marseille - Groupe La Varappe
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MARDI 27 OCTOBRE 2015 MARSEILLE Politique laprovence.com / 1,20¤ Mardi 27 Octobre 2015 www.laprovence.com La ministre du Travail monte au front du chômage Hier à Marseille et Aubagne, Myriam El Khomri a mobilisé les acteurs de l’emploi P our sa première visite à Marseille en tant que ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Myriam El Khomri a séduit. D’abord parce que les chiffres du chômage pour le mois de septembre ont été bons, "puisque pour la première fois depuis début 2011, le nombre des demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (personnes sans aucune activité tenues d’accomplir des actes de recherche) a reculé sur 4 mois" et qu’en prime le recul dans notre région a été très significatif (lire ci-dessous); ensuite parce que la benjamine du gouvernement n’a eu de cesse durant son déplacement marathon à Mar- "Ces chiffres sont satisfaisants, mais seule la tendance compte." seille, d’échanger avec des jeunes et des moins jeunes en formation et en voie d’insertion. Au centre Afpa de la Treille tout d’abord, ou curieuse, elle demande à Fabien Finucci, le représentant d’Orange, ce que sont les besoins de l’opérateur et pourquoi l’alternance est un atout. Avant de se tourner vers Aïcha et Caroline, toutes deux en formation : "Il y a eu des blocages dans le parcours qui vous a amenée ici ?". À question franche, réponse franche : "Oui Madame. Pas d’Orange, mais de Pôle Emploi. Les portes se ferment La benjamine du gouvernement a notamment visité le centre de l’organisme de formation professionnelle Afpa de la Treille, à Marseille. / PHOTO PATRICK NOSETTO trop rapidement. C’est très dur de parvenir à faire ce qu’on souhaite. Parfois on se dit que ce qui manque, c’est l’ouverture d’esprit". Ces mots, la ministre les entendra aussi quelques pas plus loin, avec en face d’elle de futurs jardiniers, puis de futurs chaudronniers. "On arrive à placer plus de 80 % de ceux qui viennent chez nous, souligne le responsable de la formation. Mais, malgré tout, il faut convaincre les entreprises. Elles veulent une expérience. Il faut aider à mettre le pied à l’étrier, faire confiance". Myriam El Khomri note la difficulté, puis répond : "Et moi on me parle sans arrêt de métiers en tension, d’entreprises qui ne trouvent pas. Le demandeur d’emploi n’est pas un paresseux. Mais il faut l’orienter, l’accompagner. Je sais que Pôle Emploi ne peut pas tout faire. Mais il faut optimiser. C’est pour cela que je suis sur le terrain". Une heure plus tard, mais à Aubagne cette fois, dans les locaux de La Varappe, un groupe d’insertion innovant qui a mis ses 120 salariés au service du recrutement de personnes "dont nul ne veut". "Je suis ici parce que j’ai besoin de comprendre. Alors dites-moi", dit la ministre à Sofiane, adulte trentenaire qui n’a qu’une envie : "Que mon fils ne connaisse pas la cité, ce que j’ai vécu et vit encore. C’est compliqué, complexe de s’en sortir. Ça décourage". "Je ne suis pas magicienne, répond la ministre. Mais il est clair que pour moi, l’effort de réinsertion accompli ici, c’est aussi la véritable économie". Sous entendu, une partie de la face cachée des chiffres du chômage. Jean-Luc CROZEL I