Domestication des poissons-chats du Mékong

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Domestication des poissons-chats du Mékong
Ecole Chercheur CREP : 28 février au 4 mars 2005
Titre : Domestication des poissons-chats du Mékong (1994-2001)
Philippe Cacot et Olivier Mikolasek, UPR Aquaculture, département
EMVT du CIRAD
Introduction : de quoi s’agit-il ? Présentation du contexte pédoclimatique, et agraire…
Il s’agit de pisciculture dans le delta du Mékong au Sud-Viêt Nam. Le delta
(35.000 km2) est une vaste zone agricole très productive de part son climat chaud et humide
(température moyenne 26°C, mini 19°C maxi 35°C) et des conditions hydrologiques
favorables. La mousson y dure 7 mois de mai à novembre avec une pluviométrie annuelle de
l’ordre de 1800 mm, soit légèrement supérieure à l’évaporation ambiante. La zone dispose
cependant d’eau en permanence et de crues modérées ; le delta bénéficie d’une régulation du
débit grâce au grand lac Ton Le Sap en amont au Cambodge. Le Ton Le Sap absorbe en effet
une bonne partie de la crue et il restitue l’eau ensuite en saison sèche ; sa surface fluctue ainsi
entre 3000 et 12.000 km2. Par ailleurs, le delta est plat et de faible altitude (2 m en moyenne)
ce qui fait que le niveau de l’eau y est régulé par la poussée des marées en Mer de Chine
Méridionale, pardon « Mer de l’Est » (du Viêt Nam). Ainsi le niveau de l’eau fluctue-t-il
quatre fois par jour (2 cycles), avec une amplitude quotidienne de 1 m environ dans la partie
médiane du delta. Ces fluctuations permettent d’alimenter simplement par gravité les rizières
et les étangs, qui peuvent ainsi être remplis ou drainés en fonction des besoins. Les remontées
salines ne constituent un problème que sur la frange côtière du delta (jusqu’à 50 km à
l’intérieur des terres), encore que la salinité soit mise à profit par les éleveurs de crevettes. Le
delta était à l’origine un vaste marécage qui a été mis en valeur durant le 19ème siècle et le
début du 20ème, principalement durant la colonisation française, avec de gros travaux
d’aménagement de canaux de drainage.
Fort de ces bonnes conditions, le delta contribue aujourd’hui à la moitié de la
production agricole du pays. Les agriculteurs pratiquent 2 ou 3 récoltes de riz par an.
L’excédent de sa production rizicole constitue la totalité des exportations de riz du pays. Une
bonne partie du son de riz produit (la moitié ?) est exportée vers le reste du pays pour
l’alimentation des élevages. La production de riz tend cependant à diminuer au profit de la
production fruitière (mangues, agrumes, goyaves, longanes, …) plus rémunératrice. Les
élevages sont également développés (monogastriques, porcs, volailles et poissons). Il s’agit de
productions familiales intégrées à l’agriculture et de productions plus intensives destinées à la
commercialisation (exportations, villes) : pour l’aquaculture, poissons-chats Pangasiidae en
eau douce (plus de 200.000 tonnes) et crevettes pénéïdes sur la côte. Ces élevages bénéficient
de la ressource locale en son de riz et, jusqu’à récemment, d’une ressource abondante en
poisson fourrage.
Le delta est densément peuplé avec une densité moyenne de l’ordre de 600 personnes
par km2. Les exploitations agricoles y sont de taille relativement modestes ; généralement 12 ha. Le morcellement se poursuit bien que la région connaisse un fort exode rural vers les
villes. Cet afflux de main d’œuvre bon marché profite au développement de l’industrie
(délocalisée) de la confection (textile). Enfin, le Sud dispose de gisements de pétrole offshore
intéressants. Le Sud, incluant le delta, apporte donc une contribution essentielle aux
ressources du pays qui sont dans l’ordre des produits exportées le pétrole, le textile et les
produits aquatiques.
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Le décollage économique du pays s’est amorcé en 1989 avec l’ouverture du VN au
marché international et le démarrage des exportations vers les pays occidentaux. C’est donc
dans un contexte de mise en valeur accéléré d’un riche patrimoine agronomique que le
CIRAD est intervenu en 1993.
1. Emergence de la demande initiale et description du contexte
a. d'où vient la demande
La demande était exprimée par les pisciculteurs eux-mêmes à savoir la maîtrise de la
reproduction en captivité du « Ca basa » Pangasius bocourti. En 1993 et 1994,
l’approvisionnement en fingerlings reposaient exclusivement sur la pêche dans le Mékong,
principalement au Cambodge en aval des sites naturels de reproduction. La production de
Ca basa était limitée à 15.000 tonnes malgré une forte demande sur le marché international.
Le prix des fingerlings représentait alors la moitié du coût de production.
Missions conjointe de Jérôme Lazard (CIRAD-EMVT) et Marc Legendre (ORSTOM)
en janvier 1993 pour identifier des partenaires scientifiques organisée par l’UAF
(Université Agronomique et Forestière de Ho Chi Minh Ville) : accueil par l’UAF de 2
étudiants français pour la réalisation de deux diagnostics sur les filières de production
de poisson en cages flottantes dans le Sud du Viet Nam (Cacot, 1993 et Bazir, 1993) etc.
b. Les acteurs
i. leurs caractéristiques : producteurs, services, recherche, ..
Les acteurs concernés étaient pour l’essentiel des pisciculteurs et des
transformateurs/exportateurs de poissons. Nous avons eu des contacts privilégiés avec
l’entreprise la plus importante du secteur, AGIFISH (An Giang Fisheries import-export). Mais
la plupart des pisciculteurs exprimaient la même demande.
Le monde de la recherche viêtnamienne était également concerné et nous avons
travaillé en collaboration avec deux universités : l’Université de Can Tho (UCT) et
l’Université Agronomique et Forestière de Ho Chi Minh Ville (UAF). L’Institut National de
la Recherche en Aquaculture n° 2 (IRA2) était également concerné mais nous n’avons eu
aucun contact avec lui.
ii. leurs stratégies et points de vue (représentations) par rapport à
la question
Il s’agissait d’un enjeu très technique et la stratégie était relativement simple et
pragmatique : comment arriver à faire pondre le Ca basa ? Un stock de géniteurs était déjà
disponible chez AGIFISH et il faisait l’objet d’essais réguliers depuis 2 ans avant notre venue.
La gestion de ce stock de poissons de même que les techniques mises en œuvre ne faisaient
pas preuve d’une grande originalité, mais ces pratiques étaient répétées avec l’espoir que cela
marcherait un jour. Si la situation d’échec avait duré davantage les partenaires avait en projet
d’introduire le Channel catfish américain (Ictalurus punctatus) pour le substituer au Ca basa.
iii. leur légitimité par rapport à la demande initiale
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Il semble que la légitimité des partenaires soit naturelle dans la mesure où l’évolution
de leur activité dépendait de la demande exprimée.
iv. réseaux existants, en particulier avec la Recherche
La question des réseaux et plus généralement de la communication constitue un point
de blocage majeur de la société viêtnamienne. Autant la cohésion peut être très forte – voire
aliénante – au sein d’une entité donnée (entreprise, université, institut de recherche), autant la
communication entre ces entités peut être inexistante. Un patron est le maître absolu, les
employés obéissent et se taisent. La concurrence, les rivalités voire les animosités
personnelles pouvaient à l’époque prendre le pas sur le bien commun à un point difficilement
imaginable (dans un pays si prétendument collectiviste). Dans mon cas je me trouvais dans
une situation délicate dans la mesure où l’UCT, mon partenaire principal, n’avait aucune
relation avec AGIFISH et IRA2, ces deux derniers ayant quelques relations entre eux. Cette
situation relativement figée n’était pas propice à l’échange d’informations et les expériences
individuelles avaient bien du mal à profiter à l’intérêt général.
Par ailleurs, un autre point de blocage local est l’hyper-spécialisation des tâches.
Ainsi, dans le monde viêtnamien de la recherche il y a d’un côté celui qui pense (le chercheur)
– et ne fait que ça – et de l’autre celui qui agit (le technicien), et ne pense pas, ou peu. Et bien
souvent, au moins un intermédiaire (l’ingénieur) entre les deux. Cela se traduisait par de
mauvaises pratiques bien éloignées des idées «fumeuses» de leur concepteur.
Dernier point de blocage, peut-être le plus important : l’isolement du pays de 1975 à
1985 voire 1990. Avec black-out des informations, fuite de cerveaux et reformatage de ceux
qui sont restés.
Trois dates pour illustrer le retard causé par ces blocages au Viêt Nam :
-
1959 : première reproduction de Pangasius hypophthalmus en Thaïlande, qui s’est
développée ensuite avec l’élevage de cette espèce,
-
1981 : première reproduction de P. hypophthalmus au Viêt Nam avec des résultats
non fiables,
-
1981 (la même année) : reproduction « en routine » de P. hypophthalmus en
Malaisie sur la base de techniques thaïlandaises,
-
1995 : reproduction enfin maîtrisée de P. hypophthalmus au Viêt Nam. Et ce en
dépit de nombreux séjours d’études d’experts viêtnamiens en Thaïlande dans les
années 80.
P. hypophthalmus ou « Ca tra » est une espèce proche de P. bocourti également
produite dans le delta du Mékong. Il se produisait en fait autant des deux espèces en 1994
(15.000 tonnes de chaque) avec des fingerlings issus de la pêche. La demande sur la
reproduction de P. hypophthalmus était également forte en 1994 mais discrète dans le mesure
où ce poisson était produit en quasi-exclusivité dans les étangs familiaux (recyclage
d’effluents de toute sorte) pour la consommation locale.
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2. La négociation de la question et du dispositif : processus de traduction et
enrôlement
c. Comment a été faite la (re) (co) Construction de la (des) question(s) :
quels outils, démarches ont été utilisés ? Rythme et durée ?
Les questions se sont posées et ont été résolues au fur et à mesure : disponibilité des
géniteurs, disponibilité de cages flottantes puis d’étangs pour ces poissons, disponibilité de
bacs et d’un labo, techniques pour induire l’ovulation, techniques pour optimiser la
fécondation, techniques d’élevage larvaire. La mise en place des infrastructures et des stocks
de poissons géniteurs a pris peu près un an, bien que nous disposions immédiatement de
poissons en cages. Les aménagements ont été négociés pas à pas, chaque partenaire apportant
telle ou telle contribution au dispositif. L’équipe s’est également constituée progressivement.
Un des objectifs du dispositif était de disposer de poissons géniteurs stockés dans deux
types de structures afin de vérifier l’incidence éventuelle du milieu d’élevage. Nous avons eu
des cages flottantes sur le Mékong à Chau Dôc avec AGIFISH et des étangs à Can Tho avec
l’UCT.
Les techniques de reproduction ont nécessité un travail étalé sur un an et demi avant la
première réussite. C’était surtout un travail interne à l’équipe.
d. Les différents dispositifs et structures : description et analyse :
représentation (poids) des groupes, rapports de force, rôles,
interactions …
moyen humains
UCT
AGIFISH
encadrement
scientifique
UAF
structures
locales
CIRAD
MAE
poissons
géniteurs
INAPG
financement
(fonctionnement)
IRD/GAMET
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Figure 1 : Contributions des partenaires au projet de domestication du Ca basa et
Ca tra au Viêt Nam (sur la base d’une estimation personnelle). Les contributions des
partenaires viêtnamiens sont hachurées.
Nous avons reçu diverses contributions locales dont la mise à disposition
d’infrastructures, de personnel et de poissons de la part d’AGIFISH et de l’UCT. Les frais de
fonctionnement ont été partagés avec toutefois une part importante du CIRAD et du MAE
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pour ce qui étaient des frais « purement recherche » de type équipement de labo, de même que
pour couvrir les frais principaux à l’UCT. L’INAPG a participé à travers l’encadrement de ma
thèse de doctorat et l’envoi de stagiaires français. L’IRD, et secondairement d’autres membres
du GAMET (CEMAGREF), ont également participé à l’encadrement scientifique. L’IRD a
notamment apporté un coup de main décisif pour la réussite de la reproduction (expertise de
Marc Legendre).
e. La constitution des équipes de travail : stratégies d’alliance, enrôlement
des acteurs…
Comme indiqué plus haut (§ I.b.iv.), c’est donc dans un contexte viêtnamien
relativement opaque que j’ai bâti un petit réseau relativement informel autour de notre
thématique. J’ai pu le faire car (i) il y avait peu de chance pour que je réussisse mais (ii) une
petite chance quand même, parce que j’étais jeune, étranger et étranger surtout à toutes leurs
salades. Quel que part les partenaires m’ont laissé faire ce qu’ils ne pouvaient pas faire
tellement ils étaient coincés dans leurs clochers respectifs, à savoir une action libre et
collective. Ainsi j’ai travaillé à Can Tho et à Chau Dôc dans une sorte de « no man’s land »
institutionnel tacite durant deux ans. Mon « équipe » a reposé durant longtemps sur 3 piliers :
un ingénieur d’AGIFISH (jeune, passionné), un professeur de l’UCT (moins jeune et
expérimenté) et un ingénieur recruté pour la circonstance, tous trois sympas et relativement
indépendants. Les patrons nous laissaient bosser en paix. Jusqu’au jour où « ça » a marché ; la
ponte de Ca basa allait chercher dans les 2500 euros pièce et nous avons connus de gros
soucis. L’enjeu financier, le « jackpot » que représentait le quasi-monopole de la reproduction
durant les premières années, a exacerbé d’un coup les tensions larvées. Chaque partenaire a
voulu imposer un partenariat exclusif, sans tenir compte de l’histoire du projet ni des
contributions diverses. Une convention de collaboration a été établie et signée à la hâte avec
tout le monde sous la pression ciradienne, ce qui n’a guère empêché la situation de dégénérer.
J’ai été simplement contraint de faire une croix sur mon joli dispositif sous la menace d’être
mis à la porte du pays. Mon travail de thèse a pu cependant se terminer dans de bonnes
conditions techniques mais le cœur n’y était plus vraiment.
J’ai peu après commencé à travailler avec notre collègue de l’UAF, Le Thanh Hung, et
la situation s’est « assagie ».
Avec du recul, la présence d’un « vrai » partenaire institutionnel local, impliqué
dans le travail de terrain, s’avère indispensable. C’est certainement l’élément qui nous a
manqué au début.
3. Les innovations (réponses aux questions – problématiques)
- Description et analyse : nature (socio-technique, organisationnelle),
modalités de construction, différenciation des intéressés (exclus-inclus),
Parmi ce qui peut être qualifié d’innovation :
•
La mise au point d’un traitement hormonal particulier pour induire l’ovulation
chez le Ca basa (traitement fractionné avec une phase préliminaire relativement
longue). C’est encore aujourd’hui la seule façon de faire pondre ce poisson.
•
La mise en évidence d’un vieillissement rapide des ovules in vivo chez le
Ca basa et le Ca tra qui contraint à collecter les ovules rapidement après
l’ovulation. Sachant cela, le résultat des pontes s’est trouvé amélioré avec un
taux d’éclosion élevé et constant.
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•
Le protocole de fécondation artificiel et d’incubation en bouteille de Zoug.
•
Le protocole de manipulation des poissons géniteurs, relativement gros (5-10 kg)
et nerveux, pour limiter le stress et les blessures. Cela inclut l’utilisation
d’anesthésiant (phénoxy-2-éthanol), d’une pipette souple pour les biopsies
ovariennes, l’utilisation de bacs adaptés, et d’autres coups de mains nécessaires.
•
L’élevage larvaire en bac pour le Ca basa et en étang pour le Ca tra.
Nous ne sommes absolument pas intervenu au niveau organisationnel.
« L'intensification de la production soulève les mêmes questions que dans les filières des
produits animaux en Europe : pathologies en élevage, qualité de l'environnement de
production, impact sur les ressources naturelles, qualité des produits, revenu des
producteurs...
Nous pouvons souligner l'importance de la filière Pangasius en tant que source de
revenus pour plus de 10 000 personnes dans le delta du Mékong. Pérenniser la
production de ces poissons-chats permettrait de garantir un revenu à toutes ces
personnes, dans un pays où la pauvreté sévit encore trop largement. » (Huillery, 2001)
4. apprentissages et capitalisations
- processus d'émancipation, domaines, groupes concernés.
- Nouvelles connaissances
Ce point est également très « hétérodoxe » dans le cadre de mon projet. Les
partenaires avaient « vérouillé » le transfert des résultats dans notre convention pour une
durée de 6 ans ; c’est d’ailleurs l’UCT qui avait le plus insisté sur le point. Clairement pour
tirer le plus profit possible d’une situation de monopole « technologique » ; ici cela paraissait
normal. Dans la pratique, ce sont trois de mes collègues qui sont allés faire de la vulgarisation
« au noir », sans la permission de leur employeur (UCT, AGIFISH) à leurs heures perdues (la
nuit, le week-ends, …). Deux d’entre eux se sont d’ailleurs fait pincés mais ils n’ont pas eu
trop de soucis. Pendant deux ans ils ont ainsi monnayé leur savoir-faire auprès des
pisciculteurs à travers des accords du type « 60 % des alevins pour toi et 40 % pour moi ».
Les alevins en question étaient vendus aux enchères et tout le monde s’y retrouvait. Les
économies accumulées ces collègues ont permis à l’un d’émigrer aux USA (retrouver sa
fiancée), à un autre d’ouvrir un clinique privée à Chau Dôc (il voulait être médecin), et le
troisième est je crois en privé toujours dans l’aquaculture. L’UCT a attendu 4 ans avant
d’organiser une cession de vulgarisation sur la reproduction du Ca tra, que tous les
pisciculteurs connaissait déjà, et aucune cession sur le Ca basa n’a été organisée (ce n’est plus
nécessaire). Bref, le processus d’émancipation s’est fait à l’image du Viêt Nam de
l’époque (informellement efficace) et aujourd’hui la reproduction et l’élevage larvaire se font
à grande échelle par plusieurs dizaines de pisciculteurs.
Fait intéressant, les nouvelles technologies sont venues enrichir des pratiques
traditionnelles de la région de Hông Ngu dans le delta, à la frontière cambodgienne. Cette
région, une île sur le Mékong précisément, était déjà spécialisée dans la nurserie de Ca tra
avec des alevins capturés dans le fleuve puis élevés en étangs. Aujourd’hui la nurserie est
faite dans des conditions similaires mais avec des alevins issus de reproductions artificielles.
La production d’alevins et de fingerlings satisfait largement la demande : le prix de la larve
éclose de Ca tra est passé de 80 dongs à 2-5 dongs et le coût des fingerlings en phase de
grossissement ne représente plus que 15 % environ du coût de production global.
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D’une manière général, j’ai le sentiment que le processus de capitalisation profite ici
davantage au secteur privé qu’au monde de la recherche. D’une part parce que le secteur privé
est dynamique et à l’affût des avancées, d’autre part parce que le monde local de la recherche
est sensiblement déconnecté de la production.
La recherche de financements, quand ce n’est pas tout simplement celle d’un salaire
convenable, pousse les chercheurs locaux à se tourner vers les pays étrangers riches.
L’objectif pour eux est de décrocher une bourse (master, thèse) pour faire un stage le plus
long possible à l’étranger où l’argent économisé permettra de vivre ensuite correctement une
fois rentré au pays. La quête du diplôme est aussi déterminante bien qu’elle concerne surtout
les responsables déjà établis et en mal de reconnaissance. Ce phénomène est préjudiciable
dans la mesure où il cause une véritable « fuite des cerveaux » ; ce sont les plus dynamiques
qui partent et ceux qui restent ne sont pas les plus brillants, à moins qu’ils n’attendent leur
tour… En pratique il est souvent difficile de profiter de partenaires réellement motivés et
intéressés par un travail local sur une thématique locale. Autre conséquence : l’utilité très
discutable d’une expérience en recherche fondamentale à l’étranger une fois de retour dans le
contexte viêtnamien. Ceci étant dit, la situation évolue et des cycles de master et de doctorat
se mettent en place dans le pays. Enfin, la thèse de Hung constitue un modèle de ce qui est
recommandable, à savoir une thèse « sandwich » qui concentre le travail de terrain au
Viêt Nam. Mais ce type de cursus ne semble pas se développer.
Le développement des nouvelles techniques de reproduction et de nurserie a à leur
tour induit le développement de champs nouveaux d’investigation. Des études sont en cours
sur la nutrition/alimentation, la qualité de la chair en relation avec les conditions d’élevage, la
pathologie et la domestication de nouvelles espèces de Pangasiidae.
5. Reconstitution de la trajectoire du / des processus : synthèse (sous forme de
tableau)
- Les différentes phases, durée (à partir de quoi ont-elles été identifiés ?)
- Les mouvements d'acteurs, leurs rôles, leurs positions, d'une phase à
l'autre
- Les ruptures : controverses et/ou résolution des conflits
- Les produits importants des phases (techniques, organisationnels)
1992-1993 : découverte de la filière et
identification de la reproduction comme
enjeu majeur pour le développement
1994-1995 : installation du projet et
manipes préliminaires ; première
reproduction de Ca basa en mai 2005.
1996 : difficultés relationnelles avec les
partenaires
1997-1999 : seconde moitié de la thèse de
Philippe Cacot et début de la thèse de
Le Thanh Hung
1999-2001 : P. Cacot passe la main du
programme reproduction à Marc Campet ;
début du programme Catfish Asia avec
l’IRD.
- Mission préliminaire de Jérôme puis travail
d’enquête,
- prise de contact avec les futurs partenaires.
Phase relativement tranquille d’établissement
de relations efficaces mais informelles (nonofficielles).
Conflits liés à une mauvaise perception du
multipartenariat difficile/impossible à
formaliser.
Phase plus sereine ; les résultats sont
approfondis et diversifiés (étude de la phase de
nurserie et de l’alimentation).
- Changement d’échelle : AGIFISH passe la
vitesse supérieure et développe une importante
production de larves et de fingerlings,
- diversification des travaux avec les essais de
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domestication menés sur d’autres Pangasiidae.
Hormis les accrocs en 1996 lié à une formalisation difficile de notre partenariat, la
suite s’est bien enchaînée. Les deux thèses, celle de P. Cacot et L.T. Hung se sont terminées
dans de bonnes conditions « scientifiques ». L’enchaînement avec le travail de thèse de Marc
Campet et le démarrage du projet « Catfish Asia » se sont également bien passés.
 Rencontre «heureuse » entre une invention, une classe d’entrepreneurs, une société
mixte et de jeunes cadres sortant d’écoles d’ingénieurs
 Petits producteurs ruinés par la chute des prix en 1995, passage de 7 tonnes à 17 tonnes
Il reste encore 1/3 de petits producteurs fragilisés. Les 2/3 possèdent 4 à 5 cages et produisent
100 tonnes et plus (club des exportateurs d’AGIFISH qui compte 80 membres et produisent à
eux seuls 25 000 tonnes). 30000 euros de revenus annuels pour une famille de 10 actifs mais il
faut un capital de 75000 euros pour conduire la production (le salaire mensuel est de 45 euros),
d’après Freud et Richard, 2002
Cependant l’absence d’études sur les stratégies des acteurs et notamment sur la
manière dont ils s’insèrent et mobilisent les réseaux sociaux ne permet pas de confirmer
l’exclusion des petites producteurs.
Le Viêt Nam est en pleine mutation depuis 2001 et la situation décrite ici,
relativement « ancienne », ne peut pas être d’emblée transposable à la situation actuelle.
Les mentalités sont en train d’évoluer (et nous y avons contribué !).
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LISTE DES PUBLICATIONS REALISEES DANS LE CADRE DU
« PROJET POISSONS-CHATS DU MEKONG » MENE PAR LE CIRAD
AU VIETNAM (1992 – 2002)
Bazir, A., 1993.Caractéristiques de la pisciculture en cages flottantes sur deux lacs de barrage
du Sud du Viet-Nam. Mémoire de DESS "Exploitation des ressources vivantes côtières" –
Université de Caen. Année universitaire 1992-1993.
Cacot, P., 1993. Présentation de la pisciculture en cages flottantes dans le Sud-Viêt Nam.
Caractéristiques de l'élevage sur le Mékong de Pangasius pangasius. Mémoire de DAA à
l’INAPG, Département des Productions Animales. CIRAD-EMVT /GAMET : 107 pp.
Cacot, P., Bazir, A., Lazard, J., Legendre, M., 1994. L'élevage de Pangasius bocourti
(SAUVAGE) en cages flottantes dans le delta du Mékong : caractéristiques zootechniques et
socio-économiques. Atelier international sur les bases biologiques de l'aquaculture des
siluriformes (BASIL), Montpellier, 24-27 mai 1994.
Cacot, P., Campet, M., 1998. Projet de recherche et de développement en pisciculture au ViêtNam dans le delta du Mékong. Compte-rendu de mission au Laos. CIRAD - EMVT /
GAMET : 25 p.
Cacot, P., 1999. Etude du cycle sexuel et maîtrise de la reproduction artificielle de Pangasius
bocourti (Sauvage, 1880) et Pangasius hypophthalmus (Sauvage, 1878) dans le Delta du
Mékong au Viêtnam. Thèse de doctorat à l’INAPG, Département des Productions Animales :
350 pp.
Cacot, P., 1999. Description of the sexual cycle related to the environment and set up of the
artificial propagation in Pangasius bocourti (Sauvage, 1880) and Pangasius hypophthalmus
(Sauvage, 1878) reared in floating cages and in ponds in the Mekong delta. in : M. Legendre
and A. Pariselle (eds). The biological diversity and aquaculture of Clariid and Pangasiid catfishes
in South-East Asia. Proceedings of the mid-term workshop of the "Catfish Asia Project" Cantho,
Vietnam, 11-15 May 1998 : 71-90.
Cacot, P., Liem, P.T., Muon, D.T., Campet, M., Lazard, J., 2000. Results of the artificial
reproduction of Pangasius bocourti and P. hypophthalmus reared in floating cages and in
ponds (1994-1997). Catfish Asia project - May 2000, Abstracts of the CIRAD-EMVT report.
Cacot, P., 2001. Projet de développement de la pisciculture au Laos par la valorisation
d’espèces locales. Compte rendu de l’étude de pré-faisabilité réalisée du 31 juillet au 24 août
2001. CIRAD-EMVT / GAMET, mission n° 30 06 01 401.
Cacot, P., 2002. Reproductive physiology and induced spawning of Pangasius spp. Report of
the workshop held in Nakhon Phanom, Thailand, 10-20th April 02. Niklas Mattson (Ed),
Mekong River Commission (MRC), Component on the Aquaculture of Indigenous Mekong
Species (AIMS) : 52 pp. En cours d’édition.
Cacot, P., 2002. Reproductive physiology and induced spawning of Pangasius spp. Workshop
held in Nakhon Phanom, Thailand, 10-20th April 02. Workshop Report. CIRAD-EMVT /
GAMET, mission n° 30 06 02 : 43 pp.
Crep 2004, p. 9
Cacot, P., Eeckhoutte, P., Muon, D.T., Trieu, N.V., Legendre, M., Mariojouls, C., Lazard, J.,
2002. Induced spermiation and milt management in Pangasius bocourti (Sauvage, 1880).
Aquaculture. Accepté.
Cacot, P., Eeckhoutte, P., Muon, D.T., Trieu, N.V., Legendre, M., Lazard, J., 2002.
Spermiation hCG induced and management of milt in Pangasius bocourti (S). Aquaculture.
Accepté.
Cacot, P., Legendre, M., Dan, T.Q., Tung, L.T., Liem, P.T., Mariojouls, C., Lazard, L., 2002.
Induced ovulation of Pangasius bocourti (Sauvage, 1880) with a progressive hCG treatment.
Aquaculture 213 : 199-206.
Campet, M., 1997.Qualité des ovules d'un poisson-chat élevé en cages flottantes dans le delta
du Mékong (Pangasius hypophthalmus) durant le processus de maturation ovocytaire.
Mémoire de fin d'études ENSAR. Département Environnement et Exploitation des ressources
Naturelles. Laboratoire Halieutique. 2 octobre 1997 : 31 p. + annexes.
Campet, M., Cacot, P., Lazard, J., Dan, T.Q., Muon, D.T., Liem, P.T., 1999. Egg quality of an
Asian catfish of the Mekong River (Pangasius hypophthalmus) during the process of maturation
induced by hCG injections. in : M. Legendre and A. Pariselle (eds). The biological diversity and
aquaculture of Clariid and Pangasiid catfishes in South-East Asia. Proceedings of the mid-term
workshop of the "Catfish Asia Project" Cantho, Vietnam, 11-15 May 1998 : 113-117.
Campet, M., Chau, L.H., Vu, N.H., Muon, D.T., Cacot, P., Lazard, L., 2000. Effect of the
feeding rate on the results of the artificial reproduction of P. bocourti and P. hypophthalmus.
Catfish Asia project - May 2000, Abstracts of the CIRAD-EMVT report.
Campet, M., Muon, D.T., Cacot, P., Lazard, J., 2000. Reproduction of P. bocourti with
broodfishes reared in tanks with constant water temperature. Catfish Asia project - May 2000,
Abstracts of the CIRAD-EMVT report.
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