La finale gagnée de la Coupe de France 1997

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La finale gagnée de la Coupe de France 1997
La finale gagnée de la Coupe de France 1997
Écrit par Nice- Matin, L'équipe, M.Oreggia, Alain
Vendredi, 25 Janvier 2008 04:00
Un accent "nissart" sur les Champs!
(Extrait de Nice-Matin)
Avant même que ne débute cette finale, les supporters du Gym avaient au moins gagné une
première bataille: celle des Champs Elysées! Dès la mi-journée, sous le ciel gris, les "hordes"
Rouge et Noir, tous drapeaux déployés, étaient en balade sur la célèbre avenue. Ils étaient un
millier à avoir pris le train de la nuit, en attendant l'arrivée des supporters partis en "Corail" et en
TGV le matin même de Nice.
Autour de l'Arc de triomphe, il faut chauffer les cordes vocales avant le grand rendez-vous du
Parc. C'est le moment de scander "On est chez nous, on est chez nous", mais aussi. "Et ils sont
où, et ils sont où les Guingampais". Plus spontanés, plus chantants, plus habillés rouge et noir,
ce sont les Niçois, en effet, que l'on voit le plus au coeur de la capitale, alors que les Bretons
seront 13.000 contre 7.000 le soir porte d'Auteuil. "Nombreux sont nos supporters qui sont allés
à Bercy voir le handball (France-Croatie) avant d'aller au Parc", plaide un Guingampais. Entre
les deux camps, les rapports sont bon enfant.
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Côté Niçois, la fête a commencé. "Dans le train, entre deux parties de belotte, on a évoqué tous
nous souvenirs du foot niçois. On a pas vu le temps passer", dit Alain Blanc, fonctionnaire.
Hélène, son épouse, n'oubliera pas le trajet. "Le conducteur du TGV était un amoureux de
l'OGC Nice! J'ai pu m'installer au poste de pilotage, à 270 km/h!".
"On n'était pas venu à Paris depuis 1983, depuis la finale Nice-Béziers en rugby", note
Christophe, le visage maquillé en rouge et noir, comme "Momo", qui a convaincu Karine, sa
copine, d'assister pour la première fois à un match de foot! Denis, de la "Snadec", a déjà les
yeux qui brillent: "On va gagner, c'est pas possible autrement". Boulanger à Cagnes-sur-Mer,
Emile Paolini a éteint le fournil le matin avant de filer à la gare. "Pour rien au monde je n'aurais
voulu rater cette finale". Son cousin, Stéphane, est notaire assistant à Nice: il a quitté le
complet cravate pour la , tenue du parfait supporter, maillot, écharpes, survêt et casquette à
l'envers en prime! "Nous confondre avec ceux de Guimgamp? Impossible!", lance Daniel,
interne. "Même en rouge et noir, un Breton ne ressemblera jamais à un Nissart ".
Pour le coup, les cornes de brume viennent de Méditerranée: Bruno, de la "Brigade Sud", a
aussi enfilé le maillot de son idole, Milos Djelmas. "II me l'a donné après son dernier match pour
le Gym". Hervé Secret, lui, va faire du bruit avec le tambour; "Je suis un supporter du RRC
Nice. Ce soir, c'est la fête du sport niçois tout, entier!". Et plus encore. Michel Allari, policier
municipal à Salon: "J'ai pris un jour de congé pour rejoindre mon frère Pascal à 7 heures à la
gare de Nice. Et voilà qu'on aperçoit un supporter de toujours: "Banel", le Verrier de chez
Novarro à Biot. "J'étais déjà là pour la finale de 78. Je veux chasser ce souvenir!".Quant à
Christian Letizi, avec les gars de la "Taverne Nissarde", il a sorti sa carte d'identité: "Je suis le
tonton de Lionel. Avec son épouse, Il doit nous rejoindre depuis Metz, devant l'entrée du Parc;
vous savez, son coeur va battre très fort pour le Gym. Comme celui de tout un peuple,
formidable mobilisation arrachée aux réalités du quotidien. Daniel, encore: "J'ai des amis au
chômage qui ont cassé leur tirelire pour monter à Paris; ça, vous pouvez l'écrire ".
Le match vu par Michel Oreggia
(extrait de "100 ans de passion par Michel Oreggia, paru aux Editions Gilletta-Nice Matin")
Tout Nice attend depuis vingt ans d'effacer ce maudit but de Platini. La mairie installe un écran
géant place Masséna afin que 5 000 personnes assistent à l'événement et, cette fois, le délai
avant le match permettant une bonne organisation, ce sont près de 7 000 Niçois qui se
déplaceront au Parc des Princes. Parmi eux, le plus triste est sans doute Mattio. Au club depuis
son plus jeune âge, une élongation l'oblige à déclarer forfait et c'est donc un autre pur produit
du club qui sera capitaine, Frédéric Gioria, qui déclare: « On a connu trop de galères cette
saison pour que le Bon Dieu ne nous donne pas un coup de main. » Dans le premier quart
d'heure, Guingamp domine légèrement, mais sans danger. Les Aiglons relèvent alors la tête et
obtiennent leur premier corner. De Neef le tire, Fugen s'élève au coin des seize mètres et place
un superbe coup de boule qui, très légèrement effleuré par Salimi, alors dos au but, ira se ficher
dans le petit filet. Menant 1-0, le Gym va tranquillement gérer son avance jusqu'à la mi-temps.
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Dès la reprise, un tir de De Neef frôle la lucarne. Guingamp fait alors entrer Carnot, qui
s'avérera être le héros heureux et malheureux. Heureux d'abord, avec un centre qui passe juste
au dessus, puis un corner direct dégagé devant la ligne par De Neef. Valencony lui bloquera
ensuite un bon coup franc, tout comme il arrêtera celui de Coridon. Mais, sur un nouveau coup
de pied arrêté, Salimi dégage trop faiblement, Laspalles récupère, effectue un petit pont et
égalise. Pourtant le Gym n'est pas abattu, d'autant que Guingamp n'aura qu'une seule
occasion, sur un tir repoussé du pied en sautant par Valencony qui, sur l'action, se blesse à la
cheville droite, mais n'en dira rien. Debbah remplace Chaouch et voit son tir dévié de justesse à
quelques minutes de la fin, il faut donc jouer les prolongations.
Les Blancs quadrillent le terrain, sont sur tous les ballons, ne lâchent rien et le match se termine
sur un score nul 1-1.
C'est donc la séance des tirs au but, qui va se dérouler du côté des supporters niçois. Les
Bretons commencent et Carnot, cette fois malheureux, voit Valencony détourner son tir, et Nice
marque par Onorati. Barrer égalise mais De Neef redonne l'avantage aux Niçois. Nouvelle
parité par Horlaville et nouvel avantage par Tatarian. L'ancien Niçois Vannuchi marque, avant
que Gomis n'expédie son ballon au-dessus. Après quatre tentatives, c'est l'égalité parfaite.
S'avance alors Michel, pour le dernier essai guingampais, mais Valencony d'un superbe
plongeon l'arrête. Le sort du match est au bout du pied de Vermeulen. Le Néerlandais paraît
très calme (il déclarera pourtant qu'il tremblait comme une feuille !). Il ne s'énerve pas quand
l'arbitre lui fait replacer son ballon et, d'un plat du pied droit, il prend Hugues à contre-pied et
envoie l'OGC Nice au septième ciel.
Le Gym a remporté sa troisième Coupe de France et Gioria, n'oubliant pas sa promesse de
porter l'écharpe aux couleurs du Gym à la remise du trophée, va brandir fièrement cette
dernière Coupe jouée au Parc des Princes. Avant Nice, seul Saint-Étienne avait gagné la finale
en étant relégué en division 2. La folie s'empare des joueurs, du staff et des supporters niçois :
envers et contre tous les pronostics, l'OGC Nice a gagné et l'a mérité.
L'interview de l'un des héros du match: Bruno Valencony
(Extrait de l'Equipe)
Bruno, peut-on dire que vous avez été héroïque contre Guingamp?
Non, ce n est pas mon jour de gloire. C'est celui de tout un groupe en révolte. D'un groupe qui
tenait à montrer ce qu'il valait vraiment. Par exemple, ceux qui ont marqué leur tir au but sont
aussi importants que moi.
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Cette discipline est devenue une de vos spécialités. Quel est votre secret ?
Je n'en ai pas. Je décide très tôt le côté de mon plongeon et je m'y tiens. Enfin. normalement.
Car, devant Vannuchi, j'ai changé d'avis au tout dernier moment. Et je n'aurais pas dû. Le plus
difficile est de ne rien montrer au tireur adverse. Pour lui aussi, cette épreuve est terrible. Entre
nous, tout se passe dans la course d'élan. Dans le regard ou la tête. Avec Bastia, il y a deux
ans, nous avions déjà éliminé Guingamp aux tirs au but, en Coupe de la Ligue. C'était un
avantage pour moi. Et puis ils n'avaient pas obtenu un seul péno cette saison, cela a peut-être
joué aussi.
Lorsque votre équipier Louis Gomis a tiré dans les nuages, immédiatement vous l'avez
réconforté...
Je lui ai dit : "J'arréte le suivant. "
Et vous avez stoppé le tir de Michel.
C'est peut-être ça le secret : l'annoncer ! (Rire.)
Réalisez-vous ce qui vous est arrivé ?
J'ai vécu une soirée de bonheur incroyable. Tout était magique. L'échauffement, la présentation
au président, la Marseillaise, les tirs au but et la consécration. Jouer une finale est déjà
fantastique ; la gagner, c'est exceptionnel. Il y a quelques mois encore, on n'y pensait vraiment
pas.
Avez-vous pris du plaisir dans ce match ?
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Je ne sais pas ce que cette finale donnait des tribunes du Parc, mais nous, sur le terrain, on
s'est régalé. Je sais que, pour beaucoup, ce Nice-Guingamp était une affiche bidon.
Finalement, elle ne l'a pas été. Dans un stade aux trois quarts breton et face à une formation
nous devançant largement au classement, on ne pouvait quand même pas évoluer en favori.
On a fait notre boulot. Et je tire un coup de chapeau à tous mes partenaires qui ont tout donné
physiquement. A 1-0, on a reculé dans le souci de préserver ce but. Et si l'on a eu de plus en
plus de mal à remonter le ballon après l'égalisation, les Guingampais ont souffert en
prolongation.
Comment expliquez-vous ce Nice à deux vitesses : à la traîne en Championnat et
vainqueur de la Coupe.
Difficilement. Parce que la solidarité dans le groupe a existé aussi en Championnat, mais on y a
perdu trop de rencontres pour des petits détails, des erreurs immédiatement sanctionnées. La
joie de ce succès sur Guingamp n'atténue qu'en toute petite partie notre relégation. Et, la
saison prochaine, la remontée constituera l'objectif majeur du club. La C 2 ne sera qu'une petite
cerise sur un gâteau appelé accession. Mais, pour le moment, nous essayons de savourer au
maximum cet événement très rare dans la carrière d'un footballeur, cette joie. On se rappellera
bien assez tôt qu'on est en D 2.
Au fait, y jouerez-vous avec l'OGCN ?
Je ne sais pas encore. Il me reste deux ans de contrat mais je peux reprendre ma liberté.
Disputer la C 2 avec Nice est tentant, évoluer parmi l'élite l'est tout autant. Je n'ai encore pris
aucune décision, elle dépendra de nombreux paramètres comme les ambitions du Gym, ses
recrues. J'ai déjà rencontré à plusieurs reprises les dirigeants et je vais sans doute les revoir
dans la semaine.
Avec la Coupe de Ligue et la Gambardella, c'est la troisième finale nationale qui se joue
aux tirs au but cette saison.
C'est le foot moderne. Mais, contrairement à la finale de la Coupe de la Ligue (NDLR :
Strasbourg-Bordeaux, 0-0, 6-5 t.a.b.) , il y a eu des buts au Parc samedi soir. »
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Le retour des niçois
(Extrait de l'Equipe)
Après une virée très matinale sur les Champs-Élysées, hier, la coupe de France s'est envolée
en début d'après-midi vers Nice pour un voyage qui en appellera d'autres, que ce soit à
Marseille portée par Fred Tatarian ou en Guyane par Tito De Neef. Mais le tour de France a
débuté par un crochet aérien de l'avion du retour par le ciel de Toulouse ! Tous les chemins ont
pourtant mené au stade du Ray. Et là, le ciel était très breton. Sous une pluie battante, ils
étaient bien plus que les 2500 annoncés par la police pour accueillir leurs héros à l'aéroport
Nice-Côte d'Azur, en plein délire. Un sacré boulot pour les responsables de la sécurité,
empêtrés dans le week-end le plus chargé de l'année avec la présence exceptionnelle de
Jacques Chirac au Festival de Cannes, le Grand Prix de F 1 de Monaco, un meeting électoral
de Le Pen et sa contre-manifestation en plein centre-ville.
Mais quarante-trois années passées à attendre ce mythique objet argenté méritaient bien
quelques embouteillages supplémentaires pendant près de deux heures. Juchés sur des chars
de carnaval, les héros ont sillonné la ville au milieu des fumigènes rouge et blanc et dans un
assourdissant concert de trompes et de sifflets. Sous les cris de "On a gagné ! On a gagné !", le
défilé a emprunté la Promenade des Anglais, la place Masséna et l'avenue Jean Médecin, pour
un triomphe à la romaine que les conditions météo ont quelques peu... accéléré. Le cortège
s'est d'ailleurs scindé en chemin, laissant notamment à la traîne le char de la musique, nombre
de voitures (klaxons bloqués), des scooters ou des supporteurs en rollers.
« C'est grandiose, il y a de la joie, du bonheur, ça touche au coeur », soufflait Fred Gioria au
stade du Ray, le regard illuminé devant une tribune noire de monde et une pelouse envahie par
les supporters. C'est beau un stade plein...
Les festivités sont loin d'être terminées. Les héros du Parc seront reçus à l'hôtel de ville
aujourd'hui puis fêteront « leur belle histoire » entre eux dans la semaine. L'entraînement ne
reprendra que mercredi.
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