AMBITION RÉUSSITE - sud éducation nord

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AMBITION RÉUSSITE - sud éducation nord
AMBITION RÉUSSITE :
Une ambition : la baisse des moyens, le contrôle et le tri social
Quelle réussite alors pour les élèves des milieux populaires?
Le classement « ambition réussite » (EP1) est significatif d'un renoncement à une véritable politique
d'éducation prioritaire :
• Sur les 1100 établissements classés ZEP, seuls 250 (dont 28 dans l'académie) ainsi que les écoles de leur REP sont
classés EPl. Un tiers des établissements sortiront à terme du dispositif ZEP (sauf en Seine Saint Denis où le ministère
a promis une dérogation pour 2006 après la grève massive du 26 janvier...).
• Au total, les ep1 sont donc financés par la suppression des moyens alloués aux autres établissements des REP.
• Le classement ep1 n'a pas épargné ces établissements des suppressions de classes et de postes et ce ne sont pas les
nouveaux professeur-e-s expérimentés qui combleront le déficit.
• Logique d'individualisation et de contractualisation avec les élèves (bourses au mérite, signature de contrats de
réussite entre l'élève, sa famille et l'établissement, ...)
Des mesures qui ne répondent pas aux besoins des établissements REP :
• Prise en compte non satisfaisante des dispositifs d'aide aux élèves en difficulté, absence de temps de coordination
entre tous les enseignant-e-s, absence de mesures pour toutes les écoles du réseau ZEP (ce qui augure mal d'un travail
généralisé en amont du collège) :
• C'est bien vers un tri social plus efficace et une ghettoïsation des établissements qu'on s'achemine. La possibilité
pour des élèves des collèges « ambition réussite » (mention très Bien au brevet des collèges) de déroger à la carte
scolaire pour choisir leur lycée s'apparente plus à un écrémages des meilleur-e-s par les classes supérieures qu'à une
volonté de faire réussir les élèves des milieux populaires.
Un véritable laboratoire de la déréglementation pour les personnels :
• Le rôle des professeur-e-s « expérimentés » reste toujours très flou d'autant que leur recrutement a été des plus
hasardeux (trois mouvements dans l'académie pour une centaine de postes et le rectorat a même nommé des TZR et
des neo-titulaires non volontaires) malgré les promesses d''accès dérogatoire à la hors classe en 5 ans. L'allongement
du temps de travail pour les enseignant-e-s du secondaire, lié à la vacuité du projet Ambition Réussite, n'y est sans
doute pas étranger.
• Le lien contractuel qui lie ces enseignant-e-s au chef d'établissement risque d'en faire de véritables petits
contremaîtres de leurs collègues et plus encore des Assistant-e-s Pédagogiques. Tout cela va probablement aboutir à
une caporalisation des personnels.
• Au delà de la création du faux statut privilégié des enseignant-e-s « expérimentés », l'EP1 s'accompagne d'une
recrudescence de l'emploi précaire avec notamment les assistant-e-s pédagogiques, les Emplois Vie Scolaire sans
compter les emplois Borloo chez les ATOSS.
• La contractualisation tous azimuts couplée à la carotte d'une hypothétique inspection annuelle dans ces
établissements va dans le sens d'une main mise de la hiérarchie et non du développement d'un véritable travail
d'équipe (multiplication des projets individuels aux dépens d'actions de plus grande envergure et envisagées sur le
long terme...)
Une vraie réforme de l'éducation prioritaire passe notamment par des moyens pour tous et non de « faux »
moyens pour quelques-uns :
- Une baisse significative du nombre d'élèves par classe
- Des dédoublements dans toutes les matières.
- Un temps de concertation inclus dans le temps de service
(sans allongement du temps de travail)
– Des créations de postes statutaires et non précaires en
conséquence : ATOSS, enseignant-e-s, COP,
infirmier-e-s, personnels de vie scolaire, personnel
spécialisé
L'arrêt des mesures sécuritaires prises en particulier contre
les élèves issus des quartiers populaires (collaboration
entre l'école et la police, suppression possible des
allocations familiales ou des bourses, note de vie scolaire,
projet de loi sur la délinquance...)
LOIN DE LUTTER CONTRE L'ÉCHEC SCOLAIRE ET D'ORGANISER LA « RÉUSSITE » DES ÉLÈVES, CE DISPOSITIF
VISE À ORGANISER ET RENDRE PLUS EFFICACE LE TRI SOCIAL, DE MANIÈRE SYSTÉMATIQUE.