1./ la théorie psychanalytique du psychisme 2./ la névrose et les

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1./ la théorie psychanalytique du psychisme 2./ la névrose et les
FREUD, UNE DIFFICULTE DE LA PSYCHANALYSE
Introduction: ce qui fait que les gens ont du mal avec la psychanalyse ce sont les résistances qu'elle
déclenche chez les gens parce qu'elles remettent en cause l'image que ces personnes ont de l'homme.
1./ la théorie psychanalytique du psychisme
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La psychanalyse est à la fois une thérapeutique (une méthode de soin), et une théorie générale du
fonctionnement du psychisme.
a) la théorie des pulsions
Base le la théorie: la théorie des pulsion. Freud affirme qu'au fond la nature humaine du psychisme
humain est basé sur des pulsions. L'ensemble de ces pulsions s'appelle le ça. Deux grands ensembles de
pulsions peuvent être distingués:
1.
les pulsions d'autoconservation (ou pulsions du moi, pulsion centripètes, qui poussent le moi à tout
rapporter à lui). Cela correspond à ce qu'on appelle narcissisme. Freud remarque qu'au commencement
(nourrisson), toute l'énergie pulsionnelle est d'ordre narcissique en l'homme. Elle est comme notre énergie
primordiale. Mais très vite se produit dans le ça une dissociation entre ce narcissime et
2.
les pulsions sexuelles (ou libido), pulsions centrifuges, qui poussent le moi vers l'amour d'objet.
Autrement dit la libido renvoie au désir de l'objet extérieur. La fixation désigne le mécanisme par lequel la
libido se fixe sur tel ou tel objet. Par exemple, entre l'âge de 2 et 6 ans, la libido du petit enfant a tendance à se
fixer sur la mère ou sur le père).
b) le refoulement
Le refoulement est le mécanisme par lequel l'expansion sexuelle est contrecarrée. Pourquoi arrive-t-il
qu'elle le soit ? Parce qu'il arrive que pulsions du moi et pulsions sexuelles entrent en conflit. Ce conflit vient
en fait de l'intériorisation du surmoi. Le surmoi est une instance psychique qui apparait bien après la naissance:
elle se développe à partir de l'intériorisation des règles morales, des interdits. Le surmoi exerce donc une
pression sur le Moi, il menace sa conservation, en lui disant "si tu fais ceci, tu te mets en danger !" Le surmoi
amène ainsi le sujet à devoir renoncer à l'expansion de sa libido.
2./ la névrose et les moyens de la guérir
a) qu'est ce que la névrose ?
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C'est un trouble nerveux qui se déclenche justement lorsque le refoulement a été trop fort. L'individu a
dû renoncer à l'expression de sa libido. Donc, comme elle ne peut se projeter vers des objets de désir valables,
elle s'exprime de manière morbide. C'est ainsi qu'apparaissent les symptomes nerveux.
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La névrose est donc une maladie qui touche la fonction sexuelle. L'énergie sexuelle s'accumule chez le
patient, elle devient une charge qui ne trouve plus le moyen de se décharger. Le symptôme est donc une
satisfaction substitutive.
b) comment la soigner ?
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La thérapie psychanalytique consiste à demander au patient – à la conscience – de lever le voile sur la
manière dont se sont structurés chez eux conscient et inconscient. C'est donc une thérapie par la parole.
L'individu est amené à revenir sur les refoulements qui ont structuré son psychisme de manière morbide.
c) qu'est-ce que la santé ?
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Freud nous donne ainsi une définition de la santé psychique: la santé psychique, c'est en fait la mobilité
de la libido. ATTENTION: la psychanalyse n'affirme cependant pas que la santé psychique correspond à une
activité sexuelle frénétique ! L'expression de la libido peut bien sur prendre la forme de la sexualité génitale, et
la bonne expression de cette sexualité est essentielle à l'équilibre de la famille, et donc à la bonne reproduction
de l'espèce.
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Mais l'expansion de la libido peut être symbolique. C'est ce que Freud appelle la sublimation. (création
artistique, invention technique ou scientifique). Autrement dit, à chaque fois qu'un être humain aime tel ou tel
objet, c'est la libido, l'énergie sexuelle primordiale, qui nourrit cette passion.
3./ Les 3 humiliations que les progrès de la science ont infligé au narcissime humain
Freud part de la notion de narcissisme: il pousse l'être humain à interpréter ses relations à la nature, mais
aussi sa propre réalité humaine à son avantage. Cependant le développement de la réalité impose à l'être humain
des prises de conscience.
a) l'humiliation cosmologique (Copernic).
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Le narcissisme a poussé l'être humain à se placer lui-même au centre de l'univers (la vision géocentrique
de l'univers chez les Grecs, mais aussi dans la Bible)
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L'enseignement de la science a montré qu'en fait l'homme n'avait pas de position prééminente dans
l'univers.
b) l'humiliation biologique (Darwin)
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Le narcissime a poussé l'être humain à se distinguer radicalement des autres formes de vie, (fiction d'un
être humain doté d'une dignité – rapport au divin - supérieure à celle des autres animaux).
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L'enseignement de la science a montré qu'en fait toutes les espèces sont parentes, et descendent d'une
même souche primordiale. L'homme et le singe sont cousins.
c) l'humiliation psychologique (Freud)
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Le narcissime de l'être humain l'a poussé à survaloriser sa conscience et la place qu'elle occupe dans son
psychisme. Chez un grand nombre de philosophes (Platon, Aristote, Descartes, Kant) l'être humain est présenté
comme un être maître de lui même. C'est la théorie de l'âme. (principe immortel et immatériel distinct du
corps).
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Or, en fait, la conscience peut être comparée à un monarque: il dirige, mais ne sait de son royaume que
ce que ses conseillers veulent bien lui dire. La conscience a donc bien une fonction de direction dans le
psychisme, mais elle est très loin d'avoir un contrôle absolu sur l'organisme. Il n'y a pas d'opposition âme/corps
pour Freud. Notre psychisme n'est qu'une hiérarchie d'instances, un "enchevêtrement". Freud remet en cause
l'illusion d'un sujet transparent à lui-même.
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Cette fonction de contrôle peut tomber en état de disfonctionnement: le névrosé fait justement
l'expérience de ce disfonctionnement. L'apparition des symptomes nerveux est vécue par le névrosé comme
l'expérience de sa propre étrangeté.
CONCLUSION: deux conclusions essentielles.
1.
Le psychisme humain ne se limite pas à la conscience. Il existe, en dessous de la conscience, un
inconscient psychique.
2.
L'être humain ne peut négliger l'importance chez lui des pulsions sexuelles.