Apprendre à ne pas se faire mordre

“MARDI 12 MAI 2015 m“
RÉGION 5
PRÉVENTION Les cours pour lutter contre les morsures de chiens ont été réduits
de moitié dans les écoles neuchâteloises. Pourtant, leur efficacité est prouvée.
Apprendre à ne pas se faire mordre
RAPPEL DES FAITS
Juin 2014, les propriétaires de
chiens poussaient un wouf
de soulagement: cédant à
leurs pressions, le Grand
Conseil neuchâtelois refusait
d’augmenter la taxe sur les
toutous. Conséquence: l’Etat
se voyait privé de rentrées
financières supplémentaires
et devait réduire de moitié le
nombre de cours contre les
morsures de chiens dans les
écoles. Hasard? L’an dernier,
70 cas de morsures ont été
annoncés, contre 39 en 2013.
La prévention auprès des
enfants est-elle si importante? Reportage.
VIRGINIE GIROUD
«Je vous présente Nessy et Alix.
Ces deux chiens sont particulièrement gentils avec les enfants, c’est
pourquoi ils ont été choisis pour
ces cours. Du coup, je vais me déguiser en chien qui se fâche et qui
peut mordre!», annonce Nathalie Simon, qui endosse le costume d’un toutou aux longues
oreilles nommé Wooli.
Hier après-midi au collège des
Guches, à Peseux, une vingtaine
d’élèves de 3e année ont participé à la formation de prévention
contre les morsures de chiens,
dispensée par une équipe de six
éducatrices dans les collèges primaires du canton qui s’inscrivent au programme.
Les enfants trépignent d’impatience de caresser Nessy et Alix.
Mais avant cela, ils devront apprendre les règles de base pour
éviter tout accident. «Tous les
jours, dix enfants se font mordre par
un chien en Suisse», explique
Christine Houriet, l’une des quatre formatrices présentes dans la
salle. «Et sept fois sur dix, il s’agissait
d’un chien qu’ils connaissaient.
C’est beaucoup?» «Oui!», clament
les enfants. «Ça veut dire que ce
sont des méchants chiens?», poursuit l’éducatrice. «Non! C’est peutêtre les enfants qui ont fait une bêtise», répondent Nora et Inès.
Par le biais de jeux et d’exercices
ludiques, les élèves apprennent
notamment qu’il ne faut pas
courir à proximité d’un chien, et
encore moins crier ou fixer l’animal dans les yeux. Ils découvrent comment se protéger d’un
molosse qui s’approche d’eux,
soit en adoptant la position de la
statue, soit celle de la pierre.
«Mettez vos mains sur la nuque
quand vous êtes en boule, c’est important de bien vous protéger», insistent les formatrices.
Arrive ensuite la session de caresses, tant attendue des enfants. «Êtes-vous sûrs que le chien
que vous allez caresser est gentil?
Comment le savoir?», interroge
Christine Houriet. Les élèves ap-
les
«élèvesTousn’auront
z
pas la chance
de suivre notre
formation.»
NATHALIE SIMON
FORMATRICE DU GROUPE PAM
(PRÉVENTION DES ACCIDENTS
PAR MORSURES DE CHIENS)
prennent alors à demander la
permission au maître, à appeler
le chien par son nom pour qu’il
accepte de s’approcher, à ne pas
serrer l’animal lorsqu’ils le câlinent. «Timeo, ne lui caresse pas la
tête, les chiens n’aiment pas trop
ça», explique la formatrice.
A l’issue du cours, les enfants
affichent de larges sourires et
quittent la salle à quatre pattes,
en aboyant à tout va.
«Ils sont extrêmement réceptifs à
notre formation», se réjouit Nathalie Simon. Mais elle ne cache
pas la colère ressentie l’an dernier en apprenant que le canton
supprimait la moitié des cours
donnés dans les écoles. «Ça signifie que tous les élèves n’auront
pas la chance de suivre notre formation, puisque notre budget ne
nous permet plus d’aller dans toutes les classes. C’est regrettable. On
parle de la sécurité des enfants du
canton.» }
Comment caresser un chien sans risquer de se faire pincer ou mordre? Hier au collège des Guches de Peseux, une vingtaine d’élèves de 3e année
ont appris les règles de base à respecter pour éviter un accident. DAVID MARCHON
= NOS QUESTIONS À...
«Je crains une hausse des cas de morsures de chiens»
PIERREFRANÇOIS
GOBAT
VÉTÉRINAIRE
CANTONAL
L’an dernier, le service vétérinaire a
été privé de rentrées financières qui
auraient permis d’alimenter le programme de prévention contre les
morsures de chiens. Vous avez dû
tailler dans les effectifs?
Malheureusement oui. Le Conseil d’Etat a
décidé de réduire drastiquement le programme de prévention des accidents par
morsures de chiens, ses coûts n’étant pas
couverts. A la rentrée scolaire d’août 2014,
quatre éducatrices à temps partiel ont été licenciées. Désormais, seuls les élèves de 3e
année bénéficient encore du programme,
alors que ces cours se donnaient auparavant aux 2e et 4e années.
La moitié des cours de prévention
ont été supprimés en 2014. Cette année-là, les médecins ont signalé pratiquement deux fois plus de morsures
qu’en 2013. Hasard?
Les médecins ont effectivement annoncé
NEUCHÂTEL Des chercheurs de l’Université innovent.
La colonne Vendôme traitée
Un traitement naturel a été développé à Neuchâtel pour protéger le cuivre et le bronze. Il est
actuellement testé sur la colonne Vendôme, à Paris.
Cette technique, qui repose sur
des moisissures par la protection
des métaux par biopatines, a été
mise au point par les chercheurs
du laboratoire de microbiologie
de l’Université de Neuchâtel.
Ceux-ci ont obtenu un mandat
du laboratoire français de recherche des monuments historiques, a annoncé, hier, l’Université.
Collaboratrice du laboratoire
de microbiologie en charge du
projet, Edith Joseph explique
que la difficulté de la mission
tient à la diversité des alliages
en présence puisqu’ils proviennent de la fonte de canons différents, pris aux armées autrichienne et russe lors de la
bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805. Napoléon Bonaparte avait fait ériger cette tour
pour commémorer cette bataille.
Préserver la tonalité
Les biopatines sont utilisées
comme traitement de surface
protecteur ou esthétique pour
certains alliages cuivreux. Ces
applications sont possibles grâce
à la capacité naturelle de certaines moisissures à former des
composés stables à la surface
d’alliages cuivreux corrodés, explique l’Université.
Le traitement ne rend pas
l’apparence originale du métal,
mais il permet de préserver la
tonalité verte acquise au cours
du temps et caractéristique
des vieux cuivres. Depuis fin
2013, les biopatines ont été appliquées sur des statues en
ville de Neuchâtel, dans celle
de La Chaux-de-Fonds ainsi
que dans plusieurs parcs de
Suisse. } FLV-8KJ
70 cas de morsures en 2014, contre 39 en
2013. Mais je ne pense pas qu’il y ait une relation de cause à effet entre la réduction du
nombre de cours et le nombre de morsures.
Les chiffres de 2013 étaient particulièrement bas, alors que la moyenne depuis
2010 se situe plutôt entre 60 et 68 morsures par année. Il faudra voir l’évolution à
plus long terme. Mais je crains les effets
pour l’avenir.
Pourquoi cette crainte?
Une hausse des cas de morsures est possible si le programme de prévention s’affaiblit. Ces cours sont dispensés depuis
douze ans dans les écoles et ont prouvé
leur efficacité. Avant leur existence, on enregistrait plus de 120 morsures par an!
En 2014, des chiens mordeurs ont-ils
été euthanasiés?
Oui, huit chiens mordeurs ont été euthanasiés sur décision de leurs propriétaires, et
un seul sur notre ordre. Par ailleurs, 17 cas
ont fait l’objet de mesures, notamment
l’obligation du port de la muselière.
L’obligation de suivre des cours
d’éducation pour chiens est mal respectée. Combien de maîtres courbent-ils cette formation?
En 2014, 186 courriers ont été envoyés aux
détenteurs concernés. 109 délais supplémentaires ont été accordés. C’est dommage, car ces quelques heures de cours
sont vraiment importantes pour apprendre
à tenir son chien. C’est la place des chiens
dans la société qui se joue là.
Les réfractaires sont-ils amendés?
On essaie toujours de leur donner un délai
supplémentaire. Mais l’an dernier, 77 décisions administratives avec émolument,
ainsi que 24 ordonnances pénales dont les
montants se sont échelonnés de 230 à
430 francs, ont été rendues. }
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NEUCHÂTEL
+ "#),,/O Durant quatre
soirs, de mercredi à samedi,
les Patinoires de Neuchâtel
accueilleront une quarantaine
d’artistes de la scène electro
(dont Yves Larock et
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danser les festivaliers jusqu’au
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www.terriblestyle.ch.
Un impôt fédéral
sur les successions?
Une tuile
pour les
propriétaires
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77O Emmené par le guitariste
Sylvain Bach, le trio
neuchâtelois Rhizome se
produira jeudi dès 20h30 à la
Galerie YD, rue Fleury 6, à
Neuchâtel. Avec Julianne
Rickenmann (saxophone ténor)
et Manuel Linder (batterie).
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