60. La créativité : une activité transcendante ? « Si tu sors ce qui est
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60. La créativité : une activité transcendante ? « Si tu sors ce qui est
60. La créativité : une activité transcendante ? « Si tu sors ce qui est en toi, tu seras délivré. Si tu ne sors pas ce qui est en toi, cela te détruira » Texte gnostique Nous avons vu qu’un guide est nécessaire pour chacune des phases de conscientisation. Pour les artistes, ce sont les muses. Ne dit-on pas qu’elles sont la source d’inspiration du musicien ? Le pinceau du peintre n’est-il pas guidé par son modèle ? L’activité créatrice se nourrit peut-être à une impérieuse source intérieure. La musique, l’amour, le sexe peuvent mettre l’homme en transe, et le transporter dans un « ailleurs ». Pour échapper à la réalité, n’est-il pas tentant de se tourner vers les espaces transcendantaux ? L’une des clés ouvrant l’accès à cette aventure est certainement la créativité. Découvrir, inventer, créer, c’est profondément jouissif. L’homme connaît une pulsion créatrice qui l’incite à se réaliser, à se dépasser en faisant usage de ses talents. La créativité, le besoin de se représenter sont des motivations impétueuses sur la voie de la réalisation de soi. Souvent, l’artiste pour déployer plus librement sa créativité s’enferme dans sa « tour d’ivoire » et cette forme extrême de la concentration va jusqu’à produire des états de transe. « Au moment où les sentiments extrêmes sont en fusion au plus profond de l’être, au moment où ils éclatent, et que toute la pensée sort comme de la lave d’un volcan. N’y a-t-il pas là une éclosion de l’œuvre soudainement créée, brutale si on veut mais grande et d’apparence surhumaine. Les froids calculs de la raison n’ont pas présidé à cette éclosion, mais qui sait quand au fond de l’être l’œuvre a été commencée. Inconsciente peut-être ? » ( Paul Gauguin). Créer, ce n’est pas forcément façonner quelque chose d’entièrement nouveau, c’est aussi user avec ferveur et constance des talents physiques ou mentaux dont nous sommes doués. C’est le sentiment d’avoir consciemment et intensément mis en œuvre ses talents personnels ou ses aptitudes. Une fois encore, l’essentiel reste caché : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » écrit Antoine de Saint-Exupéry dans « Le Petit Prince ». Il arrive qu’on applique aux grands artistes le qualificatif de « génial ». Un génie est un homme capable de mettre en œuvre l’intégralité de ses dons, pour le bien ou pour le mal. Tous les cerveaux humains sont constitués de la même matière mais les potentialités intellectuelles de chacun sont héréditaires. Tout homme est-il un génie qui s’ignore ? Existe-t-il des circonstances favorables ou défavorables à l’éclosion du génie ? Mozart était un enfant prodige et très tôt conscient de ses extraordinaires dons musicaux. D’autres génies découvrent leurs talents à l’âge adulte. Quoi qu’il en soit, la plupart d’entre eux sont étroitement spécialisés, même si certains, comme Michel-Ange ou Léonard de Vinci, sont connus pour leur éclectisme. D’autres encore, tel que Goethe, ont fait jaillir de leur plume des myriades d’idées. Le génie est souvent qualifié de « divin ». « Le divin Mozart » est une expression fréquemment employée par les critiques, une métonymie très juste parce que le génie répond à l’idée que l’on se fait de ce qui est hors de l’ordinaire, de l’accessible. Est-ce bien l’artiste génial qui a accompli telle œuvre ou est-ce Dieu par son entremise, ou Dieu qui l’habite ? Tous les hommes ne sont-ils pas des génies en puissance, ne portent-ils pas tous en eux le germe d’un génie, d’une divinité ? Que faut-il pour qu’éclose ce germe divin ?