6 exercices pratiques et ludiques pour apprendre les langues
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6 exercices pratiques et ludiques pour apprendre les langues
Tout pour devenir polyglotte ! 6 EXERCICES PRATIQUES ET LUDIQUES POUR APPRENDRE LES LANGUES ETRANGERES 1 Johanna Wagman TABLE DES MATIERES AMELIOREZ VOTRE FLUIDITE........................................... 5 Exercice 1 : Entraînez votre confiance en vous ! ................................................................................. 5 Exercice 2 : Chantez pour progresser ................................................................................................... 8 AMELIOREZ VOTRE ACCENT .......................................... 11 Exercice 3 : Répétez............................................................................................................................ 12 Exercice 4 : Entrainez-vous pour vous marrer..................................................................................... 14 AMELIOREZ VOS POINTS FAIBLES ................................. 18 Exercice 5 : Apprenez à vous tromper ................................................................................................ 18 Exercice 6 : Devenez prof ................................................................................................................... 20 2 Si vous vous attendiez à trouver dans ce fascicule des textes à trous et des tableaux de conjugaison vous faites fausse route ! Car s’il existe de nombreuses façons d’apprendre les langues étrangères (podcast à écouter avant de s’endormir, cours en tous genres, à l’université, à l’école, dans des instituts privés, séries, méthodes, et j’en passe) j’ai ma petite préférence. Après plusieurs années d’apprentissage, plusieurs langues à mon actif et plusieurs méthodes testées, je reste particulièrement attirée par ce que nos amis d’outre-Atlantique appellent le « langage hacking ». Cette méthode d’apprentissage, je la résumerais ainsi : se concentrer sur la compréhension et l’apprentissage de l’essence d’une langue à travers des expériences empiriques afin de la maîtriser le plus rapidement et le plus facilement possible. C’est un peu l’inverse de ce qu’on fait souvent à l’école. On ne part pas des règles pour se diriger vers le langage, on commence par le langage pour ensuite comprendre les règles. En ce qui me concerne, j’apprécie particulièrement cette technique car son côté empirique et peu académique, éloignent l’ennui et me permettent de profiter très vite des fruits de mon travail. Si, comme moi, vous vous délectez du fait d’apprendre trois mots de chinois et d’aller tester tout de suite votre prononciation dans la rue, le « langage hacking » est fait pour vous ! 3 Mais comment faire ? Seul ou à plusieurs, il existe différentes façon d’apprendre grâce au « langage hacking » : - suivre des « langage hackers » connus et copier ce qu’ils font - utiliser des méthodes d’apprentissage basées sur cette technique - si vous avez de la chance, suivre le cours d’un enseignant qui utilise cette méthodologie. Dans tous les cas, la maîtrise de votre nouvelle langue ne tombera pas du ciel. Il faudra apprendre, vous entrainez, rater, réessayer et puis surtout parler ! C’est dans cet esprit d’efficacité et de pragmatisme que je vous propose quelques exercices de « langage hacking ». Ils sont le résultat du mélange de beaucoup de conseils et d’expériences passés. Ce que ces exercices ont en commun, c’est d’utiliser vos expériences concrètes et de confrontation à vote langue cible pour vous faire progresser. Bien entendu ces exercices ne feront pas de vous des Goethe, Shakespeare ou autres Cervantes à eux seuls. Ceci étant dit, ils sont des astuces pratiques et empiriques vous permettant d’apprendre une langue « pour de vrai ». Répétés plusieurs fois ils vous permettront de mieux communiquer rapidement. Je vous propose également, lorsque cela est nécessaire, une ressource internet vous permettant de réaliser l’exercice. 4 AMELIOREZ VOTRE FLUIDITE Les exercices qui vont suivre sont basés sur un même concept : apprendre des phrases et expressions entières par cœur. A première vue cela peut vous sembler rébarbatif mais les exercices proposés visent tous à enrayer l’ennui. L’objectif est simple : en apprenant des phrases et expressions par cœur vous enrichissez votre vocabulaire, consolidez votre maîtrise des structures grammaticales et développez le nombre de situations auxquelles vous savez faire face. Exercice 1 : Entraînez votre confiance en vous ! Cet exercice très pratique s’adresse plus particulièrement aux débutants. Il a deux objectifs : - ancrer la structure grammaticale de votre langue étrangère - vous garder motivé Et oui, étudier une langue dans des livres et vidéos pour se retrouver incapable de communiquer face à un natif est l’une des choses les plus frustrante que je connaisse ! Dépité par votre piètre performance vous risquez de vous mettre à étudier de moins en moins et finirez par laisser tomber. Alors que grâce à ce petit exercice, vous parviendrez à communiquer avec votre interlocuteur, ne serait-ce que pendant deux minutes. Vous obtiendrez un sentiment de satisfaction qui vous poussera à continuer à étudier. 5 Quant à la structure grammaticale des phrases, bien entendu celle-ci est essentielle. Entre les langues qui placent les adjectifs avant les noms, celles dans lesquelles le verbe est à la fin et celles ou le pronom possessif fait office de suffixe du mot auquel il se rapporte ; il est important que vous vous imprégniez de cette organisation grammaticale. Plutôt que de tenter à chaque conversation de construire des phrases dans le feu de l’action, vous pouvez vous y préparez. Ceci vous évitera d’enrayer une conversation qui aurait pu être passionnante. C’est parti ! 1. Prévoyez votre prochaine conversation Bien entendu la tournure d’une conversation dépend du lieu, de l’interlocuteur ou encore du moment. Bref, chaque conversation dépend d’un nombre incalculable d’éléments dont vous n’avez pas le contrôle. Ceci étant dit, vous pouvez vous concentrer sur une seule conversation bien particulière : - Avec votre professeur à l’issue du prochain cours - Avec votre ami ce soir autour d’une bière - Avec votre patron demain matin au sujet du rapport que vous devez lui rendre - Avec le réceptionniste de l’hôtel au sujet du « room-service » dans votre chambre - Avec votre partenaire linguistique au sujet de votre famille et vos hobbies L’étape n°1 est donc de choisir l’une de vos conversations à venir et de prévoir le thème de celle-ci. 2. Préparez ce que vous allez dire, préparez ce que l’on va vous répondre L’idée ici, c’est d’écrire le script (même très court) de votre conversation à venir et de prévoir un maximum de variantes et d’imprévus. Le but N’EST PAS d’avoir une « vraie » conversation au cours de laquelle votre interlocuteur vous délivrera des informations que vous ne connaissez pas. Le but est d’apprendre une structure, de la réutiliser, d’être compris et de comprendre et d’en ressortir tout fière ! Comme je vous l’ai dit, l’objectif est double : ancrer une structure grammaticale et booster votre motivation 6 Prenons l’exemple de votre patron américain demain matin : - Vous : “ Hello M. Smith, may I have a word with you please ? “ - Lui : “ Of course Jean, how can I help you ? “ Variante : “ What can I do for you ?” - Vous : “I just wanted to let you know that I haven’t forgotten my assignment regarding the ABC report. I simply need a few more days in order to gather all the necessary data from our different departments “ - Lui : “ Ok, could you give me another deadline then ? Headquarters are anxiously waiting for it.” Variante : “Don’t worry we still have time, it’s only due for next month” Tournure imprévue : “This is unacceptable ! Be careful Jean, your very low performances last year do not leave you with much credibility these days!” - A vous de prévoir les possibles réactions de votre interlocuteur, vous connaissez votre patron mieux que moi ! - Vous : “ Ok, thank you very much. By the way, would it be possible for you to send me by e-mail last year’s report? I would like to maintain a unified template. “ - Lui : “ Of course, I’ll do so this afternoon.” - Vous : “ Great. Thanks a lot M. Smith. Good-bye.” - Lui : “ Bye “ Et voilà, répétez l’opération aussi souvent que possible en complexifiant un peu plus vos phrases à chaque fois. Et pas de panique, si tout ne se passe pas comme prévu il existe une phrase magique : - « Je suis désolé le… n’est pas ma langue maternelle, pourriez-vous répéter » Variante : « Je suis désolé le … n’est pas ma langue maternelle, pourrions-nous continuer cette conversation en français ? » 7 Enfin, vous connaissez surement plus de vocabulaire que ce dialogue n’en contient. Et maintenant que vous avez la structure grammaticale des phrases en tête, vous pourrez toujours recourir à des périphrases ! La petite ressource qui fait la différence : Afin de rédiger et construire les phrases de votre dialogue je vous conseille le site internet www.linguee.fr. Il est aussi connu qu’il est efficace. Rien de tel pour trouver des formules idiomatiques dans votre langue cible ! Exercice 2 : Chantez pour progresser J’aime beaucoup ce petit exercice car, à lui tout seul, il permet de travailler plusieurs aspects de votre langue cible. Vous l’aurez compris, l’exercice consiste à écouter et apprendre une chanson dans votre langue cible. L’avantage est que, tout en étant une activité agréable, apprendre et chantez dans votre langue étrangère vous permettra de travailler : - La grammaire, la conjugaison et le vocabulaire La compréhension L’accent (Et oui, quoi de mieux qu’une chanson pour vous révéler la musicalité d’une langue ?) C’est parti ! 8 1. Choisissez une chanson qui vous plaît On est dans le plaisir, donc commencez par choisir une chanson qui vous plaît. Si vous n’en connaissez pas, c’est qu’il est grand temps de vous intéresser aux aspects culturels de votre langue cible ! Vous pouvez alors écouter une radio musicale dans la langue étrangère que vous apprenez, ou tout simplement demander à Wikipédia qui saura très certainement répondre à vos questions. Pour les débutants je vous invite à commencer par des chansons pour enfants. Elles sont généralement très faciles à retenir (ce qui est notre objectif principal) et leur sens est abordable. 2. Pratiquez l’écoute active Ecoutez votre chanson et concentrez-vous sur le sens. Bon ceci dit, pour la première écoute, détendez-vous et profitez, laissez-vous emporter par la musicalité. A la deuxième écoute, il s’agit de comprendre. Écoutez-la attentivement et tentez de retranscrire les paroles à l’écrit. Vous pouvez mettre la chanson en pause autant de fois que nécessaire. 3. Trouvez les paroles, les vraies Il est maintenant temps de comparer ce que vous avez écrit à ce qui s’est vraiment dit. Recherchez les paroles de la chanson et comparez les à ce que vous avez déchiffrez. Y’a-t-il des erreurs récurrentes ? Lesquelles ? Corrigez-les ! 9 4. Soyez poète A vous maintenant d’essayer de comprendre le vrai sens de cette chanson au-delà de ses mots. Les chansons, quelques soient leurs styles, sont rarement écrites comme de la prose. Elles recèlent donc de figures de styles ainsi que d’un sens caché qui font leur beauté. Penchez vous sur chaque couplet les uns après les autres ; réfléchissez à son sens. Que vous compreniez plus ou moins bien le sens littéral des mots et phrases devant vous, importe peu. Cherchez le sens poétique, politique, lyrique etc. de ce que vous écoutez. 5. Vérifiez votre sensibilité artistique Si la chanson est plutôt connue (de la comptine traditionnelle au tube de l’été dernier) vous trouverez probablement une explication de son sens sur internet. Comparez ce que vous trouvez à ce que vous en aviez compris. Des éléments culturels vous ont-ils échappés ? Avez-vous saisit le sens des métaphores ? Pratiquez cette comparaison dans un esprit de compréhension de la poésie et de la culture de votre langue cible. Ceci étant dit, rappeler vous une chose : ce qu’a voulu dire l’artiste est une chose. Le sens de l’œuvre, quand à lui, dépend de la sensibilité de chacun. Les œuvres d’art n’ont rarement qu’une seule symbolique. Si vous ne trouvez pas d’explication sur le texte, vérifiez sa traduction en français, celle-ci vous permettra peut-être de saisir des subtilités incomprises dans la langue cible. 6. Le meilleur pour la fin : chantez ! Le but est que cette chanson vous revienne dans la tête assez régulièrement et que vous soyez capable d’en fredonner les paroles. Commencez donc par la chanter en même temps que l’artiste avec le texte sous les yeux. Répétez l’opération plusieurs fois, vous aurez normalement au moins retenu le refrain ! Ainsi, d’une manière bien moins rébarbative que de copier des lignes, vous venez de retenir un nouveau vocabulaire, de nouvelles tournures grammaticales, un style de langage et une musicalité ! Tout ça en une seule chanson et un seul exercice ! Et croyez-moi, vous saurez réutiliser les éléments linguistiques appris dans votre chanson dans la vie de tous les jours. 10 La petite ressource qui fait la différence : La petite pour cet exercice est une de mes préférés. Il s’agit du site www.mamalisa.com qui répertorie des comptines et chansons pour enfants du monde entier. En plus de vous donner les paroles en version originale, le site vous les propose également en français, en anglais et en espagnol. Pour couronner le tout (et dépendant des chansons), vous pouvez en écouter le MP3 ou regarder la vidéo. Malheureusement toutes les chansons ne disposent pas d’enregistrement, et certains d’entre eux ne sont pas de très bonne qualité. Ceci étant dit, rien de vous empêche de chercher une version de meilleure qualité sur le net ! 11 AMELIOREZ VOTRE ACCENT Vous l’aurez compris, les exercices à suivre visent à vous faire pratiquer votre accent. Qu’il s’agisse de votre prononciation ou de votre aisance, vous travaillerez les différents aspects qui composent votre accent. Exercice 3 : Répétez Aaaaaaaaah ! L’accent ! Pour certains il est objet de honte. Pour d’autres d’amusement. Dans tous les cas, avoir un « bon accent » n’est jamais si facile. Revenons tout d’abord sur ce qu’est « un bon accent ». Il est nécessaire de distinguer deux choses : - votre accent (lié aux sonorités et mouvements buccaux de votre langue maternelle) - votre prononciation Le premier est généralement assez difficile à effacer. D’ailleurs, dans ce petit manuel, nous ne chercherons pas à le faire disparaître. En effet, à moins que vous ne soyez un agent secret en mission d’infiltration, votre accent n’est pas vraiment un problème. Au contraire. Il reflète le fait que vous vous exprimez dans une langue étrangère que vous avez fait l’effort d’apprendre. La plupart du temps, il vous excusera toutes les petites fautes de grammaires que vous laissez passer, ainsi que les potentiels impairs cultuels que vous pourriez commettre. Et oui, après tout, ce n’est pas de votre faute : vous êtes étranger. Rajoutons à cela que, dans beaucoup de cas, votre accent est considéré comme « sexy », qu’en matière de drague c’est une arme imparable, et qu’il vous donne un petit côté mystérieux. Alors ne lui faisons pas la guerre, célébrons le ! Ceci étant dit, la prononciation, elle, n’est pas à laisser de côté. Et oui, mal prononcer un mot dans votre langue cible n’est pas un petit atout mignon, c’est une faute. Ce n’est généralement pas la fin du monde, mais pour autant, c’est une erreur et un point d’amélioration sur lequel travailler. Une mauvaise prononciation risque d’être un sérieux frein à votre communication. Sans parler de la langue tonale tel que le mandarin, où une mauvaise prononciation peut modifier du tout au tout le sens de ce que vous racontez. Alors, comment j’améliore mon accent ? Pour commencer gardez à l’esprit que la langue française est plutôt « plate ». Bien que notre langue soit souvent considérée comme celle de l’amour et du romantisme, son 12 rythme n’est pas l’image des folles passions qu’elle communique. Ainsi, lorsque vous parlez votre langue cible n’ayez pas peur de reproduire « l’exagération de ton », de vos interlocuteurs. Bien souvent il s’agit simplement de la façon correcte de prononcer le mot ou la phrase. 1. Pratiquez l’écoute active Pour cela, écoutez avec ATTENTION ET CONCENTRATION des enregistrements dans votre langue cible (podcast, radio ou livres audio par exemple). Ceci veut dire que pendant votre temps d’écoute, ne faites pas autre chose en même temps ! Concentrez-vous et écoutez les phrases prononcées. Portez votre attention sur les différents mots, le moment dans la phrase ou le ton du locuteur baisse ou remonte ou encore la prononciation de sons qui n’existent pas dans votre langue cible. Et oui, en arabe et en espagnol le R se roule, en anglais le H s’aspire (parfois) ! 2. Ecoutez puis répétez Commencez par sélectionner une dizaines de phrases dans la piste audio. Répétez chaque phrase (ou morceau de phrases si celles si sont trop longues) en faisant l’effort de reproduire au mieux le son que vous entendez. Ici le sens de ce que vous racontez n’a que peu d’importance, ce qui compte c’est de répéter ce que vous entendez, d’imiter. Cela vous parait impossible ? Vous pensez qu’on ne peut pas reproduire parfaitement le son d’une autre langue, tout particulièrement quand on en comprend pas ce que l’on raconte ? Je vous laisse écouter la chanson « Laisse-moi t’aimer » de Mike Brant, vous m’en direz des nouvelles ! 13 3. Parlez en même temps que la piste audio Concentrez-vous sur les trois premières phrases de votre piste audio. Répétez l’étape précédente autant de fois qu’il le faudra pour connaître ces phrases par cœur. Si cela est vraiment trop difficile, commencez par une seule phrase. Lors de votre prochain entraînement apprenez la deuxième et ainsi de suite. Une fois les phrases mémorisées mettez en marche la piste audio et prononcez les phrases en même temps que le locuteur. L’objectif ici est d’être parfaitement synchronisé. Vous commencez quand il commence, vous terminez quand il a terminé ! Répétez cet exercice autant de fois que vous le souhaitez, en changeant les enregistrements et les phrases que vous mémorisez. Au fil du temps la prononciation correcte des mots, et le rythme des phrases vous viendra naturellement lorsque vous parlez. L’idée étant ici d’associer un rythme et des sons à une langue, que l’un n’aille plus jamais sans l’autre. La petite ressource qui fait la différence : Le site www.librivox.org vous offre un très grand choix de livres audios à écouter. Le site vous propose la lecture de livres, de recueils de poèmes mais aussi d’articles de journaux. Vous pouvez rechercher les ouvrages par nom d’auteur, langue, titre ou thème. Exercice 4 : Entrainez-vous pour vous marrer Cet exercice de vise à dédramatiser les obstacles de prononciation que vous pouvez rencontrer. En effet, le jeu qui va suivre vous permet de mettre votre gêne (si vous en avez) à la poubelle. Vous pratiquerez votre langue, non seulement d’un point de vu linguistique, mais aussi grâce à l’intonation, le ton et les gestes. Cet exercice vous permet d’étoffer votre mode de communication orale. Matériel à prévoir : - Du papier, des ciseaux et de quoi écrire - L’enregistrement de différents virelangues dans votre langue cible. Ayez un nombre égal au nombre de participants. (Si vous ne trouvez pas de virelangue, un texte en rîmes ou une comptine pour enfants feront l’affaire) - Dans différentes enveloppes insérez les textes des virelangues. Placez- les au centre - Un chapeau pour piocher 14 1. Retrouvez vos amis Cet exercice doit être pratiqué en groupe. D’ailleurs, plus on est de fous plus on rit. Si vous n’êtes que deux l’exercice est réalisable, néanmoins, il sera plus ludique et instructif si vous êtes au moins 4. 2. Prenez un temps de réflexion Pendant 5 minutes répondez à l’écrit à ces questions : - Quels sont d’après vous, les sons spécifiques de votre langue cible ? - Quels sont ceux avec lesquels vous êtes le plus à l’aise ? Pourquoi ? - Quels sont ceux avec lesquels vous êtes le moins à l’aide ? Pourquoi ? - Qu’est ce qui permet de dire que quelqu’un à un « bon accent » ? Faites une liste de critères Pensez aux concepts d’intonation, de mélodie, de musique, d’aisance, de fluidité, mais aussi d’accent régionaux ! 3. Piochez Chacun choisit une enveloppe contenant un virelangue. Chaque participant s’entraîne à prononcer son texte le plus correctement possible. Gardez bien à l’esprit les remarques que vous vous êtes précédemment faites. Répétez l’opération trois à quatre fois. 15 4. Ecoutez puis répétez A présent écoutez les enregistrements dont vous disposez. Puis, chacun son tour et devant les autres, prononcez à nouveau le plus correctement possible le virelangue. Comparez le mouvement des lèvres et de la bouche de chacun à l’aide d’un miroir. Prenez 5 minutes pour noter vos impressions. Comment cette deuxième prononciation s’est-elle passée ? Qu’avez-vous remarqué au niveau des sons (mouvement des lèvres, de la gorge, de la langue etc…). Partager le tout avec vos camarades. 5. Mettez-vous en scène Chaque participant écrit ensuite un mode de diction sur un papier tout en le cachant des autres participants. Il met son papier dans le chapeau. Quelques exemples : - Dire le texte à voix basse - Dire le texte en chantant - Dire le texte en augmentant le - Dire le texte en criant volume sonore - Dire le texte en pleurant - Dire le texte avec emphase - Dire le texte en riant - Dire le texte en étant fâché - Dire le texte avec tristesse - Dire le texte en boudant - Dire le texte en chuchotant - Dire le texte en grognant - Dire le texte « normalement » Choisissez le virelangue que vous avez préférez. Tirez au sort dans le chapeau une consigne que vous garderez secrète. Entrainez-vous à voix basse en vous isolant. 16 6. Rigolez Chacun dis son texte tour à tour. Les autres doivent deviner la modalité de diction tirée au sort. Si l’hypothèse énoncée ne s’approche pas du tout de la consigne tirée, répétez le texte au moins une fois avant de donner la réponse. Attention, ce n’est pas le terme exact qui est demandé mais la modalité. Grace à cette déclamation publique vous vous détacherez du texte, oralisant votre expression. Vous expérimenterez alors le fait que bien prononcer sert surtout à se faire comprendre, sur le plan du message, mais aussi de l’humeur et de l’intention. C’est ici la vision pragmatique de la prononciation que vous expérimentez. D’ailleurs prononcer le texte « normalement » risque d’être la consigne la plus difficile. Et, oui, dans la vie d’une langue ses locuteurs la prononcent toujours avec une humeur et une intention ! La petite ressource qui fait la différence : Je vous propose le site www.uebersetzung.at/twister qui vous propose plus de 3000 virelangues dans plus de 118 langues différentes. Il y a de quoi faire ! 17 AMELIOREZ VOS POINTS FAIBLES Les exercices suivants sont conçus pour vous permettre de travailler spécifiquement vos points faibles. L’exercice 6 est rédigé afin que vous puissiez travailler la conjugaison mais sa consigne est adaptable à tous les aspects de votre langue étrangère ! Exercice 5 : Apprenez à vous tromper Si vous apprenez une langue étrangère l’une des première choses à faire c’est de parler ! Cela semble évident, et ça l’est. Mais que vous parliez avec votre professeur, des amis, ou grâce à sites internet d’échange linguistique, encore faut-il rendre vos conversations utiles pour pouvoir progresser. Ce qui est génial lorsqu’on converse dans une langue étrangère : c’est qu’on fait des fautes. Et si on est débutant, alors là, on en fait surement des tonnes ! Voici donc un petit exercice à faire au cours de vos de conversations en langue étrangère afin de progresser grâce à vos erreurs. 1. Faites participer votre interlocuteur Commencez votre conversation par demander à votre interlocuteur de vous corriger dès qu’il entend une faute. Si vous êtes débutant et que vous faites des fautes à toutes les phrases (rassurez-vous, vous êtes obligé de passer par cette phase, rien de grave), demandez-lui de vous corriger dès qu’il entend la même faute trois fois de suite. Autrement, vous risquez de ne pas pouvoir aligner deux mots sans être interrompu. 2. Notez sa correction Dès que votre interlocuteur vous corrige notez-le ! Notez le mot, l’expression ou le verbe conjugué sur lequel il vous a repris. Si vous êtes « old school » optez pour un papier et un stylo. Si vous êtes « new age » votre smartphone devrait faire l’affaire. 18 3. Réutilisez sa correction immédiatement… puis deux fois de plus au cours de la conversation C’est aussi simple que ça. Si vous dîtes : - « Yo trabaja mucho », et que votre interlocuteur vous corrige en disant « trabajo ». Ne passez pas à la phrase suivante, reprenez-vous ! - « Yo trabajo mucho porque quiero obtener una promoción ». Pour le reste de la conversation, autant que faire se peut, réutilisez cette correction à deux reprises. Ainsi préférez répondre à la question : - « A si ? y a que te dedicas ? » - « Trabajo en una firma de abogados » au lieu de « Soy secretaria legal ». 4. Privilégiez l’étude de vos erreurs plutôt que de nouveaux concepts L’idée est assez simple. Si vous avez essayé d’utiliser ces mots ou expressions c’est que vous en aviez besoin, et ce, en dépit de votre manque de maîtrise. Il est donc très probable que en ayez tout autant besoin très prochainement. Alors, plutôt que d’apprendre le tableau de conjugaison du plus-que-parfait car c’est le thème de la leçon 12 dans votre manuel, apprenez ou révisez le conditionnel qui vous a fait défaut ! La petite ressource qui fait la différence : En manque de partenaire linguistique ? Je vous conseille le site internet www.gospeaky.com. Il s’adresse à tous les apprenants de langues étrangères. Grace à sa plateforme très interactive, vous entrez en contact avec des locuteurs natifs du monde entier pour un échange linguistique dématérialisé ou une rencontre à planifier ! Et c’est gratuit ! 19 Exercice 6 : Devenez prof L’objectif de cet exercice est de dédramatiser la conjugaison. Dans de nombreuses langues elle est perçue (à tort ou à raison) comme un point grammatical complexe. Elle demande beaucoup de travail, beaucoup de « par cœur » et implique beaucoup d’erreurs. Malheureusement, ce préjugé freine notre apprentissage. Avant même d’avoir commencé nous rechignons à nous y mettre. Nous nous créons des barrières psychologiques qui rendent encore plus difficile l’assimilation de cet aspect essentiel d’une langue. Voici donc un petit exercice qui vise à : - Vous faire regarder la conjugaison sous un nouveau jour pour la décomplexifier - Vous faire assimiler la conjugaison plus facilement qu’en apprenant des tableaux de terminaisons par cœur 1. Trouvez un partenaire un peu plus nul que vous Cet exercice doit se faire à deux minimum. En effet, vous allez endosser le rôle de l’enseignant et transmettre la conjugaison à votre nouvel élève. Pour ce faire, privilégiez un partenaire apprenant de votre langue cible, comme vous, mais d’un niveau plus faible. Si vous n’en connaissez pas, un proche qui n’apprends pas votre langue cible mais accepte de se prêter au jeu ou, en dernier recours, un partenaire du même niveau que vous, feront l’affaire. 20 Partons alors du postulat que votre partenaire vous sollicite pour vous demander de l’aide en matière de conjugaison. Il ne comprend rien… C’est un désastre. 2. Prenez un temps de réflexion Pendant 5 minutes réfléchissez à votre réponse. Attention, ne consultez surtout pas vos cours, vos cahiers ou vos méthodes. L’objectif ici est que vous puissiez dans votre savoir déjà acquis ! Et oui, vous vous rendrez compte que vous en savez plus que vous ne le pensez et vous pourrez identifier les endroits ou votre savoir reste à être complété. Attention également à ne pas « réciter » des tableaux de conjugaison à votre élève. Sa question n’est pas « Quelles sont les terminaisons/suffixes/préfixes que l’on utilise à tous les temps tous les modes ? », mais « Comment fonctionne la grammaire en langue X ? » Voici quelques pistes de réflexion (à affiner en fonction de la langue étudiée) : - L’identification des verbes - Le radical des verbes - La terminaison des verbes - Le concept de verbe « régulier » et « irrégulier » - Le classement des verbes en groupes - Ce qui change tout le temps / Ce qui ne change jamais - Les grosses exceptions - Les auxiliaires 3. Créez un support visuel pour votre élève Maintenant que vous avez en tête la façon dont vous allez raconter la conjugaison à votre élève, préparez-lui un support visuel. Un support créatif s’il vous plait ! Encore une fois, le tableau de conjugaison est inutile (il le retrouvera facilement dans son manuel). Privilégiez le dessin, les cartes heuristiques, les schémas etc. Bref, ce qui vous inspire ! Construisez ce support en 10 minutes environ. 4. La conjugaison ? « Ce n’est pas compliqué… » Quelle que soit la réponse que vous ayez prévue, et le support que vous avez construit, commencez votre explication par « Ce n’est pas compliqué … ». Par ce que, non, non la conjugaison ce n’est pas compliqué. 21 L’objectif pour vous est d’être le plus limpide possible pour que votre interlocuteur comprenne vraiment ce que vous racontez. Si il bute, reformulez vos propos jusqu’à ce qu’il comprenne. Poussez-le vice jusqu’à lui faire faire un exercice type « texte à trous » et corrigez le !! N’éludez surtout pas cette dernière phase. Vous pourriez en effet faire « semblant » de faire cet exercice tout seul à la maison. Mais sachez que c’est dans cette phase que vous prenez conscience des points qu’il vous reste à éclaircir pour améliorer votre compréhension et votre maîtrise de la conjugaison. De plus, l’explication à haute voix permet de formaliser ce que vous avez compris de la conjugaison. Grace à cela, vous ne conservez pas dans votre tête de vagues concepts assez flous. Vous exposez concrètement un concept et son application. Ceci vous permettra de faciliter son utilisation pour vous-même ! Cet exercice assez ludique peut bien entendu être utilisé pour TOUS les aspects composant votre langue cible. Si vous avez la chance d’avoir un partenaire qui apprend la même langue que vous, alternez le rôle de professeur et d’élève au sujet des différents aspects que vous cherchez à maîtriser. La petite ressource qui fait la différence : Pour cette ressource je vous propose un site sur lequel vous pourrez télécharger le logiciel XMind : www.xmind.net. Celui-ci vous permettra de créer un support visuel clair et modifiable à volonté ! Et rappelez-vous, c’est un logiciel, donc pas besoin de connexion internet. Et n’oubliez jamais : la clé, c’est de resté motivé ! Johanna WAGMAN Le Blog des Langues Etrangères 22 23