A-4 SkyHawk

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Sous de nombreux aspects, le Grumman
F-14 Tomcat est sans doute le meilleur
intercepteur au monde. La preuve de sa
capacité réside, en premier lieu, dans
l'impressionnante lignée de chasseurs
embarqués réalisés par son constructeur
depuis une époque qui remonte bien
avant la seconde guerre mondiale. Les
plus connues de toutes ces machines
sorties de Bethpage sont le F6F Hellcat,
le F7F Tigercat et le F9F Panther,
premier appareil à réaction construit par
la firme américaine et dont le nombre
de victoires obtenues pendant la guerre
de Corée, de 1950 à 1953, a été
impressionnant.
Les adversaires potentiels des États-Unis ne sont certes pas obnubilés par l'héritage du
Tomcat, mais les traditions d'efficacité et de fiabilité dont s'enorgueillit Grumman ont
reçu une éclatante confirmation avec le F-14A. Deux de ces avions appartenant au
Squadron VF-41 de l'US Navy sont en effet parvenus à détruire, au-dessus du golfe de
Syrte, en août 1981, deux Sukhoi Su-22 Libyens. Les missiles air air à autodirecteur
infrarouge qu'utilisèrent à cette occasion les appareils américains ne constituent en fait
qu'une partie de l'importante panoplie d'armement que le Tomcat peut emporter.
Système de conduite de tir
Le premier F-14A effectuera son vol
initial le 21 décembre 1970 depuis le
terrain du constructeur de Calverton,
mais il s'écrasa au sol quelques jours
plus tard, à la suite d'une rupture des
canalisations
hydrauliques.
Les
tuyauteries
en
acier
du
premier
prototype furent remplacées par des
éléments en titane, et le second
prototype quitta le sol à son tour le 24
mai 1971. Le F-14 allaient conduire ses
premiers appontages et catapultages
depuis le porte-avions USS Forrestal en
juin 1972.
Deuxième avion à géométrie variable
construit en série dans le monde occidental, le Tomcat se caractérise par une
cinématique de voilure offrant l'avantage de réduire les problèmes de stabilité pendant
les changements de configuration. Avec une flèche minimale, l'appareil possède de
bonnes performances au décollage et à l'appontage, un rayon d'action acceptable en vol
subsonique et une importante autonomie en mission de couverture aérienne. La flèche
maximale, quant à elle, assure au F-14 d'excellentes performances en vol transsonique
et en vol supersonique.
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Le F-14A est un des seuls, parmi tous les avions actuels, à pouvoir remplir des missions
d'interception à courte, moyenne et longue distances grâce à une gamme de moyens
variés dont chaque composante est adaptée à une mission particulière. Ainsi, tandis que
l'AIM-9 Sidewinder est destiné au combat à courte distance, l'AIM-7 F Sparrow est utilisé
à moyenne portée. Le Hugues AIM-54 Phoenix est sans conteste la plus performante
susceptible d'être employée par le Tomcat ; elle est capable d'atteindre des objectifs
situés à plus de 160 km. Enfin, pour le combat tournoyant, le chasseur embarqué de l'US
Navy est équipé d'un canon M61A-1 Vulcan de 20 mm, approvisionné à raison de 675
coups.
Sans l'existence d'un système d'arme efficace, l'armement le plus puissant ne servirait à
rien. Cette remarque est particulièrement valable pour le F-14, qui a été doté d'un
système de conduite de tir Hugues AWG-9, capable de détecter des cibles situées à plus
de 185 km. Provenant du projet F-111B, impulsé par General Dynamics et Grumman
mais jamais mené à terme,l'AWG-9 a été installé sur le Tomcat à la fin de l'année 1968,
en même temps que le réacteur à double flux TF30 et le missile AIM-54 Phoenix. Élément
le plus remarquable du F-14, l'AWG-9 est en mesure de repérer des objectifs volants à
basse et à haute altitude, et, quand il opère en mode de poursuite et de balayage, de
rechercher d'autres menaces potentielles tout en suivant simultanément 24 cibles ; il
peut diriger sur six d'entre elles des missiles AIM-54A et deux Sidewinder.
Les essais opérationnels du missile Phoenix permirent d'établir un certain nombre de
records. Celui des distances intervint le jour où un engin de ce type fut tiré contre un
engin cible simulant un bombardier soviétique "Backfire" situé à 205 km. Le missile
parcouru 135 km pour atteindre son objectif, qui volait à la vitesse de Mach 1,5. Le F-14
se révéla également capable de détruire un missile de croisière en lâchant un Phoenix
contre une cible évoluant à 15 m d'altitude à la vitesse de Mach 0,75 (le tir fut déclenché
à une distance de 40 km). L'exploit le plus extraordinaire fut celui au cours duquel six
missiles furent expédiés en 38 secondes contre des objectifs divers. Quatre d'entre eux
allaient enfin de compte toucher leur cible.
Problèmes de propulseurs
Si l'intégration des systèmes de
conduite de tir ne posa pas, à première
vue, de problème, tous les aspects du
programme du Tomcat ne se révélèrent
pas aussi positifs. Le réacteur TF30 qui
propulsait cet appareil fut une constante
source d'ennuis pour les ingénieurs, et
rares étaient alors ceux qui se risquaient
à considérer la combinaison de ce
moteur et de la cellule du nouvel avion
comme une réussite. En fait, l'US Navy
s'était plainte de ce propulseur dès le
début, en déplorant notamment les
diverses pannes de turbines auxquels
ses équipages avaient été confrontés.
Les efforts entrepris pour mettre fin à
cette situation difficile aboutirent à la réalisation de nouvelles variantes du TF30 ; il n'en
reste pas moins que la fiabilité, la durée de vie et la disponibilité de cet engin furent
toujours des plus réduites. Cette situation amena l'US Navy à acquérir une version
améliorée du Tomcat dotée de General Electric F110, dont les essais en vol, en 19811982. Les expérimentations menées avec le F101DFE (Derivative Fighter Engine), un
propulseur dérivé du F110, montrèrent que les performances du Tomcat s'amélioraient
nettement, et ce dans les différents domaines de vol. En 1982, les responsables de la
marine américaine autorisèrent le développement de ce moteur, lequel commença à être
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monté sur les Tomcat de série à partir de 1984. Offrant une poussée supérieure à celle
de son prédécesseur, le F110 sera installé tout d'abord sur le F-14A (Plus), dont les
livraisons doivent débuter 1988. La production portera ensuite sur la version définitive F14D, qui sera pourvu d'une avionique numérisée et d'un radar amélioré. Le programme
de fabrication actuel prévoit que la construction du F-14A prendre fin avec la sortie des
chaînes de Calverton du 570e exemplaire de série. Après la production de 29 F-14A
(Plus), Grumman se lancera dans l'assemblage du F-14D, dont l'US Navy a commandé
près de 300 unités. Les livraisons de ce modèle, qui sera produit jusqu'en 1998, auront
sans doute lieu au début de la prochaine décennie.
Hormis l'adoption d'une nouvelle variante du réacteur à double flux TF30, le F-14A n'a
subi que peu de modifications depuis son entrée en service, intervenue à la fin de 1972
au sein du Squadron VF-124, basé à NAS Miramar (Californie). Du point de vue des
équipages, l'un des changements les plus marquants a été la mise en place du Northrop
AXX-1, un système de télévision qui permet d'identifier les objectifs potentiels à des
distances beaucoup plus importantes qu'auparavant. Chacun des deux habitacles du
Tomcat a été équipé d'un écran qui offre d'excellentes images de cibles situées hors du
champ visuel du pilote et de l'opérateur radar. Disposant de certaines capacités de
poursuite, l'AXX-1 offre la possibilité d'obtenir des vues très rapprochées ou en grand
angle de l'avion repéré.
Le Tomcat a également gagné en efficacité par l'utilisation de versions nouvelles et plus
sophistiquées des missiles qu'il emportait au départ. Un modèle amélioré du Phoenix,
l'AIM-54C, est entré récemment en service ; pourvu d'une avionique numérisée et
bénéficiant d'une résistance plus élevée aux contre-mesures électroniques, cet engin est
équipé d'une fusée de proximité plus sensible et dispose d'une portée supérieure à celle
de ses prédécesseurs. Les améliorations apportées au missile à courte portée Sidewinder
et au missile à moyenne portée Sparrow ont amené respectivement la réalisation des
variantes AIM-9M et AIM-7M, qui possèdent de plus grandes chances d'atteindre leur but.
Dans un futur proche, le Tomcat sera doté du missile à moyenne portée guidé par radar
Hugues AIM-120A, plus connu sous la dénomination d'AMRAAM (Advanced MediumRange Air-to-Air Missile). Devant entrer sous peu en service, l'AIM-120A représente, avec
une vitesse plus élevée, une ogive plus puissante, une plus grande précision et une fusée
de proximité améliorée, un progrès significatif par rapport au Sparrow.
Le Tomcat en service
Le commencement de la carrière
opérationnelle du Tomcat romand au
moins de septembre 1974, époque à
laquelle avion fut pris en compte par les
Squadrons VF-1 et VF-2, embarqués
tous deux sur le porte-avions Enterprise
(CVN-65). Ce bâtiment rentrait à peine
d'une campagne de huit mois dans le
Pacifique que deux formations de la
flotte de l'Atlantique, les Squadrons VF14 et VF-32, déployés à bord de l'USS
John F. Kennedy (CV-67), recevaient
leurs premiers F-14A. Depuis, 18 unités
de l'US Navy ont été transformées sur cet appareil, le Tomcat étant également affecté à
la Navy Reserve : le Squadron VF-301, installé à Miramar, en prit livraison à la fin de
1984, et le Squadron VF-302 en fut doté en 1985. Deux formations d'entraînement qui
n'opèrent pas sur porte-avions, les Squadrons VF-101 et VF-124, appartenant
respectivement à la flotte de l'Atlantique et à celle du Pacifique, sont passées sur F-14.
Au début de 1985, près de 10 ans après l'arrivée des premiers Tomcat en unité, les
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squadrons équipés de cet avion avaient effectué 42 tours d'opérations outre-mer. Le
chasseur mis au point par Grumman avait alors remplacé en première ligne diverses
machines dépassées, parmi lesquelles figuraient le McDonnell-Douglas F-4 Phantom.
En dehors des missions d'interception, le F-14 assure, en attendant l'entrée en service de
la version spécialisée du McDonnell-Douglas Hornet, le RF-18, l'essentiel des sorties de
reconnaissance de l'US Navy. Une cinquantaine de F-14A ont été ainsi équipés de la
nacelle TARPS (Tactical Air Reconnaissance Pod System), laquelle comprend une caméra
oblique ou vertical CAI KS-87B, une caméra panoramique Fairchild KA-99 et un systèmes
de balayage à infrarouges Honeywell AAD-5. Ne représentant qu'une faible augmentation
de la masse offensive de l'avion, le TARPS permet d'obtenir des images de très bonne
qualité.
L'entrée en service opérationnel de ce dispositif a débuté en 1982, et son utilisation s'est
étendue à onze squadrons, ce qui offre la possibilité à chaque carrier air wing de mettre
en ligne au moins trois appareil de reconnaissance affectés à un ou deux squadrons. Les
plans dressés initialement par l'US Navy tablaient sur l'acquisition de 49 F-14 équipés du
TARPS, les opérations de transformation étaient confiées à la firme Grumman.
Récemment, cependant, les responsables de la marine américaine ont pris la décision de
modifier trois avions supplémentaires de façon que la Navy Reserve Squadron VF-302
puisse aligner des appareils de reconnaissance.
Un seul client étranger
Bien qu'il soit capable de faire face à des
menaces à courte, moyenne et longue
distances, le F-14 n'a connu qu'un
succès très limité à exportation, la
plupart des clients éventuels ayant
préféré acheter des chasseurs de
supériorité aérienne comme le F-15
Eagle. En fait, Grumman n'a enregistré
qu'un seul marché à l'étranger, ce qui
semble
avoir
bien
arrangé
le
gouvernement américain, soucieux de
mettre dans toute la mesure du
possible, mais secret de cet avion à
l'abri de toute indiscrétion. Il s'agit de
l'Iran d'avant la révolution islamique,
qui commanda 80 Tomcat en 1974-1975
et les prit en compte entre janvier 1976 et juillet 1978. Livrés en même temps que 424
missiles air air AIM-54A Phoenix, ces appareils furent chargés de l'interception des
Mikoyan-Gourevitch MiG-25 soviétiques qui survolaient régulièrement le territoire iranien.
En 1979, lorsque le chah abandonna le pouvoir, la force aérienne iranienne n'avait reçu
que 270 des Phoenix qu'elle avait acquis. Le Tomcat équipa quatre escadrons répartis
entre les bases de Shiraz et de Khatami, mais la plupart des 75 exemplaires encore en
état sont cloués au sol faute de pièces de rechange. La plupart des opérations aériennes
menées par l'aviation iranienne dans la terrible guerre qui oppose à Téhéran à Bagdad à
partir de septembre 1980 reviennent aux F-4 Phantom II et aux F-5E Tiger II. Les
Tomcat iraniens ont été employés le plus souvent, en raison de la portée de leur radar,
en tant que plate-forme de détection lointaine ; ils n'ont tiré que très peu de missile
Phoenix.
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