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Chambéry, le 19 septembre 2007
Mesdames, Messieurs les élus du Conseil d’administration du SDIS 73,
Nous tenons à vous alerter d’une situation pathétique vécue par notre collègue Abdel-Hakim
BOUDERAA, sapeur-pompier professionnel au SDIS de Savoie.
Affecté en 2004 en Savoie au centre des Saisies, il subira des pressions intolérables, des
propos racistes, des humiliations répétées devant ses collègues de la garde ainsi que des
harcèlements téléphoniques incessants à son domicile. Abandonné par sa hiérarchie directe
pourtant alertée de sa détresse, désespéré de la vie, il finit par se tirer une balle dans la
poitrine sur le stand de tir d'une armurerie.
Fort heureusement, il survivra échappant de peu à la mort.
L'enquête administrative, demandée par ses parents et lui même leur sera toujours refusée. Le
SDIS ayant bizarrement "des réticences à lui transmettre". Il vient de réitérer sa demande par
lettre recommandée avec accusé de réception au Directeur départemental avec copie au
président du Conseil d'administration du SDIS.
Son avocat demande actuellement les relevés de l'enquête judiciaire.
Pendant un an, aidé par sa famille et des collègues, Hakim sera suivi par un psychiatre, sa
santé morale et physique reviendra à un niveau compatible avec une reprise opérationnelle
totale. Celle-ci sera effective au 1er octobre 2006, sur avis du médecin psychiatre l’ayant
suivi pendant sa convalescence, et après accord de son médecin traitant ainsi que du médecin
chef du Service de Santé et de Secours Médicalisé du SDIS 73.
Le milieu médical continuera à considérer, à juste titre, qu'il est toujours apte à exercer les
missions de sapeur pompier professionnel, lors des visites médicales du 8 mars 2007 et du 31
mai 2007. Il continuera à exercer toutes ses missions, après chaque visite. Toutefois il
s’interroge sur la multiplication de ces visites. Nos organisations syndicales sont également
surprises de cette succession de contrôles.
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Depuis 8 mois Hakim travaillait normalement. Son intégration était parfaitement réussie
malgré ce passé douloureux.
Il venait d’ailleurs de passer avec succès 4 formations, celle de conducteur des échelles, il
assurait une garde sur deux les fonctions de chef d'agrès à l’ambulance, il conduisait des
véhicules poids lourds pour partir en intervention avec gyrophare et deux-tons. Aucune
information inquiétante n'était remontée au médecin chef qui l'avait placé sous la discrète
surveillance de son chef de centre et du médecin de son centre de secours. Le médecin chef
du SDIS, subitement et sans raison apparente, lui impose une expertise psychiatrique.
Il s'y soumet en juillet 2007. Le verdict tombera le 30 août 2007. Contre toute attente, il est
classé "P4", classement incompatible avec l'exercice d'une activité opérationnelle. Le Service
Santé Secours Médical (SSSM) du SDIS prend immédiatement ses dispositions en délivrant
un certificat d'inaptitude opérationnelle jusqu'au 31 mars 2008.
Alors qu'il est en pleine forme physique, la direction du SDIS lui demande pourtant, à
plusieurs reprises, de voir son médecin afin qu'il soit arrêté en maladie plus de 6 mois !
Refusant à juste titre d'être arrêté sans raison, après avoir fait savoir à la direction qu'il
souhaitait continuer à travailler et exercer ce métier qui le passionne plus que tout, il est donc
placé en service hors rang (SHR). Le Directeur lui interdit de travailler en tenue de sapeurpompier, en contradiction avec le règlement intérieur du SDIS de Savoie.
A l'évidence, pour nous et de nombreux collègues de travail d’Hakim, il y a
manifestement un acharnement contre notre collègue et ce depuis plusieurs mois. Un
comité médical devrait se réunir afin de statuer définitivement sur le sort d’AbdelHakim BOUDERAA, cette décision pourrait entraîner son éviction de la profession de
sapeur-pompier.
Il semble qu'on lui reproche d'avoir essayé de se rapprocher de son domicile, actuellement
dans le Rhône. Mais quoi de plus normal de vouloir se rapprocher de son domicile, lorsque
depuis sa reprise de travail, le SDIS lui impose de travailler à Saint Jean de Maurienne, à
plus de 2 heures par l'autoroute et plus de 3 heures par la route. Curieuse manière de le
placer dans des conditions sereines pour une reprise du travail après une tentative de
suicide liée à ses conditions de travail.
Prochainement, il va recevoir une convocation du SDIS du Rhône afin de passer des épreuves
de recrutement en vue d'obtenir une mutation dans ce département.
Son placement en inaptitude physique jusqu'au 31 mars 2008 par le SDIS de Savoie est de
nature à hypothéquer sérieusement ses chances de mutation dans le Rhône d'où il est
originaire.
Nous avons décidé de nous saisir de ce dossier, car nous pensons que les deux années que
vient de vivre notre collègue sont une forme de discrimination. Face à une fin de non recevoir
de l’administration SDIS, n’ayant plus d'autre recours, une procédure judiciaire ne manquera
pas d’être engagée, pour faire cesser toute forme de harcèlement ainsi que ces méthodes
arbitraires.
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Pour l'instant, nous souhaitons une solution négociée ; à cet égard, nous vous demandons de
bien vouloir intervenir auprès du président du conseil d’administration du SDIS 73 afin que
nos organisations syndicales puissent rencontrer les décideurs du SDIS dans les plus brefs
délais et permettre ainsi un dénouement positif pour notre collègue sapeur- pompier.
Nous vous prions de recevoir, nos respectueuses salutations.
Pour les organisations syndicales,
Collectif national CGT SDIS
Thierry LENFANT
SUD Pompiers
P /O Guy FROMENT
Copie :
- Monsieur le président du conseil général
- Monsieur le Préfet de Savoie
- Monsieur le Directeur de la Défense et de la Sécurité Civile
- Collectif national des agents des SDIS de France
- Union départementale CGT
- SUD
Contact : 06 75 93 17 18
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