N°6 - samedi, 11 octobre

Transcription

N°6 - samedi, 11 octobre
Billet d’humeur
N°6 - samedi, 11 octobre
Nous avons un peu exagéré !
E®
Pour cette dernière après-midi, nous avons même
carrément exagéré!
Hazel et la communauté de Kolkata nous ont embarqués dans un formidable conte indien : dans
une ville, chacun se prépare à la visite du Dieu,
mais avant la procession sacrée, il faut demander
la bénédiction des anciens. Rien de plus logique
alors que d’appeler sur scène, Jean Vanier…
Nous lui avons offert, pour son anniversaire,
toutes sortes de cadeaux utiles à une retraite
imaginaire : pantoufles, robe de chambre, cravate outrageusement colorée, bonnet de nuit,
lorgnons et chat en peluche à mettre sur ses
genoux au coin du feu. Il s’est prêté au jeu avec
plaisir, n’hésitant pas à en rajouter… Nous avons
ri avec lui, à gorge déployée. L’instant d’après,
cependant, il demandait pardon pour les peines
qu’il avait causées dans l’exercice de l’autorité. Si
la retraite peut attendre encore un peu que Jean
s’arrête de voyager, chacun de nous a dès maintenant accueilli sa demande de pardon dans une
très douce « standing ovation ».
Cette bénédiction accordée, nous avons pu commencer la procession…
Des éléphants gigantesques, portés par les plus
costauds de chaque zone, se sont alors mis en
mouvement, entraînant derrière eux les délégués
de leurs communautés. Les trompes étaient en
tapis enroulés, les oreilles en carton, les queues
en balais et les corps en bambous couverts de tissus chatoyants… Le défilé était somptueux. Pour
ouvrir la marche, il y avait une fanfare de Kolkata,
avec tambours, trompettes, casquettes et uniformes galonnés. En fin de cortège, un cheval tirait
une voiture toute sertie d’argent, avec sur son
fauteuil de velours rouge, notre Jean, notre ancien. C’était formidable et impressionnant de se
voir, ainsi en route, ensemble…
Sommaire
Billet d’humeur
p. 1
La Journée en Images
p. 2
Le Travail
- Courage for Community
p. 3
- By way of conclusion: a sense of renewal
p. 5
- Du commencement à la fin
p. 6
La semaine vue par Zizi
p. 7
L’histoire du Jour
p. 8
Célébrations
p. 9
Mais nous sommes en Inde. Le protocole ne peut
rester uniquement « sérieux ». Tout à coup, on a
vu sur les éléphants des nuages jaune ou rose…
Les indiens nous jetaient de la poudre colorée,
comme pour leur fête de Diwali. On dit que Krishna enfant était facétieux et qu’il jouait des tours
pendables aux villageois qui l’hébergeaient. D’où
les batailles d’eau et de couleurs à chaque fête
indienne. Bientôt donc, tout le monde s’est retrouvé dansant devant la fanfare, zigzagant pour
échapper à la poudre jaune, ou courant pour jeter cette peinture de fête sur la tête des quelques
rares encore propres. Formidable !
C’est vraiment bon d’exagérer comme ça.
Anne Chabert d’Hières
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®
La Journée en Images
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Vers l’avenir
®
Courage pour la communauté
Luther Smith
Dieu désire la communauté. L’Arche en donne des exemples puissants dans le monde.
Un monde dans lequel deux
personnes sur dix sont dévaluées. Un monde dans lequel
beaucoup de gens craignent
la compagnie de personnes
ayant une déficience intellectuelle. Un monde dans
lequel la marginalisation et
la peur poussent à ignorer
les vies des personnes ayant
un handicap intellectuel ou
à les exclure. Le monde est
plus accueillant, comme une vraie communauté, grâce
à L’Arche.
Trois questions majeures sont soulevées: Qu’est-ce qui
nous permet de rester vivant, tonique, joyeux et résolu
Qu’est-ce qui menace notre vitalité? Comment pouvonsnous la soutenir?
La vie en communauté est intense
Vous savez que la vie dans des communautés intentionnelles est intense, plus intense que des modes de vie
plus indépendants. Cependant, cette intensité peut renforcer le sens de l’identité et de la mission, ce qui peut
être vivifiant. Elle peut également conduire à la frustration et à l’épuisement. L’intentionnalité, l’intensité, comme la frustration ou même le désespoir surgissent dans
les communautés à cause du changement incessant qui
bouleverse chaque participant, la vie communautaire,
ainsi que la société qui est intimement liée au bien-être
de la communauté.
Vous avez judicieusement invités les participants à la
prière, conscients que la quête de confiance trouvera sa
réponse dans des espaces sacrés, dans une communion
spirituelle, dans la présence de Dieu. Vous avez prévu
des interventions stimulantes et des ateliers qui vont
nourrir les esprits. Un travail qui ancre les participants
dans des relations bienveillantes.
L’Arche prend au sérieux le besoin de rassembler, de débattre, de consulter. Vous avez été attentifs aux détails
de la communauté : le financement, le support du leadership, le besoin d’assistants. Et le fait que vous vous
rencontriez fréquemment élargit vos réseaux au-delà du
local, permettant aux directeurs d’avoir plus de sources
de renouveau.
Je sais que l’engagement dans une communauté bienveillante peut apporter de grandes joies. Et je sais également que toutes les réunions, les peurs autour des
budgets, de l’insécurité sur le nombre de volontaires et
d’assistants etc. consomment du temps et de l’énergie.
Tenir et soutenir une communauté est un travail exigent.
L’intendance d’une communauté
L’Arche a eu la chance d’avoir, dans la personne de Jean
Vanier, un fondateur qui a vision, sagesse, intégrité et
grande foi. L’Arche est pertinente vis-à-vis des besoins
urgents ; L’Arche est inspirante dans son approche, et
L’Arche est enracinée dans la volonté de Dieu.
L’Arche, comme toute communauté, est appelée à continuer à être vigilante aux réalités en évolution constante
dans les communautés – dans toute leur diversité – ainsi que dans leurs environnements.
Les changements continuent à venir, à venir et à venir,
exigeant plus d’attention et d’ajustement délibérés dans
la vie d’une communauté. Mais l’attention et les ajustements accrus n’empêchent pas les changements. Et,
finalement, nous pouvons nous demander si tous ces
changements n’ébranlent pas la communauté. Est-ce
que le centre de la communauté tiendra ? Est-ce que la
communauté s’éloigne de ses racines au point que les
changements sont ressentis comme une trahison de son
histoire ‘vénérée’ ?
Quand des communautés changent des éléments essentiels de la vie communautaire, on peut comprendre
comment l’angoisse prend le dessus parmi ceux qui se
sont dévoués entièrement à sa mission et à sa qualité
de vie. Ainsi en est il quand les ‘types d’appartenance’
changent, s’ajoutent ou sont supprimés, quand les lignes d’autorité changent, quand les rituels traditionnels
sont laissés tombé ou réduits.
Des communautés énergiques et vibrantes
Toutefois, nous ne devons pas oublier le fait que des
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E
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communautés toniques sont des organismes vivants. Elles
ne sont pas des formes rigides qui témoignent d’un passé.
Comme tous les organismes vivants, des communautés toniques doivent grandir, changer, être susceptibles d’attaquer,
d’interagir avec leur environnement, d’évoluer, et de se préparer aux réalités à venir. Des communautés énergiques
vibrent. Et en tant qu’organismes vivants, nous aimerions
nous concentrer sur les moments où elles sont entières, en
voie de guérison pour que dans ces moments-là, elles se définissent. Mais la communauté elle-même peut tomber malade, être abusée, ou abuser. Les règles, rituels, structures
et pratiques communautaires qui garantissent sa nature rendent possible sa vocation présente et future. Mais les règles,
rituels, structures et pratiques qui voudraient renforcer la
communauté contre toute force de changements, accélèrent
en fait sa mort, même si elle garde une apparence familière.
Mais
les
temps viennent où l’on
résiste
à
se prendre
les vagues
de défis les
unes après
les autres,
pas seulement
par
manque de compréhension, mais parce que nous avons peur
de manquer la capacité de les confronter réellement et honnêtement. Ce qui est cruciale pour le futur de L’Arche c’est
que ceux qui sont les serviteurs de la communauté cultivent
le courage de se confronter au changement et de se transformer pour que L’Arche puisse continuer à être un lieu où la
communauté s’exprime avec vitalité.
Le courage dépasse la peur
Selon l’Evangile de Luc, la nouvelle de la naissance de Jésus est annoncée à sa mère, Marie, par les mots: “Ne crains
pas”. William Storm Coffin, Jr., Pasteur prophétique et écrivain, croit que l’opposé de l’amour n’est pas la haine,; l’opposé de l’amour est la peur. Quand on lit le Nouveau Testament, il y a tellement de passages où Jésus rassure avec les
mots: “N’aie pas peur”. Et Jean 18 déclare: “Il n’y a pas de
peur dans l’amour; mais l’amour parfait rejette la peur: parce
que la peur tourmente. Avoir peur, c’est de ne pas être rendu
parfait par l’amour”.
Le courage d’aimer, le courage d’aborder l’avenir avec la
nouveauté qu’il comporte trouve ses racines, ironiquement,
dans le passé. Nous pouvons accueillir l’avenir avec enthousiasme parce que nous sommes entourés par une foule de
témoins, dont la plupart sont morts, qui nous soutiennent sur
ce chemin: les saints nous inspirent, les saints nous guident,
les saints nous réconfortent et nous rassurent, et les saints
nous incitent à réaliser la communauté qu’ils n’ont pas pu
réaliser.
Vers l’avenir
Soyez conscients de votre fraternité avec les saints (ceux qui
sont morts et ceux qui sont vivants) par la lecture, le culte,
la prière. Parfois, lorsque vous avez le sentiment que vous
êtes activement conscients de la présence de Dieu, regardez
autour de vous. Vous sentirez probablement la présence des
saints.
Deuxièmement, le courage est encouragé par l’hospitalité:
l’accueil aimant des autres et l’acceptation des invitations
de la part de ceux qui vous invitent à passer du temps à juste
être les uns avec les autres, ne pas être pressé, apprécier
le silence, approfondir les relations, vivre l’intimité de la fraternité de la table, manger ensemble, recevoir le don de Dieu
qui est nourriture, la double bénédiction de bénir et d’être
béni.
Troisièmement, en lien avec l’hospitalité, est la pratique de
l’humilité: l’humilité d’écouter, l’obéissance, la fidélité, relaxer notre nervosité et notre méfiance par rapport à la nouveauté dans le monde, à d’autres fois, à Dieu et à soi-même.
L’humilité de découvrir Dieu en chaque lieu et en tous lieux.
L’humilité de reconnaître la fatigue, même l’épuisement, et le
besoin de renouveau qui nous éloigne de notre travail.
Quatrièmement, le courage pour la communauté consiste certainement honorer les témoins de nos traditions, pratiquer
l’hospitalité, cultiver un esprit d’humilité. Ce type de courage
repose sur un sentiment d’émerveillement devant la vie et de
croire que
Dieu nous
connaît et
nous aime.
Dieu a soif
que
nous
nous accomplissions en
communauté.
Cinquièmement: Cette présentation de la communauté pourrait facilement être mal interprétée, comme un renouvellement de la
communauté par des additions, d’idées nouvelles, de relations nouvelles, d’ouverture nouvelle. Et s’il est vrai que l’addition fait partie de la vie de la communauté, la perte et la
mort le font aussi. La mort de la peur, bien sûr, mais également la mort des croyances et pratiques qui ne serviront pas
la communauté.
Le courage pour la communauté requiert du souffle. Il y a des
choses que nous valorisons, des choses que nous pleurons
en prive. Cependant, comme communauté vivante, nous devons respirer, libres d’avancer vers l’avant
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Vers l’avenir
®
En guise de conclusion: du renouveau
Jean-Christophe and Christine McGrievy
fatigués. Le vécu intense, les relations intenses … fatigant !
Alors que nous arrivons à la fin aujourd’hui, il est bon de
prendre le temps de mettre les morceaux ensemble avant de
rentrer. Prendre avec nous la richesse de la diversité de nos
liturgies. Ramener avec nous un sens renouvelé de la mission, d’être un peuple en pèlerinage ensemble. Et nous savons que le pèlerinage n’est pas juste quelque chose d’amusant, mais aussi de difficile.
Décisions et beaucoup à faire
Dieu cherche chacun d’entre nous.
Sommes-nous là attendant d’être
rencontrés ? Prêts à faire le point sur
cette semaine ? Prenons un peu de
temps pour nous souvenir de ce que nous avons vécu ensemble.
Rencontre avec la différence
Nous avons vécu beaucoup de choses cette, semaine. C’était
une expérience intense de rencontres, de nouvelles odeurs,
nouveaux sons, nouvelles couleurs, nouvelles idées, et nouveaux mots. Et nous avons pu vivre cela grâce aux délégués
de partout dans le monde, vous, qui avez accepté d’être
bousculés, de sortir de votre zone de confort et d’accueillir la
nouveauté. La nouveauté qui est inconfortable, mais nécessaire pour rester vivants.
Nous avons rencontré le nouveau, le différent : la rencontre
avec Kolkata, la communauté, la chaleur de l’accueil, les
amitiés. Beaucoup de communication, même si nous ne parlons pas la même langue. Nous avons fait la connaissance
de la ville. De nouveau, tout, tous nos sens étaient sollicités.
Une expérience intense. Nous avons fait connaissance avec
Résultats du vote
Les énoncés d’Identité et
de Mission sont adoptés
par 151 votes contre 1.
Les rapports des Coordinateurs internationaux
et de la Présidente sont
adoptés, 151 votes pour,
1 vote blanc.
Le rapport financier est adopté, 149 pour, 2 votes
blancs, un vote nul.
L’Assemble générale ratifie la nomination de Douglas
Steinburg, Paul Schiettecatte et Viviane le Polain comme
membres qualifies du Comité exécutif: 145 pour, 3 contre,
3 votes blancs, un vote nul.
Mireya de Corrales est élue Présidente of L’Arche internationale avec 148 voix pour, 1 contre, 2 votes blancs, 1
nul.
La période d’essai de trois ans par mètre en oeuvre les
nouveaux principes de gouvernance et les amendements
nécessaires la Constitution sont approuvés par 131 votes
contre 17, 3 blancs, 1 nul.
166 délégués étaient admis au vote. 150 ont voté. 14 se
sont abstenus.
Ensemble, nous avons pris des décisions qui ont fait avancer
la fédération vers une nouvelle étape : l’adoption des énoncés d’identité et de mission et, plus fondamentalement, notre
engagement à vivre ces énonces. En adoptant les nouvelles
structures, nous nous sommes donné la permission d’entrer
dans une étape d’expérimentation. Nous avons décidé ensemble de prendre ce risque. Nous avons nommé les nouveaux membres de l’Exécutif qui porteront une grande partie
du travail sur les nouvelles structures.
Nous avons vécu des choses ensemble, nous avons pris des
décisions. Jean-Christophe et moi avons écouté. Nous repartons avec du travail à faire. Nous avons une longue liste.
Nous vous avions envoyé notre plan stratégique avec nos rapports et nous repartons avec les quatre priorités.
Les personnes ayant une déficience intellectuelle
Cette rencontre était pour nous une expérience d’émerveillement devant la participation des personnes qui ont une déficience intellectuelle. Nous repartons pour trouver de nouvelles façons d’intégrer davantage les personnes avec un
handicap.
Nous voulons vous appeler à continuer le travail que beaucoup d’entre vous avez fait pour permettre aux membres qui
ont une déficience intellectuelle de participer. Si vous avez
appris quelque chose, ne le gardez pas pour vous. Rapportez-le, adaptez-le à votre réalité. Utilisez le livret « Enchanté ».
Enfin, soyez des partenaires dans notre mission. Ensemble
que nous ayons ou non un handicap intellectuel, nous partageons la vie. C’est à nous tous de porter la mission.
Vous êtes, nous sommes venus ici. Nous nous sommes déplacés. Nous avons été déplacés intérieurement. Nous nous
sommes mis en mouvement. Nous nous sommes exposés
au changement. Peut-être, sommes-nous changés. J’espère
que dans les prochains jours, vous auriez le temps de créer
cet espace, sortir du quotidien et reprendre contact avec l’expérience ici et vous poser la question : en quoi, l’expérience
de Kolkata m’a changé ? Qu’est-ce que je ferai maintenant
d’une façon différente ? Quelle question a été ouverte ? Quel
vide en face duquel je me trouve demande un peu de temps
pour que quelque chose soit donné ?
A la fin de la rencontre, notre travail à tous commence.
Quand vous êtes venu comme délégué, ce n’était pas seulement pour représenter votre communauté. Mais vous allez
être la voix de la Fédération dans votre communauté. Peutêtre vous allez vous rendre compte dans une réunion dans
les prochains mois que vous pouvez apporter quelque chose
d’ici. J’espère que nos horizons ont changé.
Inculturation
la religion hindou et le festival de Durga. Et nous sommes
Nous allons plonger davantage dans ce qui est le cœur de
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Vers l’avenir
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Du commencement à la fin
L’équipe logistique: Au commencement de Kolkata ’08
fut l’équipe logistique. Comme Shiva, ils ont pû faire six
belles choses à la fois pour
que tout soit possible. On
peut dire qu’ils ont vraiment fait notre bonheur. Et
ce fut le premier jour.
L’équipe de musique : comme les sirènes, leurs
chants nous ont emportés, transformés. Et nous pouvons
dire que nous étions enchantés. Et ce fut le deuxième
jour.
L’équipe des bénévoles et de l’hôtellerie : comme des génies sortis des lampes, ils ont fait tous ce qu’on voulait
pour nous servir et nous nourrir. Et nous pouvons dire
que nous avons été accueillis et entourés. Et ce fut le
troisième jour.
L’équipe de communication et traduction : Comme des
Sages, ils ont un 3e œil qui photographie, filme, écrit et
traduit. Et nous pouvons dire que nous avions été médiatisés. Et ce fut le quatrième jour.
L’équipe de célébrations : Comme des prophètes ils nous
ont conduit vers Dieu. Et nous pouvons dire que nous
avons été sanctifiés. Et ce fut le cinquième jour.
Puis furent créées la communauté d’Asha Niketan Kolkata
et la zone Asie du Sud. Comme des frères set sœurs ils
nous ont accueilli et révélé la beauté de leur culture. Et
nous pouvons dire que nous avons été aimés. Et ce fut le
sixième jour.
Savons-nous ce que les personnes avec une déficience intellectuelle vivent aujourd’hui ? Comment on parle d’elles ?
Où sommes-nous, L’Arche dans ce processus ? Avons-nous
quelque chose à dire ? Sommes-nous prêts à dire quelque
chose ?
Structures
Les quatre priorités que nous nous donnons vont avoir beaucoup d’implications, par rapport au moyen que nous devons
mettre en place, en terme de méthodes, de chantiers. On
voit bien qu’avec l’acceptation de la nouvelle orientation sur
les structures – merci de nous donner un oui pour travailler
davantage – il y a deux chantiers : un qui va commencer tout
de suite, les nouvelles configurations des zones, la nouvelle
structure qui veut accompagner les communautés isolées.
Le chantier plus compliqué est celui de la gouvernance.
L’Exécutif et le Conseil d’administration ont bien entendu
les préoccupations de cette semaine. On veut prendre notre
temps pour bien préparer ce travail.
Vers le futur
Effectivement, il y a des implications au niveau de notre organisation, des gens, des ressources. Il y a neuf ans, quand
j’ai commencé dans ce rôle, une bonne organisation pour
moi était modeste en moyens. Je pensais que la Fédération devrait avoir un approche minimaliste. Je ne regrette
pas le temps où on était juste deux, Christine et moi. Je suis
contente qu’on est bien entouré aujourd’hui. Mais j’entends
aussi clairement que nous devons davantage nous équiper
en moyen.
On a peu parlé de la solidarité et on n’avait pas besoin d’en
parler. Si nous sommes tous ici, la solidarité marche bien.
N’empêche, bien des communautés sont isolées par rapport
à cette réalité. Il y a des communautés, je pense par exemple
à la communauté d’Haïti, qui sont toujours en besoin.
Gratitude
Le dernier jour de la semaine fut crée … la femme ! Elle
est presque comme Durga qui donne et redonne vie. Et
nous pouvons dire que cette rencontre a été une fête, une
Puja, une renaissance. Elle s’appelle Hazel. Et ce fut le
septième jour. Le jour on ouvre les cadeaux et où on les
distribue.
L’Arche. Peut-être un mot ou autre de l’énoncé d’Identité et
de Mission vous interpelle. Saisissez ce mot, approfondissezle ! Quand on sait bien qui ont est, on peut aller vers l’autre,
prêt à accueillir ce qui va être donné. Ce n’est qu’à ce prix
là - et je sais que ce n’est pas confortable - que L’Arche va
demeurer vivante.
Engagement
Vous allez donc recevoir des outils, des appels – par exemple,
on va faire un appel à ceux qui souhaitent réfléchir sur l’engagement, on aura des focus group pour préciser la question
qui se cache derrière l’engagement. Peut-être, vous pouvez
constituer des petits groupes qui vont réfléchir dans votre
pays, votre région. On amorce juste le travail. Nous aurions
un an, un temps de préparation avant de lancer le processus
en septembre l’année prochaine.
Quelques mots : l’importance d’être engagé vis-à-vis de nos
cultures respectives. On a vu ici comment on peut être enrichis. Nous prenons pleinement notre sens que lorsque
nous sommes bien enracinés et ancrés dans notre monde.
Je pense qu’on a goûté à l’abondance cette semaine. Christine a mentionné ce qui a été donné et nous ne savons pas
encore ce que nous aurons comme retombés de la rencontre. J’espère que vous allez goûter ces fruits, pouvoir rendre grâce pour l’abondance. L’expérience de cette rencontre
nous facilite de rendre grâce. Gardons, cultivons cette attitude de gratitude.
Il y a des gens qui ne sont pas présents ici, qu’on ne voit pas,
mais que j’aimerais remercier. Il y a d’abord les donateurs.
Beaucoup de nos communautés vivent essentiellement de
l’ouverture de beaucoup de personnes à partager ce qu’ils
ont. Les structures mêmes de la Fédération sont très dépendants de la générosité de nos donateurs. Les chantiers que
nous allons entreprendre dépendront des partenariats que
nous allons développer avec des donateurs. Mon expérience
est que les gens sont généreux, rendant notre vie possible,
heureux de participer à notre mission.
J’ai une deuxième grande famille qui m’est très proche : c’est
la famille des membres spirituels. Pendant que nous sommes ici, les membres spirituels de partout dans le monde
sont avec nous. Quand vous allez à leur rencontre, vous vous
rendez compte qu’ils savent souvent plus de L’Arche que
nous-mêmes. A travers l’esprit, il y a une communion de travail et d’esprit qui se créée. Je rends donc grâce pour ceux et
celles qui nous portent dans leurs prières.
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La semaine vue par Zizi Eudes-Pascal
E
®
7
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L’histoire du Jour
®
des employés : « C’est mon anniversaire aujourd’hui. »
C’est mon anniversaire
Evelyn, L’Arche Winnipeg
Nous rendons grâce les uns
pour les autres, pour nos histoires sacrées. Il y a longtemps –
pour ceux et celles qui étaient à
Swanwick – nous avons commencé le livre d’or de nos histoires de
transformation. De Swanwick, ce
livre nous a accompagné à Assise
et nous allons terminer notre semaine ici en lisant une histoire de
transformation, en rendant grâce
pour toutes nos histoires sacrées.
(Christine McGrievy)
Dès que je suis entrée dans la banque, je savais que nous y
serions pour un bon moment. C’était vendredi après le travail,
et les gens dans la queue semblaient impatients. Ils avaient
hâte de sortir de la banque. Les visages étaient froids comme de la pierre, personne ne parlait. On pouvait sentir la tension dans l’air. J’y étais avec Michelle pour l’aider dans ses
opérations bancaires. Michelle connaît tous les employés de
la banque. De notre place loin derrière, Michelle a crié à un
Les visages de l’Inde: cinéma
Mme Tapateedi
Depuis des années,
l’Inde connaît une industrie cinématographique très florissante. Le
cinéma indien, surnommé souvent Bollywood,
produit chaque année
plus de films que les
studios de Hollywood.
Rien d’étonnant donc que le passe-temps préféré des jeunes en Inde est de sortir au cinéma. Puisque le prix des
billets en Inde est très avantageux, les gens préfèrent regarder un film en ville que de louer un DVD. Par contre, lors
de réunions en famille, souvent des foyers entiers regardent un DVD ensemble, d’autant plus que le cinéma indien
transmet principalement des valeurs familiales. D’ailleurs,
L’employé de la banque lui a donc souhaité un bon anniversaire. Il lui a demandé également comment elle allait fêter
son anniversaire. « Je vais aller jouer au bowling ! », a répondu Michelle. D’autres employés lui ont alors souhaité un
bon anniversaire. La personne
devant Michelle dans la queue
s’est tournée vers elle et lui a
souhaité un bon anniversaire
; ensuite une autre personne
et une autre personne. Finalement, chacun commençait à
parler à ses voisins. Des sourires s’affichaient sur des visages détendus.
J’étais stupéfiée par la transformation qui a eu lieu en
quelques minutes, grâce à
Michelle. Et je pensais aux dons de nos personnes – bâtir
communauté, rassembler des gens qui autrefois ne seraient
pas en relation ou qui n’oseraient pas s’ouvrir les uns aux
autres.
[Cette histoire, et d’autres, ainsi que des citations et images
de personnes ayant une déficience intellectuelle peuvent
être trouvées dans le livret «Enchanté»
la majorité des films se terminent bien. Bollywood a bien
compris l’importance des familles pour l’industrie cinématographique : chaque année, un ‘blockbuster’ important
est lancé pendant le festival de la lumière, quand toutes
les familles se réunissent et sortent ensemble au cinéma.
Il y a des festivals de films en Inde, mais la grande majorité
des films qu’on y montre vient de l’étranger. Par contre,
souvent des réalisateurs indiens ont été nominés pour des
prix importants à l’étranger. Ainsi, Shakar Kapur a remporté
un Oscar pour les meilleurs costumes. Un autre réalisateur
important est Amir Khan, auteur d’un des films plus populaires en Inde de cette année, ‘Taare Zameen Par’ (‘Des
étoiles sur la terre’). Dans ce film, Khan nous parle d’un enfant autiste qui a du mal à suivre à l’école. Finalement, un
de ces professeurs qui s’intéresse plus particulièrement à
lui, arrive à révéler les dons artistiques qu’il découvre dans
le petit garçon. Une fois de plus, un ‘happy end’ qui caractérise tant le cinéma indien.
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Célébrations
E
Joyeux anniversaire, Jean!
On a un petit cadeau pour toi, un album qui a été constitué de photos de chaque communauté de la Fédération.
Tu peux t’asseoir au coin du feu et tourner et regarder les
pages de tous ceux que tu aimes et qui t’aiment. Jean
continue à donner la parole, continue à voyager. Il donne
de plus en plus la parole à la Ferme. On t’appelle à continuer cette mission car on sent qu’elle te donne vie et elle
nous donne vie.
__
®
me sens très privilégié, parce que L’Arche est L’Arche.
Oui, je vais voyager moins. Ce sera vrai cette fois-ci - bon
un peu. Je ne visiterai plus les communautés mais voyagerai pour un tel ou tel événement.
Ce qui me donne beaucoup de paix et de joie, une harmonie intérieure, c’est que tu es là, Jean-Christophe. Et
toi, Christine, tu es là. Et quand je dis Jean-Christophe
et Christine, je parle de tous ceux qui sont là : les coordinateurs, les conseils, et surtout les Peter et les Kashi.
Qui sont la force de notre communauté. Nous avons une
grâce exceptionnelle et c’est vraiment vrai que les plus
petits veillent sur nous.
J e
Comme je l’ai dit
à Trosly, quand
on arrive à mon
âge – et je suis
encore jeune –
j’aime demander
pardon. Parce
que je sais que
demander pardon est nécessaire quand on
exerce l’autorité,
parce qu’on n’est
pas toujours à
l’écoute comme
on devrait l’être.
On a fait du mal.
Je
demande
donc pardon.
Point de rencontre international
un GRAND MERCI à l’équipe: Anne Chabert d’Hières, Heather Coogan, Miss Tapateedi, Arno Thijs (Rédaction),
Elodie Pierrot (Photos), Joan Heaton, Christine Monier, Hortense de Villers, Hillary Wilson (Traduction) - Éditeur
L’Arche Internationale – Tina Bovermann