Le nouveau visage de Panzani s`est inspiré de son grand
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Le nouveau visage de Panzani s`est inspiré de son grand
LA VOIX DU NORD DIMANCHE 19 MAI 2013 12 LENS LE VISAGE DU DIMANCHE STÉPHANE ROPA, COMÉDIEN Le nouveau visage de Panzani s’est inspiré de son grand-père venu d’Italie Giovanni publicitaire, Stéphane Ropa n’en oublie pas pour autant son travail d’acteur au quotidien, de plus en plus évident depuis son association avec Saverio Maligno en 2010 du côté lensois. Un petitfils de mineur lui aussi, d’origine italienne lui aussi, installé à Méricourt avec sa compagnie… La compagnie. « C’est lui qui m’a fait naître en tant qu’acteur », souligne Stépahne Ropa à propos de cet acteur, auteur et metteur en scène rencontré sur le tournage d’un téléfilm par l’intermédiaire de Corinne Masiero. La même Corinne Masiero avec qui il a joué dans le film de court métrage Orphyr de Jonathan Degrelle. Ensemble, ils travaillent dans le bassin minier, beaucoup sur Lens et Grenay ces derniers temps. Ils ont revisité les Fourberies de Scapin avant de jouer Les Faussaires, I Falsari, une création de Saverio Maligno mettant aux prises deux frères confrontés à la mort de leur mère. « Probablement le rôle de ma vie au théâtre », précise Stéphane Ropa qui joue le jeune frère au- Ce ne sont toujours que quelques pâtes mais Don Patillo a rangé sa soutane. Voici venu le temps du cuisinier Giovanni. nouveau personnage vedette de la marque Panzani, confié à un acteur né dans le bassin minier. Stéphane Ropa, originaire de Douai, travaille beaucoup sur le secteur lensois depuis 2008, année où il créait et interprétait le rôle de son grand-père parti d’Italie pour travailler dans les mines du Nord. De « Mineurs dell’arte » à la saga des pâtes, portrait d’un homme « né acteur » depuis sa rencontre avec Saverio Maligno, lui aussi d’origine italienne et petit-fils de mineur. PAR PHILIPPE BESSIN [email protected] Ce qu’il y a de bien avec un acteur comme Stéphane Ropa, c’est qu’il peut encore traverser tout le centre-ville de Lens sans être assailli par les demandes d’autographe. Et pourtant, tout le monde ou presque a vu sa mine joviale et moustachue dans les spots télé ou placardée ces derniers mois sur des affiches quatre par trois au bord des routes. C’est lui en effet qui a été retenu par la marque Panzani pour être son nouveau personnage fétiche, reprenant ainsi l’image du père fondateur de la marque, Giovanni, devenu Jean après sa naturalisation française. La sauce (italienne bien sûr) prend à l’été 2012 quand son agent publicitaire lui fait part qu’un casting pour le nouveau « Monsieur Panzani » est organisé sur Paris. Ce comédien de 36 ans qui habite Hantay près de La Bassée, se rend alors à Paris en train. Une fois, puis deux… La proposition qu’il fait pour succéder à Don Patillo emporte l’adhésion. « Quand la directrice de production m’a appelé pour me dire que j’étais choisi, une émotion incroyable m’a envahi. Et là, j’ai fait tout de suite le lien avec mon grand-père… » Quand la campagne TV débute et que les premières affiches sont posées quelques mois plus tard, une des premières personnes qu’il prévient n’est autre que son grand-père, Nino Ropa. A 83 ans, ce dernier habite toujours Dechy, ➤ « C’est vrai que pour prendre les pâtes et les mettre dans la la marmite, je n’ai pas à réfléchir ! » Dans les rues de Lens, Stéphane Ropa passe encore inaperçu. Sans la toque forcément... près de Douai. En 1947, à l’âge de 17 ans, il quittait son village de Gaggio Montano, dans la province de Bologne, pour trouver du travail dans les mines du Douaisis, à la fosse de Roost-Warendin. Stéphane Ropa lui avait rendu un hommage appuyé (ainsi qu’à l’ensemble de la corporation minière) dans son spectacle Mineurs dell’arte, co-écrit par lui-même. La première fut donnée au Colisée de Lens en décembre 2008. Le grand-père y était. L’émotion aussi. De la mine aux fourneaux Comme les racines ne mentent jamais, ce même grand-père a inspiré le petit Ropa dans son interprétation de ce Giovanni né d’une agence de création pour le compte de la marque Panzani, « italo-minière », Stéphane Ropa n’a eu aucun mal à rentrer dans la peau du personnage qui a pris la suite de Don Patillo, lui-même inspiré par le Don Camillo de Fernandel. Pas facile de s’installer à la place de ce momument de la pub interprété par André Aubert . Chacun a encore dans la tête l’éternel « Seigneur, ce ne sont que quelques pâtes… » Mais les spaghettis font tellement partie de la vie de Stéphane Ropa (c’est son plat de prédilection) qu’on peut lui faire confiance pour relever le défi. « C’est vrai que pour prendre les pâtes et les mettre dans la marmite, je n’ai pas à réfléchir ! », confirme le comédien dans un grand éclat de rire. La rencontre avec Saverio S’il savoure le fait de camper ce ➤ ZOOM Mineurs dell’arte. La pièce fut coécrite par Stéphane Ropa au sein de la compagnie Vita Nova de Douai dont il faisait partie à l’époque. Elle fut jouée pour la première fois en décembre 2008 au Colisée de Lens... « Il y a des montagnes. Elles n'ont pas d'arbres mais les enfants jouent dessus comme chez nous. » A 17 ans, Nino décrit les terrils dans une lettre à sa mère. On est en 1948, l'enfant du village de Gaggio Montano débarque dans le froid hivernal du 3217. personnage vedette de la nouvelle saga des pâtes, avec sa toque blanche, son foulard rouge, sa fine moustache… et un sourire irrésistible bien dans la tradition italienne. « Mon grand-père a d’abord été mineur de fond, pendant cinq ans, à la fosse de Roost-Warendin. Puis il s’est blessé et on l’a mis au jour. Il s’est retrouvé à faire à manger pour les ingénieurs. Originaire de la région de Bologne, il aimait préparer toutes sortes de sauces. Et ses timbales de poisson, c’était un truc de cinglé ! » La légende dit que le grand-père, apprenant que son petit-fils posait en 4 par 3 pour la marque de pâtes, à deux pas même de son ancienne fosse, appela l’Italie toute entière. Dans la réalité, il se contenta des frères et sœurs restés au pays. Habité par une histoire familiale Nord. Demain il descendra au fond à 4 h 45. À cette heure-là, le coq n'aura pas encore chanté. Sa logeuse lui offre sa première bistouille et l'Italien rejoint Tata le Polonais robuste, Ahmed le Marocain discret, Alfred le Belge qui ne pense qu'à ses pigeons et encore le vieux chef ch'timi que la silicose fait tousser entre deux coups de piqueur... PH. B. tiste dans cette pièce. C’ets toujours la quête de sens et de l’autre qui anime Stéphane Ropa, entre l’évocation de la vie de Georges Brassens (il a pu rencontrer les proches du poète et chansonnier) et le patois de la mine dans « Buque à l’porte » créé à Lens. La force d’un comédien porté aussi par la légèrete de la commedia dell’arte, originaire d’Italie elle aussi. Mais l’Italie et tous les autres apports, Stéphane Ropa dit avec justesse que tout ça, ça fait la France. Et pour dire au revoir, un ciao fait tellement bien l’affaire... ■ ៑ Stéphane Ropa et Saverio Maligno sont toujours en résidence artistique à Grenay. Chaque premier mardi du moi, ils proposent un « Bric and broc show » qui parodie l’actualité vue à la télé. Prochain rendez-vous le 4 juin au centre Ronny-Coutteure. A Lens, un spécial « La Tour Mémoria » (spectacle tiré de leur immersion à la Grande Résidence) sera donné le 10 juin au centre Dumas. Contacts : http ://stephaneropa.free.fr / www.lacompagnie.info ZOOM La Compagnie. La Compagnie est une troupe de théâtre dirigée par Saverio Maligno. Le siège se trouve à Méricourt. On la trouve sur plusieurs fronts actuellement, notamment en résidence artistique sur Grenay et en immersion, ces deux denières années, à la Grande Résidence (Lens). Saverio Maligbno et Stéphane Ropa ont travaillé au cœur de ce quartier pour rencontrer et tirer le portrait des habitants. Le résultat, « la Tour Mémoria », sera présenté en séance spéciale le 10 juin au centre Dumas.