BURN OUT - le Mémoire
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BURN OUT - le Mémoire
Jean Luc GUTZWILLER Jean-Luc Mémoire dans le cadre de ma formation HIPPOCRATUS – Conseiller Phyto - Aroma 1 SOMMAIRE 1) Pourquoi avoir choisi le thème du Burn-Out et la Phytothérapie ...………………… Page 4 2) BURN-OUT : définition ...………….....................................................................……… Page 5 3) BURN-OUT : chiffres et études...………….........................................................……… Page 6 4) BURN-OUT : causes...……………..............................................................................… Page 8 5) BURN-OUT : ses symptômes et son cycle................................................…………… Page 9 6) BURN-OUT : ses graves conséquences...………..........................................………… Page 10 7) RÔLE DE LA PHYTOTHERAPIE DANS LE TRAITEMENT DU BURN-OUT...… ….... Page 11 a) Parlons tout d’abord du STRESS (phases et conséquences) ...…………. Page 12 b) LES PLANTES ADAPTOGENES...……….......................................…………. Page 15 c) LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LES TROUBLES DU SOMMEIL.......…. Page 28 d) LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LA DEPRESSION...….........……………. Page 40 e) AUTRES PLANTES et AUTRES SYMPTOMES LIES AU BURN-OUT ...…. Page 51 8) NOTRE MODE DE PENSEE ET DE VIE DANS LA GESTION DU BURN-OUT...……. Page 52 ANNEXES (en complément d’informations) : A lire selon votre temps et envie Annexe A - OU EN EST-ON AVEC LA PRISE EN CHARGE DU BURN-OUT Annexe B - EXEMPLE D’ECHELLE DE MESURE DU MASLACH BURNOUT INVENTORY’S Annexe C - MEDECINE : LE STRESS, UN PHENOMENE BIOCHIMIQUE Annexe D - LES 6 SUPER-NEUROTRANSMETTEURS DE VOTRE CERVEAU LES PLANTES ETUDIEES A) B) C) D) E) F) G) H) I) J) K) L) M) GINSENG ELEUTHEROCOQUE RHODIOLE SCHIZANDRA – ASHWAGANDHA - REISHI (+MAITAKE et SHII-TAKE) - RHAPONTICUM CARTHAMOIDE Plantes et Huiles essentielles sédatives et calmantes VALERIANE ESCHSCHOLTZIA Plantes hypnotiques ( COQUELICOT – HOUBLON – LOTIER CORNICULE – TILLEUL Cordata et Tomentosa – AVOINE – PASSIFLORE – CAMOMILLE ALLEMANDE – LAVANDE – ORANGER AMER – MANDARINIER – BERGAMOTIER ) MUCUNA GRIFFONIA MILLEPERTUIS Plantes antidépressives ( SAFRAN – CAMOMILLE ROMAINE – MATRICAIRE – VERVEINE OFFICINALE – GENTIANE JAUNE – IMPERATOIRE – MELISSE – RAUWOLFIA ) D’autres plantes pour lutter contre les symptômes du Burn-out ( MELISSE – AUBEPINE – FUMETERRE – VALERIANE ) 2 PREAMBULE Je remercie sincèrement toute l’équipe d’HIPPOCRATUS : - d’une part pour le contenu et le suivi de la formation - et d’autre part pour pouvoir m’exprimer à travers ce mémoire sur un domaine que je connais bien, celui de l’épuisement professionnel (ou Burn-Out), car étant touché personnellement par cet état de trouble intense, d’écroulement et de solitude. Je dédie ce modeste mémoire à tout ces passionnés qui m’ont tant impressionné et m’ont donné l’envie de me plonger dans le monde puissant du naturel et de la merveilleuse machine humaine (Catherine PROSTDAME – Phytothérapeute, Siegfried DERTINGER – Naturopathe, Angelo AMATULLI – Hygiéniste, Jacques BERGER – Médecine générale, Emanuel BLUM et son équipe de la Pharmacie du Château à Castries, Anne DOMENECH – Chirurgien Dentiste Holistique, Laurent CLEMENCE et Katia – Gastronomie Plantes, Patrice d’Aigues-Mortes –Essentiel Nature ) Merci à CELUI qui par SA SAGESSE CREATRICE nous permet de profiter pleinement de tant de richesses et de variétés, sans oublier le moyen de nous soigner. Plus nous Le comprendrons, plus nous respecterons et utiliserons à bon escient le fruit de Sa création. Il nous reste encore tant à découvrir et à transmettre. A Dominique, qui m’a soutenu durant ma formation ….. Et bien sùr A TOUS CEUX, qui de près ou de loin, m’ont permis de comprendre ce qu’est le Burn-out, m’ont soutenu durant mon Burn-Out et qui m’ont donné l’occasion de changer de cap. (Céline et les SIMON, Pierre et Jacqueline, Michel et Manuella, Arsène et Guylène, Denis Frantz, Dt Wienkowicz et Balestreri, ma famille et mes belles sœurs et beaux frères, Roesch et Heng, Mouna Jaoudi de Pôle Emploi, Jérôme deVecteur et Noëlle et Yolande de Hoplà …) AVERTISSEMENT Je ne suis pas un professionnel de la santé : l’information à caractère médical fournie dans mon mémoire est, au mieux, de nature générale et ne peut se substituer à l'avis d’un professionnel de la santé légalement habilité, tel qu'un médecin, un pharmacien, ….. Seul un professionnel de la santé est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition, après vous avoir ausculté, en vous assurant personnellement des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s'il y a lieu, à l'aide de tiers compétents. Ce mémoire ne peut être utilisé pour donner un quelconque conseil médical ou dresser un diagnostic, et il ne contient aucune prescription médicale. La lecture de ce mémoire ne peut pas (et ne doit pas) être un substitut à la consultation d’un professionnel de santé qualifié ou à la lecture d’ouvrages de référence reconnus dans le monde médical. Le but est seulement d’aider à comprendre l’étendue du sujet concernant le Burn-out, avec une tentative d’approche à travers la phytothérapie. Mon mémoire est basé sur des études et des données largement reconnues. SOURCES : - Mes cours Hippocratus - Livres : Traité de Phytothérapie du Dr Jean-Michel Morel – Larousse des Plantes médicinales – 150 Maladies et 600 Remèdes – Se soigner par l’homéopathie du Dr A. Horvilleur - Les sites internet : Passeport santé et Wikipédia - Institut Européen des substances végétales - Technologia - Journal du Conseil Economique et Social - Différents articles sur internet et de mes lectures - Le journal « Réveillez-Vous » 3 POURQUOI AVOIR CHOISI LE THEME DU BURN-OUT ET DE LA PHYTOTHERAPIE (ou parlé de mon EXPERIENCE : Ayant fait 2 Burn-Out, dont le 1er aurait pu être fatal, j’ai gardé dans mon esprit 2 images que je souhaite combattre, à travers des solutions phytothérapiques et d’un mode de vie adapté : L’IMAGE DU POING SERRE : en serrant son poing longtemps et de plus en plus fort, c’est seulement après l’avoir relâché d’un coup, que l’on s’aperçoit que la main s’est engourdie, nous fait mal jusqu’à la crampe. Pourtant, tant que l’on serrait on ne ressentait presque rien. Il en est de même avec le stress au travail. Pour ne pas ressentir les méfaits d’un stress permanent, on risque de tomber dans un piège s’obliger à rester ou se mettre sous pression (volontairement ou involontairement). S’ensuit peu à peu une rupture de l’équilibre organique et psychique (phénomène de décompensation observable souvent pendant les périodes inactives). ALORS COMMENT AGIR AVANT ET EVITER DE RENTRER DANS LE CYCLE DU BURN-OUT? L’IMAGE DE LA CHUTE D’EAU : pour diriger une embarcation sur un rapide on s’aide d’une rame. Au début, cette rame nous aide à nous diriger et éviter les rochers. Mais dès que l’on s’approche du ravin, dans un flux de plus en plus rapide, ni notre rame, ni notre embarcation éviteront la chute certaine. Tout devient très vite incontrôlable. Il en va de même avec le stress au travail. Tant que nous maitrisons un certain stress, nos facultés sont stimulées. Mais tout peut devenir incontrôlable, lorsque le stress chronique s’est installé et que d’autres facteurs s’y ajoutent (personnelles, externes ….). Attention ! Ne jamais laisser le stress nous mener vers le point de non retour et de chute. Agissons avant d’être entrainé ! COMMENT SAUVER SA PEAU ? (oui il s’agit bien de préserver sa vie et de sauvegarder sa famille) Dans l’esprit de mon mémoire, je souhaite m’adresser à : - ceux qui n’ont pas encore desserré leur poing, mais qui sentent déjà un certain engourdissement de la main - ceux qui sont sur le rapide mais encore à une certaine distance de la chute d’eau. N’étant pas dans le métier médical, j’ai trouvé dans les modules de chaque cours une approche passionnante de la plante au médicament, tout en ayant une approche plus juste du patient. Je profite à travers le thème de mon mémoire de puiser dans mes cours et dans mes recherches personnelles. Je vais aborder 3 domaines pathologiques liés au phytothérapique : - Problème N°1 : STRESS et ANGOISSE - Problème N°2 : TROUBLES DU SOMMEIL - Problème N°3 : DEPRESSION Burn-out au regard d’une tentative de solution Solution N°1 : PLANTES ADAPTOGENES Solution N°2 : PLANTES HYPNOTIQUES Solution N°3 : PLANTES ANTI-DEPRESSIVES Je terminerai par une approche plus orientée sur un mode de pensée et de vie. Pour commencer essayons de définir le Burn- out, ses causes et ses conséquences 4 Le BURN-OUT ou Syndrome d'Epuisement professionnel Le syndrome de l’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise Burn-out. Terme anglais qui signifie littéralement « brûler – griller - se consumer de l’intérieur ». C’est en 1969 que le terme Burn-out a été utilisé pour la première fois. Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis (voir : ANNEXE A – Et Aujourd’hui !). En complément : Mais d’où vient ce nom ? En 1969, aux Etats-Unis, le psychiatre Herbert Freudenberger utilisa le terme « burnout » pour caractériser l’état mental de jeunes volontaires travaillant auprès de toxicomanes : « je me suis rendu compte au cours de mon exercice quotidien que les gens sont parfois victimes d’incendie tout comme les immeubles. Sous l’effet de la tension produite par notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ». Dans les années 1970, on réservait l’expression aux employés du domaine de la relation d’aide, très engagés émotivement dans leur travail, comme les infirmières, les médecins, les travailleurs sociaux et les enseignants. Maintenant, on sait que tous les travailleurs - de l’ouvrier au chef d’entreprise peuvent être exposés au Burn-out. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». CE QUE LE BURN-OUT N’EST PAS (ou s’agit-il tout simplement d’une dépression) : Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant. Le Burn-out (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail. De plus, en cas de Burn-out, la personne atteinte est toujours en situation de stress chronique, tandis que c’est le cas 1 fois sur 2 pour la dépression. Des différences physiologiques ont aussi été constatées. Par exemple, les gens déprimés produiraient trop de cortisol et ceux qui sont en épuisement professionnel, pas assez. CE QU’EST LE BURN-OUT (Tentative de définition) : A) Le syndrome du Burn-out est le résultat d'un processus composé : 1) d’une exposition à des situations de travail mentalement exigeantes (sollicitations, surengagement, frustrations ou conflits au travail), 2) stress et 3) adaptation psychologique ; qui se développe sur une période plutôt longue. Il peut se concentrer exclusivement sur la vie professionnelle, mais peut aussi être occasionné lorsqu'on essaie de concilier les objectifs privés et professionnels. Le Burn-out est également mis en relation avec le stress. En résumé : Le Burn-out représente un état émotionnel qui s’accompagne d’un stress intense et exerce un effet négatif sur la motivation, l’attitude et le comportement. B) Il peut aboutir à un véritable effondrement avec : • un épuisement émotionnel (découragement, angoisse, tristesse, nervosité, irritabilité…), • un épuisement physique (troubles du sommeil, épuisement, perte de l’appétit, douleurs articulaires, migraines, malaises, troubles cardio-vasculaires, déficience du système immunitaire…) • allant jusqu’à un épuisement psychique (troubles de la concentration et de la mémoire, idées fixes, inaptitude à résoudre des tâches concrètes, sentiment d’impuissance, idées suicidaires, crise de rage, isolement social…) C) Ils touchent surtout des sujets performants et sans passé psychopathologique. (source : syndrome d’épuisement Technologia) 5 Le BURN-OUT : des CHIFFRES Tentons à présent de donner un aperçu de l’ampleur du phénomène et des coûts qu’il engendre. Les données présentées ci-dessous vont nous aider à illustrer l’ampleur des pathologies mentales liées au travail (dont le Burn-out) en Europe. Nous ajouterons des statistiques de la France. A Noter : Il est important de le dire, le Burn-out a la particularité de toucher des personnes sans antécédents psychiques. A L’ECHELLE EUROPEENNE Les problèmes de stress, de dépression et d’anxiété liés au travail touchent 15,8% de la population active(1). Ils représentent le plus grand problème de santé mentale chez les Européens en âge de travailler : 20% d’entre eux ont reçu un diagnostic de dépression à un moment de leur vie. Le coût de la dépression a été estimé à 92 milliards d’euros en 2010 au sein de l’UE, avec une perte de productivité représentant plus de 50% du total des coûts liés à la dépression(2). En Allemagne Un Allemand sur cinq souffre de troubles psychiques à cause de son travail. 14,3% des arrêts maladies diagnostiqués avaient pour origine une dépression ou un Burn-out (3). Aux Pays-Bas Entre 10 et 11% des travailleurs néerlandais sont atteints de Burn-out liés au stress au travail sont évalués à 6 milliards d’euros(5). (4). Les coûts de l’absentéisme En Finlande 25% des travailleurs finlandais âgés de 30 à 64 ans souffrent de Burn-out moyen et 2,5% d’épuisement professionnel(6). EN FRANCE Parmi l’ensemble des actifs occupés : 3,2 millions (soit 12,6 % des actifs) seraient en situation de travail excessif et compulsif, présentant un surengagement pathologique et connaissant un risque élevé de développer un Burn-out (7). (Agriculteurs exploitants 23,5% - Artisans, commerçants, chefs d’entreprises 19,7% - Cadres et professions intellectuelles supérieures 19,0% - Professions intermédiaires 9,8% - Employés 6,8% - Ouvriers 13,2% ) Le coût direct associé au stress au travail représente de 10 à 20% des coûts de la branche accidents du travail et des maladies professionnelles) de la sécurité sociale. Il est évalué entre 800 et 1 600 millions d’Euros, selon les hypothèses de l’INRS. (Source : extrait du Rapport Nasse-Légeron du 12/03/08) 6 En réalité le coût global est beaucoup plus important. Il est actuellement évalué à 45 Milliards d’Euros. Pourquoi ? Faisons la somme des différents facteurs : Absentéisme dû au stress + Coût des accidents de travail et maladies professionnelles dus au stress + Traitement médical [ + Ne sont pas compris les coûts sociaux (divorces, violences conjugales et sur les enfants, troubles du comportement, suicide, alcoolisme, addictions, etc...) ] AUTRES ENSEIGNEMENTS DES DIFFERENTES ETUDES 1) Au niveau du profil des patients, il est apparu que l’échantillon comprenait davantage de femmes touchées par le Burn-out. Cette observation peut être rapprochée des données issues de la littérature médicale indiquant que les femmes ont tendance à consulter plus souvent le médecin que les hommes. 2) Au niveau des tranches d’âge, les 45-55 ans sont les plus touchés par le Burn-out. 3) L’étude a permis d’identifier des symptômes clés associés à un Burn-out. Les six symptômes les plus fréquemment cités par les patients sont : - les troubles du sommeil (60,8%), - la diminution d’énergie ou fatigue chronique (53%), - les plaintes neurovégétatives/fonctionnelles(8) (52,6%), - la diminution de la motivation (48,4%), - l’asthénie(9) (45,7%) - et enfin, la frustration (44,4%). 4) L’étude a également confirmé le lien existant entre le Burn-out et le contexte professionnel puisque, dans 95% des cas, les symptômes décrits par le patient ont été mis en lien avec le travail de manière explicite. 5) En matière d’environnement de travail, les cinq contraintes les plus fréquemment citées par les patients en Burn-out sont : - la charge de travail (57,9%), - la pression temporelle (41,3%), - les changements organisationnels (38,4%), - le conflit au travail (37,4%) - et la conciliation entre vie privée et vie professionnelle (30,6%). 6) Sur base des données recueillies, une liste des ressources dont manque le travailleur peut également être établie. Les plus fréquemment citées sont : - le soutien de la hiérarchie (63,2%), - la reconnaissance (47,5%), - le soutien des collègues (29,4%), - les possibilités d’épanouissement au travail (23, 4%) - et la définition des tâches (19,6%). (1) Eurostat : Work and Health in the EU, a statistical portrait – 2004 (2) European Depression Association : Impact of Depression at work in Europe Audit – 2012 (3) D’après une étude réalisée au premier semestre 2011 par la caisse d’assurance maladie « Techniker Krankenkasse » à partir des données recueillies sur ses 3,4 millions d’assurés. (4) Permanent Quality of Live Survey – 2006 (5) Staatsecretaris report – 2006 (6) Health and Functionnal Capacity in Finland – 2004 (7) Etude Technologia – Février 2014 (La collecte des données a été réalisée en ligne du 30 juillet au 20 août 2013 auprès d'un échantillon de 1000 individus représentatifs de la population active occupée française, à partir du panel propriétaire de Survey Sampling International.) (8) Les plaintes neurovégétatives ou fonctionnelles sont des plaintes liées au fonctionnement végétatif de l’organisme, comme les palpitations, les plaintes gastro-intestinales, la respiration difficile,… (9) L’asthénie correspond à un état de fatigue physique généralisé. 7 Le BURN-OUT : ses CAUSES Du point de vue purement biologique, les experts ne parviennent pas encore à expliquer complètement ce qui mène à l’épuisement professionnel. Tous les travailleurs qui traversent une période d’épuisements sont en situation de stress chronique. Il s’agit donc d’un important facteur de vulnérabilité. La grande majorité a une charge de travail élevée, à laquelle s’ajoutent l’une ou l’autre des sources de tension suivantes : • Manque d’autonomie : ne participer à aucune ou à peu de décisions liées à sa tâche. • Déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue de la part de l’employeur ou du supérieur immédiat (salaire, estime, respect, etc.). • Faible soutien social : avec le supérieur ou entre les collègues. • Communication insuffisante : de la direction aux employés, concernant la vision et l’organisation de l’entreprise. En plus de ces facteurs, des particularités individuelles entrent en jeu. Par exemple, on ne sait pas très bien pourquoi des personnes vivent plus de stress que d’autres. De plus, certaines attitudes (trop grande importance accordée au travail, perfectionnisme) sont plus fréquentes chez les individus qui vivent de l’épuisement professionnel. Selon les recherches, il semble que la faible estime de soi soit un facteur déterminant. En outre, certains contextes de vie, comme de lourdes responsabilités familiales ou encore la solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle. Peu importe les sources de stress au travail, il se produit un déséquilibre entre la pression subie et les ressources (intérieures et extérieures, perçues ou réelles) dont on dispose pour l’affronter. Voici les conditions requises pour qu’un événement provoque du stress Une situation nouvelle Une situation imprévue Une impression de manque de contrôle Une situation menaçante et déstabilisante pour l’individu. Au travail, c’est notamment le cas si votre supérieur met en doute votre capacité à accomplir votre travail ou si vous êtes victime de harcèlement psychologique ou moral. Avec la fréquence grandissante des problèmes de santé mentale chez les travailleurs, la plupart des experts soutiennent que la responsabilité du stress au travail n’est pas qu’individuelle : elle est partagée entre les travailleurs et les employeurs. De plus en plus d’études d’interventions en entreprise démontrent qu’en agissant sur l’organisation du travail, tous en tirent profit. En complément : La souffrance au travail amène souvent les personnes à vouloir être soulagées par un « remède » miracle, or même s’il y a des traitements médicaux qui peuvent atténuer le stress ou les angoisses, pour sortir de cette impasse psychologique qu’engendre la pression professionnelle, la véritable solution est de comprendre le système social de l’entreprise auquel on appartient en plus de faire un travail sur soi pour respecter ses limites. Il est souvent la résultante des dysfonctionnements de l’entreprise et pose la question de l’organisation du travail. 8 Le BURN-OUT : ses SYMPTOMES et son CYCLE Les symptômes du Burn-out out peuvent être classifiés comme suit (selon Burisch, 1994): 1. Signes avant-coureurs de la première phase • Engagement personnel plus élevé • Épuisement (fatigue chronique, manque d'énergie) 2. Manque d'enthousiasme • Pour le travail (ponctualité, respect des délais, "démission au niveau émotif") • Pour les autres activités (relations sociales, relation de couple) 3. Réactions émotionnelles • Agressivité (impatience, caractère lunatique) • Dépression (sentiments de culpabilité, apitoiement sur soi-même) soi 4. Réduction • des capacités intellectuelles • de la motivation • de la créativité 5. Repli sur soi • Indifférence (au niveau émotionnel) • Solitude (au niveau social) • Manque d'intérêt (au niveau intellectuel) 6. Réaction psychosomatiques • Troubles du sommeil, problèmes de caractère sexuel, prédisposition à la maladie, comportements addictifs, raideurs musculaires 7. Épuisement • Désespérance, pensées suicidaires, désespoir existentiel Autre approche : cycle comportemental menant au Burn-out (selon Freudenberger et North): A VOUS DE VOIR : SUIS-JE SUIS JE CONCERNE PAR LE BURN-OUT BURN ? voir ANNEXE B « Exemple d’échelle de mesure du Burn-out » 9 Le BURN-OUT : ses GRAVES CONSEQUENCES Une période d’épuisement professionnel peut, au-delà du travail, avoir des répercussions dans toutes les sphères de la vie. Dans pareil cas, la victime peut glisser vers la dépression. Certaines personnes peuvent vivre de l’anxiété, souffrir de troubles de l’alimentation, avoir des problèmes de toxicomanie ou, à l’extrême, des pensées suicidaires. Certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais « karoshi » désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960. Le stress chronique entraînerait aussi plusieurs dérèglements sur le plan physiologique. On sait, par exemple, que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 sont plus fréquents chez les gens qui vivent une forte pression psychologique. En complément : des recherches sont en cours afin de découvrir des marqueurs biologiques qui permettraient de repérer les personnes qui vivent un stress chronique. On pourrait ainsi agir avant que des problèmes de santé apparaissent. Une quinzaine de marqueurs sont sous la loupe des chercheurs, incluant les taux sanguins de cortisol, d’insuline, de protéine Créactive, de cholestérol et de triglycérides, de même que la tension artérielle et le rapport tour de taille/tour de hanche. Ces marqueurs sont souvent mesurés isolément. Or, il semble que sous l’effet du stress chronique, un fin dérèglement de plusieurs systèmes hormonaux se produirait en même temps. Ainsi, les marqueurs resteraient dans les limites de la normale, mais près des valeurs minimales ou maximales. • • • • • • • Récapitulatif des conséquences sur la vie sociale : Abandon des hobbys et activités récréatives Augmentation de la consommation d'alcool et de cigarettes Augmentation de l'usage de tranquillisants Comportement alimentaire troublé Problèmes de couple et en famille Changement fréquent d'emploi …….. 10 Rôle de la PHYTOTHERAPIE dans le traitement du BURN-OUT Le BURN-OUT est lié avant tout au STRESS chronique et à ces conséquences (voir plus haut). Il est évident que la Phytothérapie constitue un acteur incontournable dans la gestion du stress et pour lutter de façon efficace contre ces effets (anxiété – trouble du sommeil – dépression – troubles psychosomatiques, alimentaires …). Nous allons ouvrir 4 volets, et voir comment la Phytothérapie peut aider à combattre le Burn-Out et ses effets : o LES PLANTES ADAPTOGENES o LES PLANTES ET LES TROUBLES DU SOMMEIL o LES PLANTES ET LA DEPRESSION o AUTRES PLANTES ET AUTRES SYMPTOMES LIES AU BURN-OUT Tout d’abord parlons du stress, puisqu’il est l’acteur principal qui mène à l’épuisement professionnel. 11 Le STRESS Le stress se définit par une réaction biologique d’adaptation de l’organisme aux circonstances de la vie (événements, soucis, rythmes…). Face à une situation qui peut-être vécue comme source de stress, le corps répond par une série de réactions qui se traduisent : • soit par le maintien d’un équilibre physiologique (ou homéostasie) Le stress est bien géré, on parle de réaction d’adaptation. • soit par un déséquilibre biologique Le stress est mal géré, on parle de troubles d’adaptation. Il entraîne des symptômes tels que anxiété, angoisse, colère… (voir : ANNEXE C - Le stress, un phénomène biochimique) LES MECANISMES DE REPONSES AU STRESS : Face à un stress, physique ou psychologique, l’organisme répond en 2 ou 3 temps, mettant en jeu différents systèmes de régulation : le système nerveux central, le système nerveux périphérique (sympathique et parasympathique) et le système endocrinien : 1) Tout d’abord, LA PHASE D’ALARME ou D’ALERTE (ou de réaction immédiate) : C’est le système sympathique qui réalise la réaction d’alarme, en libérant notamment de l’adrénaline, et dans une moindre mesure de la noradrénaline. Cette « fameuse décharge » d’adrénaline peut donner lieu à des manifestations physiques telles que tachycardie, palpitations, colites, crampes musculaires, sudation, irritabilité, colère... À l’arrêt du stress, si la situation a été de courte durée et gérée, l’organisme retrouve son équilibre physiologique, tension et douleur disparaissent dans les jours qui suivent… 2) Si ce n’est pas le cas, l’organisme entre dans LA PHASE DE RESISTANCE (ou de réponse prolongée au stress) : Cette phase débute lorsque le corps commence à s’habituer au stress et aux agents stressant. Les symptômes de la phase d’alarme ont disparu et la personne ne ressent plus ou renie la continuation du stress. La mobilisation de l’axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien entraîne la sécrétion de Cortisol (ou « hormone du stress »). Cet axe amplifie et relaie la mobilisation énergétique produite par l’adrénaline pour que l’organisme puisse mettre en place les modalités d’adaptation au stress. On peut même observer une addiction au stress, à comparer à la dépendance d’une drogue, car la drogue (adrénaline) si elle est endogène est bien présente ! Il suffit d’observer les personnes qui pour leurs activités de loisir, recherchent des sports extrêmes mettant leur vie en danger. 12 Si cette phase dure longtemps (elle peut durer des semaines, des mois, voire des années), l’organisme est en souffrance (les hormones de stress sont secrétées en continu) et un certain nombre de symptômes apparaissent : • Troubles de l’humeur (anxiété, angoisse). • Dépression du système immunitaire • Atteinte du système locomoteur : Diminution de la force des os Rigidité musculaire qui affecte les articulations • Atteinte des fonctions mentales et cérébrales : Insomnie, Diminution de la mémoire, idées fixes, Irritabilité • Diminution du taux d’énergie (sensation de fatigue) 3) Puis l’organisme se met en PHASE D’EPUISEMENT (sorte de décompensation de l’organisme) : La personne a dépassé les limites de la phase de résistance et la réponse corporelle ressemble à celle de la phase d’alarme sans possibilité de retrouver un équilibre physiologique. Les conséquences corporelles sont plus graves, car les ressources sont épuisées : c’est le Burn-out : le corps n’a plus de réponse appropriée ou une expression imagée : « C’EST LE VIDE – Je suis vidé » Elle correspond aussi à une entrée dans la maladie, qui, selon les individus, est accompagnée soit d’une montée excessive, soit d’une chute, du taux de cortisol. > L’excès de cortisol entraîne hyperglycémie, hypertension, baisse immunitaire, dépression… > L’épuisement de cortisol engendre maladie auto-immune et inflammatoire, syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie, dépression... Le système limbique (siège des émotions et du comportement) prend le relais au niveau cérébral, impliquant la sérotonine. En plus de l’humeur, la sérotonine contôle la régulation du sommeil, de l’appétit, la perception de la douleur, la température, la tension artérielle et l’activité hormonale. Le corps vieillit plus vite, puis apparaissent des maladies organiques (diabète, cancer, maladies cardiaques…) La personne peut vivre dans cet état par des dérives : alcool, drogues, divertissement, alimentation compulsive… qui accentuent encore la spirale néfaste. TRES IMPORTANT : Environ 6 consultations médicales sur 10 en France ont un rapport avec le stress : Face à cette recrudescence, les autorités de santé (HAS, AFFSAPS) encouragent les médecins à éviter les psychotropes et à avoir recours, en premier lieu, à des thérapies alternatives (médecine douce, hygiène de vie saine, techniques de gestion du stress…) Aujourd’hui les recherches scientifiques dans le domaine de la phytothérapie mettent en avant l’efficacité de certaines plantes pour aider l’organisme à faire face au stress. LA PHYTOTHERAPIE EST DONC UN ATOUT MAJEUR DANS LA PRISE EN CHARGE DU STRESS La phytothérapie constitue une alternative efficace aux anxiolytiques, antidépresseurs, hypnotiques. L’arsenal de phyto-médicaments est importante, varié et qui s’adapte à toutes les phases des troubles liés au stress et donc dans la prévention et la gestion du Burn-Out. 13 En complément : QUELQUES SCHEMAS SC SUR LES 3 PHASES DU STRESS AU TRAVAIL MENANT AU BURN-OUT Ouvrons notre 1er volet : les plantes « adaptogènes » 14 LES PLANTES ADAPTOGENES Parmi les nombreuses plantes à disposition des phytothérapeutes, les plantes proposées pour mieux supporter le stress sont souvent des plantes dites « adaptogènes », c’est-à-dire capables de favoriser le retour de l’organisme à l’équilibre. Les plantes adaptogènes se définissent notamment par leur capacité à moduler l’axe hypothalamohypophyso-corticosurrénalien et donc la sécrétion de cortisol (elles agissent sur la phase 2 et/ou 3 du stress – voir schéma plus haut). Elles évitent ainsi les conséquences d’un stress mal géré : fatigue physique et intellectuelle, dérèglements immunitaires… Les plantes adaptogènes représentent ainsi des outils pertinents de prévention et de réponse au stress, d’autant plus qu’elles sont dénuées d’effets secondaires. « La médication adaptogène est liée au stress et au besoin du médecin de répondre à la pathologie de patients allant souffrir, souffrant ou ayant souffert du stress 3 - voir schéma plus haut ». Idéalement, les plantes adaptogènes s’utilisent en prévention, avant la situation de stress ou dès que l’individu s’y trouve confronté. [ Rappelez-vous de l’image du poing serré ] Attention : Existe-t-il des risques à soulager un excès de stress avec ces plantes adaptogènes Les personnes qui prennent un traitement de longue durée (hypertension, diabète, troubles cardiovasculaires, etc.) doivent consulter leur médecin avant de prendre des plantes aux propriétés adaptogènes. Celles qui vont subir une intervention chirurgicale doivent s’abstenir d’en consommer, car ces plantes ont tendance à diminuer la capacité du sang à coaguler. Remarque sur le moment de la prise des adaptogènes : Pour des raisons de chronobiologie (coïncidence avec le pic de sécrétion cortisonique), les adaptogènes sont le plus souvent à absorber le matin. LES PLANTES POUR SOULAGER UN EXCES DE STRESS : Dans mon mémoire je voudrais vous présenter 3 plantes majeures adaptogènes : le GINSENG Panax ginseng - l’ELEUTHEROCOQUE Eleutherococcus senticosus et la RHODIOLE (ou orpin rose Rhodiola rosea) 1) Les racines de ginseng sont utilisées sous forme de poudre ou de décoction en médecine traditionnelle pour lutter contre le stress. Plusieurs études sont en cours pour essayer de comprendre les mécanismes à l’origine de leur effet adaptogène. Pour l’instant, l’usage du ginseng dans cette indication repose essentiellement sur la tradition. 2) Improprement appelé « ginseng sibérien », l’éleuthérocoque fait également partie des plantes aux propriétés adaptogènes. Des extraits de ses racines ont fait l’objet de plusieurs études cliniques qui ont confirmé leur effet positif en cas de stress. On a en particulier démontré une augmentation du cortisol (l’hormone qui permet de réagir au stress) dans le sang. 3) La rhodiole mérite effectivement d’apparaitre dans ce mémoire comme plante adaptogène, mais aussi comme plante pouvant être utilisée dans le traitement de la dépression (voir plus loin). J’affectionne particulièrement cette plante, qui m’a rendu un grand service dans le traitement de mon Burn-out. C’est pour cela que j’en parle un peu plus. De même d’autres plantes semblent présenter des propriétés similaires qui continuent à faire l’objet d’études cliniques : * SCHIZANDRA (Schizandra sinensis) ou « wu wei zi (chinois) * ASHWAGANDHA ou “Ginseng indien” (Withania somnifera - Inde) * REISHI (des japonais Ganoderma lucidum ou ling zhi des chinois) et…. MAITAKE et SHII-TAKE * RHAPONTICUM CARTHAMOIDES, aussi connu sous les noms de leuzea ou de racine de maral 15 Le GINSENG Panax ginseng C. A. Meyer Noms communs : ginseng asiatique, ginseng coréen, ginseng chinois (pour Panax ginseng) OU ginseng américain, ginseng canadien (pour Panax quinquefolius). Noms botaniques : Panax Ginseng (espèce asiatique) - Panax quinquefolius (espèce nordaméricaine). Famille : Araliaceae Parties utilisées : racine et radicelles. Habitat et origine : sont des plantes vivaces forestières à croissance lente. Panax ginseng est originaire de Chine, de Corée et des régions extrême-orientales de l'ancienne Union soviétique - Panax quinquefolius vient du nord des États-Unis et du sud du Canada. Ces espèces s'installent naturellement sous le couvert des grands feuillus, dans un humus forestier riche et bien drainé, recouvert chaque automne d'un manteau de feuilles mortes. ATTENTION AU FAUX GINSENGS. On donne souvent le nom « ginseng » à des plantes qui n'en sont pas. Le ginseng de Sibérie (Eleutherococcus senticosus - éleuthérocoque), le ginseng des femmes (Angelica sinensis - Dong Quai ou angélique chinoise), le ginseng du Brésil (Pfaffia paniculata - suma), le ginseng péruvien (Lepdium meyenii - maca) et le ginseng indien (Withania somnifera – ashwagandha) n'appartiennent pas au genre botanique Panax. Même si ces plantes ont une valeur médicinale, on ne saurait les assimiler au ginseng et leur attribuer les effets du vrai. Le nom botanique « Panax », de l’étymologie grecque « panacée », semble signifier que cette racine est censée « tout soigner – pan akos ». Le Ginseng est l’une des rares plantes à se bonifier avec l’âge, comme le bon vin (la racine entière). Le ginseng est la plante médicinale qui jouit de la plus grande renommée en Asie. La racine anthropomorphe (rappelle la forme humaine) est utilisée depuis le IVéme millénaire av J-C. Les médecins chinois considèrent le ginseng asiatique (Panax Ginseng) comme un tonique (source de l'« Énergie vitale ») et pour diminuer la réceptivité aux maladies. On estime qu'il agit sur l'ensemble de l'organisme de plusieurs manières subtiles et qu'il contribue de manière globale à la santé et au bien-être. En complément : En 1947, un éminent chercheur russe du nom de Lazarev formulait le concept d’« adaptogène » pour décrire un type d'effet qui pourrait s'apparenter au concept chinois de « Tonique ». Selon la définition de Lazarev, une substance adaptogène accroît, de manière générale et non spécifique, la résistance de l'organisme aux divers stress qui l'atteignent. Tout en causant un minimum d'effets indésirables, un produit adaptogène exerce une action normalisatrice non spécifique sur plusieurs organes ou sur de nombreuses fonctions physiologiques. Le concept correspond bien aux différents effets du ginseng, constatés au cours d’études cliniques. Par exemple, il peut, selon les besoins de l’organisme, élever ou abaisser la température corporelle et la tension artérielle, faire perdre ou gagner du poids, stimuler ou calmer le système nerveux central, etc. Les molécules actives connues sont les ginsénosides (de la famille des saponines). COMPOSITION : - des hétérosides triterpéniques - les ginsénosides (= panaxosides 1,5 à 8 % de la racine séchée) - des polysaccharides : immunostimulantes - des vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12) : équilibrant du système nerveux (aide à la concentration, au sommeil profond et réparateur et s’oppose aux crises de démences) - de la vitamines C et E - des acides aminés essentiels - des éléments minéraux : aluminium, arsenic, calcium, cobalt, cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, silice et zinc 16 BIENFAITS : - répond presque point par point à la définition d’un adaptogène en améliorant les performances physiques et intellectuelles, en augmentant la résistance globale de l’organisme avec un effet immunostimulant (action sur les macrophages, les lymphocytes et les cytokines) - stimule les fonctions cognitives - améliore la résistance au stress psychique (augmente le recaptage des neuromédiateurs cérébraux GABA, dopamine, noradrénaline, sérotonine) - améliore la résistance au stress physiologique * réduit le taux de lactases sanguin à l’effort * augmente la capacité d’absorption de l’oxygène * empêche l’augmentation de la fréquence cardiaque - augmente la tolérance au glucose - maintient le taux des réserves en glycogène - stimule la synthèse de l’ADN et de l’ARN - stimule les corticostéroïdes par action hypothalamo-hypophysaire avec un petit effet anabolisant (stimulation des hormones sexuelles chez l’homme comme chez la femme. EFFETS INDESIRABLES : Il possède de rares effets indésirables à posologie élevée : nervosité, insomnie, hypertonie, hypertension artérielle (surtout chez les hypersympathicotoniques), diarrhée matinale, métrorragies. la solution consiste à diminuer le dosage puis augmenter progressivement. Aux doses recommandées aucun effet secondaire et reste paradoxalement un bonne plante pour réguler la tension artérielle. Ne pas prendre avec d’autres excitants comme le café ou thé noir (par contre il rentre en bonne synergie avec le GUARANA effet starter) CONTRE-INDICATIONS Le Ginseng a fortement tendance à augmenter les effets des autres plantes ou médicaments, d’où les très nombreuses contre-indications. Mais prise seule, la plante reste très sécuritaire. A éviter chez la femme enceinte, les antécédents de cancers gynécologiques, l’hypertension artérielle non contrôlée, la prise de certains médicaments, notamment les anticoagulants. A éviter en cas de problèmes cardiaques (hypertension, palpitations), s’il est pris en haute dose ou en association avec des excitants. POSOLOGIE : Peut varier de 800 mg à 2g de Ginseng / jour [1g / jour reste la posologie conseillée] 1g de drogue végétale 1:1 par jour, soit poudre ou extrait fluide, le MATIN Il est possible de l’associer à d’autres plantes dans des formes galéniques moins concentrées. Poudre micronisée de Ginseng (Panax ginseng) en gélules à 450 mg n°60 : 2 gélules au petit déjeuner avec un verre d’eau. En cure de 3 à 4 semaines avec une fenêtre d’1 semaine ….. mais attention pas plus de 3 mois consécutifs sans faire de pause. 17 L‘ELEUTHEROCOQUE Eleutherococcus senticosus Maxim. Noms communs : Éleuthéro, éleuthérocoque, ginseng de Sibérie. Nom botanique : Eleutherococcus senticosus, anciennement Ancathopanax senticosus Parties utilisées : La racine et, plus rarement, les feuilles. Famille : Araliaceae Habitat et origine : Originaire de la Sibérie et du nord de la Chine, cet arbuste est de la même famille (araliacées) que le ginseng (Panax ginseng et Panax quinquefolius), mais d'un genre botanique différent. Plante forestière qui tolère des climats plus froids que ses cousins, l'éleuthérocoque colonise les forêts mixtes situées au-delà de la limite géographique du Panax ginseng. Les Chinois, qui font grand usage de plantes de la famille des araliacées, connaissent l'éleuthérocoque depuis environ 4 000 ans. Ils attribuent à sa racine le pouvoir d'accroître la longévité, d'améliorer l'appétit et la mémoire et, de manière générale, de contribuer à la santé. Les Russes, quant à eux, n'ont « découvert » l’éleuthérocoque qu’en 1855 lorsque 2 scientifiques l'ont identifiée pour la première fois au cours d'un voyage dans le nord du pays. Cependant, ils s'y sont vraiment intéressés vers la fin des années 1950 seulement. Ils cherchaient des produits de remplacement économiques pour le rare et très cher ginseng, victime d’une cueillette excessive. Ils ont alors fait de nombreuses études cliniques sur cette plante, principalement pour vérifier ses effets adaptogènes. Le concept d'« adaptogène » a été élaboré dans les années 1950 par 2 scientifiques russes (Lazarev et Brekhman) On a découvert à cette époque que l'éleuthérocoque renfermait des éleuthérosides, substances aux propriétés similaires à celles des ginsénosides du ginseng. Les 2 plus abondants sont les éleuthérosides E et B. En complément : Beaucoup d’essais cliniques non contrôlés ont été menés sur l’éleuthérocoque en Union soviétique à partir des années 1950 et ont été publiés en russe. Leurs résultats, compilés dans des synthèses publiées en anglais dans les années 1980, pointent notamment vers un effet adaptogène (amélioration de la résistance au stress), ergogénique (amélioration de la performance et de l’endurance physique) et immunostimulant. Mais ces données n’ont pas été confirmées par des essais cliniques répondant aux critères actuels de la médecine fondée sur les preuves. Le concept de substance adaptogène, bien que fort intéressant, s'insère mal dans le contexte de la recherche médicale moderne et est plus ou moins compatible avec les protocoles qui ont habituellement cours dans les études cliniques. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer les incohérences et les contradictions que les divers essais cliniques ont révélées. ( Davydov M, Krikorian AD. Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an adaptogen: a closer look.J Ethnopharmacol 2000 Oct;72(3):345-93 ). L'éleuthérocoque est une substance adaptogène, comme le ginseng. C'est à dire qu'elle améliore la capacité de l'organisme à s'adapter aux différents stress ou agressions qu'il peut rencontrer : psychiques, climatiques, bactériens, … lui permettant de ramener à la normale des constantes physiologiques perturbées par ces conditions difficiles. L’emploi est donc le même que celui du ginseng. Ce qui les différencie est l’action plus physiologique de l’Eleuthérocoque alors que le Ginseng est plus indiqué dans les troubles psycho-somatiques (stress psycho-social). Dans les faits, l’Eleuthérocoque est souvent associé à d’autres remèdes en préparations magistrales. C’est l’adaptogène à privilégier à la préparation à une activité intense (étudiants – travail intense ….). Chez les émotifs, préférer le Ginseng. La Teinture-mère est intéressante. ANECDOTES : Cette plante a donc été utilisée par les militaires russes pour renforcer l'endurance des combattants ou pour les cosmonautes Russes, afin d'optimiser leur adaptation à l’espace. Il faut également noter que de l’éleuthérocoque a été distribué à la population soviétique à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, en raison de sa possible efficacité sur les radiations et les intoxications chimiques. COMPOSITION : saponines – vitamines - acides aminés essentiels – lignanes – coumarines – des polysaccharides - divers hétérosides dont l’éleuthéroside principale substance active 18 BIENFAITS : - Stimulation du système nerveux central : en cas de surmenage intellectuel, tel que des examens, ou de problèmes de concentration - Effet anti-stress : Pour combattre le stress et les tensions nerveuses - En cas d’asthénie fonctionnelle passagère - Diminution de la fatigue physique et/ou intellectuelle (tonique général) - Lors d'efforts physiques tels que des entrainements sportifs, amélioration de la récupération - Pour se défendre contre les agressions virales telles que la grippe et pour résister au froid - Augmentation de la capacité de résistance à l’effort - En période de convalescence - Amélioration de la défense immunitaire (immunostimulant). EFFETS INDESIRABLES : Les effets indésirables de l’éleuthérocoque sont observés lors de consommation excessive : hypertension, maux de tête, insomnie, palpitations, diarrhée et irritabilité. Interactions de l'éleuthérocoque avec d’autres substances : les personnes qui reçoivent des médicaments pour le cœur ou des anticoagulants (fluidifiants du sang) doivent discuter avec leur médecin traitant de l’opportunité de prendre cette plante. La prise d’éleuthérocoque avec des médicaments traitant le diabète peut augmenter le risque d’hypoglycémie (taux de glucose anormalement faible dans le sang). Enfin, lors d'une cure d'éleuthérocoque, il est préférable de limiter sa consommation de caféine (café, thé, chocolat, guarana, colas, etc.) pour éviter insomnie, irritabilité et palpitations. Même si les études n’ont pas montré de toxicité pour le fœtus, il est préférable de ne pas prendre d’éleuthérocoque pendant la grossesse. Les femmes qui allaitent devraient également s’abstenir d’en prendre, les éleuthérosides étant susceptibles de passer dans le lait. L'éleuthérocoque chez les enfants : Bien que les études sur les effets de l’éleuthérocoque n’aient pas montré de toxicité particulière chez les enfants, son usage est déconseillé chez les enfants de moins de 12 ans. CONTRE-INDICATIONS : L’éleuthérocoque à haute dose est déconseillé aux personnes souffrant d’hypertension artérielle, d’insomnie, de troubles nerveux, de diabète, d’obésité ou de maladies cardiaques. De plus, l’éleuthérocoque pourrait avoir une action proche de celles des estrogènes (hormones féminines) ; les femmes atteintes d’un cancer ou autre maladie du sein, ou de toute affection sensible aux estrogènes, doivent s’abstenir d’en consommer. POSOLOGIE : • L’éleuthérocoque peut être utilisé en traitement curatif, mais également en prévention, à raison de 3 à 4 cures par an. • Il est fortement recommandé de prendre l’éleuthérocoque de préférence le matin ou le midi, voire en début d'après midi, afin de ne pas troubler le sommeil. • En général, les posologies indiquées sont les suivantes : - sous forme de poudre totale sèche d'eleuthérocoque en gélules : 2 à 3g, en 2 prises (matin et midi) avec un verre d’eau. - sous forme d’extrait sec en gélules : 600mg, en 2 prises (matin et midi) avec un verre d’eau. - sous forme de décoction : faire bouillir 50g de racines séchées dans 1l d’eau pendant 20mn, filtrer et en boire une tasse 3 fois/jour (matin, midi et après-midi). - sous forme de teinture mère d'eleuthérocoque : 10 à 20ml /jour, en 2 à 3 prises. • En traitement préventif, faire des cures régulières d'eleuthérocoque de 4 à 6 semaines, de préférence aux inter-saisons, périodes charnières où l’organisme a le plus de difficultés à se défendre. • L'usage d'éleuthérocoque lors de période de fatigue ou de convalescence repose sur des données assez bien établies. Les cures ne doivent pas excéder trois mois pour éviter, selon les praticiens traditionnels, un épuisement de l'organisme. Son usage devrait se faire préférablement sous contrôle médical 19 La RHODIOLE Rhodiola rosea Noms communs : rhodiole, racine dorée, orpin rose, rhodiole rougeâtre. Nom botanique : Rhodiola rosea, anciennement Sedum rosea Famille : crassulacées. Partie utilisée : le rhizome. Habitat et origine : plante vivace qui affectionne les sols sablonneux et secs des pentes rocheuses et des falaises des régions froides de l'Asie, de la Sibérie, de la Scandinavie et de l'Amérique du Nord. Au Québec, elle pousse à l'état sauvage sur les falaises de la Minganie et de la Côte-Nord. RHODIOLE favorise l'oxygénation du sang, l’augmentation des échanges métaboliques, amélioration des fonctions organiques et émonctorielles, et donc un mieux-être au plan psycho émotionnel et énergétique. Elle favorise une adaptation générale au stress sans exciter l'organisme. RHODIOLA ROSEA est une plante utilisée en médecine traditionnelle en Europe de l'Est et en Asie pour stimuler le système nerveux, agir contre la dépression, accroître les performances de travail, éliminer la fatigue et prévenir le mal de l'altitude. La recherche a montré la capacité de la Rhodiola rosea à augmenter la résistance à toute une variété de stress chimiques, biologiques ou physiques. Une étude a examiné l'effet stimulant et normalisant de l'extrait de Rhodiola rosea sur des étudiants en médecine pendant la période stressante des examens. L'administration d'un extrait standardisé de Rhodiola rosea a entraîné des améliorations significatives de la forme physique, des fonctions psychomotrices, des performances mentales ainsi que du bien-être général. Les étudiants supplémentés ont également rapporté une nette diminution de la fatigue mentale, une amélioration de leurs habitudes de sommeil, une réduction de leurs besoins de sommeil, une amélioration de leur humeur et une plus grande motivation à étudier ( Spasova. A. et al. Phytomedicine 2000 apr. 7 (2) : 85-89. ) COMPOSITION Elle contient des phényléthanoïdes : salidroside, tyrosol, phénylpropanoïdes : rosine, rosavidine , des polyphénols, des stérols, une huile essentielle. BIENFAITS Prévenir les infections et traiter l'aménorrhée, l’infertilité, les dysfonctions sexuelles, le rhume, la grippe, la dépression, l'asthénie et la neurasthénie; combattre la fatigue, notamment en période de convalescence; augmenter la résistance au stress et les performances physiques, intellectuelles et sexuelles. PRECAUTIONS AVEC LA RHODIOLE Attention : Éviter de prendre de la rhodiole le soir afin de ne pas perturber le sommeil. CONTRE-INDICATIONS En raison d'un manque de données toxicologiques complètes, la racine de rhodiole est contre-indiquée en cas de grossesse. On recommande la prudence aux personnes atteintes de psychose maniacodépressive chez qui la racine pourrait déclencher des crises d'excitation psychique (manie). EFFETS INDESIRABLES De la surexcitation et de l'agitation peuvent se manifester. Dans ce cas, on conseille de diminuer le dosage et de l'augmenter ensuite très progressivement. 20 INTERACTIONS AVEC LA RHODIOLE Avec des plantes ou des suppléments Théoriquement, la rhodiole peut augmenter l’effet des plantes et des suppléments ayant un effet stimulant. Avec des médicaments Théoriquement, la rhodiole peut augmenter l’effet des médicaments ayant un effet stimulant. Sur les tablettes La rhodiole fait parfois partie de cocktails de plantes censés stimuler la vigueur sexuelle. Son effet potentiel sur la sexualité est probablement attribuable à ses propriétés adaptogènes plutôt qu’à un réel effet aphrodisiaque. REMARQUE : Dans leurs préparations médicinales, les herboristes chinois remplacent souvent la Rhodiola rosea par d'autres espèces botaniques de rhodiole. Cette pratique semble se répandre en Occident et quelques fabricants proposent des suppléments qui renferment diverses espèces de rhodiole. Sur l'étiquette de ces produits, le terme Rhodiola n’est accompagné d’aucune précision sur le nom de l'espèce. Bien que la majorité des espèces de rhodiole renferment de la salidroside, seule l'espèce Rhodiola rosea contient en plus de la rosavine, de la rosine et de la rosarine, des substances qui pourraient contribuer aux effets de la plante. On s'assurera donc de la qualité du produit en vérifiant que le nom complet de l'espèce apparaît bien sur l'étiquette et que l'extrait est normalisé de manière à fournir 3 % de rosavine et 1 % de salidroside. POSOLOGIE DE LA RHODIOLE Pour combattre la fatigue, augmenter la résistance au stress Le dosage indiqué ci-dessous est fondé sur ceux le plus souvent utilisés dans les essais cliniques. Les chercheurs ont utilisé un extrait de rhizomes de Rhodiola rosea normalisé, de manière à fournir 3 % de rosavine et 1 % de salidroside, qui sont probablement les ingrédients actifs de la rhodiole. Capsules ou comprimés d'extrait sec normalisé. Prendre de 100 mg à 300 mg, 2 fois par jour. - Il est préférable de prendre la plante environ 30 minutes avant de manger, le matin et le midi ( En prendre le soir pourrait perturber le sommeil ) - Dans la tradition russe, on recommande de prendre la plante pendant 10 à 20 jours, puis d’arrêter 2 semaines avant de reprendre le traitement, si nécessaire. ANECDOTES et RECHERCHES SUR LA RHODIOLE C'est en Sibérie et en Scandinavie que la rhodiole a gagné sa réputation de plante médicinale. On lui attribuait le pouvoir d'accroître l'endurance physique, la longévité, la vigueur sexuelle, la mémoire et d’autres facultés cognitives. Aujourd’hui encore, en Sibérie, on offre aux jeunes mariés de la racine de rhodiole afin qu’ils donnent naissance à des enfants sains. En Ukraine, la légende veut que le prince Danila Galitsky, qui vécut au XIIIe siècle et dont les exploits amoureux continuent d'embraser l'imagination populaire, devait sa puissance à la fameuse racine dorée. Les médecins de Mongolie la prescrivaient pour combattre la grippe, la tuberculose et le cancer. En Suède, on affirme que les Vikings lui devaient leur légendaire force physique et leur remarquable endurance. On raconte en outre que les empereurs chinois envoyaient en Sibérie des expéditions chargées de ramener la précieuse racine. La médecine moderne a commencé à s'intéresser à la rhodiole au début des années 1960, et il a fallu attendre 1965 pour que soient entreprises les premières études scientifiques. Cet intérêt s'est longtemps limité à un cercle restreint de chercheurs russes et scandinaves, si bien que la majorité des articles a été rédigée dans les langues slaves ou scandinaves. En outre, ces articles ont été publiés dans des revues qui sont peu lues par les tenants de la médecine occidentale moderne (elles ne sont pas répertoriées dans la base de données médicales Medline). Tout cela explique que la plante soit encore relativement peu connue en Occident. Une plante adaptogène En 1947, un éminent chercheur russe du nom de Lazarev formulait le concept d'« adaptogène » pour décrire une substance qui accroît, de manière générale et non spécifique, la résistance de l'organisme aux divers stress qui l'atteignent. Les plantes adaptogènes, comme la rhodiole, le ginseng et l'éleuthérocoque, agissent sur de nombreux organes et fonctions physiologiques. 21 Fonctions cognitives en situation de stress et de fatigue. Des essais utilisant un extrait normalisé de rhodiole (SHR-5®) ont été menés entre 2000 et 2003 sur des médecins surmenés, des étudiants en période d’examens et des jeunes hommes volontaires placés en situation de stress et de fatigue. Comparativement aux groupes témoins, les participants ont généralement vu leur état s’améliorer significativement (concentration, bien-être, forme physique, coordination motrice, performances académiques, capacité de travail intellectuel, réduction de la fatigue, etc.). Les études ci-dessus sont citées régulièrement lorsqu’il est question des effets du rhodiole sur les performances cognitives. Elles recèlent pourtant quelques faiblesses méthodologiques et l’interprétation, parfois tendancieuses, des résultats jette un doute sur les conclusions des auteurs. Néanmoins, de l’avis même de leurs détracteurs, les résultats ont été jugés suffisamment intéressants pour justifier des études plus approfondies. C’est ainsi qu’en 2009, un essai clinique à double insu avec placebo a apporté une preuve supplémentaire des bienfaits de la rhodiole. L’extrait SHR-5®, pris à raison de 288 mg 2 fois par jour pendant 4 semaines, a amélioré de façon significative l’état de personnes se plaignant de fatigue causée par le stress. Leur niveau d’attention a augmenté et la quantité de cortisol dans leur salive (un indicateur du stress) a diminué. Anxiété et dépression. Des chercheurs russes ont observé que les patients traités avec des antidépresseurs tricycliques voyaient une amélioration de leur état et souffraient moins des effets indésirables de leur médication lorsqu'ils recevaient de la rhodiole. Par la suite, un essai clinique, le seul jusqu’à présent, a confirmé les effets antidépresseurs de la plante. Des doses de 170 mg ou de 340 mg d’extrait de rhodiole (SHR-5®), prises 2 fois par jour pendant 6 semaines, ont réduit les symptômes chez des patients souffrant de dépression légère à modérée. D’autre part, à en juger par les résultats d’une étude préliminaire américaine, la rhodiole (340 mg par jour d’extrait, pendant 10 semaines) permettrait de réduire les symptômes du trouble d’anxiété généralisée. Performances physiques. Les effets de la rhodiole sur les performances physiques divisent la communauté scientifique. Dans la première moitié des années 2000, des essais cliniques russes et belges avaient conclu qu’elle améliorait l’adaptation de l’organisme à l’effort, la coordination motrice et l’endurance. Ils avaient également indiqué que la rhodiole accélérait la récupération des muscles après l’effort et que ses propriétés antiinflammatoires les protégeaient contre les effets d’un exercice intense ou prolongé. Pendant cette même période, d’autres chercheurs étaient arrivés à des conclusions totalement opposées, constatant l’absence d’effet produit par la rhodiole seule ou associée au cordyceps, un champignon réputé adaptogène. Depuis, les choses ont peu évolué. En 2007, des chercheurs américains ont confirmé l’inefficacité de la rhodiole, même à des doses élevées de 1 500 mg par jour. Mais dernièrement, après avoir testé un supplément de rhodiole sur des athlètes, des chercheurs italiens sont arrivés à la conclusion que la plante pourrait augmenter la capacité de l’organisme à s’adapter à l’effort. Aménorrhée et infertilité. Au cours d'une étude sans groupe placebo, des chercheurs russes ont rapporté que la rhodiole avait eu pour effet de faire réapparaître des menstruations normales chez 25 sur 40 femmes souffrant d'aménorrhée. Les règles sont revenues au bout de 2 à 8 semaines de traitement et, par la suite, une grossesse est survenue chez 11 des femmes. Dysfonction érectile. Au cours d’un essai sans groupe placebo mené en Russie auprès de 35 hommes souffrant de dysfonction érectile ou d'éjaculation précoce, 26 sujets ont connu une nette amélioration de leur fonction sexuelle grâce à la rhodiole. Divers Au cours d'un essai préliminaire mené auprès de personnes souffrant d'un cancer superficiel de la vessie, la rhodiole a stimulé la réponse immunitaire et diminué le taux de récidives. D’autre part, une préparation à base de rhodiole, de Leuzea carthamoides, d’éleuthérocoque et de baies de schisandra (plantes adaptogènes) a permis d’améliorer la réponse immunitaire de patientes sous chimiothérapie pour traiter un cancer ovarien. La stimulation du système immunitaire a également été observée par des chercheurs arméniens au cours d’un essai à double insu avec placebo auprès de patients atteints de pneumonie. Ils ont rapporté qu’un mélange de rhodiole, d’éleuthérocoque et de schisandra pouvait accélérer la guérison et améliorer la qualité de vie des patients. Les résultats d’essais menés sur des lapins indiquent que la rhodiole pourrait agir comme un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA) et, par conséquent, avoir un effet vasodilatateur, ce qui pourrait s’avérer utiles en cas d’hypertension artérielle, d’insuffisance cardiaque ou de diabète de type 2. 22 SCHIZANDRA (Schizandra sinensis) ou « wu wei zi (chinois) [ Schizandraceae – baies ] est un stimulant puissant et à large spectre, soutenant un grand nombre de fonctions métaboliques, dont le foie et plus encore les reins et les surrénales, qui sont généralement «vidés» dans le cadre d'un Burn-out. SCHIZANDRE est une plante grimpante aromatique aux grappes de baies rouges récoltées en automne. Appelées « graines aux 5 saveurs », les baies étaient utilisées pour conserver l’apparence de la jeunesse. Elle est l’une des plantes les plus utilisées en Chine pour faciliter la résistance au stress, stimuler le système nerveux et l’activité sexuelle. Elle contient des lignanes (shizandrine, désosyschizandrine, gomisime), triterpènes, vitamines. Elle stimule le système nerveux (effet antidépresseur) et la mémoire, possède une activité hépatoprotectrice (lignanes) et anti-oxydantes (stimule l’activité de la superoxyde dismutase), stimulante de la fonction sexuelle (femme et homme), c’est un adaptogène qui facilite la résistance au stress de façon comparable à celle du ginseng. ASHWAGANDHA ou “Ginseng indien” (Withania somnifera - Inde) [ Solanaceae – racine ] Grand adaptogène issu des plantes ayurvédiques. Elle est utilisée depuis plus de 2000 ans dans la médecine ayurvédique, son nom sanskrit se traduirait par « la force du cheval » ou « odeur de cheval » et évoque la puissance. Elle possède des effets qui peuvent agir à la fois comme tonique et comme sédatif. Son effet antistress est particulièrement apprécié (présence de acétylstérylglucosides) ASHWAGANDHA est sans doute l’une des plus puissantes plantes adaptogènes. Elle contient des lactones à structure stéroïdienne ( whithanolides : withaférine) , des alcaloïdes (withasomnines, cuscohygrine), solasodine, huile grasse et huiles essentielles, du fer. Elle contribue à améliorer la réaction de l'organisme au stress et faciliter l'apprentissage et la mémoire. Les whithanolides diminueraient l’hypertrophie surrénale due au stress (contrairement à la plupart de ses concurrentes) Elle possède la réputation d'être un excellent aphrodisiaque, elle favorise la résistance de l'organisme face aux agressions et elle stimule le système immunitaire. Utilisé pour restaurer et de rajeunir le système immunitaire après une maladie avec l'amélioration de la puissance sexuelle. Elle est un promoteur de la longévité. Elle est très neuroprotecteur avec la possibilité de réduire les signes du vieillissement sur votre cerveau. Propriétés majeures : (elle est plutôt indiquée dans la phase 2 du stress – la résistance) Stimulant des défenses immunitaires, antistress, revitalisant et tonique général, s'oppose aux fatigues, états convalescents, stimulant de la glande thyroïde (favorise la production de la T4), Sédative très appréciée pour lutter contre l'insomnie, l'anxiété, le stress. Hypotensive. Action anti-inflammatoire sur les douleurs ostéo-articulaires, antirhumatismale ... et beaucoup plus... 23 REISHI, japonais ou ling zhi des chinois. (Ganodermataceae) [champignon entier] est un immunostimulant et contient de nombreuses substances actives dans le domaine de l’adaptation (polysaccharides, triterpènes, lanostanes, mol. Stéroïdiennes, ergostérol, acides aminés, acides gras, adénosine, nucléosides). Il est considéré comme une panacée dans la tradition extrêmeorientale. Il se rapproche de maitaké (Grifola frondosa) et de shiitaké (Lentinus edodes), 2 champignons également adaptogènes et immunostimulantes par leurs polysaccharides. En Médecine traditionnelle chinoise et japonaise - Combat la fatigue et fortifie l’organisme en général, stimule le système immunitaire, enraye la protéinurie, traite l’asthme et les troubles des voies respiratoires, prévient et traite le cancer et les troubles hépatiques, traite l’insomnie, l’hypertension, et protége le système cardiovasculaire. * Anti Fatigue et fortifiant : améliore la résistance de l’organisme aux différentes manifestations du stress, qu’il soit physique, intellectuel ou psychologique. Les extraits de ce champignon redonnent énergie et dynamisme à des sujets atteints de fatigue chronique, des sujets neurasthéniques. * Stimulant immunitaire * Bonne santé cardiovasculaire : protection du système cardiovasculaire. Il diminue un certain nombre de symptômes (Palpitations, Douleurs, essoufflement…). Il réduit le taux de cholestérol et, à l’image du Maïtaké, abaisse la pression artérielle, y compris chez des personnes hypertendues. * Redoutable anti Cancer La médecine Traditionnelle chinoise étonnait en proposant le Reishi comme solution contre le cancer. Or les chercheurs occidentaux se sont rendus compte de l’efficacité redoutable de ce simple champignon sur certains types de cancers. Les tests en laboratoire prouvent qu’il parvient non seulement à inhiber la croissance des tumeurs mais aussi leur propagation dans l’organisme. Au niveau clinique, les premiers essais ont établi que le remède aux extraits de Reishi peut : Améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de cancers même à des stades avancés. Renforcer leur système immunitaire affaibli par les chimiothérapies Pour renforcer l’immunité efficacement pensez aussi à la Vitamine C * Anti Arthrite et douleurs articulaires * Anti Asthme et troubles respiratoires * La Médecine traditionnelle chinoise prête à cet étonnant champignon bien d’autres vertus, notamment celle d’endormir les insomnies. Précautions d’usages L’usage du Reishi nécessite quelques précautions : - En cas d’hypotension : contre indiqué car peut diminuer la pression artérielle - Après opération chirurgicale ou accouchement : déconseillé à cause de son possible effet anticoagulant Quelques effets indésirable : Sécheresse de la bouche, de la gorge, des voies nasales, troubles gastriques… Posologie : Pour les champignons Reishi, Maitaké et Shii-také, la posologie est d’environ 1,5 à 3 g de poudre de champignons / jour (on trouve parfois les 3 associés) 24 RHAPONTICUM CARTHAMOIDES, également connu sous les noms de leuzea ou de racine de maral, est une plante originaire de la région du lac Baïkal que l'on retrouve dans tout l'est de la Sibérie. Les Sibériens la consommaient traditionnellement comme stimulant, sous forme de tisane mélangée à de la Rhodiola rosea et dans des cas de fatigue ou de faiblesse générale après une maladie ou encore comme remède fortifiant à la fin du long hiver sibérien. L'extrait de RHAPONTICUM CARTHAMOIDES a des effets adaptogènes prononcés. Il augmente la capacité dynamique de travail, améliore la réponse au stress et l'adaptation physique et mentale aux défis et renforce la capacité physique et intellectuelle à travailler dans des conditions stressantes. Lorsque l'on donne de l'extrait de Rhaponticum à des animaux soumis expérimentalement à des stress physiques, chimiques ou biologiques extrêmes utilisés pour évaluer les plantes adaptogènes, leur résistance est augmentée. L'extrait normalise la santé des surrénales (le poids) et d'autres glandes endocriniennes pendant et après une période prolongée de stress. Son administration améliore l'adaptation à une température froide d'hommes travaillant sous un climat nordique. (Galambosi B. et al.,Introduction of Leuzea carthamoides DC. As adaptative medical plant in the nordic climat, Drogenreport Jg., 1997, 10(16) : 5-9. ) 25 LISTE DE PLANTES A PRENDRE EN COMPLEMENT DES PLANTES ADAPTOGENES. plantes aux vertus calmantes qui sont généralement proposées aux personnes victimes des effets d’un stress. ( A noter que nous reviendrons tout à l’heure sur les plantes améliorant le sommeil – voir la partie Les plantes et les troubles du sommeil ) : Les plantes proposées dans cette partie contiennent des substances sédatives, remarquées par l’homme depuis des siècles, et qui sont utilisées aujourd’hui encore en médecine allopathique. Elles aident à faire disparaître la nervosité, et donc à retrouver la sérénité tout en trouvant un sommeil harmonieux. Car stress et insomnies sont souvent liés : en cas de stress, l’endormissement est perturbé, ce qui génère une fatigue supplémentaire pour l’organisme qui a davantage de difficultés à faire face aux tensions. Soigner le stress et lutter contre l’insomnie sont donc bien souvent deux démarches indissociables. COTE PLANTES Ces produits se présentent sous forme d’extraits liquides, d’ampoules buvables, de gélules ou de comprimés. Le romarin, Rosmarinus officinalis, indiqué pour les personnes surmenées et fatiguées. Il est apprécié pour ses propriétés stimulantes et légèrement antidépressives. Aide à récupérer après un stress prolongé. La valériane, Valeriana officinalis, est sans doute la plus connue. Elle est puissamment relaxante et apaisante, et elle permet de retrouver un sommeil réparateur. La passiflore, Passiflora incarnata, fait souvent partie des complexes apaisants. Elle permet de lutter contre la nervosité et les insomnies. L’aubépine, Crataegus monogyna ou C. laevigata, favorise l’endormissement. Elle s’utilise rarement seule, et on la rencontre dans de nombreuses formules phytothérapiques. La mélisse, Melissa officinalis, est sédative et digestive. Elle permet de retrouver un sommeil serein, tout en facilitant les digestions difficiles. Le houblon, Humulus lupulus, bien connu en tant qu’ingrédient de la bière, l’est moins pour ses vertus calmantes. Il favorise pourtant le sommeil et la digestion. Le pavot de Californie, Eschscholzia californica, est une plante médicinale anxiolytique et sédative. Elle permet aussi de lutter contre les insomnies. COTE AROMATHERAPIE Il existe des huiles essentielles puissamment apaisantes et relaxantes. (Anxiété, nervosité, endormissement difficile) En cas de nervosité et d’anxiété: – HE de camomille romaine (Chamaemelum nobile), un antistress majeur, à appliquer pure (quelques gouttes) sur le plexus solaire, la voûte plantaire et la face interne des poignets; – HE de laurier noble (Laurus nobilis): par voie orale, quelques gouttes sur une cuillerée de miel; – HE d’oranger amer aussi appelé petit grain bigarade (Citrus aurantium spp aurantium var. amara folia), à respirer, notamment chez l’enfant, ou à appliquer pure sur la peau; – HE de marjolaine à coquille (Origanum majorana), en application cutanée, pure, ou à respirer; – HE de lavande fine (Lavandula angustifolia), en application cutanée, diluée dans une huile végétale, ou en diffusion, ou encore en bain aromatique, 10 gouttes dans un peu de base moussante (lisez notre billet sur cette huile essentielle); – HE de basilic (Ocimum basilicum var. basilicum): voie orale, quelques gouttes dans une cuillerée de miel ou d’huile d’olive; – HE de mandarine (Citrus reticulata), en diffusion; – HE de géranium rosat (Pelargonium asperum), en diffusion; – HE de bois de rose (Aniba rosaeodora), 3 gouttes pures sur le plexus solaire et la face interne des poignets. Pour favoriser un sommeil réparateur: – HE d’oranger amer (Citrus aurantium spp aurantium var. amara folia), à respirer (enfant), ou à appliquer pure sur la peau; – HE d’orange douce (Citrus sinensis) en bain aromatique, en diffusion ou par voie orale à raison de 3 gouttes sur une cuillère à café de miel; – HE de mandarine, (Citrus reticulata), en diffusion; – HE de marjolaine à coquilles (Origanum majorana), par voie orale, quelques gouttes dans une cuillerée de miel ou d’huile d’olive, ou encore en application cutanée, pure, ou à respirer. Il est possible d’utiliser plusieurs de ces huiles essentielles, en mélange pour une action synergique, sans toutefois dépasser 4 à 5 huiles essentielles différentes de façon simultanée. 26 QUELQUES RECETTES EN CAS DE STRESS, D’ANXIETE, TENSION NERVEUSE En période de tension, il faut bien s’alimenter, faires de l’exercice physique régulier et s’accorder du repos. On peut prendre : Mélisse (Melissa offinalis) – Cynorrhodon [grosse fatigue] (Rosa caninaa) - Angélique (Angelica archangelica) Remède : Préparer une infusion avec l'une de ces plantes Boire jusqu'à 4 tasses par jour. Plante : Millepertuis (Hypericum perforatum). Consommer en Remède : comprimés ou boire 4 tasses d'infusion par jour REMARQUE L'efficacité de ce traitement n'apparaît qu'au bout de 2 ou 3 semaines. TROUBLES DIGESTIFS LIÉS AU STRESS Plante :Mélisse (Melissa officinalis). Remède : Boire 5 tasses par jour d'une infusion préparée avec une poignée de feuilles fraîches et 150 ml d'eau, ou avec la plante séchée Ou bien ajouter la dose quotidienne à l'eau du bain REMARQUE Ce remède calme également les palpitations et facilite le sommeil. CRISES D'ANGOISSE ET MIGRAINES Plante : Angélique (Angelica archangelica). Remède : Boire 5 tasses d'infusion par jour. ANXIÉTÉ ET SURMENAGE Plante : Valériane (Valeriana officinalis). Remède : Prendre 10 gouttes de teinture avec de l'eau, toutes les heures, pendant 2 semaines. FATIGUE NERVEUSE, RAIDEUR MUSCULAIRE ET MIGRAINES Passiflore (Passiflora Plante : incarnata). Remède : Faire infuser 1 c. à c. des parties aériennes par tasse 3 fois par jour. PÉRIODE DE STRESS PASSAGÈRE Plantes : Ginseng (Panax ginseng) Eleutherocoque (Eleuthherococcus senticosus). Remède : Prendre le ginseng en comprimés ou bien mâcher 0,5 à 1 g de racine par jour. Ou encore prendre 2 ou 3 gélules d’Eleutherocoque 3 fois par jour. ATTENTION Ne pas utiliser pendant plus de 6 semaines d'affilée Interdit aux enfants de moins de 12 ans Déconseille pendant la grossesse PÉRIODE DE STRESS PROLONGÉE Romarin (Rosmarinus Plante : officinalis). Remède : Faire une infusion d'1 c. à c. de feuilles pour 3 tasses, à boire chaque jour. Ou bien, ajouter 50 g de feuilles infusées dans 500 ml d'eau, à l'eau du bain. SPASMOPHILIE – ANGOISSES AVEC OPPRESSION, SPASMES, TREMBLEMENTS – Alternance EXCITATION et EPUISEMENT HE Lavande Officinale (1g) HE Oranger Petit-Grain (1g) HE Basilic (1g) HE Marjolaine (1g) ……. Alcool à 90° qsp 30 ml Remède : Prendre 10 gouttes 3 fois par jour, dans un grand verre d’eau tiède avant les repas. A associer à des préparations sédatives. ET SI ON PARLAIT UN PEU HOMEOPATHIE Prendre à raison de 3 granules toutes les ½ heures, jusqu’au retour au calme : Agitation – Anxiété et Panique – Poussée hypertension artérielle Aconitum Napellus 9CH Fuite – Tremblements – Diarrhée – Sensation d’inhibition Confusion Gelsenium sempervirens 9CH Blocage respiratoire – souffle coupé - Palpitations Ignatia Amara 9CH Epuisement soudain, impossibilité de comprendre Phosphoricum Acidum 9CH ET SI ON PARLAIT UN PEU NATUROPATHIE Approche alimentaire : Poisson cru et gras : Oméga 3 Vitamines B [B5,B6,B8]Jaune d’œuf, pomme de terre, céréales semi-compètes, germes de blé, crucifères, fruits [B12] produits et sous produits animaux Magnésium : oléagineux - dattes légumes verts – céréales – bananes – châtaignes Vitamines et Minéraux : algues marines et graines germées Diminuer fortement les excitants (café, thé, coca, chocolat, …) et les aliments acides Compléments alimentaires : Plasma marin hypertonique (1 ampoule au petit déjeuner) OU Hydroxydase (1 à 2 bouteilles/jour en dehors des repas) Pollen de châtaigner (1 à 2cuil. A soupe au petit déjeuner) Jus de pousses de blé ou d’orge (1 verre au petit-déjeuner) Escholtzia, Verveine, Basilic, Estragon (en tisane 75cl à 1lit / jour – Ou 2 gélulus par repas – Ou en aromate alimentaire) HE Mandarine, Orange douce, Verveine, Marjolaine à coquille et Lavande vraie (en utiliser au moins 2 Crise de Spasmophilie : Cocculus Indicus 9CH en synergie en mélange dans un diffuseur, à faire fonctionner jusqu’à 15 mn toutes les 2 heures) Insomnie : Coffea Cruda 9CH Complexe antioxydants à base de Sélénium et de Vitamines A et E Douleurs dans le ventre : Colocynthis 9CH (en cure 1 mois sur 2 en alternant les marques) 27 LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LES TROUBLES DU SOMMEIL Une des premiers effets visible et ressentie du syndrome de l’épuisement au travail (Burn-out) est le trouble du sommeil. D’ailleurs 1/3 des Français se plaignent de troubles du sommeil et de leurs conséquences au quotidien : troubles de l'attention, concentration, caractère, mémoire... LES INSOMNIES (regroupent toutes les plaintes concernant la durée et/ou la qualité du sommeil) On distingue 3 types d'insomnies : • Les insomnies liées à l'endormissement, souvent le fait des individus anxieux ou surmenés • Les insomnies du milieu de nuit, se caractérisent par des réveils nocturnes et des difficultés à se rendormir. Deux situations possibles : 1) soit une interruption prolongée du sommeil 2) soit une présence de phases de sommeil survenant par intermittence • Les insomnies de fin de nuit, correspondent à un réveil prématuré (et peuvent être le signe d'une dépression) L’insomnie atteignant la phase d’endormissement est la forme la plus fréquente. Ou une autre éventualité : endormissement rapide, mais réveil presque instantané. L'insomnie est souvent liée à une cause facilement identifiable, comme une réaction à un stress (deuil, souci professionnel, nuit dans un environnement étranger, décalage horaire...) L’insomnie occasionnelle peut évoluer vers une « insomnie chronique » lorsqu'elle dure depuis plus de 3 mois. ARCHITECTURE DU SOMMEIL APPORTS DE LA PHYTOTHÉRAPIE DANS LES INSOMNIES Les médicaments classiques de l'insomnie ne sont pas anodins. S'ils aident à retrouver le sommeil, ils s'accompagnent aussi souvent d'effets indésirables, dont le plus connu et peut-être le plus problématique est le phénomène d'accoutumance, et le moins connu, une perturbation de l'architecture du sommeil. Parmi les plantes médicinales prescrites en phytothérapie en cas de troubles du sommeil, la VALERIANE et l'ESCHSCHOLTZIA sont deux plantes sédatives, anxiolytiques et hypnotiques qui agissent en synergie pour redonner un sommeil physiologique. La Valériane agit sur la qualité du sommeil (son architecture) tandis que l'Eschscholtzia agit sur sa durée, d'où l'intérêt d'une préparation magistrale associant ces deux plantes. 28 EFFETS SUR L'ARCHITECTURE DU SOMMEIL (ou QUALITE DU SOMMEIL) VALERIANE (Valeriana officinalis L.) est indiquée en cas : * d'insomnies * de stress chronique, anxiete, angoisse L'une de ses spécificités, prouvée scientifiquement par des études cliniques, consiste en une amélioration de la qualité du sommeil : • Effet hypnotique Une étude clinique, réalisée sur 20 patients souffrant d'insomnies, à qui on a administré de la Valériane 1 heure avant de se coucher, montre une amélioration du sommeil paradoxal (sommeil profond), une diminution du sommeil léger et des éveils nocturnes. • Effet tranquillisant Une seconde étude clinique réalisée sur 36 patients présentant un désordre d'anxiété généralisé, prouve que la Valériane diminue de manière significative l'anxiété, contribuant ainsi à faciliter l'endormissement. La Valériane agit donc sur l'architecture du sommeil, tout en améliorant sa qualité. En effet, un sommeil réparateur se traduit notamment par une baisse de la somnolence dans la journée. Attention : L'efficacité clinique de la Valériane dans l'amélioration de la qualité du sommeil, la réduction des troubles de l'endormissement et une meilleure réactivité face à des situations de stress, apparaît étroitement liée à la qualité des extraits utilisés. La diversité en termes de polarité et de stabilité des constituants actifs de la racine de Valériane plaide en faveur d'extraits préparés dans des conditions parfaitement maîtrisées et qui garantissent l'intégralité de la drogue végétale. A. IMPACT SUR LE TEMPS DE SOMMEIL ESCHSCHOLTZIA (Eschscholtzia californica) est indiquée en cas : * d'insomnies d’endormissement * d’éveil nocturne * d’insomnie du petit matin * de sommeil non réparateur * de cauchemars (aussi chez l’enfant) Différentes études scientifiques prouvent que l’Eschscholtzia contribue à allonger la duré du sommeil (Apparition plus rapide du sommeil et augmentation de la durée) : Cette étude in vivo montre une augmentation de +81%de la durée du sommeil Nous allons parler plus longuement des vertus hypnotiques de ces 2 plantes. Puis nous évoquerons d’autres plantes qui aident à palier aux troubles du sommeil. 29 La VALERIANE Valeriana officinalis Noms communs : guérit-tout, herbe aux chats, herbe à la femme meurtrie, herbe à la menstrue et, plus récemment, valium végétal. Son nom vient du latin « valere », « se bien porter ». Nom botanique : Valeriana officinalis Famille : valérianacées. Parties utilisées : parties souterraines - racine et rhizome Habitat et origine : originaire d'Europe et d'Asie du Nord, elle s'est rapidement naturalisée un peu partout, y compris en Amérique du Nord. Elle aime les sols humides et riches en minéraux. Plante commune des lieux humides atteignant parfois deux mètres de hauteur, aux inflorescences de fleurs blanches ou rosés en ombelles. COMPOSITION La composition de la racine est bien connue, faite de sesquiterpènes (acide valérénique)) cétones (valéranone), alcools (valérianol), aldéhydes (valérénal), iridoïdes (valépotriates dont valtrate et ses dérivés), divers flavonoïdes, une huile essentielle. INDICATIONS : Traiter les troubles du sommeil, l'anxiété et l'agitation nerveuse. L’efficacité clinique indubitable de la valériane pose des questions aux pharmacognostes qui n'ont pas identifié avec certitude les molécules responsables de l’activité. On sait que les valépotriates sont anxiolytiques par liaison aux récepteurs aux benzodiazépines et antidépresseurs, mais sont instables et dégradés par le suc gastrique (la plupart des formes galéniques en sont dépourvues). En revanche, leurs produits de dégradation (baldrinals] sont actifs. L’acide valérénique est un ligand pour les récepteurs au GABA et inhiberait la GABA-transaminase (effet GABAergique en stimulant la libération de ce neuromédiateur inhibiteur), les extraits contiennent d'ailleurs une petite quantité de GABA (acidegamma-aminobutyrique). Des flavonoïdes tels que l’apigénine et la linarine se lient aux récepteurs centraux. Les faibles doses (100 mg d'extrait sec) sont anxiolytiques et plutôt antidépressives, les doses de l'ordre de 400 mg d'extrait sec ont un effet somnifère et sédatif. Globalement, la valériane est donc un sédatif myorelaxant et dépresseur du système nerveux central, avec effet hypnotique en dosages importants en prise vespérale, et un petit effet antidépresseur en dosages moyens (bien qu'elle soit classée en général dans les plantes somnifères). La pathogénésie homéopathique précise le type sensible, avec phénomènes nerveux et hystériformes, hypocondrie, hypersensibilité morale pour la moindre cause, agitation nerveuse désordonnée, spasmes divers, hypersensibilité affective, endormissement très tardif. L'indication fournie par les Cahiers de l'Agence (1998) est comme toujours très limitée et non discriminante pour un usage raisonné: «états neurotoniques de l'adulte et de l'enfant, notamment en cas de troubles du sommeil». Nous l'utilisons : - dans les insomnies d'endormissement, surtout dans les suites de stress prolongé (hyperfonctionnement alpha-sympathique) avec touche dépressive, dans l'hypocondrie avec hyperémotivité, c'est «la plante des suites d'affects prolongés, des ruminations avec obsessions, de la conversion psychosomatique». Un «appareil psycho-émotionnel débordé». - mais aussi, (et c’est d’ailleurs l'une de ses spécificités, prouvée scientifiquement par des études cliniques) en recherche d’amélioration de la qualité du sommeil. La Valériane, en effet, agit sur l'architecture du sommeil, tout en améliorant sa qualité. Ce qui se traduit par un sommeil réparateur et par une baisse de la somnolence dans la journée. 30 La mélisse, l'aubépine en sont synergiques, le millepertuis aussi. L'association avec la passiflore est moins pertinente. Autant la passiflore est la plante de la réaction immédiate et primaire, autant la valériane correspond à une réaction retardée et secondaire. Les retours de nos patients sont très évocateurs à ce sujet. Les formes galéniques sont également multiples, mais l'usage constate une grande sensibilité à la typologie, de faibles dosages de TM par exemple étant parfois très actifs. Les formes galéniques sont multiples. PRECAUTIONS Attention : Éviter de conduire un véhicule ou de manipuler des outils dangereux dans les heures qui suivent la prise de valériane, en raison de son effet sédatif. CONTRE-INDICATIONS L’innocuité de la valériane n’est pas établie hors de tout doute chez les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent. A éviter chez l'enfant et la femme enceinte (sauf en dilutions homéopathiques). EFFETS INDESIRABLES Presque inexistants aux doses recommandées, les quelques effets indésirables liés à la prise de valériane se limitent généralement à des malaises gastro-intestinaux légers et passagers. Prise à hautes doses, la valériane peut causer de la somnolence. Un surdosage en valériane peut entraîner asthénie, hypotension, sensation de tête lourde, des douleurs abdominales. INTERACTIONS Avec des plantes ou des suppléments Les effets de la valériane pourraient s'additionner à ceux d'autres plantes sédatives telles que le houblon, la camomille, la mélisse, la passiflore, etc. Avec des médicaments Les effets de la valériane pourraient s'additionner à ceux des benzodiazépines, des barbituriques et de tous les hypnotiques, sédatifs et calmants. Des données cliniques sur des sujets en bonne santé indiquent que la valériane a peu d’effet sur les enzymes qui interviennent dans le métabolisme des médicaments, ce qui implique une absence d’interaction. POSOLOGIE Par voie interne Troubles du sommeil Racine séchée : infuser de 2 g à 3 g, pendant 5 à 10 min, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre de 30 à 60 minutes avant de se coucher. Teinture (1:5) : prendre de 4 ml à 6 ml, 30 à 60 minutes avant de se coucher. Extrait normalisé (0,8 % d'acide valérinique ou valérique, 1-1,5 % de valtrates) : prendre de 400 mg à 600 mg, 30 à 60 minutes avant de se coucher. Agitation nerveuse, anxiété Racine séchée : infuser de 2 g à 3 g, pendant 5 à 10 min, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre jusqu’à 5 fois par jour. Teinture (1:5) : prendre de 1 ml à 3 ml, jusqu’à 5 fois par jour. Extrait normalisé (0,8 % d'acide valérinique ou valérique, 1-1,5 % de valtrates) : prendre de 250 mg à 400 mg, 3 fois par jour. Par voie externe Bain calmant : Infuser 100 g de racines séchées dans 2 litres d'eau bouillante et ajouter à l'eau bien chaude de la baignoire. Notes : 1) Certaines sources mentionnent qu'il faut parfois prendre la plante pendant 2 à 4 semaines avant d'en ressentir pleinement les bienfaits, notamment en cas d'insomnie chronique. 2) Contrairement à ce qui se produit souvent avec les somnifères de synthèse, la prise de valériane au coucher et aux doses recommandées ne procure habituellement pas de sensation de « lendemain de veille » au lever. 31 L’ESCHSCHOLTZIA ou PAVOT DE CALIFORNIE ESCHSCHOLTZIA CALIFORNICA L'ESCHSCHOLTZIA, ou pavot de Californie, Eschscholtzia californica Cham. Papaveraceae (plante entière) est une plante d'origine américaine cultivée dans les jardins, aux fleurs de couleur vive, jaune ou orangée. Son nom, à bien orthographier, lui a été donné en hommage au botaniste russe Eschscholtz qui l'a décrite au cours d'une expédition dans l'Ouest californien au XIXe siècle. La plante est douée de propriétés hypnotiques, spasmolytiques et sédatives, liées à une action sur les récepteurs aux benzodiazépines. La phase d'endormissement est nettement diminuée avec prolongation de la durée de sommeil, mais il faudra plusieurs semaines de traitement pour le rééduquer. C'est, pour schématiser, notre petit somnifère, «la plante de l'insomnie d'endormissement», surtout lorsqu'elle est liée à l'anxiété et à une difficulté à décrocher le soir. C'est le chef de file des plantes hypnotiques, elle contient comme toutes les Papaveracées de nombreux alcaloïdes (pavines: eschscholtzine, californidine., et protopine), des flavones^ phytostérols, caroténoïdes. Les Amérindiens utilisaient le latex comme analgésique dans les maux de dents et les coliques. COMPOSITION : Comme toutes les plantes appartenant à la famille des Papavéracées, l’eschscholtzia contient beaucoup d’alcaloïdes (La plante entière en contient, mais les racines en renferment 2 à 3% et les parties aériennes, un peu moins, environ 0.5%) : Pavines (eschscholtzine, californidine, norargémonine, bisnorargémonine), protopine, cryptopine, aporphines (glaucine, escholine), benzophénanthridines (sanguinarine, fumarine, chélérythrine, chélidonine), … Autres composants : Hétérosides cyanogénétiques (linamarine) – Flavonoïdes et Caroténoïdes (qui donnent leur couleur aux pétales) PROPRIÉTÉS ET EFFETS DE L'ESCHSCHOLTZIA : L’eschscholtzia possède des vertus : Sédatives – Hypnotiques – Anxiolytiques – Antispasmodiques Relaxantes et Analgésiques C’est LE « somnifère » naturel prescrit par les psychothérapeutes De part sa composition et donc ses propriétés, l’eschscholtzia est utilisée pour : - Traiter les divers troubles du sommeil chez l’enfant et chez l’adulte : difficulté d’endormissement, réveils nocturnes multiples, insomnie du petit matin, sommeil non réparateur, cauchemars (notamment chez l’enfant), insomnie en période de ménopause… - Traiter les troubles psychiques et physiques des enfants. - Combattre le stress, l’anxiété, la nervosité et l’agitation à l’origine de troubles du sommeil. - Traiter l’incontinence nocturne, notamment chez l’enfant. - Lutter contre les crampes et les spasmes musculaires accompagnant les troubles du sommeil. POSOLOGIE En ce qui concerne l’eschscholtzia, l’idéal est d’employer des gélules d’extrait sec standardisé, de préférence en soirée. Il est à signaler que l’action anxiolytique se retrouve dans la poudre totale de plante ou dans l’extrait sec, et non dans la tisane, les alcaloïdes n’étant pas solubles dans l’eau. Il est toutefois préférable d’employer des gélules d’extrait sec standardisé d’une partie de plante, afin de ne rien perdre des effets bénéfiques de la plante. 32 - Gélules d’extrait sec de parties aériennes d’eschscholtzia californica titrées à 1% en alcaloïdes : 200 à 400mg le soir au coucher. - Gélules de poudre totale cryobroyée d’eschscholtzia californica dosées à 100mg : 2 gélules le soir au moment du repas et 2 gélules au coucher. La posologie sera réduite de moitié pour un enfant. - Infusion : Laisser infuser 1c à c de partie aérienne fleurie d’eschscholtzia californica dans 1 tasse d’eau bouillante pendant 10 à 15mns…Boire 1 à 4 tasses par jour. - Teinture mère de parties aériennes d’eschscholtzia californica : 100 à 150 gouttes le soir, 1 à 2h avant le coucher. - Extrait fluide de parties aériennes d’eschscholtzia californica : 15 à 30 gouttes 1 à 3 fois par jour. Ma recette favorite : sirop permettant une induction du sommeil et un effet plus prolongé sur la durée du sommeil : HE oranger petit grain Citrus aurantium var. amara (feuilles) : 1 g HE mandarinier Citrus reticulata (expression mécanique du zeste) : 0,5 g Extrait fluide d'eschscholtzia (Eschschoitzia californica) : 50 ml Tilia tomentosa bourgeons Mac. glyc. 1 DH 60 ml ... Sirop simple qsp 250 ml. 1cuil. à café le soir avant le coucher avec un verre d'eau ou mieux, dans une tisane. Attention reservé aux adultes : le degré alcoolique de cette préparation est d'environ 15°, chaque cuillerée à café Apporte environ 30 mg du mélange d'HE (une goutte et demi). Quelques associations pour plus d'effets ? Composez vous-même l’association de plantes la plus appropriée à votre cas … - Difficulté d’endormissement : Eschscholtzia + Aubépine - Sommeil non réparateur : Eschscholtzia + Passiflore - Eveils nocturnes avec anxiété et troubles digestifs : Eschscholtzia + Mélisse - Eveils nocturnes avec anxiété et fringale nocturne : Eschscholtzia + Passiflore - Insomnie de la personne âgée : Eschscholtzia + Ginkgo biloba - Insomnie du petit matin: Eschscholtzia + Valériane - Insomnie en période de ménopause : Eschscholtzia + Houblon + Valériane - Insomnie occasionnelle (examen, voyage, travail) : Eschscholtzia + Aubépine - Cauchemars chez l’enfant : Eschscholtzia + Passiflore - Psoriasis : Eschscholtzia + Huile de saumon - Enurésie : Eschscholtzia + Eleuthérocoque + Avoine PRECAUTIONS D’EMPOI, EFFETS et CONTRE-INDICATIONS Bien qu’appartenant à la famille des pavots, L’eschscholtzia n’est pas un narcotique, contrairement au papaver somniferum, ou Pavot somnifère dont le latex desséché est appelé Opium. Il s’agit d’une plante très bien tolérée : elle ne provoque ni phénomène d’accoutumance, ni toxicité, ni effets indésirables, tout en garantissant un réveil facile. Elle normalise donc les fonctions psychologiques du patient sans troubler son comportement. L’eschscholtzia est donc une plante très bien tolérée. Toutefois, elle est à éviter chez certaines personnes : à éviter chez la femme enceinte et allaitante, et chez le jeune enfant, en raison de la présence de certains alcaloïdes. Petite remarque en ce qui concerne les effets secondaires : on a quelquefois pu noter une torpeur suite à la prise de cette plante. Si l’on est sensible à l’effet des plantes, il est donc conseillé de prendre l’eschscholtzia de préférence le soir, d’éviter la prise d’alcool pendant le traitement (ce dernier majorant l’effet sédatif) et de ne pas associer la plante à d’autres tranquillisants. Il est également recommandé de s’assurer que la prise de plante n’entraine pas cet engourdissement avant de conduire un véhicule ou d’utiliser des machines. 33 AUTRES PLANTES et AUTRES RECETTES en cas de TROUBLES DU SOMMEIL Le COQUELICOT Papaver rhoeas L. Papaveraceae (pétales) est une plante annuelle qui fut caractéristique des champs de céréales avant l'emploi inconsidéré des herbicides, parfois massivement présente au bord des routes nouvellement construites. C'est une cousine du pavot somnifère, dont la composition montre très peu d’alcaloïdes (rhoeadine, isorhoeadine), des anthocyanosides, des mucilages. On ne connaît pas très bien le mode d'action, mais c'est un sédatif du système nerveux, apaisant dans les troubles du sommeil chez les enfants excités ou énurétiques. C'est « le somnifère des enfants », en association avec le gemmothérapique Tilia tomentosa. Tisane et sirop sédatifs pour les enfants (audelà de 6 ans) : HE oranger Néroli Citrus aurantium var. amara (fleurs) : 0,25 g (12 gouttes) ; Extr. fluide de Passiflore Passiflora incarnata : 2ml Tilia tomentosa Bourgeons Mac. glyc. 1DH:20ml ... Sirop simple officinal qsp 250 ml. Une cuillerée à café chaque soir à prendre dans une tasse de tisane de pétales de coquelicot Papaver rhoeas. Reprendre dans la nuit si nécessaire. Remarque : dans cette formule destinée aux enfants, une cuillerée à café de 5 ml environ contiendra 0,04 ml d'extrait de passiflore (soit environ 40 mg), 0,4 ml de macérât glycérine et 5 mg d'HE de néroli (un quart de goutte) et elle est sécurisante. Ne pas dépasser trois semaines de traitement néanmoins. Ne pas utiliser la TM de Papaver rhoeas, préparée avec la plante entière. Le HOUBLON Humulus lupulus L. Cannabaceae (inflorescence femelle, appelée « cône ») est une grande plante vivace presque lianoïde dont les fleurs femelles, groupées en grappes jauneverdâtres formées d'écaillés, sécrètent une oléorésine (le lupulin). Le cône d'inflorescence contient des flavonoïdes variés (rutoside, quercitroside, astragaloside, chalcone et flavanone isoprénylées : xanthohumol et isoxanthohumol, hopéine), un peu d'HE (bêtamyrcène, humulène, caryophyllène), des dérivés prénylés de phloroglucinol (lupulone, humulone). Le houblon possède une activité sédative bien documentée par des études cliniques et une activité oestrogénique (la hopéine) souvent évidente cliniquement. Il est utilisé dans les troubles ménopausiques avec instabilité, hyperexcitabilité, états de stress et insomnies. L'indication de l'AMM est trop peu discriminante : traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes et des enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil. Nous l'utilisons plus volontiers dans les insomnies liées aux troubles ménopausiques ou aux insuffisances hormonales, c'est «la plante de l'insomnie associée aux troubles climatériques par insuffisance ovarienne ». Dans une insomnie liée à des bouffées de chaleur empêchant l'endormissement : EPS de houblon (Humulus lupulus] : 5 ml (soit une cuillerée à café) à prendre dans un verre d'eau ou une tisane, avant le coucher. 1 flacon de 150 ml. Le LOTIER CORNICULE Lotus corniculatus L. Fabaceae (fleur) est une petite plante herbacée à feuilles trifoliées et à fleurs jaune d'or souvent veinées de rouge, groupées en couronne. Sa composition n'est pas très significative (flavonoïdes, composés phénoliques et cyanogénétique, nitrilosides). II est principalement utilisé depuis Henry Leclerc dans l'éréthisme nerveux, les angoisses accompagnées d’hyperémotivité et comme antispasmodique. C'est «la plante des réveils nocturnes», avantageusement associée au mélilot. _______________________________________ Le TILLEUL Tilia cordata Mill., T. platyphyllos Scop. Tiliaceae (inflorescences : fleurs et bractées) est un grand arbre majestueux et robuste à écorce lisse, aux feuilles cordiformes et aux fleurs agréablement parfumées. Faire sa sieste sous un tilleul est un moment délicieux. 34 Les inflorescences recèlent des flavonoïdes (glycosides de kaempférol, tiliroside, hyperoside), des mucilages, une petite quantité d’huile essentielle (alcools monoterpéniques : linalol, géraniol et sesquiterpéniques : farnésol). C'est un sédatif léger et anxiolytique par action sur les récepteurs aux benzodiazépines et au GABA. Mélange de plantes à effet sédatif et inducteur du sommeil : Bractées de tilleul Tilia cordata: 50 g; Cônes de houblon Humulus lupulus ; 15 g ; Fleurs de lavande Lavandula vera : 15 g ; Sommités fleuries d'eschscholtzia Eschscholtzia californica 15 g Une cuillerée à café bien bombée pour une tasse en infusion, le soir avant le coucher La prise d'une tisane le soir, outre ses effets pharmacologiques indéniables, permet de réinstaller un rituel du coucher. Le bain de tilleul est également recommandable (adoucissant dans les prutits, comme toutes les plantes à mucilage) ________________________________________ Le TILLEUL de HOLLANDE Tilia tomentosa Moench. (=Tilia argentea D.C.). Tiliaceae (bourgeons) aux feuilles argentés est celui qui est utilisé en Gemmothérapie Le bourgeon est riche en farnésol, un alcool sesquiterpénique aux propriétés neurorégulatrices et sédatives, retrouvé également dans l’HE de Néroli (fleurs d’oranger amer), et en tiliroside (flavonoïde). Selon Max Tétau, c’est le bourgeon de l’espèce Tomentosa qui possède la meilleure activité anxiolytique et inductrice du sommeil sans altérer pour autant la fonction onirique. Ce n’est pas un somnifère mais un inducteur de sommeil physiologique, utilisable sans contreindication chez les femmes enceintes, les enfants, les vieillards. Il semble efficace aussi bien sur les troubles de l’endormissement que les réveils nocturnes, mais doit être utilisé longtemps pour rééduquer le sommeil et consolider les résultats. Pol Henry l’associait avec Acer campestre (Erable champêtre) dans la névrose d’angoisse, et avec Ilex aquifolium (Houx) dans le petit mal épileptique (suspension brève de la conscience) Posologie : Tilia tomentosa bourgeons Mac. Glyc. 1DH : 50 à 100 gouttes chez l’adulte, une goutte par kilogramme de poids corporel chez l’enfant. L’ AVOINE Avena saliva (Poacées) - Grains, paille (tiges séchées). Plante annuelle à tiges droites et creuses, à feuilles semblables à des lames et à petits épis contenant des grains (1 m de haut). Originaire du nord de l'Europe, l'avoine est désormais cultivée dans les régions tempérées du monde entier. Elle est récoltée à la fin de l'été. CONSTITUANTS : Saponines, alcaloïdes, trigonelline, acide silicique, amidon, protéines (notamment du gluten), vitamine B et sels minéraux (essentiellement du calcium). EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX L'avoine est une céréale réputée pour sa valeur nutritive, mais elle dispose de nombreux autres atouts pour la santé. Le son (enveloppe de la graine) abaisse le taux de cholestérol et un régime alimentaire à base d'avoine fortifie le corps. L'avoine, en particulier la paille d'avoine, est employée comme fortifiant. On préconise cette dernière pour soigner l'asthénie et un grand nombre de troubles nerveux. Les grains et la paille sont énergétiques et légèrement antidépresseurs. Ils stimulent le système nerveux. L'avoine traite les dépressions, les états d'épuisement physiques et mentaux et l'insomnie. On prescrit souvent l'avoine pour accélérer la convalescence. En usage externe, le grain est émollient et purifiant ; une décoction ajoutée à l'eau du bain soulage démangeaisons et eczémas. La PASSIFLORE, FLEUR DE LA PASSION Passiflora incarnata (Passifloracées) Cette plante doit son nom à ses fleurs, qui évoquent un épisode de la passion du Christ, la crucifixion (les cinq pétales correspondant à ses cinq blessures, les trois styles, aux trois clous, et les couleurs - blanc et pourpre bleuté — à la pureté et au paradis). 35 La passiflore a des propriétés sédatives et tranquillisantes. Au Mexique, on l'utilise pour combattre l'insomnie, l'épilepsie et l'hystérie. PRINCIPAUX EFFETS : Sédatif Antispasmodique - Tranquillisant PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Flavonoides (apigenine, luteol) - Maltol – Alcaloïdes indoliques (harmane)- Glucosides cyanogénétiques (gynocardine) PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Huile essentielle (proazulènes, farnésine, alphabisabolol, spiroéther, chamazulène) Flavonoides (anthémidine, luteoline, rutine) Glucosides amers (acide anthémique) Coumarines et Tanins PRINCIPAUX EFFETS : Anti-inflammatoire - Antiallergique – Antispasmodique – Relaxant Favorise l'expulsion des gaz - Légèrement apéritif USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS • Insomnies : Elle combat l'insomnie, chronique ou passagère, et améliore la qualité du sommeil • Sédatif Cette plante est un remède efficace en cas d'anxiété, de nervosité et d'insomnie. Ses propriétés sédatives ont un effet calmant et relaxant, réduisant l'émotivité ou la surexcitation. Ses propriétés tranquillisantes n'entraînent pas d'accoutumance. Elle est en cela comparable à la valériane (Valenana officinalis) On la prescrit parfois pour guérir les convulsions • Antalgique La passiflore apaise les rages de dents, les douleurs menstruelles et les maux de tête • Effets tranquillisants Grâce à ses propriétés anxyolytiques, la passiflore soigne de nombreuses affections nerveuses ainsi que des pathologies aussi diverses que l'asthme, les palpitations, l'hypertension et les crampes musculaires Dans chaque cas, elle doit son efficacité à son action antispasmodique et apaisante, qui rétablit l'équilibre de l'organisme perturbé. USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS • Problèmes digestifs On prescrit souvent la camomille allemande aux enfants, car son action est douce. Elle est indiquée contre les douleurs abdominales, l'indigestion, les gastrites et les coliques.Elle soigne aussi hernies hiatales, ulcères gastriques, maladie de Crohn et toutes formes d'irritation intestinale. • Tension nerveuse La plante contient du spiroéther, un puissant antispasmodique qui la rend efficace contre les contractions et les douleurs musculaires, et les règles douloureuses. Remarque : II existe environ 400 espèces appartenant au genre Passiflora. La Passiflora quadrangulans contient de la serotonine, l'un des principaux messagers chimiques du cerveau. La LAVANDE Lavandula angustifolia syn. L. officinalis (Lamiacées) Arbuste buissonnant, vivace aux fleurs bleu-violet pointant au-dessus du feuillage (1 m au max ) LA LAVANDE EST UNE PLANTE aux propriétés apaisantes, plus réputée pour son parfum délicat que pour ses vertus thérapeutiques. D'origine française, elle est très ancienne et son huile essentielle est plus pure que celle des espèces voisines. Elle est recommandée en cas de nervosité ainsi que pour apaiser les migraines et les maux de tête. ________________________________________ La CAMOMILLE ALLEMANDE, MATRICAIRE Chamomilla recutita syn. Matricaria recutita (Astéracées) - Plante annuelle, aux fleurs jaunes et blanches (60 cm de haut) Le gout de la camomille allemande, assez proche de celui de la pomme, est bien connu des amateurs d'infusion. Ses innombrables vertus médicinales sont, en revanche, souvent méconnues. Cette plante est efficace en cas de troubles digestifs, de tension nerveuse et d'irritabilité. En application, elle traite les plaies et l'eczéma. La camomille romaine (Anthémis nobilis), espèce apparentée, a les mêmes emplois. Elle réduit l'irritabilité et favorise le sommeil. • Allergies La camomille allemande est efficace en cas de rhume des foins ou d'asthme • En usage externe on s'en sert pour soigner plaies, eczéma, mamelons enflammés et démangeaisons, et pour décongestionner les yeux irrités PRINCIPAUX CONSTITUANTS : Huile essentielle (jusqu'à 3%), incluant une quarantaine de composants, dont acétate de linalyle (30 à 60%), cinéol (10%),linalol et bornéol – Flavonoides - i Tanins et Coumarines 36 PRINCIPAUX EFFETS : Favorise l'expulsion des gaz - Soulage les contractions musculaires - • Antidépresseur - Antiseptique et antibactérien Stimule le flux menstruel - • Antioxydant L'essence de lavande : soulage la douleur et calme la nervosité. Propriétés antiseptiques et antibactériennes Fleurs entières : Antibactériennes et antiseptiques, elles détendent les nerfs, diminuent la tension musculaire, soulagent flatulences et coliques En application externe, elles sont insecticides et elles stimulent localement la circulation sanguine. USAGES TRADITIONNELS ET COURANTS • Système nerveux : L'effet calmant de la lavande est reconnu : associée à d'autres plantes sédatives, elle combat l'insomnie, l'irritabilité, les maux de tête et la dépression. • Digestion La lavande soigne indigestions et coliques et élimine les ballonnements • Asthme L'action apaisante de la lavande est efficace contre divers types d'asthme, notamment quand il est provoqué par la nervosité • Huile essentielle Précieux remède de premier secours, elle est antiseptique, accélère la guérison des brûlures et des plaies, calme les inflammations Lorsqu'il n'est pas encore mûr, le fruit de l'orange amère contient de la cirantine, qui serait, paraît-il, contraceptive. Depuis des milliers d'années, l'orange amère est utilisée à la fois comme aliment et comme plante médicinale. On produit de l'essence de néroli à partir de ses fleurs ainsi que de l'essence de petitgrain à partir de ses feuilles et de ses jeunes pousses. EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX Le fruit très acide de l'oranger amer facilite la digestion et soulage les flatulences. En infusion, il est censé dissiper les maux de tête, calmer les palpitations et faire baisser la fièvre. Le jus aide le corps à éliminer les déchets et, grâce à sa haute teneur en vitamine C, stimule les défenses du système immunitaire. Cependant, si l'on en consomme trop, son acidité favorise l'arthrite. Les huiles essentielles d'orange amère, en particulier l'essence de néroli, sont sédatives. En Occident, on prescrit ces huiles pour régulariser le rythme cardiaque, calmer les palpitations, favoriser le sommeil et renforcer le système digestif. _______________________________________ On peut effectuer des massages relaxants avec de l'essence diluée de néroli. L’ ORANGER AMER Citrus aurantium (Rutacées) - Fruit et son écorce, feuilles, fleurs, graines et huile essentielle. Arbre à feuilles persistantes vert foncé, à fleurs blanches parfumées et à fruits orange (10 m de haut). Originaire des régions tropicales d'Asie, cet arbre est cultivé dans toutes les zones tropicales et subtropicales. L'eau distillée de la fleur est antispasmodique et sédative. CONSTITUANTS L'écorce de l'orange amère contient une huile essentielle composée d'environ 90% de limonène, de flavonoïdes, de coumarines, de triterpènes, de vitamine C, de carotène et de pectine. Les flavonoïdes sont anti-inflammatoires, antibactériens et fongicides. La composition de l'huile essentielle contenue dans les feuilles, les fleurs et l'écorce varie : l'huile extraite des FEUILLES (essence de petit-grain) contient 50% d'acétate de linalyle, tandis que l'huile extraite des FLEURS (essence de néroli) contient 35% de linalol. _______________________________________ Le MANDARINIER Citrus reticulata Blanco (Rutacées) - zeste L’HE contient des carbures monoterpéniques (limonène, alpha et bêta-pinène, gammaterpinène, myrcène et le N-méthylanthranilate de méthyle On trouve aussi une HE de mandarinier petit grain (feuilles) beaucoup plus riche en ce composé). Cette molécule à haute valeur aromatique est le dérivé méthylé d’un acide aminé, l’acide anthranilique, à l’origine de la biosynthèse de benzodiazépines par certains champignons donc antidépresseur. Le mandarinier est sédatif du système nerveux. Il est apaisant et hypnotique léger. 37 Le BERGAMOTIER Citrus bergamia (Rutacées) Arbre à feuilles persistantes, à fleurs blanches et odorantes et à fruits à l'écorce aromatique (10 m de haut). Originaire des zones tropicales d'Asie, le bergamotier est cultivé dans les régions méditerranéennes, notamment en Italie du Sud. PARTIE UTILISÉE Huile essentielle. CONSTITUANTS Le bergamotier contient une huile essentielle composée d'acétate de linalyle, de limonène, de linalol, de bergaptène et de diterpène. EFFETS ET USAGES MÉDICINAUX C’est un sédatif, inducteur du sommeil, on peut également l’utiliser dans les désynchronisations de la mélatonine, car la 5-MOP est un mélatoninergique puissant, ce qui rend l’HE intéressante dans les dépressions nerveuses par manque de lumière, et certaines baisses de libido. La mélatonine, sécrétée pendant la nuit par l’épiphyse (glande pinéale selon Descartes le siège de l’âme) est l’hormone qui régule les rythmes journaliers et met l’organisme en phase avec l’environnement. On utilise la mélatonine dans le décalage horaire (jet lag), les insomnies par retard de phase, certaines puberté précoces, voire la dépression infantile. Exemple de formule agissant sur les perturbations des rythmes de sommeil, et permettant de réguler le retard de phase : HE Oranger petit grain Citrus aurantium var. amara (feuilles) 2 g HE Mandarinier Citrus reticulata (zeste) 1 g HE Bergamote Citrus bergamia (zeste) 0,5 g .... alcool à 90° qsp 30 ml 10 gouttes le soir avant le coucher dans ¾ de verre d’eau tiède 38 QUELQUES RECETTES EN CAS DE TROUBLES DU SOMMEIL TRAITEMENT Plantes : Camomille allemande (Chamomilla recutita), tilleul (Tilia tomentosa), lavande (Lavandula angustifolia), passiflore (Passiflora incarnata) Remède Les plantes ci-dessus sont citées par ordre croissant d'efficacité. Commencer par la plus faible la camomille allemande ; en l'absence de résultats concluants, passer à la plante suivante Boire avant de se coucher une infusion préparée avec 1 ou 2 c. à c par tasse d'eau. Ou bien prendre 1/2 c. à c. de teinture avec de l'eau jusqu'à 3 fois par nuit. --------------Plantes : Valériane (Valeriana officinalis), houblon (Humulus lupulus), pavot de Californie (Eschscholzia californica) Remède : Prendre des comprimés contenant une ou plusieurs de ces plantes Remplir un sachet de houblon séché et le glisser dans l'oreiller Remède : Prendre 0,5 à 1 g de ginseng ou 2 g de ginseng sibérien 3 fois par jour Mâcher la racine ou la mettre dans la soupe, ou encore l'absorber en comprimés Attention Ne consommer le ginseng que pendant la journée Ne pas utiliser plus de 6 semaines Déconseillé pendant la grossesse et aux enfants de moins de 12 ans MELANGE DE PLANTES A EFFET SEDATIF et INDUCTEUR du SOMMEIL 1) Bractées de Tilleul Tilia cordota 50 g 2) Cônes de Houblon Humulus lupulus 15 g 3) Fleurs de Lavande Lavandula vera 15 g 4) Sommités fleuries d’Eschscholtzia (Eschscholtzia californica) 15 g 1 cuil. à café bien bombée pour une tasse en infusion, le soir avant le coucher Attention Ne pas utiliser le houblon par voie interne en période d asthénie ou de dépression SURMENAGE INTELLECTUEL Plante : Houblon (Humulus lupulus). Remède : Prendre la teinture avec de l'eau au cours de la nuit Commencer par 10 gouttes et augmenter jusqu'à 40 gouttes chaque nuit Attention Ne pas utiliser par voie interne en période de fatigue ou de dépression TROUBLES DU SOMMEIL ET FATIGUE NERVEUSE Plante : Avoine (Avena sativa). Remède : Consommer de l'avoine tous les jours et prendre 3 fois par jour 1 c. à c. de teinture de paille d'avoine avec de l'eau -----------Plantes : Ginseng (Panax ginseng,), éleuthérocoque (Eleutheiococais senticosus). ET SI ON PARLAIT UN PEU HOMEOPATHIE Pour les insomnies temporaires : Prendre à raison de 5 granules au coucher, à renouveler si nécessaire durant la nuit, de l’un ou l’autre des médicaments suivants, jusqu’à récupération d’un sommeil réparateur : Stamonium 9 CH : en cas de réveil en milieu de nuit Coffea cruda 9 CH : quand le sujet se couche fatigué mais subit, dès la lumière éteinte, un afflux de pensées l’empêchant de s’endormir Nux vomica 9 CH : en cas d’insomnie chez les individus surmenés, stressés et asujets aux excès de toute sorte – le réveil vers 3 ou 4 heure du matin Ignatia 9 CH : en cas d’insomnie après un mauvaise nouvelle ou choc Pour les insomnies graves : Prendre des mesures plus globales ET SI ON PARLAIT UN PEU NATUROPATHIE MA RECETTE PREFEREE (Je vous la conseille) 1) HE Oranger petit grain Citrus aurantium var. amara (feuilles) 1 g 2) HE Mandarinier Citrus reticulata (zeste) 0,5 g 3) HE Bergamote Citrus bergamia (zeste) 0,5 g 4) Extrait fluide d’Eschscholtzia (Eschscholtzia californica) 50 ml 5) Tilleul (Tilia tomentosa) bourgeons Mac. Glyc. 1DH 60 ml ….. sirop simple qsp 250 ml 1 cuil. à café le soir avant le coucher dans 1 verre d’eau tiède ou mieux dans une tisane (et pourquoi pas de Lavande) (J’ai aussi ajouté dans une préparation 0,5 g de Lavande) Approche alimentaire : Le repas du soir doit être le plus léger possible : privilégier des aliments rapides à digérer, comme des légumes et des produits marins. Eviter la viande rouge et la charcuterie, ainsi que les excitants (café, thé, chocolat) à ne plus consommer après 16 heures voir 14 heures. Compléments alimentaires : Griffonia et Eschscholtzia : Teinture Mère – 1 goutte par kg de poids ou 2 gélules le soir au dîner ; prendre éventuellement la même dose le midi Pollen de châtaigner (1 à 2cuil. A soupe au petit déjeuner) Complexe de Vitamines B enrichi de Magnésium : suivre la posologie selon la marque Lithothame : 2 gélules à chaque repas 39 LA PHYTOTHERAPIE AIDE DANS LA DEPRESSION L'une des hypothèses actuelles quant à l'origine de la dépression serait due à un déficit de certains neurotransmetteurs au niveau cérébral, notamment la DOPAMINE et la SEROTONINE. Augmenter la concentration de sérotonine ou de dopamine dans le cerveau est l'une des stratégies thérapeutiques utilisées aujourd'hui en médecine pour combattre la dépression. ( Voir ANNEXE D - Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau ) 2 NEUROTRANSMETTEURS IMPLIOUÉS DANS LA DEPRESSION : • LA DOPAMINE - Dépression dite «dopaminergique» L'activité de la dopamine est étroitement associée à un comportement d'exploration, recherche de plaisir, évitement actif de la punition, vigilance. Un dysfonctionnement de la synthèse de dopamine se traduit par : > le découragement, > une sensation d'échec, > une fatigue physique et psychique Les neurones fabriquent la dopamine à partir d'un précurseur, la L-Dopa. Celui-ci provient soit de la transformation de la tyrosine (apports alimentaires dans le lait, les lentilles, les oeufs, amandes... ou complément de micronutrition), soit d'un apport direct par des plantes riches en L-Dopa. Tyrosine L-Dopa Dopamine Plantes riches en L-Dopa Ex: Mucuna 40 • LA SÉROTONINE - Dépression dite «sérotoninergique» L'action principale de la sérotonine consiste à exercer une action inhibitrice; c'est la raison pour laquelle elle est primordiale dans le contrôle des émotions et du comportement. Un dysfonctionnement de la synthèse de sérotonine se traduit, en fonction de son importance, par : > l'agressivité, > la colère, > des difficultés relationnelles > des tendances addictives (alcool, tabac...) Les neurones fabriquent la sérotonine à partir d'un précurseur, le 5-HTP. Celui-ci provient soit de la transformation du tryptophane (apports alimentaires dans la viande blanche, fromage, noix de cajou, chocolat noir... ou complément de Micronutrition), soit d'un apport direct par des plantes riches en 5-HTP. Tryptophane 5-HTP Sérotonine Plantes riches en L-Dopa Ex: Griffonia En compément : Le 5-HTP est un acide aminé que notre organisme produit à partir du tryptophane, un autre acide aminé présent dans les aliments protéinés (viande, volaille, poisson, produits laitiers, légumineuses et noix). Une fois absorbé, le 5-HTP franchit la barrière hémato-encéphalique et se transforme dans le cerveau en sérotonine, un neurotransmetteur qui remplit un rôle essentiel dans la régulation de l'humeur, de l’anxiété, de l'appétit et du sommeil. Puisqu'il augmente la production de sérotonine dans le cerveau, plusieurs chercheurs et thérapeutes considèrent que le 5-HTP peut remplacer les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine ou ISRS (par ® ® exemple, Prozac et Paxil ). C’est pourquoi on lui attribue les mêmes usages thérapeutiques pour traiter la dépression, la migraine et les maux de tête, l’insomnie, la fibromyalgie, l'anxiété, l'obésité ainsi que divers problèmes neurologiques. C'est du Griffonia simplicifolia, une plante d'origine africaine qu'on trouve surtout au Ghana et en Côte d'Ivoire, qu'on extrait le 5-HTP, plus précisément de sa graine, qui en renferme de 3 % à 7 %. Il est également possible de le synthétiser en laboratoire. 41 ORIGINES D'UN DÉFICIT EN NEUROTRANSMETTEURS Un déficit en neurotransmetteurs peut être lié : - soit à un déficit en précurseur : L-Dopa ou 5-HTP - soit à une neutralisation anormale des neurotransmetteurs : Détruits ou Recapturés par des enzymes (MAO et COMT) La phytothérapie présente le double avantage : o d'augmenter la synthèse des neurotransmetteurs, o de bloquer leur recapture et leur destruction par les enzymes Les antidépresseurs actuels, quant à eux, agissent uniquement en bloquant la destruction par les enzymes. APPORTS DE LA PHYTOTHÉRAPIE DANS LA DÉPRESSION À travers leurs actions directes sur l'augmentation de dopamine et de sérotonine dans le cerveau, de nombreux scientifiques considèrent aujourd'hui la L-Dopa et le 5-HTP comme des alternatives thérapeutiques aux antidépresseurs. • LA PHYTOTHERAPIE, UNE SOLUTION AUX DEFICITS EN NEUROTRANSMETTEURS 2 plantes sont étudiées dans ce mémoire : o La MUCUNA (Mucuna pruriens Linn) est indiquée en cas de dépression dopaminergique. La graine, très riche en L-Dopa, corrige ainsi les pathologies liées à un manque de Dopamine o La graine de GRIFFONIA (Griffonia simplicifolia) aide à restaurer un déficit en Sérotonine en apportant directement son précurseur au niveau cérébral : le 5-HTP. Plusieurs études cliniques et des données scientifiques récentes ont permis de constater une nette amélioration des symptômes dépressifs sur les humeurs moroses, l’anxiété, voire la crise de panique. Une étude clinique menée sur 107 patients (bipolaires et unipolaires) montre que le Griffonia permet une amélioration des troubles dans 69% des cas, sans aucun effet secondaire. (Sano l. Hydroxytriptophane (5-htp) thérapy Folia Psychiatr.Neurol jpn 1972 26 7 :17) D’autres études ont comparé les effets du 5-HTP à ceux d’autres antidépresseurs classiques. Equivalence des effets, mais sans effets secondaires pour le 5-HTP. • LA PHYTOTHERAPIE, UNE SOLUTION A LA NEUTRALISATION ANORMALE DES NEUROTRANSMETTEURS IMPLIQUES DANS LA DEPRESSION Une plante est particulièrement efficace : o Le MILLEPERTUIS (Hypericum perforatum) agit à un double niveau, puisqu’il bloque aussi bien la destruction des neurotransmetteurs que leur recapture. Certaines études cliniques ont également démontré que le Millepertuis était aussi efficace vis-à-vis des états dépressifs que les molécules (fluoxétine et sertaline) présentes dans les antidépresseurs. o En proposant une réponse globale aux déficits en neurotransmetteurs, l’association Millepertuis/Mucuna ou Millepertuis/Griffonia se révèle donc pertinente dans les dépressions dopaminergiques ou sérotoninergiques. [ MAIS FAIRE TRES ATTENTION surveiller le dosage ] • LA PHYTOTHERAPIE, UNE PANOPLIE DE PLANTES AU SECOURS DE LA DEPRESSION 42 La MUCUNA ou POIS MASCATE MUCUNA PRURIENS NOM COMMUN : Pois mascate – Mucuna ( Autres appellations : Poil à gratter - Poil velu ) NOM BOTANIQUE : Mucuna pruriens. FAMILLE : Fabaceae (Légumineuses). PARTIES UTILISÉES : Le pois et la partie interne de la gousse. ORIGINE : Régions tropicales de l'Inde et de l'Afrique. Iles de Madagascar et de la Réunion. Amérique centrale et Caraïbes. La Mucuna pruriens est une liane annuelle à grappes violettes. Les multiples poils qui recouvrent ses gousses (5 à 10 cm) sont extrêmement pointus et peuvent provoquer de très vives démangeaisons. La liane se développe dans les zones plutôt sèches. Rampante ou grimpante, elle s'accroche à tous les supports de la nature. Elle peut atteindre 15m de long. COMPOSITION : Acide aminé (dihydroxy phénylalanine) (L-dopa) - Glycosides, nicotine, prurenine. INDICATIONS : Tonique - Antidépresseur - Précurseur de la dopamine – Infertilité – Impuissance – Aphrodisiaque - Asthénie - Traitement de la maladie de Parkinson PROPRIETES THERAPEUTIQUES : Concernant ses propriétés thérapeutiques, il existe peu d'indications dans la pharmacopée traditionnelle africaine sur son usage. Elle serait employée comme diurétique, tonique, et pour soulager la crise hémorroïdaire. En revanche, en Inde, la médecine ayurvédique lui attribue un grand nombre de qualités. Elle est utilisée pour traiter l'anémie, la dysenterie, l'aménorrhée, les vers intestinaux, les troubles de l'érection, et comme antidote aux morsures de serpents. La partie interne de la gousse renferme un acide aminé : la dihydroxy phénylalanine, précurseur de la dopamine (L-dopa) dans l'organisme. Cette substance stimule la glande pituitaire (hypophyse) et lui permet de produire davantage d'hormones de croissance. La carence de dopamine étant responsable de la perte du contrôle des mouvements du corps, son rééquilibrage à l'intérieur de l'organisme permet la récupération des impulsions nerveuses, la Elle est donc tout à fait indiqué pour la diminution des tremblements et des complications motrices maladie de Parkinson. Attention : La maladie de Parkinson est une maladie neuro-dégénérative grave, pour le moment incurable et présentant diverses phases. Tout traitement doit être envisagé avec prudence et obligatoirement sous contrôle médical. Le L-dopa est également très actif dans le cerveau où il est responsable des sensations de bien être physique et mental. Seule ou associée à d'autres plantes, Mucuna pruriens est employée comme aphrodisiaque, antidépresseur, vermifuge, hypoglycémiant. Précaution A éviter en cas de grossesse, d'allaitement, de troubles gastro-intestinaux, d'insuffisance hépatique. Risques d'insomnie en cas de dose élévée. Pas d'utilisation chez l'enfant de moins de 12 ans. 43 Le GRIFFONIA Griffonia simplicifolia LE GRIFFONIA Griffonia simplicifolia (D.C.) Baillon (= Bandeiraea simplicifolia) simplicifolia Cercidaea (Graines) Plante grimpante de type légumineuse originaire d’Afrique de l’Ouest et centrale. Il fait partie de l’alimentation traditionnelle de l’Ouest Africain. Comme il ne semble pas encore cultivé, il faut maitriser son utilisation (une demande excessive risque de raréfier les ressources naturelles). Cette plante prend la forme d’une liane, et ses graines issues de cosses noires sont utilisées en phytothérapie, de même que ses racines, ses feuilles ou encore sa tige. COMPOSITION Les graines de Griffonia simplicifolia contiennent entre 3 et 7 % d’un acide aminé rare et donc prisé : l’hydroxyptophane ou L-5HTP L plus connu en tant que 5-HTP : Le 5HTP est produit par notre organisme à partir d’un autre acide aminé : le tryptophane, naturellement présent dans les protéines végétales et animales. Une fois dans notre cerveau, le 5-HTP 5 HTP a la vertu de favoriser l'apparition de l’hormone du bonheur : la sérotonine (*) De plus, la Griffonia simplicifolia est réputée pour contenir des : o antioxydants : ils combattent les radicaux libres dans le corps et préviennent p le vieillissement ainsi que les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers ; o vitamines et sels minéraux, indispensables au bon fonctionnement de notre organisme (*) Rappel : la a sérotonine est un neurotransmetteur qui joue un rôle prépondérant dans la régulation : de l’humeur - des des comportements alimentaires émotionnels et de l’appétit du sommeil - de l’anxiété - de la motivation PROPRIETES MEDICINALES En raison de la présence du 5-HTP HTP dans cette plante et de son rôle dans la production p de sérotonine dans l’organisme, la Griffonia simplicifolia est particulièrement recommandée en cas de : dépressions moyennes à profondes ; épuisement nerveux, de surmenage ou encore burn-out ; nervosité et de stress ; sevrage face à des dépendances dépendances psychiques ou physiques à l’alcool ou aux drogues ; crises d’épilepsie (la fréquence des crises sera diminuée), de spasmophilie, spasmes musculaires ou tremblements ; problèmes de poids tels que la boulimie : la Griffonia simplicifolia agit alors comme un coupefaim naturel ; problèmes de sommeil à long ou court terme : il en améliore la durée ainsi que la qualité en détendant le corps, les tensions nerveuses et les muscles avant l’endormissement ; hypertension : il la diminue et prévient la formation des des caillots sanguins, il protège ainsi le cœur et les artères et prévient donc les maladies cardiovasculaires ; fibromyalgie algie : il diminue les douleurs musculaires chroniques dues a cette maladie ainsi que l’état de fatigue qui en résulte Pour ces nombreuses applications, cette plante est donc recommandée en cas de dépression et permet d’éviter les nombreux effets secondaires des médicaments de synthèse. A l'origine, cette plante était utilisée pour favoriser la fertilité chez la femme. Ces vertus sont s toujours d'actualité. À noter : une autre plante médicinale est réputée pour son rôle sur la sérotonine : la Rhodiola Rosia. Elle peut être combinée a la Griffonia simplicifolia afin d’en améliorer les effets bénéfiques 44 POSOLOGIE (Bon à savoir : Malgré tous ces bienfaits, la Griffonia simplicifolia et ses principes actifs peuvent avoir de trop forts effets sur l’organisme lors d'une première prise) Dépression : Prendre de 50 mg à 100 mg, trois fois par jour. Migraine et maux de tête : Prendre de 300 mg à 600 mg par jour. Commencer à raison de 100 mg par jour et augmenter progressivement, pour éviter de possibles malaises gastro-intestinaux. Fibromyalgie : Prendre 100 mg, trois fois par jour. PRECAUTIONS Attention : on a associé la consommation de certains suppléments à base de tryptophane et de 5-HTP à des périodes de myalgie éosinophile. Les experts estiment que la prudence s'impose et qu'il vaut mieux prendre ce supplément sous la supervision d’un professionnel de la santé. En raison du manque de données toxicologiques à long terme, on recommande aux femmes enceintes et à celles qui allaitent d'éviter les suppléments de 5-HTP. CONTRE-INDICATIONS On a noté que, chez les trisomiques, un traitement prolongé au 5-HTP causait des épisodes de convulsions chez 15 % des patients. Ne pas utiliser en cas de sclérodermie (épaississement et durcissement de la peau). EFFETS INDESIRABLES Légers troubles gastro-intestinaux (nausées notamment), généralement temporaires. Afin d’éviter toutes nausées, il convient de commencer par de petites doses puis de les augmenter progressivement pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le 5-HTP peut causer de la somnolence. INTERACTIONS Avec des plantes ou des suppléments Les effets d’une prise simultanée de 5-http et de millepertuis ou d’autres antidépresseurs naturels ne sont pas entièrement connus. Cette combinaison ne devrait être prise que sous la supervision d’un professionnel de la santé. Avec des médicaments Les effets d'une prise simultanée de médicaments antidépresseurs de tout type (ISRS, tricycliques ou atypiques) et de 5-HTP pourraient théoriquement faire augmenter de façon dangereuse le taux de sérotonine dans le cerveau. Un excès de sérotonine peut se traduire éventuellement par le syndrome de la sérotonine (nausées, agitation, tremblements, tachycardie, etc.) ou celui de Call-Fleming, une vasoconstriction des artères cérébrales qui entraîne, entre autres symptômes, de violents maux de tête (céphalées en « coup de tonnerre ») et des troubles neurologiques. Bien qu’aucun cas n’ait été rapporté, il est préférable de prendre cette combinaison sous supervision médicale. Les effets d'une prise simultanée de 5-HTP et de certains analgésiques (dextrométorphane, mépéridine, pentazocine, tramadol) pourraient théoriquement provoquer le syndrome de la sérotonine ou celui de Call-Fleming. La prise simultanée de Carbidopa et de 5-HTP fait nettement augmenter le taux de 5-HTP dans le sang. Cette combinaison peut aussi causer une sclérodermie. Les antagonistes de la sérotonine Ces médicaments (méthygerside, cyproheptadine) peuvent inhiber les effets du 5-HTP. 45 Le MILLEPERTUIS HYPERICUM PERFORATUM Le MILLEPERTUIS Hypericum perforatum L. Hypericaceae (sommités fleuries) Plante herbacée vivace facilement reconnaissable des bords de chemins, à tige dressée et aux fleurs jaune vif groupées en bouquets. Les feuilles ovales montrent par transparence de petites perforations ou « pertuis » translucides qui justifient son nom (ce sont les «poches à essence»). «Pertuis» voulant dire «trou», l'adjectif «perforé» est donc un pléonasme. C'est l'une des fleurs de la Saint-Jean : sa floraison survenant aux alentours du solstice d'été, elle a toujours été considérée pour cette raison comme une plante « solaire » (les étamines ressemblent à des rayons de soleil) d'autant plus que le macérât huileux de ses fleurs après exposition à la lumière du soleil pendant plusieurs semaines produit une coloration rouge vif (cette faculté de concentrer les rayons solaires a dû frapper les esprits), et qu'il est souverain pour traiter les coups de soleil et les brûlures. Baptisé Fuga demonium, il semble qu'il ait servi à traiter les cas de démence au Moyen Âge, et qu'il ait été utilisé dans différents troubles d'origine nerveuse à la fin du XIXe siècle. Mais on ne retrouve mention de ses propriétés antidépressives qu'à partir des années 1960, en Allemagne. Il a été l'objet de nombreuses études pharmacologiques et cliniques. La COMPOSITION maintenant bien connue du millepertuis montre des molécules très réactives à la lumière (naphtodianthrones : hypéricine, pseudohypéricine), des composés phénoliques (phloroglucinols : hyper-forine, adhyperforine), des flavonoïdes (hypéroside, isoquercitroside, rutoside, quercétol), des biflavonoïdes (biapigénine, amentoflavone), des tanins et proanthocyanidols, une faible quantité de xanthones, une huile essentielle (n-alcanes et monoterpènes). PROPIETES et ETUDES C'est l'activité antidépressive du millepertuis qui a suscité le plus grand nombre de travaux. In vitro, le millepertuis inhibe la recapture synaptique de la sérotonine, de la dopamine, et de la noradrénaline avec une égale affinité. In vivo, il entraine une augmentation de l'activité de la sérotonine et une diminution de l'activité bêta-adrénergique. Les extraits de millepertuis auraient également un effet mélatoninergique, ce qui semble confirmer l'intérêt que nous y voyons dans le traitement de la dépression hivernale. L'activité pharmacologique antidépressive semble pouvoir être attribuée à une synergie entre les dérivés du phloroglucinol (hyperforine), qui seraient les meilleurs candidats à l'effet antidépresseur, les naphtodianthrones (hypéricine) ligands de neuropeptides, et différents flavonoïdes (hypéroside et amentoflavone). En outre, le totum semble supérieur aux produits extractifs, par exemple la rutine, un simple flavonoïde, restaure l'activité d'extraits trop purifiés. Plusieurs études cliniques et des méta-analyses ont démontré les effets antidépresseurs du millepertuis, en le comparant soit avec un placebo soit avec des traitements actifs, avec un minimum d'effets secondaires, bien moindres qu'avec les traitements monomoléculaires classiques (voir dans la bibliographie 1 Analyse statistique regroupant plusieurs études indépendantes les unes des autres. les méta-analyses de Linde en 1996 et 2005, les travaux de Vorbach en 1997, Woelk 2000, "Whiskey 2001, Lecrubier 2002, Capasso 2004, Szegedi 2005). Son INDICATION est la dépression légère à modérée, les états dépressifs survenant lors de stress décompensés et d'autres situations physiologiques comme la ménopause. La meilleure indication semble être la dépression saisonnière, du fait des effets mélatoninergiques associés (le millepertuis « met un peu de soleil dans la vie»). 46 PRECAUTIONS D’EMPLOI Les effets adverses sont très rares : troubles digestifs et réactions allergiques essentiellement. Une photosensibilisation est possible et il faut indiquer au patient de ne pas s'exposer au soleil. Il présente des interactions avec des médicaments «à faible marge thérapeutique», notamment les anti-rétroviraux utilisés contre le Sida, la digoxine, la théophylline, la ciclosporine, les anticoagulants, les immuno-suppresseurs, les contraceptifs oraux, et les antidépresseurs IRS (Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine - ces interactions sont liées à une induction enzymatique du cytochrome P450). La prise de millepertuis peut s'accompagner d'une baisse de leur taux plasmatique, et l'interruption brutale peut donc entraîner une augmentation de la concentration de ces médicaments. Il faut recommander la prudence en cas de prise de pilule. Il est contre-indiqué d'associer antidépresseur classique et millepertuis. A NOTER : Par décision du 22 janvier 2001 publiée au Journal officiel du 27 janvier 2001, toute préparation magistrale de millepertuis, même homéopathique, doit comporter sur le conditionnement la mention suivante: «Attention, risque d'interaction médicamenteuse. L'association de cette préparation de millepertuis à d'autres médicaments peut entraîner une diminution de leur efficacité. A l'inverse, une interruption brutale de la prise de millepertuis peut majorer la toxicité de ces médicaments. Demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien ». POSOLOGIE À titre indicatif, une TM contient en moyenne 5 mg d'hypéricine pour 100 ml , ce qui correspond, pour une dose journalière de 2 ml (= 100 gouttes), à une quantité de 0,10 mg d'hypéricine (la dose minimale a été fixée entre 0,6 et 1 mg/jour). Le millepertuis mérite d'être prescrit en unitaire, avec des extraits standardisés de manière à obtenir l'effet attendu (dose de 600 à 900 mg par jour d'extrait sec hydro-alcoolique titré à 0,2% d'hypéricine minimum). Le traceur habituel des extraits d'Hypericum reste l’hypéricine, même s'il semble actuellement démontré qu'elle n'est pas le principal vecteur de l'activité. Dans le traitement de la dépression : Attendre deux semaines avant de juger de l'effet, et poursuivre au minimum trois mois pour consolider les résultats. Dans certains cas et chez les bons répondeurs, on peut même prescrire des formes galéniques plus faiblement dosées, comme la TM qui satisfait certaines patients (à la dose de 60 à 200 gouttes par jour) ou l'EPS (une à deux cuillerées à café par jour). Exemple de prescription dans une dépression nerveuse Extrait sec hydro-alcoolique de millepertuis Hypericum perforatum 300 mg (titré à 0,2 % d'hypericine) 1 comprimé matin et soir pendant trois mois. Éviter une forte exposition au soleil pendant la durée du traitement Vérifier l'absence de traitement pouvant interférer avec la prescription. 47 LE SAFRAN CULTIVE Crocus sativus L. Iridaceae (stigmate) Petite plante à bulbe d'origine orientale dont le stigmate allongé rouge foncé possède une odeur aromatique et une saveur amère et piquante. Cette épice très ancienne (sur les fresques du palais crétois de Cnossos, daté de 1 700 av. J-C) est l’une des plus chères et recherchées, car il faut environ 170 000 stigmates pour fournir un kilogramme de safran, qui doit être utilisé dans les douze mois (il se conserve mal). COMPOSITION Il contient des caroténoïdes (crocoside = crocine et dérivés), un hétéroside amer (picrocrocoside), une huile essentielle (safranal). INDICATIONS Ses effets anticonvulsivant, antalgique et anti-inflammatoire (surtout en chronique) ont été démontrés, mais c'est aussi un antidépresseur (safranal et crocine inhibent la recapture de dopamine, noradrénaline et sérotonine). Plusieurs études démontrent une efficacité comparable de 30 mg d'extrait hydro-alcoolique de safran à celle de 100 mg d'imipramine ou 20 mg de fluoxétine, sans les effets secondaires anticholinergiques et sédatifs (comparables à ceux du placebo). Il augmenterait en outre la capacité d'apprentissage et c'est un hypolipémiant. Attention toxique à forte dose (narcotique) - 10 g peuvent provoquer l'avortement. Il est connu en homéopathie pour les indications de spasmophilie avec contractions des paupières ou spasmes viscéraux, instabilité de l'humeur, fantasmes. Il est probable que nos indications soient très proches, car il est actif à de faibles dosages. La première dilution délivrée par les laboratoires homéopathiques est la 1ère DH, ce qui est suffisant pour une efficacité correcte. Il est plus fidèle dans les manifestations névrotiques hystériformes, avec cénestopathies (sensations corporelles illusoires, mauvaise représentation de son corps), et exagération émotionnelle. Dans les manifestations dépressives camouflées derrière une façade d'hyper-émotivité théâtrale Crocus sativus 1 DH : 25 gouttes matin et soir. 60 ml. ________________________________________________________________________________ LA CAMOMILLE ROMAINE Chamaemelum nobile (L.) All. (capitule) et la MATRICAIRE Matricaria recutita, L. Asteraceae (capitule), présentent aussi une intéressante activité antidépressive surtout lorsque s'associent des phénomènes spasmodiques ou des somatisations, par exemple dans les manifestations spasmophiliques. LA VERVEINE OFFICINALE Verbena officinales L. Verbenaceae (plante entière fleurie) Plante herbacée cosmopolite des terrains incultes, à tige très mince portant les fleurs sur de longs épis terminaux. Elle ne doit pas être confondue avec la verveine odorante des régions chaudes. Elle contient des iridoïdes (astatoside, verbénalol), des flavonoïdes (dérivés de l’apigénine), des dérivés de l'acide caféique (verbascoside), une petite quantité d'huile essentielle, tanins et mucilages. C'est un tonique du système nerveux, légèrement antidépresseur, légèrement sédatif en apaisant la tension nerveuse, réputé antistress. Comme une autre Verbénacée, le gattilier, elle présente des propriétés hormonales (inverses de celles du gattilier). Les extraits aqueux de verveine officinale auraient en effet démontré une action de libération des hormones LH1 et FSH2 par l'hypophyse avec activité cliniquement progestative et œstrogénique. Elle stimule les muscles utérins et la montée du lait. Elle devrait être indiquée pour cette raison plutôt lors des dépressions du post-partum. Bien qu'autrefois nommée «herbe sacrée» ou «guérit-tout», elle semble oubliée de la pratique phytothérapique, et à réhabiliter dans des indications para-hormonales. 48 LA GENTIANE JAUNE Gentiana. lutea L. Gentianaceae (racine) C'est un antidépresseur: la gentisine et les autres xanthones sont en effet des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) avec une probable activité antipsychotique. Cliniquement, c'est une plante stimulante, que l'on peut employer dans les dépressions accompagnées d'asthénie, d'inappétence (pour « croquer la vie à belles dents »). _______________________________________________________________________________ L'IMPERATOIRE Peucedanum ostrutbium (L.) Koch Apiaceae (rhizomes) est une grande herbacée des pâturages montagnards, à souche rhizomateuse, à tiges creuses et à grandes ombelles de fleurs blanches. Sa composition caractéristique des ombellifères est riche: coumarines (ostruthine, ostruthol, ombelliférone), furanocoumarines (impératorine), chromones (peucénine), hespéridine, phthalides. Elle est tonique et stimulante respiratoire, sans doute adaptogène, anti-inflammatoire, antipyrétique, favorise la digestion, antimycobactérienne et antidépressive, elle possède une activité inhibitrice de la cholinestérase (Hostettmann). A utiliser dans les fatigues matinales liées aux apnées du sommeil, souvent associées à une asthénie globale avec ralentissement idéo-moteur, avec Quebracho. TM Peucedanum ostruthium: 25 gouttes matin et soir. 125 ml. TM Quebracho (Aspidosperma cjuebracho) : 25 gouttes le soir au coucher. 60 ml LA MELISSE Melissa officinales L. Lamiaceae (feuille) L'effet tranquillisant de cette plante se double d'une petite activité antidépressive clinique (pour «chasser les idées noires»). Elle est utile dans les manifestations de type spasmophilique, les conversions somatiques, mais dans des formes galéniques préservant les substances volatiles (surtout citrals) de l'huile essentielle, qui doit jouer un rôle dans l'effet tonifiant, avec l’acide rosmarinique et les triterpènes légèrement tonicardiaques. LE RAUWOLFIA Rauwolfia serpentina (L.) Benth. ex-Kurz. Apocynaceae (racines, plantes) d'usage traditionnel en Afrique. En dilutions décimales, Rauwolfia est utilisable dans les manifestations délirantes des personnes âgées avec troubles du comportement. En Afrique, il est utilisé dans les états d'agitation. La pathogénésie homéopathique mentionne une dépression plutôt cyclothymique, avec une congestion céphalique, de l'impuissance masculine. En dilution : Rauwolfia serpentina 1 DH, 25 gouttes matin et soir. 60 ml. 49 QUELQUES RECETTES EN CAS DE DEPRESSION Traitement de Dr JN Schmitt 1) Oligoéléments Lithium oligosol une ampoule au coucher 2) Avant les trois repas : a) Une cuillère mesure 2,5 ml, dans un verre d’eau chaude ou tiède d’Extrait Fluide de : - Lavande, - Marjolaine, - Romarin : qsp 125 ml. b) Une à deux cuillères à café, de Macérat Glycériné de : - Ballota foetida - Citrus bergamia - Melilotus officinalis - Melissa officinalis : qsp 250 ml. Formule antidépressive du Dr Jean Valnet Tisane avec : - Passiflore et Aubépine 10 g, - Aspérule odorante 20g, - Valériane 20g, - Calament 20 g, - Menthe poivrée 20g, - Mélisse 20g, - Serpolet 20 g. 2 cuillères à soupe par tasse d’eau froide. Porter à ébullition puis infuser 5 minutes. 2 à 3 tasses entre les repas et une au coucher. OU - Serpolet 50 g, - Sauge 20 g, - Aspérule odorante 25 g, - Aubépine 25 g, - Graines de Sésame 20 g. Mettre 3 cuillères à soupe du mélange dans un ½ litre d’eau froide. Porter à ébullition et faire bouillir 2 minutes, puis infuser 10 minutes. A boire dans la journée. Remède Aroma de Dt JM Morel - H.E. Basilic Ocimum basilicum (partie aérienne fleurie) 1,5 gramme - H.E. Marjolaine Origanum majorana (plante fleurie) 1,5 gramme - H.E. Verveine odorante Aloysia triphylla ou Lippia citriodora (plante fleurie) 1 gramme - H.E. Mandarinier petit grain Citrus reticulata (feuilles) 1 gramme alcool à 90° QSP 30 ml 10 gouttes trois fois par jour dans un grand verre d'eau (tiède si possible), avant les repas. OU H.E. noix muscade Myristica fragans (graines) 1 gramme H.E. marjolaine Origanum majorana (plante fleurie) 1,5 gramme H.E. verveine odorante Aloysia triphylla ou Lippia citriodora (plante fleurie) 1 gramme ET SI ON PARLAIT UN PEU NATUROPATHIE Approche alimentaire : Il faut régulariser le rythme de vie, en particulier les repas. L’alimentation ne comporte pas d’interdits, mais les excitants et les aliments acides sont à limiter. Propriétés des plantes utilisées - Les H.E. de Basilic, Verveine, Mandarinier petit grain sont psychotoniques et antidépressives, avec des effets complémentaires, sans principes actifs redondants. - l'H.E. de Marjolaine ajoute une effet tonique général avec ses monoterpènes et alcools monoterpéniques. Pour renforcer l’effet psychostimulant, on peut associer l’H.E. de Noix de muscade. Compléments alimentaires : Plasma marin hypertonique (1 ampoule au petit déjeuner) OU Hydroxydase (3 bouteilles/jour en Depression legere / saisonniere Dr M. Tourrasse - Hypericum perforatum extrait sec 200 mg - Eleutherococcus senticosus extrait sec 500 mg Griffonia simplicifolia extrait sec 200 mg 1 gélule de chaque au début du repas, matin et midi Millepertuis Cuivre-Or-Argent (1 ampoule le Et également... - Selon l'anxiété : Passiflora incarnata T.M. 50 gouttes une à trois fois par jour - Selon le sommeil : Valeriana officinalis T.M. 50 à 100 gouttes au coucher Propriétés des plantes - Hypericum perforatum, le Millepertuis, est une plante ayant des vertus antidépressives. Son activité sérotoninergique s'explique par la teneur de la plante en hyperforine et hypéricine. - Eleutherococcus senticosus, l'Eleuthérocoque ou Ginseng de Sibérie, est une plante adaptogène, psychotonique et stimulant du SNC - Griffonia simplicifolia, quant à lui, possède des graines riches en 5– HTP, qui est un précurseur de la sérotonine, et vient donc compléter l'action du Millepertuis. dehors des repas pendant 3 semaines) Complexe à base de 5MOP et 5HTP (voir la posologie de la marque) Escholtzia associé à Gomphrena, à Lotier, à Valériane, à Marjolaine ou à Bergamote (2 gélules ou 15 gttes à chaque repas, à poursuivre entre 1 et 2 mois après disparition des symptômes. Lors de l’arrêt du traitement, diminuer progressivement les doses ) matin à jeun, à poursuivre entre 1 à 2 mois des symptômes) Lithothame (voir la posologie de la marque) HE Petit Grain bigarade ou de Bergamote (à respirer plusieurs fois par jour) ET SI ON PARLAIT UN PEU HOMEOPATHIE L’homéopathie est-elle suffisante pour traiter la dépression nerveuse ? Oui ! Pour une dépression nerveuse qui commence. MAIS consulter un praticien spécialiste en homéopathie. (pas d’automédication) Les principaux remèdes homéopathiques utilisés en cas de dépression nerveuse, qui seront prescrits par le praticien en homéopathie. ( 3 granules 3fois/jour - en 9 CH ) Germanium metallicum – Ignatia amara – Kalium phosphoricum – Lycopodium clavatum – Natrum muriaticum – Sepia officinalis – Phosphorus – Anacardium orientalis – Arsenicum album – Arnica montana – Aurum metallicum – Hyoscyamus niger – Silicea - ……. 50 AUTRES PLANTES et AUTRES SYMPTOMES DU BURN-OUT Le stress s’accompagne souvent de manifestations somatiques, et, dans ce cas, les phytothérapeutes auront à leur disposition différentes plantes anxiolytiques ou sédatives qu’ils pourront associer à une plante adaptogène : • La MELISSE, en cas de somatisation digestive (diarrhées, colites…) • L’AUBEPINE, en cas de somatisation cardiovasculaire (palpitations, tachycardie…) • La FUMETERRE, en cas de somatisation cutanée (allergies, eczéma, psoriasis…) • La VALERIANE, en cas de somatisation neuromusculaire De nombreuses contractures musculaires (lumbagos, cervicalgies…) apparaissent souvent en effet dans un contexte de stress. La Valériane est une plante incontournable pour les rhumatologues puisqu’elle présente le double avantage d’agir aussi bien sur les contractures musculaires que sur le stress. Son apport dans le traitement des troubles du sommeil a également fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. 51 NOTRE MODE DE PENSEE ET DE VIE DANS LA GESTION DU BURN-OUT Burn-out : comment l’éviter ou comment s’en remettre ? Les conseils qui suivent peuvent paraitre simplistes, mais je vous conseille de lire attentivement toute cette partie, de l’adapter à votre situation et d’y réfléchir. Que l’on soit chef d’entreprise, de profession libérale, dans le milieu médical, dans le monde agricole, employé ……. tous sommes concernés par ce véritable mal être, qu’est le Burn-out AVANT TOUT FAISONS DES PETITS RAPPELS : « Burn-out » est un mot anglais qui signifie littéralement « se consumer de l’intérieur ». En français, on parle aussi de syndrome d’épuisement professionnel. Le burn-out n’a rien à voir avec une simple fatigue. Il va au-delà du stress courant lié au travail. Il se caractérise par un état d’épuisement permanent, un profond sentiment d’impuissance et d’insatisfaction. Ceux qui en souffrent ont tendance à se détacher affectivement de leur travail, à perdre leur motivation et à être moins productifs. Des études établissent aussi un lien entre le Burn-out et de nombreux problèmes de santé physique et affective. Qu’est-ce qui provoque le Burn-out ? La surcharge de travail y contribue souvent. En raison des pressions économiques, des patrons exigent de leurs employés qu’ils travaillent plus, parfois pour gagner moins. Les moyens technologiques modernes gomment chez certains la frontière entre vie professionnelle et vie privée. L’insécurité de l’emploi, l’impossibilité de maîtriser tous les aspects de son travail ou le sentiment d’être traité injustement entrent aussi en jeu. Autres facteurs : des priorités mal définies ou un conflit avec un collègue. Parfois même, nous sommes nos propres bourreaux. Pour faire décoller leur carrière et gagner davantage, certains essaient de caser toujours plus d’heures de travail dans leur journée. Ils prennent trop d’engagements... et se dirigent tout droit vers le Burn-out. Si vous souffrez du syndrome d’épuisement professionnel, comment remonter la pente ? La situation peut vous sembler sans issue. Prenez cependant le temps d’examiner les 5 suggestions suivantes. Qui sait si elles ne vous feront pas sortir de l’impasse ? 1) RÉFLÉCHISSEZ À VOS PRIORITÉS Qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? La plupart des gens placent la famille et la santé en haut de leur liste. Si vous faites un Burn-out, ce sont justement ces choses qui risquent d’en souffrir. Après avoir clarifié vos priorités, il vous sera plus facile de prendre des décisions délicates et de faire des concessions. Vous sentez que votre travail vous consume à petit feu, « mais je ne peux pas me permettre de changer de travail ni de travailler moins. J’ai besoin d’argent ! » C’est vrai, tout le monde a besoin d’argent. Mais combien vous en faut-il vraiment ? Êtes-vous prêt à sacrifier pour de l’argent les choses qui comptent le plus pour vous ? Résistez à l’envie d’adopter les priorités de votre entourage. Celles de votre patron ou de vos collègues ou de vos connaissances par exemple ne sont pas forcément les vôtres. Certains décident de faire passer leur travail avant tout le reste. Vous n’êtes pas obligé de faire comme eux. 52 2) SIMPLIFIEZ VOTRE VIE Si vous voulez réduire votre stress et trouver du temps pour ce qui compte vraiment à vos yeux, il vous faudra peut-être travailler moins d’heures, demander à votre direction d’alléger votre charge de travail ou encore changer d’emploi. Quoi qu’il en soit, vous devrez certainement revoir votre budget et votre train de vie. Impossible ? Pas forcément. Et cela ne sera sans doute pas aussi difficile que vous le pensez. Dans beaucoup de pays, tout est basé sur la consommation. On fait croire aux gens que leur bonheur dépend de leurs revenus et des biens qu’ils possèdent. Mais la réalité est tout autre. Une vie simple apporte plus de liberté et de satisfaction. Pour vous préparer à un tel changement, limitez vos dépenses et faites des économies. Si possible, remboursez vos crédits et évitez d’en prendre d’autres. Discutez en famille de la nécessité de ces changements et sollicitez le soutien de chacun. 3) APPRENEZ À DIRE NON Si vous êtes surmené au travail ou si vous rencontrez d’autres problèmes persistants, parlez-en à votre responsable ou direction. À chaque fois que c’est possible, proposez un arrangement qui réponde à la fois à vos besoins et à l’entreprise. Dites-lui que vous êtes motivé et expliquez ce que vous êtes prêt à faire. Mais en même temps, soyez clair et ferme sur ce que vous ne pouvez pas faire. Anticipez et soyez réaliste. Si vous voulez travailler moins, attendez-vous à une baisse de salaire. Préparez-vous aussi à l’éventualité de perdre votre emploi. Rappelez-vous que vos chances de trouver un autre travail sont meilleures tant que vous êtes en activité. Même si vous êtes parvenu à un accord avec votre direction, il se peut qu’avec le temps on essaie à nouveau de vous confier plus de travail. Qu’est-ce qui vous aidera à rester ferme ? Le fait de tenir vos engagements. Votre parole aura alors plus de poids quand vous demanderez de tenir aussi ses engagements, notamment en n’augmentant pas votre charge de travail. 4) RESSOURCEZ-VOUS Même si vous ne rencontrez pas de gros problèmes au travail, vous avez sans doute votre lot de stress, de collègues difficiles et de contrariétés. Prenez donc le temps de vous reposer et de vous détendre sainement. Il n’est cependant pas nécessaire de dépenser beaucoup pour que les loisirs vous revigorent. Trouvez-vous des centres d’intérêt et des amis en dehors de votre travail. Et évitez de vous définir en fonction de votre emploi ou du nombre d’heures que vous effectuez. Le livre Votre vie ou votre argent ? (J. Dominguez et V. Robin, trad. M.-F. Lalande et S. Borotra, Montréal, Les Éditions Logiques, 1992, p. 313.) observe : « Ce que nous sommes est bien plus important que ce que nous faisons pour gagner notre vie » Si votre identité et votre valeur dépendent de votre travail, vous aurez du mal à relativiser son rôle dans votre vie. 5) ELARGISSEZ VOTRE VISION ET PENSEZ A VOUS Réfléchissez à ce que vous aimez, à ce que vous aimeriez faire. Imaginez-vous réaliser vos rêves (même les plus insolites). Tout le monde à un don ; connaissez-vous le votre ? N’aimeriez vous pas l’exploiter et peut être vivre de votre passion ? Avez-vous le désir d’entreprendre, de créer, vous lancer dans l’humanitaire, le bénévolat …. ? Il existe forcément une solution adaptée à votre situation. Utilisez des associations, des organismes, des formations pour vous aider à concrétiser votre projet. Par exemple, un congé sabbatique avec un projet vous permettra d’une part de vous ressourcer et d’autre part voir ce que vous êtes réellement. Pouvez-vous vraiment opérer les changements qui vous aideront à guérir du Burn-out ? Absolument ! ALORS QUE FEREZ-VOUS ? 53 Mon témoignage : oui on peut sortir du Burn-out et « sauver sa peau » : Burn-out en 2007 : 2 hospitalisations en urgence pour problèmes cardiaques majeurs - Crises de panique a répétition – Insomnies sévères – Epuisement général – Acidose – Bouffée délirante nécessitant une mesure de protection par une courte hospitalisation en milieu psychiatrique. Les causes : surcharge de travail et de responsabilité suite à fusion d’entreprise – manque de considération et de respect - ni reconnaissance, ni compensation financière du travail accompli. Les solutions proposées : antidépresseur – anxiolytique – suivi psychologique – proposition d’un mi-temps thérapeutique (à noter : même une minute dans l’entreprise m’aurait été insupportable) Ma solution : congé sabbatique de 22 mois m’a permis de refaire surface Début de récidive en 2012 : Insomnies – Epuisement général – Crises de paniques – Palpitations – Malaises vagaux Les causes : le fait de retourner dans mon entreprise, d’y retrouver finalement le même cadre stressant je retombais peu à peu dans le Burn-Out ( au bout de 10 mois) Les solutions proposées : antidépresseur – anxiolytique – proposition d’un mi-temps thérapeutique par le médecin de travail Ma solution : 1) demande de rupture conventionnelle, acceptée par mon entreprise 2) phytothérapie - Rhodiola et ma recette favorite pour l’insomnie (page 33 – 39) Et finalement : Bien sur mon salaire en a pris un coup ! Mais j’ai gagné en sérénité. J’ai aussi plus de temps pour ma famille et d’autres choses auxquelles je tiens vraiment. Je suis en train de me former chez HIPPOCRATUS, dans un domaine qui me passionne. Je créé aussi mon entreprise avec l’aide d’un conseiller et couveuse d’entreprise (VECTEUR et HOPLA). Plusieurs choses m’ont permis de sortir du cycle du Burn-Out : - des traitements médicaux (allopathie de courte durée si nécessaire (vite et fort) et PHYTOTHERAPIE AU LONG COURS) - proposés par des praticiens compétents (attention aux mauvais conseillers) - mon entourage compréhensif - mes propres recherches (sur des choses concrètes, connues et efficaces les plantes, la nature, le corps humain, la physiologie, ….) - ma foi en Celui qui peut tout. MA CONCLUSION ET SI LE BURN OUT, N’ETAIT QU’UNE SONNETTE D’ALARME ET DE DEFENSE DE PLUS, POUR DECOUVRIR QUI NOUS SOMMES REELLEMENT TOUT EN NOUS PERMETTANT DE REORIENTER OU DE SE REAPROPRIER SA VIE. 54 ANNEXE A : OU EN EST-ON AVEC LA PRISE EN CHARGE DU BURN-OUT ? EN 2009 Burn-out : le tabou (L’EXPRESS 2009) L’ultime témoignage de la souffrance au travail est un phénomène « récent » selon Christophe DEJOURS, psychiatre et directeur du laboratoire de psychologie du travail et de l’action. En effet, il faut attendre 1997, selon les archives de la médecine du travail, pour voir les premiers cas de suicides en interne, au sein des entreprises du secteur privé ; les cas référencés avant 1997 concernent les agriculteurs et les salariés du secteur agricole endettés et dont le lieu de vie et le lieu de travail se confondent. Difficile, dans ces conditions,de démontrer que le rapport au travail pouvait être en cause. Aujourd’hui encore, pour certains, comme l’INED, il n’y a pas de cause à effet alors que force est de constater qu’à chaque fois, par exemple, que le taux de chômage augmente de 1%, on constate une hausse des suicides de 4 à 5 % (source AES). C’est l’omerta. Pas de statistiques officielles, la France comptabilise les suicides d’adolescents et celui des personnes âgées mais pas le suicide au travail. «En France, aucun chiffre n’est disponible, car les médecins du travail classent les cas de burnout parmi les dépressions», regrette le docteur Isabelle GAUTIER, médecin et auteur du rapport « le burnout des médecins ». L’absence de reconnaissance par les instances de prise en charge du suicide comme « maladie professionnelle » ne facilite pas la transparence des déclarations. Et pourtant, une personne par jour se suicide pour raisons professionnelles, soit entre 300 et 400 personnes, et ce chiffre augmentera, inexorablement . ET AUJOURD’HUI Burn-out: le Sénat renonce à la reconnaissance comme maladie professionnelle Par Alexia Eychenne, publié le 11/06/2015 à 19:02 , mis à jour à 19:04 L’EXPRESS En commission des affaires sociales, les sénateurs sont revenus sur la reconnaissance des pathologies psychiques comme des maladies professionnelles.En commission des affaires sociales, les sénateurs sont revenus sur la reconnaissance des pathologies psychiques comme des maladies professionnelles. afp.com/Charles Platiau En commission, les sénateurs ont supprimé l'article qui prévoyait de reconnaître l'épuisement extrême des salariés comme une pathologie liée au travail. Selon l'auteur de l'amendement, le burn-out a aussi des facteurs privés ou "congénitaux". Décidément, la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle n'est pas encore pour demain. Fin mai, ses partisans - spécialistes des risques psychosociaux, politiques, médecins ou avocats - avaient applaudi son adoption à l'Assemblée nationale. Mais le 8 juin en commission des affaires sociales, les sénateurs ont supprimé l'article du projet de loi Rebsamen qui prévoyait que "les pathologies psychiques [pouvaient] être reconnues comme maladies d'origine professionnelle". Ces nouvelles dispositions devaient faciliter les démarches des victimes de cet épuisement extrême face aux comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. Elles devaient aussi permettre leur indemnisation par la branche "AT-MP" de la sécurité sociale, financée par les entreprises, et non plus par le régime général. Mais le sénateur UDI Jean-Marc Gabouty en a décidé autrement en soumettant un amendement qui supprime l'article voté par les députés. Le centriste avance un étrange argument pour justifier son texte: "le burn-out peut avoir une pluralité de facteurs", professionnels, mais aussi privés ou "congénitaux", sans plus d'explication sur ce dernier terme, d'ailleurs remplacé par "familiaux" dans le communiqué du groupe UDI-UC. Catherine Procaccia, rapporteur du texte, estime que plusieurs points ont posé problème aux membres de la commission, "droite et gauche confondues". "L'article se contentait de prévoir la reconnaissance comme maladie professionnelle sans précision, renvoyant tous les détails aux décrets", explique-t-elle à l'Express. Par ailleurs, "plusieurs sénateurs auditionnent en ce moment des psychiatres et médecins du travail dans le cadre de la loi santé. Ils estiment que le sujet du burn-out y a plus sa place que dans un texte sur le dialogue social". Le projet de loi sera présenté en séance publique dans les prochaines semaines. Avec de nouveaux rebondissements? 55 ANNEXE B : EXEMPLE D’ECHELLE DE MESURE DU MASLACH BURNOUT INVENTORY’S ( Auteur : Mitchev - Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maslach_Burnout_Inventory%27s.svg ) Fonctionnement : Evaluer les affirmations des tableaux 1-Epuisement professionnel, 2-Dépersonnalisation et 3-Accomplissement personnel à l’aide de l’échelle de numérisation des réponses (ci-dessous), pour chaque évaluation additionner la valeur de l’échelle au score du tableau, interpréter le score du tableau. NUMÉRISATION DES RÉPONSES 1 = Jamais 2 = Quelques fois par an 3 = Une fois par mois 4 = Quelques fois par mois 5 = Une fois par semaines 6 = Quelques fois par semaine 7 = Tous les jours 1. EPUISEMENT PROFESSIONNEL * Je me sens émotionnellement vidé(e) par mon travail * Je me sens à bout à la fin de ma journée de travail * Je me sens fatigué(e) lorsque je me lève le matin et que j’ai à affronter une autre journée de travail * Travailler avec des gens tout au long de la journée me demande beaucoup d’effort * Je sens que je craque à cause de mon travail * Je sens que je travaille « trop dur » dans mon travail * Travailler en contact direct avec les gens me stresse trop * Je me sens au bout du rouleau 0 CORRECT 18 ATTENTION 30 DANGEREUX 2. DÉPERSONNALISATION * Je sens que je m’occupe de certains patients/clients/élèves de façon impersonnelle comme s’ils étaient des objets * Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis que j’ai ce travail * Je crains que ce travail ne m’endurcisse émotionnellement * Je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à certains de mes patients/clients/élèves * J’ai l’impression que mes patients/clients/élèves me rendent responsable de certains de leurs problèmes 0 CORRECT 6 ATTENTION 12 DANGEREUX 3. ACCOMPLISSEMENT PERSONNEL * Je peux comprendre facilement ce que mes patients/clients/élèves ressentent * Je m’occupe très efficacement des problèmes de mes patients/clients/élèves * J’ai l’impression, à travers mon travail, d’avoir une influence positive sur les gens * J’arrive facilement à créer une atmosphère détendue avec mes patients/clients/élèves * Je me sens ragaillardi(e) lorsque dans mon travail j’ai été proche de mes patients/clients/élèves * Je me sens plein(e) d’énergie * J’ai accompli beaucoup de choses qui en valent la peine dans ce travail * Dans mon travail, je traite les problèmes émotionnels très calmement 0 DANGEREUX 34 ATTENTION 40 CORRECT 56 ANNEXE C : Médecine : le stress, un phénomène biochimique Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail à l'université Claude-Bernard Lyon 1 Santé&Travail n° 64 10/08 Si le stress fait aujourd'hui figure de phénomène social et est abordé comme tel, on ne saurait oublier qu'il constitue une réaction biochimique. Connaître les mécanismes physiques en jeu permet de mieux appréhender la souffrance au travail. Le stress au travail fait aujourd'hui l'objet d'un débat public sans que la signification de ce terme soit clairement perçue. La notion de stress est avant toute chose une notion biologique. Elle vise à rendre compte des réponses de l'organisme en présence d'une menace ou d'une agression. Elle renseigne aussi sur la façon dont les défenses psychiques ou les réactions comportementales modifient le scénario standard de la réaction de stress. La connaissance de ces phénomènes est capitale pour la prise en charge des problèmes de souffrance au travail. LE CORTISOL, APAISANT OU TOXIQUE Lorsqu'il perçoit une menace, l'organisme active instantanément l'hypothalamus, une structure du cerveau qui joue un rôle central dans les régulations biologiques. La réaction de stress mobilise alors 2 systèmes distincts : - d'une part, le système nerveux sympathique et la médullosurrénale, responsables de la "montée d'adrénaline"; - d'autre part, l'axe corticotrope (hypothalamus-hypophyse-corticosurrénale), qui augmente la sécrétion de cortisol. Sous l'action de l'adrénaline et de la noradrénaline (catécholamines), la fréquence cardiaque s'accélère, la ventilation pulmonaire s'approfondit, des globules rouges sont libérés dans la circulation par la rate, le foie accroît la production de glucose, des modifications du tonus vasculaire orientent le sang préférentiellement vers les muscles et le cerveau. Ces modifications développent brutalement les capacités de réaction de l'organisme. Il s'agit cependant d'un régime de fonctionnement coûteux, qui ne peut pas se maintenir longtemps. Rapidement, les réserves énergétiques directement mobilisables font défaut. La prolongation de la réaction implique le soutien de l'axe corticotrope. L'hypothalamus a d'emblée réagi en augmentant la sécrétion de CRH (l'hormone de libération du cortisol), mais il faut plusieurs heures pour que la glande corticosurrénale réponde en augmentant le taux de cortisol. Celui-ci permet alors de retrouver un apport d'éléments énergétiques directement utilisables. Il a aussi un effet modérateur sur la réaction de stress. Dans ces conditions, si la situation a pu être maîtrisée, si la menace a disparu, tout rentre dans l'ordre sous l'effet apaisant du cortisol. Cette cascade de réactions biologiques apparaît bien adaptée à la situation dans laquelle il s'agissait de combattre ou de fuir. Les situations sont différentes dans la société actuelle. L'être humain présente une sensibilité particulière au stress psychosocial. Son organisme réagit aux difficultés relationnelles en déclenchant les mêmes réponses biologiques que lorsqu'il s'agissait de faire face à un prédateur. Seulement, dans ce cas, le problème ne se règle plus dans l'instant; l'activation de l'organisme tend à perdurer. Or les effets du cortisol, bénéfiques en situation de stress aigu, s'avèrent pathogènes lorsque le stress devient chronique. En effet, le cortisol est responsable d'une augmentation de la dégradation des protéines: pour produire des substrats énergétiques, l'organisme ne puise plus seulement dans ses réserves, il attaque ses propres structures. Par ailleurs, cette production de composants énergétiques se traduit par une augmentation du glucose, des triglycérides et du cholestérol sanguin, ce qui accroît le risque d'athérosclérose. Ces phénomènes sont en particulier à l'origine des maladies cardiovasculaires dues au stress. Le cortisol a aussi un effet sur les capacités immunitaires, mais les conséquences pathologiques en sont discutées. Pour pallier les effets négatifs d'une sécrétion excessive et prolongée de cortisol, l'organisme dispose d'un mécanisme de régulation. Lorsque le cortisol est élevé, l'hippocampe - une structure du lobe temporal du cerveau - freine l'hypothalamus. La sécrétion de CRH diminue, ce qui réduit celle de cortisol. Or, en situation de stress chronique, l'élévation du cortisol a un effet toxique sur l'hippocampe. Celui-ci perd sa capacité à freiner l'hypothalamus. L'activation de l'axe corticotrope tend à se pérenniser. Le cortisol reste élevé, de même que la CRH, qui manifeste alors son pouvoir anxiogène et dépresseur. Mais l'hippocampe n'a pas seulement cette fonction de freination de l'axe corticotrope. Il joue un rôle central dans la formation de la mémoire épisodique, c'est-à-dire la mémoire des événements vécus, par opposition à la mémoire sémantique, qui concerne les connaissances générales acquises par ouï-dire et qui mobilise d'autres structures nerveuses. L'effet toxique du cortisol sur l'hippocampe se manifeste donc aussi par une dégradation de la mémoire et des capacités d'apprentissage. En résumé, les principaux effets de la situation de stress chronique sont l'anxiété et la dépression, l'apparition de pathologies somatiques, en particulier cardiovasculaires, et la dégradation des capacités d'apprentissage. Ce schéma peut cependant être modifié sous l'effet de la mobilisation des défenses psychiques. Depuis les années 1950, des cliniciens ont constaté que certains individus placés en situation de stress présentaient des taux de cortisol bas. Ces personnes utilisaient des stratégies de défense contre la souffrance marquées par la mise à distance, le désengagement, la répression, le déni. En revanche, les individus qui manifestaient une participation émotionnelle active montraient des niveaux élevés de cortisol. Ce phénomène a, par exemple, été mis en évidence chez des malades en attente de chirurgie cardiaque, chez des parents d'enfants leucémiques ou chez les militaires américains au Viêtnam. Il signale l'existence d'un mécanisme de réduction du cortisol en lien avec les défenses psychiques. 57 DE COUTEUSES STRATEGIES DE DEFENSE Dans la mesure où les pathologies du stress sont classiquement attribuées à l'excès de cortisol, il est tentant de considérer sa réduction par le contrôle des émotions comme un phénomène positif. En réalité, ce n'est pas le cas. Les personnes qui, en situation difficile, verbalisent peu la souffrance psychique présentent une sensibilité particulière aux affections physiques. On parle alors de "personnalité psychosomatique" ou d'"alexithymie", ce qui signifie "absence de mots pour exprimer les émotions". Au niveau biologique, cela se traduit par un déséquilibre entre les deux branches de la réponse au stress, avec un cortisol bas en regard d'une hyperactivité sympathique. Le caractère stressant de la situation est bien perçu, mais la mobilisation des défenses psychiques perturbe la réponse biologique et favorise l'apparition de maladies somatiques. Des éléments éclairant les mécanismes en cause ont été apportés par les recherches sur les militaires souffrant d'états de stress post-traumatique après la guerre du Viêtnam. Là encore, ces patients présentaient un taux de cortisol bas associé à un contrôle des réactions émotionnelles. Or il est apparu que ce niveau bas du cortisol existait antérieurement à l'événement traumatisant. Le cortisol joue un rôle dans la mise en mémoire des événements. C'est son faible niveau qui fragiliserait dans une situation potentiellement traumatique, en ne tempérant pas la réaction de stress et en perturbant son intégration en mémoire. L'événement n'a pas été pleinement vécu, et c'est ce qui lui confère son caractère traumatique. Surtout, il a été montré que ces patients présentaient des taux élevés de CRH. Or la CRH n'a pas seulement un effet anxiogène et dépresseur, elle stimule les processus inflammatoires. Lorsque la souffrance est exprimée, le cortisol est élevé, et son action anti-inflammatoire modère l'activation de l'inflammation par la CRH. En revanche, en cas de répression de l'expression émotionnelle, la coexistence d'un cortisol bas et d'une CRH élevée est à l'origine d'une augmentation des phénomènes inflammatoires impliqués aussi bien dans les douleurs chroniques que dans l'athérosclérose. Ces éléments permettent d'expliquer les différences sociales dans les manifestations du stress professionnel. Dans les situations où les salariés bénéficient d'une autonomie, le stress professionnel entraîne le plus souvent une expression de souffrance psychique dans le registre anxiodépressif. En revanche, dans les activités de production organisées sur le modèle taylorien, tenir son poste implique un travail de répression psychique. Les ouvriers spécialisés expriment peu leur souffrance; elle se manifeste plutôt sur un mode somatique. Le mode de fonctionnement psychique imposé par la situation de travail augmente donc, par un mécanisme biologique, les phénomènes douloureux et inflammatoires et favorise alors la survenue de troubles musculo-squelettiques. DEVELOPPER LE POUVOIR D'AGIR A l'inverse, les effets négatifs d'une situation stressante peuvent être réduits ou même annulés si le sujet peut rester dans une position active. L'expérience principale, en la matière, a été réalisée par Jay Weiss dans les années 1970. Dans cette expérience, les rats sont attachés et reçoivent des chocs électriques dans la queue (voir schéma ci-contre). L'un des animaux peut bloquer les chocs en actionnant une roue placée devant lui. Il apprend rapidement à le faire, d'autant plus que le choc est associé à un signal sonore et qu'il est donc informé lorsqu'il a réussi à en bloquer un. De cette façon, il interrompt aussi les chocs pour son voisin, qui lui ne dispose pas de cette possibilité de contrôle. A l'inverse, lorsqu'il laisse passer un choc, l'un et l'autre le reçoivent. Au final, les deux animaux sont placés dans un contexte identique et ils reçoivent le même nombre de chocs électriques. Un seul élément les différencie: l'un exerce un contrôle sur la situation, l'autre est en quelque sorte placé dans la situation du passager avant d'une automobile. Les effets sur eux sont cependant extrêmement différents. Alors que le premier se trouve dans le même état que le rat témoin qui n'est soumis à aucun choc électrique, le deuxième, qui subit la situation, présente des ulcérations gastriques et toute une série de manifestations comportementales dans le registre de l'anxiété et de la dépression. L'expérience de Weiss révèle un élément très important: les conditions objectives ne permettent pas de rendre compte de la survenue des pathologies du stress. Le fait de pouvoir rester dans une position active, de disposer d'un contrôle - même partiel, puisque le rat ne parvient pas à bloquer tous les chocs -, constitue un facteur majeur de préservation de la santé. En revanche, une amélioration partielle de la situation n'a pas d'effet bénéfique si le sujet a le sentiment de n'être pour rien dans cette amélioration. Ces éléments biologiques mettent l'accent sur une question centrale en matière de santé au travail: celle de la préservation et du développement du pouvoir d'agir. La perte de la capacité à agir sur la situation, caractéristique du stress chronique et de la dépression, se traduit en particulier par une dégradation de la capacité d'analyse du sujet. Les discours qu'il tient ne rendent que très imparfaitement compte de son histoire et de sa situation. Son expression est plus orientée vers les considérations générales que vers les souvenirs spécifiques. Cette tendance à la "surgénéralisation" contribue à entretenir la dépression en orientant vers des modes de pensée et d'expression de plus en plus indépendants des événements vécus. Elle témoigne d'une perturbation de la mémoire biographique, probablement en lien avec les altérations au niveau de l'hippocampe. CE QU'IL FAUT RETENIR En situation de stress chronique, la sécrétion excessive et prolongée de cortisol est responsable de l'apparition de manifestations pathologiques, au premier rang desquelles figurent les troubles anxieux dépressifs, les maladies cardiovasculaires et la dégradation des capacités d'apprentissage. 58 Il en va différemment lorsque l'individu exposé à la situation stressante réprime ses émotions et n'exprime pas sa souffrance - lorsqu'il a, comme on dit, appris à "prendre sur soi". Dans ce cas, le corps déclenche bien des réactions de stress, mais le cortisol reste bas: la réponse est déséquilibrée. La souffrance s'exprime alors par des phénomènes douloureux et des maladies du corps, dont les troubles musculo-squelettiques. Ce mode de réaction perturbe l'intégration des événements traumatisants et favorise la survenue d'états de stress post-traumatiques. Enfin, la possibilité de garder un contrôle, même partiel, sur la situation fait reculer les pathologies du stress. En revanche, une amélioration partielle n'a pas d'effet bénéfique si la victime a le sentiment de n'y être pour rien. L'attente inquiète liée à l'absence de pouvoir d'agir a valeur de stress chronique. Cette incapacité du salarié en difficulté à renouer les fils de son histoire constitue une menace pour sa santé. Il ne s'agit donc pas de l'accompagner dans ses discours généraux, mais de l'aider à reconquérir une capacité d'analyse des événements qu'il a traversés. Cela suppose de revenir avec lui sur les événements précis, c'est-à-dire localisables en temps et en lieu, de façon à réamorcer le processus d'élaboration du récit et à l'aider à renouer les fils de sa mémoire biographique. Une telle analyse est rapidement riche d'enseignements sur les difficultés, dilemmes et impasses de l'organisation du travail. Elle contribue à la reconquête des capacités de pensée, de débat et d'action au niveau individuel mais aussi collectif. EN SAVOIR PLUS "Stress, pouvoir d'agir et santé mentale", par Philippe Davezies, Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.69-2, mai 2008 (spécial "30e Congrès national de médecine et santé au travail"), éd. Elsevier-Masson. Ce texte est également disponible sur le site anglophone www.sciencedirect.com(accèspayant). 59 ANNEXE D • • • - Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau Sans neurotransmetteurs il n'y aurait ni mémoire, ni émotions. Il existe des dizaines de ces messagers chimiques du cerveau, mais six d'entre eux mènent la danse. Le plus excitant, c'est qu'ils peuvent être modulés par l'alimentation. Découvrez pourquoi on est véritablement ce qu'on mange ! Pour savoir comment des molécules peuvent agir sur la vigilance, le souvenir, le sentiment de bien-être ou le stress, une petite visite du cerveau s’impose. Pour comprendre pourquoi certaines opérations du cerveau s’émoussent avec le temps, un petit tour au sein des cellules est indispensable. Les neurones Le cerveau est isolé du reste du corps par une enveloppe qu’on appelle barrière hémo-méningée. Elle est très sélective, et ne laisse pas n’importe quelle substance accéder au cerveau. Le cerveau est surtout constitué de cent milliards de cellules nerveuses qu’on appelle neurones. Les neurones sont parcourus à chaque instant de décharges électriques, qui sont les moyens qu’ont trouvé de nombreux êtres vivants pour acheminer une information. Un neurone est conçu de telle manière qu’il peut détecter de petits courants électriques et les transmettre à d’autres cellules. C’est ce flux qui détermine le processus de pensée. Comme d’autres cellules du corps, un neurone possède une membrane et un noyau. Mais à la différence des autres cellules, il est prolongé par de longs filaments appelés dendrites et axones : en général, plusieurs dendrites et un seul axone. Le signal est reçu au niveau des dendrites, il est envoyé à la cellule, et il déclenche (ou pas) un signal-relais qui voyage le long de l’axone jusqu’aux dendrites des autres neurones. La longueur d’un axone est variable, mais elle peut dépasser un mètre. Par exemple, nous avons au niveau du pied des cellules nerveuses destinées à transmettre une information au centre de l’équilibre dans le cerveau. Ces cellules nerveuses sont prolongées de très longs axones. L’information acheminée au cerveau doit être aussi rapide que possible pour nous éviter la chute en marchant. Mais comment les neurones peuvent-ils transmettre une information ? Comment le message est transmis Au bout des axones, il y a de petites protubérances appelées terminaux synaptiques. Ces terminaux sont reliés aux dendrites d’autres neurones. En réalité, les terminaux synaptiques ne sont pas directement au contact des dendrites. Entre eux s'étend un espace infime que l'on appelle synapse. La synapse est l’endroit précis où le signal passe d’une cellule à l’autre. Pour acheminer ce signal à travers l’espace étroit de la synapse, le terminal synaptique d’un neurone va le plus souvent utiliser une substance qu'il stockait jusqu'alors dans de petites vésicules, et la libérer dans l’espace qui le sépare des dendrites du neurone voisin. Cette substance s'appelle un neurotransmetteur. Le neurotransmetteur n’est rien d’autre qu’un messager chimique. Il attend dans ses vésicules qu’une impulsion électrique, après avoir parcouru l’axone, le propulse de l’autre côté de l’espace synaptique. Il traverse alors la petite distance qui le sépare de la paroi d’une dendrite. Là, il est capté par des logements spéciaux ménagés sur la surface du dendrite, qu’on appelle récepteurs. L’arrivée du neurotransmetteur dans les récepteurs déclenche une série de réactions biochimiques qui donne naissance à un signal électrique. Ainsi se propagent les signaux qui permettent la vie. Les neurotransmetteurs : la biologie des émotions Les neurotransmetteurs sont indispensables à notre bien-être, car ce sont eux qui permettent au cerveau de communiquer avec le reste du corps. Sans eux, il n’y aurait pas de contraction musculaire - volontaire ou involontaire. Il n’y aurait pas de respiration. Les hormones ne seraient pas délivrées. Sans eux, nous serions incapables de voir, de penser, de comprendre, de nous souvenir, d’éprouver des joies ou des peines. De nombreuses substances jouent le rôle de neurotransmetteurs dans le cerveau. Certaines sont directement utilisées à partir de l’alimentation quotidienne. Elles franchissent la barrière hémo-méningée et sont captées par les neurones. C’est par exemple le cas de l’acide glutamique, ou encore de la glycine, deux acides aminés que l’on trouve dans les protéines. Ils sont un peu l’illustration du vieil adage, « on est ce qu’on mange. » D’autres ont des structures un peu plus complexes, et le cerveau doit combiner plusieurs substances pour les fabriquer. Et faire intervenir d’autres substances comme des minéraux ou des vitamines pour que les réactions chimiques nécessaires à la fabrication se fassent normalement. Ces neurotransmetteurs un peu plus sophistiqués sont fabriqués directement par les neurones. Ils sont ensuite, on l'a vu, stockés dans des vésicules. Les neurotransmetteurs ont de multiples fonctions, et il est délicat d’attribuer à chacun un rôle bien précis sur tel ou tel aspect de notre comportement. Cependant, lorsque l’action des neurotransmetteurs est perturbée, on voit souvent apparaître des troubles du comportement, comme l’anxiété, la dépression, voire l’agressivité. Or, il est aujourd’hui possible de doser dans les urines ou le sang les produits de dégradation de ces neurotransmetteurs, c’est-à-dire la trace de leur action dans le cerveau. Ces dosages permettent d’avoir une meilleure idée des relations entre tel neurotransmetteur et tel trait du comportement. 60 Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau Les neurotransmetteurs qui suivent sont les plus importants du cerveau pour le contrôle qu’ils exercent sur les neurones. Ce sont aussi les plus étudiés, et ceux qui sont le plus souvent la cible des molécules naturelles (nutrition) ou de synthèse (médicaments). Acétylcholine : le mémorisateur L’acétylcholine est le seul neurotransmetteur majeur qui n’est pas fabriqué à partir d’un acide aminé. Il est synthétisé à partir d’une substance de l’alimentation, la choline et de la forme active de l’acide pantothénique (vitamine B5). L’acétylcholine est un neurotransmetteur « à tout faire » qui intervient dans le contrôle des mouvements, y compris le pouls, ainsi qu’une multitude de fonctions physiologiques. C’est aussi le messager chimique de la mémoire. Les régions du cerveau qui offrent la plus forte densité de neurones utilisant la choline, sont celles qui dégénèrent dans la maladie d’Alzheimer. Même chez la personne en bonne santé, on sait qu’avec l’âge, l’organisme fabrique moins d’acétylcholine. Cette situation est à l’origine de troubles de la mémoire, manque de concentration, oublis. Pour résumer, l’acétylcholine commande la capacité à retenir une information, la stocker et la retrouver au moment nécessaire. Lorsque le système qui utilise l’acétylcholine est perturbé apparaissent des troubles de la mémoire, voire dans les cas extrêmes des formes de démence sénile. Dopamine : le moteur La dopamine est un neurotransmetteur synthétisé par certaines cellules nerveuses à partir de la tyrosine, un acide aminé (composant des protéines de l’alimentation). Elle affecte le mouvement musculaire, la croissance des tissus, le fonctionnement du système immunitaire. Elle intervient dans la sécrétion de l’hormone de croissance. Les réseaux dopaminergiques du cerveau sont étroitement associés aux comportements d’exploration, à la vigilance, la recherche du plaisir et l’évitement actif de la punition (fuite ou combat). Chez l’animal, les lésions des zones dopaminergiques se traduisent par un désintérêt pour les stimulis de l’environnement et par une diminution du comportement exploratoire. En revanche, lorsqu’on place des électrodes aux sites dopaminergiques et qu’on permet à l’animal de s’auto-stimuler par déclenchement de chocs électriques, le plaisir et l’excitation sont tels que le cobaye peut en oublier de s’alimenter. Chez l’homme, la baisse d’activité des neurones dopaminergiques d’une certaine région du cerveau (l’axe substance noire striatum) entraîne une diminution du mouvement spontané, une rigidité musculaire et des tremblements. C’est la maladie de Parkinson. On trouve une activité dopaminergique basse dans les dépressions de type mélancolique, caractérisées par une diminution de l’activité motrice et de l’initiative, une baisse de la motivation. A l’inverse, les produits, les activités qui procurent du plaisir, comme l’héroïne, la cocaïne, le sexe, activent certains systèmes dopaminergiques. Ainsi, les médicaments qui augmentent la dopamine, comme la L-Dopa ou les amphétamines, augmentent aussi l’agressivité, l’activité sexuelle, et l’initiative. Pour résumer, la dopamine crée un terrain favorable à la recherche de plaisir ou d’émotions, à l’état d’alerte, au désir sexuel. A l’inverse, lorsque la synthèse ou la libération de dopamine est perturbée, on peut voir apparaître démotivation, voire dépression. Noradrénaline : la carotte et le bâton La noradrénaline est synthétisée par certains neurones à partir du même acide aminé qui sert à fabriquer la dopamine. La noradrénaline stimule la libération de la graisse mise en réserve et contrôle la libération des hormones qui régulent la fertilité, la libido, l’appétit et le métabolisme. La noradrénaline module l’attention, l’apprentissage et facilite la réponse aux signaux de récompense : plus la sensibilité noradrénergique est grande, plus ces traits sont amplifiés. Chez le rat, la destruction du locus coeruleus, siège des neurones à noradrénaline, entraîne une disparition totale de la peur. Les interventions qui augmentent la sensibilité à la noradrénaline dans les régions frontales empêchent l’animal d’oublier un comportement lié à une récompense. Elles lui permettent d’associer plus rapidement à une activité particulière le souvenir d’une punition évitée. Inversement, Mary Schneider (Université du Wisconsin) a montré que des singes rendus peu sensibles se montrent incapables d’intégrer les comportements sociaux du groupe. Chez l’homme, la diminution de la noradrénaline affecte l’acquisition de connaissances et d’associations nouvelles. Mais la caféine, qui augmente la noradrénaline du cerveau, améliore la capacité à accomplir des tâches répétitives, ennuyeuses, non sanctionnées par des récompenses. L’administration de tyrosine à des patients dépressifs augmente la sécrétion de noradrénaline. Ce traitement améliore la composante hédonique de leur dépression. Le docteur Bruce Perry (Baylor College of Medicine, Houston, Texas) a trouvé qu’une sensibilité noradrénergique réduite chez l’enfant est associée à des comportements « socialement détachés ». Le docteur David Magnusson (Institut Karolinska, Stockholm, Suède) a suivi pendant vingt ans le parcours de tous les garçons d’une petite ville, dès l’âge de 10 ans. Certains d’entre eux sont devenus criminels ; tous ceux-là avaient des taux de noradrénaline bas. Le docteur Perry estime qu’il existe une corrélation entre une sensibilité noradrénergique forte et la recherche de sensations « socialement acceptables ». Pour conclure, la noradrénaline semble créer un terrain favorable à l’éveil, l’apprentissage, la sociabilité, la sensibilité aux signaux émotionnels, le désir sexuel. À l’inverse, lorsque la synthèse ou la libération de noradrénaline est perturbée, peuvent apparaître repli sur soi, détachement, démotivation, dépression, baisse de la libido. 61 Sérotonine : le grand inhibiteur La sérotonine est synthétisée par certains neurones à partir d’un acide aminé, le tryptophane, qui entre pour une petite partie dans la composition des protéines alimentaires. Elle joue un rôle majeur dans la coagulation sanguine, la venue du sommeil, la sensibilité aux migraines. Elle est utilisée par le cerveau pour fabriquer une hormone célèbre, la mélatonine. Dans le cerveau, la sérotonine influence l’activité d’autres neurones, le plus souvent en diminuant leur fréquence de décharge, inhibant leur action. Dans le striatum, les neurones sérotoninergiques inhibent les neurones dopaminergiques, ce qui entraîne une diminution du mouvement. Dans la mesure où la sérotonine sert à inhiber de nombreuses régions du cerveau, les mêmes régions sont « désinhibées » lorsqu’il y a trop peu de sérotonine. La destruction des régions du cerveau à forte densité de neurones sérotoninergiques entraîne une désinhibition du contrôle réfléchi sur le comportement : l’animal cède à des pulsions quelles que soient les conséquences de ses actes. Lorsqu’on administre des chocs électriques à un rat qui essaie de se procurer de la nourriture, il s’interrompt après une dizaine de tentatives. Mais lorsqu’on épuise sa sérotonine, il persiste malgré 200 chocs et plus. Souris et rats cohabitent généralement sans problèmes dans une cage. Mais si leur sérotonine est anormalement basse, les rats massacrent les souris. René Hen (Inserm U184, Strasbourg) a créé une lignée de souris particulièrement agressives en « éteignant » le gène qui code l’un des récepteurs de sérotonine. La déplétion de sérotonine entraîne aussi une désinhibition de l’activité sexuelle. Chez l’homme, les taux anormalement bas de sérotonine sont généralement associés à des comportements impulsifs, agressifs, voire très violents. C’est notamment le cas dans les formes violentes de suicide. Des taux très bas ont été relevés chez les criminels qui assassinent leur famille avant de tenter de mettre fin à leur jour. L’équipe du docteur Markus Kruesi (Université de l’Illinois, Chicago) a trouvé qu’un taux bas de sérotonine chez un enfant à problème était le facteur qui prédisait le mieux un comportement criminel ou suicidaire. Les substances qui diminuent la sérotonine ont un effet désinhibant. La yohimbine, un aphrodisiaque, interfère avec la sérotonine. La drogue ecstasy augmente la sociabilité et les échanges en détruisant (provisoirement ?) les terminaisons nerveuses sérotoninergiques. En résumé, la sérotonine semble créer un terrain favorable aux comportements prudents, réfléchis, calmes, voire inhibés. À l’inverse, des taux de sérotonine bas apparaissent associés à l’extroversion, l’impulsivité, l’irritabilité, l’agressivité, voire dans les cas extrêmes aux tendances suicidaires. GABA : le relaxant Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) est synthétisé à partir de l’acide glutamique. C’est le neurotransmetteur le plus répandu dans le cerveau. Le GABA semble impliqué dans certaines étapes de la mémorisation. Le GABA est aussi un neurotransmetteur inhibiteur, c’est-à-dire qu’il freine la transmission des signaux nerveux. Sans lui, les neurones pourraient littéralement s’emballer, transmettre des signaux de plus en plus vite, jusqu'à épuisement du système. Le GABA permet de les maintenir sous contrôle. Le GABA favorise le calme et la relaxation, il diminue la tonicité musculaire, ralentit le rythme cardiaque, réduit les convulsions de l’épilepsie, ainsi que les spasmes musculaires. Surtout, on sait qu’il joue un rôle clé dans le contrôle de l’anxiété (une forme de « panique » électrique), depuis que le mode d’action des benzodiazépines a commencé d’être connu. Ces médicaments, dont le chef de file est le Valium, sont des tranquillisants qui agissent en se liant sur des récepteurs du type de ceux qui réagissent au GABA. Pour résumer, le GABA semble favoriser la relaxation, alors que des niveaux bas de ce neurotransmetteur entraînent des difficultés d’endormissement et de l’anxiété. Adrénaline : le stresseur L’adrénaline active la réponse de l’organisme à un stimuli, et en général au stress. Elle agit sur le système nerveux sympathique et peut augmenter le pouls, la pression sanguine, améliorer la mémoire, diminuer la réflexion, augmenter la force de contraction musculaire, accroître le flux sanguin et la capacité respiratoire (par relâchement des muscles lisses), dilater les pupilles et faire se dresser poils et cheveux. Elle prépare l’organisme à une réaction du type « fuir » ou « faire face ». Le système nerveux sympathique est composé de deux grandes entités : le système alpha-adrénergique, et le système bêta-adrénergique, chacune contrôlant des fonctions différentes. Le système alpha-adrénergique contrôle notamment la vigilance et l’éveil. Le système bêta-adrénergique le pouls, la respiration et le flux sanguin. Les médicaments bêta-bloquants comme le propanolol agissent en bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques, qui lorsqu’ils sont sur-stimulés peuvent entraîner trac et phobies. En résumé, l’adrénaline est le neurotransmetteur qui nous permet de réagir dans une situation de stress. Des taux élevés d’adrénaline conduisent à la fatigue, au manque d’attention, à l’insomnie, à l’anxiété et dans certains cas à la dépression. Neurotransmetteurs et équilibre nutritionnel Le cerveau est le centre de contrôle de l’organisme tout entier. Il utilise le quart de toute l’énergie produite et les milliards de neurones qu’il contient représentent la moitié des cellules nerveuses du corps. Il stimule les fonctions motrices, la digestion, la croissance, il interprète vos expériences sensorielles et décide des réponses physiques et émotionnelles appropriées. Pourtant, le cerveau ne représente guère plus de 2 pour cent de votre poids total. Ceci le rend extrêmement sensible. Des déficits nutritionnels peuvent provoquer des déséquilibres chimiques qui pourront prendre la forme d’une fatigue, de trous de mémoire, d’anxiété. Exemple : pour fabriquer la sérotonine à partir du tryptophane, comme pour fabriquer dopamine et noradrénaline à partir de l’acide aminé tyrosine, les cellules mettent en action une réaction biochimique qui nécessite la présence de vitamine B6. Si vous manquez de vitamine B6, cette réaction se fera mal, et la synthèse des neurotransmetteurs sera perturbée. Le déficit en vitamine B6 peut alors agir comme révélateur d’une vulnérabilité héréditaire. Celles et ceux qui auront hérité d’une tendance à manquer de sérotonine vont vivre le déficit en vitamine B6 sous la forme d’une augmentation anormale du niveau d’anxiété, d’irritabilité, d’agressivité. Celles et ceux qui auront plutôt hérité d’une tendance à manquer de dopamine et de noradrénaline vont se sentir déprimés, démotivés. Dans ces cas précis de déficit, la prise de vitamine B6 va permettre de réguler indirectement l’humeur. 62 Les psycho-toniques En l’absence de maladie, ou de symptôme de déséquilibre, il apparaît possible de stimuler certaines fonctions du cerveau comme la mémoire, ou la rapidité avec laquelle il traite des informations. Ceci peut être réalisé par l’apprentissage, mais également en favorisant les réactions chimiques auxquelles le cerveau fait appel pour accomplir certaines tâches. L’exemple le plus simple est celui de l’apport de sang et d’oxygène : le cerveau en a besoin pour fonctionner. Dans certains cas, apporter plus de sang et d’oxygène se traduit par un meilleur fonctionnement, en particulier dans les phases d’acquisition des connaissances. De la même manière, les chercheurs ont montré que l’on peut agir directement sur le niveau de certains neurotransmetteurs en modifiant dans l’alimentation la quantité des acides aminés qui leur donnent naissance. Les acides aminés sont les molécules dont sont faites les protéines. Quand vous mangez un morceau de volaille, riche en protéines, vous apportez à votre corps une association de 20 acides aminés qu'il va séparer un à un pour les réutiliser dans d'autres combinaisons, car il en a besoin pour fabriquer ses propres protéines. Mais certains des acides aminés de l'alimentation ont aussi d'autres fonctions. Ils servent à fabriquer des neurotransmetteurs : - l’acide aminé tryptophane donne naissance à la sérotonine ; - les acides aminés tyrosine et phénylalanine donnent naissance à l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine ; - l'acide glutamique donne naissance au GABA. L'acétylcholine, autre neurotransmetteur, n'est pas fabriquée à partir d'acides aminés, mais de choline, une substance apportée par les graisses alimentaires. Cela signifie qu'il est parfois possible de moduler l’action d’un neurotransmetteur (donc certains états psychologiques) en apportant un peu plus de l’acide aminé qui sert à le fabriquer. Ceci est en général réalisé au moyen de suppléments, c’està-dire en prenant l’acide aminé de manière isolée, et à des doses relativement importantes. Par exemple, des études ont montré que l’on peut induire un effet de relaxation complète, et même accélérer le sommeil grâce à des suppléments de l’acide aminé tryptophane. Les médicaments de l’âme Les médicaments de « l’âme », les psychotropes ont souvent pour cible les neurotransmetteurs. Ceux-ci sont chargés de modifier suffisamment le potentiel des membranes pour créer un signal électrique. Mais ce mécanisme est soumis à une régulation stricte. D'un côté, il faut éviter que l'action du neurotransmetteur se prolonge, au risque de créer une hyperexcitation néfaste au cerveau et à l'organisme tout entier. D'un autre côté, il faut que le neurotransmetteur ait le temps d'agir, pour que le signal soit correctement relayé. Il existe deux grands mécanismes pour arrêter l'action d'un neurotransmetteur. Le premier, c'est la destruction du neurotransmetteur par une enzyme. Par exemple, l'acétylcholine est détruite par une enzyme, une fois qu’elle a été captée par les récepteurs, de l’autre côté de l’espace synaptique. Si elle n'était pas détruite, le signal se prolongerait de façon anormale et dangereuse. Un neurone peut aussi mettre fin à l’action d’un neurotransmetteur en repompant ses molécules intactes. Une partie est alors restockée dans les vésicules d’origine; le reste est détruit par une enzyme appelée monoamineoxydase, qui est contenue dans le terminal synaptique. C'est ce qui se passe pour la sérotonine. Certains médicaments agissent sur l’une ou l’autre de ces étapes. La sérotonine offre ici encore un bon exemple. Les personnes qui sécrètent peu de sérotonine sont plus souvent touchées par certaines formes de dépression, probablement parce que ce neurotransmetteur est émis en quantités trop faibles pour générer un signal normal. Le médicament Prozac empêche la sérotonine, une fois libérée dans l’espace synaptique, d'être récupérée (à des fins de recyclage) par le neurone qui l'a sécrétée. Ainsi, les récepteurs baignent plus longtemps au contact de la sérotonine, et celle-ci a le temps de jouer son rôle de messager. Ici, le temps compense la quantité. (LaNutition.fr Priscille TREMBLAIS - Vendredi 30 Septembre 2011) 63