Revue de Presse
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Revue de Presse Sortie Nationale le 10 juin 2015 Presse Makna Presse Chloé Lorenzi – Audrey Grimaud 177 rue du temple 75003 Paris 01 42 77 00 16 [email protected] SOMMAIRE MENSUELS HISTOIRE (Antoine de Baecque) PREMIÈRE (Damien Leblanc) TROIS COULEURS (Raphaëlle Simon) CAUSETTE (Isabelle Motrot) POSITIF (Ariane Allard) ETVDES (Hendy Bicaise) NOTRE TEMPS (Alex Masson) STUDIO CINELIVE (Clément Sautet) LE STUD'ORLÉANS (Michel Blèze Pascau) HEBDOS LES INROCKUPTIBLES (Serge Kaganski) TELÉRAMA (Frédéric Strauss) POLITIS (Jean-Claude Renard) PARISCOPE (Arno Gaillard) LE CANARD ENCHAINE (Jean-François Julliard) QUOTIDIENS LE MONDE (Isabelle Regnier) LIBÉRATION (Julien Gester) L'HUMANITE (Pascal Clerget) LA CROIX (Arnaud Schwartz) RADIOS FRANCE INTER / ON AURA TOUT VU FRANCE CULTURE / LA DISPUTE WEB LE MONDE.FR (Isabelle Regnier – Cristina Marino) LA CROIX.FR (Arnaud Schwartz) A VOIR À LIRE (Marianne Renaud) IL ÉTAIT UNE FOIS LE CINÉMA (Sébastien Krebs) SORTIR À PARIS (Maïlys Celeux-Lanval) LE BLOG DOCUMENTAIRE (Rym Bouhedda) CECI DIT... AU BAS MOT (BLOG) (Sidy Sakho) ECRAN NOIR (Marie-Pauline Mollaret) SNES (Francis Dubois) ONIRIK (Ingrid Etienne) ARTISTIK REZO (Morgane Perroy) REVUE JEUNE CINEMA JAPON INFOS LE JOURNAL DU JAPON FASCINANT JAPON UN PIED JAPONAIS MENSUELS HISTOIRE Antoine de Baecque Mai 2015 L'urne de vie Dans ce documentaire, Akiko Gaisseau redécouvre ses origines entre la France et le Japon des années 1970. Akiko Gaisseau, la quarantaine, vit à Tokyo. Son nom comme son visage sont moitié japonais moitié français. Cette partition ne l'aide pas : on la sent seule, meurtrie, déchirée par on ne sait quel désespoir. Un coup de fil est suivi par un départ en catastrophe pour la France. C'est le noir : Akiko vient de perdre sa mère, Kyoko Kosaka. Au funérarium du Père-Lachaise, elle se retrouve devant l'urne qui contient les cendres d'une femme qui vivait à Paris depuis le début des années 1970. Une femme qu'elle connaît mal. Kyoko a laissé deux boîtes à sa fille. Dans l'une, une lettre criant son amour, un amour mal fait, troué de disputes, d'éclats, tissé de longues, trop longues, séparations et un journal intime, tenu à partir du 10 mai 1965. Cette écriture manuscrite est si sensible, si personnelle, si captivante à décrire les engouements et les impasses des temps traversés, si lucide sur les faiblesses et les culpabilités, qu'Akiko se trouve absorbée par sa lecture. Dans l'autre boîte, des films où Kyoko est omniprésente. On y découvre son beau visage triste, son corps agile et frêle. De près, de loin. Dans toutes les « capitales » du monde des années 1970 : New York, Paris, Londres, Tokyo. Mais aussi près d'Hiroshima, dans les montagnes où vivaient ses parents. Des survivants - comme elle - du 6 août 1945. Contrairement à sa soeur, anéantie avec son collège dans l'explosion nucléaire. La plupart de ces films ont été enregistrés par Pierre-Dominique Gaisseau, le mari de Kyoko, mort en 1997. Documentariste et ethnomusicologue français, il eut son heure de gloire en 1962, lorsqu'il remporta l'Oscar du documentaire pour Le Ciel et la Boue, un long métrage relatant une mission exploratrice à travers la jungle de Nouvelle-Guinée. Gaisseau, venu au Japon en juin 1968 pour tourner un documentaire sur la jeunesse contestatrice, embarque Kyoko dans son film, bientôt dans sa vie et ses tours du monde d'aventurier du cinéma. Les deux réalisateurs Mélanie Pavy et Idrissa Guiro suivent Akiko et son urne funéraire. Comme si le journal et les images filmées de sa mère en émanaient, mêlés aux restes et aux os broyés, superbes phrases suspendues dans les limbes du temps. L'urne est également au coeur de l'apprentissage d'Akiko : elle apprend qui était sa mère, rencontre enfin sa famille japonaise et doit s'initier aux rites de deuil collectifs nippons. Elle découvre une culture traditionnelle qu'elle a jusqu'alors vécue en étrangère. Grâce au journal et aux films, Akiko comprend enfin qui était sa mère, constituée par cette double fascination pour la France et son cinéma. Celle qu'exerçaient ce mode de vie, cette culture, cette langue, ces images, ces personnalités, sur une femme qui tomba amoureuse de la nouvelle vague en même temps que de Gaisseau. Fascination aussi que Kyoko exerça sur les Français, attirés par sa beauté mystérieuse, ses gestes, son esthétique sophistiquée, moderne et traditionnelle. Ne joua-t-elle pas dans un film de Godard, muse à la guitare de Made in USA ? Au même moment, Hiroko B. apparaissait dans Domicile conjugal de Truffaut et Koumiko M. faisait mystère chez Chris Marker... Cendres parvient à ressusciter ce moment japonais de la nouvelle vague qui fut aussi un moment nouvelle vague du Japon. En cette utopie éphémère et impossible est née Akiko : elle vient de là, avec son visage, ses failles, ses blessures, son trésor. Lorsqu'elle l'a compris, voguant vers le sud de l'archipel avec l'urne serrée dans ses bras, sans doute, après un ultime regard-caméra, est-elle capable d'une nouvelle vie. I. Guiro et M. Pavy, Cendres , en salles le 10 juin. Par Antoine de Baecque PREMIÈRE Damien Leblanc Juin 2015 TROIS COULEURS Raphaëlle Simon Juin 2015 CAUSETTE Isabelle Motrot Juin 2015 POSITIF Arianne Allard Juin 2015 ETVDES Hendy Bicaise Juin 2015 NOTRE TEMPS Alex Masson Juin 2015 STUDIO CINELIVE Clément Sautet Juin 2015 LE STUD'ORLÉANS Michel Blèze-Pascau Juin 2015 HEBDOS LES INROCKUPTIBLES Serge Kaganski 10 juin 2015 TÉLÉRAMA Frédéric Strauss 10 juin 2015 POLITIS Jean-Claude Renard 10 juin 2015 « Cendres », d’Idrissa Guiro et Mélanie Pavy : Absente au monde Entre Paris et le Japon, une réflexion sur la disparition. Juste une mère qui se retire, comme un continent englouti. Kyoko, japonaise, incinérée au Père-Lachaise, qui lègue son héritage à sa fille, Akiko, résidant au Japon. Cet héritage tient en quelques calepins, des journaux intimes entamés en mai 1965. C’est peu dire qu’avec cette disparition tout les (...) PARISCOPE ArnoGaillard 10 juin 2015 LE CANARD ENCHAÎNÉ Jean-François Julliard 10 juin 2015 QUOTIDIENS LE MONDE Isabelle Regnier 10 juin 2015 LIBÉRATION Julien Gester 10 juin 2015 L'HUMANITÉ Pascal Clerget 10 juin 2015 LA CROIX Arnaud Schwartz 10 juin 2015 RADIOS FRANCE INTER / ON AURA TOUT VU Christine Masson – Laurent Delmas 13 juin 2015 FRANCE CULTURE / LA DISPUTE Arnaud Laporte 9 juin 2015 CENDRES, Coup de Coeur de Charlotte Garson « Très beau documentaire […] dans cette relation fragile entre fille et mère » WEB LE MONDE.FR Isabelle Regnier – Cristina Marino 9 juin 2015 LA CROIX.FR Arnaud Schwartz 10 juin 2015 « Cendres », bleus à l’âme et Nouvelle Vague Cet étonnant documentaire revient, à travers les yeux de sa fille, sur l’itinéraire de Kyoko Gaisseau, jeune Japonaise qui, dans les années 1960, voulait vivre « comme une héroïne de la Nouvelle Vague ». CENDRES** Idrissa Guiro et Mélanie Pavy Documentaire français, 1 h 14 Akiko Gaisseau est née des amours de son père cinéaste, Pierre-Dominique Gaisseau – dont Le Ciel et la boue, récit de la première traversée de la Nouvelle Guinée, obtint l’Oscar du meilleur film documentaire en 1962 – et de sa mère Kyoko, jeune japonaise éprise de liberté, qui épousa le baroudeur Français, s’installa à Paris et tourna dans plusieurs films, dont Made in USA de Jean-Luc Godard. Cendres débute en 2010 alors qu’Akiko, retournée vivre au Japon après avoir grandi en France, est revenue enterrer sa mère, veuve depuis 1997. L’appartement est plein de cartons, l’urne encombrante sera bientôt ramenée du crématorium du cimetière du Père Lachaise. Akiko doit faire face, seule, à la liquidation de cette vie singulière, dont les pages d’un journal intime gardent mémoire. APAISEMENT Un autre défi l’attend au pays du Soleil levant : reprendre contact avec la famille de la défunte, dont les choix de vie, l’expatriation en 1965, les rêves de cinéma, l’avait durablement éloigné. Étrangère en son pays, en sa famille, Akiko doit réapprendre rites et manières, consentir au compromis, pour redonner à sa mère une place auprès des siens. Et offrir à ses cendres un petit bout d’asile, dans le caveau familial, dans le village des origines… Cette quête émouvante mêle dans un étrange et fascinant cocktail la France et le Japon, le cinéma de PierreDominique Gaisseau et celui de la Nouvelle Vague, la mémoire familiale et celle du 7e art, l’onde de choc intime et la bombe atomique d’Hiroshima, qui irradia les parents de Kyoko et tua sa grande sœur. On ressort de ce voyage dans le temps et l’espace avec le sentiment du geste accompli, la certitude d’un apaisement obtenu pas à pas, par les vivants et pour les morts. ARNAUD SCHWARTZ A VOIR À LIRE Marianne Renaud 6 juin 2015 CENDRES - LA CRITIQUE DU FILM Partant d’une trame simple pour dévoiler une densité inattendue, Cendres explore avec pudeur et délicatesse le thème du deuil tout comme celui de la remise en question intime qu’il entraine pour ceux qui le vivent. L’argument : En vidant l’appartement parisien de Kyoko qui vient de mourir, sa fille, Akiko découvre une pile de carnets laissés à son intention. Son journal intime, tenu depuis 1964. Chargée de cet étrange héritage, la jeune femme décide de rapporter l’urne de sa mère au Japon, dans sa famille maternelle, et découvre un territoire intime auquel elle appartient sans le savoir. Le film voyage entre deux générations de femmes, de la France de la Nouvelle Vague au Japon d’après la bombe. En cherchant le lieu où disperser les cendres, Akiko remonte le fil du temps et cherche sa place. Akiko, héroïne de ce documentaire, fait ici écho à sa mère l’actrice, à sa mère l’icône féminine des années soixante. C’est ce dialogue par-delà la mort, que le film porte comme il porte le passé de Kyoko et le destin d’Akiko. © Docks 66 Notre avis : Tourné sur le vif, s’écrivant au fur et à mesure des prises de vues, Cendres est un documentaire né d’un hasard de la mort. Son réalisateur, Idrissa Guiro, a filmé Akiko avec simplicité dans les premiers temps suivant le décès de sa mère. Les questions de l’héritage et de la transmission apparaissent très tôt dans le documentaire, en en constituant le fil rouge. Héritant physiquement des carnets de sa mère, Akiko accède au passé de cette dernière tout en déclenchant en filigrane une interrogation sur ses propres racines. Grâce à la voix-off de Hiromi Asai, qui redonne vie aux mots de Kyoko, le documentaire met en parallèle le parcours de deux femmes, mère et fille. Kyoko prend forme peu à peu, à la fois en tant qu’icône, actrice apparaissant sur les films d’archive, femme moderne aspirant à la liberté, mais aussi en tant que mère, rôle qui ne semble pas à première vue avoir été pour elle une évidence. L’utilisation des différents formats, intelligemment montés par Mélanie Pavy, coréalisatrice du documentaire, participe à la création de cette atmosphère particulière nous faisant ressentir aussi bien l’élan de Kyoko que la légère mélancolie du deuil d’Akiko. Cendres apporte un soin manifeste à esquisser en finesse les faces parfois contradictoires de la personnalité de Kyoko, dressant ainsi un portrait singulier de femme de son époque. A VOIR À LIRE © Docks 66 Il est fascinant de voir le lien entre mère et fille se resserrer de façon posthume. Le médium du documentaire en lui-même parvient à établir une communication entre les deux femmes et se révèle être un objet permettant à Akiko de faire son deuil. Les images – photographies, extraits vidéos – récoltées et montrées par Akiko à sa famille maternelle et à ses proches apparaissent dans le documentaire pour évoquer le souvenir de la défunte, mais également pour créer des échanges entre les vivants. Le spectateur voit ainsi Akiko, née de mère japonaise, de père français et installée à Tokyo depuis plus d’une quinzaine d’années mais encore considérée en quelque sorte comme étrangère aux traditions japonaises par sa famille, être progressivement et véritablement reconnue par les membres de cette dernière lorsqu’elle observe les rites funéraires. Cendres montre ainsi que la transmission des coutumes de la mère à la fille se fait là encore de manière posthume. Scène marquante du documentaire, la cérémonie de l’os – lors de laquelle les participants semblent aussi désemparés les uns que les autres souligne par ailleurs le caractère parfois délicat de l’apprentissage d’une tradition qui n’est pas tout à fait la nôtre. © Docks 66 A l’histoire personnelle se mêlent rapidement des éléments de l’histoire sociale et politique du Japon, tels que le bombardement d’Hiroshima – ville près de laquelle habite la famille de Kyoko – ou encore l’influence culturelle des films de la Nouvelle Vague – dont l’insouciance des personnages féminins fascinait Kyoko et dans laquelle elle joua également un rôle. C’est ainsi qu’Akiko se met en quête de renseignements sur la vie de Kyoko, notamment sur ses collaborations artistiques, prolongeant par ce biais le contact retrouvé avec sa mère tout en effectuant son deuil. Avec un respect constant et une empathie palpable pour ceux qu’ils filment, Idrissa Guiro et Mélanie Pavy proposent à travers Cendres un documentaire humble puisant sa force dans l’entrelacement à différentes échelles des thèmes qu’il aborde. IL ÉTAIT UNE FOIS LE CINÉMA Sébastien Krebs 8 juin 2015 Cendres Un film de Idrissa Guiro, Mélanie Pavy Avec Hiromi Asai Un documentaire pudique et émouvant sur l'acceptation du deuil. Article de Sébastien Krebs Le film d’Idrissa Guiro et Mélanie Pavy raconte deux histoires, l’une cédant sa place à l’autre en un émouvant passage de flambeau. D’un côté, Kyoko, la japonaise secrète et férue d’indépendance, qui s’installa en France, fut actrice de la Nouvelle Vague, et dont il ne reste aujourd’hui que des images, un journal intime et une poignée de cendres. De l’autre, Akiko, sa fille, qui vécut à l’ombre d’une génitrice quelque peu distante, et dont le présent documentaire l’érige au rang d’héroïne – pour, elle aussi, se forger un destin de cinéma. Cette confrontation devient, dès lors, le lieu d’une double confession : celle d’une mère qui lègue le récit de sa vie à sa fille, et se libère ainsi par la parole enfin donnée, face à celle d’une femme qui s’affranchit par l’image de tout un poids du passé, en se livrant au regard bienveillant de nos deux cinéastes. Dans leur peinture d’un deuil, les deux auteurs évitent soigneusement toute complaisance en trouvant la distance idéale. À la fois trop près de la situation pour n’être qu’un simple observateur extérieur, et trop loin pour s’imposer ou en perturber le déroulement, la caméra assume dès lors le statut de témoin bienveillant, d’invité, comme en témoigne cette séquence de repas de famille où elle prend place à table, parmi les convives. En de longs plans fixes qui laissent les choses se faire d’elles-mêmes, le film parvient à capter la respiration secrète d’un cheminement intérieur et d’une cérémonie collective, l’écoulement inéluctable mais apaisé du temps nécessaire à l’acceptation. Les silences sont autant chargés de sens que les mots, et toutes les émotions sont contenues, ritualisées selon une logique de pure adhésion au réel tel qu’il va. Aussi, Cendres s’impose comme un récit à la fois universel dans sa trajectoire initiatique et intimement japonais par le sentiment de sérénité qui, à chaque instant, s’en dégage. C’est alors l’occasion pour le spectateur occidental de partager avec Akiko (qui, ayant grandi en France, s’est coupée de tout un pan de ses traditions natales) la découverte pleine de respect et de curiosité pour une culture si différente. À ce titre, le moment où la famille se partage les cendres funéraires de Kyoko est particulièrement savoureux – l’aspect à la fois beau, solennel et dérisoire de la chose étant souligné par la touchante maladresse d’Akiko, qui apprend sur le tas les coutumes inhérentes à l’accomplissement du deuil. Si Cendres est hanté par la disparition, il croit foncièrement en la puissance du cinéma pour la dire, mais en un sens aussi pour la conjurer. En un émouvant télescopage de mort intime et collective (le deuil d’une mère pour Akiko, le traumatisme d’Hiroshima pour Kyoko et sa famille), c’est à une trajectoire éminemment solaire que, pourtant, le film nous convie – et dont la belle finalité consiste à, littéralement, renaître des cendres de l’autre. SORTIR À PARIS Maïlys Celeux-Lanval 8 juin 2015 Cendres, en salles le 10 juin 2015, est un documentaire réalisé par Idrissa Guiro et Mélanie Pavy. Akiko vient de perdre sa mère Kyoko, actrice de la Nouvelle Vague ayant voyagé entre la France et le Japon. Chargée de ses cendres, Akiko part sur les traces de la mémoire de sa mère... Pénétrer dans un appartement dont le propriétaire vient de mourir est une expérience très étrange et riche en émotions : Akiko, en entrant chez sa mère Kyoko, ne s'attendait sans doute pas à y découvrir une mine d'or, à savoir deux carnets intimes laissés là pour elle. Sa lecture commence, comme une exploration dans les méandres de la mémoire. Aucun scénario n'a été écrit avant que ne début le tournage, le choc étant soudain et l'inspiration se tissant au fil de l'expérience du deuil et de la recherche des souvenirs. C'est donc avec beaucoup de naturel et quelques images d'archives que Cendres nous raconte l'histoire d'une Japonaise venue à Paris pour le cinéma : actrice, étrangère, exotique, Kyoko incarnait un rêve qui la dépassait, ou plutôt passait à côté d'elle-même. Cendres est un documentaire attachant, dont les images contemplatives frôlent parfois l'ennui mais l'évitent toujours : l'expérience est calme mais importante, douce et forte à la fois. LE BLOG DOCUMENTAIRE Rym Bouhedda 12 juin 2015 « Cendres », un documentaire poétique signé Mélanie Pavy et Idrissa Guiro – en salles Une sortie remarquable en salles cette semaine sur LeBlog documentaire… « Cendres », réalisé par Mélanie Pavy et Idrissa Guiro, nous offre « un voyage entre deux générations de femmes, de la France de la Nouvelle Vague au Japon d’après la bombe ». Un film qui « donne à penser sur la pénible confrontation avec la fragilité inhérente du lien familial », comme l’analyse Rym Bouhedda. Cendres, comme l’appelle la sonorité de son titre, est un film doux et poétique. La subtilité de la narration et du lent et bouleversant déroulé des évènements qui s’y jouent devant nos yeux en font à cet égard une oeuvre remarquable. Petit à petit, elle déroule le fil du parcours d’Akiko Gaisseau, franco-japonaise, de Paris à Hiroshima où elle retourne à la mort de sa mère ramener ses cendres à sa famille. Sa mère, Kyoko, était comédienne. Une belle japonaise élancée aux yeux brillants. Sur un tournage, elle fait la rencontre de Pierre-Dominique Gaisseau, cinéaste et aventurier français à mi-chemin entre l’ethnologue et le collectionneur, qui deviendra le père d’Akiko – avec qui force est de dire que la ressemblance est frappante. Mais ce n’est pas de la filiation paternelle dont il est question en l’occurrence, ni de la figure exceptionnelle qu’était son père, mais des destinées croisées de Kyoko et d’Akiko, et d’une transmission chaotique d’une mère à sa fille. Le dispositif du film mêle avec brio deux récits distants dans le temps : celui d’Akiko, au présent, au cours de son voyage, et celui de sa mère, introspectif et confessionnel. A sa mort, Akiko découvre des carnets dans lesquels Kyoko avait pour habitude d’écrire ses pensées intimes. Son portrait se dessine en filigrane entre les souvenirs d’Akiko et de la famille, et ses mots à elle, portés par la douceur d’une voix qui les récite en japonais. Des images d’archives, ralenties et oniriques, terminent de dépeindre l’aura d’une femme iconique à l’esprit rebelle, parfois désespérément seule. Des extraits de films la montrent tenant la pose devant la caméra pour des fictions, ou filmée par son mari pensive dans un train ou marchant avec son père. Les réalisateurs Mélanie Pavy et Idrissa Guiro affirment la volonté qu’ils ont eu de la transfigurer, de lui donner une image spectrale et atemporelle, comme le sont par essence les vedettes de cinéma. LE BLOG DOCUMENTAIRE C’est cours de leur résidence à la Villa Kujoyama que les auteurs décident de s’imprégner des textes profondément intimes de Kyoko, et de sélectionner des extraits parmi ces écrits pouvant combler dix romans. Aujourd’hui, ils résonnent avec les péripéties d’Akiko et font vibrer la corde la plus juste de leurs interrogations respectives. Kyoko est partie du Japon le cœur empli d’un désir fou d’indépendance, et c’est avec une détermination sans borne qu’Akiko apprend à parler japonais en s’installant seule à Tokyo. L’une part ; l’autre revient. Sous sa plume, Kyoko explique souffrir d’un isolement qui lui coûte. Elle tente de justifier la distance qui s’est installée avec sa fille, raconte comment a persisté en elle ce sentiment douxamer de nostalgie pour son pays natal, et cela dès sa grossesse. Les Japonais ont un mot particulier pour désigner – pour paraphraser l’oncle d’Akiko – ce « lieu où notre coeur nous appelle » : natsukashii. Si Kyoko pouvait avoir une certitude, c’était celle du lieu de naissance de sa fille : comme elle, elle devait naître à Hiroshima. Naître dans cette ville soufflée, réduite en « cendres », fatalement, n’était-ce pas pourtant le plus beau signe de renouveau ? Akiko et Kyoko n’ont certes pas vécu les mêmes épreuves, mais ce désir d’affranchissement et la quête de leur territoire personnel les rapprochent plus que jamais. Là où l’une fuit pour enfin trouver la personne qu’elle prétend être, l’autre retourne sur ses traces pour recoller comme des morceaux de puzzle, et comprendre enfin d’où peut démarrer sa vie, son espace à elle. C’est l’histoire inconsciente d’une transmission qui se dessine, à la fois culturelle et familiale, où les mêmes questions se rejouent avec leur lot d’incertitudes et de tâtonnement. La liberté est-elle une chose que l’on peut transmettre de génération en génération ? La mère de Kyoko le lui disait bien. L’indépendance d’une femme japonaise issue d’un milieu conservateur est une offense à l’ordre social. Kyoko se retrouve quelques années plus tard prise en étau par ses désirs intérieurs. Terrible désillusion lorsqu’elle s’aperçoit qu’elle ne sera jamais l’une de ces femmes occidentales, impulsives et insoumises, qui la faisaient tant rêver. Godard se gardait bien d’en faire une Anna Karina. Vexée de n’être considérée qu’à l’aune du folklore de ses origines, elle se replie sur cet espace de liberté qu’elle a pu sauvegarder avec Gaisseau, son mari. Un espace fictif de liberté, où il s’agissait de s’inventer soi-même. La nécessité de se dire de quelque part, de se raccrocher à une source, semble inexorable mais parfois tristement contradictoire avec cette fureur irrémédiable de se sentir « libre ». N’estce pas encore assez commun, aujourd’hui, de rencontrer dans le monde des êtres injustement contraints dans ce conflit entre le poids de la tradition et les aspirations individuelles ? Au Japon existent plusieurs façons de dire « je » en fonction de l’interlocuteur ; preuve s’il en est d’un rapport au monde entièrement tourné vers la communauté, et son aval. Akiko se retrouve pourtant seule à devoir porter l’urne funéraire de sa mère, et l’amener selon le rite à être partagée entre les membres de la famille. A l’écran, l’attitude des personnages devant cet objet tient du tragique tant se dessinent la fascination et l’attachement (ir)rationnel à la matière. A sa vue, la tante et la cousine se mettent à pleurer et à caresser l’urne comme si la défunte était vivante, en chair et en os. « Tu es devenue bien petite Kyoko ». Parfois, cela tient plutôt du tragi-comique, notamment lorsque des négociations s’amorcent pour diviser les cendres devant l’hébétude unanime des membres de la famille découvrant qu’il n’y a pas d’os laissés dans l’urne pour ritualiser la cérémonie. LE BLOG DOCUMENTAIRE Le personnage d’Akiko est solide. C’est elle qui nous guide dans sa propre péripétie. On la voit se démener en silence. Elle ne dit pas grand chose, prend sur elle, acquiesce toujours lorsqu’on lui parle. Même lorsqu’on lui explique ce qu’elle-même voudrait sans doute dire. A l’image de l’héroïne d’un conte initiatique qui apprend à devenir ce qu’elle est, une profonde empathie nous pousse à embarquer avec elle, à saluer son courage et sa ténacité. Avec elle, on partage son incertitude par rapport aux protocoles et cérémonies qu’elle ne connaît pas. Le film tient, pour les réalisateurs, de cette découverte partagée avec le spectateur, immergé dans le cours des évènements. Akiko est filmée à travers ses épreuves, mais c’est avant tout une histoire d’amitié avec les deux réalisateurs qui décident de l’accompagner. Cendres n’est pas un film sur le deuil mais un film qui fait partie intégrante du deuil. La raison simple qui amène Akiko à accepter de faire ce documentaire réside dans le sens certain que cela évoque pour elle : au delà d’une forme d’hommage à ses parents, c’est un moyen de se situer dans leur héritage cinématographique. Quant à sa famille, elle n’a pas été étonnée de voir qu’encore une fois, de ce côté fantasque de la descendance, une caméra était conviée à la maison – après celle de Gaisseau filmant Kyoko avec ses parents dans le jardin de leur maison d’Hiroshima. La caméra tenue par Idrissa Guiro cadre dans une distance instinctive, de manière sensitive et primaire, d’autant que la langue parlée est inconnue de l’équipe. Tout se réalise de façon presque imprévisible devant la caméra. Idrissa Guiro s’est donné une règle simple : un cadre fixe qui n’embarrasse pas Akiko. A son gré, elle rentre et sort du champ, décide de ce qu’elle peut donner à voir. Comme pour jalonner les étapes de sa quête intérieure et identitaire, trois chapitres créent l’ossature du film. Tous font référence à des oeuvres majeures, d’Ozu, d’Aimé Césaire et de Godard ; au spectateur d’y tisser les liens foisonnants potentiels. Indéniablement, le cinéma est omniprésent dans l’histoire de ce film. Ses références ne font pas qu’illustrer les épreuves d’Akiko, elles paraissent façonner son regard personnel sur la vie et la réalité. Les souvenirs de ses parents sont contenus dans des films. Ce sont des images qu’elle montre à ses proches, les yeux rivés sur son écran d’ordinateur. « C’est bizarre les films, ils sont morts mais on peut encore les voir », note la cousine avec une candide finesse. Finalement, ces extraits sont comme les cendres qu’Akiko partage à la petite cuillère : des traces de la vie, des objets d’une mémoire que l’on raconte soi-même. Mélanie Pavy avance cette clairvoyante remarque : la mémoire n’est qu’une fiction ; toujours, elle sélectionne ses signes et en construit une histoire pour les vivants. Comme dans une fiction, les réalisateurs ont voulu faire d’Akiko une héroïne, un véritable personnage de ce documentaire – que certains spectateurs ont parfois d’ailleurs du mal à considérer comme tel. Ce qu’ils dépeignent de son périple, c’est ce qu’ils ont pu en voir. En cela le film n’est pas testamentaire ; il ne fige pas mais donne à penser sur la pénible confrontation avec la fragilité inhérente du lien familial. Sur les possibles compromis qu’il faut jouer pour inventer son propre espace de (co)existence. C’est avec un entrain ému que l’on suit Kyoko et Akiko s’efforcer toutes deux de pratiquer ce difficile exercice de funambule. CECI DIT... AU BAS MOT (BLOG) Sidy Sakho 11 juin 2015 "Cendres" d'Idrissa Guiro et Mélanie Pavy : Kyoko, présente Beau documentaire sur le deuil... et surtout ce qui reste d'une vie. La route D'un point de départ plutôt contraignant, le deuil de leur amie japonaise Akiko, Idrissa Guiro et Mélanie Pavy tirent un documentaire souvent poétique, d'une légèreté jamais obscène. On suit la jeune femme du moment où elle vient récupérer en France les cendres de Kyoko, sa mère tout juste disparue, à son retour à Hiroshima où, selon la tradition, elle partagera lesdites cendres avec la famille. Les plans, essentiellement fixes, laissent à la jeune femme tout l'espace et le temps nécessaires à la gestion de ce moment de vie délicat. A l'hôtel, chez ses cousins, dans son appartement, elle est moins suivie ou scrutée par la caméra comme de la chair à pathos que meneuse discrète et silencieuse de l'histoire. A ce régime de captation presque neutre d'un certain réel (Akiko au jour le jour) s'associe un parti pris de montage conférant au film la dimension de poésie évoquée. Kyoko, sa mère, fut avant tout une femme libre qui aura décidé de se libérer du joug traditionaliste familial en suivant un cinéaste français qui deviendra le père d'Akiko. Elle fut surtout contemporaine d'un mouvement artistique notable des sixties hexagonales : la Nouvelle Vague. Ainsi de courtes séquences de ses apparitions dans des films de l'époque, chez Godard notamment, se superposent-elles aux images documentaires du deuil de sa fille. C'est une voix off, celle d'Akiko lisant les carnets intimes de sa mère, qui justifie ce procédé d'alternance des temps et régimes d'image. A l'accompagnement des faits et gestes d'Akiko et sa famille, à l'heure du partage équitable de ce qui reste matériellement (les cendres) du passage sur terre de Kyoko s'articulent délicatement, au son et à l'image, les preuves de ce passage, de cette vie riche et aventureuse. Cet attachement au visage et aux mots de celle qui n'est plus là contribue fortement à l'émotion d'un film résolument porté par la vie, ou du moins l'attention aux traces inestimables d'une existence. Cendres d'Idrissa Guiro et Mélanie Pavy. Sorti le 10 juin. ECRAN NOIR Marie-Pauline Mollaret 8 juin 2015 SOUS LA CENDRE "Et si tu partageais les cendres ?" Le spectateur qui arriverait devant Cendres sans avoir la moindre idée de ce qu’il vient voir serait probablement intrigué par la nature même du film : documentaire ? Fiction ? Mélange des deux ? Sans réellement jouer sur l’ambiguïté, les réalisatrices Idrissa Guiro et Mélanie Pavy laissent la place aux différents genres en mêlant des images prises sur le vif (lors de réunions familiales, notamment), des scènes plus construites (tous les moments introspectifs d’Akiko, le personnage principal) et des extraits de films dans lesquels apparaît la mère d’Akiko, l’actrice Kyoko Kosaka (Made in USA, Bye bye Butterfly…). La voix-off qui lit le journal intime de Kyoko ajoute à cette impression en proposant une narration extérieure à l’image et même au présent. Cela donne un objet cinématographique étonnant et, il faut bien l’avouer, parfois déconcertant, qui aborde tour à tour la tragédie d’Hiroshima, les difficultés familiales de Kyoko avec ses parents, puis avec sa fille, et même le cinéma de la nouvelle vague. Ce foisonnement de sujets est probablement la limite du film, car forcément tout ne se vaut pas. Même si les images d’archives associées aux confidences intimes de Kyoko sont une réussite, le film nous ennuie parfois avec des scènes extrêmement quotidiennes (voyage, rangement…), voire avec des conversations souvent trop longues dont on se sent un peu exclu. Forcément improvisé, puisque tourné sans scénario et sans réelle préparation au moment de la mort de Kyoko, Cendres capte des instants sur le vif et enregistre le processus de travail de deuil effectué par Akiko. Il fait ainsi l’effet d’un document intime qui a valeur de témoignage et d’hommage pour la jeune femme et sa famille, mais qui peine à atteindre une dimension universelle. MpM SNES Francis Dubois 8 juin 2015 Un film d’Idrissa Guiro et Mélanie Pavy (France) "Cendres"Sortie en salles le 10 juin 2015. lundi 8 juin 2015 Idrissa Guiro et Mélanie Pavy n’avaient pas encore écrit la moindre ligne de scénario lorsqu’ils ont entamé le tournage de " Cendres ". Par hasard, ils venaient de retrouver, par le biais des réseaux sociaux, Akiko, une amie installée à Tokyo avec qui ils avaient perdu contact depuis quinze ans et qui était de passage à Paris à l’occasion du décès de sa mère, Kyoko. Dès que les formalités relatives au décès auront pris fin, Akiko compte retrouver à Tokyo sa famille maternelle afin de décider avec eux de ce que vont devenir les cendres de la défunte. Or, en vidant l’appartement de Kyoko, Akiko découvre des carnets intimes que tenait sa mère et qui lui étaient sans doute destinés. Au fur et à mesure de la lecture de ces journaux intimes, elle va découvrir différents pans de la vie de sa mère qu’elle ignorait et qui vont l’éclairer sur elle-même. On pourrait définir " Cendres " comme un film sur le flou. Le flou de la vie d’une femme rompue à la discrétion, la pudeur, aux silences. Le flou d’une narration qui voyage entre deux générations de femmes, depuis la période de la nouvelle vague du cinéma au début des années soixante jusqu’au Japon de l’après-Hiroshima. Le flou d’une image qui joue à échapper à la caméra et utilise la rugosité du grain comme élément esthétique. Le flou du deuil quand, au moment de décider du lieu où seront dispersées les cendres, Akiko, remonte le temps et cherche sa propre place dans l’histoire de sa mère. Un pan de voile qui, en se levant, va permettre à Akiko de découvrir en sa mère une actrice liée en de nombreux points au mouvement de la nouvelle vague, icône féminine des années 60. Le flou enfin entre le passé de Kyoko, ses secrets et le destin d’Akiko. Le film avance au rythme des questionnements d’Akiko. Il l’accompagne dans ses découvertes et dans ses états d’égarements, dans la fragilité de certains moments. Il privilégie de la vie d’Akiko les périodes qui font écho à la trajectoire de Kyoko et qui deviennent le révélateur de la relation en miroir qu’elles entretenaient à distance toutes les deux. Et c’est ainsi que "Cendres " raconte la vie de quelqu’un, de l’âge de dix-huit ans à sa mort en utilisant des images où elle a continuellement vingt ans. SNES En acceptant de participer à ce film alors qu’elle est en plein deuil, Akiko s’inscrit dans une tradition familiale : un père cinéaste, une mère actrice et le cinéma en général, qui a nourri toute leur vie. Dès lors "Cendres" n’est plus un film sur le deuil même si au fil des circonstances du tournage, il est devenu partie intégrante du deuil d’Akiko. L’ouverture de l’urne funéraire par un moine, en présence de la famille réunie est un moment d’émotions contrastées. Il est certain que la présence d’une équipe de cinéma dans un tel moment d’intimité a pu ajouter à la confusion générale. Au point que la séquence a une portée quasi comique avec le constat, une fois l’urne ouverte, qu’on dispose de trop de cendres, qu’il n’y a pas assez d’os… Il n’y a plus, face à de telles déconvenues, qu’à se réfugier dans le rire. Et " Cendre s" ne s’en prive pas ! Une très jolie séquence d’un film de JL Godard (Sans doute, " Made in USA ") dans laquelle apparaît Kyoko aux côté d’Anna Karina vient en décalé. Si le film déroute au début, il se construit peu à peu et offre en plus d’une réflexion sur le deuil, de beaux et touchants clins d’œil au cinéma de la Nouvelle vague. Francis Dubois ONIRIK Ingrid Etienne 8 juin 2015 CENDRES – avis + Akiko ou Je marche dans les pas de ma mère, est une bouleversante histoire sur la recherche de la figure maternelle. Un témoignage poignant, un documentaire intime sur la douleur de la perte. Comment faire son deuil ? Comment se relever après une telle douleur ? Akiko avec pudeur, partage ses souvenirs et retrace le parcours de sa maman pour mieux la découvrir. Il s’agit d’une vraie enquête entre deux pays, la France et le Japon. Ce parcours initiatique, ce pèlerinage est une étape dans le deuil d’Akiko. Elle va découvrir au fil de la lecture des carnets intime de sa maman, la femme que cette dernière était. Une femme libre qui rêvait de vivre tels les personnages de la nouvelle vague. Une héroïne des temps moderne qui réalisera son rêve grâce à l’amour. Découpé en trois chapitres : Il était une mère, Retour au Pays natal et Vivre sa Vie, Cendres est un hymne à l’amour et à la vie. Il permet de découvrir la vie au Japon après-guerre et de percevoir les espérances d’une adolescente dans un Hiroshima en reconstruction. Cendres filme le dernier voyage de Kyoko, son retour au pays natal dans les bras de sa fille. Son urne funéraire se juxtapose avec des images d’elle, rayonnante de vie prise par la caméra de son mari Pierre Dominique Gaisseau. Durant le tournage Akiko découvre d’autres carnets écrits par sa mère. Kyoko a écrit de mai 1965 jusqu’à sa mort, avec une seule pause de cinq ans après la disparition de son mari. Akiko perçoit alors la douleur, les espoirs, les peurs, les joies et la tristesse de toute une vie. Les images d’archives donnent du poids à ce merveilleux documentaire réalisé par Idrissa Guiro et Mélanie Pavy, qui ont su se rendre invisible durant ce tournage atypique. « Le fait de ne pas parler la langue a été un atout. Cela a permis aux gens de ne pas être gênés par notre présence. Je ne suis pas certain qu’un Japonais aurait pu intimement se livrer face à une personne étrangère à la famille mais qui comprend ce qui se dit et se passe. » Les réalisateurs ont réussi à filmer l’intime de manière pudique. C’est grâce aux liens d’amitiés qui les lient à Akiko que ce documentaire est une réussite. ARTISTIK REZO Morgane Perroy 1er juin 2015 REVUE JEUNE CINEMA 1er juin 2015 JAPON INFOS 24 mai 2015 Découvrez le film « CENDRES »灰 en salles le 10 juin Le 10 juin sort en salle le film documentaire « CENDRES », d’Idrissa Guiro et de Mélanie Pavy. « CENDRES » est un film touchant sur le deuil, sur une relation mère-fille qu’on devine compliquée, entre le Japon et la France. Sélection à l’International Documentary Film Festival Amsterdam (IDFA), Pays Bas, 2013/ Sélection à la Compétition internationale du 28e Festival international de Belfort, 2013 Sélection au Göteborg Film Festival, Suède, 2014 / Grand Prix, »Ile d’or »,du Festival International du Film Insulaire de l’île de Groix Synopsis : En vidant l’appartement parisien de Kyoko qui vient de mourir, sa fille, Akiko découvre une pile de carnets laissés à son intention. Son journal intime, tenu depuis 1964. Chargée de cet étrange héritage, la jeune femme décide de rapporter l’urne de sa mère au Japon, dans sa famille maternelle, et découvre un territoire intime auquel elle appartient sans le savoir. Le film voyage entre deux générations de femmes, de la France de la Nouvelle Vague au Japon d’après-guerre. En cherchant le lieu où disperser les cendres, Akiko remonte le fil du temps et cherche sa place. Akiko, héroïne de ce documentaire, fait ici écho à sa mère l’actrice, à sa mère l’icône féminine des années soixante. C’est ce dialogue par-delà la mort, que le film porte comme il porte le passé de Kyoko et le destin d’Akiko. LE JOURNAL DU JAPON 2 juin 2015 FASCINANT JAPON 18 mai 2015 UN PIED JAPONAIS 29 mai 2015 UN PIED JAPONAIS