Vol de charbon à la gare
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Vol de charbon à la gare
12 h poitiers en 1915 Jeudi 30 avril 2015 Vol de charbon à la gare Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous font vivre Poitiers en 1915. Au tribunal correctionnnel, une affaire de vol de charbon. E n raison de l’occupation des bassins miniers du Nord et du Pas-de-Calais par les Allemands, le charbon, matière première indispensable à la production industrielle et au chauffage de la population, commence à manquer et il coûte de plus en plus cher. Le 28 avril 1915, le tribunal correctionnel de Poitiers juge une affaire de vol de charbon qui a été constaté à la gare au mois de février. Les deux prévenus, Léopold C., âgé de 30 ans, et Julien N., dit Paul, âgé de 34 ans, sont journaliers. Ils comparaissent sous l’habit militaire car ils ont été mobilisés depuis le vol. En prison pour 540 kg de charbon volés Le 6 février, M. Letaillade, chef d’équipe à la gare de marchandises, a vu deux hommes occupés à remplir des sacs de charbon dans un wa gon appartenant à la maison Servant. C’étaient Léopold et Paul qui, une fois les sacs remplis, les ont cachés derrière une guérite dans la cour de la gare. Letaillade interpella les deux compères qui s’enfuirent aussi- Un livreur de charbon à Châtellerault, avec sa charrette et son âne. tôt. Paul se voyant pris, n’alla pas loin, tandis que Léopold Facture de la maison Georges Servant, datée du 5 janvier 1910, à M. Montoux, maréchal-ferrant à Saint-Julien-l’Ars ; la représentation des locaux entre le boulevard du Pont-Joubert et le Clain est fortement exagérée. disparut de Poitiers et ne fut arrêté à Angers qu’après son incorporation. D’après les débats, il résulte que deux témoins, le chef d’équipe et un charretier, ont surpris les prévenus dans leur « travail ». Deux employés de la maison Servant font en revanche des déclarations confuses et il se pourrait bien qu’ils aient été complices du vol. Il semble en effet que les deux Publicité pour le petit déjeuner chocolaté Phoscao parue dans Le Courrier de la Vienne du 24 avril 1915. Une « spécialité française qui redonne des forces aux blessés ». employés et un autre qui n’a pas été cité aient demandé de l’aide à Léopold et Paul qui étaient occupés à décharger du fourrage d’un wagon voisin. On alla boire un coup au café et, au cours de la conversation, il fut proposé à aux deux journaliers de se garder un sac de charbon pour eux et d’en préparer un pour chacun des trois autres buveurs. Les sacs devaient être déposés derrière la guérite où les intéressés viendraient les chercher. Léopold C. et Julien N., dit Paul, ont eu tort d’écouter ces mauvais conseils et c’est ce qui les amène devant la justice. Ils ont soustrait, tant pour leur compte que pour les autres, 540 kg de charbon. Le tribunal condamne C., qui est récidiviste, à deux mois de prison et N., « dont le passé est bon et qui est père de famille » à un mois de la même peine. Le personnel de la maison Servant, Fers en gros et Charbons, 7, boulevard du Pont-Joubert.