie, entend suivre ou rejeter, juger ou
choisir. C’est dire que le croyant entend vivre devant Dieu et non plus devant le monde. Il sait
pertinemment qu’il a besoin pour y parvenir d’une énergie spirituelle appelée aussi l’Esprit
Saint. Quelle est-elle ? Pouvons-nous en disposer ? Nous l’approprier ou la recevoir ?
Un petit détour par les religions ésotériques s’impose.
« Que veut dire, l’énergie divine ?
(http://www.conscienceuniverselle.fr/energie-divine)
L’individu est lui-même une énergie. Pour un homme, incorporer une énergie divine ne
s’éveille pas à un moment particulier, un cyclique prévu, comme s’il s’agissait de développer
sa propre énergie de pouvoir, ce que l’on appelle aussi kundalini, ou d’incorporer une énergie
spécifique pouvant donner par exemple l’esprit, comme disent certains. Il est dans la
volonté de l’individu de la développer.
Naturellement, s’il a eu la volonté de la développer autrefois, et qu’il ait déjà en lui cette force,
immanquablement, même s’il est un bébé de deux mois, il la possédera à la naissance.
L’individu qui n’a jamais voulu être de bonne volonté, pourra mourir cent fois et renaître cent
fois, il ne la possédera jamais.
Donc, l’énergie divine, visualisée comme une descente, donnant l’âme en fait,
mais l’âme en tant que lumière, cette énergie descend, lorsque l’individu le veut,
lorsqu’il fait la démarche, pour être la coupe qui va la recevoir.
Pourquoi l’énergie divine descendrait-elle sur vous, même si vous le voulez, si
vous la désirez, si vous continuez à être habités par des ignorances, si vous
continuez à faire partie de cette irréalité du monde ?
Cela ne servirait à rien, parce qu’elle ne pourrait pas rester en vous, elle ne ferait que vous
effleurer et vous en seriez même inconscients. De la même manière si un individu avait tout
son système de température du corps complètement annihilé, il ne pourrait pas plus sentir le
froid que le chaud. Pour qu’il puisse sentir le froid et le chaud, il faut que tout son système de
perception se réveille. Il en est de même pour votre conscience.
Qu’est-ce que la lumière, l’énergie divine ?
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L’énergie c’est toujours de la conscience. La conscience est énergie, et l’énergie est
conscience. Et du fait même que la conscience est énergie, l’énergie en se projetant donne la
matière, et c’est ainsi que la matière est énergie et conscience. C’est pour cela que certains
disent qu’il faut voir Dieu en tout, qu’il faut voir la lumière en tout.
Quand l’énergie vient-elle ?
Le jour où la conscience de l’individu est au même degré que l’énergie correspondante. Alors
l’énergie descend pour concrétiser l’état de conscience, en faire la nature de l’individu et lui
permettre de rayonner en pouvoir le niveau de conscience atteint.
C’est pour cela que Jésus avait tous les pouvoirs, parce qu’il avait atteint un plan de
conscience où se trouvaient les énergies nécessaires pour manifester tout ce dont il avait
besoin. C’est pour cela qu’il a dit aux hommes, « Toutes ces choses vous pouvez
les faire, et de bien plus belles encore », parce qu’il s’agit de bonne volonté. Il ne s’agit
pas que Dieu, parce que vous avez beaucoup souffert, beaucoup prié, beaucoup pensé à lui,
soit attiré par ce genre de comportement et décide de vous envoyer l’esprit, l’énergie ou
l’initiation. Dieu pose son cœur et son œil sur tous ses enfants et à tous moments.
Mais c’est à l’enfant de voir ce qui se passe et recevoir ce qui est donné.
Donc, l’évolution se passe toujours à l’intérieur de vous, c’est vous, vis-à-vis de vous-même.
L’énergie vient lorsque la conscience est élevée au niveau où l’énergie peut descendre. Inutile
d’envoyer l’énergie avant, elle ne serait pas ressentie sur un plan de conscience. Par contre
sur le plan du corps éthérique, du corps astral, du corps physique cela pourrait être ressenti,
mais de manière désastreuse, parce que, plutôt que d’être béni, l’individu pourrait être tué.
Regardez dans la bible à propos de ceux qui ont touché l’Arche et qui n’étaient
pas prêts, ils sont morts électrocutés.
Les énergies sont quelque chose de fantastique mais elles sont extrêmement dangereuses,
parce que les énergies ne sont pas les bontés du Bon Dieu. Les énergies sont des fréquences.
Vous connaissez ce qu’il vous en coûte lorsque vous mettez les doigts dans un interrupteur.
C’est ce qui se passerait si un Maître, par pitié pour vous, venait vous initier, parce qu’il n’y a
pas de différence entre la nature et les effets de l’électricité et la nature et les effets des
énergies cosmiques.
D’où vient la possibilité d’intégrer cette énergie et ces énergies ?
De la même manière qu’il vous faut un transformateur entre une prise de courant et une
ampoule trop faible, comme l’est le corps physique par rapport aux énergies divines, il y a
votre corps éthérique, votre corps astral, votre corps mental. Tous ces corps doivent vibrer et
transformer les énergies pour les rendre utilisables sur un plan physique. Mais ces corps
apprennent à transformer et à incorporer ces énergies par l’effet de votre bonne volonté à
évoluer.
Si vous pouviez prendre le taux vibratoire du corps astral d’un individu qui se comporte de
manière profane, vous verriez que ces vibrations sont très grossières, mais il n’appartient
qu’à lui de les subtiliser, en changeant son comportement. Parce qu’un geste, une pensée
véhiculent de l’énergie.
Vous n’êtes que de l’énergie. Votre pensée, lorsqu’elle s’articule, votre geste lorsqu’il se
manifeste, déclenche des énergies qui sont le reflet de ce que vous êtes, mais qui en même
temps vous solidifie dans ce que vous êtes. C’est-à-dire qu’un individu qui voudrait cesser
d’être avare, ne pourra pas cesser d’être avare tant qu’il se dit je ne veux pas être avare. Il va
falloir qu’il cesse d’être avare, et ainsi toutes ses énergies vont changer, parce qu’il aura agi
autrement.
C’est pour cela que j’ai dit, si un défaut vous ennuie dans votre personnalité, ne vous
culpabilisez pas, développez l’inverse de ce défaut qui est une qualité, parce qu’ainsi
vous allez vivre une autre énergie et incorporer une autre énergie. Donc pour habituer ces
différents corps à incorporer les énergies divines, il faut que vous deveniez divin, que vous
appreniez à ces différents corps à devenir divins. »
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Dans cette représentation, nous sommes conscience-corps-énergie qui vibre à des
degrés divers. Une juste relation au divin réclame que nous ayons quitté l’esclavage
de l’ego, de l’amour-propre par un travail de libération, d’éveil à soi…
http://eveil-a-soi.com/nouvelle-conscience/les-relations-de-la-nouvelle-ere/
« Un authentique travail intérieur devrait nous permettre de nous relier intérieurement à
l’énergie divine de plus en plus facilement après avoir clarifié son passé. Mais dans certains
cas je constate que le prétexte du « chemin spirituel » est une fuite par rapport à une
incarnation mal acceptée et mal vécue ; ce qui crée plus d’enfermement (par protection) que
d’ouverture et d’épanouissement avec un sentiment de séparation accru entre « le monde » et
la soi-disant « vie spirituelle ».
Un travail sur soi équilibré conduit peu à peu à s’aligner à son Etre intérieur et à être de plus
en plus intégré dans ce monde ; ainsi l’insécurité et la sensation de solitude prennent fin
quand nous percevons à l’intérieur de nous-mêmes que nous somme reliés à l’énergie divine,
ce qui porte à une sensation de légèreté et un sentiment d’amour de plus en plus intense. Si
ces sensations manquent, cela signifie que le lien n’est pas réel ; il reste encore trop
intellectuel.
A ce moment là, qu’il y ait quelqu’un près de nous ou non, que cette personne nous
comprenne ou non perd de son importance, car c’est souvent le petit enfant en manque et
avide de reconnaissance et d’attention qui réclame ! Quand l’enfant intérieur est guéri, le flux
d’amour infini de l’univers peut couler continuellement dans notre coeur apportant la
sensation d’être rempli et s’exprime par la joie. La relation à l’autre et aux autres deviennent
alors plus authentiques naturellement.
Personnellement, quand j’entre en contact avec une personne qui a intégré la conscience de la
nouvelle énergie, je peux établir au premier regard un contact profond ; il n’y a pas de voile,
le duo Intellect/Ego a disparu pour faire place à un espace créé par l’ouverture du coeur et à
une disponibilité à accueillir l’autre comme il est sans interprétation. La communication est
directe (les mots sont souvent inutiles), il y a transparence de ce que nous sommes et se créé
instantanément un espace sacré.
Je pense que ce type de relation multi dimensionnelle sera de plus en plus fréquent quand
nous serons de plus en plus centrés sur l’espace du coeur, ce qui transformera l’ensemble de
nos relations, où seront exclus le mensonge, l’hypocrisie, la manipulation basés sur le vieux
paradigme qui éloigne de l’unité et conduit vers une sensation accrue de la séparation.
Au contraire les relations du nouveau paradigme conduisent à plus d’harmonie et d’unité.
Elles sont légères, joyeuses, pleine de sagesse et de gentillesse avec une connexion profonde
des âmes. Une relation équilibrée entre des personnes équilibrées porte la relation à un niveau
où aucun des partenaires ne domine spirituellement, mentalement, émotionnellement ou
sexuellement l’autre.
Célébrons cette période extraordinaire où l’énergie d’Amour n’a jamais été aussi puissante
que maintenant malgré les apparences, pour nous apprendre ce que signifie vraiment
AIMER. »
La vibration fondamentale de l’énergie divine est donc ici celle de l’amour, centrée sur
l’espace du cœur libéré de ses fantasmes et délires narcissiques ou égotiques. Une telle
approche nécessite une refonte du lien entre la foi et l’anthropologie.
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Foi et anthropologie:
Il y a l'énergie physique qui inclut la libido (vert), l'énergie
psychique (rouge) et l'énergie spirituelle (bleu). Nous pouvons les
vivre en alternance, avec une prédominance, ou les unir: dans
ce dernier cas, la fusion des trois amène un sentiment de paix
très profond.
A ces trois énergies, correspond notre fonctionnement à trois
cerveaux: le cerveau reptilien par où passent toutes les
émotions fortes (amour, haine, peur, instinct de vie, pulsion de
mort, colère, etc), le cerveau mammélien ou lymbique qui gère
nos émotions, notre sensibilité artistique notamment, et le néo-cortex que les humains ont en
exclusivité qui gère la logique et la structuration.
A cela, il faut ajouter trois autres dimensions qui nous structurent: l'impulsivité, la créativité
et la sainteté, qui nous renvoient à trois quêtes: la puissance, la jouissance, la maîtrise qui
dépendent de trois principes, le principe de plaisir, le principe de réalité et le principe
d'espérance; eux-mêmes nous renvoient au moi enfantin, au moi réel et au moi idéal.
Toutes ces dimensions émergent de façon unique et personnelle en se combinant au gré des
circonstances et des événements, en fonction de notre personnalité profonde, de notre seuil
de sécurité individuel, de nos réussites et de nos échecs, etc. Nous sommes normalement
programmés par notre instinct à rechercher le contentement en évitant le déplaisir ou la
douleur, par l'adaptation, la lutte ou la fuite. Quand aucun de ces moyens n’est efficace, nous
entrons en dépression (frustration, colère, ressentiment, culpabilité, honte, angoisse). C'est
l'état de choc. Une situation qui n'a pas d'issue favorable, si elle dure, va modifier
complètement la chimie de notre cerveau notamment la production des neurotransmetteurs
de l'humeur (sérotonine) et du sommeil (dopamine). La personne atteinte de choc posttraumatique bascule en hyper-vigilance: sans qu'elle le veuille, le cerveau sur-active
notamment l'hippocampe et l'amygdale où sont stockés tous nos souvenirs, nos peurs et nos
émotions en court-circuitant le cerveau logique. Et c'est l'emballement : l’hyper vigilance
devient un nouvel être-au-monde bien difficile à quitter.
Dans la dimension spirituelle, nous prenons en compte la résonance vitale biologique, la
résonance existentielle, et la résonance herméneutique (dimension de l'amour), qui
correspondent à la question de la destinée (Dieu le Père), à celle du sens de la vie (le fils), à
celle de la vérité (le saint-esprit). Le péché est moins la conscience de la faute envers Dieu que
celle de choix inappropriés dans nos manières de vivre ou de penser. Nous croyons au
réajustement nécessaire (la grâce/ le pardon), à la nécessité de quitter l'esprit du monde pour
inscrire notre nom dans les cieux (refus de la violence). Nous avons à concevoir qui nous
pouvons être dans le moment présent, à le réaliser et à le ressentir, à marquer nos
préférences en lâchant tout ce qui fait de la vie un enfer. Nous serons toujours comme
l'écrivait Luther à la fois justes et pécheurs, à la fois forts et faibles, capables et limités...C'est
notre lot sur terre qui fait simplement que l'humour nous permet un bienheureux
détachement, une dé-dramatisation indispensable. Nous vivons entre le déjà et le pas encore:
l'homme naturel vit hanté par la satisfaction de ses besoins matériels, physiques ou
psychiques; c'est une obsession de tous les instants marquée par la peur de manquer, la peur
de passer à côté de la vie, la peur de l'échec, de la mort, du néant, etc. L'homme au naturel vit
dans la peur. Il ne connaît guère la plénitude, il est toujours en luttes, en affrontements, en
compétitions avec les autres dans la course à la satisfaction de ses besoins. Mais un besoin en
chasse vite un autre. Un besoin assouvi ne résout rien. Bien vite un autre surgit, et c'est le
cercle infernal dans lequel il y a peu de joie et peu de plénitude. Or, l'enfer est le contraire de
la joie. C'est l'absence de plénitude, l'agitation permanente. Dans la foi, nous reconnaissons
que la vie est une création de chaque instant. Toute création en pensée, en parole, en acte, en
sentiment prend son origine dans l'amour ou dans la peur. La peur est l'énergie qui contracte,
referme, attire, court, cache, entasse et blesse. L'amour est l'énergie qui s'étend, s'ouvre,
envoie, reste, révèle, partage et guérit. Tout ce qui s'origine dans la peur nous éloigne de
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Dieu, nous condamne à postuler son absence et à en faire l'expérience. Une expérience
douloureuse. Dans la foi nous préférons ce qui est joie, amour, partage, complicité, légèreté,
ce que nous sommes appelés à être comme créatures divines. Nous savons tout au fond de
nous que la course à la satisfaction de nos besoins est illusoire et absurde : nos efforts pour y
parvenir sont du plus haut tragique (un besoin en chasse toujours un autre, tout est toujours
à refaire!), mais ne pas y consentir serait du plus haut comique (personne ne peut vivre sans
besoin!). Pour sortir de cette double contrainte, mieux vaut mettre la préférence sur l'être et
non sur l'avoir, sur tout ce qui est porteur de joie, d'harmonie, de partage, de réciprocité et
d'humour notamment. C'est dans les feux de l'amour que nous pouvons trouver notre identité
et notre plénitude, dans ce libre consentement créateur qui préfère ce qui embellit la vie sans
la restreindre. Dieu est alors en nous cette énergie de l'amour qui couvre l'énergie de la peur,
une énergie qui espère tout, endure tout, gomme nos erreurs et nous donne toujours une
nouvelle chance. C'est la petite voix de notre âme qui nous conseille, nous guide et nous
éclaire. Une voix à écouter.
La peur résulte de la conscience du manque, conscience de notre imperfection et de notre
incomplétude. Elle s'insinue dans tout ce que nous sommes, dans tout ce que nous faisons
comme crainte de l'échec, peur de manquer ou de passer à côté de la vie. Normalement, nous
sommes dans la dynamique de l'émergence: il s'agit de faire émerger du quotidien la beauté
plutôt que la laideur, la joie au lieu de la peine, la tranquillité et non l'agitation, le chaud et
pas froid. Mais nous savons que tout ne dépend pas de nous uniquement. Nos peurs sont
aussi celles de notre enfance: être rejeté, oublié, abandonné. Elles dépendent aussi du verdict
des autres rencontrés dans notre vie (parents, amis, amants, etc.) ; verdict qui se dit toujours
en tu es : tu es trop...pas assez... ou tu ne seras jamais...; verdict de tous les instants dans
l'accueil que nous réservons / qui nous est réservé. Nous vivons dans la peur parce que
certaines choses nous sont arrivées sans que nous l'ayons vraiment voulu ou cherché.
L'intensité de la peur dépend du sentiment de compétence et de la capacité de séduction. La
reconnaissance est ici essentielle. Chacun se mesure à l'autre. Les définitions et les jugements
sont permanents, qui génèrent des réponses symétriques ou complémentaires. Des certitudes
et des incertitudes qui émergent sur fond de sécurité ontologique. Quand l'incertitude
grandit, le jeu s'emballe. Quand les réajustements sont impossibles, tout bascule. Tout se vit
dans le désespoir force ou faiblesse, dans la crispation et la peur qui génèrent des boucles de
rétroactivités négatives.
Chacun développe en conséquence des stratégies: effacement, séduction, opposition,
détournement, ruse, qui sont autant de stratégies de compensation destinées à rechercher
l'équilibre même précaire. Cet équilibre dépend de convictions intimes, d'identités partielles
plus ou moins reconnues, faites de renoncements ou de succès. Il dépend aussi de réalités
incontournables (obstacles génétiques, des handicaps, etc.) et de blessures symboliques et
narcissiques qui vont fragiliser et rendre plus compliquée la dynamique de l'émergence.
Souvent ces réalités et ces blessures interdisent toute sécurité spontanée.
Si comme nous l’avons dit plus haut la vibration fondamentale est celle de l’amour, centrée
sur l’espace du cœur libéré de ses fantasmes et délires narcissiques ou égotiques, alors il y a
bien une régulation de « l'énergie » à faire entre les différentes parties du corps, entre le
monde et l'univers. Nous n’avons certes pas besoin des représentations mythologiques liées
aux divinités d’antan. Mais nous avons besoin en revanche de postuler un lien avec l’âmeesprit qui habite toutes les dimensions de l’espace-temps dans tous les univers parallèles.
Besoin aussi de présupposer une énergie divine, impersonnelle et universelle, qui soit
accessible, nous soit favorable et puisse venir mettre de la lumière dans nos obscurités
intérieures. Ce sont autant de conditions sine qua non : sans elles, l’évolution spirituelle ne
peut prendre réellement son essor. Il nous faut en dernier lieu lier le tout à l’existence du
libre-arbitre, le nôtre et celui de la Source, sans lequel rien ne peut advenir.
En conséquence, l’aventure spirituelle concerne bien un éveil (ou un réveil) de la régulation
de l’énergie divine par l’éveil (le réveil) de notre âme-esprit ; elle englobe tout y compris les
chakras en leurs qualités : l’innocence et la sagesse, la connaissance et la créativité, la
satisfaction et la paix, le courage et la sécurité, la communication non-violente, le pardon et la
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supra-conscience. Cette lumière intérieure, disponible sous forme d’énergie divine, doit être
nécessairement immanente, en notre être, et transcendante en notre âme-esprit. Elle doit
avoir une réalité en nous et hors de nous, appelée toutefois à se matérialiser dans notre
espace-temps à trois dimensions. Elle ne saurait en réalité, comme l’affirment certaines
religions, régir entièrement notre vie : il n’y a pas de grand rouleau dans lequel tout serait
écrit, mais le divin par contre contient tous les possibles des possibles. C’est le libre-arbitre, le
nôtre et celui de Dieu, qui fait advenir ces possibles. Leur matérialisation pourtant ne dépend
pas uniquement de notre conscience ni de notre volonté humaine : elle est le fait de Dieu, sa
réponse à nos attentes et demandes désintéressées. En théorie, quiconque parviendrait à
lâcher prise complètement, à s’ouvrir totalement, de manière absolue et inconditionnelle au
divin, sans interférence du mental humain, disposerait de réponses automatiques de la
Source. Jésus s’en est approché de manière exemplaire. Il pouvait dire ainsi « moi et le Père
nous sommes un (Jn.10,30). » Faut-il pour autant vivre dans l’attente des matérialisations
divines ? Tout faire, tout lâcher pour ce bienfait ? En avons-nous seulement les moyens ? Il y
a une contradiction entretenue surtout par le New Age : chacun-e peut évidemment travailler
à se libérer de son ego, de ses peurs, de ses fantasmes de gloire, de réussite, de sexe ou de
pouvoir. Y travailler est une chose nécessaire car nous sommes esclaves de notre passé. Mais
n’est-il pas vrai aussi qu’en voulant chasser le naturel il revient au galop ? Vouloir se libérer
de la pesanteur du mental, voire même de son inconscient, est une chose, y parvenir en est
une autre, car l’entreprise est titanesque. Et paradoxalement, la réussite d’une telle entreprise
ne dépendra pas de nous-mêmes, de nos efforts et tensions volontaristes, puisqu’elle en
appelle au libre-arbitre de Dieu sur qui nous n’avons pas prise.
C’est une contradiction qu’il convient d’examiner de plus près.
Tout est vibration
Une vibration est un mouvement d'oscillation autour d'une position d'équilibre stable ou
d'une trajectoire moyenne. La vibration d'un système peut être libre ou forcée. L’approche
New Age affirme volontiers que tout est vibration. « Dans l'univers, tout est vibration.
Chaque élément de cet univers possède une fréquence vibratoire. Nous-mêmes vibrons à
une certaine fréquence. Nous percevons, par nos sens et par notre intuition, ce qui vibre
dans le champ vibratoire que nous partageons généralement avec les autres membres de
notre espèce, selon notre degré d'évolution.
Je précise « généralement », parce que plusieurs "mondes" peuvent se partager un même
espace sans pour autant se "voir" puisque nos yeux et les données enregistrées tout au long
de notre expérience de vie, dans notre cerveau, nous informent sur la nature de ce que notre
vision perçoit. Ce que notre cerveau n'a pas enregistré en tant que « connu », ne s'inscrit
pas sur la rétine de notre oeil, il remplace donc en quelque sorte cette donnée étrangère par
une image qu'il connait. Notre vision est limitée au degré de connaissance que nous
possédons. (…)Les fréquences que nous percevons par le biais de nos sens, nous donnent de
l'information sur le monde qui nous entoure et de ce fait, toujours dans ces mêmes limites,
nous informent également sur notre nature d'êtres humains et son degré d'évolution. Cela
signifie que ce que nous percevons du monde, de l'univers qui nous entoure provient de
notre propre vibration, de notre propre fréquence vibratoire. Nous portons à la "réalité" les
limites ou les ouvertures de notre monde intérieur... Autrement dit, le monde tel que nous le
percevons, est le résultat de notre propre création! Ici, la phrase de Gandhi prend tout son
sens lorsqu'il dit : "Soyez vous-même le changement que vous souhaitez pour le monde".
Car, effectivement, nous portons à la "réalité" nos enfers et nos paradis intérieurs!
Plus nos vibrations sont basses (basses fréquences), plus nous sommes dans la densité
matérielle, physique, plus nous sommes dans le rouge (couleur du chakra basal au niveau
du coccyx) puis l'orangé (couleur du chakra sexuel) et plus nous attirons les qualités liées à
ces énergies vibratoires : dans son mode négatif, la possession matérielle et physique, la
dualité poussée à son extrémité, la violence et le sexe - exactement ce que le modèle social
nous impose dans les jeux et les médias afin de maintenir la race humaine dans les basses
fréquences - et dans son mode positif, l'ancrage nécessaire dans la matière, car étant des
êtres en incarnation, cet ancrage, s'il fait défaut, nous met dans la difficulté, nous prive de
la possibilité de vivre dans la chair la transmutation de la matière en des fréquences
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vibratoires puissantes et élevées de manifestation lumineuse (ce que l'on appelle
l'Illumination ou la Lumière), parce que tel est, semble-t-il, le chemin que s'efforce de suivre
notre espèce dans son évolution, tout comme la graine se fraie un chemin dans la densité de
la terre, de sa nature matérielle, vers la lumière porteuse de vie et d'évolution!
Finalement, seule la Connaissance véritable de ce que nous sommes, à savoir une force
énergétique, magnétique et électrique incarnée dans la matière, entraîne la maîtrise de cet
ancrage. En effet, l'ancrage bénéfique qui nous permet d'évoluer et non plus d'involuer, se
produit seulement une fois que nous sommes en adéquation avec notre nature supérieure.
Comment? En étant connecté à celle-ci par l'ouverture de nos chakras (ou roues
énergétiques) dits "supérieurs" et par l'alignement de l'ensemble de nos roues énergétiques
pour une parfaite harmonie. Des techniques respiratoires ainsi que des exercices physiques
très simples et cependant puissants provoquent cela et contribuent à l'accélération de notre
évolution naturelle et harmonieuse entre notre essence individuelle et notre être collectif. La
maîtrise du Verbe Créateur -les pensées, les intentions et les paroles- l'adéquation de nos
actes avec celui-ci, la connaissance et le respect de notre environnement naturel, sont
évidemment les éléments indispensables pour l'accomplissement de cette évolution
harmonieuse.
Car plus nous élevons nos vibrations, plus nous attirons des manifestations positives et
élevées dans nos vies, jusqu'à dépasser les limites de notre perception et découvrir un
nouveau mode d'être alors insoupçonné, un Autre Monde (http://esocenvendee.overblog.com/pages/TOUT_EST_VIBRATION-983405.html) »
Vers la Grande Présence Harmonieuse
« Chacun des enfants de Dieu qui reconnaîtra et acceptera la ‘Présence’ de l’Être suprême
ancrée dans son cœur et son cerveau, et qui ressentira profondément cette Vérité plusieurs
fois par jour, prenant conscience et sachant que Dieu remplit son mental et son corps de
tant de ‘Lumière’ qu’il n’y a plus de place pour rien d’autre, chacun qui fait cela deviendra
Libre. La grande ‘Présence’ de l’Être Suprême est l’activité harmonieuse toute-puissante
dans la Vie et les affaires de tout individu; et si son attention demeure, avec détermination,
fermement fixée sur cette Vérité Eternelle, alors il n’est pas de Victoire trop grande qu’il ne
puisse atteindre.
Il n’est qu’Une seule Source et qu’Un Principe de Vie auquel nous devrions donner une
attention sans partage, et c’est l’Être Suprême intérieur individualisé en tous. Le moi
personnel, devrait, en tout temps, porter son attention consciente sur la grande Présence
Harmonieuse de l’Être Suprême individualisé, et demeurer en constante Communion
intérieure avec ce Soi-Divin, quelle que soit l’activité extérieure du mental.
Cet Être Suprême individualisé est l’Energie de Vie qui, à chaque instant, s’écoule à travers
le corps physique, et grâce à qui tout individu est capable de fonctionner dans le monde de
la forme. Il est la Sagesse qui s’écoule à travers le mental, la Volonté qui dirige toute activité
constructive, le Courage et la Force qui soutiennent chacun, le Sentiment d’Amour Divin par
lequel on peut colorer toute force alors qu’elle s’écoule à travers l’individu. Il est l’Unique
Puissance qui soit capable d’accomplir quelque chose de bon. Il est la Victoire totale de
l’Autorité Consciente sur toutes les conditions de l’activité humaine, quand on Lui donne la
liberté de s’exprimer à travers le moi personnel sans aucune résistance ni interruption
(Godfré
Ray
King
http://www.urantia-gaia.info/2011/08/15/les-mysteresdevoiles/#more-1900). »
Soyez spontanés !
L’Ecole de Palo Alto a mis en évidence l’impossibilité d’obéir à une telle injonction
paradoxale : la spontanéité ne se commande pas. On est spontané ou on ne l’est pas.
Impossible de l’être après avoir reçu un ordre !
Ce paradoxe n’est pas suffisamment pris en compte dans les affirmations New Age. Ainsi,
donner une attention sans partage à l’Être Suprême individualisé est un abandon spontané,
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une expérience unique. On peut en témoigner, mais la recommander devient une injonction
paradoxale (Soyez spontanément dans une attention…).
Ce genre d’affirmation contribue à donner de l’illusion en semant la confusion. Nous
retrouvons cette ambiguïté dans la recommandation d’exercices appropriés : des exercices
physiques très simples et cependant puissants provoquent cela (l’adéquation avec notre
nature supérieure) et contribuent à l'accélération de notre évolution naturelle et
harmonieuse entre notre essence individuelle et notre être collectif. Le constat fait à titre
personnel ne me dérange pas, il a sa vérité en lui-même. Le pas idéologique douteux est celui
qui consiste à dire, sans le dire vraiment, que toute personne un tant soit peu assidue devrait
arriver au même résultat et constat. Imaginez un instant que l’on me dise qu’il m’est possible
de courir aussi vite qu’Usain Bolt. J’aurai beau m’exercer des années, ou toute une vie, il est
certain que je n’arriverai pas à courir le 100 m en 9’58 !
Il suffit d’insister n’est pas une stratégie adaptée à tout.
Vouloir être spontané sur commande est une absurdité, un non-sens.
Le postulat de la Double Causalité défendu par Philippe Guillemant conduit au contraire à la
réconciliation de la foi et de la raison. Nous sommes tous englués dans notre dimension
biologique, sous l’emprise de l’ego, de l’amour-propre, de la volonté de puissance, de
jouissance ou de maîtrise. C’est un fait qui nous coupe nécessairement de la Seconde
causalité. Pour qu’elle puisse nous être bénéfique, nous avons à nous réconcilier avec notre
âme-esprit par qui le divin peut s’exprimer en intuitions, prémonitions, circonstances
favorables, synchronicités. C’est une révolution spirituelle qui nécessite un changement de
paradigmes. Donc des pratiques et des exercices naturellement. Mais surtout une ouverture à
cette dimension de l’énergie divine qui n’a de réalité que dans le libre-arbitre : le nôtre et
celui de Dieu. Cela veut dire qu’aucun exercice, aucune technique ne peut garantir un
résultat. La réponse ne dépend pas de nous uniquement. Ce serait illusoire et mensonger de
le prétendre. Car en vérité, notre ouverture au divin, à cette autre dimension peut être piégée
par notre mental en quête de pouvoirs particuliers, de sensations nouvelles égotiques
pourtant. La recherche d’une valeur ajoutée dont on puisse se prévaloir reste
malheureusement une partie non négligeable de notre conditionnement mondain. Ce sont
des faits dont il faut tenir compte. Nous sommes fondamentalement des êtres uniques par
notre ADN, notre caractère, ou nos expériences de vie. Notre ouverture au divin sera tout
autant une expérience unique. Nous pouvons seulement présupposer qu’une approche par la
rationalité, si elle se coupe de l’émotion, a peu de chance d’aboutir. A l’inverse, le tout à la
sensation sans distance critique n’est pas à l’abri d’un mental qui cherche à rester aux
commandes. La centration unique sur l’un ou l’autre des pôles est une impasse. Le saut
qualitatif requis est ici, dans la Seconde Causalité, le détachement confiant : puisque nos
dépôts d’intentions, nos désirs et nos souhaits exprimés s’adressent au libre-arbitre divin,
nous pouvons certes présupposer qu’Il nous sera d’une manière ou d’une autre favorable,
mais sans présager du résultat, car cela reviendrait à nier le libre-arbitre divin. Pour autant,
nous ne saurions en rester à l’attente. Nous avons à œuvrer dans le monde, dans la Première
Causalité, en étant suffisamment bons et désintéressés. C’est aussi une manière d’être en
harmonie avec le divin, et accessoirement de soigner notre passé parfois douloureux ou
traumatique. Le lâcher-prise à tout va prôné par le New Age est démagogique : Dieu n’entend
pas nous priver de notre libre-arbitre ! Tout comme Il n’entend pas se substituer à nous ou
encore nous conduire à Le contempler dans une dépendance infantile au point que nous ne
soyons plus rien. Ce serait nier notre libre-arbitre.
Il ne s’agit pas de vouloir être détaché, confiant, il s’agit de l’être spontanément sans calcul.
C’est le déclencheur qualitatif qui permet à Dieu d’être Dieu. Et c’est la raison pour laquelle
Jésus dira : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux (Mc 14,36). » Aucune technique ne
peut en vérité nous garantir d’atteindre ce détachement spontané. Il est par nature un saut
qualitatif qui va dépendre de notre insoumission au mental par un libre-abandon. Moins
nous aurons d’attentes, mêmes indirectes ou latentes, moins nous serons implicitement des
donneurs d’ordre. Ou pour le dire autrement, plus nous serons conscients que nos attentes ne
sont pas des ordres donnés à l’Univers, mais des choix de bifurcations que nous aimerions
voir se concrétiser, plus nous serons en phase avec la réponse divine, car nous la recevrons
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comme un cadeau somme toute immérité qui interdit, à l’évidence, de réintroduire des
mérites personnels.
L’apôtre Paul écrivait en 1 Corinthiens 4:7 En effet, qui est–ce qui te distingue ? Qu‘as–tu
que tu n‘aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi fais–tu le fier, comme si tu ne l’avais pas reçu ?
L’énergie divine n’est pas destinée à flatter notre ego ni à nous donner une valeur ajoutée
dont nous pourrions tirer gloire ou avantage. Elle est comme l’Amour universelle et
impersonnelle. Cela n’est pas assez dit ou souligné dans le New Age. Et si nous sommes reliés
à cette énergie, si son potentiel est énorme qui peut faire de nous des acteurs et des capteurs
du divin, nous n’en aurons pour autant aucun mérite, car tout vient de la Source. Chacun-e,
en elle, a sa place. Paul le disait fortement à travers ce texte en 1 Corinthiens 12,
13 Car c’est dans un seul Esprit que nous tous –– soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit
hommes libres –– nous avons reçu le baptême pour appartenir à un seul corps ; et nous
avons tous été abreuvés d’un seul Esprit.
14 Ainsi le corps n’est pas une seule partie, mais une multitude.
15 Si le pied disait : « Parce que je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps », il
n’en ferait pas moins partie du corps.
16 Et si l’oreille disait : « Parce que je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps », elle
n’en ferait pas moins partie du corps.
17 Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ?
18 En fait, Dieu a placé chacune des parties dans le corps comme il l’a voulu.
19 Si tous étaient une seule partie, où serait le corps ?
20 Maintenant donc il y a une multitude de parties et un seul corps.
21 L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds :
« Je n’ai pas besoin de vous. »
22 Bien au contraire, les parties du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires ;
23 et celles que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un
plus grand honneur. Ainsi ce sont nos parties les moins décentes qui sont traitées avec le plus
de décence,
24 tandis que celles qui sont décentes n’en ont pas besoin. En fait, Dieu a disposé le corps de
manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait,
25 pour qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que toutes les parties du corps
s’inquiètent de la même façon les unes des autres.
26 Et si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle ; si une partie du
corps est glorifiée, toutes les autres se réjouissent avec elle.
27 Vous êtes le corps du Christ, vous en faites partie, chacun pour sa part.
Dans les mots d’aujourd’hui : nous faisons tous partie de la Source, chacun pour sa part, à sa
manière.
La complexité du libre-arbitre
Dans ce postulat éminemment nécessaire se dit la complexité : en Dieu, en son énergie, tous
les possibles des possibles sont bien réels. Mais nous ne pouvons y avoir part que dans le saut
qualitatif qui consiste à être spontanément, profondément sans calcul, bon ou désintéressé,
en laissant l’Univers matérialiser des réponses appropriées à notre état d’esprit. Il n’y a dans
ce partage ni fusion ni confusion. Tout est toujours en mouvements, en ajustements
permanents qui viennent enrichir les fils de notre vie. Nous n’avons pas à nous fondre, à nous
dissoudre dans le divin, ni d’ailleurs à prétendre pouvoir en disposer à notre guise. La
Seconde Causalité n’est pas destinée à flatter notre ego ou à nous donner une valeur ajoutée.
Toute attente de ce genre, aussi sûrement que la peur, nous éloigne de la Source.
Sous la loi de l’Amour, l’intuition de Saint Augustin prend son véritable sens : « Aime et fais
ce que tu veux », disait-il avec raison. Nous ne sommes pas ici dans une tension du vouloir,
du savoir, du devoir, du valoir ou du pouvoir. Nous sommes rappelés à un état, à une grâce
d’où tout peut découler : l’Esprit est dans la vie et la vie dans l’Esprit, sans violence aucune ni
dichotomie. Cette communion particulière nous est dite de diverses façons :
Dieu, en son étymologie latine, est la lumière du jour (dies).
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Le mot lumière en hébreu (owr) signifie : briller, être éclairé, répandre la clarté,
devenir brillant
Lumière en grec (phos) apparaît plus de 50 fois dans le nouveau testament : le mot
signifie littéralement émanation d'énergie lumineuse, comme rayonnent certains corps tel le
soleil, le feu.
Jésus dira : « C’est vous qui êtes la lumière pour le monde » (Mt 5,4). Il invitait ainsi
ses auditeurs à faire la distinction entre ce qui est du monde et ce qui est de Dieu.
Le libre-arbitre repose sur cette distinction essentielle. L’apôtre Paul le dira aussi en ces
mots : 2 Corinthiens 4,5 En effet, ce n’est pas sur nous–mêmes que porte notre proclamation
: nous proclamons que Jésus–Christ est le Seigneur, et que nous–mêmes sommes vos
esclaves à cause de Jésus.
6 Car le Dieu qui a dit : « Du sein des ténèbres brillera la lumière » a brillé dans notre cœur,
pour que resplendisse la connaissance de la gloire de Dieu sur le visage du Christ.
7 Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, pour que cette puissance supérieure
soit celle de Dieu et non la nôtre.
L’objet vers lequel l’amour se porte, se tourne, est la sensation de communion avec la lumière
divine vécue dans le lâcher-prise. Nous ne pouvons y accéder directement car notre mental
est bien trop conditionné. Mais en prenant une juste distance, dans celle de l’observateuracteur, nous pouvons librement laisser l’énergie lumineuse de la foi, de la grâce ou de
l’amour, devenir la lumière du jour, celle qui nous éclaire, répand de la clarté dans nos choix,
nos décisions ou nos intentions. C’est une expérience unique de plénitude et de joie.
« C'est Dieu qui par amour se retire de nous afin que nous puissions l'aimer. Car si nous
étions exposés au rayonnement direct de son amour, sans la protection de l'espace, du temps
et de la matière, nous serions évaporés comme l'eau au soleil; il n'y aurait pas assez de je en
nous pour abandonner le je par amour (S. Weil, La Pesanteur et la grâce, 1943, p. 41). »
Ici le lâcher-prise vécu dans l’humilité sait que l’univers nous répond, que Dieu est
fondamentalement Amour et Bonté, et rien d’autre. Plus cette conviction intime pourra se
purifier, devenir lumineuse, plus elle sera efficace, dans la première comme dans la seconde
causalité. Mais nous ne pouvons y accéder qu’en ayant vaincu la mort et le désespoir, c’est-àdire la peur, la colère ou la tristesse, qu’en ayant dépassé le mortifère du non-pardon ou celui
de nos blessures narcissiques. Nous souvenir que « Jésus n’aurait pas pu ni vivre, ni agir, ni
accomplir sa mission à travers sa vie dramatique, il n’aurait pu exercer ses pulsions actives
(ou phalliques) s’il ne s’était pas constamment senti pris par Dieu, épris de Dieu et possédé
par Dieu » (Françoise Dolto, la Foi au risque de la psychanalyse, éd. Seuil p. 77). Dans les
mots de Paul, la lumière divine brille en nos coeurs pour nous conduire à la connaissance de
celle qui a brillé en Christ. Cette œuvre ne nous appartient pas en propre : nous la portons
dans des vases d’argile, la connaissance est puissance supérieure de Dieu, une révélation, une
découverte, une expérience à recevoir d’En-Haut. Alors cette énergie divine universelle et
impersonnelle peut être en nous la lumière du jour, elle peut briller en nous et autour de nous
d’un éclat qui répand la clarté et l’équilibre, se faire rayonnement d’une simplicité apaisée qui
manifeste une humanité différente. Elle ne conduit par définition ni au nombrilisme ni au
particularisme individuel. Le croyant se conçoit et se comprend comme un nœud de
relations; une personne à part entière évidemment qui sait pertinemment qu’elle ne peut pas
s’auto-suffire, vivre ou se comprendre toute seule sans l’aide de Dieu et des autres, sans
l’apport de cette énergie divine. Car c’est bien dans les relations avec les autres, avec soimême, avec le monde, la culture ou avec l’absolu, que peut surgir en nos cœurs la pensée de
l’éternité et la certitude d’y avoir part. C’est essentiel, mine de rien. Le croyant sait alors qu’il
existe vraiment en relation à quelque chose et face à quelqu’un. S’il se ferme sur lui-même il
se perd. S’il se crispe sur ses avoirs, son confort, son savoir ou toute autre chose, il se perd ne
se pétrifiant. Quand nous confessons que Dieu s’est fait homme, par Jésus, nous affirmons
aussi qu’il n’a pas choisi de se faire peuple, de privilégier un clan, une caste ; il n’a pas écrit
des traités savants ni fondé une église ou prôné le repli sur l’identité nationale. Il s’est fait
homme venu rencontrer les humains pour les encourager à oser Dieu, et toute pensée sensée
de l’éternité ; il est venu tenter la réconciliation entre l’humain et le divin, à vivre dans l’union
et la complémentarité. (Philippe Nussbaum, pasteur, septembre 2011)