D03 - Syndrome des loges
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D03 - Syndrome des loges
D03 - 1 D03 - Syndrome des loges 1. Définition Le syndrome des loges se définit comme une souffrance neuromusculaire pouvant aller jusqu'à la nécrose, en rapport avec une augmentation pathologique de la pression intratissulaire dans une ou plusieurs loges musculaires. 2. Physiopathologie Les muscles striés sont entourés d'une aponévrose inextensible. L'apparition d'un œdème intramusculaire entraîne une augmentation de pression. L'exagération pathologique de ce phénomène détermine le syndrome des loges. Les mécanismes possibles sont l'effort physique, la compression prolongée, les traumatismes et l’œdème de revascularisation. 3. Aspects cliniques Le syndrome aigu La forme aiguë est une urgence chirurgicale caractérisée par la triade classique qui associe un syndrome douloureux intense, un aspect inflammatoire localisé, et des troubles moteurs et neurologiques. La palpation, qui accentue la douleur, objective une © Valmi 2007 D03 - 2 tension du compartiment musculaire atteint et une inflammation des téguments de voisinage. Les pouls sont présents. Cette triade est cependant inconstante, dissociée et tardive. Le siège habituel est la jambe, notamment la loge antéro-externe. Le contexte clinique est très évocateur : effort inhabituel de marche, sportif compétiteur, traumatisme, compression prolongée par un crush syndrome, un coma, la malposition d'un membre chez un drogué, la revascularisation récente pour ischémie aiguë. La clinique suffit au diagnostic, la biologie confirme la souffrance musculaire avec élévation considérable des enzymes musculaires. La mesure de la pression intramusculaire confirmerait le diagnostic ; cet examen ne doit pas retarder le geste thérapeutique d'aponévrotomie ouverte en urgence, qui, seule, évite les séquelles irréversibles. Le syndrome des loges après une ischémie aiguë sensitivo-motrice revascularisée est constant ; dans ce cas, l'aponévrotomie doit être systématique et préventive plutôt qu’aléatoire ou retardée. La survenue d'un syndrome des loges peut compromettre le succès d'une revascularisation et conduire rapidement à l'amputation. 2. Le syndrome chronique La forme chronique est de diagnostic difficile et souvent retardé. Localisé principalement niveau des loges de jambe, c'est une algie d'effort qui évoque une claudication intermittente à pouls conservés, dont elle se distingue par sa persistance plus ou moins prolongée après l'arrêt de l'effort. Le terrain est celui d'un sujet sportif. Le diagnostic différentiel est très large avec la tendinite, la déchirure musculaire, la périostite, la fracture de fatigue, un piège poplité ou une myopathie. Le diagnostic nécessite l'aide d'un centre spécialisé. La réalisation d'un test d'effort standardisé sur tapis roulant vise à évaluer le degré de gêne fonctionnelle, à localiser le ou les compartiments atteints et, enfin, à procéder à la mesure de pression intratissulaire. Le diagnostic repose en pratique sur la mesure de la pression intratissulaire au décours de l'effort, qui est constamment retrouvée élevée et pathologique. Il existe un retard important à la normalisation des niveaux de pression, contrairement à un sujet normal. Le traitement est basé sur l'aponévrotomie sous cutanée : elle est réservée aux patients très limités dans leurs activités et les résultats sont excellents. © Valmi 2007