Syndrome de Smith-Magenis
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Syndrome de Smith-Magenis
Tableau de suivi – Santé – Syndrome de Smith-Magenis Tableau de suivi – Santé – Syndrome de Smith-Magenis Forster-Gibson et Berg 2011 CONSIDÉRATIONS RECOMMANDATIONS 1. TYONG (TÊTE, YEUX, OREILLES, NEZ, GORGE) Enfants et adultes : Vision : Anomalies visuelles dans ~85 % des cas y compris, le strabisme, la myopie, les anomalies de l’iris et la micro cornée Un décollement de la rétine, pouvant être causé par un comportement d’automutilation dans l’enfance, peut se produire Un décollement de la rétine apparaît chez ~25 % des adultes Ouïe : Pertes auditives et otites chroniques courantes Gorge : Retard de langage dans presque tous les cas Anomalies du palais telles l’incompétence vélaire et une fente palatine dans ~65 % des cas Voix grave et rauque courante Référer vers un ophtalmologiste dès le diagnostic initial, puis tous les ans. Procéder à une évaluation auditive annuelle durant l’enfance, puis selon la ligne directrice no 111. Dès le diagnostic initial, référer vers un chirurgien ORL concernant les anomalies du palais, puis tous les ans. Référer vers un orthophoniste dès la petite enfance. Envisager une référence vers un physiothérapeute ou un ergothérapeute pour ce qui est du développement sensorimoteur buccal. 2. DENTAIRE Enfants et adultes: Anomalies dentaires y compris l’agénésie dentaire (surtout les dents prémolaires) et le taurodontisme dans ~75 % des cas Procéder à des évaluations dentaires précoces et régulières. Réviser la technique de brossage et de soie dentaire lors de chaque nettoyage dentaire. 3. CARDIOVASCULAIRE Enfants et adultes : Anomalies cardiovasculaires congénitales dans ~50 % des cas Obtenir une échographie cardiaque. Dès le diagnostic initial, référer vers un cardiologue et des cliniques de maladies cardiaques congénitales pour le suivi, selon les anomalies détectées. Pour les adultes, suivre les recommandations de la ligne directrice no 131. Procéder à une évaluation du sommeil en portant une attention aux perturbations du sommeil, au cycle court, au lever précoce, aux réveils fréquents durant la nuit et à la prise d’une sieste le jour. Envisager la prise de mélatonine le soir et d’acébutolol le matin (afin de contrer la libération de mélatonine le jour). Envisager des stratégies de sécurité nocturne (p. ex., lit clos). 4. RESPIRATOIRE Enfants et adultes : Troubles du sommeil généralement liés à une inversion du rythme circadien de la libération de la mélatonine dans ~75 % des cas La mélatonine et l’acébutolol ont été utilisés avec un certain succès. Les tests de dosage de la mélatonine (en vente libre) peuvent être inexacts et l’utilisation de l’acébutolol comporte certaines contre-indications2 Si l’apnée obstructive du sommeil (AOS) est suspectée, procéder à une évaluation du sommeil. 5. GASTRO-INTESTINAL Enfants et adultes : Problèmes d’alimentation et de reflux gastro-œsophagien (RGO) courants Procéder à une évaluation clinique dans la petite enfance en portant une attention aux problèmes d’alimentation et aux signes de RGO. Surveiller régulièrement pour dépister la constipation et la prendre en charge de façon proactive s’il y a lieu. Procéder à une échographie rénale dès le diagnostic initial. 6. GÉNITO-URINAIRE Enfants et adultes : Anomalies congénitales des voies urinaires ou rénales courantes L’énurésie nocturne est commune chez les enfants Dépister les infections des voies urinaires, procéder à une analyse d’urine annuelle ou tel qu’indiqué. © 2012 Centre Surrey Place Surrey_FR_SEC_II_50-62.indd 55 55 20/09/12 8:52 AM Section II : Outils portant sur les soins primaires : Santé physique CONSIDÉRATIONS RECOMMANDATIONS 7. MUSCULO-SQUELETTIQUE Enfants et adultes : Apparition d’une scoliose chez les enfants ayant tendance à s’aggraver avec l’âge dans ~75 % des cas Dès le diagnostic, procéder à des radiographies de la colonne vertébrale afin de dépister les anomalies vertébrales, puis tous les ans afin d’évaluer l’apparition d’une scoliose. Procéder à une évaluation neurologique dès le diagnostic, puis tous les ans, selon les indications cliniques. Procéder à des évaluations neuro-développementales régulières durant la petite enfance et l’enfance. Planifier des évaluations en orthophonie, physiothérapie, et ergothérapie durant la petite enfance, puis régulièrement selon les besoins. Envisager la possibilité de crises convulsives subcliniques si des changements du comportement sont observés. Afin d’évaluer les crises convulsives, procéder à un électroencéphalogramme (EEG), un tomodensitogramme (CAT Scan) et une imagerie par résonnance magnétique (IRM) de la tête durant la petite enfance et l’enfance, le cas échéant. 8. NEUROLOGIQUE Enfants : Retards de langage et de motricité, et hypotonie (particulièrement dans la petite enfance) dans ~90 % des cas Neuropathie périphérique souvent associée à une diminution de la sensibilité à la douleur dans ~75 % des cas La neuropathie héréditaire, responsable des paralysies à la pression, peut apparaître chez les personnes présentant des délétions chromosomiques relativement importantes Épilepsie évidente et subclinique dans ~10 % 30 % des cas 9. SANTÉ MENTALE / COMPORTEMENT Enfants et adultes : L’automutilation, les comportements mésadaptés et autres comportements (p. ex., krouomanie [se frapper la tête], onychotillomanie [s’arracher les ongles], auto-étreinte, bruxisme [grincer des dents] et insertion d‘objets dans les orifices corporels) sont presque toujours présents La manifestation de ces comportements peut cependant diminuer avec le temps Chez les enfants, rapidement mettre en place des stratégies spécifiques d’interventions comportementales préventives et des techniques personnalisées d’éducation spécialisée. L’utilisation de technologies assistées par ordinateur et la médication peuvent être utiles. Une évaluation annuelle par une équipe multidisciplinaire est recommandée chez les enfants et peut aussi être utile chez les adultes. Planifier des soins de répit ainsi que du soutien psychologique et social pour les familles. Mettre les parents en lien avec l’Association de parents et chercheurs qui s’intéressent au syndrome Smith-Magenis (acronyme angl. PRISMS) afin d’offrir du soutien et des renseignements instructifs (voir site Web plus-bas). 10. ENDOCRINIEN Enfants et adultes : Hypothyroïdie légère dans ~25 % des cas Hypercholestérolémie courante L’insuffisance surrénalienne, bien que rare, peut apparaître, notamment chez l’enfant Procéder au dépistage annuel pour détecter les problèmes thyroïdiens et l’hyperlipidémie. Débuter le dépistage de l’hypercholestérolémie durant l’enfance et envisager apporter des changements à l’alimentation en cas d’hypercholestérolémie et étudier les possibles effets de la médication sur cette condition. Dans l’éventualité de toute maladie grave, évaluer pour détecter une insuffisance surrénalienne. 11. MALADIES INFECTIEUSES / VACCINATION Enfants et adultes: Taux immunoglobuline A (IgA) réduit chez certaines personnes Dès le diagnostic, procéder à un dépistage qualitatif des immunoglobulines. Procéder à une réévaluation régulière en cas d’infections récurrentes. 12. AUTRES Enfants et adultes : Les corrélations phénotype/génotype commencent à ressortir pour les délétions 17p11.2 de différentes tailles et pour les porteurs de la mutation RAI1. Décrite pour la première fois dans les années 1980, cette condition relativement rare, peut être sous-diagnostiquée. Des recommandations et des données limitées sont disponibles pour les adultes, mais de plus en plus d’informations apparaissent à mesure que les enfants identifiés vieillissent. 56 © 2012 Centre Surrey Place Surrey_FR_SEC_II_50-62.indd 56 20/09/12 8:52 AM Tableau de suivi – Santé – Syndrome de Smith-Magenis Ressources Six lignes directrices sur les tableaux de suivi des personnes ayant le syndrome de Smith Magenis ont été révisées et comparées. (Pour la liste complète des références, consulter le site à l’adresse www.surreyplace.on.ca/Clinical-Programs/Medical Services/Pages/PrimaryCare.aspx) Site Web du syndrome Smith-Magenis pouvant aider les familles et les dispensateurs de soins : www.prisms.org (parents et chercheurs intéressés au syndrome Smith-Magenis) ou « PRISMS » dans Google Élaboré par : Forster-Gibson, Cynthia, MD, PhD; Berg, Joseph M, MB, BCh, MSc, FRCPSYCH, FCCMG Expert clinicienne réviseur Nous remercions la clinicienne suivante d’avoir révisé ce document et apporté des suggestions utiles. Kerry Boyd, MD McMaster Children’s Hospital, Hamilton Health Sciences, Hamilton, Ontario Chief Clinical Officer, Bethesda Services, Thorold, Ontario Références 1. Sullivan WF, Berg JM, Bradley E, Cheetham T, Denton R, Heng J, Hennen B, Joyce D, Kelly M, Korossy M, Lunsky Y, McMillan S. Soins primaires aux adultes ayant une déficience développementale : Lignes directrices consensuelles canadiennes. Can Fam Physician 2011;57:e154-68. 2. De Leersnyder H, de Blois MC, Bresson JL, Sidi D, Claustrat B, Munnich A. Inversion of the circadian melatonin rhythm in Smith-Magenis syndrome. Rev Neurol (Paris). 2003 Nov;159(11 Suppl):6S21-6. © 2012 Centre Surrey Place Surrey_FR_SEC_II_50-62.indd 57 57 20/09/12 8:52 AM