ISAST USR IdF CGT Construction - Comprendre
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ISAST USR IdF CGT Construction - Comprendre
Union Syndicale Régionale de la Construction Île-de-France Case 413 – 263 rue de Paris – 93514 Montreuil CEDEX Tél. : 01 48 18 81 82 COMPTE-RENDU DE LA JOURNEE D’ÉTUDE DU 11 MARS 2005 A MONTREUIL SUR LA RÉFORME DE LA MÉDECINE DU TRAVAIL (JUILLET 2004) ET LES CONSÉQUENCES POUR LES SALARIÉS DE LA CONSTRUCTION Édité en octobre 2005 avec la coopération d’ISAST ISAST Conseil Formation Expertise agréé CHSCT 8, rue Anatole France 94230 Cachan Tél : 01 45 47 60 46 Fax 01 45 47 31 61 www.isast.fr courriel : [email protected] SOMMAIRE Journée d’étude sur la médecine du travail le 11 mars 2005 à Montreuil Éditorial par Joao Ramos ..............................................................................page 3 Introduction de la journée par José Alvarez .................................................page 4 Quelques notes du débat lors de la journée d’étude......................................page 6 Statistiques AT /MP 2003 (Bâtiment TP) .....................................................page 8 Maladies Professionnelles dans les PME du BTP par André Causse ........................................................................page 9 à 28 Des articles de la Revue Santé & Travail Médecine du travail : Auscultation du nouveau décret par Alain Carré Médecin du travail ............................................................ Page 29 La CGT mobilise contre la pénibilité dans le BTP .................................... Page 31 Un nouveau décret pour prévenir les chutes de hauteur par Rémi Clavreul, représentant de la CGT au CTN du BTP et Dominique Lanoë, ergonome expert CHSCT (ISAST) .................................. Page 33 L’Union Régionale de la Construction CGT Île-de-France tient à remercier le Cabinet ISAST (voir présentation et compétences en dernière page) pour sa collaboration active dans l’organisation, le déroulement et le compte-rendu de cette journée. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction -2- EDITO Journée d’étude sur la médecine du travail le 11 mars 2005 à Montreuil La participation de 55 militants des entreprises de la construction de la région Île-de-France a témoigné de l’intérêt que cette question suscite parmi les salariés de nos professions. La réforme du 28 juillet 2004 décidée par le Gouvernement contre l’avis unanime des organisations syndicales de salariés porte un coup terrible aux services de médecine du travail, qu’ils soient gérés paritairement ou pas. Le Gouvernement porte une lourde responsabilité. Il a cédé aux exigences du syndicat patronal (MEDEF). Nul besoin de démontrer les responsabilités patronales dans la dégradation des services de médecine du travail, qu’ils soient gérés paritairement ou pas. Précarisation du travail, non respect des règles d’hygiène et de sécurité, dénigrement et attaques systématiques contre la médecine du travail sont à mettre à l’actif de la politique antisociale exigée par le MEDEF et mise en œuvre par le Gouvernement. Face à l’arrogance antisociale que subissent les salariés européens (exemple : directive Bolkestein), les services de médecine du travail à la française pourraient faire envie et de ce fait entraveraient la mise en avant du libéralisme débridé en Europe. Lui faire subir le même traitement de choc que le régime des retraites, d’assurance maladie ou des organismes de prévention, les conventions collectives et le code du travail : voilà l’objectif des chantres du libéralisme qui, sous couvert de modernité, nous feraient reculer d’un demi-siècle. Depuis 20 ans, le nombre de médecins du travail diminue. Avec les nouvelles clauses de 1985, ce sont 1 500 médecins en moins aujourd’hui quand on sait qu’il faut dix ans pour former un médecin du travail ! Les salariés ont toutes les raisons de s’inquiéter ! Les militants présents à cette journée ont également exprimé leur volonté d’agir au quotidien pour une médecine du travail en prise avec la réalité que vivent les salariés. Ils jugent indispensable le maintien des visites annuelles, des examens complémentaires pour tous les salariés soumis à des tâches pénibles et à une exposition à des produits dangereux ainsi que les salariés ayant été victimes d’un ou de plusieurs accidents du travail, etc. L’étude réalisée par le Docteur André Causse démontre clairement la pénibilité du travail à laquelle sont soumis les salariés de la construction. Elle justifie pleinement un suivi par un service professionnel disposant des moyens nécessaires au suivi attentif de chaque salarié et de leurs conditions de travail. Les pouvoirs publics doivent prendre la mesure de ces exigences de bon sens. Joao Ramos Secrétaire de l’Union Régionale CGT Construction Île-de-France -3- Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Introduction de José Alvarez à la journée d’étude Journée d’étude de la région construction Île de France sur la réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction Nous ne disposons que d’une journée là où il en faudrait dix et pourtant, nous allons tenter d’aller à l’essentiel, car il y a urgence. Si médecine du travail et prévention ne sont pas des sujets nouveaux…, La réforme risque d’en surprendre plus d’un ! « L’encre n’est pas encore sèche nous dit la confédération » qu’à la réforme qui transforme la médecine du travail en service de santé au travail vient s’ajouter la fin de la spécialité médecine du travail : Le nombre de places ouvertes en dernière année de médecine passe de 73 à 13. En opérant de la sorte le gouvernement condamne à mort la médecine du travail et la prévention. Cette journée est donc particulière. Il nous faut d’abord nous mettre d’accord sur le sens et le contenu de la réforme. Du point de vue patronal et gouvernemental, cette réforme s’inscrit dans une vision politique. Elle est réfléchie et cohérente, elle s’ajoute et complète celles : de la sécurité sociale, des retraites, du handicap, de la loi BORLOO sur la cohésion sociale et de la simplification du Code du Travail. Elle et elles répondent aussi aux nécessités de la construction européenne libérale et de la constitution qu’elle prétend nous imposer. Constitution où l’économie et le marché occupent la quasi-totalité de l’espace. De ce point de vue là aussi ! La réforme de la médecine du travail n’est pas une petite réforme. Ne serait ce que parce qu’elle s’adresse à la totalité des salariés et qu’elle permet aux entreprises de se libérer d’une grande partie de leur responsabilité. Les conséquences que nous entrevoyons n’ont rien de virtuelles. Cela peut et doit nous aider mais ne peut y suffire. Car cette médecine du travail qui hier nous semblait en déshérence et trop sensible aux exigences de l’entreprise pourrait pour le coup susciter le regret. Regret par réaction à une réforme qui prétend interdire jusqu’à l’idée d’une médecine de prévention où le travail est adapté à l’homme. Ce ne sont ni les regrets ou la réforme qui doivent être nos appuis, mais bel et bien ce qui justifie notre existence : le réel et les besoins, et s’agissant de prévention et de santé, ils ne peuvent souffrir d’aucun préalable. Pour le réel, nous sommes gâtés, et la nature n’y est pour rien. Usés avant l’age, les salariés de la Construction.. ! Champions toute catégorie du départ avant l’age légal de la retraite : La majorité des salariés du B.T.P. (ouvriers) sont rarement en activité au moment de faire valoir leur droit à la retraite. ASSEDIC, invalidité, etc… Cerise sur le gâteau, leur espérance de vie est de loin une des plus faibles. À cela, plusieurs raisons : ¾ Intempéries, exposition aux risques, amiante, plomb, port de charge et troubles musculo-squelettique, intensité du travail accentué par la modulation du temps de travail et heures supplémentaires à tour de bras…. ¾ Le B.T.P. connaît des facteurs de gravité trois fois supérieurs à la moyenne nationale. ¾ En 2003 : 188 décès, 119 681 accidents du travail avec arrêt et 9 797 invalidités permanentes. Les salariés de 50 à 60 ans sont les premières victimes des accidents de travail mortels. Cette médecine du travail qui prévient peu, qui accompagne les salariés vers la sortie pour inaptitude, tout en ne signalant pas et en ne déclarant pas les maladies professionnelles comme elle le devrait, qui n’effectue pas d’examens complémentaires Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction -4- et ne remplie pas ses obligations de tiers temps ; reste malgré ses faiblesses, la première garante de la santé des travailleurs. C’est bien au cours des visites annuelles de reprises, de suivis particuliers ou renforcés, que l’essentiel des maladies professionnelles et des actes visant la réparation où l’indemnisation sont initiés. Bien sur ce n’est pas satisfaisant, mais ces insuffisances justifient t’elles la réforme et la réforme répond t’elle aux besoins ? ¾ Que penser de l’action d’un médecin du travail qui ne verrait plus les salariés que quelques minutes ? ¾ De 1 800 salariés suivis, on passerait à 3 300, et à 450 entreprises. ¾ Une visite annuelle qui deviendrait bisannuelle. ¾ Un tiers temps pluridisciplinaire dont l’existence risque de se faire au dépend de la durée de la visite, faute de moyen. ¾ Avec prés de 10% des effectifs concernés par an pour des départs négociés autour de l’inaptitude dans les entreprises des grands groupes, sans qu’à aucun moment il ne soit question de réparation, d’indemnisation ou de déclaration des Maladies professionnelles. Il y a quelques années encore Bouygues était montré du doigt. Il ne déclarait pas les accidents du travail, mettait en congés les salariés concernés et entreprenait dés que l’occasion lui était offerte les licenciements négociés des inaptes et divers éclopés…. Que l’on se rassure : Hier, aujourd’hui, demain, c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas ! Ce chantre du droit social s’appuyant sur la réforme veut mettre en place son service autonome de santé au travail….. Il le fait en débauchant le médecin du travail, de son ancien service de médecine du travail, comme quoi il ne devait pas être aussi mauvais que son service ! Combien de temps faudra t’il aux autres groupes de la construction pour en tirer les leçons et ne pas laisser ce pauvre Bouygues seul, désemparé, montré du doigt, et dans l’incapacité de faire face à l’avalanche d’éclopés dont il n’a pas à s’occuper. -5- Demain combien de services autonomes de santé au travail ? Et que vaudrait un service de santé au travail qui à terme ne pourrait même pas espérer s’appuyer sur des médecins formés. Cette perte de compétence ne doit rien à la fatalité quand on supprime la spécialité et que l’on sait qu’il manque déjà 1 500 équivalents temps plein. Maintenir une médecine du travail professionnelle n’est pas une petite revendication. Mais nous n’avons pas à aller trop loin pour l’exprimer puisque un de ceux qui prétend la détruire à des chantiers sur toute la France et un siège dans les Yvelines. Il nous faut prendre la mesure de la situation. Nous avons besoin de réflexions et d’actions pour ne pas nous nourrir de regrets. Exiger une médecine du travail qui réponde à nos besoins et joue son rôle de prévention. Tenir le terrain au quotidien en informant et en agissant pour le maintien de l’existant. Cet immédiat est à notre portée. La visite annuelle, la déclaration des maladies professionnelles et des accidents du travail. Obtenir celles qui constituent une véritable politique de prévention : ¾ La réparation, l’indemnisation, la reconnaissance et la compensation de la pénibilité de notre profession. ¾ La retraite à 55 ans. ¾ L’amélioration des conditions de travail. Si on s’y met tous, la réforme aura bien du mal à vivre et c’est déjà ce qu’on commencé ou réalisé plusieurs syndicats en maintenant la visite annuelle et en agissant sur les inaptitudes, ou bien d’autres encore en menant une activité CHSCT et en favorisant par les biais des APAS, une cohérence et un réseau prenant en compte la santé et le social. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Quelques notes du débat lors de la journée d’étude Journée d’étude de la région construction Île de France sur la réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction André CAUSSE (Médecin du travail, militant CGT): Le rôle du médecin du travail est de préserver l’état de santé : cette loi implique des conflits dans la mise en œuvre de ce rôle. Avec cette loi c’est l’employeur qui décide pour le service de la médecine du travail. Il faut s’interroger sur les convergences avec la participation des professionnels. Dominique LANOË (ergonome ISAST expertise CHSCT): Rappel l’historique de la création de la médecine du travail en 1945 à une époque où la question était essentiellement posée en terme de « sélection » de la main d’œuvre. D’où l’origine de la notion d’aptitude et du fameux certificat d’aptitude. Aujourd’hui, le travail a changé (intensification, précarité…), des conséquences nouvelles sur la santé apparaissent (stress, TMS…) sans oublier des risques « habituels » (bruit, amiante, accidents…), qui restent à un niveau élevé, il est donc légitime de se s’interroger si la médecine du travail peut répondre seule à l’ensemble des questions de santé et de conditions de travail posées par le travail d’aujourd’hui. L’approche pluridisciplinaire (psychologue du travail, ergonome, toxicologue, et d’autres disciplines…) est devenue une nécessité pour comprendre les enjeux de santé au travail et transformer les situations. Sur un autre plan, l’indépendance du médecin du travail est, certes, indispensable mais n’est pas la garantit d’une action indépendante du pouvoir des employeurs. André CAUSSE : La loi du 28 juillet exclu les CE et les CHSCT ! Il ne faut pas que les représentants des salariés et le CHSCT oublient qu’ils ont recours aux experts, que les prérogatives du CHSCT existent toujours, et que l’employeur peut faire appel aux IPRP. Il rappel de les principes de a loi 1945 sur la médecine du travail : ¾ Prise en charge de l’employeur ¾ Ce n’est pas la Sécurité Sociale qui paye. Il ne faut pas que les employeurs gèrent les services de la médecine du travail. Du point de vue de la santé des travailleurs ont assiste à une forte dégradation, les Maladies professionnelles ont augmenté de 20 à 30% par an (à ce sujet voir l’enquête publiée dans cette brochure). Débat et discussion Un camarade de l’union Syndicale de l’intérim : Pour les salariés permanents, dans beaucoup d’endroits, la visite médicale est tous les 2 ans, pour les intérimaires, nous avons obtenu qu’elle reste annuelle. Les intérimaires sont confrontés à des questions de pénibilité. Comment peut-on traiter cette question dans la nouvelle réforme ? Il exprime le souhait d’inviter les intérimaires dans les réunions du CHSCT. Le médecin du travail donne l’aptitude à travailler ou pas mais ne peut pas évaluer le risque. Un camarade de COLLAS Remarque sur la posture des médecins du travail par rapport à l’employeur : Est-ce que les médecins du travail n’ont pas peur des employeurs ? Dominique : cette posture est liée au fait que le médecin du travail est le seul (acteur de l’entreprise) qui doit rendre un rapport à l’employeur Î crainte, vigilance ? Un camarade membre du CHSCT : Dans son entreprise la direction fait de la rétention des documents. Réponse d’un participant dans la salle : iI faut utiliser le droit du recours à l’expert, et exiger la remise des documents, notamment le rapport annuel. Il rappelle l’obligation de la direction de fournir un rapport annuel. Un camarade membre d’ELYO : Quel est le seuil en nombre de salariés pour imposer au médecin de travail à faire un rapport annuel ? Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction -6- Réponse de Dominique LANOË : l’obligation est à partir du seuil de 300 salariés. Mais rien n’empêche à faire mieux. Pour tous, il faut aussi que le CHSCT exige que le rapport annuel indique des éléments qualitatifs sur les situations de travail, la plupart des rapports annuels que je consulte se limitent aux éléments quantitatifs. Les chiffres sont nécessaires mais insuffisants pour rendre compte de la santé au travail, le CHSCT peut demander des études et pas se contenter uniquement des statistiques. L’après-midi : projection d’une vidéo réalisée sur une enquête CHSCT dans un chantier du bâtiment. Débat sur cette vidéo : Dans notre entreprise on devait nous même gérer la sécurité. Ça a toujours été comme ça : les patrons des chantiers font toujours passer l’avancement du travail avant la sécurité sur les chantiers. La hiérarchie du chantier a son rôle crucial à jouer. il faut que les intérimaires et les sous traitants viennent en réunion « Conclusions » de la journée: André CAUSSE : Rappel loi 1946. Accord 2000 « refondation sociale » Les notions d’aptitude et d’inaptitude sont héritées de l’après guerre. Elle relève d’un non-sens sur le plan médical. Inaptitude à l’exercice de tout emploi est une notion absurde. Inaptitude ne veut pas dire perte d’emploi. La perte d’emploi est liée à l’handicap, maladie, etc. Les difficultés : ¾ Le Médecin du travail voit pas les salariés régulièrement ; ¾ Tout est par informatique : pas de dossier papier : pas de traçabilité ¾ La question de la confidentialité ¾ Pas de double remis au patient ¾ Pas d’information sur le risque professionnel Î Le rôle de la DRTE ? Il faut qu’elle bouge. Il faut maintenir la visite annuelle Sur la réforme : Rappel du décret de réforme de la médecine du travail : ¾ Il prive de moyens les médecins pour accomplir leurs missions ; ¾ Les IPRP sous tutelle des employeurs ; ¾ Prétend que les médecins pourront aider à l’amélioration des conditions de travail sans avoir à examiner les salariés et converser avec eux dans le cadre du secret professionnel. Les effets ¾ Les effectifs à surveiller dans le BTP ont augmenté de 25% ; ¾ Les examens systématiques ne sont plus réalisés ; ¾ Les Médecins sont dépossédés de l’organisation du suivi médical des salariés dont ils ont à assurer la surveillance ; ¾ Les systèmes informatiques autorisent toutes les tricheries ; modifications des observations. ¾ Le secret médical n’est plus vraiment garantit Ce décret interdit au médecin du travail de : ¾ Maîtriser l’effectif qu’il a à surveiller ; ¾ De mener des enquêtes sur le long terme (pathologies professionnelles et devenir des salariés). -7- Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Statistiques AT /MP 2003 (Bâtiment TP - CNAM) 188 accidents du travail mortels, soit + 16 %, c’est inacceptable ! Les résultats 2003 exigent que des mesures soient prises : Aucun salarié ne vient •■sur la politique de l’emploi où la précarité pèse travailler pour mourir sur les AT / MP ; • sur le comportement tout individuel qui, on le voit, ne règle pas tout et ne cherche qu’à culpabiliser le salarié dans sa situation de travail. C’est sur le collectif qu’il faut agir : ■ Un regard sur les chiffres `` Par une organisation du travail prenant en compte le non isolement du salarié, les délais d’exécution, l’environnement du travail. `` Avec une augmentation de 2,4 % du nombre de salariés, seuls les accidents du travail avec arrêt baissent de 4,6 % sachant qu’ils sont en sous déclaration du fait de la pression exercée par les entreprises qui préfèrent payer un salarié à la maison que de déclarer un accident. `` Par l’intégration de la prévention et des conditions de travail dans la gestion des entreprises du BTP. `` En responsabilisant pénalement les entreprises et aussi les maîtres d’ouvrage par des mesures financières (tarification des AT/MP puis incitatives pour la prévention). `` En revoyant les critères d’intervention des coordonnateurs permettant d’intervenir sur un plus grand nombre de chantiers et en les rendant indépendants des maîtres d’ouvrage. `` En développant les CHSCT là où la loi le prévoit en leur donnant plus de moyens et de pouvoirs et en revendiquant des droits adaptés aux PME/PMI, TPE. `` Aucun salarié ne doit être mis en situation de travail sans une procédure d’accueil sur le chantier ou le site. `` Enfin, en repensant le poste de responsable de chantier qui devrait être libéré de tâches administratives pour se livrer plus à l’encadrement de chantier. `` Les accidents du travail graves avec IPP < 10 % baissent de 0,5 %, donc non significatifs. 8Les accidents du travail graves avec IPP > 10 % augmentent de 0,7 % après avoir augmenté en 2002 de 21,5 %. `` Là où ils ne peuvent pas tricher parce que les conséquences humaines laissent des effets néfastes sur la santé, les chiffres sont criants : • + 62 accidents avec IP de + 9%, soit en augmentation de + 0,7 %. • + 22 accidents, toutes IP confondues (< 10%, > 9%), soit en augmentation de + 0,2 % (données non compréhensibles pour ces 22 accidents). • + 26 accidents mortels, soit en augmentation de 16 %. ■ Éléments matériels mis en cause dans les accidents du travail mortels : `` Chutes de dénivellation : 54 contre 48 en 2002. `` Non classés par manque d’information : 44 contre 37 en 2002. `` Véhicules : 23 contre 26 en 2002. `` Objets en mouvement accidentel : 15 contre 13 en 2002. Là aussi, il y a une sous déclaration des maladies professionnelles due à une méconnaissance des salariés sur ces maladies et aux médecins traitants qui ne font pas toujours le lien entre la maladie et l’activité professionnelle. ■ Les secteurs les plus touchés sont : `` Si on observe les déclarations sollicitées par les médecins du travail, il y a de très grandes inégalités sur le nombre de leurs déclarations. `` Les entreprises générales de construction (37 accidents du travail mortels); ■ Intérimaires : tout aussi alarmant ! `` Les entreprises de maçonnerie et gros oeuvre (18 accidents du travail mortels) ; Dans nos professions, les intérimaires paient un lourd tribut ! `` Les entreprises de charpente en bois (15 accidents du travail mortels) `` Sur les statistiques triennales 2000 / 2002 `` Appareils de levage de manutention : 15 contre 7 en 2002. `` Les entreprises de menuiserie de bâtiment (10 accidents du travail mortels). ■ Les maladies professionnelles: `` L’analyse confirme notre exigence d’une autre organisation du travail puisque là aussi ce sont les postes qui font appel aux gestes et postures qui sont mis en causes. Affections péri articulaires : • 1966 cas, soit 64% des maladies professionnelles. • Lombalgies : 450 cas, soit 15 % des maladies professionnelles. • Lésions du ménisque : 118 cas, soit 4% des maladies professionnelles. `` L’environnemental a aussi ses effets sur la santé des salariés : • Les surdités : 99 cas, soit 3% des maladies professionnelles (+ 22 % des cas). • Les ciments : 125 cas, soit 4% des maladies professionnelles (dont 22 cancers reconnus, c’est loin de la réalité). Pour exemple : • Il y a eu 771 accidents du travail graves de + de 9 % d’FPP et 50 accidents du travail mortels. `` Sur les statistiques triennales 2001 / 2003 • Il y a eu 936 accidents du travail graves de + de 9% d’FPP et 58 accidents du travail mortels (+ 16 %). ■ Chaque année, selon les enquêtes, les salariés placent les questions des conditions de travail avant les salaires. Avec les résultas cités plus haut, nos organisations doivent agir sur le terrain revendicatif en lien avec les salariés pour faire prendre en compte ces aspects de santé au travail en agissant avant tout sur la prévention collective, sur la responsabilité de l’employeur qui a une obligation de résultat sur la santé physique et psychologique de ses salariés. Ces actions s’inscrivent dans notre initiative pour une retraite à 55 ans pour travail pénible indissociable de «salaire, emploi, retraite». • L’amiante : 141 cas, soit 5% des maladies professionnelles. `` En général, les maladies professionnelles baissent en 2003 : moins 145 par rapport à 2002 qui avait connu une augmentation de 350 sur 2001. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction -8- Maladies Professionnelles dans les PME du BTP Des chiffres et quelques réflexions Par André CAUSSE Médecin du travail Secrétaire du syndicat CGT des APAS MOTIFS DE L’ENQUETE ET DE SON ACHEVEMENT PRECIPITE En 1993, après avoir dénoncé la Convention Collective régionale du Bâtiment et les statuts des Associations Paritaires du Bâtiment et des Travaux Publics (Œuvres Sociales et Médecine du Travail) de la Région Parisienne, les fédérations d’employeurs du B.T.P. et la majorité des organisations syndicales de la branche ont convenu de remplacer l’APAS par trois associations distinctes, brisant ainsi son unité de direction, les liens structurels qui cimentaient les divers services et établissements créés par la profession et financés par les cotisations des adhérents, les équipes pluridisciplinaires formées de professionnels de la santé de toutes disciplines et de l’action sociale aux compétences diversifiées, recrutées par elle. Une première étude Nous avions, dans les suites de ce désastre, entrepris une large étude qui démontrait que, parmi les œuvres sociales proposées par l’APAS, les structures de santé et des services sociaux étaient les seules qui répondaient aux besoins du plus grand nombre, de toutes les catégories, alors que les autres prestations (vacances, loisirs, bons d’achats) n’étaient guère accessibles aux catégories ouvrières qui forment le gros des effectifs du B.T.P., et encore moins aux travailleurs immigrés. C’était l’époque où nous considérions comme prioritaire la défense de la clinique du B.T.P., du Centre de Santé et du Service Social qui semblaient les structures les plus menacées dans leur existence. Rappelons que l’APAS s’est associée aux fédérations patronales pour créer une Association concurrente dans le domaine du Service Social, dès 1986 : L’ASIE-AIPSIE. Rappelons que l’APAS et les fédérations patronales cherchent à se désengager de la clinique depuis le début des années 1990. Rappelons également la part réduite des cotisations affectées au fonctionnement du Centre de Santé. Au terme de cette première enquête, il est apparu que les maladies professionnelles et leurs conséquences occupaient une place particulière tant par leur nombre que par l’intérêt que leur portaient les acteurs médicaux et sociaux des structures issues de l’ex-APAS et qui avaient décidé de continuer à travailler ensemble. Dès 1997, l’essentiel du protocole de recherche exposé plus loin a été mis au point et expérimenté. -9- Une déréglementation qui vient de loin Le « numerus clausus » dans l’accès aux études médicales et à la Médecine du Travail en particulier commençait à produire ses effets. La pénurie en professionnels de santé, et Médecins du Travail en particulier, organisée depuis 1985, laissait prévoir une révision déchirante des objectifs et des moyens prévus par la loi du 11 octobre 1946 et le gouvernement provisoire de la République. Le décret du 28/12/1988, que nous devons à Michel Rocard, père spirituel de toutes les contre-réformes qui trouvent leur accomplissement aujourd’hui, prévoyait, sous réserve d’accord d’entreprise, de déroger à l’obligation de l’examen annuel systématique pour porter la périodicité des examens médicaux à 2 ans, sous prétexte, déjà à l’époque, de développer l’action en milieu de travail. La tentative de Michel Rocard a avorté. Mais l’idée de déréglementation, prenant fortement appui sur la démographie médicale marquée par la pénurie grandissante de médecins formés, revendiquée par le CNPF, puis le MEDEF, ainsi que par les enseignants en Médecine du Travail, a continué à faire son chemin. Il était clair, pour qui ouvrait les yeux, que les pouvoirs publics organisaient l’agonie de la prévention médicale des risques professionnels. Compte tenu de la puissance des forces coalisées contre l’institution « Médecine du Travail », il était impensable d’envisager une modification du processus de liquidation sans l’intervention active et massive des travailleurs intéressés par le dispositif de prévention médicale de masse des altérations de la santé du fait du travail. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Une défiance du monde du travail Or, malgré les aides apportées à l’amélioration des conditions de travail par de très nombreux professionnels, il existe, dans le monde du travail, une défiance tenace à l’égard de la Médecine du travail qui rend illusoire la mobilisation active et massive qu’exigerait la défense de l’outil. Nous pensons que cette défiance trouve, pour une part importante sinon déterminante, son origine dans le faible nombre de maladies professionnelles mises en évidence, certifiées par les Médecins du Travail. Les travailleurs se posent de vraies questions. Pourquoi les Médecins du Travail ne se mouillent-ils pas pour dire les faits, décrire les états de santé en relation avec le travail, certifier les maladies professionnelles, aider les travailleurs à les faire reconnaître pour mieux les prévenir ? Pourquoi font-ils profil bas quand il s’agit de s’engager de façon visible en signant un certificat médical initial, alors qu’ils disposent d’un statut de salarié protégé et que la loi leur fait obligation de déclarer toute maladie en rapport avec le travail dont ils ont connaissance ? Leur rôle consiste t-il à prendre en considération les impératifs économiques de l’entreprise ? La maladie professionnelle et la façon dont le Médecin du Travail règle la question sont des prismes au travers desquels sont jugés l’indépendance et les possibilités d’action préventive des médecins. Ce déficit de compréhension, alimenté par le scandale de l’Amiante, a porté un tort considérable à la Médecine du Travail. Nous avons voulu démontrer, pour apaiser les craintes honorables mais infondées de nombreux Médecins du Travail qui craignent que la déclaration des maladies professionnelles coûte leur emploi aux victimes, qu’ils se trompent et que le monde des affaires a seul intérêt à les tromper. Nous avons voulu démontrer aux travailleurs qu’ils ont intérêt à sauvegarder un outil utile pour préserver leur santé et leurs droits sociaux, et que les professionnels de la santé au travail sont objectivement leurs alliés. Mais les réalités sont là La CGT, au moyen d’une longue procédure, a permis de retarder les échéances de la liquidation programmée des structures issues de l’APAS. La CGT a perdu en 2003 le procès engagé. La clinique du Bâtiment risque d’être vendue pour l’euro symbolique. L’APAS va être spoliée d’une partie de son patrimoine. La Médecine du travail a perdu la moitié de ses effectifs salariés depuis la séparation des structures de l'APAS. Des partenaires sociaux ont signé, une triste nuit de septembre 2000, un accord de « refondation sociale » qui a permis la promulgation du décret du 28 juillet 2004, malgré l’opposition bien tardive de l’ensemble du mouvement syndical. Ce décret prive de moyens les médecins pour accomplir leurs missions, place les intervenants en prévention des risques professionnels sous la tutelle des employeurs, prétend que les médecins pourront aider à l’amélioration des conditions de travail sans avoir à examiner les salariés et converser avec eux dans le cadre du secret médical. Ce décret, dans le service professionnel du B.T.P. de la région parisienne, issu de l’APAS produit déjà ses effets. Les effectifs à surveiller par chaque médecin ont augmenté de 25 % en 2005. Les examens systématiques ne sont plus réalisés. Les médecins sont dépossédés de l’organisation du suivi médical des salariés dont ils ont à assurer la surveillance. Le système informatique mis en place pour remplacer les dossiers médicaux réglementaires autorise toutes les tricheries, permet de modifier a posteriori le contenu des observations médicales. Le secret médical devient le secret de polichinelle, partagé par qui décide de s’inviter en faisant intrusion dans le colloque singulier qu’ont entretenu le Médecin du Travail et les salariés qui lui ont accordé leur confiance. Il est aujourd’hui interdit au médecin de maîtriser l’effectif qu’il a à surveiller, de mener des enquêtes sur le long terme, portant sur les pathologies professionnelles et le devenir des salariés atteints. Nous décidons de mettre un terme à notre étude, car il devient matériellement impossible de la poursuivre. Nos dossiers médicaux sont transmis, archivés ou détruits, sans notre accord et encore moins avec celui des salariés. Des décisions qui poussent à l’action Les dernières décisions des pouvoirs publics sont de nature à aggraver les dysfonctionnements observés. En effet, il a été décidé de porter à 10 le nombre d’internes en Médecine du Travail au lieu des 73 prévus, et à 10 le nombre d’internes en Santé Publique au lieu des 83 prévus. L’agonie programmée de la Santé au Travail progresse à un rythme accéléré. Le temps de la réflexion, des analyses, des efforts de persuasion est dépassé. Il est temps de passer à l’action concertée, en souhaitant qu’il ne soit pas trop tard, avant que la Médecine du Travail ne sombre dans un coma profond. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 10 - 1/ METHODOLOGIE DE L’ENQUETE L’échantillon de l’étude est constitué de la totalité des salariés examinés au cours des années considérées, quel que soit le motif de l’examen médical. Sont sortis de l’étude, les salariés n’appartenant pas aux entreprises attribuées. Pour chaque salarié examiné, sont précisés : 1. La catégorie professionnelle : Ouvrier; Employé, Technicien, Agent de maîtrise; Cadre. 2. L’ancienneté dans : Les professions du BTP ; L’entreprise ; 3. Le suivi médical dans le secteur enquêté. Sont, en outre, précisés le poids des examens systématiques annuels dans la surveillance de l’état de santé des travailleurs et celui des motifs de surveillance médicale renforcée. Pour chaque maladie professionnelle constatée, sont répertoriés : • Les tableaux de réparation correspondants ; • L’année du premier dépistage, étayé par certification ou orientation écrite ; • La catégorie professionnelle du salarié ; • L’ancienneté dans les professions du BTP, l’entreprise et du suivi médical ; • L’origine du dépistage et de la certification ; • L’occasion du dépistage ; • Les suites données aux dépistages par les salariés, médecins et CPAM ; • Les conséquences en termes d’aptitudes aux postes de travail ; • Les conséquences par rapport à l’emploi et à la poursuite du contrat de travail. Les effectifs examinés ont été de : • 2051 en 1998 • 2259 en 1999 • 2284 en 2000 • 2170 en 2001 • 1989 en 2002 • 1976 en 2003 • 1957 en 2004 Compte tenu de la précarité des emplois et des modifications intervenues dans la composition des entreprises attribuées, liées aux délocalisations, radiations et nouvelles adhésions, l’effectif global examiné a été de : - 11 - • 5540 entre les 01/01/1998 et 31/12/2003 • 6239 entre les 01/01/1998 et 31/12/2004 Les dates retenues pour point de départ des maladies professionnelles sont les dates de dépistage, lesquelles ne coïncident ni avec les dates de certification, de déclaration ou de décision des CPAM. Entre ces diverses dates, il peut s’écouler, au mieux plusieurs mois, au pire plusieurs années. Par maladies professionnelles constatées sont désignées les maladies observées dans l’effectif examiné de l’année considérée, donc la somme des cas anciens et nouveaux. Cette donnée permet le calcul de la prévalence des maladies professionnelles dans l’effectif examiné. Par maladies professionnelles dépistées sont indiqués les nouveaux cas diagnostiqués dans l’année concernée et dans l’effectif examiné. Cette donnée autorise le calcul de l’incidence des maladies professionnelles dans cet effectif. Les troubles musculo-squelettiques relevant des tableaux 57, 69, 79, 97 et 98 sont comptabilisés autant de fois que constatés si sont touchées des articulations différentes. En revanche, une seule maladie professionnelle est comptabilisée si ces troubles sont constatés simultanément sur une même articulation ou deux articulations symétriques. Les rechutes de maladies ou nouvelles déclarations pour une maladie déjà dépistée ne sont pas comptabilisées. Les résultats sont exprimés en nombre de maladies individualisées et en nombre de salariés atteints. L’année 1999 est une année particulière dans la mesure où deux nouveaux tableaux ont été créés en février, les tableaux 97 et 98 relatifs aux sciatiques par hernies discales. Afin de neutraliser les effets de cet élément, les résultats de prévalence et incidence des maladies professionnelles sont calculés avec et sans prise en compte des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98. Les maladies professionnelles, leur nombre et leur évolution sont des indicateurs précieux des conditions de travail, si elles sont recherchées de façon systématique, certifiées et déclarées de façon systématique, conformément à la loi qui s’impose à tout médecin, mais qui semble ignorée de beaucoup. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 2/ PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L’EFFECTIF EXAMINE APPARTENANT AUX ENTREPRISES ATTRIBUEES Nombre % % 1374 69,5 1388 70,9 70,4 ETAM 369 18,6 380 19,2 359 18,3 18,7 Cadres 214 10,8 222 11,2 210 10,7 10,9 Total 1989 100 1976 100 1957 100 100 2/2 Ancienneté dans la profession des salariés examinés Moyenne 2002 sur 3 ans % Nombre % Nombre % % 2004 Nombre Ancienneté dans la profession 2003 > 5 ans 1478 74,3 1439 72,8 1438 73,5 73,5 > 1 an et < 5 ans 298 15,0 324 16,4 297 15,2 15,5 < 1 an 213 10,7 213 10,8 222 11,3 10,9 Total 1989 100 1976 100 1957 100 100 On observe une grande stabilité dans la répartition des salariés en fonction de l’ancienneté dans la profession. Les primo arrivants dans les métiers du BTP représentent 11 % de l’effectif. Ils ne font pas carrière dans la profession, puisque la proportion des catégories intermédiaires (1 à 5 ans d’ancienneté) reste stable à 15,5 % environ. 2/3 Ancienneté dans l’entreprise des salariés examinés 2002 2004 % Nombr e % Nombr e % % sur 3 ans Nombr e Ancienneté dans l’entreprise 2003 Moyenne > 5 ans 824 41,4 785 39,7 815 41,6 40,9 > 1 an et < 5 ans 645 32,4 709 35,9 635 32,4 33,6 < 1 an 520 26,1 482 24,4 507 25,9 25,5 Total 1989 100 1976 100 1957 100 100 Le taux des nouveaux embauchés se situe autour de 25,5 %. Il est voisin, dans ce secteur relativement stable, du taux des sorties annuelles. Moyenn 2002 Ancienneté du suivi médical > 5 ans 2003 e sur 2004 3 ans % % 70,7 % Nombre 1406 Nombre % Ouvriers % Catégorie professio nnelle Nombre sur 3 ans 2004 Nombre 2003 % Moyenne 2002 2/4 Ancienneté du suivi médical des salariés examinés Cette donnée corrige l’ancienneté dans l’entreprise en prenant en compte les entreprises venues se localiser dans le secteur géographique attribué. Elle témoigne, notamment, du nombre de dossiers ouverts dans l’année considérée. Il existe dans le secteur une constante dans la répartition des salariés selon l’ancienneté dans l’entreprise. Nombre 2/1 Catégories professionnelles Les résultats des trois dernières années montrent que cette répartition est constante. 619 31,1 601 30,4 632 32,3 31,3 > 1 an et < 5 ans < 1 an 679 34,1 747 37,8 626 32,0 34,7 691 34,7 628 31,8 699 35,7 34,1 Total 1989 100 1976 100 1957 100 100 L’ancienneté en fonction du suivi médical connaît de plus grandes fluctuations que les anciennetés dans la profession ou l’entreprise, mais reste relativement stable avec un taux de dossiers nouveaux allant de 32 à 36 % selon les années 2/5 le poids des examens systématiques annuels dans le total des actes médicaux réalisés La ventilation de sept grands types d’examens, pour 2002 actes Examens annuels Surveillances spéciales et particulières Reprise du travail 2003 % actes 2004 % actes % Moyenne sur 3 ans actes % 1733 79,4 1713 79,0 1647 77,0 5093 78,5 72 3,3 72 3,3 54 2,5 198 3,1 108 4,9 110 5,1 130 6,1 348 5,4 51 2,3 55 2,5 48 2,2 154 2,4 18 0,8 14 0,6 16 0,7 48 0,7 2 0,1 3 0,1 3 0,1 8 0,1 Embauche 198 9,1 202 9,3 241 11,3 641 9,9 Total des actes 2132 100 2169 100 2139 100 6490 100 Pré-reprise Demande des salariés Demande des employeurs Salariés les années 2002, 2003 et 2004, montre le poids considérable des examens annuels. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 12 - Dans le secteur de T.P.E. et P.M.E. du BTP étudié, les motifs de S.M.R. se décomposent, selon les catégories professionnelles, de la façon suivante : Nombre % salariés dont S.M.R. % Ensemble Nombre 2/6 Les motifs de surveillances médicales renforcées La notion de « S.M.R. » - Surveillance Médicale Renforcée – introduite par le décret du 28 juillet 2004, se substitue à celles de « S.M.P. » - Surveillance Médicale Particulière – et de « S.M.S. » - Surveillance Médicale Spéciale -. Elle détermine la charge en examens cliniques du Médecin du Travail, car l’examen annuel systématique reste la règle pour les salariés qui en relèvent. % dont S.M.R. ETAM dont S.M.R. Cadres dont S.M.R. Moyenne sur 3 ans 2004 Nombre Ouvriers 2003 % 2002 Nombre On peut écrire que : Pour 100 salariés examinés, 109,6 examens sont réalisés, 109,7 en 2002 109,8 en 2003 109,3 en 2004 Pour 100 examens médicaux, Près de 80 % sont des examens annuels systématiques Près de 10 %, des examens d’embauche Près de 8 %, des examens de reprise et préreprise. 1406 100 1374 100 1388 100 4168 100 920 65,4 915 66,6 944 68,0 2779 66,7 369 100 380 100 359 100 1108 100 286 77,5 279 73,4 268 74,7 833 75,2 214 100 222 100 210 100 646 100 95 44,4 105 47,3 97 46,2 297 46,0 1989 100 1976 100 1957 100 5922 100 1301 65,4 1299 65,7 1309 66,9 3909 66,0 3/ EVOLUTION DE L’INCIDENCE DES MALADIES PROFESSIONNELLES DANS L’EFFECTIF EXAMINE L’incidence traite des cas nouveaux de maladies professionnelles dépistées chaque année dans l’effectif examiné. Le poids des S.M.R. est lourd dans le BTP. La distinction artificielle entre exposition à des risques habituels, occasionnels ou potentiels n’a pas lieu d’être. Il s’agit d’une invention technocratique qui vise à minimiser les moyens dont doivent disposer les médecins pour remplir leurs missions. Résultats de l’évolution de l’incidence globale des maladies professionnelles et salariés atteints dans l’effectif examiné. % nombre % nombre % nombre % 2004 nombre 2003 % 2002 nombre 2001 % Effectif examiné 2000 nombre Nombre de M.P. dépistées dans l’année Nombre de salariés atteints 1999 % nombre 1998 87 4,2 141 6,2 138 6,0 148 6,8 157 7,9 145 7,3 135 6,9 71 3,5 117 5,2 116 5,1 129 6,1 129 6,5 116 5,9 116 5,9 2051 100 2259 100 2284 100 2170 100 1989 100 1976 100 1957 100 Les risques sont réels, multiples, ubiquitaires. Leur nombre est appelé à croître lorsque seront pris en compte les risques chimiques et cancérogènes à leur niveau réel. Le poids du travail sur écran explique le niveau de S.M.R. constaté chez les ETAM. Les résultats sont donnés avec et sans prise en compte des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98, de façon à permettre une comparaison avec l’année 1998 et neutraliser les effets du dépistage des cas anciens, certifiés dans les suites de la publication des tableaux 97 et 98 en février 1999. - 13 - Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Résultats de l’évolution de l’incidence des maladies professionnelles et salariés atteints dans l’effectif examiné, après neutralisation des effets des maladies professionnelles des tableaux 97 nombre % nombre % nombre % nombre % 2004 % 2003 nombre 2002 % 2001 nombre Effectif examiné 2000 % Nombre de M.P. dépistées dans l’année Nombre de salariés atteints 1999 nombre 1998 87 4,2 113 5,0 120 5,3 140 6,5 142 7,1 129 6,5 125 6,4 71 3,5 93 4,1 100 4,4 122 5,6 116 5,8 103 5,2 109 5,6 2051 100 2259 100 2284 100 2170 100 1989 100 1976 100 1957 100 Le niveau des maladies professionnelles dépistées est considérable. Il est, selon les années, 20 à 30 fois supérieur à celui publié par la CNAM en ce qui concerne les maladies professionnelles reconnues dans le B.T.P.. Cette observation devrait inciter à examiner d’un œil nouveau le déficit du régime général de l’Assurance Maladie et les excédents de la branche AT-MP. Le transfert de charges, au détriment du régime général, est évident et massif. Après neutralisation des effets des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98, on observe une augmentation continue tant du nombre de maladies professionnelles que des salariés concernés jusqu’à 2002, puis une décrue amorcée en 2003 et qui semble se poursuivre en 2004. En effet, l’intégration au secteur étudié depuis 1998, d’une partie des entreprises appartenant à un autre secteur en octobre 2004, a altéré les résultats globaux de 2004. Après déduction des maladies professionnelles dépistées, salariés atteints et effectifs examinés appartenant à ces entreprises, les résultats deviennent pour 2004 : 125 maladies professionnelles et 106 salariés atteints ; 115 maladies professionnelles et 99 salariés atteints, après déduction des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98 ; 1841 salariés examinés. L’incidence en 2004, pour les entreprises du secteur d’origine, devient : incidence globale : 6,8 % pour les maladies professionnelles et 5,8 % pour les salariés atteints ; incidence après neutralisation des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98 : 6,2 % pour les maladies professionnelles et 5,4 % pour les salariés atteints. 4/ EVOLUTION DE LA PREVALENCE DES MALADIES PROFESSIONNELLES DANS L’EFFECTIF EXAMINE Le degré de surveillance des salariés d’un La prévalence rend compte de la somme des secteur déterminé autorise ou non un tel calcul. maladies professionnelles – cas anciens et cas Il est clair que le passage à 2 ans des examens nouveaux – constatées dans l’effectif examiné. systématiques interdirait une telle mesure, s’il Son niveau est fonction du nombre de cas devenait effectif dans le B.T.P.. nouveaux dépistés dans l’année, du nombre de L’évolution des maladies professionnelles dans cas anciens chez les salariés toujours inscrits à l’effectif examiné connaîtrait une décrue l’effectif et examinés dans l’année, du nombre artificielle qui aurait pour vertu de couvrir d’un de salariés atteints de maladies professionnelles voile pudique les manifestations de souffrance anciennes embauchés dans l’année. au travail. Les résultats de la prévalence, dans Les délocalisations d’entreprises, disparitions l’effectif examiné, des maladies professionnelles d’entreprises par cessation d’activité ou et salariés atteints s’analysent avec et sans prise liquidation judiciaire, les licenciements, en compte des maladies professionnelles des démissions, fins de CDD, retraites et décès tableaux 97 et 98. affectent la prévalence. Les nouveaux dépistages la nourrissent. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 14 - Résultats de l’évolution de la prévalence globale des maladies professionnelles et salariés atteints dans l’effectif examiné nombre % nombre % nombre % nombre % 2004 % 2003 nombre 2002 % 2001 nombre 2000 % Nombre de M.P. constatées Nombre de salariés atteints Effectif examiné 1999 nombre 1998 203 9,9 311 13,8 379 16,6 440 20,3 461 23,2 538 27,2 547 28,0 157 7,7 229 10,1 271 11,9 313 14,4 315 15,8 347 17,6 346 17,7 2051 100 2259 100 2284 100 2170 100 1989 100 1976 100 1957 100 Résultats de l’évolution de la prévalence des maladies professionnelles et salariés atteints, après neutralisation des effets des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98 % nombre % nombre % nombre % nombre % 2004 nombre 2003 203 9,9 283 12,5 339 14,8 404 18,6 423 21,3 497 25,2 501 25,6 157 7,7 210 9,3 242 10,6 287 13,2 290 14,6 324 16,4 320 16,4 2051 100 2259 100 2284 100 2170 100 1989 100 1976 100 1957 100 La prévalence croît régulièrement depuis 1998, au rythme de 15 à 25 % par an, selon les années et hors maladies professionnelles des tableaux 97 et 98, jusqu’à 2003. 2004 se caractérise par une moindre progression (+1,6 % sans MP 97 et 98, et 2,9 % avec MP 97 et 98). Certes l’adjonction d’entreprises nouvelles où la prévalence est plus faible, en raison du moindre nombre de maladies professionnelles dépistées dans les années antérieures, au secteur suivi depuis 1998, explique en partie cette pause dans la progression. Sans les effectifs des entreprises attribuées en octobre 2004, on compterait : avec les MP 97 et 98 : 528 MP, 332 salariés atteints et 1841 salariés examinés, soit une prévalence globale de 28,7 % pour les MP et 18 % pour les salariés atteints ; sans maladies professionnelles 97 et 98 : 484 maladies professionnelles et 306 salariés atteints, soit une prévalence corrigée de 26,3 % pour les maladies professionnelles et 16,6 % pour les salariés atteints. Il n’en reste pas moins qu’il existe un arrêt certain dans la progression en 2004 : + 4,4 % sans les MP 97 et 98 ; + 5,5 % avec les MP 97 et 98. - 15 - 2002 % 2001 nombre Effectif examiné 2000 % Nombre de M.P. constatées Nombre de salariés atteints 1999 nombre 1998 Il est possible que le résultat de 2004 marque l’apogée de la prévalence des maladies professionnelles dans le secteur étudié, si, comme il faut l’espérer, l’incidence annuelle des nouveaux cas continue à décroître. Les rapports prévalence sur incidence montrent que cette pause dans l’augmentation de la prévalence n’est pas liée à une déperdition d’emplois des salariés atteints de maladies professionnelles. Prévalence / Incidence 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2,3 2,2 2,7 3,0 2,9 3,7 4,1 5/ DETAIL DES MALADIES PROFESSIONNELLES CONSTATEES ENTRE 1998 ET 2003 DANS L’EFFECTIF EXAMINE Les résultats de 2004 sont sortis de l’enquête, car les suites données aux dépistages et les conséquences en terme d’emplois ne sont pas encore connues. Les données sont colligées par tableaux du régime général. En bas de tableau, sont totalisés la somme globale des maladies professionnelles constatées, ainsi que le nombre de salariés atteints. Le décompte est fait avec et sans prise en considération des maladies professionnelles des tableaux 97 et 98. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 16 - 1 1 6 12 12 3 3 63 36 12 1 2 5 10 1 2 448 609 417 Total des M.P. hors 97 et 98 Salariés concernés hors 97 et 98 49 54 56 8 62 39 652 4 8 44 1 1 1 4 4 3 4 4 4 5 1 12 12 12 12 46 53 51 60 7 9 40 47 44 53 6 4 36 45 39 46 1 1 3 1 2 3 22 1 4 2 5 2 7 7 8 8 9 1 50 55 64 71 16 12 5 1 2 7 10 14 53 1 1 1 11 1 2 2 3 2 2 1 11 146 1 11 603 888 661 974 82 4 3 80 2 67 3 4 3 59 98 216 264 6 2 17 4 2 1 192 1 28 16 9 1 1 3 7 7 1 2 1 1 1 1 Total 1 1 1 1 MP refusées par les CPAM 39 1 salariés à la CRAM) MP certifiées, déclarées, MP certifiée, non abouties non déclarées (aucune suite donné par par salariés 35 1 (certificats médicaux non établis par Médecins) MP non certifiées 1 2 (examens non effectués par salariés) MP non certifiées 1 Salariés concernés T.79 : pathologies des ménisques T.84 : pathologies provoquées par les solvants organiques liquides T.95 : allergies provoquées par les protéines du latex T.97 : pathologies rachidiennes, liées aux vibrations T.98 : pathologie rachidiennes, liées aux ports de charges Total des M.P. T.57 E : pathologies des chevilles T.62 : pathologies provoquées par les isocyanates organiques T.65 : lésions eczématiformes de mécanisme allergique T.69 : pathologies osseuses des coudes et poignets T.77 : Périonyxis et onyxis T.57 B : pathologies des coudes T.57 C : pathologies des poignets et mains T.57 D : pathologies des genoux T.46 : Mycoses cutanées T.47 : pathologies provoquées par les poussières de bois T.51 : pathologies provoquées par les résines T.57 A : pathologies des épaules T.4 : hémopathie provoquée par le benzène T.4 bis : affections provoquées par le benzène T.8 : pathologies provoquées par les ciments T.12 : pathologies provoquées par les dérivés halogénés T.19 : Spirochétoses T.25 : pathologies provoquées par la silice T.30 : pathologies provoquées par l’amiante T.36 : pathologies provoquées par les huiles minérales T.42 : Surdité professionnelle MP reconnues MP adressées MP certifiées MP refusées MP dépistées aux Médecins avant & déclarées faisant l’objet traitants pour d’un recours certification (en attente) certification L’ensemble des Troubles Musculo-Squelettiques des tableaux 57, 69, 79, 97 et 98 rassemble près de 90 % des maladies professionnelles. Le tableau 57, à lui seul, représente plus de 65 % des maladies constatées. Les maladies des épaules (M.P. 57 A) sont responsables de 27,1 % des maladies professionnelles, 33.5 % des T.M.S., et 41,3 % des affections peri-articulaires. Dans le B.T.P., les maladies professionnelles touchant les épaules sont aujourd’hui les plus fréquentes. 6/ SUITES DONNEES AUX MALADIES PROFESSIONNELLES DEPISTEES PAR LES SALARIES, MEDECINS ET CPAM L’étude, encore inachevée, porte sur les 974 maladies professionnelles constatées entre 1998 et 2003. Il est trop tôt pour intégrer les résultats de 2004. Il existe quatre grands groupes de suites données. 6/1 Les maladies professionnelles certifiées, déclarées dont le caractère professionnel a été admis par les CPAM : 652 cas à ce jour, soit 66,9 % des maladies professionnelles dépistées. 6/2 Les maladies professionnelles certifiées, déclarées dont le caractère professionnel a été rejeté par les CPAM : 80 cas à ce jour, soit 8,2 % des maladies professionnelles dépistées. Parmi elles, on distingue deux sous-groupes : • les maladies professionnelles refusées pour motif médical ou administratif : 71 cas, soit 7,3 % du total des maladies professionnelles ; • les maladies professionnelles non abouties, faute de suites données par les salariés aux demandes de renseignements des CRAM et CPAM : 9 cas, soit 0,9 % du total des maladies professionnelles. 6/3 Les maladies professionnelles non déclarées par les salariés : 159 cas, soit 16,3 % des maladies professionnelles dépistées. Parmi ces maladies professionnelles, on individualise 3 sous-groupes : • les maladies professionnelles non certifiées du fait des salariés : 60 cas, soit 6,2 % ; • les maladies professionnelles non certifiées du fait des médecins : 53 cas, soit 5,4 % ; • les maladies professionnelles certifiées, mais non déclarées par les salariés : 46 cas, soit 4,7 %. 6/4 Les maladies professionnelles en attente d’information sur les suites données : 83 cas, soit 8,5 % des maladies professionnelles dépistées. On distingue parmi elles : - 17 - • les maladies professionnelles certifiées en attente d’information sur les suites déclaratives : 62 cas, soit 6,4 % ; • les maladies professionnelles refusées, faisant l’objet d’un recours : 4 cas, soit 0,4 % ; • les maladies professionnelles non encore certifiées en attente des résultats d’examens complémentaires : 5 cas, soit 0,5 % ; • les maladies professionnelles dépistées en attente d’informations des médecins traitants sur les suites données : 12 cas, soit 1,2 %. A ce stade de l’étude, 732 dossiers sont réglés, soit 75,2 %. Parmi ces dossiers, le caractère professionnel : • a été admis dans 89,1 % des cas ; • a été rejeté dans 9,7 % des cas ; • a été classé sans suite dans 1,2 % des cas. Les résultats des dossiers en attente, et, dans une moindre mesure, des maladies professionnelles non déclarées, pourront modifier à la marge ces conclusions, mais sans en altérer la signification. 7/ CARACTERISTIQUES DES MALADIES PROFESSIONNELLES CONSTATEES Les troubles Musculo-Squelettiques cumulent 89,6 % des pathologies constatées : T.57A, pathologies des épaules T.57B, pathologies des coudes T.57C, pathologies des poignets et mains T.57D, pathologies des genoux T.57 E, pathologies des chevilles T.79, pathologies des ménisques T.69, pathologies osseuses des coudes et poignets T.97, pathologies rachidiennes, liées aux vibrations T.98, pathologies rachidiennes, liées aux ports de charges T.8, gales et dermites du ciment T.42, surdité professionnelle T.30, les maladies liées à l’inhalation d’amiante Les autres pathologies 27,1% 22,2% 10,1% 6,1% 0,3% 8,2% 7,1% 0,4% 8,4% 4,0% 2,9% 0,7% 2,8% Il s’agit de pathologies constatées dans la population active des entreprises étudiées. Les maladies professionnelles constatées chez les salariés qui ont quitté les entreprises, de même que les maladies professionnelles déclarées pour des salariés non examinés durant la période étudiée ne sont pas comptabilisées. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Cette observation explique le faible taux relatif des maladies professionnelles du tableau 30. Ce taux est toutefois 18 fois plus élevé que les maladies professionnelles du tableau 30 retenues par le Comité Technique National des Industries du Bâtiment et des Travaux publics, en 1999 : • 0,13 MP 30 pour 100 travailleurs examinés dans les entreprises étudiées : 7 cas sur 5540 salariés examinés. • 0,007 MP 30 pour 100 travailleurs dans les statistiques CNAM de 1999 portant sur les salariés du B.T.P. 8/ TAUX DE RECONNAISSANCE DES MALADIES PROFESSIONNELLES PAR LES CPAM Les maladies professionnelles réglées sont les maladies professionnelles déclarées pour lesquelles les CPAM ont pris une décision d’acceptation ou de rejet : Maladies professionnelles T.8 T.25 et 30 T.57 T.69 T.79 T.97 et 98 T.42 Autres MP Ensemble des MP Cas réglés 35 8 471 58 56 60 25 19 732 Reconnaissance 100 % 100 % 93 % 91,4 % 78,6 % 71,7 % 64,0 % 78,9 % 89,1 % 9/ ORIGINE DES DEPISTAGES ET CERTIFICATIONS DES MALADIES PROFESSIONNELLES 9/1 Origine des dépistages Les résultats sont donnés en nombre de maladies professionnelles et % : Médecine du Travail Médecin du secteur Autres Médecins du B.T.P. Autres Médecins du Travail Structures du B.T.P. Centre de Santé Clinique du B.T.P. Autres structures Hôpitaux et Cliniques Spécialistes de ville Consultations hospitalières de MP Médecins traitants Médecins conseil Total Nombre 881 875 6 0 35 14 21 28 20 8 0 % 90,5 89,8 0,6 0 3,6 1,4 2,2 2,9 2,1 0,8 0 28 2 974 2,9 0,2 100 Dans les entreprises du secteur, les Médecins du Travail ont dépisté plus de 90 % des maladies professionnelles constatées. Les structures de santé, créées par la profession, en ont mis en évidence 3,6 %. Ainsi, l’ensemble des structures issues de l’APAS ont dépisté 94 % des maladies professionnelles contre moins de 6 % pour l’ensemble des autres professionnels de santé et 0 % pour les Hospitalo-Universitaires de Médecine du Travail qui ont tant plaidé pour la réforme de la santé au travail et la démédicalisation de la prévention des risques professionnels. 9/2 Origine des certifications : Il serait plus utile pour les salariés que ce soit le Médecin traitant (ou spécialiste) qui établisse le certificat médical initial, car c’est à lui que revient de prescrire soins, arrêts de travail, prolongations jusqu’au certificat final. Mais cette obligation légale reste méconnue des professionnels. Cette carence explique le nombre de Certificats Médicaux Initiaux directement rédigés par le Médecin du Travail. Médecine du Travail Médecin du secteur Autres Médecins du B.T.P. Autres Médecins du Travail Structures du B.T.P. Centre de Santé Clinique du B.T.P. Autres structures Hôpitaux et Cliniques Spécialistes de ville Consultations hospitalières de MP Médecins traitants Médecins conseil Total MP non certifiées et en attente Nombre 257 256 1 0 429 184 245 46 27 19 0 110 2 844 130 % 30,5 30,3 0,1 0 50,8 21,8 29,0 5,5 3,2 2,3 0 13,0 0,2 100 Les Médecins du Travail ont certifié plus de 30 % des maladies professionnelles et les structures de santé, créées par la profession, plus de 50 %. Les structures issues de l’Association Paritaire d’Action sociale, créée le 23 mai 1946 par la volonté des Fédérations Patronales du Bâtiment et des Travaux Publics et la Fédération Nationale des Travailleurs du Bâtiment et du Bois (CGT), sont à l’origine de plus de 80 % des certificats médicaux initiaux des maladies professionnelles constatées dans le secteur étudié. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 18 - L’APAS, ses fondateurs, ses dirigeants successifs ont mis en place des établissements de santé, des services sociaux, des structures de prévention et un mode de financement des activités qui ont permis l’action convergente d’équipes pluridisciplinaires au service de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels dans le B.T.P.. Au début des années 1990, les Fédérations Patronales ont estimé devoir détruire l’édifice qu’elles avaient contribué à construire et ont dénoncé les statuts de l’APAS, dénouant ainsi les liens institutionnels et l’unité de direction qui organisaient l’activité des équipes pluridisciplinaires autour et pour les travailleurs du B.T.P. Certains professionnels, salariés des structures issues de cette séparation, ont persisté à travailler ensemble jusqu’à aujourd’hui en tissant des liens fonctionnels, informels mais bien réels. Il est juste de dire que le mode de financement de la Médecine du Travail, hérité du passé et non remis en cause à ce jour, basé sur le principe de la cotisation « tout compris », y compris le financement des examens complémentaires, a permis le maintien de ces relations pluridisciplinaires aux praticiens intéressés. C’est le recours aux examens complémentaires prévus par l’article R 241-52 du Code du Travail, financés par la cotisation des employeurs et qui ont notamment pour objet le « dépistage des maladies à caractère professionnel prévues à l’article L 461-6 du Code de la Sécurité Sociale et des maladies professionnelles non concernées par les règlements pris en application de l’article L 231-2 » qui a autorisé la collaboration étroite avec les spécialistes du Centre de santé de l’APAS et de la clinique du B.T.P.. Les résultats sont là. 10/ OCCASION DES DEPISTAGES DES MALADIES PROFESSIONNELLES 881 maladies professionnelles ont été dépistées par les Médecins du Travail, soit 90,5 %. L’examen comparatif entre les types d’examens réalisés pour les salariés examinés et les types d’examens qui ont permis les dépistages des maladies professionnelles démontre la primauté de l’examen systématique annuel en matière de dépistage. Ces données montrent quelles seront les conséquences de la bi-annualisation des examens systématiques dans le B.T.P. - 19 - Examens annuels Surveillances spéciales et particulières Reprises de travail Pré-reprises Demande des salariés Demande des employeurs Embauches Total Nombre de M.P. dépistées % des M.P. dépistées % des examens médicaux réalisés 761 86,4 78,5 28 3,2 3,1 39 4,4 5,4 19 2,2 2,4 12 1,4 0,7 0 0,0 0,1 22 2,5 9,9 881 100 100 Le dépistage des maladies professionnelles et donc leur prévention devraient être considérablement réduits. Il est illusoire de penser que les « IPRP » seront en capacité d’apprécier le volume et la nature des pathologies professionnelles. Il est douteux que ces « IPRP » dont les textes prévoient qu’ils ne pourront intervenir dans les entreprises qu’à la demande des employeurs fassent des miracles dans les T.P.E. et P.M.E. du B.T.P.. Les signataires du décret du 28 juillet 2004, portant réforme de la santé au travail, ne peuvent ignorer les conséquences de leurs décisions. Il est permis de douter que ce soit la santé de l’homme au travail qui soit au centre de leurs préoccupations. « Toujours moins », tel semble être l’objectif de nos dirigeants. Ce «toujours moins» prépare les misères et catastrophes de demain. Puissent les organisations syndicales des salariés se donner les moyens de mettre un terme à l’inacceptable. 11/ MALADIES PROFESSIONNELLES ET ANCIENNETE DANS LA PROFESSION, DANS L’ENTREPRISE ET DU SUIVI MEDICAL L’étude comparée, pour chacune de ces anciennetés d’exposition ou de suivi médical, des données relatives aux : • examens réalisés pour l’effectif examiné, • derniers examens effectués pour les 974 maladies professionnelles, • examens lors du dépistage des maladies professionnelles, apportent des renseignements utiles. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 11/1 MALADIES PROFESSIONNELLES ET ANCIENNETE DANS LA PROFESSION Ancienneté > 5 ans > 1 an et < 5 ans < 1 an Antérieure à l’entrée dans la profession Total 73,5 M.P. lors du dernier examen 97,9 15,5 1,8 2,6 10,9 0,2 0,3 Salariés examinés M.P. lors du dépistage 97,1 0,0 100 100 100 Comme il fallait s’y attendre, les maladies professionnelles touchent quasiment exclusivement les salariés exposés aux risques de la profession depuis plus de 5 ans. Plus de 97 % des maladies professionnelles ont été dépistées chez les 73,5 % travailleurs entrés dans la profession depuis plus de 5 ans. Aucun dépistage n’est à noter dans les métiers exercés avant l’entrée dans la profession. 11/2 MALADIES PROFESSIONNELLES ET ANCIENNETE DANS L’ENTREPRISE Ancienneté > 5 ans > 1 an et < 5 ans < 1 an Antérieure à l’entrée dans la profession Total 40,9 M.P. lors du dernier examen 65,2 33,6 25,4 28,6 25,5 9,4 13,8 Salariés examinés M.P. lors du dépistage 52,3 5,3 100 100 100 Ils ne sont pas 41 % à avoir dépassé les 5 ans d’ancienneté dans l’entreprise. C’est une des conséquences de la précarité. Mais plus de 52 % des maladies professionnelles ont été dépistées dans cette catégorie. Avec le temps, on compte plus de 65 % des maladies professionnelles dans cette classe d’ancienneté. Cette progression est une première démonstration que la maladie professionnelle n’est pas incompatible avec l’emploi. Cette progression dans le temps indique, au contraire, que l’emploi des victimes de maladie professionnelle est mieux protégé que celui de leurs collègues de travail. On note que seules 5,3 % des maladies professionnelles avaient été dépistées avant l’entrée dans l’entreprise. 11/3 MALADIES PROFESSIONNELLES ET ANCIENNETE DU SUIVI MEDICAL DANS LES ENTREPRISES ATTRIBUEES Ancienneté > 5 ans > 1 an et < 5 ans < 1 an Antérieure au début du suivi médical Total Salariés examinés 31,3 34,7 34,1 M.P. lors du dernier examen 47,7 38,2 14,1 M.P. lors du dépistage 26,9 39,2 27,7 6,2 100 100 100 La majorité des maladies professionnelles a été dépistée dans les cinq premières années du suivi médical et plus du quart dès le premier examen. Ce constat démontre, sans aucune contestation possible, qu’il s’agit de maladies évoluant depuis plusieurs années, jamais nommées comme étant en rapport avec le travail, jamais certifiées et donc jamais déclarées. La sous-évaluation massive des maladies professionnelles est liée à une cause essentielle, sinon unique, la sous-certification par les médecins des maladies du travail. Une maladie non-certifiée ne peut pas être déclarée par les salariés. Une maladie non déclarée ne peut pas être reconnue par les CPAM. L’expression des résultats en fonction de l’ancienneté du suivi médical, après neutralisation des effets des salariés entrés dans la profession depuis moins de un an et des maladies professionnelles dépistées dans cette catégorie, est encore plus explicite. Ancienneté > 5 ans > 1 an et < 5 ans < 1 an Antérieure au début du suivi médical Total Salariés examinés 35,1 38,9 25,9 M.P. lors du dernier examen 47,9 38,2 13,9 M.P. lors du dépistage 27,0 39,3 27,5 6,2 100 100 100 Ces données confirment qu’il n’y a pas, loin s’en faut, de pertes d’emploi liées à la mise en évidence des maladies professionnelles. Pour une population, dont le suivi remonte à plus de 5 ans, évaluée à 35,1 %, on compte 27 % de maladies professionnelles lors du dépistage et 47,9 % lors du dernier examen. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 20 - M.P. constatées Nombre de salariés atteints Total des effectifs examinés Ouvriers ETAM Cadres Total 78,1 13,2 8,6 100 78,8 13,3 7,9 100 70,4 18,7 10,9 100 On observe, comme attendu, un plus grand nombre de maladies professionnelles dépistées chez les ouvriers que ce que cette catégorie représente dans l’effectif. Plus inattendu est le nombre de Cadres atteints. Ce constat s’explique par la réalité de la distribution du travail dans les T.P.E. du B.T.P.. Les Cadres sont des anciens ouvriers qui ont été conduits à créer leur propre entreprise, et qui, outre les responsabilités de gestion, recherche de clientèle et suivi des chantiers, participent activement aux travaux d’exécution. Parmi les ETAM, ce sont essentiellement les personnels d’encadrement intermédiaire, tels les chefs de chantiers, qui sont touchés. Dans les petites structures, ces « chefs » connaissent les - 21 - Les résultats sont exposés, par grands types de suites données, dans le tableau qui suit : Nombre % Total 522 68,6 80 62,0 50 59,5 652 66,9 59 7,8 15 11,6 7,1 80 8,2 114 15,0 24 18,6 21 25,0 159 16,3 66 8,7 10 7,8 8,3 83 8,5 761 100 129 100 84 100 974 100 88 52 661 521 Nombre Cadres % M.P. reconnues M.P. rejetées M.P. non déclarées M.P. en attente d’informati on Total des M.P. Salariés concernés ETAM % Ouvriers Nombre 12/1 Proportions respectives des maladies professionnelles, des salaries concernes et des effectifs examines selon la catégorie professionnelle 12/2 Suites données aux dépistages des maladies professionnelles en fonction de la catégorie professionnelle % 12/ INFLUENCE DE LA CATEGORIE PROFESSIONNELLE SUR LES SUITES DONNEES AUX DEPISTAGES mêmes risques, les mêmes expositions de longue date que leurs collègues « ouvriers ». Le personnel de bureau est moins concerné, mais souffre également de T.M.S. des membres supérieurs, liés au développement de l’outil informatique. Nombre Ces données confirment également la sousévaluation massive des maladies professionnelles, puisque 67,8 % des maladies professionnelles ont été dépistées dans les 5 premières années du suivi, alors que la population concernée totalise 64,8 % des effectifs. 27,5 % des maladies professionnelles ont été dépistées dès le premier examen pour un effectif correspondant à 25,9 % des salariés examinés. Même les 60 maladies professionnelles dépistées avant le début du suivi médical posent questions. En effet, 31 de ces maladies professionnelles ont été dépistées dans les entreprises antérieures par des Médecins du Travail du B.T.P. (51,7%) dont 25 par le médecin des entreprises étudiées (41,7 %). La sous-évaluation est donc générale, massive et grave de conséquences pour les travailleurs, pour la prévention des risques professionnels, pour le régime général de l’Assurance Maladie, pour le mouvement mutualiste. 6 7 Les taux des maladies professionnelles encore en instruction ou dont les suites restent inconnues sont voisins pour les 3 catégories. Le taux de reconnaissance, parmi les maladies professionnelles réglées par les CPAM, est inférieur pour les ETAM que pour les deux autres catégories : Ouvriers Cadres ETAM 522 MP reconnues sur 581 réglées 50 MP reconnues sur 56 réglées 80 MP reconnues sur 95 réglées 89,8 % 89,3 % 84,2 % C’est surtout le poids des maladies professionnelles non déclarées qui affecte les résultats : • 15,0 % chez les Ouvriers ; • 18,6 % chez les ETAM ; • 25,0 % chez les Cadres. Le niveau de protection sociale dont peuvent bénéficier les Cadres – maintien du salaire en cas d’arrêt maladie, paiement des jours de carence – explique en partie ces résultats différenciés. Mais ce sont surtout les conséquences pour l’emploi et la protection apportée par la reconnaissance d’une maladie professionnelle qui déterminent le niveau de déclaration des affections dépistées. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Les handicaps liés aux maladies du travail menacent davantage l’emploi des Ouvriers que celui des Cadres, pour une même pathologie. Le niveau de protection sociale dont peuvent bénéficier les Cadres – maintien du salaire en cas d’arrêt maladie, paiement des jours de carence – explique en partie ces résultats différenciés. Mais ce sont surtout les conséquences pour l’emploi et la protection apportée par la reconnaissance d’une maladie professionnelle qui déterminent le niveau de déclaration des affections dépistées. Les handicaps liés aux maladies du travail menacent davantage l’emploi des Ouvriers que celui des Cadres, pour une même pathologie. La loi du 7/1/1981 qui protège les victimes de maladies professionnelles et l’article L 241-10-1 du Code du Travail qui autorise la proposition de solutions alternatives contraignantes pour préserver l’emploi ont un réel intérêt pour les catégories Ouvrières et ETAM. 13/ MALADIES PROFESSIONNELLES ET APTITUDES MEDICALES La notion d’aptitude au poste de travail relève d’un non-sens sur le plan médical. Aucun travailleur n’est apte à manipuler des charges de 100 kg, que ce soit de façon habituelle, occasionnelle ou potentielle. Aucun travailleur n’est apte à être exposé aux substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Aucun travailleur n’est apte à risquer sa vie, sa santé au prix d’une prime de productivité ou d’une prime de risque. La notion d’aptitude n’a de sens que pour certains employeurs qui en tirent des conclusions assurancielles : « je peux exploiter, sans risque pour l’entreprise, les salariés que j’emploie dans le cadre du contrat de travail ». Cela étant dit, la notion d’aptitude existe dans le Code du Travail. C’est une notion imbécile qui ne vaut que le prix que lui accordent les partenaires sociaux. Pour les professionnels de santé qui n’oublient pas que leur mission unique est « de préserver la santé des travailleurs des altérations du fait du travail », la notion d’aptitude ne vise pas l’homme, mais le poste de travail et les conditions de travail qu’il convient d’adapter à la physiologie de l’homme concerné. Seules les notions d’inaptitudes et de préconisations de modifications des conditions de travail n’ont de sens pour les médecins et les professionnels de santé. Ces préliminaires étant précisés, les derniers avis, remis aux salariés et transmis aux employeurs avec l’accord de ces premiers, concernant les victimes de maladies professionnelles constatées entre 1998 et 2003, se décomposent comme indiqués dans le tableau suivant : Salariés concernés Aptes Aménagements de postes et conditions de travail préconisés Inaptitudes temporaires au travail et suspensions de contrats de travail Inaptitudes aux emplois de l’entreprise Total Nombre de maladies professionnelles Nombre % 600 61,6 Nombre 428 % 64,8 94 14,2 148 15,2 42 6,4 60 6,2 97 14,7 166 17,0 661 100 974 100 Près des 2/3 des victimes de maladies professionnelles ont été considérées « aptes » à leur poste. Près de 15 % ont été déclarées « inaptes » entre les 1er janvier 1998 et 31 décembre 2004. « Aptes » « Inaptes temporaires » «Aménagements de poste » « Inaptes » 1,40 maladies professionnelles par salarié 1,43 maladies professionnelles par salarié 1,57 maladies professionnelles par salarié 1,71 maladies professionnelles par salarié. Tous les avis d’inaptitudes, sans aucune exception, ont été préparés, élaborés et transmis aux employeurs avec l’accord des salariés concernés, conscients des conséquences de tels avis pour leur avenir, en termes de santé et en termes d’emploi. Aucun de ces avis n’a été contesté, à posteriori, par les salariés. Les suites données aux dépistages par les salariés, les Médecins et les CPAM ne sont pas sans influence sur les décisions du Médecin. Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 22 - En attente de décision Total Aptes Aménagements de poste et des conditions de travail Inaptitudes temporaires et arrêts de travail Inaptitudes aux emplois de l’entreprise Total 70,0 83,0 68,7 61,6 17,3 13,8 8,8 12,0 15,2 6,9 6,3 3,1 6,0 6,2 21,3 10,0 5,0 13,3 17,0 100 100 100 100 100 Rejetées 54,4 Reconnues Non déclarées Maladies professionnelles On constate deux fois plus d’inaptitudes pour les maladies professionnelles reconnues que pour les maladies professionnelles rejetées ou les maladies professionnelles en attente d’information sur les suites données. Ce rapport atteint 4, s’il est comparé aux maladies professionnelles non déclarées. Cette observation pourrait faire craindre une fragilisation de l’emploi liée directement à la reconnaissance des maladies professionnelles, si on occultait les autres motifs de pertes d’emplois : licenciements économiques, licenciements pour motif personnel, démissions et accessoirement retraites et décès. L’idée, véhiculée dans la société, qui tend à assimiler « maladies professionnelles et pertes d’emplois » a contaminé beaucoup d’esprits, y compris parmi les plus libres. Cette idée contribue à légitimer la sous-certification des maladies professionnelles. Or, il s’agit d’un postulat, élaboré sur la base de peurs générées par ceux qui sont à l’origine des mauvaises conditions de travail et qui souhaitent échapper aux conséquences financières de leurs décisions. Il s’agit d’un contre-sens. La perte d’emploi est attribuée à l’inaptitude qui a pour vocation de garantir les droits sociaux des travailleurs malades ou devenus moins performants en raison de leur état de santé ; et non à la cause de l’inaptitude qui est la maladie, le handicap. C’est la maladie, notamment la maladie professionnelle ; l’accident, notamment l’accident du travail ; le handicap, notamment les séquelles des pathologies liées au travail qui conduisent à la perte d’emploi, et non le fait de nommer l’origine des maladies et handicaps, et non l’inaptitude qui ouvre aux travailleurs des droits spécifiques destinés à les protéger. - 23 - 14/ EVALULATION DES PERTES D’EMPLOIS CHEZ LES VICTIMES DE MALADIES PROFESSIONNELLES Le nombre total de maladies professionnelles et de salariés atteints dans les entreprises du secteur enquêté est égal au nombre de salariés dépistés et maladies professionnelles constatées dans l’effectif examiné dans l’année considérée, auxquels s’ajoutent les salariés et maladies correspondantes des travailleurs non examinés dans l’année considérée, mais toujours inscrits à l’effectif l’année suivante. Les résultats de 1998 à 2003 sont les suivants : 1998 1999 2000 2001 2002 2003 167 234 295 345 384 399 10 5 24 32 69 52 214 316 414 479 554 600 11 5 35 39 93 62 Total des salariés atteints dont non examinés dans l’année Total des M.P. constatées dont non revues dans l’année L’évolution des « non examinés dans l’année » montre une tendance à l’aggravation des difficultés du suivi médical des salariés, y compris des victimes de maladies professionnelles, liée à la perte de moyens en temps des Médecins du Travail. Cette aggravation ne pourra que s’accentuer si le « numerus clausus » qui limite l’accès à la formation des médecins perdure. Le décret du 28 juillet 2004 a eu pour effet magique de requalifier le déficit en Médecin du Travail en excédent. Mais il ne permettra pas de cacher la déshérence du suivi médical, y compris celle des victimes de maladies professionnelles, derrière le petit doigt des décideurs. 14/1 Pertes globales annuelles de suivi médical et d’emplois dans les entreprises attribuées Le tableau présenté rend compte des pertes de suivi médical, liées aux délocalisations, radiations d'entreprises pour non-paiement des cotisations et démissions d’entreprises du services professionnel du B.T.P. d’une part, et des pertes d’emplois dans les entreprises attribuées quels qu’en soient les motifs, d’autre part. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 % nombre % nombre % nombre % 2003 nombre 2002 % 2001 nombre 2000 % Total des salariés atteints Total des pertes de suivi médical Total des délocalisations Total des pertes d’emplois 1999 nombre 1998 167 100 234 100 295 100 345 100 384 100 399 100 33 19,8 39 16,7 55 18,6 64 18,6 75 19,5 88 22,10 4 2,4 4 1,7 4 1,4 15 4,3 14 3,6 24 6,0 29 17,4 35 15,0 51 17,3 49 14,2 61 15,9 64 16,0 Les pertes d’emploi observées sont de niveau comparable chaque année. Elles sont, en ce qui concerne les victimes de maladies professionnelles constatées, significativement inférieures à celles de l’ensemble des salariés des entreprises attribuées appartenant au secteur étudié, compte tenu de la précarité qui sévit dans les professions du B.T.P. Les résultats moyens annuels pour la période étudiée sont éloquents : Tous salariés examinés Victimes de M.P. Effectif examiné 100 100 Pertes d’emplois en moyenne annuelle 25,5 15,8 Les pertes d’emplois chez les salariés atteints de maladies professionnelles sont près de 40 % inférieures à celles de l’ensemble des travailleurs des entreprises concernées. 14/2 Pertes annuelles d’emplois en fonction des suites données aux dépistages des maladies professionnelles Il est démontré, du moins dans les T.P.E. et P.M.E. du B.T.P. étudiées, que le dépistage d’une maladie professionnelle ne conduit pas à la perte d’emploi, mais, au contraire, protège l’emploi. La seconde question est de savoir si la déclaration et la reconnaissance des maladies professionnelles dépistées ont un effet sur le maintien dans l’emploi. L’étude entreprise permet de répondre à cette question Total 1998 Sorties 1999 Total Sorties 2000 Total Sorties 2001 Total Sorties 2002 2003 Total Sortie Total Sorties s Total des salariés atteints de M.P. 167 100 29 17,4 234 100 35 15,0 295 100 51 17,3 345 100 49 14,2 384 100 61 15,9 399 100 64 16.0 Salariés dont au moins 1 M.P. a été reconnue 129 100 22 17,1 172 100 20 11,6 224 100 31 13,8 258 100 35 13,6 275 100 36 13,1 282 100 39 13,8 Salariés dont au moins 1 M.P. a été refusée, non déclarée ou dont les suites sont inconnues 41 100 11 26,8 66 100 15 22,7 87 100 26 29,9 105 100 16 15,2 130 100 31 23,8 152 100 31 20,4 Ainsi, sur l’ensemble de la période « 1998 – 2003 », on compte une perte d’emplois annuelle moyenne de : - 15,8 % pour l’ensemble des salariés atteints de maladies professionnelles ; - 13,7 % pour les salariés dont au moins une maladie professionnelle a été reconnue ; - 22,4 % pour les salariés dont les maladies professionnelles n’ont pas été déclarées, ou ont été refusées ou dont les suites restent inconnues. La reconnaissance du caractère professionnel des maladies professionnelles protège l’emploi. 14/3 Motifs des pertes d’emplois des salaries atteints de maladies professionnelles Réforme de la médecine du travail et les conséquences pour les salariés de la construction - 24 - 1998 Autre s 4 6 9 2 1 2 1 1 6 1 22 11 129 41 R Démissions Licenciements économiques Licenciements personnels Retraites Décès Licenciement pour inaptitudes Total des pertes d’emploi Total des salariés concernés - 25 - 1999 Autre s 3 6 9 6 1 1 R 7 20 172 2 15 66 2000 Autre s 8 10 6 9 2 4 1 1 1 10 5 31 26 224 87 R 2001 Autre s 3 4 10 5 3 5 1 1 16 3 35 16 258 105 R Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 2002 Autre s 5 15 11 7 5 2 1 R 18 36 275 3 31 130 2003 Autre s 8 9 15 12 2 3 3 1 1 10 6 39 31 282 152 R Les résultats sont donnés pour les salariés dont au moins une maladie professionnelle a été reconnue et pour ceux dont les maladies professionnelles n’ont pas été déclarées ou ont été refusées ou restent en attente de décision. Sur l’ensemble de la période, on constate les pertes moyennes d’emplois annuelles selon les proportions suivantes : Perte d’emplois globale Par démission Salariés dont Salariés dons au moins 1 les M.P. M.P. a été n’ont pas été reconnue déclarées ou reconnues 13,7 22,4 Tous salariés atteints de M.P. 15,8 2,3 8,6 4,2 4,5 7,1 5,0 Par licenciement économique Par licenciement personnel Par retraite 0,4 1,7 0,8 1,2 1,2 1,2 Par décès 0,3 0,3 0,3 Par inaptitude 5,0 3,4 4,3 Certes, les pertes d’emplois par inaptitude sont sensiblement plus nombreuses chez les salariés dont les maladies professionnelles ont été reconnues, 1,5 fois plus fréquentes. Mais les pertes d’emplois globales sont 1,6 fois plus importantes chez les salariés qui n'ont pas déclaré leur maladie professionnelle ou dont le caractère professionnel n’a pas été reconnu. Les sorties d’entreprise par retraite ou décès sont de niveau équivalent. En revanche les démissions sont 3,7 fois plus importantes ; les licenciements pour motif personnel 4,3 fois plus nombreux ; même les licenciements économiques sont 1,6 fois plus fréquents chez les salariés dont les maladies professionnelles n’ont pas été déclarées ou reconnues. L’idée, malignement répandue dans la société et partagée par les meilleurs esprits, que les déclarations de maladies professionnelles fragilisent l’emploi des victimes est fausse. C’est atteindre les sommets de la perversion que de faire croire aux victimes que leur intérêt serait de se taire. Ces conseilleurs ne jouent pas l’emploi contre la santé, mais les intérêts financiers des entreprises contre la santé et l’emploi de leurs salariés. 15/ MALADIES PROFESSIONNELLES ET APPRÉCIATION DE LA PÉNIBILITÉ DU TRAVAIL L’enquête porte sur la totalité des maladies professionnelles constatées entre les 01/01/98 et 31/12/04, soit 1124 maladies professionnelles. 747 salariés atteints. 15/1 Répartition, selon l’âge des travailleurs, des maladies professionnelles constatées lors du dernier examen médical du travail > 60 ans 52 7,0 92 8,2 Nombre de M.P. par salarié atteint 1,77 55 à 59 ans 50 à 54 ans 45 à 49 ans 40 à 44 ans 35 à 39 ans 30 à 34 ans < 30 ans 164 22,0 288 25,6 1,76 125 16,7 198 17,6 1,58 125 16,7 175 15,6 1,40 111 14,9 150 13,3 1,35 84 11,2 114 10,1 1,36 55 7,4 70 6,2 1,27 31 4,1 37 3,3 1,19 TOTAL 747 100 1 124 100 1,50 Age Salariés atteints Nombre % Nombre de M.P. Nombre % Le nombre de maladies professionnelles cumulées par un même salarié croît avec l’âge et l’ancienneté dans la profession. A partir de 55 ans, on observe une augmentation significative. Dans les entreprises étudiées, les travailleurs de plus de 55 ans représentent près de 29% des salariés touchés et cumulent près de 34 % des maladies professionnelles. 15/2 Répartition des avis d’inaptitude touchant les salariés atteints de maladies professionnelles, en fonction de leur age + 60 ans 55 à 59 ans 50 à 54 ans 45 à 49 ans 40 à 44 ans 35 à 39 ans 30 à 34 ans - 30 ans TOTAL Répartition des effectifs du BTP 1,5 7,9 12,0 12,2 13,5 15,2 13,9 24,0 100 Répartition des M.P. 8,2 25,6 17,6 15,6 13,3 10,1 6,2 3,3 100 Répartition des inaptes, suite MP 12,7 53,9 7,8 7,8 4,9 5,9 3,9 2,9 100 Ce tableau montre que les 9,4 % travailleurs du BTP âgés de plus de 55 ans sont porteurs de 33,8 % des maladies professionnelles constatées et victimes de 66,7 % des avis d’inaptitude délivrées pour ces motifs. La pénibilité du travail se manifeste chez les travailleurs usés par une explosion des pathologies liées aux conditions de travail qui conduisent à l’inaptitude. Ne serait-il pas plus raisonnable et plus humain que la société et la profession se donnent les moyens de financer une juste retraite à taux plein plutôt que des invalidités et des indemnisations ASSEDIC ? 15/4 Répartition des maladies professionnelles et des inaptitudes en fonction de la catégorie professionnelle La composition des effectifs des entreprises étudiées est voisine de celle publiée par le Ministère de l’équipement en mars 2004. Le nombre de cadres est plus important dans les entreprises enquêtées en raison du grand nombre de TPE où les cadres sont les employeurs qui interviennent sur les chantiers avec les quelques ouvriers qu’ils emploient. - 27 - Effectifs salariés Ouvriers ETAM Cadres TOTAL Effectifs atteints de M.P. Inaptitudes pour M.P. BTP Effectifs selon examinés Nombre % Nombre % Ministère 73,6 70,4 587 78,6 92 90,2 18,4 18,7 102 13,7 9 8,8 8,0 10,9 58 7,8 1 1,0 100 100 747 100 102 100 De 1998 à 2004 inclus, il a été constaté, chez les salariés examinés, au moins une maladie professionnelle pour • 13,4 % des ouvriers ; • 8,7 % des ETAM ; • 8,5 % des cadres ; • 12,0 % de l’ensemble des salariés. Ces maladies professionnelles ont conduit à l’inaptitude de • 2,1 % des ouvriers ; • 0,8 % des ETAM ; • 0,1 % des cadres ; • 1,6 % de l’ensemble des salariés. Ce sont donc les ouvriers qui subissent, y compris dans le domaine des maladies professionnelles, les conséquences de la pénibilité du travail. C’est d’autant plus vrai que la totalité des ETAM et des cadres, frappés par l’inaptitude, effectuaient des travaux pénibles d’exécution : • 6 chefs de chantier (4 peintres, 1 couvreur, 1 terrassier) ; • 2 magasiniers (matériaux de construction et métallerie) ; • 1 technicien plombier ; • 1 cadre peintre, seul salarié de l’entreprise de peinture. L’analyse de la situation des travailleurs ayant dépassé les 55 ans, toutes catégories confondues, montre que • 36,9 % d’entre eux sont atteints d’une maladie professionnelle ; • 11,6 % d’entre eux ont été déclarés inaptes. Que dire de ceux qui ont été conduits à la démission ou ont été licenciés ! Il est temps d’envisager une solution juste à cette situation qui permette à nos anciens de quitter dignement les métiers qu’ils ont aimés mais que les conditions de leur travail ont usés et trop souvent meurtris. Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 16/ CONCLUSIONS Il y a sous-évaluation massive des maladies professionnelles. Il faudrait multiplier par 20 ou 30 les données recensées par le comité technique national des industries du Bâtiment et des Travaux Publics de la CNAM-T.S. pour approcher la réalité des maladies professionnelles dans le B.T.P. Selon notre étude, de 1998 à 2004 inclus, le nombre de cas nouveaux dépistés par an est proche, en moyenne, de 6 maladies professionnelles pour 100 travailleurs en activité. Cette sous-évaluation n’est pas le fait des salariés qui ne déclareraient pas aux CPAM leurs affections. Ils ne sont que 16 % à ne pas déclarer leurs maladies lorsqu’elles ont été dépistées, et même 5 % lorsque ces maladies ont été certifiées par un médecin. Cette sous-évaluation n’est pas plus le fait des CPAM, puisque, selon les résultats de l’enquête, 90 % des maladies professionnelles déclarées sont reconnues comme telles par les Caisses concernées. Il y a sous-évaluation pour l’unique motif d’une sous-certification par les médecins des pathologies professionnelles. Or, toute déclaration de maladie professionnelle doit être accompagnée d’un certificat médical initial (C.M.I.), établi par le médecin. Sans certificat médical initial, il ne peut y avoir de déclaration par les salariés. Sans déclaration, il ne peut y avoir reconnaissance par les CPAM. Pourtant l’article L.461-6 du Code de la Sécurité Sociale ‘‘rend obligatoire pour tout Docteur en Médecine qui peut en connaître l’existence, notamment les Médecins du Travail, la déclaration de tout symptôme d’imprégnation toxique et de toute maladie, lorsqu’ils ont un caractère professionnel’’... Ce non-respect de la loi par les médecins pose la question de la formation des médecins généralistes et spécialistes sur les maladies professionnelles et le concept de présomption d’imputabilité. Il pose également la question de l’indépendance du Médecin du Travail et des moyens dont il dispose pour agir « dans l’intérêt exclusif de la santé et de la sécurité des travailleurs dont il assure la surveillance médicale », comme le rappelle l’article R.241-30 du Code du Travail qui traite du contrat de travail des médecins et de leur indépendance. Cette sous-évaluation porte préjudice aux travailleurs dans la prise en charge des soins, dans le niveau de leurs indemnités journalières, dans leurs droits à exonération de charges sociales et fiscales, dans leurs droits à réparation des séquelles, dans leur protection contre le licenciement et l’obligation de reclassement ou aménagement des conditions de travail auxquels ils peuvent prétendre. Elle porte préjudice à l’Assurance Maladie des travailleurs salariés qui supporte des charges indues. Ces charges devraient être assumées par la branche AT-MP, financées à partir de cotisations patronales. Elle porte également préjudice aux mutuelles qui prennent en charge les compléments de soins pour des affections relevant d’une prise en charge à 100 %. Elle porte enfin préjudice à la prévention des risques professionnels par masque de la réalité des conditions de travail et de leurs conséquences. Les maladies professionnelles deviennent des maladies de société sans étiologie nommée. Les responsabilités sont occultées. Les possibilités d’éradication ou de réduction des risques par l’amélioration des conditions de travail s’en trouvent limitées. Toutes les catégories professionnelles sont touchées par les maladies professionnelles. Plus que la qualification et le poste portés sur feuille de paie et contrat de travail, c’est l’emploi réel occupé et les conditions réelles de travail qui sont en cause. Cet oubli explique le moindre degré relatif de reconnaissance des maladies professionnelles déclarées par les ETAM. La polyvalence des emplois est parfois ignorée des Inspecteurs assermentés des CPAM, cela explique bon nombre de rejets pour motif administratif. Si les maladies professionnelles touchent quasi exclusivement les salariés exposés depuis plus de 5 ans aux risques du B.T.P., il est consternant de constater qu’elles sont dépistées essentiellement dans les premières années de suivi médical, et même dès le premier examen par les Médecins du Travail qui ont considéré que la démarche déclarative s’imposait à eux et qu’elle était partie constitutive de la prévention des risques. C’est à l’occasion des examens systématiques que 90 % des maladies professionnelles sont dépistées. Supprimer l’examen systématique annuel, comme le prévoit le décret du 28 juillet 2004, portera gravement tort aux travailleurs, à la prévention et au dépistage des atteintes à leur santé du fait du travail. Nul doute que, dans ces conditions, Monsieur Larcher, Ministre délégué aux relations du travail, gagnera, sans peine, son pari de faire baisser les maladies professionnelles dans les statistiques : « ni vu, ni connu » ; « pas vu, pas pris ». A chacun ses méthodes pour agir sur les statistiques. Souhaitons que ce type de méthode ne se solde pas par un coût exorbitant légué en héritage aux générations futures. Souhaitons que les victimes et la société soient en capacité d’exiger des comptes au plus vite et de reconstruire les bases d’un système auquel il est criminel d’avoir porté atteinte. Nous pensons, enfin, avoir démontré que déclaration des maladies professionnelles et maintien dans l’emploi ne sont pas incompatibles. Les pertes d’emploi des travailleurs dont le caractère professionnel de la maladie a été admis sont de 13,7 % par an en moyenne contre 22,4 % pour les autres salariés et un renouvellement annuel de main d’œuvre de 25,5 %. L’inaptitude n’est pas une fatalité. Lorsqu’elle survient, elle est formulée avec l’accord des intéressés qui la vivent comme un acte thérapeutique, libérateur d’un emploi devenu dangereux. L’acharnement thérapeutique pour le maintien dans l’emploi de femmes et hommes usés, alors qu’il peut exister pour eux des solutions alternatives hors de l’entreprise où se dégrade leur état de santé n’est pas la bonne décision médicale. Pour les métiers pénibles et les travailleurs qui les exercent, il serait temps de mettre un terme aux tergiversations : Reconnaître ces métiers et permettre aux salariés concernés, une juste retraite à taux plein sur la base de 1 année travaillée = 5 trimestres validés. Dr. A CAUSSE Médecin du Travail Valeur au 7 mars 2005 - 29 - Compte rendu de la journée d’étude du 11 mars 2005 Une solide expérience d’interventions et d’expertises avec les CHSCT du secteur BTP Assistance au Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels Quelques exemples récents : • Expertise suite à un accident grave dans une chaufferie • Étude sur les questions du stress et du "bien être" au travail, dans une grande entreprise d'exploitation et maintenance en chauffage et climatisation. • Enquête par questionnaire sur l’astreinte dans l’exploitation de chauffage • Analyse de la démarche de prévention des risques professionnels sur quatre chantiers d’une entreprise du BTP. Réalisation d’un film vidéo comme moyen d’analyse. • Une expertise sur les atteintes à la dignité et les discriminations dans une entreprise du BTP. Habilitation d’Intervenant en prévention des risques professionnels Une équipe de spécialistes à votre disposition Études /Conseil Expertises CHSCT Formation Formation des membres CHSCT Accompagnement de projets Interventions ergonomiques Enquêtes par questionnaires Enquêtes qualitatives Ergonome Architecte Sociologue du travail Psychologue du Travail Socio-économiste Spécialiste des systèmes d’information Ingénieur Sécurité Environnement avec un réseau de consultants associés et des coopérations avec des Universités… N’hésitez pas à nous contacter : 01 45 47 60 46 ISAST est habilité et agréé… Expert CHSCT agréé par le Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité, pour les expertises à la demande des CHSCT (Arrêté du 18 décembre 2003 paru au Journal Officiel du 24 janvier 2004) Habilitation d’Intervenant en prévention des risques professionnels les domaines de compétences « technique » et « organisationnelle » par décision du 24 février 2005, du Collège Régional n°1 d’Île de France (Cramif, Oppbtp, Aract IdF). Habilitation valable sur l’ensemble du territoire national. (Articles R 241-1 à R 241-1-7 du Code du travail) ISAST est organisme de formation Déclaration Formation Continue auprès de la DRTEFP d’Île-de-France sous le n°11940613994 Agrément formation des membres des CHSCT Arrêté n° 2003-2254 du 28 octobre 2003 de Préfecture de Région d'Île-de-France ISAST Conseil Formation Expertise CHSCT SARL au capital de 15.300 € SIRET 440 475 507 00024 APE 741G R.C.S. Créteil 2002 B 00181 8, rue Anatole France 94230 Cachan Tél: 01 45 47 60 46 Fax:01 45 47 31 61 www.isast.fr courriel : [email protected]