Conte Japonais
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Conte Japonais
Conte Japonais En 1447, à 60 ans, Iizasa Choisaï Ienao quitta sa famille et ses amis après la disgrâce de son seigneur, et se retira pendant 1000 jours dans un temple annexe du sanctuaire Shinto de Katori pour y pratiquer la méditation et un entraînement martial rigoureux. Au bout de ce temps, FutsuNushi-No-Kami lui apparut un jour et lui remit un traité de stratégie martiale, le "Heiho Shinsho" et les techniques que nous pratiquons encore de nos jours. La philosophie profonde de cet enseignement est fondée sur un jeu de mot, sur la prononciation identique de deux Kanji au sens différent "Heiho" ; et la "voie du combat" devient la "voie de la paix". Celle-ci est illustrée par un conte qui met en scène l'un des plus grands samouraï du Japon (qui étudia aussi au Katori Shinto Ryu) : Tsukahara Bokuden (1489-1571). Un bateau à rames traverse un jour le lac Biwa, chargé de passagers. Au milieu d'eux, un samouraï, à grands gestes, la voix forte, raconte les extraordinaires exploits qu'il prétend avoir réalisés. Tous l'écoutent, effrayés et admiratifs. Tous ... sauf un passager, qui lui, feint de dormir. Le samouraï, furieux devant l'indifférence de ce voyageur, s'adresse à lui brusquement : "- Eh, vous qui portez deux sabres et qui êtes samouraï, qu'est ce que vous dites de tout ça ? - Je n'ai rien à dire, répondit l'interpellé en levant les yeux vers son interlocuteur ; mon école n'est pas la vôtre. La mienne est une école sans arme. - Que faites-vous donc de vos deux sabres alors ? - Je ne les porte pas pour tuer les autres, mais pour trancher mon propre ego". Cette réponse mit le premier samouraï en fureur. "- Vous prétendriez vous battre sans arme ?" lança-t-il d'un ton provoquant. "- Alors, débarquons dans la première petite île que nous rencontrerons, et nous verrons ce que vous savez faire". Le second samouraï accepta. Le bateau longea un rivage désert et s'immobilisa. Le samouraï vantard sauta aussitôt sur la plage, sabre à la main. Alors calmement, Tsukahara Bokuden prit la rame des mains du capitaine, et s'appuyant sur la rive, relança le bateau vers le large. "Voici mon école, cria-t-il à son adversaire seul sur le rivage. Voici l'école sans armes !"