Restauration de l`œuvre monumentale du peintre

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Restauration de l`œuvre monumentale du peintre
Communiqué de presse
Zurich, le 30 juillet 2007
Restauration de l'œuvre monumentale du peintre surréaliste Max Ernst
provenant du Corso Bar à Zurich.
Le Kunsthaus Zürich a exhumé de ses collections une grande peinture de
vingt-deux mètres carrés intitulée «Pétales et jardin de la nymphe Ancolie»
du peintre surréaliste Max Ernst. Aujourd'hui commence la restauration de
cette peinture qui durera jusqu'en juin 2008. Cette œuvre de grandes
dimensions – la dernière de l'artiste qui nous soit parvenue dans son état
originel – décorait le bar du Corso-dancing «Mascotte» à Zurich de 1934 au
début des années soixante.
«Pétales et jardin de la nymphe Ancolie», qui date de 1934, forme un nœud
central dans l'œuvre de Max Ernst, artiste allemand, né à Brühl en 1891 et mort
à Paris en 1976. La restauration de cette œuvre lui rendra toute sa valeur
artistique et culturelle, grandement mise à mal, lors de son séjour au Corso Bar
à Zurich, par les éclaboussures de vin, la fumée, le frottement des dossiers de
chaises et des plateaux de tables, ainsi que par des repeints inadéquats.
L'intérêt international porté à cette œuvre – elle a été exposée jusqu'au 22 juillet
2007 au Victoria & Albert Museum de Londres – ainsi qu’un soutien financier ont
encouragé le Kunsthaus Zürich à entreprendre cette restauration.
VICTIME DES CAPRICES DE L'EXPLOITATION DU BAR
A l'occasion de la transformation du Corso-Theater, Max Ernst reçut, en 1933,
pour commande de peindre l'un des murs du Corso-Dancing. L'été 1934 vit la
création de l'impressionnante peinture murale de 4,15 x 5,31 m. Toutefois, Ernst
ne peignit pas sur du plâtre humide, mais appliqua des couleurs à l'huile sur le
mur qu'il avait préparé comme une toile.
L'œuvre convenait parfaitement au bar du dancing, qui était décoré, dans le
style de l'époque, avec des sièges zébrés et des lampadaires à rayures. Vers
1955, le changement de gérant sonna le glas de ce style; l'époque des grands
orchestres des années 40-50 et des concerts «live» entraîna une nouvelle
transformation du bar qui fut décoré dans le style New Orleans; l'on fit alors
disparaître la peinture murale surréaliste derrière des lés d'étoffe.
«SAUVETAGE» BRUTAL
A la fin des années cinquante, l'enlèvement de la peinture fut organisé. Au
moyen de la technique nommée «Strappo», on arracha la fresque du support qui
la portait et on la transféra sur 18 panneaux en bois contreplaqué. Ce procédé
violent et ce transfert sur un autre support ont causé un grand nombre de
Zürcher Kunstgesellschaft Postfach CH 8024 Zürich Tel. +41 (0)44 253 84 84 Fax +41 (0)44 253 84 33 www.kunsthaus.ch [email protected]
Museum Heimplatz 1 Direktion Winkelwiese 4, CH 8001 Zürich
petites et grandes défectuosités qui au lieu d'être partiellement retouchées,
furent entièrement repeintes à l'époque.
TROIS-QUARTS DE LA COUCHE ORIGINALE REPEINTS
70% de la couche de peinture originale ont été masqués depuis et les couleurs
modifiées de façon significative. L'intensité lumineuse, la richesse des nuances
et la légèreté des tons originaux ont été complètement perdus et la texture de
surface si caractéristique des œuvres de Max Ernst a été entièrement nivelée.
Le Kunsthaus Zürich, qui a tout d'abord reçu en dépôt ces panneaux – qui
occupent une place à part dans l'œuvre de Max Ernst – reconnut la valeur de
cette peinture de l'artiste, unique en son genre de par sa technique, son
intégralité et ses dimensions; il réussit, en 1965, grâce à des soutiens privés, à
acheter «Pétales et jardin de la nymphe Ancolie», qui sera exposée pendant plus
de quarante ans dans la collection du Musée. Les salles de la collection devant
être rénovées en 2004, l'œuvre fut mise au dépôt; l'occasion pour elle de subir
un examen approfondi.
METAMORPHOSE PUBLIQUE AU MUSEE TINGUELY
Le but de cette restauration est d'éliminer les repeints en grisaille et, en
mettant à nu la couche de peinture originale, de redonner leur caractère
authentique aux fleurs d'un rouge carné sur les feuilles vertes en apesanteur.
Max Ernst avait emprunté une bonne partie de sa composition à une
encyclopédie botanique; ces emprunts seront clairement visibles à la fin des
travaux.
L'on pourra suivre cette restauration dans le cadre d'un atelier de
démonstration faisant partie de l'exposition «Max Ernst. Im Garten der Nymphe
Ancolie» (Max Ernst. Dans le jardin de la nymphe Ancolie), du 12 septembre
2007 au 27 janvier 2008, au Musée Tinguely à Bâle. Le travail sur les deux
premiers panneaux – sur les dix-huit que compte l'œuvre – commence
aujourd'hui au Kunsthaus Zürich. Le projet est expliqué en trois étapes sur le
site internet www.kunsthaus.ch. Direction: Hanspeter Marty. Restauratrices
intervenantes: Kerstin Mürer, Françoise Michel.
La restauration de la peinture murale de Max Ernst «Pétales et jardin de la
nymphe Ancolie», en prêt permanent du Kunsthaus Zürich au Musée Tinguely,
bénéficie du soutien du Musée Tinguely, un pôle culturel de Roche, et de la
Fondation BNP Paribas Suisse.
Pour de plus amples informations sur le projet:
Kristin Steiner, Presse et Communication
[email protected]
Tel. +41 (0)44 253 84 13
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