BURN OUT - le Mémoire

Transcription

BURN OUT - le Mémoire
Jean Luc GUTZWILLER
Jean-Luc
Mémoire dans le cadre de ma formation HIPPOCRATUS –
Conseiller Phyto - Aroma
1
SOMMAIRE
1) Pourquoi avoir choisi le thème du Burn-Out et la Phytothérapie ...………………… Page 4
2) BURN-OUT : définition ...………….....................................................................……… Page 5
3) BURN-OUT : chiffres et études...………….........................................................……… Page 6
4) BURN-OUT : causes...……………..............................................................................… Page 8
5) BURN-OUT : ses symptômes et son cycle................................................…………… Page 9
6) BURN-OUT : ses graves conséquences...………..........................................………… Page 10
7) RÔLE DE LA PHYTOTHERAPIE DANS LE TRAITEMENT DU BURN-OUT...… ….... Page 11
a) Parlons tout d’abord du STRESS (phases et conséquences) ...…………. Page 12
b) LES PLANTES ADAPTOGENES...……….......................................…………. Page 15
c) LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LES TROUBLES DU SOMMEIL.......…. Page 28
d) LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LA DEPRESSION...….........……………. Page 40
e) AUTRES PLANTES et AUTRES SYMPTOMES LIES AU BURN-OUT ...…. Page 51
8) NOTRE MODE DE PENSEE ET DE VIE DANS LA GESTION DU BURN-OUT...……. Page 52
ANNEXES (en complément d’informations) : A lire selon votre temps et envie
Annexe A - OU EN EST-ON AVEC LA PRISE EN CHARGE DU BURN-OUT
Annexe B - EXEMPLE D’ECHELLE DE MESURE DU MASLACH BURNOUT INVENTORY’S
Annexe C - MEDECINE : LE STRESS, UN PHENOMENE BIOCHIMIQUE
Annexe D - LES 6 SUPER-NEUROTRANSMETTEURS DE VOTRE CERVEAU
LES PLANTES ETUDIEES
A)
B)
C)
D)
E)
F)
G)
H)
I)
J)
K)
L)
M)
GINSENG
ELEUTHEROCOQUE
RHODIOLE
SCHIZANDRA – ASHWAGANDHA - REISHI (+MAITAKE et SHII-TAKE) - RHAPONTICUM
CARTHAMOIDE
Plantes et Huiles essentielles sédatives et calmantes
VALERIANE
ESCHSCHOLTZIA
Plantes hypnotiques ( COQUELICOT – HOUBLON – LOTIER CORNICULE – TILLEUL
Cordata et Tomentosa – AVOINE – PASSIFLORE – CAMOMILLE ALLEMANDE – LAVANDE
– ORANGER AMER – MANDARINIER – BERGAMOTIER )
MUCUNA
GRIFFONIA
MILLEPERTUIS
Plantes antidépressives ( SAFRAN – CAMOMILLE ROMAINE – MATRICAIRE – VERVEINE
OFFICINALE – GENTIANE JAUNE – IMPERATOIRE – MELISSE – RAUWOLFIA )
D’autres plantes pour lutter contre les symptômes du Burn-out
( MELISSE – AUBEPINE – FUMETERRE – VALERIANE )
2
PREAMBULE
Je remercie sincèrement toute l’équipe d’HIPPOCRATUS :
- d’une part pour le contenu et le suivi de la formation
- et d’autre part pour pouvoir m’exprimer à travers ce mémoire sur un domaine que je connais
bien, celui de l’épuisement professionnel (ou Burn-Out), car étant touché personnellement par
cet état de trouble intense, d’écroulement et de solitude.
Je dédie ce modeste mémoire à tout ces passionnés qui m’ont tant impressionné et m’ont donné
l’envie de me plonger dans le monde puissant du naturel et de la merveilleuse machine humaine
(Catherine PROSTDAME – Phytothérapeute, Siegfried DERTINGER – Naturopathe, Angelo
AMATULLI – Hygiéniste, Jacques BERGER – Médecine générale, Emanuel BLUM et son équipe de
la Pharmacie du Château à Castries, Anne DOMENECH – Chirurgien Dentiste Holistique, Laurent
CLEMENCE et Katia – Gastronomie Plantes, Patrice d’Aigues-Mortes –Essentiel Nature )
Merci à CELUI qui par SA SAGESSE CREATRICE nous permet de profiter pleinement de tant de
richesses et de variétés, sans oublier le moyen de nous soigner. Plus nous Le comprendrons, plus
nous respecterons et utiliserons à bon escient le fruit de Sa création. Il nous reste encore tant à
découvrir et à transmettre.
A Dominique, qui m’a soutenu durant ma formation …..
Et bien sùr A TOUS CEUX, qui de près ou de loin, m’ont permis de comprendre ce qu’est le Burn-out,
m’ont soutenu durant mon Burn-Out et qui m’ont donné l’occasion de changer de cap. (Céline et les
SIMON, Pierre et Jacqueline, Michel et Manuella, Arsène et Guylène, Denis Frantz, Dt Wienkowicz et
Balestreri, ma famille et mes belles sœurs et beaux frères, Roesch et Heng, Mouna Jaoudi de Pôle
Emploi, Jérôme deVecteur et Noëlle et Yolande de Hoplà …)
AVERTISSEMENT
Je ne suis pas un professionnel de la santé : l’information à caractère médical fournie dans mon mémoire est, au
mieux, de nature générale et ne peut se substituer à l'avis d’un professionnel de la santé légalement habilité, tel
qu'un médecin, un pharmacien, …..
Seul un professionnel de la santé est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition, après
vous avoir ausculté, en vous assurant personnellement des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les
données acquises de la science, en faisant appel, s'il y a lieu, à l'aide de tiers compétents.
Ce mémoire ne peut être utilisé pour donner un quelconque conseil médical ou dresser un diagnostic, et il ne
contient aucune prescription médicale. La lecture de ce mémoire ne peut pas (et ne doit pas) être un substitut
à la consultation d’un professionnel de santé qualifié ou à la lecture d’ouvrages de référence reconnus dans
le monde médical.
Le but est seulement d’aider à comprendre l’étendue du sujet concernant le Burn-out, avec une tentative
d’approche à travers la phytothérapie. Mon mémoire est basé sur des études et des données largement
reconnues.
SOURCES :
- Mes cours Hippocratus
- Livres : Traité de Phytothérapie du Dr Jean-Michel Morel – Larousse des Plantes médicinales – 150 Maladies et
600 Remèdes – Se soigner par l’homéopathie du Dr A. Horvilleur
- Les sites internet : Passeport santé et Wikipédia
- Institut Européen des substances végétales
- Technologia
- Journal du Conseil Economique et Social
- Différents articles sur internet et de mes lectures
- Le journal « Réveillez-Vous »
3
POURQUOI AVOIR CHOISI LE THEME DU BURN-OUT ET DE LA
PHYTOTHERAPIE (ou parlé de mon EXPERIENCE :
Ayant fait 2 Burn-Out, dont le 1er aurait pu être fatal, j’ai gardé dans mon esprit 2 images que je
souhaite combattre, à travers des solutions phytothérapiques et d’un mode de vie adapté :
L’IMAGE DU POING SERRE : en serrant son poing longtemps et de plus en plus
fort, c’est seulement après l’avoir relâché d’un coup, que l’on s’aperçoit que la main
s’est engourdie, nous fait mal jusqu’à la crampe.
Pourtant, tant que l’on serrait on ne ressentait presque rien.
Il en est de même avec le stress au travail. Pour ne pas ressentir les méfaits d’un
stress permanent, on risque de tomber dans un piège
s’obliger à rester ou
se mettre sous pression (volontairement ou involontairement).
S’ensuit peu à peu une rupture de l’équilibre organique et psychique (phénomène
de décompensation observable souvent pendant les périodes inactives).
ALORS COMMENT AGIR AVANT ET EVITER DE
RENTRER DANS LE CYCLE DU BURN-OUT?
L’IMAGE DE LA CHUTE D’EAU : pour diriger une embarcation sur un
rapide on s’aide d’une rame. Au début, cette rame nous aide à nous diriger
et éviter les rochers. Mais dès que l’on s’approche du ravin, dans un flux
de plus en plus rapide, ni notre rame, ni notre embarcation éviteront la chute
certaine. Tout devient très vite incontrôlable.
Il en va de même avec le stress au travail. Tant que nous maitrisons un
certain stress, nos facultés sont stimulées. Mais tout peut devenir incontrôlable,
lorsque le stress chronique s’est installé et que d’autres facteurs s’y ajoutent
(personnelles, externes ….). Attention ! Ne jamais laisser le stress nous
mener vers le point de non retour et de chute. Agissons avant d’être entrainé !
COMMENT SAUVER SA PEAU ? (oui il s’agit bien
de préserver sa vie et de sauvegarder sa famille)
Dans l’esprit de mon mémoire, je souhaite m’adresser à :
- ceux qui n’ont pas encore desserré leur poing, mais qui sentent déjà un certain
engourdissement de la main
- ceux qui sont sur le rapide mais encore à une certaine distance de la chute d’eau.
N’étant pas dans le métier médical, j’ai trouvé dans les modules de chaque cours une approche
passionnante de la plante au médicament, tout en ayant une approche plus juste du patient. Je profite
à travers le thème de mon mémoire de puiser dans mes cours et dans mes recherches personnelles.
Je vais aborder 3 domaines pathologiques liés au
phytothérapique :
- Problème N°1 : STRESS et ANGOISSE
- Problème N°2 : TROUBLES DU SOMMEIL
- Problème N°3 : DEPRESSION
Burn-out au regard d’une tentative de solution
Solution N°1 : PLANTES ADAPTOGENES
Solution N°2 : PLANTES HYPNOTIQUES
Solution N°3 : PLANTES ANTI-DEPRESSIVES
Je terminerai par une approche plus orientée sur un mode de pensée et de vie.
Pour commencer essayons de définir le Burn- out, ses causes et ses conséquences
4
Le BURN-OUT ou
Syndrome d'Epuisement professionnel
Le syndrome de l’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise Burn-out.
Terme anglais qui signifie littéralement « brûler – griller - se consumer de l’intérieur ».
C’est en 1969 que le terme Burn-out a été utilisé pour la première fois.
Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis (voir : ANNEXE A – Et Aujourd’hui !).
En complément : Mais d’où vient ce nom ?
En 1969, aux Etats-Unis, le psychiatre Herbert Freudenberger utilisa le terme « burnout » pour caractériser l’état mental de
jeunes volontaires travaillant auprès de toxicomanes : « je me suis rendu compte au cours de mon exercice quotidien que
les gens sont parfois victimes d’incendie tout comme les immeubles. Sous l’effet de la tension produite par notre monde
complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide
immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ».
Dans les années 1970, on réservait l’expression aux employés du domaine de la relation d’aide, très
engagés émotivement dans leur travail, comme les infirmières, les médecins, les travailleurs sociaux et
les enseignants. Maintenant, on sait que tous les travailleurs - de l’ouvrier au chef d’entreprise peuvent être exposés au Burn-out.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue
intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».
CE QUE LE BURN-OUT N’EST PAS (ou s’agit-il tout simplement d’une dépression) :
Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant.
Le Burn-out (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail.
De plus, en cas de Burn-out, la personne atteinte est toujours en situation de stress chronique, tandis
que c’est le cas 1 fois sur 2 pour la dépression.
Des différences physiologiques ont aussi été constatées. Par exemple, les gens déprimés produiraient
trop de cortisol et ceux qui sont en épuisement professionnel, pas assez.
CE QU’EST LE BURN-OUT (Tentative de définition) :
A) Le syndrome du Burn-out est le résultat d'un processus composé : 1) d’une exposition à des
situations de travail mentalement exigeantes (sollicitations, surengagement, frustrations ou
conflits au travail), 2) stress et 3) adaptation psychologique ; qui se développe sur une période
plutôt longue.
Il peut se concentrer exclusivement sur la vie professionnelle, mais peut aussi être occasionné
lorsqu'on essaie de concilier les objectifs privés et professionnels.
Le Burn-out est également mis en relation avec le stress.
En résumé : Le Burn-out représente un état émotionnel qui s’accompagne d’un stress
intense et exerce un effet négatif sur la motivation, l’attitude et le comportement.
B) Il peut aboutir à un véritable effondrement avec :
• un épuisement émotionnel (découragement, angoisse, tristesse, nervosité, irritabilité…),
• un épuisement physique (troubles du sommeil, épuisement, perte de l’appétit, douleurs
articulaires, migraines, malaises, troubles cardio-vasculaires, déficience du système
immunitaire…)
• allant jusqu’à un épuisement psychique (troubles de la concentration et de la mémoire,
idées fixes, inaptitude à résoudre des tâches concrètes, sentiment d’impuissance, idées
suicidaires, crise de rage, isolement social…)
C) Ils touchent surtout des sujets performants et sans passé psychopathologique.
(source : syndrome d’épuisement Technologia)
5
Le BURN-OUT : des CHIFFRES
Tentons à présent de donner un aperçu de l’ampleur du phénomène et des coûts qu’il engendre.
Les données présentées ci-dessous vont nous aider à illustrer l’ampleur des pathologies mentales liées
au travail (dont le Burn-out) en Europe. Nous ajouterons des statistiques de la France.
A Noter : Il est important de le dire, le Burn-out a la particularité de toucher des personnes sans
antécédents psychiques.
A L’ECHELLE EUROPEENNE
Les problèmes de stress, de dépression et d’anxiété liés au travail touchent 15,8% de la population
active(1). Ils représentent le plus grand problème de santé mentale chez les Européens en âge de
travailler : 20% d’entre eux ont reçu un diagnostic de dépression à un moment de leur vie. Le coût de la
dépression a été estimé à 92 milliards d’euros en 2010 au sein de l’UE, avec une perte de productivité
représentant plus de 50% du total des coûts liés à la dépression(2).
En Allemagne
Un Allemand sur cinq souffre de troubles psychiques à cause de son travail. 14,3% des arrêts maladies
diagnostiqués avaient pour origine une dépression ou un Burn-out (3).
Aux Pays-Bas
Entre 10 et 11% des travailleurs néerlandais sont atteints de Burn-out
liés au stress au travail sont évalués à 6 milliards d’euros(5).
(4).
Les coûts de l’absentéisme
En Finlande
25% des travailleurs finlandais âgés de 30 à 64 ans souffrent de Burn-out moyen et 2,5% d’épuisement
professionnel(6).
EN FRANCE
Parmi l’ensemble des actifs occupés : 3,2 millions (soit 12,6 % des actifs) seraient en situation de
travail excessif et compulsif, présentant un surengagement pathologique et connaissant un risque
élevé de développer un Burn-out (7).
(Agriculteurs exploitants 23,5% - Artisans, commerçants, chefs d’entreprises 19,7% - Cadres et professions intellectuelles supérieures
19,0% - Professions intermédiaires 9,8% - Employés 6,8% - Ouvriers 13,2% )
Le coût direct associé au stress au travail représente de 10 à 20% des coûts de la branche accidents
du travail et des maladies professionnelles) de la sécurité sociale. Il est évalué entre 800 et 1 600
millions d’Euros, selon les hypothèses de l’INRS. (Source : extrait du Rapport Nasse-Légeron du 12/03/08)
6
En réalité le coût global est beaucoup plus important.
Il est actuellement évalué à 45 Milliards d’Euros. Pourquoi ?
Faisons la somme des différents facteurs : Absentéisme dû au stress + Coût des accidents de
travail et maladies professionnelles dus au stress + Traitement médical [ + Ne sont pas compris
les coûts sociaux (divorces, violences conjugales et sur les enfants, troubles du comportement,
suicide, alcoolisme, addictions, etc...) ]
AUTRES ENSEIGNEMENTS DES DIFFERENTES ETUDES
1) Au niveau du profil des patients, il est apparu que l’échantillon comprenait davantage de
femmes touchées par le Burn-out. Cette observation peut être rapprochée des données
issues de la littérature médicale indiquant que les femmes ont tendance à consulter plus souvent
le médecin que les hommes.
2) Au niveau des tranches d’âge, les 45-55 ans sont les plus touchés par le Burn-out.
3) L’étude a permis d’identifier des symptômes clés associés à un Burn-out. Les six symptômes les
plus fréquemment cités par les patients sont :
- les troubles du sommeil (60,8%),
- la diminution d’énergie ou fatigue chronique (53%),
- les plaintes neurovégétatives/fonctionnelles(8) (52,6%),
- la diminution de la motivation (48,4%),
- l’asthénie(9) (45,7%)
- et enfin, la frustration (44,4%).
4) L’étude a également confirmé le lien existant entre le Burn-out et le contexte professionnel
puisque, dans 95% des cas, les symptômes décrits par le patient ont été mis en lien avec le
travail de manière explicite.
5) En matière d’environnement de travail, les cinq contraintes les plus fréquemment citées par les
patients en Burn-out sont :
- la charge de travail (57,9%),
- la pression temporelle (41,3%),
- les changements organisationnels (38,4%),
- le conflit au travail (37,4%)
- et la conciliation entre vie privée et vie professionnelle (30,6%).
6) Sur base des données recueillies, une liste des ressources dont manque le travailleur peut
également être établie. Les plus fréquemment citées sont :
- le soutien de la hiérarchie (63,2%),
- la reconnaissance (47,5%),
- le soutien des collègues (29,4%),
- les possibilités d’épanouissement au travail (23, 4%)
- et la définition des tâches (19,6%).
(1) Eurostat : Work and Health in the EU, a statistical portrait – 2004
(2) European Depression Association : Impact of Depression at work in Europe Audit – 2012
(3) D’après une étude réalisée au premier semestre 2011 par la caisse d’assurance maladie « Techniker Krankenkasse » à partir des
données recueillies sur ses 3,4 millions d’assurés.
(4) Permanent Quality of Live Survey – 2006
(5) Staatsecretaris report – 2006
(6) Health and Functionnal Capacity in Finland – 2004
(7) Etude Technologia – Février 2014 (La collecte des données a été réalisée en ligne du 30 juillet au 20 août 2013 auprès d'un
échantillon de 1000 individus représentatifs de la population active occupée française, à partir du panel propriétaire de Survey Sampling
International.)
(8) Les plaintes neurovégétatives ou fonctionnelles sont des plaintes liées au fonctionnement végétatif de l’organisme, comme les
palpitations, les plaintes gastro-intestinales, la respiration difficile,…
(9) L’asthénie correspond à un état de fatigue physique généralisé.
7
Le BURN-OUT : ses CAUSES
Du point de vue purement biologique, les experts ne parviennent pas encore à expliquer complètement
ce qui mène à l’épuisement professionnel.
Tous les travailleurs qui traversent une période d’épuisements sont en situation de stress chronique.
Il s’agit donc d’un important facteur de vulnérabilité.
La grande majorité a une charge de travail élevée, à laquelle s’ajoutent l’une ou l’autre des sources de
tension suivantes :
• Manque d’autonomie : ne participer à aucune ou à peu de décisions liées à sa tâche.
• Déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue de la part de
l’employeur ou du supérieur immédiat (salaire, estime, respect, etc.).
• Faible soutien social : avec le supérieur ou entre les collègues.
• Communication insuffisante : de la direction aux employés, concernant la vision et
l’organisation de l’entreprise.
En plus de ces facteurs, des particularités individuelles entrent en jeu. Par exemple, on ne sait pas
très bien pourquoi des personnes vivent plus de stress que d’autres.
De plus, certaines attitudes (trop grande importance accordée au travail, perfectionnisme) sont plus
fréquentes chez les individus qui vivent de l’épuisement professionnel.
Selon les recherches, il semble que la faible estime de soi soit un facteur déterminant.
En outre, certains contextes de vie, comme de lourdes responsabilités familiales ou encore la
solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle.
Peu importe les sources de stress au travail, il se produit un déséquilibre entre la pression subie et les
ressources (intérieures et extérieures, perçues ou réelles) dont on dispose pour l’affronter.
Voici les conditions requises pour qu’un événement provoque du stress
Une situation nouvelle
Une situation imprévue
Une impression de manque de contrôle
Une situation menaçante et déstabilisante pour l’individu. Au travail, c’est notamment le cas si
votre supérieur met en doute votre capacité à accomplir votre travail ou si vous êtes victime de
harcèlement psychologique ou moral.
Avec la fréquence grandissante des problèmes de santé mentale chez les travailleurs, la plupart des
experts soutiennent que la responsabilité du stress au travail n’est pas qu’individuelle : elle est
partagée entre les travailleurs et les employeurs. De plus en plus d’études d’interventions en
entreprise démontrent qu’en agissant sur l’organisation du travail, tous en tirent profit.
En complément : La souffrance au travail amène souvent les personnes à vouloir être soulagées par un
« remède » miracle, or même s’il y a des traitements médicaux qui peuvent atténuer le stress ou les
angoisses, pour sortir de cette impasse psychologique qu’engendre la pression professionnelle, la
véritable solution est de comprendre le système social de l’entreprise auquel on appartient en plus de
faire un travail sur soi pour respecter ses limites.
Il est souvent la résultante des dysfonctionnements de l’entreprise et pose la question de
l’organisation du travail.
8
Le BURN-OUT : ses SYMPTOMES et son CYCLE
Les symptômes du Burn-out
out peuvent être classifiés comme suit (selon Burisch, 1994):
1. Signes avant-coureurs
de la première phase
• Engagement personnel plus élevé
• Épuisement (fatigue chronique, manque d'énergie)
2. Manque d'enthousiasme
• Pour le travail (ponctualité, respect des délais, "démission au niveau
émotif")
• Pour les autres activités (relations sociales, relation de couple)
3. Réactions émotionnelles
• Agressivité (impatience, caractère lunatique)
• Dépression (sentiments de culpabilité, apitoiement sur soi-même)
soi
4. Réduction
• des capacités intellectuelles
• de la motivation
• de la créativité
5. Repli sur soi
• Indifférence (au niveau émotionnel)
• Solitude (au niveau social)
• Manque d'intérêt (au niveau intellectuel)
6. Réaction psychosomatiques
• Troubles du sommeil, problèmes de caractère sexuel, prédisposition à la
maladie, comportements addictifs, raideurs musculaires
7. Épuisement
• Désespérance, pensées suicidaires, désespoir existentiel
Autre approche : cycle comportemental menant au Burn-out (selon Freudenberger et North):
A VOUS DE VOIR : SUIS-JE
SUIS JE CONCERNE PAR LE BURN-OUT
BURN
?
voir ANNEXE B « Exemple d’échelle de mesure du Burn-out »
9
Le BURN-OUT : ses GRAVES CONSEQUENCES
Une période d’épuisement professionnel peut, au-delà du travail, avoir des répercussions dans toutes
les sphères de la vie. Dans pareil cas, la victime peut glisser vers la dépression.
Certaines personnes peuvent vivre de l’anxiété, souffrir de troubles de l’alimentation, avoir des
problèmes de toxicomanie ou, à l’extrême, des pensées suicidaires.
Certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais « karoshi »
désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le
phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960.
Le stress chronique entraînerait aussi plusieurs dérèglements sur le plan physiologique. On sait, par
exemple, que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 sont plus fréquents chez
les gens qui vivent une forte pression psychologique.
En complément : des recherches sont en cours afin de découvrir des marqueurs biologiques qui permettraient de repérer
les personnes qui vivent un stress chronique. On pourrait ainsi agir avant que des problèmes de santé apparaissent. Une
quinzaine de marqueurs sont sous la loupe des chercheurs, incluant les taux sanguins de cortisol, d’insuline, de protéine Créactive, de cholestérol et de triglycérides, de même que la tension artérielle et le rapport tour de taille/tour de hanche. Ces
marqueurs sont souvent mesurés isolément. Or, il semble que sous l’effet du stress chronique, un fin dérèglement de
plusieurs systèmes hormonaux se produirait en même temps. Ainsi, les marqueurs resteraient dans les limites de la
normale, mais près des valeurs minimales ou maximales.
•
•
•
•
•
•
•
Récapitulatif des conséquences sur la vie sociale :
Abandon des hobbys et activités récréatives
Augmentation de la consommation d'alcool et de cigarettes
Augmentation de l'usage de tranquillisants
Comportement alimentaire troublé
Problèmes de couple et en famille
Changement fréquent d'emploi
……..
10
Rôle de la
PHYTOTHERAPIE
dans le traitement du
BURN-OUT
Le BURN-OUT est lié avant tout au STRESS chronique et à ces
conséquences (voir plus haut).
Il est évident que la Phytothérapie constitue un acteur
incontournable dans la gestion du stress et pour lutter de façon
efficace contre ces effets (anxiété – trouble du sommeil –
dépression – troubles psychosomatiques, alimentaires …).
Nous allons ouvrir 4 volets, et voir comment la Phytothérapie peut
aider à combattre le Burn-Out et ses effets :
o LES PLANTES ADAPTOGENES
o LES PLANTES ET LES TROUBLES DU SOMMEIL
o LES PLANTES ET LA DEPRESSION
o AUTRES PLANTES ET AUTRES SYMPTOMES LIES AU
BURN-OUT
Tout d’abord parlons du stress, puisqu’il est l’acteur principal qui mène à l’épuisement
professionnel.
11
Le STRESS
Le stress se définit par une réaction biologique d’adaptation de l’organisme aux circonstances de la vie
(événements, soucis, rythmes…).
Face à une situation qui peut-être vécue comme source de stress, le corps répond par une série de
réactions qui se traduisent :
• soit par le maintien d’un équilibre physiologique (ou homéostasie)
Le stress est bien géré, on parle de réaction d’adaptation.
• soit par un déséquilibre biologique
Le stress est mal géré, on parle de troubles d’adaptation.
Il entraîne des symptômes tels que anxiété, angoisse, colère…
(voir : ANNEXE C - Le stress, un phénomène biochimique)
LES MECANISMES DE REPONSES AU STRESS :
Face à un stress, physique ou psychologique, l’organisme répond en 2 ou 3 temps, mettant en jeu
différents systèmes de régulation : le système nerveux central, le système nerveux périphérique
(sympathique et parasympathique) et le système endocrinien :
1) Tout d’abord, LA PHASE D’ALARME ou D’ALERTE
(ou de réaction immédiate) :
C’est le système sympathique qui réalise la réaction d’alarme, en libérant notamment de
l’adrénaline, et dans une moindre mesure de la noradrénaline.
Cette « fameuse décharge » d’adrénaline peut donner lieu à des manifestations physiques
telles que tachycardie, palpitations, colites, crampes musculaires, sudation, irritabilité,
colère...
À l’arrêt du stress, si la situation a été de courte durée et gérée, l’organisme retrouve son
équilibre physiologique, tension et douleur disparaissent dans les jours qui suivent…
2) Si ce n’est pas le cas, l’organisme entre dans LA PHASE DE RESISTANCE (ou de réponse
prolongée au stress) :
Cette phase débute lorsque le corps commence à s’habituer au stress et aux agents
stressant. Les symptômes de la phase d’alarme ont disparu et la personne ne ressent plus
ou renie la continuation du stress.
La mobilisation de l’axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien entraîne la sécrétion
de Cortisol (ou « hormone du stress »). Cet axe amplifie et relaie la mobilisation
énergétique produite par l’adrénaline pour que l’organisme puisse mettre en place les
modalités d’adaptation au stress.
On peut même observer une addiction au stress, à comparer à la dépendance d’une
drogue, car la drogue (adrénaline) si elle est endogène est bien présente ! Il suffit
d’observer les personnes qui pour leurs activités de loisir, recherchent des sports extrêmes
mettant leur vie en danger.
12
Si cette phase dure longtemps (elle peut durer des semaines, des mois, voire des années),
l’organisme est en souffrance (les hormones de stress sont secrétées en continu) et un
certain nombre de symptômes apparaissent :
• Troubles de l’humeur (anxiété, angoisse).
• Dépression du système immunitaire
• Atteinte du système locomoteur :
Diminution de la force des os
Rigidité musculaire qui affecte les articulations
• Atteinte des fonctions mentales et cérébrales :
Insomnie,
Diminution de la mémoire, idées fixes,
Irritabilité
• Diminution du taux d’énergie (sensation de fatigue)
3) Puis
l’organisme se met en PHASE D’EPUISEMENT (sorte de décompensation de
l’organisme) :
La personne a dépassé les limites de la phase de résistance et la réponse corporelle
ressemble à celle de la phase d’alarme sans possibilité de retrouver un équilibre
physiologique.
Les conséquences corporelles sont plus graves, car les ressources sont épuisées :
c’est le Burn-out : le corps n’a plus de réponse appropriée
ou une expression imagée : « C’EST LE VIDE – Je suis vidé »
Elle correspond aussi à une entrée dans la maladie, qui, selon les individus, est
accompagnée soit d’une montée excessive, soit d’une chute, du taux de cortisol.
> L’excès de cortisol entraîne hyperglycémie, hypertension, baisse immunitaire,
dépression…
> L’épuisement de cortisol engendre maladie auto-immune et inflammatoire, syndrome de
fatigue chronique, fibromyalgie, dépression...
Le système limbique (siège des émotions et du comportement) prend le relais au niveau
cérébral, impliquant la sérotonine. En plus de l’humeur, la sérotonine contôle la régulation
du sommeil, de l’appétit, la perception de la douleur, la température, la tension artérielle et
l’activité hormonale.
Le corps vieillit plus vite, puis apparaissent des maladies organiques (diabète, cancer,
maladies cardiaques…)
La personne peut vivre dans cet état par des dérives : alcool, drogues, divertissement,
alimentation compulsive… qui accentuent encore la spirale néfaste.
TRES IMPORTANT :
Environ 6 consultations médicales sur 10 en France ont un rapport avec le stress :
Face à cette recrudescence, les autorités de santé (HAS, AFFSAPS) encouragent les médecins
à éviter les psychotropes et à avoir recours, en premier lieu, à des thérapies alternatives
(médecine douce, hygiène de vie saine, techniques de gestion du stress…)
Aujourd’hui les recherches scientifiques dans le domaine de la phytothérapie mettent en
avant l’efficacité de certaines plantes pour aider l’organisme à faire face au stress.
LA PHYTOTHERAPIE EST DONC UN ATOUT MAJEUR DANS LA PRISE EN CHARGE DU STRESS
La phytothérapie constitue une alternative efficace aux anxiolytiques, antidépresseurs,
hypnotiques. L’arsenal de phyto-médicaments est importante, varié et qui s’adapte à toutes
les phases des troubles liés au stress et donc dans la prévention et la gestion du Burn-Out.
13
En complément : QUELQUES SCHEMAS
SC
SUR LES 3 PHASES DU STRESS AU TRAVAIL
MENANT AU BURN-OUT
Ouvrons notre 1er volet : les plantes « adaptogènes »
14
LES PLANTES ADAPTOGENES
Parmi les nombreuses plantes à disposition des phytothérapeutes, les plantes proposées pour mieux
supporter le stress sont souvent des plantes dites « adaptogènes », c’est-à-dire capables de
favoriser le retour de l’organisme à l’équilibre.
Les plantes adaptogènes se définissent notamment par leur capacité à moduler l’axe hypothalamohypophyso-corticosurrénalien et donc la sécrétion de cortisol (elles agissent sur la phase 2 et/ou 3 du
stress – voir schéma plus haut).
Elles évitent ainsi les conséquences d’un stress mal géré : fatigue physique et intellectuelle,
dérèglements immunitaires…
Les plantes adaptogènes représentent ainsi des outils pertinents de prévention et de réponse
au stress, d’autant plus qu’elles sont dénuées d’effets secondaires.
« La médication adaptogène est liée au stress et au besoin du médecin de répondre à la pathologie de
patients allant souffrir, souffrant ou ayant souffert du stress 3 - voir schéma plus haut ».
Idéalement, les plantes adaptogènes s’utilisent en prévention, avant la situation de stress ou dès que
l’individu s’y trouve confronté. [ Rappelez-vous de l’image du poing serré ]
Attention : Existe-t-il des risques à soulager un excès de stress avec ces plantes adaptogènes
Les personnes qui prennent un traitement de longue durée (hypertension, diabète, troubles
cardiovasculaires, etc.) doivent consulter leur médecin avant de prendre des plantes aux propriétés
adaptogènes.
Celles qui vont subir une intervention chirurgicale doivent s’abstenir d’en consommer, car ces plantes
ont tendance à diminuer la capacité du sang à coaguler.
Remarque sur le moment de la prise des adaptogènes :
Pour des raisons de chronobiologie (coïncidence avec le pic de sécrétion cortisonique), les
adaptogènes sont le plus souvent à absorber le matin.
LES PLANTES POUR SOULAGER UN EXCES DE STRESS :
Dans mon mémoire je voudrais vous présenter 3 plantes majeures adaptogènes :
le GINSENG Panax ginseng - l’ELEUTHEROCOQUE Eleutherococcus senticosus et la
RHODIOLE (ou orpin rose Rhodiola rosea)
1) Les racines de ginseng sont utilisées sous forme de poudre ou de décoction en médecine
traditionnelle pour lutter contre le stress. Plusieurs études sont en cours pour essayer de
comprendre les mécanismes à l’origine de leur effet adaptogène. Pour l’instant, l’usage du ginseng
dans cette indication repose essentiellement sur la tradition.
2) Improprement appelé « ginseng sibérien », l’éleuthérocoque fait également partie des plantes aux
propriétés adaptogènes. Des extraits de ses racines ont fait l’objet de plusieurs études cliniques qui
ont confirmé leur effet positif en cas de stress. On a en particulier démontré une augmentation
du cortisol (l’hormone qui permet de réagir au stress) dans le sang.
3) La rhodiole mérite effectivement d’apparaitre dans ce mémoire comme plante adaptogène, mais
aussi comme plante pouvant être utilisée dans le traitement de la dépression (voir plus loin).
J’affectionne particulièrement cette plante, qui m’a rendu un grand service dans le traitement de
mon Burn-out. C’est pour cela que j’en parle un peu plus.
De même d’autres plantes semblent présenter des propriétés similaires qui continuent à faire l’objet
d’études cliniques :
* SCHIZANDRA (Schizandra sinensis) ou « wu wei zi (chinois)
* ASHWAGANDHA ou “Ginseng indien” (Withania somnifera - Inde)
* REISHI (des japonais Ganoderma lucidum ou ling zhi des chinois) et…. MAITAKE et SHII-TAKE
* RHAPONTICUM CARTHAMOIDES, aussi connu sous les noms de leuzea ou de racine de maral
15
Le GINSENG
Panax ginseng C. A.
Meyer
Noms communs : ginseng asiatique, ginseng coréen, ginseng chinois (pour Panax ginseng)
OU ginseng américain, ginseng canadien (pour Panax quinquefolius).
Noms botaniques : Panax Ginseng (espèce asiatique) - Panax quinquefolius (espèce nordaméricaine).
Famille : Araliaceae
Parties utilisées : racine et radicelles.
Habitat et origine : sont des plantes vivaces forestières à croissance lente.
Panax ginseng est originaire de Chine, de Corée et des régions extrême-orientales de l'ancienne
Union soviétique - Panax quinquefolius vient du nord des États-Unis et du sud du Canada.
Ces espèces s'installent naturellement sous le couvert des grands feuillus, dans un humus forestier
riche et bien drainé, recouvert chaque automne d'un manteau de feuilles mortes.
ATTENTION AU FAUX GINSENGS. On donne souvent le nom « ginseng » à des plantes qui n'en sont pas.
Le ginseng de Sibérie (Eleutherococcus senticosus - éleuthérocoque), le ginseng des femmes (Angelica sinensis - Dong
Quai ou angélique chinoise), le ginseng du Brésil (Pfaffia paniculata - suma), le ginseng péruvien (Lepdium meyenii - maca)
et le ginseng indien (Withania somnifera – ashwagandha) n'appartiennent pas au genre botanique Panax.
Même si ces plantes ont une valeur médicinale, on ne saurait les assimiler au ginseng et leur attribuer les effets du vrai.
Le nom botanique « Panax », de l’étymologie grecque « panacée », semble signifier que cette racine
est censée « tout soigner – pan akos ».
Le Ginseng est l’une des rares plantes à se bonifier avec l’âge, comme le bon vin (la racine entière).
Le ginseng est la plante médicinale qui jouit de la plus grande renommée en Asie.
La racine anthropomorphe (rappelle la forme humaine) est utilisée depuis le IVéme millénaire av J-C.
Les médecins chinois considèrent le ginseng asiatique (Panax Ginseng) comme un tonique (source de
l'« Énergie vitale ») et pour diminuer la réceptivité aux maladies.
On estime qu'il agit sur l'ensemble de l'organisme de plusieurs manières subtiles et qu'il contribue de
manière globale à la santé et au bien-être.
En complément : En 1947, un éminent chercheur russe du nom de Lazarev formulait le concept d’« adaptogène »
pour décrire un type d'effet qui pourrait s'apparenter au concept chinois de « Tonique ».
Selon la définition de Lazarev, une substance adaptogène accroît, de manière générale et non spécifique, la
résistance de l'organisme aux divers stress qui l'atteignent.
Tout en causant un minimum d'effets indésirables, un produit adaptogène exerce une action normalisatrice non
spécifique sur plusieurs organes ou sur de nombreuses fonctions physiologiques.
Le concept correspond bien aux différents effets du ginseng, constatés au cours d’études cliniques. Par exemple, il
peut, selon les besoins de l’organisme, élever ou abaisser la température corporelle et la tension artérielle, faire
perdre ou gagner du poids, stimuler ou calmer le système nerveux central, etc. Les molécules actives connues sont
les ginsénosides (de la famille des saponines).
COMPOSITION :
- des hétérosides triterpéniques
- les ginsénosides (= panaxosides 1,5 à 8 % de la racine séchée)
- des polysaccharides : immunostimulantes
- des vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12) : équilibrant du système nerveux
(aide à la concentration, au sommeil profond et réparateur et s’oppose aux crises de démences)
- de la vitamines C et E
- des acides aminés essentiels
- des éléments minéraux : aluminium, arsenic, calcium, cobalt, cuivre, fer, magnésium,
manganèse, phosphore, potassium, silice et zinc
16
BIENFAITS :
- répond presque point par point à la définition d’un adaptogène en améliorant les performances
physiques et intellectuelles, en augmentant la résistance globale de l’organisme avec un effet
immunostimulant (action sur les macrophages, les lymphocytes et les cytokines)
- stimule les fonctions cognitives
- améliore la résistance au stress psychique (augmente le recaptage des neuromédiateurs
cérébraux GABA, dopamine, noradrénaline, sérotonine)
- améliore la résistance au stress physiologique
* réduit le taux de lactases sanguin à l’effort
* augmente la capacité d’absorption de l’oxygène
* empêche l’augmentation de la fréquence cardiaque
- augmente la tolérance au glucose
- maintient le taux des réserves en glycogène
- stimule la synthèse de l’ADN et de l’ARN
- stimule les corticostéroïdes par action hypothalamo-hypophysaire avec un petit effet anabolisant
(stimulation des hormones sexuelles chez l’homme comme chez la femme.
EFFETS INDESIRABLES :
Il possède de rares effets indésirables à posologie élevée : nervosité, insomnie, hypertonie,
hypertension artérielle (surtout chez les hypersympathicotoniques), diarrhée matinale, métrorragies.
la solution consiste à diminuer le dosage puis augmenter progressivement.
Aux doses recommandées aucun effet secondaire et reste paradoxalement un bonne plante pour
réguler la tension artérielle.
Ne pas prendre avec d’autres excitants comme le café ou thé noir (par contre il rentre en bonne
synergie avec le GUARANA
effet starter)
CONTRE-INDICATIONS
Le Ginseng a fortement tendance à augmenter les effets des autres plantes ou médicaments, d’où les
très nombreuses contre-indications. Mais prise seule, la plante reste très sécuritaire.
A éviter chez la femme enceinte, les antécédents de cancers gynécologiques, l’hypertension artérielle
non contrôlée, la prise de certains médicaments, notamment les anticoagulants.
A éviter en cas de problèmes cardiaques (hypertension, palpitations), s’il est pris en haute dose ou en
association avec des excitants.
POSOLOGIE : Peut varier de 800 mg à 2g de Ginseng / jour [1g / jour reste la posologie conseillée]
1g de drogue végétale 1:1 par jour, soit poudre ou extrait fluide, le MATIN
Il est possible de l’associer à d’autres plantes dans des formes galéniques moins concentrées.
Poudre micronisée de Ginseng (Panax ginseng) en gélules à 450 mg n°60 : 2 gélules au petit
déjeuner avec un verre d’eau.
En cure de 3 à 4 semaines avec une fenêtre d’1 semaine ….. mais attention pas plus de 3 mois
consécutifs sans faire de pause.
17
L‘ELEUTHEROCOQUE
Eleutherococcus senticosus Maxim.
Noms communs : Éleuthéro, éleuthérocoque, ginseng de Sibérie.
Nom botanique : Eleutherococcus senticosus, anciennement Ancathopanax senticosus
Parties utilisées : La racine et, plus rarement, les feuilles.
Famille : Araliaceae
Habitat et origine : Originaire de la Sibérie et du nord de la Chine, cet arbuste est de la même famille
(araliacées) que le ginseng (Panax ginseng et Panax quinquefolius), mais d'un genre botanique
différent. Plante forestière qui tolère des climats plus froids que ses cousins, l'éleuthérocoque colonise
les forêts mixtes situées au-delà de la limite géographique du Panax ginseng.
Les Chinois, qui font grand usage de plantes de la famille des araliacées, connaissent l'éleuthérocoque
depuis environ 4 000 ans. Ils attribuent à sa racine le pouvoir d'accroître la longévité, d'améliorer
l'appétit et la mémoire et, de manière générale, de contribuer à la santé.
Les Russes, quant à eux, n'ont « découvert » l’éleuthérocoque qu’en 1855 lorsque 2 scientifiques l'ont
identifiée pour la première fois au cours d'un voyage dans le nord du pays.
Cependant, ils s'y sont vraiment intéressés vers la fin des années 1950 seulement. Ils cherchaient des
produits de remplacement économiques pour le rare et très cher ginseng, victime d’une cueillette
excessive. Ils ont alors fait de nombreuses études cliniques sur cette plante, principalement pour
vérifier ses effets adaptogènes. Le concept d'« adaptogène » a été élaboré dans les années 1950 par 2
scientifiques russes (Lazarev et Brekhman) On a découvert à cette époque que l'éleuthérocoque
renfermait des éleuthérosides, substances aux propriétés similaires à celles des ginsénosides du
ginseng. Les 2 plus abondants sont les éleuthérosides E et B.
En complément : Beaucoup d’essais cliniques non contrôlés ont été menés sur l’éleuthérocoque en Union soviétique
à partir des années 1950 et ont été publiés en russe. Leurs résultats, compilés dans des synthèses publiées en anglais
dans les années 1980, pointent notamment vers un effet adaptogène (amélioration de la résistance au stress),
ergogénique (amélioration de la performance et de l’endurance physique) et immunostimulant.
Mais ces données n’ont pas été confirmées par des essais cliniques répondant aux critères actuels de la médecine
fondée sur les preuves. Le concept de substance adaptogène, bien que fort intéressant, s'insère mal dans le contexte
de la recherche médicale moderne et est plus ou moins compatible avec les protocoles qui ont habituellement cours
dans les études cliniques. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer les incohérences et les contradictions que les divers
essais cliniques ont révélées. ( Davydov M, Krikorian AD. Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an
adaptogen: a closer look.J Ethnopharmacol 2000 Oct;72(3):345-93 ).
L'éleuthérocoque est une substance adaptogène, comme le ginseng. C'est à dire qu'elle améliore la
capacité de l'organisme à s'adapter aux différents stress ou agressions qu'il peut rencontrer :
psychiques, climatiques, bactériens, … lui permettant de ramener à la normale des constantes
physiologiques perturbées par ces conditions difficiles.
L’emploi est donc le même que celui du ginseng. Ce qui les différencie est l’action plus physiologique
de l’Eleuthérocoque alors que le Ginseng est plus indiqué dans les troubles psycho-somatiques (stress
psycho-social). Dans les faits, l’Eleuthérocoque est souvent associé à d’autres remèdes en
préparations magistrales. C’est l’adaptogène à privilégier à la préparation à une activité intense
(étudiants – travail intense ….). Chez les émotifs, préférer le Ginseng. La Teinture-mère est
intéressante.
ANECDOTES :
Cette plante a donc été utilisée par les militaires russes pour renforcer l'endurance des combattants ou
pour les cosmonautes Russes, afin d'optimiser leur adaptation à l’espace. Il faut également noter que
de l’éleuthérocoque a été distribué à la population soviétique à la suite de la catastrophe de
Tchernobyl, en raison de sa possible efficacité sur les radiations et les intoxications chimiques.
COMPOSITION : saponines – vitamines - acides aminés essentiels – lignanes – coumarines –
des polysaccharides - divers hétérosides dont l’éleuthéroside principale substance active
18
BIENFAITS :
- Stimulation du système nerveux central : en cas de surmenage intellectuel, tel que des
examens, ou de problèmes de concentration
- Effet anti-stress : Pour combattre le stress et les tensions nerveuses
- En cas d’asthénie fonctionnelle passagère
- Diminution de la fatigue physique et/ou intellectuelle (tonique général)
- Lors d'efforts physiques tels que des entrainements sportifs, amélioration de la récupération
- Pour se défendre contre les agressions virales telles que la grippe et pour résister au froid
- Augmentation de la capacité de résistance à l’effort
- En période de convalescence
- Amélioration de la défense immunitaire (immunostimulant).
EFFETS INDESIRABLES :
Les effets indésirables de l’éleuthérocoque sont observés lors de consommation excessive :
hypertension, maux de tête, insomnie, palpitations, diarrhée et irritabilité.
Interactions de l'éleuthérocoque avec d’autres substances : les personnes qui reçoivent des
médicaments pour le cœur ou des anticoagulants (fluidifiants du sang) doivent discuter avec leur
médecin traitant de l’opportunité de prendre cette plante. La prise d’éleuthérocoque avec des
médicaments traitant le diabète peut augmenter le risque d’hypoglycémie (taux de glucose
anormalement faible dans le sang).
Enfin, lors d'une cure d'éleuthérocoque, il est préférable de limiter sa consommation de caféine (café,
thé, chocolat, guarana, colas, etc.) pour éviter insomnie, irritabilité et palpitations.
Même si les études n’ont pas montré de toxicité pour le fœtus, il est préférable de ne pas prendre
d’éleuthérocoque pendant la grossesse. Les femmes qui allaitent devraient également s’abstenir d’en
prendre, les éleuthérosides étant susceptibles de passer dans le lait.
L'éleuthérocoque chez les enfants : Bien que les études sur les effets de l’éleuthérocoque n’aient pas
montré de toxicité particulière chez les enfants, son usage est déconseillé chez les enfants de moins
de 12 ans.
CONTRE-INDICATIONS :
L’éleuthérocoque à haute dose est déconseillé aux personnes souffrant d’hypertension artérielle,
d’insomnie, de troubles nerveux, de diabète, d’obésité ou de maladies cardiaques.
De plus, l’éleuthérocoque pourrait avoir une action proche de celles des estrogènes (hormones
féminines) ; les femmes atteintes d’un cancer ou autre maladie du sein, ou de toute affection sensible
aux estrogènes, doivent s’abstenir d’en consommer.
POSOLOGIE :
• L’éleuthérocoque peut être utilisé en traitement curatif, mais également en prévention, à raison
de 3 à 4 cures par an.
• Il est fortement recommandé de prendre l’éleuthérocoque de préférence le matin ou le midi,
voire en début d'après midi, afin de ne pas troubler le sommeil.
• En général, les posologies indiquées sont les suivantes :
- sous forme de poudre totale sèche d'eleuthérocoque en gélules : 2 à 3g, en 2 prises
(matin et midi) avec un verre d’eau.
- sous forme d’extrait sec en gélules : 600mg, en 2 prises (matin et midi) avec un verre
d’eau.
- sous forme de décoction : faire bouillir 50g de racines séchées dans 1l d’eau pendant
20mn, filtrer et en boire une tasse 3 fois/jour (matin, midi et après-midi).
- sous forme de teinture mère d'eleuthérocoque : 10 à 20ml /jour, en 2 à 3 prises.
• En traitement préventif, faire des cures régulières d'eleuthérocoque de 4 à 6 semaines, de
préférence aux inter-saisons, périodes charnières où l’organisme a le plus de difficultés à se
défendre.
• L'usage d'éleuthérocoque lors de période de fatigue ou de convalescence repose sur des
données assez bien établies. Les cures ne doivent pas excéder trois mois pour éviter, selon les
praticiens traditionnels, un épuisement de l'organisme. Son usage devrait se faire
préférablement sous contrôle médical
19
La RHODIOLE
Rhodiola rosea
Noms communs : rhodiole, racine dorée, orpin rose, rhodiole rougeâtre.
Nom botanique : Rhodiola rosea, anciennement Sedum rosea
Famille : crassulacées.
Partie utilisée : le rhizome.
Habitat et origine : plante vivace qui affectionne les sols sablonneux et secs des pentes rocheuses et
des falaises des régions froides de l'Asie, de la Sibérie, de la Scandinavie et de l'Amérique du Nord. Au
Québec, elle pousse à l'état sauvage sur les falaises de la Minganie et de la Côte-Nord.
RHODIOLE favorise l'oxygénation du sang, l’augmentation des échanges métaboliques, amélioration
des fonctions organiques et émonctorielles, et donc un mieux-être au plan psycho émotionnel et
énergétique. Elle favorise une adaptation générale au stress sans exciter l'organisme.
RHODIOLA ROSEA est une plante utilisée en médecine traditionnelle en Europe de l'Est et en Asie
pour stimuler le système nerveux, agir contre la dépression, accroître les performances de travail,
éliminer la fatigue et prévenir le mal de l'altitude.
La recherche a montré la capacité de la Rhodiola rosea à augmenter la résistance à toute une variété
de stress chimiques, biologiques ou physiques. Une étude a examiné l'effet stimulant et normalisant de
l'extrait de Rhodiola rosea sur des étudiants en médecine pendant la période stressante des examens.
L'administration d'un extrait standardisé de Rhodiola rosea a entraîné des améliorations significatives
de la forme physique, des fonctions psychomotrices, des performances mentales ainsi que du bien-être
général. Les étudiants supplémentés ont également rapporté une nette diminution de la fatigue
mentale, une amélioration de leurs habitudes de sommeil, une réduction de leurs besoins de sommeil,
une amélioration de leur humeur et une plus grande motivation à étudier ( Spasova. A. et al. Phytomedicine 2000 apr.
7 (2) : 85-89. )
COMPOSITION
Elle contient des phényléthanoïdes : salidroside, tyrosol, phénylpropanoïdes : rosine, rosavidine , des
polyphénols, des stérols, une huile essentielle.
BIENFAITS
Prévenir les infections et traiter l'aménorrhée, l’infertilité, les dysfonctions sexuelles, le rhume, la grippe,
la dépression, l'asthénie et la neurasthénie; combattre la fatigue, notamment en période de
convalescence; augmenter la résistance au stress et les performances physiques, intellectuelles
et sexuelles.
PRECAUTIONS AVEC LA RHODIOLE
Attention : Éviter de prendre de la rhodiole le soir afin de ne pas perturber le sommeil.
CONTRE-INDICATIONS
En raison d'un manque de données toxicologiques complètes, la racine de rhodiole est contre-indiquée
en cas de grossesse.
On recommande la prudence aux personnes atteintes de psychose maniacodépressive chez qui la
racine pourrait déclencher des crises d'excitation psychique (manie).
EFFETS INDESIRABLES
De la surexcitation et de l'agitation peuvent se manifester. Dans ce cas, on conseille de diminuer le
dosage et de l'augmenter ensuite très progressivement.
20
INTERACTIONS AVEC LA RHODIOLE
Avec des plantes ou des suppléments
Théoriquement, la rhodiole peut augmenter l’effet des plantes et des suppléments ayant un effet
stimulant.
Avec des médicaments
Théoriquement, la rhodiole peut augmenter l’effet des médicaments ayant un effet stimulant.
Sur les tablettes
La rhodiole fait parfois partie de cocktails de plantes censés stimuler la vigueur sexuelle. Son effet
potentiel sur la sexualité est probablement attribuable à ses propriétés adaptogènes plutôt qu’à un
réel effet aphrodisiaque.
REMARQUE : Dans leurs préparations médicinales, les herboristes chinois remplacent souvent la Rhodiola rosea par
d'autres espèces botaniques de rhodiole. Cette pratique semble se répandre en Occident et quelques fabricants proposent
des suppléments qui renferment diverses espèces de rhodiole. Sur l'étiquette de ces produits, le terme Rhodiola n’est
accompagné d’aucune précision sur le nom de l'espèce. Bien que la majorité des espèces de rhodiole renferment de la
salidroside, seule l'espèce Rhodiola rosea contient en plus de la rosavine, de la rosine et de la rosarine, des substances qui
pourraient contribuer aux effets de la plante. On s'assurera donc de la qualité du produit en vérifiant que le nom complet de
l'espèce apparaît bien sur l'étiquette et que l'extrait est normalisé de manière à fournir 3 % de rosavine et 1 % de
salidroside.
POSOLOGIE DE LA RHODIOLE
Pour combattre la fatigue, augmenter la résistance au stress
Le dosage indiqué ci-dessous est fondé sur ceux le plus souvent utilisés dans les essais cliniques. Les
chercheurs ont utilisé un extrait de rhizomes de Rhodiola rosea normalisé, de manière à fournir
3 % de rosavine et 1 % de salidroside, qui sont probablement les ingrédients actifs de la rhodiole.
Capsules ou comprimés d'extrait sec normalisé. Prendre de 100 mg à 300 mg, 2 fois par jour.
- Il est préférable de prendre la plante environ 30 minutes avant de manger, le matin et le midi
( En prendre le soir pourrait perturber le sommeil )
- Dans la tradition russe, on recommande de prendre la plante pendant 10 à 20 jours, puis d’arrêter 2
semaines avant de reprendre le traitement, si nécessaire.
ANECDOTES et RECHERCHES SUR LA RHODIOLE
C'est en Sibérie et en Scandinavie que la rhodiole a gagné sa réputation de plante médicinale. On lui attribuait le
pouvoir d'accroître l'endurance physique, la longévité, la vigueur sexuelle, la mémoire et d’autres facultés
cognitives. Aujourd’hui encore, en Sibérie, on offre aux jeunes mariés de la racine de rhodiole afin qu’ils donnent
naissance à des enfants sains. En Ukraine, la légende veut que le prince Danila Galitsky, qui vécut au XIIIe
siècle et dont les exploits amoureux continuent d'embraser l'imagination populaire, devait sa puissance à la
fameuse racine dorée.
Les médecins de Mongolie la prescrivaient pour combattre la grippe, la tuberculose et le cancer. En Suède, on
affirme que les Vikings lui devaient leur légendaire force physique et leur remarquable endurance. On raconte en
outre que les empereurs chinois envoyaient en Sibérie des expéditions chargées de ramener la précieuse
racine.
La médecine moderne a commencé à s'intéresser à la rhodiole au début des années 1960, et il a fallu attendre
1965 pour que soient entreprises les premières études scientifiques. Cet intérêt s'est longtemps limité à un
cercle restreint de chercheurs russes et scandinaves, si bien que la majorité des articles a été rédigée dans les
langues slaves ou scandinaves. En outre, ces articles ont été publiés dans des revues qui sont peu lues par les
tenants de la médecine occidentale moderne (elles ne sont pas répertoriées dans la base de données médicales
Medline). Tout cela explique que la plante soit encore relativement peu connue en Occident.
Une plante adaptogène
En 1947, un éminent chercheur russe du nom de Lazarev formulait le concept d'« adaptogène » pour décrire
une substance qui accroît, de manière générale et non spécifique, la résistance de l'organisme aux divers stress
qui l'atteignent. Les plantes adaptogènes, comme la rhodiole, le ginseng et l'éleuthérocoque, agissent sur de
nombreux organes et fonctions physiologiques.
21
Fonctions cognitives en situation de stress et de fatigue. Des essais utilisant un extrait normalisé de
rhodiole (SHR-5®) ont été menés entre 2000 et 2003 sur des médecins surmenés, des étudiants en période
d’examens et des jeunes hommes volontaires placés en situation de stress et de fatigue. Comparativement aux
groupes témoins, les participants ont généralement vu leur état s’améliorer significativement (concentration,
bien-être, forme physique, coordination motrice, performances académiques, capacité de travail intellectuel,
réduction de la fatigue, etc.).
Les études ci-dessus sont citées régulièrement lorsqu’il est question des effets du rhodiole sur les performances
cognitives. Elles recèlent pourtant quelques faiblesses méthodologiques et l’interprétation, parfois
tendancieuses, des résultats jette un doute sur les conclusions des auteurs. Néanmoins, de l’avis même de leurs
détracteurs, les résultats ont été jugés suffisamment intéressants pour justifier des études plus approfondies.
C’est ainsi qu’en 2009, un essai clinique à double insu avec placebo a apporté une preuve supplémentaire des
bienfaits de la rhodiole. L’extrait SHR-5®, pris à raison de 288 mg 2 fois par jour pendant 4 semaines, a amélioré
de façon significative l’état de personnes se plaignant de fatigue causée par le stress. Leur niveau d’attention a
augmenté et la quantité de cortisol dans leur salive (un indicateur du stress) a diminué.
Anxiété et dépression. Des chercheurs russes ont observé que les patients traités avec des antidépresseurs
tricycliques voyaient une amélioration de leur état et souffraient moins des effets indésirables de leur médication
lorsqu'ils recevaient de la rhodiole. Par la suite, un essai clinique, le seul jusqu’à présent, a confirmé les effets
antidépresseurs de la plante. Des doses de 170 mg ou de 340 mg d’extrait de rhodiole (SHR-5®), prises 2 fois
par jour pendant 6 semaines, ont réduit les symptômes chez des patients souffrant de dépression légère à
modérée.
D’autre part, à en juger par les résultats d’une étude préliminaire américaine, la rhodiole (340 mg par jour
d’extrait, pendant 10 semaines) permettrait de réduire les symptômes du trouble d’anxiété généralisée.
Performances physiques. Les effets de la rhodiole sur les performances physiques divisent la communauté
scientifique. Dans la première moitié des années 2000, des essais cliniques russes et belges avaient conclu
qu’elle améliorait l’adaptation de l’organisme à l’effort, la coordination motrice et l’endurance. Ils avaient
également indiqué que la rhodiole accélérait la récupération des muscles après l’effort et que ses propriétés antiinflammatoires les protégeaient contre les effets d’un exercice intense ou prolongé. Pendant cette même
période, d’autres chercheurs étaient arrivés à des conclusions totalement opposées, constatant l’absence d’effet
produit par la rhodiole seule ou associée au cordyceps, un champignon réputé adaptogène.
Depuis, les choses ont peu évolué. En 2007, des chercheurs américains ont confirmé l’inefficacité de la rhodiole,
même à des doses élevées de 1 500 mg par jour. Mais dernièrement, après avoir testé un supplément de
rhodiole sur des athlètes, des chercheurs italiens sont arrivés à la conclusion que la plante pourrait augmenter la
capacité de l’organisme à s’adapter à l’effort.
Aménorrhée et infertilité. Au cours d'une étude sans groupe placebo, des chercheurs russes ont rapporté que
la rhodiole avait eu pour effet de faire réapparaître des menstruations normales chez 25 sur 40 femmes souffrant
d'aménorrhée. Les règles sont revenues au bout de 2 à 8 semaines de traitement et, par la suite, une grossesse
est survenue chez 11 des femmes.
Dysfonction érectile. Au cours d’un essai sans groupe placebo mené en Russie auprès de 35 hommes
souffrant de dysfonction érectile ou d'éjaculation précoce, 26 sujets ont connu une nette amélioration de leur
fonction sexuelle grâce à la rhodiole.
Divers
Au cours d'un essai préliminaire mené auprès de personnes souffrant d'un cancer superficiel de la vessie, la
rhodiole a stimulé la réponse immunitaire et diminué le taux de récidives. D’autre part, une préparation à base de
rhodiole, de Leuzea carthamoides, d’éleuthérocoque et de baies de schisandra (plantes adaptogènes) a permis
d’améliorer la réponse immunitaire de patientes sous chimiothérapie pour traiter un cancer ovarien.
La stimulation du système immunitaire a également été observée par des chercheurs arméniens au cours d’un
essai à double insu avec placebo auprès de patients atteints de pneumonie. Ils ont rapporté qu’un mélange de
rhodiole, d’éleuthérocoque et de schisandra pouvait accélérer la guérison et améliorer la qualité de vie des
patients.
Les résultats d’essais menés sur des lapins indiquent que la rhodiole pourrait agir comme un inhibiteur de
l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA) et, par conséquent, avoir un effet vasodilatateur, ce qui pourrait
s’avérer utiles en cas d’hypertension artérielle, d’insuffisance cardiaque ou de diabète de type 2.
22
SCHIZANDRA (Schizandra sinensis) ou « wu
wei zi (chinois) [ Schizandraceae – baies ] est
un stimulant puissant et à large spectre,
soutenant un grand nombre de fonctions
métaboliques, dont le foie et plus encore les
reins et les surrénales, qui sont généralement
«vidés» dans le cadre d'un Burn-out.
SCHIZANDRE est une plante grimpante aromatique aux grappes de baies rouges récoltées en
automne. Appelées « graines aux 5 saveurs », les baies étaient utilisées pour conserver l’apparence de
la jeunesse.
Elle est l’une des plantes les plus utilisées en Chine pour faciliter la résistance au stress, stimuler le
système nerveux et l’activité sexuelle. Elle contient des lignanes (shizandrine, désosyschizandrine,
gomisime), triterpènes, vitamines.
Elle stimule le système nerveux (effet antidépresseur) et la mémoire, possède une activité
hépatoprotectrice (lignanes) et anti-oxydantes (stimule l’activité de la superoxyde dismutase),
stimulante de la fonction sexuelle (femme et homme), c’est un adaptogène qui facilite la résistance au
stress de façon comparable à celle du ginseng.
ASHWAGANDHA ou “Ginseng indien” (Withania
somnifera - Inde) [ Solanaceae – racine ]
Grand adaptogène issu des plantes ayurvédiques.
Elle est utilisée depuis plus de 2000 ans dans la
médecine ayurvédique, son nom sanskrit se traduirait par
« la force du cheval » ou « odeur de cheval » et évoque
la puissance. Elle possède des effets qui peuvent agir à
la fois comme tonique et comme sédatif. Son effet
antistress est particulièrement apprécié (présence de
acétylstérylglucosides)
ASHWAGANDHA est sans doute l’une des plus puissantes plantes adaptogènes.
Elle contient des lactones à structure stéroïdienne ( whithanolides : withaférine) , des alcaloïdes
(withasomnines, cuscohygrine), solasodine, huile grasse et huiles essentielles, du fer.
Elle contribue à améliorer la réaction de l'organisme au stress et faciliter l'apprentissage et la
mémoire.
Les whithanolides diminueraient l’hypertrophie surrénale due au stress (contrairement à la plupart de
ses concurrentes)
Elle possède la réputation d'être un excellent aphrodisiaque, elle favorise la résistance de l'organisme
face aux agressions et elle stimule le système immunitaire.
Utilisé pour restaurer et de rajeunir le système immunitaire après une maladie avec l'amélioration de la
puissance sexuelle. Elle est un promoteur de la longévité. Elle est très neuroprotecteur avec la
possibilité de réduire les signes du vieillissement sur votre cerveau.
Propriétés majeures : (elle est plutôt indiquée dans la phase 2 du stress – la résistance)
Stimulant des défenses immunitaires, antistress, revitalisant et tonique général, s'oppose aux fatigues,
états convalescents, stimulant de la glande thyroïde (favorise la production de la T4), Sédative très
appréciée pour lutter contre l'insomnie, l'anxiété, le stress. Hypotensive.
Action anti-inflammatoire sur les douleurs ostéo-articulaires, antirhumatismale ... et beaucoup plus...
23
REISHI, japonais ou ling zhi des chinois. (Ganodermataceae)
[champignon entier] est un immunostimulant et contient de
nombreuses substances actives dans le domaine de l’adaptation
(polysaccharides, triterpènes, lanostanes, mol. Stéroïdiennes,
ergostérol, acides aminés, acides gras, adénosine, nucléosides).
Il est considéré comme une panacée dans la tradition extrêmeorientale. Il se rapproche de maitaké (Grifola frondosa) et de shiitaké (Lentinus edodes), 2 champignons également adaptogènes et
immunostimulantes par leurs polysaccharides.
En Médecine traditionnelle chinoise et japonaise - Combat la fatigue et fortifie l’organisme en général,
stimule le système immunitaire, enraye la protéinurie, traite l’asthme et les troubles des voies
respiratoires, prévient et traite le cancer et les troubles hépatiques, traite l’insomnie, l’hypertension, et
protége le système cardiovasculaire.
* Anti Fatigue et fortifiant : améliore la résistance de l’organisme aux différentes manifestations du
stress, qu’il soit physique, intellectuel ou psychologique. Les extraits de ce champignon redonnent
énergie et dynamisme à des sujets atteints de fatigue chronique, des sujets neurasthéniques.
* Stimulant immunitaire
* Bonne santé cardiovasculaire : protection du système cardiovasculaire.
Il diminue un certain nombre de symptômes (Palpitations, Douleurs, essoufflement…).
Il réduit le taux de cholestérol et, à l’image du Maïtaké, abaisse la pression artérielle, y compris
chez des personnes hypertendues.
* Redoutable anti Cancer
La médecine Traditionnelle chinoise étonnait en proposant le Reishi comme solution contre le
cancer. Or les chercheurs occidentaux se sont rendus compte de l’efficacité redoutable de ce simple
champignon sur certains types de cancers.
Les tests en laboratoire prouvent qu’il parvient non seulement à inhiber la croissance des tumeurs
mais aussi leur propagation dans l’organisme.
Au niveau clinique, les premiers essais ont établi que le remède aux extraits de Reishi peut :
Améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de cancers même à des stades avancés.
Renforcer leur système immunitaire affaibli par les chimiothérapies
Pour renforcer l’immunité efficacement pensez aussi à la Vitamine C
* Anti Arthrite et douleurs articulaires
* Anti Asthme et troubles respiratoires
* La Médecine traditionnelle chinoise prête à cet étonnant champignon bien d’autres vertus, notamment
celle d’endormir les insomnies.
Précautions d’usages
L’usage du Reishi nécessite quelques précautions :
- En cas d’hypotension : contre indiqué car peut diminuer la pression artérielle
- Après opération chirurgicale ou accouchement : déconseillé à cause de son possible effet
anticoagulant
Quelques effets indésirable : Sécheresse de la bouche, de la gorge, des voies nasales, troubles
gastriques…
Posologie :
Pour les champignons Reishi, Maitaké et Shii-také, la posologie est d’environ 1,5 à 3 g de poudre de
champignons / jour (on trouve parfois les 3 associés)
24
RHAPONTICUM CARTHAMOIDES, également connu sous les
noms de leuzea ou de racine de maral, est une plante
originaire de la région du lac Baïkal que l'on retrouve dans tout
l'est de la Sibérie. Les Sibériens la consommaient
traditionnellement comme stimulant, sous forme de tisane
mélangée à de la Rhodiola rosea et dans des cas de fatigue ou
de faiblesse générale après une maladie ou encore comme
remède fortifiant à la fin du long hiver sibérien.
L'extrait de RHAPONTICUM CARTHAMOIDES a des effets adaptogènes prononcés.
Il augmente la capacité dynamique de travail, améliore la réponse au stress et l'adaptation physique et
mentale aux défis et renforce la capacité physique et intellectuelle à travailler dans des conditions
stressantes.
Lorsque l'on donne de l'extrait de Rhaponticum à des animaux soumis expérimentalement à des
stress physiques, chimiques ou biologiques extrêmes utilisés pour évaluer les plantes adaptogènes,
leur résistance est augmentée.
L'extrait normalise la santé des surrénales (le poids) et d'autres glandes endocriniennes pendant et
après une période prolongée de stress.
Son administration améliore l'adaptation à une température froide d'hommes travaillant sous un climat
nordique. (Galambosi B. et al.,Introduction of Leuzea carthamoides DC. As adaptative medical plant in the nordic climat, Drogenreport Jg., 1997,
10(16) : 5-9. )
25
LISTE DE PLANTES A PRENDRE EN COMPLEMENT DES PLANTES ADAPTOGENES.
plantes aux vertus calmantes qui sont généralement proposées aux personnes
victimes des effets d’un stress. ( A noter que nous reviendrons tout à l’heure sur les plantes
améliorant le sommeil – voir la partie Les plantes et les troubles du sommeil ) :
Les plantes proposées dans cette partie contiennent des substances sédatives, remarquées par l’homme
depuis des siècles, et qui sont utilisées aujourd’hui encore en médecine allopathique. Elles aident à faire
disparaître la nervosité, et donc à retrouver la sérénité tout en trouvant un sommeil harmonieux.
Car stress et insomnies sont souvent liés : en cas de stress, l’endormissement est perturbé, ce qui génère
une fatigue supplémentaire pour l’organisme qui a davantage de difficultés à faire face aux tensions.
Soigner le stress et lutter contre l’insomnie sont donc bien souvent deux démarches indissociables.
COTE PLANTES
Ces produits se présentent sous forme d’extraits liquides, d’ampoules buvables, de gélules ou de comprimés.
Le romarin, Rosmarinus officinalis, indiqué pour les personnes surmenées et fatiguées. Il est apprécié
pour ses propriétés stimulantes et légèrement antidépressives. Aide à récupérer après un stress prolongé.
La valériane, Valeriana officinalis, est sans doute la plus connue. Elle est puissamment relaxante et
apaisante, et elle permet de retrouver un sommeil réparateur.
La passiflore, Passiflora incarnata, fait souvent partie des complexes apaisants. Elle permet de lutter
contre la nervosité et les insomnies.
L’aubépine, Crataegus monogyna ou C. laevigata, favorise l’endormissement. Elle s’utilise rarement seule,
et on la rencontre dans de nombreuses formules phytothérapiques.
La mélisse, Melissa officinalis, est sédative et digestive. Elle permet de retrouver un sommeil serein, tout
en facilitant les digestions difficiles.
Le houblon, Humulus lupulus, bien connu en tant qu’ingrédient de la bière, l’est moins pour ses vertus
calmantes. Il favorise pourtant le sommeil et la digestion.
Le pavot de Californie, Eschscholzia californica, est une plante médicinale anxiolytique et sédative. Elle
permet aussi de lutter contre les insomnies.
COTE AROMATHERAPIE
Il existe des huiles essentielles puissamment apaisantes et relaxantes. (Anxiété, nervosité, endormissement
difficile)
En cas de nervosité et d’anxiété:
– HE de camomille romaine (Chamaemelum nobile), un antistress majeur, à appliquer pure (quelques
gouttes) sur le plexus solaire, la voûte plantaire et la face interne des poignets;
– HE de laurier noble (Laurus nobilis): par voie orale, quelques gouttes sur une cuillerée de miel;
– HE d’oranger amer aussi appelé petit grain bigarade (Citrus aurantium spp aurantium var. amara
folia), à respirer, notamment chez l’enfant, ou à appliquer pure sur la peau;
– HE de marjolaine à coquille (Origanum majorana), en application cutanée, pure, ou à respirer;
– HE de lavande fine (Lavandula angustifolia), en application cutanée, diluée dans une huile végétale,
ou en diffusion, ou encore en bain aromatique, 10 gouttes dans un peu de base moussante (lisez notre
billet sur cette huile essentielle);
– HE de basilic (Ocimum basilicum var. basilicum): voie orale, quelques gouttes dans une cuillerée de
miel ou d’huile d’olive;
– HE de mandarine (Citrus reticulata), en diffusion;
– HE de géranium rosat (Pelargonium asperum), en diffusion;
– HE de bois de rose (Aniba rosaeodora), 3 gouttes pures sur le plexus solaire et la face interne des
poignets.
Pour favoriser un sommeil réparateur:
– HE d’oranger amer (Citrus aurantium spp aurantium var. amara folia), à respirer (enfant), ou à
appliquer pure sur la peau;
– HE d’orange douce (Citrus sinensis) en bain aromatique, en diffusion ou par voie orale à raison de 3
gouttes sur une cuillère à café de miel;
– HE de mandarine, (Citrus reticulata), en diffusion;
– HE de marjolaine à coquilles (Origanum majorana), par voie orale, quelques gouttes dans une
cuillerée de miel ou d’huile d’olive, ou encore en application cutanée, pure, ou à respirer.
Il est possible d’utiliser plusieurs de ces huiles essentielles, en mélange pour une action synergique, sans
toutefois dépasser 4 à 5 huiles essentielles différentes de façon simultanée.
26
QUELQUES RECETTES EN CAS DE STRESS, D’ANXIETE, TENSION NERVEUSE
En période de tension, il
faut bien s’alimenter,
faires de l’exercice
physique régulier et
s’accorder du repos.
On peut prendre : Mélisse (Melissa
offinalis) – Cynorrhodon [grosse
fatigue] (Rosa caninaa) - Angélique
(Angelica archangelica)
Remède : Préparer une infusion
avec l'une de ces plantes
Boire jusqu'à 4 tasses par jour.
Plante : Millepertuis (Hypericum
perforatum).
Consommer
en
Remède :
comprimés ou boire 4 tasses
d'infusion par jour
REMARQUE L'efficacité de ce
traitement n'apparaît qu'au bout de
2 ou 3 semaines.
TROUBLES DIGESTIFS LIÉS AU
STRESS
Plante :Mélisse (Melissa officinalis).
Remède : Boire 5 tasses par jour
d'une infusion préparée avec une
poignée de feuilles fraîches et 150
ml d'eau, ou avec la plante séchée
Ou bien ajouter la dose quotidienne
à l'eau du bain
REMARQUE Ce remède calme
également les palpitations et facilite
le sommeil.
CRISES D'ANGOISSE ET
MIGRAINES
Plante :
Angélique
(Angelica
archangelica).
Remède : Boire 5 tasses d'infusion
par jour.
ANXIÉTÉ ET SURMENAGE
Plante :
Valériane
(Valeriana
officinalis).
Remède : Prendre 10 gouttes de
teinture avec de l'eau, toutes les
heures, pendant 2 semaines.
FATIGUE NERVEUSE, RAIDEUR
MUSCULAIRE ET MIGRAINES
Passiflore
(Passiflora
Plante :
incarnata).
Remède : Faire infuser 1 c. à c. des
parties aériennes par tasse 3 fois
par jour.
PÉRIODE DE STRESS
PASSAGÈRE
Plantes : Ginseng (Panax ginseng)
Eleutherocoque (Eleuthherococcus
senticosus).
Remède : Prendre le ginseng en
comprimés ou bien mâcher 0,5 à 1
g de racine par jour.
Ou encore prendre 2 ou 3 gélules
d’Eleutherocoque 3 fois par jour.
ATTENTION Ne pas utiliser pendant plus
de 6 semaines d'affilée
Interdit aux enfants de moins de 12 ans
Déconseille pendant la grossesse
PÉRIODE DE STRESS
PROLONGÉE
Romarin
(Rosmarinus
Plante :
officinalis).
Remède : Faire une infusion d'1 c.
à c. de feuilles pour 3 tasses, à
boire chaque jour.
Ou bien, ajouter 50 g de feuilles
infusées dans 500 ml d'eau, à l'eau
du bain.
SPASMOPHILIE – ANGOISSES
AVEC OPPRESSION, SPASMES,
TREMBLEMENTS – Alternance
EXCITATION et EPUISEMENT
HE Lavande Officinale (1g)
HE Oranger Petit-Grain (1g)
HE Basilic (1g)
HE Marjolaine (1g)
……. Alcool à 90° qsp 30 ml
Remède : Prendre 10 gouttes 3 fois
par jour, dans un grand verre d’eau
tiède avant les repas. A associer à
des préparations sédatives.
ET SI ON PARLAIT UN PEU
HOMEOPATHIE
Prendre à raison de 3 granules
toutes les ½ heures, jusqu’au retour
au calme :
Agitation – Anxiété et Panique –
Poussée hypertension artérielle
Aconitum Napellus 9CH
Fuite – Tremblements – Diarrhée
– Sensation d’inhibition Confusion
Gelsenium sempervirens 9CH
Blocage respiratoire – souffle
coupé - Palpitations
Ignatia Amara 9CH
Epuisement soudain,
impossibilité de comprendre
Phosphoricum Acidum 9CH
ET SI ON PARLAIT UN PEU
NATUROPATHIE
Approche alimentaire :
Poisson cru et gras : Oméga 3
Vitamines B
[B5,B6,B8]Jaune d’œuf, pomme de
terre, céréales semi-compètes,
germes de blé, crucifères, fruits
[B12] produits et sous produits
animaux
Magnésium : oléagineux - dattes
légumes verts – céréales –
bananes – châtaignes
Vitamines et Minéraux : algues
marines et graines germées
Diminuer fortement les excitants
(café, thé, coca, chocolat, …) et les
aliments acides
Compléments alimentaires :
Plasma marin hypertonique (1
ampoule au petit déjeuner) OU
Hydroxydase (1 à 2 bouteilles/jour en
dehors des repas)
Pollen de châtaigner (1 à 2cuil. A
soupe au petit déjeuner)
Jus de pousses de blé ou
d’orge (1 verre au petit-déjeuner)
Escholtzia, Verveine, Basilic,
Estragon (en tisane 75cl à 1lit / jour –
Ou 2 gélulus par repas – Ou en
aromate alimentaire)
HE Mandarine, Orange douce,
Verveine, Marjolaine à coquille et
Lavande vraie (en utiliser au moins 2
Crise de Spasmophilie :
Cocculus Indicus 9CH
en synergie en mélange dans un
diffuseur, à faire fonctionner jusqu’à 15
mn toutes les 2 heures)
Insomnie :
Coffea Cruda 9CH
Complexe antioxydants à base
de Sélénium et de Vitamines A et E
Douleurs dans le ventre :
Colocynthis 9CH
(en cure 1 mois sur 2 en alternant les
marques)
27
LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LES
TROUBLES DU SOMMEIL
Une des premiers effets visible et ressentie du syndrome de l’épuisement au travail (Burn-out) est le
trouble du sommeil. D’ailleurs 1/3 des Français se plaignent de troubles du sommeil et de leurs
conséquences au quotidien : troubles de l'attention, concentration, caractère, mémoire...
LES INSOMNIES
(regroupent toutes les plaintes concernant la durée et/ou la qualité du sommeil)
On distingue 3 types d'insomnies :
• Les insomnies liées à l'endormissement, souvent le fait des individus anxieux ou surmenés
• Les insomnies du milieu de nuit, se caractérisent par des réveils nocturnes et des difficultés à se
rendormir. Deux situations possibles :
1) soit une interruption prolongée du sommeil
2) soit une présence de phases de sommeil survenant par intermittence
• Les insomnies de fin de nuit, correspondent à un réveil prématuré (et peuvent être le signe d'une
dépression)
L’insomnie atteignant la phase d’endormissement est la forme la plus fréquente. Ou une autre
éventualité : endormissement rapide, mais réveil presque instantané.
L'insomnie est souvent liée à une cause facilement identifiable, comme une réaction à un stress (deuil,
souci professionnel, nuit dans un environnement étranger, décalage horaire...)
L’insomnie occasionnelle peut évoluer vers une « insomnie chronique » lorsqu'elle dure depuis plus de
3 mois.
ARCHITECTURE DU SOMMEIL
APPORTS DE LA PHYTOTHÉRAPIE DANS LES INSOMNIES
Les médicaments classiques de l'insomnie ne sont pas anodins. S'ils aident à retrouver le sommeil, ils
s'accompagnent aussi souvent d'effets indésirables, dont le plus connu et peut-être le plus
problématique est le phénomène d'accoutumance, et le moins connu, une perturbation de
l'architecture du sommeil.
Parmi les plantes médicinales prescrites en phytothérapie en cas de troubles du sommeil, la
VALERIANE et l'ESCHSCHOLTZIA sont deux plantes sédatives, anxiolytiques et hypnotiques qui
agissent en synergie pour redonner un sommeil physiologique.
La Valériane agit sur la qualité du sommeil (son architecture) tandis que l'Eschscholtzia agit sur sa
durée, d'où l'intérêt d'une préparation magistrale associant ces deux plantes.
28
EFFETS SUR L'ARCHITECTURE DU SOMMEIL (ou QUALITE DU SOMMEIL)
VALERIANE (Valeriana officinalis L.) est indiquée en cas :
* d'insomnies
* de stress chronique, anxiete, angoisse
L'une de ses spécificités, prouvée scientifiquement par des études cliniques, consiste en
une amélioration de la qualité du sommeil :
• Effet hypnotique
Une étude clinique, réalisée sur 20 patients souffrant d'insomnies, à qui on a
administré de la Valériane 1 heure avant de se coucher, montre une amélioration du
sommeil paradoxal (sommeil profond), une diminution du sommeil léger et des éveils
nocturnes.
• Effet tranquillisant
Une seconde étude clinique réalisée sur 36 patients présentant un désordre
d'anxiété généralisé, prouve que la Valériane diminue de manière significative
l'anxiété, contribuant ainsi à faciliter l'endormissement.
La Valériane agit donc sur l'architecture du sommeil, tout en améliorant sa qualité.
En effet, un sommeil réparateur se traduit notamment par une baisse de la somnolence dans
la journée.
Attention : L'efficacité clinique de la Valériane dans l'amélioration de la qualité du sommeil, la réduction des
troubles de l'endormissement et une meilleure réactivité face à des situations de stress, apparaît étroitement
liée à la qualité des extraits utilisés. La diversité en termes de polarité et de stabilité des constituants actifs de
la racine de Valériane plaide en faveur d'extraits préparés dans des conditions parfaitement maîtrisées et qui
garantissent l'intégralité de la drogue végétale.
A. IMPACT SUR LE TEMPS DE SOMMEIL
ESCHSCHOLTZIA (Eschscholtzia californica) est indiquée en cas :
* d'insomnies d’endormissement
* d’éveil nocturne
* d’insomnie du petit matin
* de sommeil non réparateur
* de cauchemars (aussi chez l’enfant)
Différentes études scientifiques prouvent que l’Eschscholtzia contribue à allonger la duré du
sommeil (Apparition plus rapide du sommeil et augmentation de la durée) :
Cette étude in vivo montre une augmentation de +81%de la durée du sommeil
Nous allons parler plus longuement des vertus hypnotiques de ces 2 plantes.
Puis nous évoquerons d’autres plantes qui aident à palier aux troubles du sommeil.
29
La VALERIANE
Valeriana officinalis
Noms communs : guérit-tout, herbe aux chats, herbe à la femme meurtrie, herbe à la menstrue et,
plus récemment, valium végétal. Son nom vient du latin « valere », « se bien porter ».
Nom botanique : Valeriana officinalis
Famille : valérianacées.
Parties utilisées : parties souterraines - racine et rhizome
Habitat et origine : originaire d'Europe et d'Asie du Nord, elle s'est rapidement naturalisée un peu
partout, y compris en Amérique du Nord. Elle aime les sols humides et riches en minéraux. Plante
commune des lieux humides atteignant parfois deux mètres de hauteur, aux inflorescences de fleurs
blanches ou rosés en ombelles.
COMPOSITION
La composition de la racine est bien connue, faite de sesquiterpènes (acide valérénique)) cétones
(valéranone), alcools (valérianol), aldéhydes (valérénal), iridoïdes (valépotriates dont valtrate et ses
dérivés), divers flavonoïdes, une huile essentielle.
INDICATIONS : Traiter les troubles du sommeil, l'anxiété et l'agitation nerveuse.
L’efficacité clinique indubitable de la valériane pose des questions aux pharmacognostes qui n'ont pas
identifié avec certitude les molécules responsables de l’activité.
On sait que les valépotriates sont anxiolytiques par liaison aux récepteurs aux benzodiazépines et
antidépresseurs, mais sont instables et dégradés par le suc gastrique (la plupart des formes
galéniques en sont dépourvues). En revanche, leurs produits de dégradation (baldrinals] sont actifs.
L’acide valérénique est un ligand pour les récepteurs au GABA et inhiberait la GABA-transaminase (effet
GABAergique en stimulant la libération de ce neuromédiateur inhibiteur), les extraits contiennent
d'ailleurs une petite quantité de GABA (acidegamma-aminobutyrique). Des flavonoïdes tels que
l’apigénine et la linarine se lient aux récepteurs centraux.
Les faibles doses (100 mg d'extrait sec) sont anxiolytiques et plutôt antidépressives, les doses de l'ordre
de 400 mg d'extrait sec ont un effet somnifère et sédatif.
Globalement, la valériane est donc un sédatif myorelaxant et dépresseur du système nerveux central,
avec effet hypnotique en dosages importants en prise vespérale, et un petit effet antidépresseur en
dosages moyens (bien qu'elle soit classée en général dans les plantes somnifères).
La pathogénésie homéopathique précise le type sensible, avec phénomènes nerveux et hystériformes,
hypocondrie, hypersensibilité morale pour la moindre cause, agitation nerveuse désordonnée, spasmes
divers, hypersensibilité affective, endormissement très tardif.
L'indication fournie par les Cahiers de l'Agence (1998) est comme toujours très limitée et non
discriminante pour un usage raisonné: «états neurotoniques de l'adulte et de l'enfant, notamment en
cas de troubles du sommeil».
Nous l'utilisons :
- dans les insomnies d'endormissement, surtout dans les suites de stress prolongé
(hyperfonctionnement alpha-sympathique) avec touche dépressive, dans l'hypocondrie
avec hyperémotivité, c'est «la plante des suites d'affects prolongés, des ruminations avec
obsessions, de la conversion psychosomatique». Un «appareil psycho-émotionnel
débordé».
- mais aussi, (et c’est d’ailleurs l'une de ses spécificités, prouvée scientifiquement par des études
cliniques) en recherche d’amélioration de la qualité du sommeil. La Valériane, en effet, agit
sur l'architecture du sommeil, tout en améliorant sa qualité. Ce qui se traduit par un
sommeil réparateur et par une baisse de la somnolence dans la journée.
30
La mélisse, l'aubépine en sont synergiques, le millepertuis aussi. L'association avec la passiflore est
moins pertinente. Autant la passiflore est la plante de la réaction immédiate et primaire, autant la
valériane correspond à une réaction retardée et secondaire. Les retours de nos patients sont très
évocateurs à ce sujet.
Les formes galéniques sont également multiples, mais l'usage constate une grande sensibilité à la
typologie, de faibles dosages de TM par exemple étant parfois très actifs. Les formes galéniques sont
multiples.
PRECAUTIONS
Attention : Éviter de conduire un véhicule ou de manipuler des outils dangereux dans les heures qui
suivent la prise de valériane, en raison de son effet sédatif.
CONTRE-INDICATIONS
L’innocuité de la valériane n’est pas établie hors de tout doute chez les enfants, les femmes enceintes
et celles qui allaitent. A éviter chez l'enfant et la femme enceinte (sauf en dilutions homéopathiques).
EFFETS INDESIRABLES
Presque inexistants aux doses recommandées, les quelques effets indésirables liés à la prise de
valériane se limitent généralement à des malaises gastro-intestinaux légers et passagers.
Prise à hautes doses, la valériane peut causer de la somnolence. Un surdosage en valériane peut
entraîner asthénie, hypotension, sensation de tête lourde, des douleurs abdominales.
INTERACTIONS
Avec des plantes ou des suppléments
Les effets de la valériane pourraient s'additionner à ceux d'autres plantes sédatives telles que le
houblon, la camomille, la mélisse, la passiflore, etc.
Avec des médicaments
Les effets de la valériane pourraient s'additionner à ceux des benzodiazépines, des barbituriques et
de tous les hypnotiques, sédatifs et calmants.
Des données cliniques sur des sujets en bonne santé indiquent que la valériane a peu d’effet sur
les enzymes qui interviennent dans le métabolisme des médicaments, ce qui implique une absence
d’interaction.
POSOLOGIE
Par voie interne
Troubles du sommeil
Racine séchée : infuser de 2 g à 3 g, pendant 5 à 10 min, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre
de 30 à 60 minutes avant de se coucher.
Teinture (1:5) : prendre de 4 ml à 6 ml, 30 à 60 minutes avant de se coucher.
Extrait normalisé (0,8 % d'acide valérinique ou valérique, 1-1,5 % de valtrates) : prendre de 400
mg à 600 mg, 30 à 60 minutes avant de se coucher.
Agitation nerveuse, anxiété
Racine séchée : infuser de 2 g à 3 g, pendant 5 à 10 min, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre
jusqu’à 5 fois par jour.
Teinture (1:5) : prendre de 1 ml à 3 ml, jusqu’à 5 fois par jour.
Extrait normalisé (0,8 % d'acide valérinique ou valérique, 1-1,5 % de valtrates) : prendre de 250
mg à 400 mg, 3 fois par jour.
Par voie externe
Bain calmant : Infuser 100 g de racines séchées dans 2 litres d'eau bouillante et ajouter à l'eau
bien chaude de la baignoire.
Notes :
1) Certaines sources mentionnent qu'il faut parfois prendre la plante pendant 2 à 4 semaines
avant d'en ressentir pleinement les bienfaits, notamment en cas d'insomnie chronique.
2) Contrairement à ce qui se produit souvent avec les somnifères de synthèse, la prise de
valériane au coucher et aux doses recommandées ne procure habituellement pas de
sensation de « lendemain de veille » au lever.
31
L’ESCHSCHOLTZIA
ou PAVOT DE CALIFORNIE
ESCHSCHOLTZIA CALIFORNICA
L'ESCHSCHOLTZIA, ou pavot de Californie, Eschscholtzia californica Cham. Papaveraceae (plante
entière) est une plante d'origine américaine cultivée dans les jardins, aux fleurs de couleur vive, jaune
ou orangée.
Son nom, à bien orthographier, lui a été donné en hommage au botaniste russe Eschscholtz qui l'a
décrite au cours d'une expédition dans l'Ouest californien au XIXe siècle. La plante est douée de
propriétés hypnotiques, spasmolytiques et sédatives, liées à une action sur les récepteurs aux
benzodiazépines. La phase d'endormissement est nettement diminuée avec prolongation de la durée
de sommeil, mais il faudra plusieurs semaines de traitement pour le rééduquer.
C'est, pour schématiser, notre petit somnifère, «la plante de l'insomnie d'endormissement», surtout
lorsqu'elle est liée à l'anxiété et à une difficulté à décrocher le soir.
C'est le chef de file des plantes hypnotiques, elle contient comme toutes les Papaveracées de nombreux
alcaloïdes (pavines: eschscholtzine, californidine., et protopine), des flavones^ phytostérols, caroténoïdes.
Les Amérindiens utilisaient le latex comme analgésique dans les maux de dents et les coliques.
COMPOSITION :
Comme toutes les plantes appartenant à la famille des Papavéracées, l’eschscholtzia contient
beaucoup d’alcaloïdes (La plante entière en contient, mais les racines en renferment 2 à 3% et les
parties aériennes, un peu moins, environ 0.5%) :
Pavines (eschscholtzine, californidine, norargémonine, bisnorargémonine), protopine, cryptopine,
aporphines (glaucine, escholine), benzophénanthridines (sanguinarine, fumarine, chélérythrine,
chélidonine), …
Autres composants : Hétérosides cyanogénétiques (linamarine) – Flavonoïdes et Caroténoïdes (qui
donnent leur couleur aux pétales)
PROPRIÉTÉS ET EFFETS DE L'ESCHSCHOLTZIA :
L’eschscholtzia possède des vertus : Sédatives – Hypnotiques – Anxiolytiques – Antispasmodiques Relaxantes et Analgésiques
C’est LE « somnifère » naturel prescrit par les psychothérapeutes
De part sa composition et donc ses propriétés, l’eschscholtzia est utilisée pour :
- Traiter les divers troubles du sommeil chez l’enfant et chez l’adulte : difficulté d’endormissement,
réveils nocturnes multiples, insomnie du petit matin, sommeil non réparateur, cauchemars
(notamment chez l’enfant), insomnie en période de ménopause…
- Traiter les troubles psychiques et physiques des enfants.
- Combattre le stress, l’anxiété, la nervosité et l’agitation à l’origine de troubles du sommeil.
- Traiter l’incontinence nocturne, notamment chez l’enfant.
- Lutter contre les crampes et les spasmes musculaires accompagnant les troubles du sommeil.
POSOLOGIE
En ce qui concerne l’eschscholtzia, l’idéal est d’employer des gélules d’extrait sec standardisé, de
préférence en soirée.
Il est à signaler que l’action anxiolytique se retrouve dans la poudre totale de plante ou dans l’extrait
sec, et non dans la tisane, les alcaloïdes n’étant pas solubles dans l’eau.
Il est toutefois préférable d’employer des gélules d’extrait sec standardisé d’une partie de plante, afin
de ne rien perdre des effets bénéfiques de la plante.
32
- Gélules d’extrait sec de parties aériennes d’eschscholtzia californica titrées à 1% en alcaloïdes : 200
à 400mg le soir au coucher.
- Gélules de poudre totale cryobroyée d’eschscholtzia californica dosées à 100mg : 2 gélules le soir
au moment du repas et 2 gélules au coucher. La posologie sera réduite de moitié pour un enfant.
- Infusion : Laisser infuser 1c à c de partie aérienne fleurie d’eschscholtzia californica dans 1 tasse
d’eau bouillante pendant 10 à 15mns…Boire 1 à 4 tasses par jour.
- Teinture mère de parties aériennes d’eschscholtzia californica : 100 à 150 gouttes le soir, 1 à 2h
avant le coucher.
- Extrait fluide de parties aériennes d’eschscholtzia californica : 15 à 30 gouttes 1 à 3 fois par jour.
Ma recette favorite : sirop permettant une induction du sommeil et un effet plus prolongé sur la
durée du sommeil :
HE oranger petit grain Citrus aurantium var. amara (feuilles) : 1 g
HE mandarinier Citrus reticulata (expression mécanique du zeste) : 0,5 g
Extrait fluide d'eschscholtzia (Eschschoitzia californica) : 50 ml
Tilia tomentosa bourgeons Mac. glyc. 1 DH 60 ml
... Sirop simple qsp 250 ml.
1cuil. à café le soir avant le coucher avec un verre d'eau ou mieux, dans une tisane.
Attention reservé aux adultes : le degré alcoolique de cette préparation est d'environ 15°, chaque cuillerée à café
Apporte environ 30 mg du mélange d'HE (une goutte et demi).
Quelques associations pour plus d'effets ?
Composez vous-même l’association de plantes la plus appropriée à votre cas …
- Difficulté d’endormissement : Eschscholtzia + Aubépine
- Sommeil non réparateur : Eschscholtzia + Passiflore
- Eveils nocturnes avec anxiété et troubles digestifs : Eschscholtzia + Mélisse
- Eveils nocturnes avec anxiété et fringale nocturne : Eschscholtzia + Passiflore
- Insomnie de la personne âgée : Eschscholtzia + Ginkgo biloba
- Insomnie du petit matin: Eschscholtzia + Valériane
- Insomnie en période de ménopause : Eschscholtzia + Houblon + Valériane
- Insomnie occasionnelle (examen, voyage, travail) : Eschscholtzia + Aubépine
- Cauchemars chez l’enfant : Eschscholtzia + Passiflore
- Psoriasis : Eschscholtzia + Huile de saumon
- Enurésie : Eschscholtzia + Eleuthérocoque + Avoine
PRECAUTIONS D’EMPOI, EFFETS et CONTRE-INDICATIONS
Bien qu’appartenant à la famille des pavots, L’eschscholtzia n’est pas un narcotique, contrairement au
papaver somniferum, ou Pavot somnifère dont le latex desséché est appelé Opium.
Il s’agit d’une plante très bien tolérée : elle ne provoque ni phénomène d’accoutumance, ni toxicité, ni
effets indésirables, tout en garantissant un réveil facile. Elle normalise donc les fonctions
psychologiques du patient sans troubler son comportement.
L’eschscholtzia est donc une plante très bien tolérée. Toutefois, elle est à éviter chez certaines
personnes : à éviter chez la femme enceinte et allaitante, et chez le jeune enfant, en raison de la
présence de certains alcaloïdes.
Petite remarque en ce qui concerne les effets secondaires : on a quelquefois pu noter une torpeur suite
à la prise de cette plante.
Si l’on est sensible à l’effet des plantes, il est donc conseillé de prendre l’eschscholtzia de préférence le
soir, d’éviter la prise d’alcool pendant le traitement (ce dernier majorant l’effet sédatif) et de ne pas
associer la plante à d’autres tranquillisants.
Il est également recommandé de s’assurer que la prise de plante n’entraine pas cet engourdissement
avant de conduire un véhicule ou d’utiliser des machines.
33
AUTRES PLANTES et AUTRES RECETTES en cas de TROUBLES DU SOMMEIL
Le
COQUELICOT
Papaver
rhoeas
L.
Papaveraceae (pétales) est une plante annuelle
qui fut caractéristique des champs de céréales
avant l'emploi inconsidéré des herbicides, parfois
massivement présente au bord des routes
nouvellement construites.
C'est une cousine du pavot somnifère, dont la
composition montre très peu d’alcaloïdes
(rhoeadine, isorhoeadine), des anthocyanosides,
des mucilages.
On ne connaît pas très bien le mode d'action,
mais c'est un sédatif du système nerveux,
apaisant dans les troubles du sommeil chez les
enfants excités ou énurétiques. C'est « le
somnifère des enfants », en association avec le
gemmothérapique Tilia tomentosa.
Tisane et sirop sédatifs pour les enfants (audelà de 6 ans) :
HE oranger Néroli Citrus aurantium var. amara
(fleurs) : 0,25 g (12 gouttes) ;
Extr. fluide de Passiflore Passiflora incarnata : 2ml
Tilia tomentosa Bourgeons Mac. glyc. 1DH:20ml
... Sirop simple officinal qsp 250 ml.
Une cuillerée à café chaque soir à prendre dans
une tasse de tisane de pétales de coquelicot
Papaver rhoeas.
Reprendre dans la nuit si nécessaire.
Remarque : dans cette formule destinée aux
enfants, une cuillerée à café de 5 ml environ
contiendra 0,04 ml d'extrait de passiflore (soit
environ 40 mg), 0,4 ml de macérât glycérine et 5
mg d'HE de néroli (un quart de goutte) et elle est
sécurisante. Ne pas dépasser trois semaines de
traitement néanmoins. Ne pas utiliser la TM de
Papaver rhoeas, préparée avec la plante entière.
Le HOUBLON Humulus lupulus L. Cannabaceae
(inflorescence femelle, appelée « cône ») est une
grande plante vivace presque lianoïde dont les
fleurs femelles, groupées en grappes jauneverdâtres formées d'écaillés, sécrètent une
oléorésine (le lupulin).
Le cône d'inflorescence contient des flavonoïdes
variés (rutoside, quercitroside, astragaloside,
chalcone et flavanone isoprénylées : xanthohumol
et isoxanthohumol, hopéine), un peu d'HE (bêtamyrcène, humulène, caryophyllène), des dérivés
prénylés de phloroglucinol (lupulone, humulone).
Le houblon possède une activité sédative bien
documentée par des études cliniques et une
activité oestrogénique (la hopéine) souvent
évidente cliniquement.
Il est utilisé dans les troubles ménopausiques
avec instabilité, hyperexcitabilité, états de stress
et insomnies.
L'indication de l'AMM est trop peu discriminante :
traitement
symptomatique
des
états
neurotoniques des adultes et des enfants,
notamment en cas de troubles mineurs du
sommeil. Nous l'utilisons plus volontiers dans les
insomnies liées aux troubles ménopausiques ou
aux insuffisances hormonales, c'est «la plante de
l'insomnie associée aux troubles climatériques par
insuffisance ovarienne ».
Dans une insomnie liée à des bouffées de
chaleur empêchant l'endormissement :
EPS de houblon (Humulus lupulus] : 5 ml (soit
une cuillerée à café) à prendre dans un verre
d'eau ou une tisane, avant le coucher.
1 flacon de 150 ml.
Le LOTIER CORNICULE Lotus corniculatus L.
Fabaceae (fleur) est une petite plante herbacée à
feuilles trifoliées et à fleurs jaune d'or souvent
veinées de rouge, groupées en couronne.
Sa composition n'est pas très significative
(flavonoïdes,
composés
phénoliques
et
cyanogénétique, nitrilosides).
II est principalement utilisé depuis Henry Leclerc
dans l'éréthisme nerveux, les angoisses
accompagnées d’hyperémotivité et comme
antispasmodique.
C'est «la plante des réveils nocturnes»,
avantageusement associée au mélilot.
_______________________________________
Le TILLEUL Tilia cordata Mill., T. platyphyllos
Scop. Tiliaceae (inflorescences : fleurs et
bractées) est un grand arbre majestueux et
robuste à écorce lisse, aux feuilles cordiformes et
aux fleurs agréablement parfumées. Faire sa
sieste sous un tilleul est un moment délicieux.
34
Les inflorescences recèlent des flavonoïdes
(glycosides de kaempférol, tiliroside, hyperoside),
des mucilages, une petite quantité d’huile
essentielle (alcools monoterpéniques : linalol,
géraniol et sesquiterpéniques : farnésol).
C'est un sédatif léger et anxiolytique par
action sur les récepteurs aux benzodiazépines
et au GABA.
Mélange de plantes à effet sédatif et inducteur
du sommeil :
Bractées de tilleul Tilia cordata: 50 g;
Cônes de houblon Humulus lupulus ; 15 g ;
Fleurs de lavande Lavandula vera : 15 g ;
Sommités fleuries d'eschscholtzia
Eschscholtzia californica 15 g
Une cuillerée à café bien bombée pour une
tasse en infusion, le soir avant le coucher
La prise d'une tisane le soir, outre ses effets
pharmacologiques indéniables, permet de
réinstaller un rituel du coucher. Le bain de tilleul
est également recommandable (adoucissant dans
les prutits, comme toutes les plantes à mucilage)
________________________________________
Le TILLEUL de HOLLANDE Tilia tomentosa
Moench. (=Tilia argentea D.C.). Tiliaceae
(bourgeons) aux feuilles argentés est celui qui est
utilisé en Gemmothérapie
Le bourgeon est riche en farnésol, un alcool
sesquiterpénique aux propriétés neurorégulatrices et sédatives, retrouvé également
dans l’HE de Néroli (fleurs d’oranger amer), et en
tiliroside (flavonoïde).
Selon Max Tétau, c’est le bourgeon de l’espèce
Tomentosa qui possède la meilleure activité
anxiolytique et inductrice du sommeil sans altérer
pour autant la fonction onirique.
Ce n’est pas un somnifère mais un inducteur de
sommeil physiologique, utilisable sans contreindication chez les femmes enceintes, les enfants,
les vieillards. Il semble efficace aussi bien sur les
troubles de l’endormissement que les réveils
nocturnes, mais doit être utilisé longtemps pour
rééduquer le sommeil et consolider les résultats.
Pol Henry l’associait avec Acer campestre (Erable
champêtre) dans la névrose d’angoisse, et avec
Ilex aquifolium (Houx) dans le petit mal
épileptique (suspension brève de la conscience)
Posologie : Tilia tomentosa bourgeons Mac.
Glyc. 1DH : 50 à 100 gouttes chez l’adulte, une
goutte par kilogramme de poids corporel chez
l’enfant.
L’ AVOINE Avena saliva (Poacées) - Grains,
paille (tiges séchées).
Plante annuelle à tiges droites et creuses, à
feuilles semblables à des lames et à petits épis
contenant des grains (1 m de haut). Originaire du
nord de l'Europe, l'avoine est désormais cultivée
dans les régions tempérées du monde entier. Elle
est récoltée à la fin de l'été.
CONSTITUANTS : Saponines, alcaloïdes,
trigonelline, acide silicique, amidon, protéines
(notamment du gluten), vitamine B et sels
minéraux (essentiellement du calcium).
EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX
L'avoine est une céréale réputée pour sa valeur
nutritive, mais elle dispose de nombreux autres
atouts pour la santé. Le son (enveloppe de la
graine) abaisse le taux de cholestérol et un
régime alimentaire à base d'avoine fortifie le
corps. L'avoine, en particulier la paille d'avoine,
est employée comme fortifiant. On préconise
cette dernière pour soigner l'asthénie et un
grand nombre de troubles nerveux. Les grains
et la paille sont énergétiques et légèrement
antidépresseurs. Ils stimulent le système
nerveux. L'avoine traite les dépressions, les
états d'épuisement physiques et mentaux et
l'insomnie.
On prescrit souvent l'avoine pour accélérer la
convalescence. En usage externe, le grain est
émollient et purifiant ; une décoction ajoutée à
l'eau du bain soulage démangeaisons et
eczémas.
La PASSIFLORE, FLEUR DE LA PASSION
Passiflora incarnata (Passifloracées)
Cette plante doit son nom à ses fleurs, qui
évoquent un épisode de la passion du Christ, la
crucifixion (les cinq pétales correspondant à ses
cinq blessures, les trois styles, aux trois clous, et
les couleurs - blanc et pourpre bleuté — à la
pureté et au paradis).
35
La passiflore a des propriétés sédatives et
tranquillisantes. Au Mexique, on l'utilise pour
combattre l'insomnie, l'épilepsie et l'hystérie.
PRINCIPAUX EFFETS : Sédatif Antispasmodique - Tranquillisant
PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Flavonoides
(apigenine, luteol) - Maltol – Alcaloïdes indoliques
(harmane)- Glucosides cyanogénétiques
(gynocardine)
PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Huile
essentielle (proazulènes, farnésine, alphabisabolol, spiroéther, chamazulène) Flavonoides (anthémidine, luteoline, rutine) Glucosides amers (acide anthémique) Coumarines et Tanins
PRINCIPAUX EFFETS : Anti-inflammatoire - Antiallergique – Antispasmodique – Relaxant Favorise l'expulsion des gaz - Légèrement apéritif
USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS
• Insomnies : Elle combat l'insomnie, chronique ou
passagère, et améliore la qualité du sommeil
• Sédatif Cette plante est un remède efficace en
cas d'anxiété, de nervosité et d'insomnie. Ses
propriétés sédatives ont un effet calmant et
relaxant, réduisant l'émotivité ou la surexcitation.
Ses propriétés tranquillisantes n'entraînent pas
d'accoutumance. Elle est en cela comparable à la
valériane (Valenana officinalis)
On la prescrit parfois pour guérir les convulsions
• Antalgique La passiflore apaise les rages de
dents, les douleurs menstruelles et les maux de
tête
• Effets tranquillisants Grâce à ses propriétés
anxyolytiques, la passiflore soigne de
nombreuses affections nerveuses ainsi que des
pathologies aussi diverses que l'asthme, les
palpitations, l'hypertension et les crampes
musculaires Dans chaque cas, elle doit son
efficacité à son action antispasmodique et
apaisante, qui rétablit l'équilibre de l'organisme
perturbé.
USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS
• Problèmes digestifs On prescrit souvent la
camomille allemande aux enfants, car son action
est douce. Elle est indiquée contre les douleurs
abdominales, l'indigestion, les gastrites et les
coliques.Elle soigne aussi hernies hiatales,
ulcères gastriques, maladie de Crohn et toutes
formes d'irritation intestinale.
• Tension nerveuse La plante contient du
spiroéther, un puissant antispasmodique qui la
rend efficace contre les contractions et les
douleurs musculaires, et les règles douloureuses.
Remarque : II existe environ 400 espèces appartenant
au genre Passiflora. La Passiflora quadrangulans
contient de la serotonine, l'un des principaux
messagers chimiques du cerveau.
La LAVANDE Lavandula angustifolia syn. L.
officinalis (Lamiacées)
Arbuste buissonnant, vivace aux fleurs bleu-violet
pointant au-dessus du feuillage (1 m au max )
LA LAVANDE EST UNE PLANTE aux propriétés
apaisantes, plus réputée pour son parfum délicat
que pour ses vertus thérapeutiques. D'origine
française, elle est très ancienne et son huile
essentielle est plus pure que celle des espèces
voisines. Elle est recommandée en cas de
nervosité ainsi que pour apaiser les migraines et
les maux de tête.
________________________________________
La CAMOMILLE ALLEMANDE, MATRICAIRE Chamomilla recutita syn. Matricaria recutita
(Astéracées) - Plante annuelle, aux fleurs jaunes
et blanches (60 cm de haut)
Le gout de la camomille allemande, assez proche
de celui de la pomme, est bien connu des
amateurs d'infusion. Ses innombrables vertus
médicinales sont, en revanche, souvent
méconnues. Cette plante est efficace en cas de
troubles digestifs, de tension nerveuse et
d'irritabilité. En application, elle traite les plaies et
l'eczéma.
La camomille romaine (Anthémis nobilis), espèce
apparentée, a les mêmes emplois.
Elle réduit l'irritabilité et favorise le sommeil.
• Allergies La camomille allemande est efficace en
cas de rhume des foins ou d'asthme
• En usage externe on s'en sert pour soigner
plaies, eczéma, mamelons enflammés et
démangeaisons, et pour décongestionner les
yeux irrités
PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Huile
essentielle (jusqu'à 3%), incluant une quarantaine
de composants, dont acétate de linalyle (30 à
60%), cinéol (10%),linalol et bornéol –
Flavonoides - i Tanins et Coumarines
36
PRINCIPAUX EFFETS : Favorise l'expulsion des
gaz - Soulage les contractions musculaires - •
Antidépresseur - Antiseptique et antibactérien Stimule le flux menstruel - • Antioxydant
L'essence de lavande : soulage la douleur et
calme la nervosité. Propriétés antiseptiques et
antibactériennes
Fleurs entières : Antibactériennes et
antiseptiques, elles détendent les nerfs, diminuent
la tension
musculaire, soulagent flatulences et coliques
En application externe, elles sont insecticides et
elles stimulent localement la circulation sanguine.
USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS
• Système nerveux : L'effet calmant de la
lavande est reconnu : associée à d'autres
plantes sédatives, elle combat l'insomnie,
l'irritabilité, les maux de tête et la dépression.
• Digestion La lavande soigne indigestions et
coliques et élimine les ballonnements
• Asthme L'action apaisante de la lavande est
efficace contre divers types d'asthme, notamment
quand il est provoqué par la nervosité
• Huile essentielle Précieux remède de premier
secours, elle est antiseptique, accélère la
guérison des brûlures et des plaies, calme les
inflammations
Lorsqu'il n'est pas encore mûr, le fruit de l'orange
amère contient de la cirantine, qui serait, paraît-il,
contraceptive.
Depuis des milliers d'années, l'orange amère est
utilisée à la fois comme aliment et comme plante
médicinale. On produit de l'essence de néroli à
partir de ses fleurs ainsi que de l'essence de petitgrain à partir de ses feuilles et de ses jeunes
pousses.
EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX
Le fruit très acide de l'oranger amer facilite la
digestion et soulage les flatulences.
En infusion, il est censé dissiper les maux de tête,
calmer les palpitations et faire baisser la fièvre.
Le jus aide le corps à éliminer les déchets et,
grâce à sa haute teneur en vitamine C, stimule les
défenses du système immunitaire. Cependant, si
l'on en consomme trop, son acidité favorise
l'arthrite.
Les huiles essentielles d'orange amère, en
particulier l'essence de néroli, sont sédatives.
En Occident, on prescrit ces huiles pour
régulariser le rythme cardiaque, calmer les
palpitations, favoriser le sommeil et renforcer le
système digestif.
_______________________________________
On peut effectuer des massages relaxants avec
de l'essence diluée de néroli.
L’ ORANGER AMER Citrus aurantium
(Rutacées) - Fruit et son écorce, feuilles, fleurs,
graines et huile essentielle.
Arbre à feuilles persistantes vert foncé, à fleurs
blanches parfumées et à fruits orange (10 m de
haut).
Originaire des régions tropicales d'Asie, cet arbre
est cultivé dans toutes les zones tropicales et
subtropicales.
L'eau distillée de la fleur est antispasmodique et
sédative.
CONSTITUANTS L'écorce de l'orange amère
contient une huile essentielle composée d'environ
90% de limonène, de flavonoïdes, de coumarines,
de triterpènes, de vitamine C, de carotène et de
pectine.
Les flavonoïdes sont anti-inflammatoires,
antibactériens et fongicides.
La composition de l'huile essentielle contenue
dans les feuilles, les fleurs et l'écorce varie : l'huile
extraite des FEUILLES (essence de petit-grain)
contient 50% d'acétate de linalyle, tandis que
l'huile extraite des FLEURS (essence de néroli)
contient 35% de linalol.
_______________________________________
Le MANDARINIER Citrus reticulata Blanco
(Rutacées) - zeste
L’HE contient des carbures monoterpéniques
(limonène, alpha et bêta-pinène, gammaterpinène, myrcène et le N-méthylanthranilate de
méthyle On trouve aussi une HE de
mandarinier petit grain (feuilles) beaucoup plus
riche en ce composé). Cette molécule à haute
valeur aromatique est le dérivé méthylé d’un acide
aminé, l’acide anthranilique, à l’origine de la
biosynthèse de benzodiazépines par certains
champignons
donc antidépresseur.
Le mandarinier est sédatif du système nerveux. Il
est apaisant et hypnotique léger.
37
Le BERGAMOTIER Citrus bergamia (Rutacées)
Arbre à feuilles persistantes, à fleurs blanches et
odorantes et à fruits à l'écorce aromatique (10 m
de haut). Originaire des zones tropicales d'Asie, le
bergamotier est cultivé dans les régions
méditerranéennes, notamment en Italie du Sud.
PARTIE UTILISÉE Huile essentielle.
CONSTITUANTS Le bergamotier contient une
huile essentielle composée d'acétate de linalyle,
de limonène, de linalol, de bergaptène et de
diterpène.
EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX
C’est un sédatif, inducteur du sommeil, on peut
également l’utiliser dans les désynchronisations
de la mélatonine, car la 5-MOP est un
mélatoninergique puissant, ce qui rend l’HE
intéressante dans les dépressions nerveuses par
manque de lumière, et certaines baisses de libido.
La mélatonine, sécrétée pendant la nuit par
l’épiphyse (glande pinéale
selon Descartes le
siège de l’âme) est l’hormone qui régule les
rythmes journaliers et met l’organisme en phase
avec l’environnement. On utilise la mélatonine
dans le décalage horaire (jet lag), les insomnies
par retard de phase, certaines puberté précoces,
voire la dépression infantile.
Exemple de formule agissant sur les
perturbations des rythmes de sommeil, et
permettant de réguler le retard de phase :
HE Oranger petit grain Citrus aurantium var.
amara (feuilles) 2 g
HE Mandarinier Citrus reticulata (zeste) 1 g
HE Bergamote Citrus bergamia (zeste) 0,5 g
.... alcool à 90° qsp 30 ml
10 gouttes le soir avant le coucher dans ¾ de
verre d’eau tiède
38
QUELQUES RECETTES EN CAS DE TROUBLES DU SOMMEIL
TRAITEMENT
Plantes : Camomille allemande
(Chamomilla recutita), tilleul (Tilia
tomentosa), lavande (Lavandula
angustifolia), passiflore (Passiflora
incarnata)
Remède Les plantes ci-dessus
sont citées par ordre croissant
d'efficacité.
Commencer par la plus faible la
camomille
allemande
;
en
l'absence de résultats concluants,
passer à la
plante suivante
Boire avant de se coucher une
infusion préparée avec 1 ou 2 c. à
c par tasse d'eau. Ou bien prendre
1/2 c. à c. de teinture avec de l'eau
jusqu'à 3 fois par nuit.
--------------Plantes : Valériane (Valeriana
officinalis), houblon (Humulus
lupulus), pavot de Californie
(Eschscholzia californica)
Remède :
Prendre des comprimés contenant
une ou plusieurs de ces plantes
Remplir un sachet de houblon
séché et le glisser dans l'oreiller
Remède : Prendre 0,5 à 1 g de
ginseng ou 2 g de ginseng sibérien
3 fois par jour
Mâcher la racine ou la mettre dans
la soupe, ou encore l'absorber en
comprimés
Attention Ne consommer le ginseng
que pendant la journée
Ne pas utiliser plus de 6 semaines
Déconseillé pendant la grossesse et
aux enfants de moins de 12 ans
MELANGE DE PLANTES A
EFFET SEDATIF et INDUCTEUR
du SOMMEIL
1) Bractées de Tilleul Tilia cordota
50 g
2) Cônes de Houblon Humulus
lupulus 15 g
3) Fleurs de Lavande Lavandula
vera 15 g
4) Sommités fleuries
d’Eschscholtzia (Eschscholtzia
californica) 15 g
1 cuil. à café bien bombée pour
une tasse en infusion, le soir avant
le coucher
Attention Ne pas utiliser le houblon
par voie interne en période d asthénie
ou de dépression
SURMENAGE INTELLECTUEL
Plante : Houblon (Humulus
lupulus).
Remède : Prendre la teinture avec
de l'eau au cours de la nuit
Commencer par 10 gouttes et
augmenter jusqu'à 40 gouttes
chaque nuit
Attention Ne pas utiliser par voie
interne en période de fatigue ou de
dépression
TROUBLES DU SOMMEIL
ET FATIGUE NERVEUSE
Plante : Avoine (Avena sativa).
Remède : Consommer de l'avoine
tous les jours et prendre 3 fois par
jour 1 c. à c. de teinture de paille
d'avoine avec de l'eau
-----------Plantes : Ginseng (Panax
ginseng,), éleuthérocoque
(Eleutheiococais senticosus).
ET SI ON PARLAIT UN PEU
HOMEOPATHIE
Pour les insomnies temporaires :
Prendre à raison de 5 granules au
coucher, à renouveler si nécessaire
durant la nuit, de l’un ou l’autre des
médicaments suivants, jusqu’à
récupération
d’un
sommeil
réparateur :
Stamonium 9 CH : en cas de
réveil en milieu de nuit
Coffea cruda 9 CH : quand le sujet
se couche fatigué mais subit, dès
la lumière éteinte, un afflux de
pensées l’empêchant de s’endormir
Nux vomica 9 CH : en cas
d’insomnie chez les individus
surmenés, stressés et asujets aux
excès de toute sorte – le réveil vers
3 ou 4 heure du matin
Ignatia 9 CH : en cas d’insomnie
après un mauvaise nouvelle ou
choc
Pour les insomnies graves :
Prendre des mesures plus globales
ET SI ON PARLAIT UN PEU
NATUROPATHIE
MA RECETTE PREFEREE
(Je vous la conseille)
1) HE Oranger petit grain Citrus
aurantium var. amara (feuilles) 1 g
2) HE Mandarinier Citrus
reticulata (zeste) 0,5 g
3) HE Bergamote Citrus bergamia
(zeste) 0,5 g
4) Extrait fluide d’Eschscholtzia
(Eschscholtzia californica) 50 ml
5) Tilleul (Tilia tomentosa)
bourgeons Mac. Glyc. 1DH 60 ml
….. sirop simple qsp 250 ml
1 cuil. à café le soir avant le
coucher dans 1 verre d’eau tiède
ou mieux dans une tisane (et
pourquoi pas de Lavande)
(J’ai aussi ajouté dans une
préparation 0,5 g de Lavande)
Approche alimentaire :
Le repas du soir doit être le plus
léger possible : privilégier des
aliments rapides à digérer, comme
des légumes et des produits
marins. Eviter la viande rouge et la
charcuterie, ainsi que les excitants
(café, thé, chocolat)
à ne plus
consommer après 16 heures voir
14 heures.
Compléments alimentaires :
Griffonia et Eschscholtzia :
Teinture Mère – 1 goutte par kg de
poids ou 2 gélules le soir au dîner ;
prendre éventuellement la même
dose le midi
Pollen de châtaigner (1 à 2cuil. A
soupe au petit déjeuner)
Complexe de Vitamines B enrichi
de Magnésium : suivre la posologie
selon la marque
Lithothame : 2 gélules à chaque
repas
39
LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LA DEPRESSION
L'une des hypothèses actuelles quant à l'origine de la dépression serait due à un déficit de certains
neurotransmetteurs au niveau cérébral, notamment la DOPAMINE et la SEROTONINE.
Augmenter la concentration de sérotonine ou de dopamine dans le cerveau est l'une des stratégies
thérapeutiques utilisées aujourd'hui en médecine pour combattre la dépression.
( Voir ANNEXE D - Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau )
2 NEUROTRANSMETTEURS IMPLIOUÉS DANS LA DEPRESSION :
•
LA DOPAMINE - Dépression dite «dopaminergique»
L'activité de la dopamine est étroitement associée à un comportement d'exploration, recherche
de plaisir, évitement actif de la punition, vigilance.
Un dysfonctionnement de la synthèse de dopamine se traduit par :
> le découragement,
> une sensation d'échec,
> une fatigue physique et psychique
Les neurones fabriquent la dopamine à partir d'un précurseur, la L-Dopa.
Celui-ci provient soit de la transformation de la tyrosine (apports alimentaires dans le lait, les
lentilles, les oeufs, amandes... ou complément de micronutrition), soit d'un apport direct par des
plantes riches en L-Dopa.
Tyrosine
L-Dopa
Dopamine
Plantes riches en L-Dopa
Ex: Mucuna
40
•
LA SÉROTONINE - Dépression dite «sérotoninergique»
L'action principale de la sérotonine consiste à exercer une action inhibitrice; c'est la raison pour
laquelle elle est primordiale dans le contrôle des émotions et du comportement.
Un dysfonctionnement de la synthèse de sérotonine se traduit, en fonction de son importance,
par : > l'agressivité,
> la colère,
> des difficultés relationnelles
> des tendances addictives (alcool, tabac...)
Les neurones fabriquent la sérotonine à partir d'un précurseur, le 5-HTP.
Celui-ci provient soit de la transformation du tryptophane (apports alimentaires dans la viande
blanche, fromage, noix de cajou, chocolat noir... ou complément de Micronutrition), soit d'un
apport direct par des plantes riches en 5-HTP.
Tryptophane
5-HTP
Sérotonine
Plantes riches en L-Dopa
Ex: Griffonia
En compément : Le 5-HTP est un acide aminé que notre organisme produit à partir du tryptophane, un
autre acide aminé présent dans les aliments protéinés (viande, volaille, poisson, produits laitiers,
légumineuses et noix). Une fois absorbé, le 5-HTP franchit la barrière hémato-encéphalique et se
transforme dans le cerveau en sérotonine, un neurotransmetteur qui remplit un rôle essentiel dans la
régulation de l'humeur, de l’anxiété, de l'appétit et du sommeil. Puisqu'il augmente la production de
sérotonine dans le cerveau, plusieurs chercheurs et thérapeutes considèrent que le 5-HTP peut remplacer
les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine ou ISRS (par
®
®
exemple, Prozac et Paxil ). C’est pourquoi on lui attribue les mêmes usages thérapeutiques pour traiter la
dépression, la migraine et les maux de tête, l’insomnie, la fibromyalgie, l'anxiété, l'obésité ainsi que divers
problèmes neurologiques. C'est du Griffonia simplicifolia, une plante d'origine africaine qu'on trouve
surtout au Ghana et en Côte d'Ivoire, qu'on extrait le 5-HTP, plus précisément de sa graine, qui en
renferme de 3 % à 7 %. Il est également possible de le synthétiser en laboratoire.
41
ORIGINES D'UN DÉFICIT EN NEUROTRANSMETTEURS
Un déficit en neurotransmetteurs peut être lié :
- soit à un déficit en précurseur : L-Dopa ou 5-HTP
- soit à une neutralisation anormale des neurotransmetteurs :
Détruits ou Recapturés par des enzymes (MAO et COMT)
La phytothérapie présente le double avantage :
o d'augmenter la synthèse des neurotransmetteurs,
o de bloquer leur recapture et leur destruction par les enzymes
Les antidépresseurs actuels, quant à eux, agissent uniquement en bloquant la destruction par les
enzymes.
APPORTS DE LA PHYTOTHÉRAPIE DANS LA DÉPRESSION
À travers leurs actions directes sur l'augmentation de dopamine et de sérotonine dans le cerveau, de
nombreux scientifiques considèrent aujourd'hui la L-Dopa et le 5-HTP comme des alternatives
thérapeutiques aux antidépresseurs.
•
LA PHYTOTHERAPIE, UNE SOLUTION AUX DEFICITS EN NEUROTRANSMETTEURS
2 plantes sont étudiées dans ce mémoire :
o La MUCUNA (Mucuna pruriens Linn) est indiquée en cas de dépression dopaminergique.
La graine, très riche en L-Dopa, corrige ainsi les pathologies liées à un manque de
Dopamine
o La graine de GRIFFONIA (Griffonia simplicifolia) aide à restaurer un déficit en
Sérotonine en apportant directement son précurseur au niveau cérébral : le 5-HTP.
Plusieurs études cliniques et des données scientifiques récentes ont permis de constater
une nette amélioration des symptômes dépressifs sur les humeurs moroses, l’anxiété,
voire la crise de panique.
Une étude clinique menée sur 107 patients (bipolaires et unipolaires) montre que le
Griffonia permet une amélioration des troubles dans 69% des cas, sans aucun effet
secondaire. (Sano l. Hydroxytriptophane (5-htp) thérapy Folia Psychiatr.Neurol jpn 1972 26 7 :17)
D’autres études ont comparé les effets du 5-HTP à ceux d’autres antidépresseurs
classiques. Equivalence des effets, mais sans effets secondaires pour le 5-HTP.
•
LA PHYTOTHERAPIE, UNE SOLUTION A LA NEUTRALISATION ANORMALE DES
NEUROTRANSMETTEURS IMPLIQUES DANS LA DEPRESSION
Une plante est particulièrement efficace :
o Le MILLEPERTUIS (Hypericum perforatum) agit à un double niveau, puisqu’il bloque
aussi bien la destruction des neurotransmetteurs que leur recapture.
Certaines études cliniques ont également démontré que le Millepertuis était aussi efficace
vis-à-vis des états dépressifs que les molécules (fluoxétine et sertaline) présentes dans
les antidépresseurs.
o En proposant une réponse globale aux déficits en neurotransmetteurs, l’association
Millepertuis/Mucuna ou Millepertuis/Griffonia se révèle donc pertinente dans les
dépressions dopaminergiques ou sérotoninergiques. [ MAIS FAIRE TRES ATTENTION
surveiller le dosage ]
•
LA PHYTOTHERAPIE, UNE PANOPLIE DE PLANTES AU SECOURS DE LA DEPRESSION
42
La MUCUNA
ou POIS MASCATE
MUCUNA PRURIENS
NOM COMMUN : Pois mascate – Mucuna
( Autres appellations : Poil à gratter - Poil velu )
NOM BOTANIQUE : Mucuna pruriens.
FAMILLE : Fabaceae (Légumineuses).
PARTIES UTILISÉES : Le pois et la partie interne de la gousse.
ORIGINE : Régions tropicales de l'Inde et de l'Afrique. Iles de Madagascar et de la Réunion. Amérique
centrale et Caraïbes.
La Mucuna pruriens est une liane annuelle à grappes violettes. Les multiples poils qui recouvrent ses
gousses (5 à 10 cm) sont extrêmement pointus et peuvent provoquer de très vives démangeaisons.
La liane se développe dans les zones plutôt sèches. Rampante ou grimpante, elle s'accroche à tous
les supports de la nature. Elle peut atteindre 15m de long.
COMPOSITION : Acide aminé (dihydroxy phénylalanine) (L-dopa) - Glycosides, nicotine, prurenine.
INDICATIONS : Tonique - Antidépresseur - Précurseur de la dopamine – Infertilité – Impuissance –
Aphrodisiaque - Asthénie - Traitement de la maladie de Parkinson
PROPRIETES THERAPEUTIQUES :
Concernant ses propriétés thérapeutiques, il existe peu d'indications dans la pharmacopée
traditionnelle africaine sur son usage. Elle serait employée comme diurétique, tonique, et pour soulager
la crise hémorroïdaire.
En revanche, en Inde, la médecine ayurvédique lui attribue un grand nombre de qualités. Elle est
utilisée pour traiter l'anémie, la dysenterie, l'aménorrhée, les vers intestinaux, les troubles de l'érection,
et comme antidote aux morsures de serpents.
La partie interne de la gousse renferme un acide aminé : la dihydroxy phénylalanine, précurseur de la
dopamine (L-dopa) dans l'organisme. Cette substance stimule la glande pituitaire (hypophyse) et lui
permet de produire davantage d'hormones de croissance.
La carence de dopamine étant responsable de la perte du contrôle des mouvements du corps, son
rééquilibrage à l'intérieur de l'organisme permet la récupération des impulsions nerveuses, la
Elle est donc tout à fait indiqué pour la
diminution des tremblements et des complications motrices
maladie de Parkinson.
Attention : La maladie de Parkinson est une maladie neuro-dégénérative grave, pour le moment
incurable et présentant diverses phases. Tout traitement doit être envisagé avec prudence et
obligatoirement sous contrôle médical.
Le L-dopa est également très actif dans le cerveau où il est responsable des sensations de bien être
physique et mental.
Seule ou associée à d'autres plantes, Mucuna pruriens est employée comme aphrodisiaque,
antidépresseur, vermifuge, hypoglycémiant.
Précaution
A éviter en cas de grossesse, d'allaitement, de troubles gastro-intestinaux, d'insuffisance hépatique.
Risques d'insomnie en cas de dose élévée.
Pas d'utilisation chez l'enfant de moins de 12 ans.
43
Le GRIFFONIA
Griffonia simplicifolia
LE GRIFFONIA Griffonia simplicifolia (D.C.) Baillon (= Bandeiraea simplicifolia)
simplicifolia Cercidaea (Graines)
Plante grimpante de type légumineuse originaire d’Afrique de l’Ouest et centrale. Il fait partie de
l’alimentation traditionnelle de l’Ouest Africain. Comme il ne semble pas encore cultivé, il faut maitriser
son utilisation (une demande excessive risque de raréfier les ressources naturelles).
Cette plante prend la forme d’une liane, et ses graines issues de cosses noires sont utilisées en
phytothérapie, de même que ses racines, ses feuilles ou encore sa tige.
COMPOSITION
Les graines de Griffonia simplicifolia contiennent entre 3 et 7 % d’un acide aminé rare et donc
prisé : l’hydroxyptophane ou L-5HTP
L
plus connu en tant que 5-HTP :
Le 5HTP est produit par notre organisme à partir d’un autre acide aminé : le tryptophane,
naturellement présent dans les protéines végétales et animales.
Une fois dans notre cerveau, le 5-HTP
5 HTP a la vertu de favoriser l'apparition de l’hormone du
bonheur : la sérotonine (*)
De plus, la Griffonia simplicifolia est réputée pour contenir des :
o antioxydants : ils combattent les radicaux libres dans le corps et préviennent
p
le
vieillissement ainsi que les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers ;
o vitamines et sels minéraux, indispensables au bon fonctionnement de notre organisme
(*) Rappel : la
a sérotonine est un neurotransmetteur qui joue un rôle prépondérant dans la
régulation : de l’humeur - des
des comportements alimentaires émotionnels et de l’appétit du sommeil - de l’anxiété - de la motivation
PROPRIETES MEDICINALES
En raison de la présence du 5-HTP
HTP dans cette plante et de son rôle dans la production
p
de sérotonine
dans l’organisme, la Griffonia simplicifolia est particulièrement recommandée en cas de :
dépressions moyennes à profondes ;
épuisement nerveux, de surmenage ou encore burn-out ;
nervosité et de stress ;
sevrage face à des dépendances
dépendances psychiques ou physiques à l’alcool ou aux drogues ;
crises d’épilepsie (la fréquence des crises sera diminuée), de spasmophilie, spasmes
musculaires ou tremblements ;
problèmes de poids tels que la boulimie : la Griffonia simplicifolia agit alors comme un coupefaim naturel ;
problèmes de sommeil à long ou court terme : il en améliore la durée ainsi que la qualité en
détendant le corps, les tensions nerveuses et les muscles avant l’endormissement ;
hypertension : il la diminue et prévient la formation des
des caillots sanguins, il protège ainsi le cœur
et les artères et prévient donc les maladies cardiovasculaires ;
fibromyalgie
algie : il diminue les douleurs musculaires chroniques dues a cette maladie ainsi que
l’état de fatigue qui en résulte
Pour ces nombreuses applications, cette plante est donc recommandée en cas de dépression et
permet d’éviter les nombreux effets secondaires des médicaments de synthèse.
A l'origine, cette plante était utilisée pour favoriser la fertilité chez la femme. Ces vertus sont
s
toujours
d'actualité.
À noter : une autre plante médicinale est réputée pour son rôle sur la sérotonine : la Rhodiola Rosia.
Elle peut être combinée a la Griffonia simplicifolia afin d’en améliorer les effets bénéfiques
44
POSOLOGIE
(Bon à savoir : Malgré tous ces bienfaits, la Griffonia simplicifolia et ses principes actifs peuvent avoir
de trop forts effets sur l’organisme lors d'une première prise)
Dépression : Prendre de 50 mg à 100 mg, trois fois par jour.
Migraine et maux de tête : Prendre de 300 mg à 600 mg par jour. Commencer à raison de 100
mg par jour et augmenter progressivement, pour éviter de possibles malaises gastro-intestinaux.
Fibromyalgie : Prendre 100 mg, trois fois par jour.
PRECAUTIONS
Attention : on a associé la consommation de certains suppléments à base de tryptophane et de 5-HTP
à des périodes de myalgie éosinophile. Les experts estiment que la prudence s'impose et qu'il vaut
mieux prendre ce supplément sous la supervision d’un professionnel de la santé.
En raison du manque de données toxicologiques à long terme, on recommande aux femmes enceintes
et à celles qui allaitent d'éviter les suppléments de 5-HTP.
CONTRE-INDICATIONS
On a noté que, chez les trisomiques, un traitement prolongé au 5-HTP causait des épisodes de
convulsions chez 15 % des patients.
Ne pas utiliser en cas de sclérodermie (épaississement et durcissement de la peau).
EFFETS INDESIRABLES
Légers troubles gastro-intestinaux (nausées notamment), généralement temporaires. Afin d’éviter
toutes nausées, il convient de commencer par de petites doses puis de les augmenter progressivement
pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le 5-HTP peut causer de la somnolence.
INTERACTIONS
Avec des plantes ou des suppléments
Les effets d’une prise simultanée de 5-http et de millepertuis ou d’autres antidépresseurs naturels ne
sont pas entièrement connus. Cette combinaison ne devrait être prise que sous la supervision d’un
professionnel de la santé.
Avec des médicaments
Les effets d'une prise simultanée de médicaments antidépresseurs de tout type (ISRS,
tricycliques ou atypiques) et de 5-HTP pourraient théoriquement faire augmenter de façon
dangereuse le taux de sérotonine dans le cerveau. Un excès de sérotonine peut se traduire
éventuellement par le syndrome de la sérotonine (nausées, agitation, tremblements,
tachycardie, etc.) ou celui de Call-Fleming, une vasoconstriction des artères cérébrales qui
entraîne, entre autres symptômes, de violents maux de tête (céphalées en « coup de tonnerre »)
et des troubles neurologiques. Bien qu’aucun cas n’ait été rapporté, il est préférable de
prendre cette combinaison sous supervision médicale.
Les effets d'une prise simultanée de 5-HTP et de certains analgésiques (dextrométorphane,
mépéridine, pentazocine, tramadol) pourraient théoriquement provoquer le syndrome de la
sérotonine ou celui de Call-Fleming.
La prise simultanée de Carbidopa et de 5-HTP fait nettement augmenter le taux de 5-HTP dans
le sang. Cette combinaison peut aussi causer une sclérodermie.
Les antagonistes de la sérotonine
Ces médicaments (méthygerside, cyproheptadine) peuvent inhiber les effets du 5-HTP.
45
Le MILLEPERTUIS
HYPERICUM PERFORATUM
Le MILLEPERTUIS Hypericum perforatum L. Hypericaceae (sommités fleuries)
Plante herbacée vivace facilement reconnaissable des bords de chemins, à tige dressée et aux fleurs
jaune vif groupées en bouquets. Les feuilles ovales montrent par transparence de petites perforations
ou « pertuis » translucides qui justifient son nom (ce sont les «poches à essence»).
«Pertuis» voulant dire «trou», l'adjectif «perforé» est donc un pléonasme.
C'est l'une des fleurs de la Saint-Jean : sa floraison survenant aux alentours du solstice d'été, elle a
toujours été considérée pour cette raison comme une plante « solaire » (les étamines ressemblent à
des rayons de soleil) d'autant plus que le macérât huileux de ses fleurs après exposition à la lumière du
soleil pendant plusieurs semaines produit une coloration rouge vif (cette faculté de concentrer les
rayons solaires a dû frapper les esprits), et qu'il est souverain pour traiter les coups de soleil et les
brûlures.
Baptisé Fuga demonium, il semble qu'il ait servi à traiter les cas de démence au Moyen Âge, et qu'il ait
été utilisé dans différents troubles d'origine nerveuse à la fin du XIXe siècle. Mais on ne retrouve
mention de ses propriétés antidépressives qu'à partir des années 1960, en Allemagne.
Il a été l'objet de nombreuses études pharmacologiques et cliniques.
La COMPOSITION maintenant bien connue du millepertuis montre des molécules très réactives à la
lumière (naphtodianthrones : hypéricine, pseudohypéricine), des composés phénoliques
(phloroglucinols : hyper-forine, adhyperforine), des flavonoïdes (hypéroside, isoquercitroside, rutoside,
quercétol), des biflavonoïdes (biapigénine, amentoflavone), des tanins et proanthocyanidols, une faible
quantité de xanthones, une huile essentielle (n-alcanes et monoterpènes).
PROPIETES et ETUDES
C'est l'activité antidépressive du millepertuis qui a suscité le plus grand nombre de travaux.
In vitro, le millepertuis inhibe la recapture synaptique de la sérotonine, de la dopamine, et de la
noradrénaline avec une égale affinité. In vivo, il entraine une augmentation de l'activité de la sérotonine
et une diminution de l'activité bêta-adrénergique.
Les extraits de millepertuis auraient également un effet mélatoninergique, ce qui semble confirmer
l'intérêt que nous y voyons dans le traitement de la dépression hivernale.
L'activité pharmacologique antidépressive semble pouvoir être attribuée à une synergie entre les
dérivés du phloroglucinol (hyperforine), qui seraient les meilleurs candidats à l'effet antidépresseur, les
naphtodianthrones (hypéricine) ligands de neuropeptides, et différents flavonoïdes (hypéroside et
amentoflavone). En outre, le totum semble supérieur aux produits extractifs, par exemple la rutine, un
simple flavonoïde, restaure l'activité d'extraits trop purifiés.
Plusieurs études cliniques et des méta-analyses ont démontré les effets antidépresseurs du
millepertuis, en le comparant soit avec un placebo soit avec des traitements actifs, avec un minimum
d'effets secondaires, bien moindres qu'avec les traitements monomoléculaires classiques (voir dans la
bibliographie 1 Analyse statistique regroupant plusieurs études indépendantes les unes des autres. les méta-analyses de
Linde en 1996 et 2005, les travaux de Vorbach en 1997, Woelk 2000, "Whiskey 2001, Lecrubier 2002, Capasso 2004,
Szegedi 2005).
Son INDICATION est la dépression légère à modérée, les états dépressifs survenant lors de stress
décompensés et d'autres situations physiologiques comme la ménopause. La meilleure indication
semble être la dépression saisonnière, du fait des effets mélatoninergiques associés (le millepertuis «
met un peu de soleil dans la vie»).
46
PRECAUTIONS D’EMPLOI
Les effets adverses sont très rares : troubles digestifs et réactions allergiques essentiellement.
Une photosensibilisation est possible et il faut indiquer au patient de ne pas s'exposer au soleil.
Il présente des interactions avec des médicaments «à faible marge thérapeutique», notamment les
anti-rétroviraux utilisés contre le Sida, la digoxine, la théophylline, la ciclosporine, les anticoagulants,
les immuno-suppresseurs, les contraceptifs oraux, et les antidépresseurs IRS (Inhibiteurs de la recapture de
la sérotonine - ces interactions sont liées à une induction enzymatique du cytochrome P450).
La prise de millepertuis peut s'accompagner d'une baisse de leur taux plasmatique, et l'interruption
brutale peut donc entraîner une augmentation de la concentration de ces médicaments. Il faut
recommander la prudence en cas de prise de pilule.
Il est contre-indiqué d'associer antidépresseur classique et millepertuis.
A NOTER : Par décision du 22 janvier 2001 publiée au Journal officiel du 27 janvier 2001, toute préparation magistrale de
millepertuis, même homéopathique, doit comporter sur le conditionnement la mention suivante: «Attention, risque
d'interaction médicamenteuse. L'association de cette préparation de millepertuis à d'autres médicaments peut entraîner une
diminution de leur efficacité. A l'inverse, une interruption brutale de la prise de millepertuis peut majorer la toxicité de ces
médicaments. Demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien ».
POSOLOGIE
À titre indicatif, une TM contient en moyenne 5 mg d'hypéricine pour 100 ml , ce qui correspond, pour
une dose journalière de 2 ml (= 100 gouttes), à une quantité de 0,10 mg d'hypéricine (la dose minimale
a été fixée entre 0,6 et 1 mg/jour).
Le millepertuis mérite d'être prescrit en unitaire, avec des extraits standardisés de manière à obtenir
l'effet attendu (dose de 600 à 900 mg par jour d'extrait sec hydro-alcoolique titré à 0,2% d'hypéricine
minimum). Le traceur habituel des extraits d'Hypericum reste l’hypéricine, même s'il semble
actuellement démontré qu'elle n'est pas le principal vecteur de l'activité.
Dans le traitement de la dépression : Attendre deux semaines avant de juger de l'effet, et poursuivre au
minimum trois mois pour consolider les résultats. Dans certains cas et chez les bons répondeurs, on
peut même prescrire des formes galéniques plus faiblement dosées, comme la TM qui satisfait
certaines patients (à la dose de 60 à 200 gouttes par jour) ou l'EPS (une à deux cuillerées à café par
jour).
Exemple de prescription dans une dépression nerveuse
Extrait sec hydro-alcoolique de millepertuis Hypericum perforatum 300 mg (titré à 0,2 % d'hypericine)
1 comprimé matin et soir pendant trois mois.
Éviter une forte exposition au soleil pendant la durée du traitement
Vérifier l'absence de traitement pouvant interférer avec la prescription.
47
LE SAFRAN CULTIVE Crocus sativus L. Iridaceae (stigmate)
Petite plante à bulbe d'origine orientale dont le stigmate allongé rouge foncé possède une odeur
aromatique et une saveur amère et piquante. Cette épice très ancienne (sur les fresques du palais
crétois de Cnossos, daté de 1 700 av. J-C) est l’une des plus chères et recherchées, car il faut environ
170 000 stigmates pour fournir un kilogramme de safran, qui doit être utilisé dans les douze mois (il se
conserve mal).
COMPOSITION
Il contient des caroténoïdes (crocoside = crocine et dérivés), un hétéroside amer (picrocrocoside), une
huile essentielle (safranal).
INDICATIONS
Ses effets anticonvulsivant, antalgique et anti-inflammatoire (surtout en chronique) ont été
démontrés, mais c'est aussi un antidépresseur (safranal et crocine inhibent la recapture de
dopamine, noradrénaline et sérotonine).
Plusieurs études démontrent une efficacité comparable de 30 mg d'extrait hydro-alcoolique de
safran à celle de 100 mg d'imipramine ou 20 mg de fluoxétine, sans les effets secondaires
anticholinergiques et sédatifs (comparables à ceux du placebo).
Il augmenterait en outre la capacité d'apprentissage et c'est un hypolipémiant.
Attention toxique à forte dose (narcotique) - 10 g peuvent provoquer l'avortement.
Il est connu en homéopathie pour les indications de spasmophilie avec contractions des
paupières ou spasmes viscéraux, instabilité de l'humeur, fantasmes.
Il est probable que nos indications soient très proches, car il est actif à de faibles dosages.
La première dilution délivrée par les laboratoires homéopathiques est la 1ère DH, ce qui est
suffisant pour une efficacité correcte.
Il est plus fidèle dans les manifestations névrotiques hystériformes, avec cénestopathies
(sensations corporelles illusoires, mauvaise représentation de son corps), et exagération
émotionnelle.
Dans les manifestations dépressives camouflées derrière une façade d'hyper-émotivité théâtrale
Crocus sativus 1 DH : 25 gouttes matin et soir.
60 ml.
________________________________________________________________________________
LA CAMOMILLE ROMAINE Chamaemelum nobile (L.) All. (capitule) et la MATRICAIRE Matricaria
recutita, L. Asteraceae (capitule), présentent aussi une intéressante activité antidépressive surtout
lorsque s'associent des phénomènes spasmodiques ou des somatisations, par exemple dans les
manifestations spasmophiliques.
LA VERVEINE OFFICINALE Verbena officinales L. Verbenaceae (plante entière fleurie)
Plante herbacée cosmopolite des terrains incultes, à tige très mince portant les fleurs sur de longs épis
terminaux. Elle ne doit pas être confondue avec la verveine odorante des régions chaudes.
Elle contient des iridoïdes (astatoside, verbénalol), des flavonoïdes (dérivés de l’apigénine), des
dérivés de l'acide caféique (verbascoside), une petite quantité d'huile essentielle, tanins et mucilages.
C'est un tonique du système nerveux, légèrement antidépresseur, légèrement sédatif en
apaisant la tension nerveuse, réputé antistress.
Comme une autre Verbénacée, le gattilier, elle présente des propriétés hormonales (inverses
de celles du gattilier).
Les extraits aqueux de verveine officinale auraient en effet démontré une action de libération
des hormones LH1 et FSH2 par l'hypophyse avec activité cliniquement progestative et
œstrogénique. Elle stimule les muscles utérins et la montée du lait.
Elle devrait être indiquée pour cette raison plutôt lors des dépressions du post-partum.
Bien qu'autrefois nommée «herbe sacrée» ou «guérit-tout», elle semble oubliée de la pratique
phytothérapique, et à réhabiliter dans des indications para-hormonales.
48
LA GENTIANE JAUNE Gentiana. lutea L. Gentianaceae (racine)
C'est un antidépresseur: la gentisine et les autres xanthones sont en effet des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) avec une probable activité antipsychotique. Cliniquement, c'est une plante
stimulante, que l'on peut employer dans les dépressions accompagnées d'asthénie, d'inappétence
(pour « croquer la vie à belles dents »).
_______________________________________________________________________________
L'IMPERATOIRE Peucedanum ostrutbium (L.) Koch Apiaceae (rhizomes) est une grande herbacée
des pâturages montagnards, à souche rhizomateuse, à tiges creuses et à grandes ombelles de fleurs
blanches.
Sa composition caractéristique des ombellifères est riche: coumarines (ostruthine, ostruthol,
ombelliférone), furanocoumarines (impératorine), chromones (peucénine), hespéridine, phthalides.
Elle est tonique et stimulante respiratoire, sans doute adaptogène, anti-inflammatoire, antipyrétique,
favorise la digestion, antimycobactérienne et antidépressive, elle possède une activité inhibitrice de la
cholinestérase (Hostettmann).
A utiliser dans les fatigues matinales liées aux apnées du sommeil, souvent associées à une asthénie
globale avec ralentissement idéo-moteur, avec Quebracho.
TM Peucedanum ostruthium: 25 gouttes matin et soir. 125 ml.
TM Quebracho (Aspidosperma cjuebracho) : 25 gouttes le soir au coucher. 60 ml
LA MELISSE Melissa officinales L. Lamiaceae (feuille)
L'effet tranquillisant de cette plante se double d'une petite activité antidépressive clinique (pour
«chasser les idées noires»).
Elle est utile dans les manifestations de type spasmophilique, les conversions somatiques, mais dans
des formes galéniques préservant les substances volatiles (surtout citrals) de l'huile essentielle, qui doit
jouer un rôle dans l'effet tonifiant, avec l’acide rosmarinique et les triterpènes légèrement
tonicardiaques.
LE RAUWOLFIA Rauwolfia serpentina (L.) Benth. ex-Kurz. Apocynaceae (racines, plantes) d'usage
traditionnel en Afrique.
En dilutions décimales, Rauwolfia est utilisable dans les manifestations délirantes des personnes
âgées avec troubles du comportement.
En Afrique, il est utilisé dans les états d'agitation.
La pathogénésie homéopathique mentionne une dépression plutôt cyclothymique, avec une congestion
céphalique, de l'impuissance masculine.
En dilution : Rauwolfia serpentina 1 DH,
25 gouttes matin et soir. 60 ml.
49
QUELQUES RECETTES EN CAS DE DEPRESSION
Traitement de Dr JN Schmitt
1) Oligoéléments
Lithium oligosol une ampoule au
coucher
2) Avant les trois repas :
a) Une cuillère mesure 2,5 ml,
dans un verre d’eau chaude ou
tiède d’Extrait Fluide de :
- Lavande,
- Marjolaine,
- Romarin : qsp 125 ml.
b) Une à deux cuillères à café,
de Macérat Glycériné de :
- Ballota foetida
- Citrus bergamia
- Melilotus officinalis
- Melissa officinalis : qsp 250 ml.
Formule antidépressive du
Dr Jean Valnet
Tisane avec :
- Passiflore et Aubépine 10 g,
- Aspérule odorante 20g,
- Valériane 20g,
- Calament 20 g,
- Menthe poivrée 20g,
- Mélisse 20g,
- Serpolet 20 g.
2 cuillères à soupe par tasse d’eau
froide. Porter à ébullition puis
infuser 5 minutes. 2 à 3 tasses
entre les repas et une au coucher.
OU
- Serpolet 50 g,
- Sauge 20 g,
- Aspérule odorante 25 g,
- Aubépine 25 g,
- Graines de Sésame 20 g.
Mettre 3 cuillères à soupe du
mélange dans un ½ litre d’eau
froide. Porter à ébullition et faire
bouillir 2 minutes, puis infuser 10
minutes. A boire dans la journée.
Remède Aroma de Dt JM Morel
- H.E. Basilic Ocimum basilicum
(partie aérienne fleurie) 1,5
gramme
- H.E. Marjolaine Origanum
majorana (plante fleurie) 1,5
gramme
- H.E. Verveine odorante Aloysia
triphylla ou Lippia citriodora (plante
fleurie) 1 gramme
- H.E. Mandarinier petit grain Citrus
reticulata (feuilles) 1 gramme alcool à 90° QSP 30 ml
10 gouttes trois fois par jour dans
un grand verre d'eau (tiède si
possible), avant les repas.
OU
H.E. noix muscade Myristica
fragans (graines) 1 gramme
H.E. marjolaine Origanum
majorana (plante fleurie) 1,5
gramme
H.E. verveine odorante Aloysia
triphylla ou Lippia citriodora (plante
fleurie) 1 gramme
ET SI ON PARLAIT UN PEU
NATUROPATHIE
Approche alimentaire :
Il faut régulariser le rythme de vie,
en particulier les repas.
L’alimentation ne comporte pas
d’interdits, mais les excitants et les
aliments acides sont à limiter.
Propriétés des plantes utilisées
- Les H.E. de Basilic, Verveine,
Mandarinier petit grain sont
psychotoniques et antidépressives, avec des effets
complémentaires, sans principes
actifs redondants.
- l'H.E. de Marjolaine ajoute une
effet tonique général avec ses
monoterpènes et alcools
monoterpéniques.
Pour renforcer l’effet psychostimulant, on peut associer l’H.E.
de Noix de muscade.
Compléments alimentaires :
Plasma marin hypertonique (1
ampoule au petit déjeuner) OU
Hydroxydase (3 bouteilles/jour en
Depression legere / saisonniere
Dr M. Tourrasse
- Hypericum perforatum extrait sec
200 mg
- Eleutherococcus senticosus
extrait sec 500 mg
Griffonia simplicifolia extrait sec
200 mg
1 gélule de chaque au début du
repas, matin et midi
Millepertuis
Cuivre-Or-Argent (1 ampoule le
Et également...
- Selon l'anxiété : Passiflora
incarnata T.M.
50 gouttes une à trois fois par jour
- Selon le sommeil : Valeriana
officinalis T.M.
50 à 100 gouttes au coucher
Propriétés des plantes
- Hypericum perforatum, le
Millepertuis, est une plante ayant
des vertus antidépressives. Son
activité sérotoninergique s'explique
par la teneur de la plante en
hyperforine et hypéricine.
- Eleutherococcus senticosus,
l'Eleuthérocoque ou Ginseng de
Sibérie, est une plante adaptogène,
psychotonique et stimulant du SNC
- Griffonia simplicifolia, quant à lui,
possède des graines riches en 5–
HTP, qui est un précurseur de la
sérotonine, et vient donc compléter
l'action du Millepertuis.
dehors des repas pendant 3 semaines)
Complexe à base de 5MOP et
5HTP (voir la posologie de la marque)
Escholtzia associé à
Gomphrena, à Lotier, à Valériane,
à Marjolaine ou à Bergamote (2
gélules ou 15 gttes à chaque repas,
à poursuivre entre 1 et 2 mois après
disparition des symptômes. Lors de
l’arrêt du traitement, diminuer
progressivement les doses )
matin à jeun, à poursuivre entre 1 à 2
mois des symptômes)
Lithothame (voir la posologie de la
marque)
HE Petit Grain bigarade ou de
Bergamote (à respirer plusieurs fois
par jour)
ET SI ON PARLAIT UN PEU
HOMEOPATHIE
L’homéopathie est-elle suffisante pour
traiter la dépression nerveuse ?
Oui ! Pour une dépression nerveuse
qui commence. MAIS consulter un
praticien spécialiste en homéopathie.
(pas d’automédication)
Les principaux remèdes
homéopathiques utilisés en cas de
dépression nerveuse, qui seront
prescrits par le praticien en
homéopathie.
( 3 granules 3fois/jour - en 9 CH )
Germanium metallicum – Ignatia
amara – Kalium phosphoricum –
Lycopodium clavatum – Natrum
muriaticum – Sepia officinalis –
Phosphorus – Anacardium orientalis –
Arsenicum album – Arnica montana –
Aurum metallicum – Hyoscyamus niger
– Silicea - …….
50
AUTRES PLANTES et AUTRES SYMPTOMES DU BURN-OUT
Le stress s’accompagne souvent de manifestations somatiques, et, dans ce cas, les phytothérapeutes
auront à leur disposition différentes plantes anxiolytiques ou sédatives qu’ils pourront associer à une
plante adaptogène :
• La MELISSE, en cas de somatisation digestive (diarrhées, colites…)
• L’AUBEPINE, en cas de somatisation cardiovasculaire (palpitations, tachycardie…)
• La FUMETERRE, en cas de somatisation cutanée (allergies, eczéma, psoriasis…)
• La VALERIANE, en cas de somatisation neuromusculaire
De nombreuses contractures musculaires (lumbagos, cervicalgies…) apparaissent souvent en effet
dans un contexte de stress. La Valériane est une plante incontournable pour les rhumatologues
puisqu’elle présente le double avantage d’agir aussi bien sur les contractures musculaires que sur
le stress.
Son apport dans le traitement des troubles du sommeil a également fait l’objet de nombreuses
publications scientifiques.
51
NOTRE MODE DE PENSEE ET DE VIE DANS LA
GESTION DU BURN-OUT
Burn-out : comment l’éviter ou comment s’en remettre ?
Les conseils qui suivent peuvent paraitre simplistes, mais je vous conseille de lire
attentivement toute cette partie, de l’adapter à votre situation et d’y réfléchir.
Que l’on soit chef d’entreprise, de profession libérale, dans le milieu médical,
dans le monde agricole, employé ……. tous sommes concernés par ce véritable
mal être, qu’est le Burn-out
AVANT TOUT FAISONS DES PETITS RAPPELS :
« Burn-out » est un mot anglais qui signifie littéralement « se consumer de l’intérieur ».
En français, on parle aussi de syndrome d’épuisement professionnel.
Le burn-out n’a rien à voir avec une simple fatigue. Il va au-delà du stress courant lié au travail.
Il se caractérise par un état d’épuisement permanent, un profond sentiment d’impuissance et
d’insatisfaction.
Ceux qui en souffrent ont tendance à se détacher affectivement de leur travail, à perdre leur motivation
et à être moins productifs.
Des études établissent aussi un lien entre le Burn-out et de nombreux problèmes de santé physique et
affective.
Qu’est-ce qui provoque le Burn-out ?
La surcharge de travail y contribue souvent. En raison des pressions économiques, des patrons
exigent de leurs employés qu’ils travaillent plus, parfois pour gagner moins.
Les moyens technologiques modernes gomment chez certains la frontière entre vie
professionnelle et vie privée.
L’insécurité de l’emploi, l’impossibilité de maîtriser tous les aspects de son travail ou le
sentiment d’être traité injustement entrent aussi en jeu.
Autres facteurs : des priorités mal définies ou un conflit avec un collègue.
Parfois même, nous sommes nos propres bourreaux. Pour faire décoller leur carrière et gagner
davantage, certains essaient de caser toujours plus d’heures de travail dans leur journée. Ils
prennent trop d’engagements... et se dirigent tout droit vers le Burn-out.
Si vous souffrez du syndrome d’épuisement professionnel, comment remonter la pente ? La
situation peut vous sembler sans issue. Prenez cependant le temps d’examiner les 5
suggestions suivantes. Qui sait si elles ne vous feront pas sortir de l’impasse ?
1) RÉFLÉCHISSEZ À VOS PRIORITÉS
Qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? La plupart des gens placent la famille et la santé en haut
de leur liste.
Si vous faites un Burn-out, ce sont justement ces choses qui risquent d’en souffrir.
Après avoir clarifié vos priorités, il vous sera plus facile de prendre des décisions délicates et de faire
des concessions. Vous sentez que votre travail vous consume à petit feu, « mais je ne peux pas me
permettre de changer de travail ni de travailler moins. J’ai besoin d’argent ! » C’est vrai, tout le
monde a besoin d’argent. Mais combien vous en faut-il vraiment ? Êtes-vous prêt à sacrifier pour
de l’argent les choses qui comptent le plus pour vous ?
Résistez à l’envie d’adopter les priorités de votre entourage. Celles de votre patron ou de vos
collègues ou de vos connaissances par exemple ne sont pas forcément les vôtres. Certains décident
de faire passer leur travail avant tout le reste. Vous n’êtes pas obligé de faire comme eux.
52
2) SIMPLIFIEZ VOTRE VIE
Si vous voulez réduire votre stress et trouver du temps pour ce qui compte vraiment à vos yeux, il
vous faudra peut-être travailler moins d’heures, demander à votre direction d’alléger votre charge de
travail ou encore changer d’emploi. Quoi qu’il en soit, vous devrez certainement revoir votre budget
et votre train de vie. Impossible ? Pas forcément. Et cela ne sera sans doute pas aussi difficile que
vous le pensez.
Dans beaucoup de pays, tout est basé sur la consommation. On fait croire aux gens que leur
bonheur dépend de leurs revenus et des biens qu’ils possèdent. Mais la réalité est tout autre.
Une vie simple apporte plus de liberté et de satisfaction. Pour vous préparer à un tel
changement, limitez vos dépenses et faites des économies. Si possible, remboursez vos crédits et
évitez d’en prendre d’autres. Discutez en famille de la nécessité de ces changements et
sollicitez le soutien de chacun.
3) APPRENEZ À DIRE NON
Si vous êtes surmené au travail ou si vous rencontrez d’autres problèmes persistants, parlez-en à
votre responsable ou direction. À chaque fois que c’est possible, proposez un arrangement qui
réponde à la fois à vos besoins et à l’entreprise. Dites-lui que vous êtes motivé et expliquez ce que
vous êtes prêt à faire. Mais en même temps, soyez clair et ferme sur ce que vous ne pouvez pas
faire.
Anticipez et soyez réaliste. Si vous voulez travailler moins, attendez-vous à une baisse de salaire.
Préparez-vous aussi à l’éventualité de perdre votre emploi. Rappelez-vous que vos chances de
trouver un autre travail sont meilleures tant que vous êtes en activité.
Même si vous êtes parvenu à un accord avec votre direction, il se peut qu’avec le temps on essaie à
nouveau de vous confier plus de travail. Qu’est-ce qui vous aidera à rester ferme ? Le fait de tenir
vos engagements. Votre parole aura alors plus de poids quand vous demanderez de tenir aussi ses
engagements, notamment en n’augmentant pas votre charge de travail.
4) RESSOURCEZ-VOUS
Même si vous ne rencontrez pas de gros problèmes au travail, vous avez sans doute votre lot de
stress, de collègues difficiles et de contrariétés.
Prenez donc le temps de vous reposer et de vous détendre sainement. Il n’est cependant pas
nécessaire de dépenser beaucoup pour que les loisirs vous revigorent.
Trouvez-vous des centres d’intérêt et des amis en dehors de votre travail. Et évitez de vous définir
en fonction de votre emploi ou du nombre d’heures que vous effectuez.
Le livre Votre vie ou votre argent ? (J. Dominguez et V. Robin, trad. M.-F. Lalande et S. Borotra, Montréal, Les Éditions Logiques,
1992, p. 313.) observe : « Ce que nous sommes est bien plus important que ce que
nous faisons pour gagner notre vie » Si votre identité et votre valeur dépendent de
votre travail, vous aurez du mal à relativiser son rôle dans votre vie.
5) ELARGISSEZ VOTRE VISION ET PENSEZ A VOUS
Réfléchissez à ce que vous aimez, à ce que vous aimeriez faire. Imaginez-vous réaliser vos rêves
(même les plus insolites).
Tout le monde à un don ; connaissez-vous le votre ? N’aimeriez vous pas l’exploiter et peut être
vivre de votre passion ?
Avez-vous le désir d’entreprendre, de créer, vous lancer dans l’humanitaire, le bénévolat …. ?
Il existe forcément une solution adaptée à votre situation. Utilisez des associations, des organismes,
des formations pour vous aider à concrétiser votre projet.
Par exemple, un congé sabbatique avec un projet vous permettra d’une part de vous ressourcer et
d’autre part voir ce que vous êtes réellement.
Pouvez-vous vraiment opérer les changements qui vous aideront à guérir du Burn-out ?
Absolument ! ALORS QUE FEREZ-VOUS ?
53
Mon témoignage : oui on peut sortir du Burn-out et « sauver sa peau » :
Burn-out en 2007 : 2 hospitalisations en urgence pour problèmes cardiaques majeurs - Crises de
panique a répétition – Insomnies sévères – Epuisement général – Acidose – Bouffée délirante
nécessitant une mesure de protection par une courte hospitalisation en milieu psychiatrique.
Les causes : surcharge de travail et de responsabilité suite à fusion d’entreprise – manque de
considération et de respect - ni reconnaissance, ni compensation financière du travail accompli.
Les solutions proposées : antidépresseur – anxiolytique – suivi psychologique – proposition d’un
mi-temps thérapeutique (à noter : même une minute dans l’entreprise m’aurait été insupportable)
Ma solution : congé sabbatique de 22 mois
m’a permis de refaire surface
Début de récidive en 2012 : Insomnies – Epuisement général – Crises de paniques – Palpitations –
Malaises vagaux
Les causes : le fait de retourner dans mon entreprise, d’y retrouver finalement le même cadre
stressant
je retombais peu à peu dans le Burn-Out ( au bout de 10 mois)
Les solutions proposées : antidépresseur – anxiolytique – proposition d’un mi-temps
thérapeutique par le médecin de travail
Ma solution :
1) demande de rupture conventionnelle, acceptée par mon entreprise
2) phytothérapie - Rhodiola et ma recette favorite pour l’insomnie (page 33 – 39)
Et finalement : Bien sur mon salaire en a pris un coup !
Mais j’ai gagné en sérénité. J’ai aussi plus de temps pour ma famille et d’autres choses
auxquelles je tiens vraiment.
Je suis en train de me former chez HIPPOCRATUS, dans un domaine qui me passionne. Je créé
aussi mon entreprise avec l’aide d’un conseiller et couveuse d’entreprise (VECTEUR et HOPLA).
Plusieurs choses m’ont permis de sortir du cycle du Burn-Out :
- des traitements médicaux (allopathie de courte durée si nécessaire (vite et fort) et
PHYTOTHERAPIE AU LONG COURS)
- proposés par des praticiens compétents (attention aux mauvais conseillers)
- mon entourage compréhensif
- mes propres recherches (sur des choses concrètes, connues et efficaces
les plantes,
la nature, le corps humain, la physiologie, ….)
- ma foi en Celui qui peut tout.
MA CONCLUSION
ET SI LE BURN OUT, N’ETAIT QU’UNE SONNETTE
D’ALARME ET DE DEFENSE DE PLUS, POUR
DECOUVRIR
QUI NOUS SOMMES REELLEMENT
TOUT EN NOUS PERMETTANT
DE REORIENTER OU DE SE REAPROPRIER SA VIE.
54
ANNEXE A : OU EN EST-ON AVEC LA PRISE EN CHARGE DU BURN-OUT ?
EN 2009 Burn-out : le tabou (L’EXPRESS 2009)
L’ultime témoignage de la souffrance au travail est un phénomène « récent » selon Christophe DEJOURS, psychiatre et
directeur du laboratoire de psychologie du travail et de l’action.
En effet, il faut attendre 1997, selon les archives de la médecine du travail, pour voir les premiers cas de suicides en
interne, au sein des entreprises du secteur privé ; les cas référencés avant 1997 concernent les agriculteurs et les salariés
du secteur agricole endettés et dont le lieu de vie et le lieu de travail se confondent. Difficile, dans ces conditions,de
démontrer que le rapport au travail pouvait être en cause.
Aujourd’hui encore, pour certains, comme l’INED, il n’y a pas de cause à effet alors que force est de constater qu’à chaque
fois, par exemple, que le taux de chômage augmente de 1%, on constate une hausse des suicides de 4 à 5 % (source
AES).
C’est l’omerta. Pas de statistiques officielles, la France comptabilise les suicides d’adolescents et celui des personnes
âgées mais pas le suicide au travail. «En France, aucun chiffre n’est disponible, car les médecins du travail classent les cas
de burnout parmi les dépressions», regrette le docteur Isabelle GAUTIER, médecin et auteur du rapport « le burnout des
médecins ».
L’absence de reconnaissance par les instances de prise en charge du suicide comme « maladie professionnelle » ne facilite
pas la transparence des déclarations. Et pourtant, une personne par jour se suicide pour raisons professionnelles, soit entre
300 et 400 personnes, et ce chiffre augmentera, inexorablement .
ET AUJOURD’HUI Burn-out: le Sénat renonce à la reconnaissance comme
maladie professionnelle
Par Alexia Eychenne, publié le 11/06/2015 à 19:02 , mis à jour à 19:04 L’EXPRESS
En commission des affaires sociales, les sénateurs sont revenus sur la reconnaissance des pathologies psychiques comme
des maladies professionnelles.En commission des affaires sociales, les sénateurs sont revenus sur la reconnaissance des
pathologies psychiques comme des maladies professionnelles. afp.com/Charles Platiau
En commission, les sénateurs ont supprimé l'article qui prévoyait de reconnaître l'épuisement extrême des salariés comme
une pathologie liée au travail. Selon l'auteur de l'amendement, le burn-out a aussi des facteurs privés ou "congénitaux".
Décidément, la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle n'est pas encore pour demain. Fin mai,
ses partisans - spécialistes des risques psychosociaux, politiques, médecins ou avocats - avaient applaudi son adoption à
l'Assemblée nationale. Mais le 8 juin en commission des affaires sociales, les sénateurs ont supprimé l'article du projet de
loi Rebsamen qui prévoyait que "les pathologies psychiques [pouvaient] être reconnues comme maladies d'origine
professionnelle".
Ces nouvelles dispositions devaient faciliter les démarches des victimes de cet épuisement extrême face aux comités
régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. Elles devaient aussi permettre leur indemnisation par la
branche "AT-MP" de la sécurité sociale, financée par les entreprises, et non plus par le régime général. Mais le sénateur
UDI Jean-Marc Gabouty en a décidé autrement en soumettant un amendement qui supprime l'article voté par les députés.
Le centriste avance un étrange argument pour justifier son texte: "le burn-out peut avoir une pluralité de facteurs",
professionnels, mais aussi privés ou "congénitaux", sans plus d'explication sur ce dernier terme, d'ailleurs remplacé par
"familiaux" dans le communiqué du groupe UDI-UC.
Catherine Procaccia, rapporteur du texte, estime que plusieurs points ont posé problème aux membres de la commission,
"droite et gauche confondues". "L'article se contentait de prévoir la reconnaissance comme maladie professionnelle sans
précision, renvoyant tous les détails aux décrets", explique-t-elle à l'Express. Par ailleurs, "plusieurs sénateurs auditionnent
en ce moment des psychiatres et médecins du travail dans le cadre de la loi santé. Ils estiment que le sujet du burn-out y a
plus sa place que dans un texte sur le dialogue social". Le projet de loi sera présenté en séance publique dans les
prochaines semaines. Avec de nouveaux rebondissements?
55
ANNEXE B : EXEMPLE D’ECHELLE DE MESURE DU MASLACH BURNOUT INVENTORY’S
( Auteur : Mitchev - Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maslach_Burnout_Inventory%27s.svg )
Fonctionnement :
Evaluer les affirmations des tableaux 1-Epuisement professionnel, 2-Dépersonnalisation et 3-Accomplissement personnel à
l’aide de l’échelle de numérisation des réponses (ci-dessous), pour chaque évaluation additionner la valeur de l’échelle au
score du tableau, interpréter le score du tableau.
NUMÉRISATION DES RÉPONSES
1 = Jamais
2 = Quelques fois par an
3 = Une fois par mois
4 = Quelques fois par mois
5 = Une fois par semaines
6 = Quelques fois par semaine
7 = Tous les jours
1. EPUISEMENT PROFESSIONNEL
* Je me sens émotionnellement vidé(e) par mon travail
* Je me sens à bout à la fin de ma journée de travail
* Je me sens fatigué(e) lorsque je me lève le matin et que j’ai à affronter une autre journée de travail
* Travailler avec des gens tout au long de la journée me demande beaucoup d’effort
* Je sens que je craque à cause de mon travail
* Je sens que je travaille « trop dur » dans mon travail
* Travailler en contact direct avec les gens me stresse trop
* Je me sens au bout du rouleau
0
CORRECT
18
ATTENTION
30 DANGEREUX
2. DÉPERSONNALISATION
* Je sens que je m’occupe de certains patients/clients/élèves de façon impersonnelle comme s’ils étaient des
objets
* Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis que j’ai ce travail
* Je crains que ce travail ne m’endurcisse émotionnellement
* Je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à certains de mes patients/clients/élèves
* J’ai l’impression que mes patients/clients/élèves me rendent responsable de certains de leurs problèmes
0
CORRECT
6
ATTENTION
12 DANGEREUX
3. ACCOMPLISSEMENT PERSONNEL
* Je peux comprendre facilement ce que mes patients/clients/élèves ressentent
* Je m’occupe très efficacement des problèmes de mes patients/clients/élèves
* J’ai l’impression, à travers mon travail, d’avoir une influence positive sur les gens
* J’arrive facilement à créer une atmosphère détendue avec mes patients/clients/élèves
* Je me sens ragaillardi(e) lorsque dans mon travail j’ai été proche de mes patients/clients/élèves
* Je me sens plein(e) d’énergie
* J’ai accompli beaucoup de choses qui en valent la peine dans ce travail
* Dans mon travail, je traite les problèmes émotionnels très calmement
0
DANGEREUX
34
ATTENTION
40
CORRECT
56
ANNEXE C :
Médecine : le stress, un phénomène biochimique
Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail à l'université Claude-Bernard Lyon 1 Santé&Travail n° 64 10/08
Si le stress fait aujourd'hui figure de phénomène social et est abordé comme tel, on ne saurait oublier qu'il constitue une
réaction biochimique. Connaître les mécanismes physiques en jeu permet de mieux appréhender la souffrance au travail.
Le stress au travail fait aujourd'hui l'objet d'un débat public sans que la signification de ce terme soit clairement perçue. La
notion de stress est avant toute chose une notion biologique. Elle vise à rendre compte des réponses de l'organisme en
présence d'une menace ou d'une agression. Elle renseigne aussi sur la façon dont les défenses psychiques ou les réactions
comportementales modifient le scénario standard de la réaction de stress. La connaissance de ces phénomènes est
capitale pour la prise en charge des problèmes de souffrance au travail.
LE CORTISOL, APAISANT OU TOXIQUE
Lorsqu'il perçoit une menace, l'organisme active instantanément l'hypothalamus, une structure du cerveau qui joue un rôle
central dans les régulations biologiques.
La réaction de stress mobilise alors 2 systèmes distincts :
- d'une part, le système nerveux sympathique et la médullosurrénale, responsables de la "montée d'adrénaline";
- d'autre part, l'axe corticotrope (hypothalamus-hypophyse-corticosurrénale), qui augmente la sécrétion de cortisol.
Sous l'action de l'adrénaline et de la noradrénaline (catécholamines), la fréquence cardiaque s'accélère, la ventilation
pulmonaire s'approfondit, des globules rouges sont libérés dans la circulation par la rate, le foie accroît la production de
glucose, des modifications du tonus vasculaire orientent le sang préférentiellement vers les muscles et le cerveau. Ces
modifications développent brutalement les capacités de réaction de l'organisme. Il s'agit cependant d'un régime de
fonctionnement coûteux, qui ne peut pas se maintenir longtemps. Rapidement, les réserves énergétiques directement
mobilisables font défaut. La prolongation de la réaction implique le soutien de l'axe corticotrope.
L'hypothalamus a d'emblée réagi en augmentant la sécrétion de CRH (l'hormone de libération du cortisol), mais il faut
plusieurs heures pour que la glande corticosurrénale réponde en augmentant le taux de cortisol. Celui-ci permet alors de
retrouver un apport d'éléments énergétiques directement utilisables. Il a aussi un effet modérateur sur la réaction de stress.
Dans ces conditions, si la situation a pu être maîtrisée, si la menace a disparu, tout rentre dans l'ordre sous l'effet apaisant
du cortisol.
Cette cascade de réactions biologiques apparaît bien adaptée à la situation dans laquelle il s'agissait de combattre ou de
fuir. Les situations sont différentes dans la société actuelle. L'être humain présente une sensibilité particulière au stress
psychosocial. Son organisme réagit aux difficultés relationnelles en déclenchant les mêmes réponses biologiques que
lorsqu'il s'agissait de faire face à un prédateur. Seulement, dans ce cas, le problème ne se règle plus dans l'instant;
l'activation de l'organisme tend à perdurer. Or les effets du cortisol, bénéfiques en situation de stress aigu, s'avèrent
pathogènes lorsque le stress devient chronique. En effet, le cortisol est responsable d'une augmentation de la dégradation
des protéines: pour produire des substrats énergétiques, l'organisme ne puise plus seulement dans ses réserves, il attaque
ses propres structures. Par ailleurs, cette production de composants énergétiques se traduit par une augmentation du
glucose, des triglycérides et du cholestérol sanguin, ce qui accroît le risque d'athérosclérose. Ces phénomènes sont en
particulier à l'origine des maladies cardiovasculaires dues au stress. Le cortisol a aussi un effet sur les capacités
immunitaires, mais les conséquences pathologiques en sont discutées.
Pour pallier les effets négatifs d'une sécrétion excessive et prolongée de cortisol, l'organisme dispose d'un mécanisme de
régulation. Lorsque le cortisol est élevé, l'hippocampe - une structure du lobe temporal du cerveau - freine l'hypothalamus.
La sécrétion de CRH diminue, ce qui réduit celle de cortisol. Or, en situation de stress chronique, l'élévation du cortisol a un
effet toxique sur l'hippocampe. Celui-ci perd sa capacité à freiner l'hypothalamus. L'activation de l'axe corticotrope tend à se
pérenniser. Le cortisol reste élevé, de même que la CRH, qui manifeste alors son pouvoir anxiogène et dépresseur.
Mais l'hippocampe n'a pas seulement cette fonction de freination de l'axe corticotrope. Il joue un rôle central dans la
formation de la mémoire épisodique, c'est-à-dire la mémoire des événements vécus, par opposition à la mémoire
sémantique, qui concerne les connaissances générales acquises par ouï-dire et qui mobilise d'autres structures nerveuses.
L'effet toxique du cortisol sur l'hippocampe se manifeste donc aussi par une dégradation de la mémoire et des capacités
d'apprentissage.
En résumé, les principaux effets de la situation de stress chronique sont l'anxiété et la dépression, l'apparition de
pathologies somatiques, en particulier cardiovasculaires, et la dégradation des capacités d'apprentissage.
Ce schéma peut cependant être modifié sous l'effet de la mobilisation des défenses psychiques. Depuis les années 1950,
des cliniciens ont constaté que certains individus placés en situation de stress présentaient des taux de cortisol bas. Ces
personnes utilisaient des stratégies de défense contre la souffrance marquées par la mise à distance, le désengagement, la
répression, le déni. En revanche, les individus qui manifestaient une participation émotionnelle active montraient des
niveaux élevés de cortisol. Ce phénomène a, par exemple, été mis en évidence chez des malades en attente de chirurgie
cardiaque, chez des parents d'enfants leucémiques ou chez les militaires américains au Viêtnam. Il signale l'existence d'un
mécanisme de réduction du cortisol en lien avec les défenses psychiques.
57
DE COUTEUSES STRATEGIES DE DEFENSE
Dans la mesure où les pathologies du stress sont classiquement attribuées à l'excès de cortisol, il est tentant de considérer
sa réduction par le contrôle des émotions comme un phénomène positif. En réalité, ce n'est pas le cas. Les personnes qui,
en situation difficile, verbalisent peu la souffrance psychique présentent une sensibilité particulière aux affections physiques.
On parle alors de "personnalité psychosomatique" ou d'"alexithymie", ce qui signifie "absence de mots pour exprimer les
émotions". Au niveau biologique, cela se traduit par un déséquilibre entre les deux branches de la réponse au stress, avec
un cortisol bas en regard d'une hyperactivité sympathique. Le caractère stressant de la situation est bien perçu, mais la
mobilisation des défenses psychiques perturbe la réponse biologique et favorise l'apparition de maladies somatiques.
Des éléments éclairant les mécanismes en cause ont été apportés par les recherches sur les militaires souffrant d'états de
stress post-traumatique après la guerre du Viêtnam. Là encore, ces patients présentaient un taux de cortisol bas associé à
un contrôle des réactions émotionnelles. Or il est apparu que ce niveau bas du cortisol existait antérieurement à
l'événement traumatisant. Le cortisol joue un rôle dans la mise en mémoire des événements. C'est son faible niveau qui
fragiliserait dans une situation potentiellement traumatique, en ne tempérant pas la réaction de stress et en perturbant son
intégration en mémoire. L'événement n'a pas été pleinement vécu, et c'est ce qui lui confère son caractère traumatique.
Surtout, il a été montré que ces patients présentaient des taux élevés de CRH. Or la CRH n'a pas seulement un effet
anxiogène et dépresseur, elle stimule les processus inflammatoires. Lorsque la souffrance est exprimée, le cortisol est
élevé, et son action anti-inflammatoire modère l'activation de l'inflammation par la CRH. En revanche, en cas de répression
de l'expression émotionnelle, la coexistence d'un cortisol bas et d'une CRH élevée est à l'origine d'une augmentation des
phénomènes inflammatoires impliqués aussi bien dans les douleurs chroniques que dans l'athérosclérose.
Ces éléments permettent d'expliquer les différences sociales dans les manifestations du stress professionnel. Dans les
situations où les salariés bénéficient d'une autonomie, le stress professionnel entraîne le plus souvent une expression de
souffrance psychique dans le registre anxiodépressif. En revanche, dans les activités de production organisées sur le
modèle taylorien, tenir son poste implique un travail de répression psychique. Les ouvriers spécialisés expriment peu leur
souffrance; elle se manifeste plutôt sur un mode somatique. Le mode de fonctionnement psychique imposé par la situation
de travail augmente donc, par un mécanisme biologique, les phénomènes douloureux et inflammatoires et favorise alors la
survenue de troubles musculo-squelettiques.
DEVELOPPER LE POUVOIR D'AGIR
A l'inverse, les effets négatifs d'une situation stressante peuvent être réduits ou même annulés si le sujet peut rester dans
une position active. L'expérience principale, en la matière, a été réalisée par Jay Weiss dans les années 1970. Dans cette
expérience, les rats sont attachés et reçoivent des chocs électriques dans la queue (voir schéma ci-contre). L'un des
animaux peut bloquer les chocs en actionnant une roue placée devant lui. Il apprend rapidement à le faire, d'autant plus que
le choc est associé à un signal sonore et qu'il est donc informé lorsqu'il a réussi à en bloquer un. De cette façon, il
interrompt aussi les chocs pour son voisin, qui lui ne dispose pas de cette possibilité de contrôle. A l'inverse, lorsqu'il laisse
passer un choc, l'un et l'autre le reçoivent. Au final, les deux animaux sont placés dans un contexte identique et ils reçoivent
le même nombre de chocs électriques. Un seul élément les différencie: l'un exerce un contrôle sur la situation, l'autre est en
quelque sorte placé dans la situation du passager avant d'une automobile. Les effets sur eux sont cependant extrêmement
différents. Alors que le premier se trouve dans le même état que le rat témoin qui n'est soumis à aucun choc électrique, le
deuxième, qui subit la situation, présente des ulcérations gastriques et toute une série de manifestations comportementales
dans le registre de l'anxiété et de la dépression.
L'expérience de Weiss révèle un élément très important: les conditions objectives ne permettent pas de rendre compte de la
survenue des pathologies du stress. Le fait de pouvoir rester dans une position active, de disposer d'un contrôle - même
partiel, puisque le rat ne parvient pas à bloquer tous les chocs -, constitue un facteur majeur de préservation de la santé. En
revanche, une amélioration partielle de la situation n'a pas d'effet bénéfique si le sujet a le sentiment de n'être pour rien
dans cette amélioration.
Ces éléments biologiques mettent l'accent sur une question centrale en matière de santé au travail: celle de la préservation
et du développement du pouvoir d'agir. La perte de la capacité à agir sur la situation, caractéristique du stress chronique et
de la dépression, se traduit en particulier par une dégradation de la capacité d'analyse du sujet. Les discours qu'il tient ne
rendent que très imparfaitement compte de son histoire et de sa situation. Son expression est plus orientée vers les
considérations générales que vers les souvenirs spécifiques. Cette tendance à la "surgénéralisation" contribue à entretenir
la dépression en orientant vers des modes de pensée et d'expression de plus en plus indépendants des événements vécus.
Elle témoigne d'une perturbation de la mémoire biographique, probablement en lien avec les altérations au niveau de
l'hippocampe.
CE QU'IL FAUT RETENIR
En situation de stress chronique, la sécrétion excessive et prolongée de cortisol est responsable de l'apparition de
manifestations pathologiques, au premier rang desquelles figurent les troubles anxieux dépressifs, les maladies
cardiovasculaires et la dégradation des capacités d'apprentissage.
58
Il en va différemment lorsque l'individu exposé à la situation stressante réprime ses émotions et n'exprime pas sa souffrance
- lorsqu'il a, comme on dit, appris à "prendre sur soi". Dans ce cas, le corps déclenche bien des réactions de stress, mais le
cortisol reste bas: la réponse est déséquilibrée. La souffrance s'exprime alors par des phénomènes douloureux et des
maladies du corps, dont les troubles musculo-squelettiques. Ce mode de réaction perturbe l'intégration des événements
traumatisants et favorise la survenue d'états de stress post-traumatiques.
Enfin, la possibilité de garder un contrôle, même partiel, sur la situation fait reculer les pathologies du stress. En revanche,
une amélioration partielle n'a pas d'effet bénéfique si la victime a le sentiment de n'y être pour rien. L'attente inquiète liée à
l'absence de pouvoir d'agir a valeur de stress chronique.
Cette incapacité du salarié en difficulté à renouer les fils de son histoire constitue une menace pour sa santé. Il ne s'agit
donc pas de l'accompagner dans ses discours généraux, mais de l'aider à reconquérir une capacité d'analyse des
événements qu'il a traversés. Cela suppose de revenir avec lui sur les événements précis, c'est-à-dire localisables en temps
et en lieu, de façon à réamorcer le processus d'élaboration du récit et à l'aider à renouer les fils de sa mémoire
biographique.
Une telle analyse est rapidement riche d'enseignements sur les difficultés, dilemmes et impasses de l'organisation du
travail. Elle contribue à la reconquête des capacités de pensée, de débat et d'action au niveau individuel mais aussi
collectif.
EN SAVOIR PLUS
"Stress, pouvoir d'agir et santé mentale", par Philippe Davezies, Archives des maladies professionnelles et de
l'environnement, vol.69-2, mai 2008 (spécial "30e Congrès national de médecine et santé au travail"), éd. Elsevier-Masson.
Ce texte est également disponible sur le site anglophone www.sciencedirect.com(accèspayant).
59
ANNEXE D
•
•
•
- Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau
Sans neurotransmetteurs il n'y aurait ni mémoire, ni émotions. Il existe des dizaines de ces messagers chimiques
du cerveau, mais six d'entre eux mènent la danse.
Le plus excitant, c'est qu'ils peuvent être modulés par l'alimentation.
Découvrez pourquoi on est véritablement ce qu'on mange !
Pour savoir comment des molécules peuvent agir sur la vigilance, le souvenir, le sentiment de bien-être ou le stress, une
petite visite du cerveau s’impose. Pour comprendre pourquoi certaines opérations du cerveau s’émoussent avec le temps,
un petit tour au sein des cellules est indispensable.
Les neurones
Le cerveau est isolé du reste du corps par une enveloppe qu’on appelle barrière hémo-méningée. Elle est très sélective, et
ne laisse pas n’importe quelle substance accéder au cerveau.
Le cerveau est surtout constitué de cent milliards de cellules nerveuses qu’on appelle neurones. Les neurones sont
parcourus à chaque instant de décharges électriques, qui sont les moyens qu’ont trouvé de nombreux êtres vivants pour
acheminer une information.
Un neurone est conçu de telle manière qu’il peut détecter de petits courants électriques et les transmettre à d’autres
cellules. C’est ce flux qui détermine le processus de pensée.
Comme d’autres cellules du corps, un neurone possède une membrane et un noyau. Mais à la différence des autres
cellules, il est prolongé par de longs filaments appelés dendrites et axones : en général, plusieurs dendrites et un seul
axone. Le signal est reçu au niveau des dendrites, il est envoyé à la cellule, et il déclenche (ou pas) un signal-relais qui
voyage le long de l’axone jusqu’aux dendrites des autres neurones.
La longueur d’un axone est variable, mais elle peut dépasser un mètre. Par exemple, nous avons au niveau du pied des
cellules nerveuses destinées à transmettre une information au centre de l’équilibre dans le cerveau. Ces cellules nerveuses
sont prolongées de très longs axones. L’information acheminée au cerveau doit être aussi rapide que possible pour nous
éviter la chute en marchant.
Mais comment les neurones peuvent-ils transmettre une information ?
Comment le message est transmis
Au bout des axones, il y a de petites protubérances appelées terminaux synaptiques. Ces terminaux sont reliés aux
dendrites d’autres neurones. En réalité, les terminaux synaptiques ne sont pas directement au contact des dendrites.
Entre eux s'étend un espace infime que l'on appelle synapse. La synapse est l’endroit précis où le signal passe d’une cellule
à l’autre.
Pour acheminer ce signal à travers l’espace étroit de la synapse, le terminal synaptique d’un neurone va le plus souvent
utiliser une substance qu'il stockait jusqu'alors dans de petites vésicules, et la libérer dans l’espace qui le sépare des
dendrites du neurone voisin. Cette substance s'appelle un neurotransmetteur. Le neurotransmetteur n’est rien d’autre qu’un
messager chimique. Il attend dans ses vésicules qu’une impulsion électrique, après avoir parcouru l’axone, le propulse de
l’autre côté de l’espace synaptique.
Il traverse alors la petite distance qui le sépare de la paroi d’une dendrite. Là, il est capté par des logements spéciaux
ménagés sur la surface du dendrite, qu’on appelle récepteurs.
L’arrivée du neurotransmetteur dans les récepteurs déclenche une série de réactions biochimiques qui donne naissance à
un signal électrique. Ainsi se propagent les signaux qui permettent la vie.
Les neurotransmetteurs : la biologie des émotions
Les neurotransmetteurs sont indispensables à notre bien-être, car ce sont eux qui permettent au cerveau de communiquer
avec le reste du corps. Sans eux, il n’y aurait pas de contraction musculaire - volontaire ou involontaire. Il n’y aurait pas de
respiration. Les hormones ne seraient pas délivrées. Sans eux, nous serions incapables de voir, de penser, de comprendre,
de nous souvenir, d’éprouver des joies ou des peines.
De nombreuses substances jouent le rôle de neurotransmetteurs dans le cerveau. Certaines sont directement utilisées à
partir de l’alimentation quotidienne. Elles franchissent la barrière hémo-méningée et sont captées par les neurones. C’est
par exemple le cas de l’acide glutamique, ou encore de la glycine, deux acides aminés que l’on trouve dans les protéines.
Ils sont un peu l’illustration du vieil adage, « on est ce qu’on mange. »
D’autres ont des structures un peu plus complexes, et le cerveau doit combiner plusieurs substances pour les fabriquer. Et
faire intervenir d’autres substances comme des minéraux ou des vitamines pour que les réactions chimiques nécessaires à
la fabrication se fassent normalement. Ces neurotransmetteurs un peu plus sophistiqués sont fabriqués directement par les
neurones. Ils sont ensuite, on l'a vu, stockés dans des vésicules.
Les neurotransmetteurs ont de multiples fonctions, et il est délicat d’attribuer à chacun un rôle bien précis sur tel ou tel
aspect de notre comportement. Cependant, lorsque l’action des neurotransmetteurs est perturbée, on voit souvent
apparaître des troubles du comportement, comme l’anxiété, la dépression, voire l’agressivité. Or, il est aujourd’hui possible
de doser dans les urines ou le sang les produits de dégradation de ces neurotransmetteurs, c’est-à-dire la trace de leur
action dans le cerveau. Ces dosages permettent d’avoir une meilleure idée des relations entre tel neurotransmetteur et tel
trait du comportement.
60
Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau
Les neurotransmetteurs qui suivent sont les plus importants du cerveau pour le contrôle qu’ils exercent sur les neurones. Ce
sont aussi les plus étudiés, et ceux qui sont le plus souvent la cible des molécules naturelles (nutrition) ou de synthèse
(médicaments).
Acétylcholine : le mémorisateur
L’acétylcholine est le seul neurotransmetteur majeur qui n’est pas fabriqué à partir d’un acide aminé. Il est synthétisé à partir
d’une substance de l’alimentation, la choline et de la forme active de l’acide pantothénique (vitamine B5).
L’acétylcholine est un neurotransmetteur « à tout faire » qui intervient dans le contrôle des mouvements, y compris le pouls,
ainsi qu’une multitude de fonctions physiologiques. C’est aussi le messager chimique de la mémoire. Les régions du
cerveau qui offrent la plus forte densité de neurones utilisant la choline, sont celles qui dégénèrent dans la maladie
d’Alzheimer. Même chez la personne en bonne santé, on sait qu’avec l’âge, l’organisme fabrique moins d’acétylcholine.
Cette situation est à l’origine de troubles de la mémoire, manque de concentration, oublis.
Pour résumer, l’acétylcholine commande la capacité à retenir une information, la stocker et la retrouver au moment
nécessaire. Lorsque le système qui utilise l’acétylcholine est perturbé apparaissent des troubles de la mémoire, voire dans
les cas extrêmes des formes de démence sénile.
Dopamine : le moteur
La dopamine est un neurotransmetteur synthétisé par certaines cellules nerveuses à partir de la tyrosine, un acide aminé
(composant des protéines de l’alimentation). Elle affecte le mouvement musculaire, la croissance des tissus, le
fonctionnement du système immunitaire. Elle intervient dans la sécrétion de l’hormone de croissance.
Les réseaux dopaminergiques du cerveau sont étroitement associés aux comportements d’exploration, à la vigilance, la
recherche du plaisir et l’évitement actif de la punition (fuite ou combat).
Chez l’animal, les lésions des zones dopaminergiques se traduisent par un désintérêt pour les stimulis de l’environnement
et par une diminution du comportement exploratoire. En revanche, lorsqu’on place des électrodes aux sites
dopaminergiques et qu’on permet à l’animal de s’auto-stimuler par déclenchement de chocs électriques, le plaisir et
l’excitation sont tels que le cobaye peut en oublier de s’alimenter.
Chez l’homme, la baisse d’activité des neurones dopaminergiques d’une certaine région du cerveau (l’axe substance noire striatum) entraîne une diminution du mouvement spontané, une rigidité musculaire et des tremblements. C’est la maladie de
Parkinson.
On trouve une activité dopaminergique basse dans les dépressions de type mélancolique, caractérisées par une diminution
de l’activité motrice et de l’initiative, une baisse de la motivation. A l’inverse, les produits, les activités qui procurent du
plaisir, comme l’héroïne, la cocaïne, le sexe, activent certains systèmes dopaminergiques. Ainsi, les médicaments qui
augmentent la dopamine, comme la L-Dopa ou les amphétamines, augmentent aussi l’agressivité, l’activité sexuelle, et
l’initiative.
Pour résumer, la dopamine crée un terrain favorable à la recherche de plaisir ou d’émotions, à l’état d’alerte, au désir
sexuel. A l’inverse, lorsque la synthèse ou la libération de dopamine est perturbée, on peut voir apparaître démotivation,
voire dépression.
Noradrénaline : la carotte et le bâton
La noradrénaline est synthétisée par certains neurones à partir du même acide aminé qui sert à fabriquer la dopamine.
La noradrénaline stimule la libération de la graisse mise en réserve et contrôle la libération des hormones qui régulent la
fertilité, la libido, l’appétit et le métabolisme.
La noradrénaline module l’attention, l’apprentissage et facilite la réponse aux signaux de récompense : plus la sensibilité
noradrénergique est grande, plus ces traits sont amplifiés.
Chez le rat, la destruction du locus coeruleus, siège des neurones à noradrénaline, entraîne une disparition totale de la
peur. Les interventions qui augmentent la sensibilité à la noradrénaline dans les régions frontales empêchent l’animal
d’oublier un comportement lié à une récompense. Elles lui permettent d’associer plus rapidement à une activité particulière
le souvenir d’une punition évitée. Inversement, Mary Schneider (Université du Wisconsin) a montré que des singes rendus
peu sensibles se montrent incapables d’intégrer les comportements sociaux du groupe.
Chez l’homme, la diminution de la noradrénaline affecte l’acquisition de connaissances et d’associations nouvelles. Mais la
caféine, qui augmente la noradrénaline du cerveau, améliore la capacité à accomplir des tâches répétitives, ennuyeuses,
non sanctionnées par des récompenses. L’administration de tyrosine à des patients dépressifs augmente la sécrétion de
noradrénaline. Ce traitement améliore la composante hédonique de leur dépression. Le docteur Bruce Perry (Baylor College
of Medicine, Houston, Texas) a trouvé qu’une sensibilité noradrénergique réduite chez l’enfant est associée à des
comportements « socialement détachés ». Le docteur David Magnusson (Institut Karolinska, Stockholm, Suède) a suivi
pendant vingt ans le parcours de tous les garçons d’une petite ville, dès l’âge de 10 ans. Certains d’entre eux sont devenus
criminels ; tous ceux-là avaient des taux de noradrénaline bas.
Le docteur Perry estime qu’il existe une corrélation entre une sensibilité noradrénergique forte et la recherche de sensations
« socialement acceptables ».
Pour conclure, la noradrénaline semble créer un terrain favorable à l’éveil, l’apprentissage, la sociabilité, la sensibilité aux
signaux émotionnels, le désir sexuel. À l’inverse, lorsque la synthèse ou la libération de noradrénaline est perturbée,
peuvent apparaître repli sur soi, détachement, démotivation, dépression, baisse de la libido.
61
Sérotonine : le grand inhibiteur
La sérotonine est synthétisée par certains neurones à partir d’un acide aminé, le tryptophane, qui entre pour une petite
partie dans la composition des protéines alimentaires. Elle joue un rôle majeur dans la coagulation sanguine, la venue du
sommeil, la sensibilité aux migraines. Elle est utilisée par le cerveau pour fabriquer une hormone célèbre, la mélatonine.
Dans le cerveau, la sérotonine influence l’activité d’autres neurones, le plus souvent en diminuant leur fréquence de
décharge, inhibant leur action. Dans le striatum, les neurones sérotoninergiques inhibent les neurones dopaminergiques, ce
qui entraîne une diminution du mouvement. Dans la mesure où la sérotonine sert à inhiber de nombreuses régions du
cerveau, les mêmes régions sont « désinhibées » lorsqu’il y a trop peu de sérotonine.
La destruction des régions du cerveau à forte densité de neurones sérotoninergiques entraîne une désinhibition du contrôle
réfléchi sur le comportement : l’animal cède à des pulsions quelles que soient les conséquences de ses actes. Lorsqu’on
administre des chocs électriques à un rat qui essaie de se procurer de la nourriture, il s’interrompt après une dizaine de
tentatives. Mais lorsqu’on épuise sa sérotonine, il persiste malgré 200 chocs et plus. Souris et rats cohabitent généralement
sans problèmes dans une cage. Mais si leur sérotonine est anormalement basse, les rats massacrent les souris. René Hen
(Inserm U184, Strasbourg) a créé une lignée de souris particulièrement agressives en « éteignant » le gène qui code l’un
des récepteurs de sérotonine. La déplétion de sérotonine entraîne aussi une désinhibition de l’activité sexuelle.
Chez l’homme, les taux anormalement bas de sérotonine sont généralement associés à des comportements impulsifs,
agressifs, voire très violents. C’est notamment le cas dans les formes violentes de suicide. Des taux très bas ont été relevés
chez les criminels qui assassinent leur famille avant de tenter de mettre fin à leur jour. L’équipe du docteur Markus Kruesi
(Université de l’Illinois, Chicago) a trouvé qu’un taux bas de sérotonine chez un enfant à problème était le facteur qui
prédisait le mieux un comportement criminel ou suicidaire. Les substances qui diminuent la sérotonine ont un effet
désinhibant. La yohimbine, un aphrodisiaque, interfère avec la sérotonine. La drogue ecstasy augmente la sociabilité et les
échanges en détruisant (provisoirement ?) les terminaisons nerveuses sérotoninergiques.
En résumé, la sérotonine semble créer un terrain favorable aux comportements prudents, réfléchis, calmes, voire inhibés. À
l’inverse, des taux de sérotonine bas apparaissent associés à l’extroversion, l’impulsivité, l’irritabilité, l’agressivité, voire
dans les cas extrêmes aux tendances suicidaires.
GABA : le relaxant
Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) est synthétisé à partir de l’acide glutamique. C’est le neurotransmetteur le plus
répandu dans le cerveau. Le GABA semble impliqué dans certaines étapes de la mémorisation. Le GABA est aussi un
neurotransmetteur inhibiteur, c’est-à-dire qu’il freine la transmission des signaux nerveux. Sans lui, les neurones pourraient
littéralement s’emballer, transmettre des signaux de plus en plus vite, jusqu'à épuisement du système. Le GABA permet de
les maintenir sous contrôle.
Le GABA favorise le calme et la relaxation, il diminue la tonicité musculaire, ralentit le rythme cardiaque, réduit les
convulsions de l’épilepsie, ainsi que les spasmes musculaires. Surtout, on sait qu’il joue un rôle clé dans le contrôle de
l’anxiété (une forme de « panique » électrique), depuis que le mode d’action des benzodiazépines a commencé d’être
connu. Ces médicaments, dont le chef de file est le Valium, sont des tranquillisants qui agissent en se liant sur des
récepteurs du type de ceux qui réagissent au GABA.
Pour résumer, le GABA semble favoriser la relaxation, alors que des niveaux bas de ce neurotransmetteur entraînent des
difficultés d’endormissement et de l’anxiété.
Adrénaline : le stresseur
L’adrénaline active la réponse de l’organisme à un stimuli, et en général au stress. Elle agit sur le système nerveux
sympathique et peut augmenter le pouls, la pression sanguine, améliorer la mémoire, diminuer la réflexion, augmenter la
force de contraction musculaire, accroître le flux sanguin et la capacité respiratoire (par relâchement des muscles lisses),
dilater les pupilles et faire se dresser poils et cheveux. Elle prépare l’organisme à une réaction du type « fuir » ou « faire
face ».
Le système nerveux sympathique est composé de deux grandes entités : le système alpha-adrénergique, et le système
bêta-adrénergique, chacune contrôlant des fonctions différentes. Le système alpha-adrénergique contrôle notamment la
vigilance et l’éveil. Le système bêta-adrénergique le pouls, la respiration et le flux sanguin. Les médicaments bêta-bloquants
comme le propanolol agissent en bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques, qui lorsqu’ils sont sur-stimulés peuvent
entraîner trac et phobies.
En résumé, l’adrénaline est le neurotransmetteur qui nous permet de réagir dans une situation de stress. Des taux élevés
d’adrénaline conduisent à la fatigue, au manque d’attention, à l’insomnie, à l’anxiété et dans certains cas à la dépression.
Neurotransmetteurs et équilibre nutritionnel
Le cerveau est le centre de contrôle de l’organisme tout entier. Il utilise le quart de toute l’énergie produite et les milliards de
neurones qu’il contient représentent la moitié des cellules nerveuses du corps. Il stimule les fonctions motrices, la digestion,
la croissance, il interprète vos expériences sensorielles et décide des réponses physiques et émotionnelles appropriées.
Pourtant, le cerveau ne représente guère plus de 2 pour cent de votre poids total. Ceci le rend extrêmement sensible. Des
déficits nutritionnels peuvent provoquer des déséquilibres chimiques qui pourront prendre la forme d’une fatigue, de trous
de mémoire, d’anxiété.
Exemple : pour fabriquer la sérotonine à partir du tryptophane, comme pour fabriquer dopamine et noradrénaline à partir de
l’acide aminé tyrosine, les cellules mettent en action une réaction biochimique qui nécessite la présence de vitamine B6. Si
vous manquez de vitamine B6, cette réaction se fera mal, et la synthèse des neurotransmetteurs sera perturbée. Le déficit
en vitamine B6 peut alors agir comme révélateur d’une vulnérabilité héréditaire. Celles et ceux qui auront hérité d’une
tendance à manquer de sérotonine vont vivre le déficit en vitamine B6 sous la forme d’une augmentation anormale du
niveau d’anxiété, d’irritabilité, d’agressivité. Celles et ceux qui auront plutôt hérité d’une tendance à manquer de dopamine
et de noradrénaline vont se sentir déprimés, démotivés. Dans ces cas précis de déficit, la prise de vitamine B6 va permettre
de réguler indirectement l’humeur.
62
Les psycho-toniques
En l’absence de maladie, ou de symptôme de déséquilibre, il apparaît possible de stimuler certaines fonctions du cerveau
comme la mémoire, ou la rapidité avec laquelle il traite des informations. Ceci peut être réalisé par l’apprentissage, mais
également en favorisant les réactions chimiques auxquelles le cerveau fait appel pour accomplir certaines tâches.
L’exemple le plus simple est celui de l’apport de sang et d’oxygène : le cerveau en a besoin pour fonctionner. Dans certains
cas, apporter plus de sang et d’oxygène se traduit par un meilleur fonctionnement, en particulier dans les phases
d’acquisition des connaissances.
De la même manière, les chercheurs ont montré que l’on peut agir directement sur le niveau de certains neurotransmetteurs
en modifiant dans l’alimentation la quantité des acides aminés qui leur donnent naissance.
Les acides aminés sont les molécules dont sont faites les protéines. Quand vous mangez un morceau de volaille, riche en
protéines, vous apportez à votre corps une association de 20 acides aminés qu'il va séparer un à un pour les réutiliser dans
d'autres combinaisons, car il en a besoin pour fabriquer ses propres protéines.
Mais certains des acides aminés de l'alimentation ont aussi d'autres fonctions. Ils servent à fabriquer des
neurotransmetteurs :
- l’acide aminé tryptophane donne naissance à la sérotonine ;
- les acides aminés tyrosine et phénylalanine donnent naissance à l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine ;
- l'acide glutamique donne naissance au GABA.
L'acétylcholine, autre neurotransmetteur, n'est pas fabriquée à partir d'acides aminés, mais de choline, une substance
apportée par les graisses alimentaires.
Cela signifie qu'il est parfois possible de moduler l’action d’un neurotransmetteur (donc certains états psychologiques) en
apportant un peu plus de l’acide aminé qui sert à le fabriquer. Ceci est en général réalisé au moyen de suppléments, c’està-dire en prenant l’acide aminé de manière isolée, et à des doses relativement importantes. Par exemple, des études ont
montré que l’on peut induire un effet de relaxation complète, et même accélérer le sommeil grâce à des suppléments de
l’acide aminé tryptophane.
Les médicaments de l’âme
Les médicaments de « l’âme », les psychotropes ont souvent pour cible les neurotransmetteurs. Ceux-ci sont
chargés de modifier suffisamment le potentiel des membranes pour créer un signal électrique. Mais ce
mécanisme est soumis à une régulation stricte.
D'un côté, il faut éviter que l'action du neurotransmetteur se prolonge, au risque de créer une hyperexcitation
néfaste au cerveau et à l'organisme tout entier. D'un autre côté, il faut que le neurotransmetteur ait le temps
d'agir, pour que le signal soit correctement relayé.
Il existe deux grands mécanismes pour arrêter l'action d'un neurotransmetteur. Le premier, c'est la destruction
du neurotransmetteur par une enzyme. Par exemple, l'acétylcholine est détruite par une enzyme, une fois qu’elle
a été captée par les récepteurs, de l’autre côté de l’espace synaptique. Si elle n'était pas détruite, le signal se
prolongerait de façon anormale et dangereuse.
Un neurone peut aussi mettre fin à l’action d’un neurotransmetteur en repompant ses molécules intactes. Une
partie est alors restockée dans les vésicules d’origine; le reste est détruit par une enzyme appelée monoamineoxydase, qui est contenue dans le terminal synaptique. C'est ce qui se passe pour la sérotonine.
Certains médicaments agissent sur l’une ou l’autre de ces étapes.
La sérotonine offre ici encore un bon exemple. Les personnes qui sécrètent peu de sérotonine sont plus
souvent touchées par certaines formes de dépression, probablement parce que ce neurotransmetteur est émis
en quantités trop faibles pour générer un signal normal. Le médicament Prozac empêche la sérotonine, une fois
libérée dans l’espace synaptique, d'être récupérée (à des fins de recyclage) par le neurone qui l'a sécrétée.
Ainsi, les récepteurs baignent plus longtemps au contact de la sérotonine, et celle-ci a le temps de jouer son
rôle de messager. Ici, le temps compense la quantité.
(LaNutition.fr Priscille TREMBLAIS - Vendredi 30 Septembre 2011)
63