Les chiffres du scandale

Les chiffres du scandale
Écrit par Administrator
Mercredi, 01 Avril 2009 14:55 - Mis à jour Mercredi, 08 Avril 2009 09:23
LES CHIFFRES DU SCANDALE
Les Camerounais misent
30 milliards par an au Pmuc
L’arrivée du Pari Mutuel Urbain (Pmu) au Cameroun a coïncidé avec la période om la crise
économique faisait des ravages : baisse des salaires des agents des secteurs publics quand ils
n’étaient pas purement et simplement déflatés, fermeture des entreprises et autres. C’est donc
dans ce contexte de morosité que les Camerounais toutes catégories confondues découvriront
le Pmu qui pour eux est déjà une source de gain facile. Ils vont se jeter à corps perdu dans les
paris. Ce qui hisse à ce jour notre pays dans le hit parade des mises.
Les chiffres du scandale ont été publiés par le Pmu France, qui a dressé en 2000 le
classement des pays qui misent le plus au Tiercé. Le Cameroun a occupé le premier rang,
avec 29 milliards, suivi de la Côte d’Ivoire 27 milliards et du Sénégal 23 milliards. Deux après,
c'est-à-dire en 2002, les parieurs Camerounais ont porté la barre à plus de 30 milliards de Fcfa.
Pourquoi les Camerounais jouent-ils tant au Tiercé, qu’y gagne notre pays ? Ces interrogations
permettent d’ouvrir le débat sur ce sujet passionnant.
Pour mieux baliser le sujet, nous allons tenter de parcourir le contexte dans lequel les jeux
équestre ont fait leur apparition au Cameroun et la situation actuelle de nombreux compatriotes.
Le Pari Mutuel Urbain Camerounais (Pmuc) est apparu en Afrique subsaharienne vers les
années 1980, A cette période, la situation économique du Cameroun était marqué par une
sévère restructuration des entreprises du secteur public et parapublic, qui a entraîné la
fermeture de certains établissements d’une part, le gel des recrutements à la fonction d’autre
part. Toutes ces mesures ont engendré une forte montée du chômage. Entre 1984 et 1991, le
niveau d’emploi a baissé de 10%, et le chômage a atteint le taux de 17% en 1995. En 2000
-2001, le chômage touche près de 12% de la population active, dont 16% en milieu urbain et
8% en zone rurale, avec des pointes dans les villes de Douala et Yaoundé qui enregistrent des
taux de chômages de 18% et 14%. C’est donc dans ce contexte d’une sévère récession
économique que le Pmuc s’installe au cameroun. Ainsi, de nombreux camerounais frappés par
le chômage, trouveront en le Pmuc, leur planche de survie, leur unique espoir pouvant leur
procurer de l’argent.
1/4
Les chiffres du scandale
Écrit par Administrator
Mercredi, 01 Avril 2009 14:55 - Mis à jour Mercredi, 08 Avril 2009 09:23
Qui parie et pourquoi ?
Il faut d’abord souligner que personne n’est obligé de jouer au Tiercé. On parie d’abord pour
gagner de l’argent, des millions bien entendu. Les parieurs se recrutent dans toutes les
couches de la société. Mais au Cameroun, les statistiques indiquent que ce sont les couches
les plus défavorisées (les pauvres) qui comptent le plus d’adeptes. Ce qui aggrave ainsi leur
précarité à travers un rêve parfois jamais réalisé de sortir de la misère et de se propulser dans
le cercle des plus nantis. Le PMUC entretient ainsi une certaine illusion qui fait qu’avec les
gains de 2, 3, 4… millions souvent décrochés par certains parieurs, chaque joueur garde
l’espoir que son tour viendra un jour, et entretient cet espérance en participant régulièrement au
jeu.
Qu’apporte le Pmuc à l’économie ?
Il ne fait de doute, en termes de taxes et impôts, la contribution du Pmuc est considérable et
pèse d’un certain poids dans l’économie camerounaise. Sur le plan de l’emploi, le Pmuc a
engendré des emplois salariés et non salariés. Les emplois salariés sont ceux qui ont un
contrat de travail en bonne et due forme et reconnus comme agents de cette société, à
l’exception des vendeurs dans les kiosques, dont le traitement salarial reste un véritable
scandale (4% du total des ventes). Pour l’emploi non salariés, il s’est développé autour du
PMUC, une multitude de petits métiers qui font vivre les individus : photocopie, vente des
documents de jeux et de feuillets de tout genres. Sur le plan social, comparativement au Pari
Mutuel Gabonais (Pmug) qui investit véritablement dans le secteur social : constructions des
centres de santé, écoles, centres de formations …, le Pmuc quant à lui fait un peu dans la
poudre aux yeux, en organisant quelques actions d’éclat sans réel rapport avec les
préoccupations des camerounais : sponsoriser les courses de pirogues, les manifestations
culturelles, ou en distribuant des dons alimentaires du genre sacs de riz, litres d’huiles, boites
de lait, cartons de savons, sacs d’arachides.
Une autre réalité.
2/4
Les chiffres du scandale
Écrit par Administrator
Mercredi, 01 Avril 2009 14:55 - Mis à jour Mercredi, 08 Avril 2009 09:23
La réalité des jeux de Pmuc est ailleurs. Dans la plupart des pays africains, le Pmuc est aux
mains de l’Etat ou en outre aux mains de grosses pointures des régimes en place. Cela signifie
que les dirigeants se font complice de l’appauvrissement des populations, tout en prétextant
lutter contre la pauvreté. L’absence de transparence dans la distribution des gains, le transfert
en masse des bénéfices en France, montrent bien que le Pmuc ne sert pas des intérêts
nationaux. Lorsqu’un pays comme le Cameroun qui compte 7,5 millions de pauvres consacre
30 milliards de Fcfa chaque année au Tiercé, une somme qui permettre de réhabiliter de
nombreuses infrastructures à travers le pays, cela signifie que les camerounais ne sont assez
avisés, ou qu’ils ont été mal informés par une publicité mensongère qui leur cache les tenants
et les aboutissants de ces jeux. (A suivre…)
Amakembé Ekouli
ENCADRE
Le hit parade des mises
Selon les statistiques de l’année 2000, les africains ont misé au Tiercé pour près de 150
milliards de Fcfa. Voici le classement publié par le Pmu France à cet effet
1- Cameroun : 29 milliards
2- Côte d’Ivoire : 27 milliards
3- Sénégal : 23 milliards
3/4
Les chiffres du scandale
Écrit par Administrator
Mercredi, 01 Avril 2009 14:55 - Mis à jour Mercredi, 08 Avril 2009 09:23
4- Mali : 25 milliards
5- Gabon : 14 milliards
6- Burkina-Faso : 12 milliards
7- Madagascar : 10,5 milliards
8- L’Ile Maurice : 9,5 milliards
4/4