1793 les femmes dans l`armee
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1793 les femmes dans l`armee
1793 LES FEMMES DANS L’ARMEE Par décret du 8 mars 1793, la Convention autorise « tous les militaires à se lier par les nœuds du mariage sans le concours de leurs chefs ». Les conséquences de cette mesure ne tardent pas à se faire sentir et le nombre de femmes suivant l’armée ne fait que croître. Elles forment bientôt une troupe incontrôlable pour l’administration militaire. Defrenne, commissaire du pouvoir exécutif, écrit de Lille au ministre de la Guerre : « La grande quantité de femmes qui suivent l’armée est effrayante. Ce sont autant de bouches infiniment coûteuses pour la République. Nos soldats s’en ressentent, s’énervent et finiront par n’être plus propres à rien, si l’on ne prend pas sur cet objet, des mesures convenables aux circonstances. » Le 16 avril 1793, Carnot, l’organisateur des armées de la République, écrit à son tour : « Un fléau terrible détruit nos armées; c’est le troupeau de femmes et de filles qui sont à leur suite ; il faut compter qu’il y en a autant que de soldats ; les casernes et cantonnements en sont engorgés ; la dissolution des mœurs y est à sont comble, il est tant que vous fassiez sur ce point une loi de la plus grande sévérité. » La Convention est contrainte de légiférer et le décret du 30 avril 1793 doit mettre un terme à cette situation. L’article premier stipule que toutes les femmes inutiles au service des armées seront congédiées des cantonnements. Les « femmes inutiles » sont celles qui ne sont pas employées au blanchissage et à la vente de vivres et de boissons. Les femmes des officiers généraux et de tous les officiers sont donc comprises dans cette exclusion. Malgré cette loi, nombre d’officiers avaient trouvé un moyen de détourner ce texte ; ils déclarèrent leur femme vivandière ou blanchisseuse. C’est pourquoi il fut arrêté une nouvelle loi le 14 janvier 1795. En 1799, la situation était inchangée, ou presque. En 1807, au 1er bataillon du 2e régiment hessois qui rejoint Phalsbourg, le directeur général des revues signale au ministre que ce bataillon compte 24 enfants et 53 femmes, bien plus donc que la loi française ne l’autorise. Source indéterminée 1793 LES FEMMES DANS L’ARMEE Il semble qu’aucune loi ne réussisse réellement à limiter le nombre de femmes et d’enfants dans l’armée. Mais qui étaient donc ces femmes ? Ces femmes dont la bravoure égalait parfois celle des hommes, étaient presque toujours les épouses de soldats ou de sous-officiers et on à leur actif autant de campagne qu’eux. Elles les suivent donc dans les longues marches harassantes. Au bivouac, elles soignent leurs petites blessures, raccommodent leurs vêtements et leur distribuent boissons et eau-de-vie parfois gratuitement. Les felles combattantes sont peu nombreuses. La légende napoléonienne en a fait connaître quelques unes comme le fameuse Thérèse Figueur dite « Madame Sans Gêne ». Marie-Josèphe-Angélique Duchemin, née à Dinan en 1772, son père est soldat dès 1757 et meurt en 1795 à l’armée d’Italie. Angélique se marie très jeune avec André Brulon, soldat au régiment de Limousin. Sans tromper ses chefs sur son sexe, Angélique combat en Corse avec son mari dès 1791 et devient veuve la même année. Elle a à peine vingt ans. Elle est nommée caporal et commande un poste avancé de 22 hommes. Au fort de Gesco, elle est blessée au bras d’un coup de sabre. Au siège de Calvi, elle est blessée à la jambe. Elle est enfin admise aux Invalides le 17 novembre 1797 et devient sous-lieutenant honoraire en 1822. Elle décèdera la 13 juillet 1859 l’hôtel des Invalides. Marie-Louise-Félicité Guguet a alors 17 ans ; travestie en homme, elle s’engage le 7 septembre dans le 1er bataillon de Saint-Denis. Elle se trouve avec son corps, au camp de Grandpré, à Longwy, Verdun et Avesnes, puis au siège de Lille et se distingue à Jemmapes, en Belgique. Passée au 1er bataillon de la Nièvre, elle participe au siège de Lyon puis à celui de Toulon où son sexe est découvert. Elle est alors congédiée de l’armée, avec pension… L’histoire populaire a souvent retenu de ces femmes, l’image de « rudes gaillardes », fumant la pipe et à la vertu parfois légère, mais elles surent montrer un dévouement et un courage qui forcent le respect. Source indéterminée