voix du nord - mons-en-baroeul - EPSM Lille

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voix du nord - mons-en-baroeul - EPSM Lille
VOIX DU NORD - MONS-EN-BAROEUL
Par Sabrina Khelil | Publié le 14/10/2016 mis à jour à 20h14
Six communes travaillent ensemble pour rompre l’isolement des malades
L’association intercommunale de santé est née des cendres de l’association médicopsychosociale initialement créée en 1977. Présidée par l’élue monsoise Raghnia
Chabane, la structure œuvre pour le maintien du lien social des personnes atteintes
de troubles psychiques.
D’abord centrée sur les malades atteints de troubles psychiques, l’AISSMC a élargi
son action à toutes les questions de santé. Photo d’illustration - Sami Belloumi
Depuis 1977, les élus des communes de Mons-en-Barœul, Faches-Thumesnil,
Lezennes, Ronchin, Lille-Hellemmes, et Lesquin travaillent main dans la main pour
changer le regard et la prise en charge des personnes souffrant de troubles
psychosociaux. « Pendant longtemps, ces malades étaient cachés. Alain Rabary,
l’ancien maire de Ronchin, a voulu changer cette approche. Il a réuni les élus du
secteur autour d’une table pour trouver un moyen de les faire sortir de l’asile et de
leur offrir une vie plus confortable », raconte Raghnia Chabane, conseillère
municipale à Mons-en-Barœul, conseillère communautaire et présidente de
l’Association intercommunale de santé, santé mentale et citoyenneté (AISSMC)
depuis 2014.
L’action de cette association composée d’élus, de cadres de santé, de psychiatres, de
groupes d’entraide mutuelle (Ch’ti Bonheur et Amitié Partage) et de la Fédération
nationale des patients en psychiatrie (FNAPSY) s’articule autour d’un principe : la
lutte contre les discriminations dans l’accès aux soins. « La santé fait partie des
choses qui font la citoyenneté. Les questions de santé ne font pas partie des
prérogatives d’une mairie. Mais moi j’estime que cela fait partie des déterminants sur
lesquels il faut qu’on travaille. »
L’idée, c’est de maintenir les liens sociaux et de développer leur bien-être dans la
communauté.
À travers son pôle habitat, l’AISSMC gère une vingtaine de logements associatifs
sous-loués à des personnes sortant d’établissements de santé mentale. « L’idée, c’est
de maintenir les liens sociaux et de développer leur bien-être dans la communauté,
de les réintégrer dans la cité, tout en prenant en compte leurs difficultés », explique
Laurent Defromont, psychiatre. Ces usagers, placés sous curatelle renforcée, vivent
seuls ou en collocation.
Le deuxième pôle de AISSMC, c’est la culture. « Nous disposons d’un fonds d’art
contemporain (voir ci-dessous) grâce auquel nous organisons des travaux sur la
notion de différence. L’art est clairement un vecteur de discussion de santé mentale.
»
Enfin, grâce au pôle prévention, Raghnia Chabane et ses collaborateurs espèrent
changer l’approche du grand public sur les questions de santé et de santé mentale,
afin que les malades ne soient jamais assimilés à des citoyens de seconde zone.
Les ateliers «mieux-être», c’est quoi ?
Grâce au soutien de l’EPSM Lille métropole, l’association intercommunale de santé
organise régulièrement des ateliers de sensibilisation sur la santé mentale gratuits et
ouverts au grand public au sein des six villes du secteur.
L’objectif de ces ateliers est de déconstruire les préjugés et d’expliquer les différents
troubles qui affectent les malades grâce à des témoignages et des conférences.
Ces groupes de parole sont animés par des binômes composés par un professionnel
(éducateur spécialisé, psychologue, psychiatre) et un usager ou un représentant
d’une association de malades. Parmi les thèmes abordés lors de ces ateliers, on
retrouve les addictions, les TOC, les états de stress et de dépression, les troubles
alimentaires ou encore la bipolarité.
Ces moments d’échanges, qui durent en moyenne deux heures, permettent aussi aux
malades et à leurs familles d’être mis en relation avec des professionnels de santé. «
Nous essayons d’atteindre le plus large public possible en intervenant dans les
médiathèques, les centres sociaux et même les écoles. Souvent, ces troubles sont
banalisés ou alors on ne les prend pas au sérieux. Notre rôle à nous, c’est de faire
évoluer les regards et de permettre aux citoyens de devenir à leur tour des acteurs
de santé afin de rompre l’isolement des malades. On ne parle pas aussi facilement
des maux de l’esprit que des maux physiques. Or ce n’est pas parce que ça ne se
voit pas qu’on n’en souffre pas autant, si ce n’est plus », rappelle Ragnia Chabane.
S. K.
Contact : Sophie Sueur au 03 20 61 75 57 ou sur www.ateliersmieuxetre.fr