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BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 15:01 Page 1 Enquête “Bretagne 2015” Votre avis nous intéresse, merci de votre réponse ! Gros Plan : Françoise Le Bail, une européenne au service des PME P. 32 Enquête : La pratique de l’anglais dans les entreprises P. 38 Région : N° 178 • AVRIL 2007 • 4,20 € • Les pôles Automobile Haut de gamme et Valorial • Le transfert des ports de commerce de Brest, Lorient et Saint-Malo P. 34 BIOTECHNOLOGIES, la Bretagne doit transformer l’essai BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 2 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 3 édito sommaire ACTUALITÉS A L’AFFICHE FOCUS : L’immobilier d’entreprise BRETAGNE EN RÉSEAU : Plato,des échanges d’expérience au service des PME AILLEURS : Le pôle images Cap Digital en Ile-de-France ................................................................................... 5 12 .................. 14 ........................................................ 19 “Bretagne 2015”, Chefs d’Entreprise exprimez-vous ! ................................................................................................................................................................................... ENTREPRISES Cantin SAS (22), fabricant de vêtements professionnels La Vache qui rit à Carhaix (29) Digital Media (35),spécialiste du SMS Jean-Baptiste Chapuis (56),restaurateur de meubles d’art ...... ........................................................................................................... .................................................................................. ... 20 21 22 23 DOSSIER Biotechnologies, un secteur d’avenir pour la Bretagne ? 24 Entretien :Gilbert Blanchard, 30 directeur du Centre des biotechnologies en Bretagne . .................... GROS PLAN Françoise Le Bail, directeur général adjoint à la DG “entreprises et industries”à la Commission européenne 32 V ous avez été plus de 250 chefs d’entreprise à participer aux rencontres “Bretagne 2015” organisées par vos Chambres de Commerce et d’Industrie au cours des six derniers mois. Lors de ces réunions, vous avez identifié les défis que devront relever les entreprises et l’économie bretonne dans les dix prochaines années. Vous avez défini les valeurs et les ambitions que vous portez pour notre région. Vous avez indiqué les voies de progrès que les entreprises bretonnes doivent emprunter pour s’adapter aux mutations économiques et sociales. Vous avez fait part de vos préoccupations et de vos attentes pour exercer votre métier de chef d’entreprise à l’horizon 2015. Vous avez également interpellé les institutions publiques sur leur rôle pour faciliter le développement de l’entreprise en Bretagne. Une synthèse de ces réflexions et propositions d’actions est consultable sur le site internet de la CRCI. RÉGION La vie des pôles de compétitivité Les transferts des ports de Brest, Lorient et Saint-Malo Interview de Youenn Le Boulc’h .......................................................................................... 34 ................................................................................................. 36 PRATIQUES ENQUÊTE : La pratique de l’anglais dans les entreprises 38 bretonnes : un enjeu pour l’international 40 JURIDIQUE : La valorisation des actifs immatériels 41 FORMATION : L’hôtellerie-restauration ................................................................. Pour conforter et enrichir ces travaux, nous organisons une large consultation qui démarre avec le questionnaire encarté dans ce numéro de Bretagne Economique adressé aux 18 000 entreprises destinatrices de la revue (ce questionnaire étant également accessible en ligne sur les sites internet de la CRCI et des huit CCI de Bretagne). ................. ................................................................. Ce numéro comporte un encart Bretagne 2015 EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE » CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX Rédaction : Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28 e-mail :[email protected] Directeur de la publication : JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC Directeur délégué : RÉMI BILGER Comité de rédaction : JACQUES FEUNTEUNA - YOUENN LE BOULC’H FRANÇOIS CLÉMENT - VINCENT LE HIR VANESSA ERMEL Responsable Publication : VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39 Assistante rédaction et développement : ANNIE RENAULT Ont collaboré à ce numéro : C.CHERON - A.L.GROSMOLARD V. MAIGNANT - S. MARSHALL Y.POUCHARD - V.ROLLAND - C.VIART Publicité : 02 99 25 41 36 Couverture : Laboratoires Goëmar (Saint-Malo) Merci de consacrer quelques minutes pour nous communiquer votre opinion sur les thèmes essentiels à l’avenir de notre région. Qu’il s’agisse de management des ressources humaines, d’innovation, de logistique, d’énergie, d’environnement, de nouveaux marchés ou bien encore d’accessibilité, d’image et d’attractivité des territoires, votre avis est important pour nourrir les propositions que nous formulerons au nom des chefs d’entreprise bretons. Ces propositions “Bretagne 2015” portées par les chefs d’entreprise de vos CCI seront rendues publiques en septembre prochain. Parce que l’avenir se construit ensemble aujourd’hui et que les choix restent ouverts, faites nous connaître votre vision, nous comptons sur vous. Création, maquette & photogravure : ODÉBI Impression : CLOÎTRE IMPRIMEURS Jean-François LE TALLEC Président de la CRCI de Bretagne 3 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 4 Commandez le fichier des 600 premières entreprises bretonnes Les classements, par chiffre d’affaires et par secteur d’activités ✓ Les coordonnées des entreprises (noms des dirigeants, adresses, téléphones, fax…) ✓ Sur CD-rom PC Tél. 02.99.25.41.37 ABONNEZ-VOUS À BRETAGNE ÉCONOMIQUE 35 € au lieu de 41,20 € Bulletin d’abonnement à retourner à Bretagne Économique 1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37 1 an d’abonnement = 35 €* 8 numéros Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse Offre valable jusqu’au 31 décembre 2007 Société ........................................................................................................................ Destinataire ................................................................................................................... Adresse ........................................................................................................................ Ville ............................................................................................................................. Code postal .............................. Tél. .......................................... Fax .......................................... Code APE ................................. Signature Date : .......... / .......... / .......... ou cachet BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 5 Le réseau des CCI ILLE-ET-VILAINE COMMUNICATION Après l’année des réseaux, voici celle du goût d’entreprendre. Sur les thèmes de la création, croissance et reprise Guy Canu, président de la CCI de Rennes, aux côtés du skipper Roland Jourdain d’entreprise, plusieurs actions vont être menées. Rapprocher les jeunes de l’entreprise est l’un des axes forts de cette action. Du 4 au 8 juin, une semaine sera consacrée à l’intervention de chefs d’entreprise dans les écoles, à l’accueil d’enseignants dans des réseaux d’entreprises. Sur le thème de la croissance, l’accent sera mis sur l’intelligence économique comme facteur d’innovation. Enfin, concernant la reprise, des soirées sont proposées dès ce mois-ci. MORBIHAN Les Journées régionales de la création et reprise d’enème treprise, qui fêteront en octobre leur 10 anniversaire, FORMATION constitueront le point d’orgue de cette année. CONTACT : CCI de Rennes - Cyril Barbé : 02 99 33 66 45 ACTUALITÉS La CCI de Rennes donne à l’année 2007 le goût d’entreprendre Cs2i : découvrez la performance de nos étudiants CÔTE D’ARMOR RÉSEAUX D’ENTREPRISES Quai des réseaux : partager pour progresser Le 31 mai prochain, la Chambre de commerce et d’industrie des Côtes d’Armor organise une opération de découverte des réseaux économiques présents sur le département, le “Quai des Réseaux”. Le but : prouver aux entreprises et à leurs dirigeants qu’il y a forcément un réseau qui leur ressemble. Partant du principe que la mutualisation et les échanges sont bénéfiques à titre personnel mais également pour l’ensemble du tissu économique, la Chambre de commerce et d’industrie espère toucher un maximum de monde. Le Quai des Réseaux se tiendra au Carré Rosengart, sur le port de Saint-Brieuc – Le Légué. CONTACT : Gwénolée Poilvet et Corinne Garnier 02 96 78 62 00 Le centre de formation de la CCI du Morbihan a fait le pari, il y a deux ans, d’intégrer le réseau cs2i. Le cs2i Lorient est une école supérieure d'informatique, pilotée par 3IL, école d'ingénieurs en informatique de Limoges. Il forme des concepteurs de systèmes d'information immédiatement opérationnels, capables de s'adapter, de maîtriser les évolutions constantes du monde informatique et d'en gérer la complexité. Le programme porte sur les métiers de l'informatique et sur des modules de spécialités. Les étudiants, intégrés après un BAC+2, optent pour un cursus en 2 (Bac+4) ou en 3 ans (Bac+5 “European Master of Science” double diplôme). En 3e année, l’accent est porté sur l’international avec la possibilité de partir au Québec pour obtenir un DESS en informatique. Le recrutement est actuellement en cours pour la troisième promotion tandis que les première et deuxième années s’apprêtent à partir en stage. CONTACT : CCI Formation 02 97 64 34 54 FINISTÈRE PLAISANCE Un nouveau port à l’Aber Wrac’h Troisième port d’escale en Bretagne, l’Aberwrac’h, géré par la CCI de Brest, s’adapte à l’évolution de la plaisance. En juillet, les plaisanciers auront à leur disposition 334 places toute l’année contre 58 actuellement en saison. Les 6 000 bateaux en transit l’été vont désormais connaître des conditions d’accueil attrayantes dans le cadre exceptionnel de cet estuaire. Les plaisanciers sédentaires pourront bénéficier de 222 places aux pontons, 42 sur haltères et 70 au mouillage bouées. Le port sera protégé par un môle et par des pontons brise-clapots en béton qui assureront une sécurité quelle que soit la direction des vents. L’objectif de ce nouvel équipement est d’atteindre les 8 000 nuitées par an. Les Britanniques, qui représentent déjà 35 à 40 % des visiteurs, constituent un marché potentiel important. CONTACT : CCI de Brest (Port) : 02 98 46 87 35 5 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 6 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ “Acier, aluminium, PVC, verre… Sous l’impulsion des architectes, les matériaux contemporains rendent le paysage industriel beaucoup plus agréables.” A la tête du groupe brestois Raub (300 salariés et 270 millions d'euros de CA), Jean-Jacques Raub ne craint pas que les structures métalliques et verrières lui “tombent sur la tête”. Au contraire. “Les vitrages se sont agrandis et les produits verriers ne cessent d’innover : isolation, produits réfléchissants, auto-nettoyants…” A l’image de cette tendance où, “avec l’agrandissement des surfaces éclairées, on s’appuie au maximum sur des ossatures ou des produits en acier laqué, activité dans laquelle nous nous lançons tout juste.” En attendant de la voir monter en puissance, Raub a reçu livraison de son site de production de Lannion (22) où travaillent 48 personnes en peinture et 35 en miroiterie : “nous avons tout rénové avec un nouvel outil de 3 700 m2”. Un avant-goût de ce qui se profile à Quimper où Raub lance un redéploiement de son outil de production (miroiterie) pour atteindre 4 500 m2 avec 50 salariés. Contact : 02 98 07 53 70 ■ Pour attirer de nouvelles entreprises, l’Ille-etVilaine mobilise ses “veilleurs”. Lancée en mars dernier et menée par Idéa 35, l’agence de développement économique, l’opération “Les veilleurs” a réuni au Stade rennais quelques 300 personnes. “Le département est un espace de proximité. Pour continuer à se développer, il a besoin de sang neuf. Nous avons choisi de nous appuyer sur les entreprises JTB RENNES Rapprochement & Cession d’Entreprise Tél. 02 23 400 400 EXPANSION 5 - EXPANSION 5 PARIS Ces sociétés sont spécialisées dans la gestion de forces de vente en Image, Son, Electroménager et Micro-informatique auprès de la grande distribution à vocation alimentaire. Elles réalisent un chiffre d’affaires cumulé d’environ 8 M€, disposent d’une équipe permanente de 9 personnes et de 200 vendeurs environ. Les dirigeants, M. JOURAND, M. HERVE et Mme LUCO ont fait appel à JTB RENNES pour les accompagner dans la cession de leurs entreprises. La recherche a été orientée vers des repreneurs individuels. Le rachat a eu lieu en février 2007 par M. SCAVARDO accompagné par deux autres associés. Les conseils Acquéreurs : • Financier : BPO (ST Brieuc) - M. BONGARD, Cabinet Paris-Denis-Balanant (Plérin) - M. BALANANT Les Conseils V Vendeurs endeurs : • Cabinet JTB RENNES (F. JOLIVET et D. ROBERT) • Juridique : Les Juristes associés (Plérin) - M. KEREZEON 6 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 déjà installées pour nous aider à en attirer d’autres. Qui mieux qu’un chef d’entreprise est à même de vendre le territoire sur lequel il crée de la richesse ? détaille Jean Hamon son président. A chaque veilleur, donc, d'activer ses contacts et les inciter à alerter Idea 35 dès qu'il entend parler d'un projet.” “Dans la venue d’une entreprise, il existe toujours une part d’irrationnel” souligne Jean Claude Le Pierres, président de la CCI du Pays de Fougères et partenaire de l’opération aux cotés des CCI de Rennes et du Pays de Saint-Malo. “Quand on a un contact, on prend en main l’entreprise dans son ensemble, de son implantation à la recherche d’un logement, de l’école ou de l’emploi pour les membres de la famille.Toutes les prestations sont gratuites”, détaille Andréa Ravarino, directeur d’Idéa 35. Contact : 02 99 53 65 65 ■ Ampia (Edern-29) peut compter sur de bons commerciaux : ses clients. “2007 verra le redéploiement de notre stratégie. Je pense passer par une organisation matricielle à savoir le management de projet par équipe. Avant, on définissait quel atelier allait s’atteler à tel projet et c’était linéaire. Maintenant, nous allons procéder par une organisation de compétences, à croiser entre les uns et les autres, et non plus de production.” Experte dans le “prototypage rapide” (fabrication d’avant-projets pour la plasturgie/automobile, cosmétique, téléphonie) avec mise au point et industrialisation, la PME de 40 salariés peut compter sur un marché où elle est quasiment la seule à s’illustrer. “Grands groupes nationaux (Valeo…) ou internationaux nous font confiance car nous sommes les seuls certifiés. En termes de réactivité, de sérieux et de services, la Chine ne nous fait pas d’ombre” souligne Arnaud Bozec. Fort d’un CA de 3,5 millions d'euros, Ampia poursuit ses investissements. “Toujours en fonds propres! la R&D c’est 3 % de notre CA et 8 personnes. Ne me parlez plus des créditsimpôts Recherche. Au bout de deux ans, on se prend un contrôle fiscal et un redressement !” Contact : 02 98 57 72 00 ■ Changement de décor pour Agence Réseaux à Lorient. Spécialisée dans la communication interne et le développement commercial, l’agence de 7 salariés a pour clients des PME et groupes (Stef-TFE, Tanguy…) et des collectivités. Son dirigeant, Christian Courtès, a investi avec d’autres opérateurs au sein d'une SCI pour un déménagement dans ce qui s’annonce comme un nouveau “centre d’affaires dans le quartier revitalisé – commerces, restauration, entreprises…– près du port de pêche de Lorient.” Plateau cloisonné de 160 m2 “pour plus de confort” mais aussi salle de réunion et archives au sous-sol mutualisés… de quoi accompagner la société dans son développement avec 460 000 euros de CA attendus en 2007. Contact : 02 97 37 77 77 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 7 ▲ ■ Recentrage sur le Finistère Nord pour la SA Marin (Guipavas-29). Spécialisée dans le gros œuvre (logements collectifs, bureaux, aéroport de Brest dont l’inauguration est annoncée cet été), l’entreprise, reprise en 2000 par Thierry Liziard, s’appuie sur un CA de 10 millions d'euros (pour 75 salariés). “Le chantier de l’aéroport, 3,3 millions d'euros, est l’exemple même que nous avons tout intérêt, d’ici 2008, à lever des dossiers sur notre territoire plutôt que d’aller à plus de 100 km, confie le dirigeant qui a placé 25 hommes pendant 8 mois sur le chantier brestois et qui est encore occupé par deux chantiers sur les Côtes d’Armor. On a ainsi démarré avec l’organisme des HLM de Brest la construction de 40 logements et un foyer pour le Logis breton, à destination des personnes âgées.” Soit 1 million d'euros chaque affaire. Parmi les autres objectifs de SA Marin : la main d’œuvre. “Notre gros challenge. On est aujourd’hui 75 contre 63 salariés quand j’ai repris l’affaire. J’aimerais qu’on reste à ce niveau même avec les départs en retraite. Je suis en recherche de trentenaires qualifiés pour remonter la moyenne d’âge. Mais je ne vois arriver que des jeunes sans expérience.” Solution pour le dirigeant : “le tutorat interne pour les former. J’en ai parlé à mes chefs de chantier. Ça se mettra en place lentement mais c’est nécessaire.” Contact : 02 98 28 17 02 Le chantier de l’aéroport de Brest ■ De Rennes, Néosoft poursuit son développement et ouvre une entité à Toulouse. Créée il y a 18 mois, la SSII est présente sur deux activités : la R&D externalisée et les systèmes d’information et réseaux. A fin février 2007, Néosoft comptait 140 personnes réparties de la manière suivante : 97 à Rennes, 32 à Nantes, 11 à Toulouse. Créée en octobre 2006, l’entité toulousaine compte déjà 11 personnes. Sur Rennes et Nantes, le PDG, Laurent Florentin, envisage de recruter plus d'une centaine de personnes. Au global, Néosoft Group a réalisé pour sa première année, 2006, un CA de 4,9 millions d'euros et prévoit pour 2007 un CA de 11,5 millions. Pour ce faire, elle envisage l’embauche de 55 nouveaux collaborateurs sur son site de Rennes et 25 sur celui de Nantes. Des projets sont en cours, comme la nouvelle implantation sur Paris et la certification Iso 9001. Contact : 02 99 83 98 02 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 7 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT Page 8 ■ Morel travaille très bien en cuisine. Fougères, Rennes, Avranches, Laval… avec 5 magasins, Morel (production et vente de cuisines) revoit tout son merchandising, dévoile Jérôme Morel, en charge des nouveaux produits pour cette PME de 150 personnes qui réalise 14 millions de CA depuis Fleurigné (35). “Perception et valorisation dans le choix d’exposition, on s’est rendu compte qu’on devait se repositionner vers le haut. On n’était pas perçu à notre vraie valeur.” Une valeur ajoutée qui passe notamment par la recherche. “On vient de trouver un nouveau produit, une “gomme” pour les façades. On est les premiers à l’utiliser en cuisine… après les coques de téléphone !” Faire travailler en interne et développer les sensibilités de tous ses salariés, Morel reconnaît s’appuyer sur ses “vendeurs, commerciaux et même le bureau de saisie des commandes pour anticiper les attentes du marché. On a été les premiers à Rennes à “oser” la cuisine en laque rouge !” Tout cela au départ d’une nouvelle usine de 6 500 m2 “à 15 km de notre siège actuel pour un déménagement prévu cet été, en bordure de l’A84.” Et via le développement de contrats de partenariats avec des enseignes spécialisées. Contact : 02 99 95 24 74 ■ + 6 % pour Cloître (Brest). Avec un CA en nette progression (11 millions d'euros), l’imprimerie “a réussi à bénéficier d’un retournement de conjoncture en sa faveur, souligne Alain Cloître, dirigeant de cette PME de 105 personnes. On a connu une période difficile, la concurrence est toujours là mais des acteurs ont quitté le marché.” Soit un nouvel appel d’air pour l’entreprise qui s’est réorganisée avec “agrandissement du bâtiment passé de 3 800 à 5 500 m2, pour des flux de production revus et informatisation des plannings. On est la première imprimerie de France à s’y essayer ! Avec le planning mural, on avait des décalages de dossiers. Ici, plaques faites, tirages… tout vient alimenter le planning en temps réel. D’où une plus grande réactivité !” Un choix d’investissements stratégiques de 2,5 millions d'euros “avec le matériel et les automatisations en façonnage”. Dans le même temps, l’imprimerie Cloître a développé son marché parisien où elle dispose d’un bureau commercial (30 % de son activité proviennent de l’édition et outils de communication). En attendant de s’étendre sur la Bretagne au départ de Rennes où elle a racheté une structure de photogravure. Contact : 02 98 40 18 40 ■ 5 chantiers en 8 mois pour Bati 2000. “Depuis 6 ans, on connaît dans le bâtiment une période faste mais on le sait, c’est cyclique. Tous les 7-8 ans, on assiste à un retournement Votre Agence Locale partenaire de vos recrutements 8 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 de situation. Comment pérenniser mon entreprise, c’est tout l’enjeu. Mon objectif est de trouver des niches à valeur ajoutée et de réaliser des bâtiments plus importants et plus techniques. J’ai donc investi dans du matériel (10 à 12 % chaque année du CA). Et j’ai aussi monté un groupement d’entreprises. Avec différents corps de métier, je suis à même de répondre aux appels d’offres de nouveaux donneurs d’ordre.” Avec 1,2 million d'euros de CA en 2006 contre 960 000 en 2005, Jean-Marc Destrez ne manque pas de pertinence. A la tête de cette entreprise de bâtiment (14 salariés) qu’il a créée il y a 6 ans à Pordic (22), il entend bien faire la différence entre la petite équipe d’artisans et les “gros” du terrain. “Prenez ce chantier de 53 logements à Paimpol que j’ai remporté devant Bouygues pour le compte d’un promoteur privé : un chantier de près d’un an et demi avec des T4, des T5 et du petit collectif. Une entreprise moyenne reste moins chère qu’un gros groupe qui ne maille pas forcément tout le territoire. Et je ne vais pas où ils sont déjà implantés.” CQFD. Contact : 02 96 79 17 90 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 9 ■ Désir de style, agence de relooking, vient d’ouvrir ses portes à Rennes. Formée à l'école de la chambre syndicale de haute couture à Paris, Catherine Glustin Debruyne a respiré toute sa vie l'odeur des tissus. “Mes parents avaient une affaire dans le Sentier et très vite ma vocation est née”. Pourtant ce n'est qu'en octobre dernier qu'elle concrétise son rêve en ouvrant dans le quartier Sévigné à Rennes son cabinet de conseil en image et création d'allure, “Désir de Style” ! Pour des prestations au service des femmes mais aussi des hommes ! “Je ne suis pas une magicienne mais à chaque étape de la vie intervient une apparence différente. J'aide donc mes clients à transmettre une image qui correspond le mieux à leur état d'esprit et à leur caractère du moment. L'image, c'est avant tout ce que l'on dégage !” Un vrai travail de psychologue ! Sa méthode : “je travaille sur les couleurs. Il est indispensable de connaître celles qui correspondent à votre typologie (peau claire ou mate, couleur des cheveux, des yeux). Je délivre toutes les astuces en matière de coiffure et de maquillage et travaille aussi avec deux professionnelles qui viennent au cabinet ACTUALITÉS COUP DE POUCE pour des séances en groupe ou en solo. L'étude de la morphologie du visage est également essentielle.” Catherine Glustin Debruyne propose aussi des séances de shopping sachant que la cliente est libre, “je ne suis en cheville avec aucune boutique ou marque ! Tous ces précieux conseils sont à la carte selon le budget de chacun.” www.desirdestyle.com Contact : 02 99 36 71 04 9 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:40 Page 10 ACTUALITÉS INTERNATIONAL ■ En 2006, CCI International Bretagne a accompagné 1 200 entreprises qui ont, selon leurs besoins, participé à des actions collectives tournées vers l'export : un chiffre en hausse de 47 % par rapport à 2005. Missions de prospection à l'étranger, participation à des salons, journées avec des experts, les entreprises bretonnes ont largement répondu aux dispositifs proposés par les 23 conseillers du commerce international répartis au sein des CCI et de la CRCI. A ce chiffre, s'ajoute celui des accompagnements individuels auxquels 1 500 entreprises ont également participé Visite d’une unité de production du groupe (+17 %). Pour tout le réseau consulaire, l’enjeu est Best Cheer Stone Work à Xiamen en Chine de taille. Aujourd'hui, nombre de PME tablent sur cet accompagnement à l'international pour trouver de nouveaux débouchés. Une trentaine d'actions collectives 19 avril prochain ainsi que le Seafood en Belgique du 24 au 25 sont d’ores et déjà prévues en 2007. Parmi elles, les participa- avril 2007. tions au salon agro Djazagro en Algérie qui se tiendra du 16 au Contact : 02 99 25 41 31 ■ Clés en main, Lezan ouvre le marché international. Exemple de la PME qui ne connaît pas la crise, la serrurerie Lezan (Rennes-35) a ouvert un bureau commercial à Beverly Hills (USA) et s’apprête à en ouvrir un second en Russie en fin d’année. Spécialisée dans la quincaillerie, cette maison peut compter de fait sur les archives de Bronze de France et le savoir-faire de Dubois (quincaillerie décorative), deux maisons réputées et toutes réunies au sein d’une holding menée par Yves Gesteau depuis 1990. “Nous perpétuons une activité mais il faut se battre. Il s’agit de proposer tout ce que l’on ne trouve pas ailleurs, le hors standard, des produits faits comme autrefois.” Une démarche qui s’appuie sur beaucoup de courage en ces temps “où une pomme de pain en fer forgé pour une poignée de porte nous revient 5 fois le prix de ce qu’elle coûte en Inde, illustre Yves Gesteau. C’est vrai, nous nous situons sur une toute petite niche à forte valeur ajoutée. Des boutiques spécialisées comme la nôtre, il n’en existe plus qu’une quinzaine en France.” Un positionnement “très haut de gamme” qui ouvre et orne les portes d’adresses aussi prestigieuses que le siège de LVMH, le Ritz à Paris, le Sofitel de Washington et de nombreux hôtels particuliers… Signe que la French Touch fait encore la différence, du Moyen-Orient où Lezan habille des palais princiers à Londres, où résident de grosses fortunes… russes. Contact : 02 99 38 72 24 10 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 FINANCES De G à D : Jean-Luc Pavy (Team-Cast), Georges Planes (Oséo), Jean-Pierre Denis (Oséo) et Jean-Guy Le Floch (Armor Lux) ■ Oséo table sur 1 800 PCE (prêt à la création d'entreprise) en Bretagne pour 2007. Avec une hausse de 14 % de son activité en Bretagne (volume et montant) pour l'année 2006, Oséo affiche un objectif tout aussi ambitieux en 2007, notamment en matière de création d'entreprise. Avec le soutien des réseaux bancaire et consulaire, Georges Planes, directeur d'Oséo Bretagne, a ainsi annoncé : “Notre objectif en matière de PCE est de doubler leur nombre en 2007 et de passer de 900 à 1 800 prêts. Tous les projets sont éligibles, y compris la reprise de fonds de commerce pour 1ère installation. Avec un prêt de 2 000 à 7 000 euros sur 5 ans dont 6 mois de franchise sans garantie, le risque est très minime pour les banques, car nous garantissons jusqu'à 70 % le concours bancaire qui l'accompagne.” Le but de ce prêt est d'aider le créateur à se constituer un fonds de roulement nécessaire au démarrage de l'entreprise. Le Finistère représente à lui seul près de la moitié des PCE bretons car de nombreux concours “intensive” ont été organisés au sein des principales banques et le seront encore cette année. Selon Jean Guy Le Floc'h, PDG d'Armor Lux à Quimper, la CCI de Quimper Cornouaille suit également le mouvement “puisqu’elle ambitionne de placer 100 à 150 PCE en 2007”. BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 11 CESSION Monsieur et Madame Scarvado ■ Ancien cadre, William Scarvado vient de reprendre avec deux associés le groupe Expansion 5 à Plérin. Seul sur son marché, Expansion 5 dispose de 3 antennes dont une à Paris et réalise un CA cumulé de 8 millions d'euros. Elle met à la disposition des grandes surfaces alimentaires des forces de vente spécialisées dans le brun (TV, Son image), le blanc (électro-ménager) et le gris (informatique) qu’elle gère depuis de A à Z. Si, aujourd'hui, 95 % de ses clients sont des centres Leclerc répartis sur tout le territoire, sa stratégie future est bien sûr de conquérir les autres enseignes. Il vient de rentrer chez Hyper U et Intermarché. Ses 300 vendeurs, très qualifiés, connaissent parfaitement leurs produits et reçoivent dans ce but une formation importante. “C'est là toute la différence. La grande surface généraliste maîtrise le rayon alimentaire mais pas le reste. Elle préfère externaliser pour optimiser des rayons à forte marge où le conseil est primordial.” La formule marche si bien que William Scarvado compte la développer à l'échelle européenne. Contact : 02 96 74 75 72 ACTUALITÉS ■ Pourquoi Info DB a fait le choix de Chèque Déjeuner. Editeur de progiciel dans le domaine des collectivités (progiciels pour le traitement des dossiers Usagers de l’action sociale), Info DB (Pordic-22) connaît une progression régulière avec un CA de 3,8 millions d'euros en 2006, contre 3,2 en 2005 et 2,4 en 2004… Créée il y a 10 ans par Jean-Yves Harscouët, l’entreprise compte 66 salariés et 100 clients réguliers auprès desquels elle assure son leadership grâce à des choix technologiques pointus. Elle s'est fait depuis peu racheter par le groupe Chèque Déjeuner. “Nous avons connu une décennie de croissance soutenue, sans avoir suffisamment défini clairement notre stratégie, ni posé les indicateurs de pilotage de l’entreprise, rappelle le dirigeant. Il y a deux manières d’aborder une cession : parce que c’est le bon moment (on a un acheteur, on quitte l’affaire)… ou parce que l’on a besoin de se renforcer pour soutenir sa croissance. Avoir un partenaire à hauteur de 34 %, minorité de blocage, ne m’intéressait pas. J’ai cédé mes parts (90 % du capital) au groupe Chèque Déjeuner, une coopérative où un homme égale une voix, car ça correspondait bien à un axe de développement choisi. Entre eux et nous, il y a un vrai projet industriel : ils ont les produits, nous avons les tuyaux ! D’où cette absorption autour de valeurs communes avec un système, le leur, coopératif et collaboratif.” Contact : 02 96 79 12 79 11 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 12 FOCUS ACTUALITÉS IMMOBILIER D’ENTREPRISE : PETIT TOUR DE BRETAGNE DES TENDANCES DU MARCHÉ (Ça pousse de Brest à Rennes ! Quand le bâtiment va, tout va… De fait : quand “ça pousse”, c’est que l’activité est au rendez-vous. Un constat que font les acteurs bretons de l’immobilier d’entreprise. De Brest à Rennes, en passant par Plérin, Vannes ou encore Guipavas, villes moyennes : partout les mètres carrés sortent de terre. Au profit de programmes variables et adaptés aux marchés visés. L’Hôtel de la Technopole à Saint-Malo L’immobilier d’entreprise, c’est quoi ? Il est admis que l’appellation désigne l’ensemble, bâtiment et espace, construit et aménagé pour accueillir un établissement. Mais aussi des entreprises secondaires ou tertiaires, pour l’exercice d’une ou plusieurs fonctions (production de biens et de services). Notons une évolution “de marché” : au bâti, conçu et approprié par l’entreprise utilisatrice, s’est ajouté ces dernières années l’ensemble des aménagements fonciers et immobiliers dont les entreprises sont de plus en plus friandes et qu’elles utilisent en les louant dans le cadre d’un contrat simple ou d’accession différée. Là est la nouveauté : l’immobilier d’entreprise est moins le fait des entreprises utilisatrices que celui d’un ensemble d’acteurs, firmes spécialisées ou polyvalentes, organisé en une filière particulière : la filière de production d’immobilier d’entreprise, qui le promeut comme un produit autonome sur un marché spécifique. Il est souvent réalisé sans être affecté à un destinataire précis, “en blanc” c’est-à-dire offert à des clients potentiels qu’il importe de séduire. Demande d’entrepôts à Saint-Malo “Bureaux et entrepôts, on a un marché et des volumes différents de Rennes. Les deux agglomérations ne sont en rien comparables avec, à Saint-Malo, peu de constructions. Un seul immeuble de bureaux est annoncé près de la ZAC de la gare, contre cinq pour l’habitation, dans une ville où le prix de revient au m2 en plateau livré brut s’établit entre 1 000 et 1 500 euros.” Ce qui n’empêche pas William Pillon, directeur d’agence dans la cité corsaire, de souligner que sur le locatif “ça tourne bien. L’offre et la demande sont en conséquence dans le tertiaire.” En revanche, les spécificités économiques de la ville portuaire et maritime – chantiers navals, entretien réparation, concessions, industries et grossistes avec fortes présences de la Timac, Beaumanoir… et de leurs sous-traitants – “s’accompagnent de la nécessité de trouver des zones de stockage autour de Saint-Malo. Prenez le Parc d’activités de la Madeleine, derrière la clinique, il est articulé autour de l’enseigne Carrefour avec des métiers propres associés à la GMS. Mais la zone de La Grassinais est plus cotée avec son accès facile près de la “Beaucoup d’investisseurs s’intéressent à notre région, c’est un fait. Ils jugent qu’il y a du potentiel…” 12 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 13 ACTUALITÉS La zone du Chêne Vert à Saint-Brieuc voie express et il y a de la place pour des entreprises placées sur les métiers de l’ameublement, des matériaux, de la construction…” Résultat : “2006 a vu beaucoup de constructions et 2007 se profile sur la même tendance.” Tendance au neuf pour occupant unique à Rennes “A Rennes, on ne parle qu’en termes de chantier terminé avec éventuellement parking enterré et il faut différencier centre et périphérie” positionne Rodolphe Milon, en charge du marché des entreprises au sein du Groupe Giboire (Rennes). “2006 a été une bonne année, notamment sur le 1er semestre. Le marché se tient bien dans le tertiaire et 2007 voit des milliers de m2 arriver sur le marché.” Un marché où la mode donne aussi le la. “Des PME arrivent dans le neuf car elles veulent la climatisation et sont attentives à l’environnement professionnel. Les bureaux en ZI ont moins la cote. Les entreprises du tertiaire par exemple préfèrent se réunir dans une zone dédiée.” Les prix de vente ? “Entre 1 600 et 1 900 euros HT au m2 pour une livraison en périphérie et de l’ordre de 2 000 à 2 400 euros HT en centre. La location s’établit à 130-155 euros le m2 en périphérie, pour 160 à 180 euros dans le centre où…il n’y en a quasiment pas.” La rareté fait la cherté. Les entrepôts poussent évidemment en périphérie : Les Champs Blancs/Saint-Sulpice, Atalante Champeaux… Conformes aux nouvelles normes réglementaires, à l’image du nouveau programme Giboire annoncé au Rond-point de Saint-Jacques-de-la-Lande qui fera 3 500 m2. “Un lieu très stratégique, près de la rocade, donc avec un accès facile. On a aussi commercialisé 2 300 m2 à SaintSulpice.” Au profit d’un seul occupant. “La demande va dans ce sens. Et c’est plus simple pour notre métier.” En espérant que les 4 500 m2 laissés vacants par Alcatel trouveront un “gros” preneur ou une myriade de sociétés ? La ville moyenne : le marché de demain “La commune péri-urbaine, avec des programmes de deux-trois niveaux et des tranches de bureaux de 800 m2, tel est le pari engagé par Céléos, groupe qui, jusqu’à présent, s’illustrait à 80 % dans le logement, le reste se distribuant à 20 % entre le lotissement et, très modestement, “le tertiaire”, comme rappelle François Tohër, en charge du marché de l’entreprise.” Un marché qui s’appuie sur 4 segments : partenariat public-privé (réalisation de Maisons de l’emploi, gendarmeries…) ; grande distribution, “du supermarché à la jardinerie avec une solution globale, des négociations avec la CDEC jusqu’à la livraison de zones logistiques en passant par la réalisation du bâti” ; parcs d’activités et bureaux. Et comment pose-t-on sa première pierre ? “En ne se focalisant pas sur les gros bassins urbains, là où tous les autres se ruent. Notre idée est de nous concentrer sur la ville moyenne à l’image de Plérin-22 (siège historique de Céléos. NDLR), de Guipavas-29 ou de Montfortsur-Meu-35. Sociétés de service, notaires, professions libérales, avocats, mais aussi artisans… Nous misons sur ces professions qui souvent exercent de chez elles et qui seront intéressées par des zones tertiaires adaptées.” Un marché périurbain voire rural (parcs d’activités de 5 à 10 hectares) auquel Céléos croit dur comme bois. En plein déploiement régional, de la Basse-Normandie à la Loire-Atlantique, Céléos précommercialise à hauteur de 50 % “pour sécuriser le programme” et mise sur un outil prospectif “géo-marketing d’aide à la décision dans l’immobilier” qui croisera des indicateurs (évolution des flux, de la consommation, implantations de PME, nouveaux équipements à venir…) afin de jauger les offres en cours et à venir. Le bâti plus de mise ? Avec 40 personnes dédiées au seul marché de l’immobilier d’entreprise dans tout le Grand-Ouest, Blot Immobilier (320 salariés) relève que “depuis deux à trois ans le marché des entrepôts et bureaux se caractérise par la montée en puissance des investisseurs locaux et départementaux sur les villes moyennes, nationaux, voire internationaux sur Rennes et Nantes. Fonds de pensions, foncières anglo-saxones misent sur ce marché, constate Louis Mariault. Beaucoup d’investisseurs s’intéressent à notre région, c’est un fait. Ils jugent qu’il y a du potentiel mais cette tendance est aussi due à l’externalisation d’actifs, il faut le signaler. De grandes sociétés vendent leurs bâtiments pour en devenir seulement locataires. Il s’agit de dégager du cash pour l’investir en recherche, en production… Et rester mobiles et compétitifs.” Autre point : si, dans les grosses villes, Blot s’appuie sur des spécialistes “Bureaux” ou “Entrepôts”, à Lorient par exemple, le distinguo n’est pas pertinent. “Faute de marché suffisamment conséquent”. ■ Serge Marshall 13 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 14 BRETAGNE EN RÉSEAU AGENDA ACTUALITÉS ■ Semaine du développement durable du 1er au 7 avril ■ 20ème salon du livre de Bécherel (35) du 7 au 9 avril Contact : 02 99 66 83 73 ■ Le 16 avril, soirée thématique à la CCI de Rennes “Je cède mon entreprise, quels seront mes revenus ?” Contact : 02 99 33 66 62 ■ Les Entretiens de la logistique et les assises de la traçabilité auront lieu le 19 avril à l’Esli de Redon. www.entretiens-logistique.com ■ 22 et 23 avril : salon des professionnels de la boulangerie au parc des expositions Chorus à Vannes Contact : 02 97 47 05 50 ■ Festival livre et mer, salon du livre maritime Centre des arts de Concarneau du 26 au 29 avril Contact : 02 98 97 52 72 ■ Explor’emploi 2007, salon du recrutement du bassin d’emploi de Rennes et Ille-et-Vilaine du 29 au 31 mai à la Halle Martenot Contact : 02 99 05 45 95 ■ Etonnants voyageurs, festival international du livre et du film – Palais du Grand Large à Saint-Malo du 26 au 28 mai Contact : 02 99 20 60 20 ■ Créatronic, le salon des concepteurs de produits et matériels intégrant de l’électronique. Du 12 au 14 juin 2007 Parc des expositions d’Angers Contact : 02 41 20 54 40 www.saloncreatronic.com 14 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 DES ÉCHANGES D’EXPÉRIENCES QUI SERVENT AUX PME (Des PME serviessur un PLATO Depuis 1998, 7 000 PME-PMI et 600 grandes sociétés françaises ont rejoint PLATO, programme de soutien aux PME fondé sur les échanges d’expériences et le parrainage des grands groupes. “Depuis une douzaine d’années, j’assume des responsabilités dans une entreprise familiale peu structurée. Je m’étais promis que, si je repartais sur une nouvelle affaire, je garderai une ouverture sur l’extérieur et je m’intéresserai à différentes formes de management, explique Patrick Brigant, le dirigeant des Cuisines Caradec (treize salariés sur Guingamp et Callac). J’ai rejoint PLATO après la reprise de l’entreprise. Les échanges au sein du groupe m’ont convaincu de mettre en place des tableaux de bord. Cette décision s’est avérée utile pour garder les pieds sur terre, alors que j’avais doublé les effectifs en six mois. Nos réunions mensuelles sont pour moi l’occasion de poser mon sac, en toute confiance. La complémentarité fait la richesse des points de vue”. Les Cuisines Caradec font partie des 240 entreprises bretonnes engagées dans PLATO. Né en Belgique en 1998, ce programme de soutien aux PME-PMI s’appuie sur le parrainage de grandes entreprises. Sept pays d'Europe expérimentent ce dispositif ; en France, une douzaine de territoires l'ont mis en place, à l’initiative de Gaz de France et de relais locaux (CCI ou associations…). Concrètement, des groupes de travail animés par des cadres volontaires, issus de grandes entreprises, réunissent une fois par mois une quinzaine d’entreprises pour des échanges d’expériences. Les participants emploient de cinq à 50 salariés, ont déjà quelques année d’existence et appartiennent à tous les secteurs de l’économie. Les thèmes de travail sont définis avec un plan d'actions sur deux ans. Rédigés par les membres du groupe, ils abordent tous les aspects de la vie de l’entreprise. A condition qu’ils soient très pratiques, “du concret pur et dur”, comme le souligne Sébastien Subery, responsable d’un négoce de fruits et légumes de 26 personnes à Les Transports Rault (Pontivy) sont engagés dans Plato Rennes. “Arrivé par hasard dans un groupe PLATO, j’ai vite été convaincu : les échanges d’idées m’ont aidé à structurer l’entreprise familiale qui a grossi très rapidement.” Par exemple, la mise en place des entretiens annuels d’évaluation a amené Subery à se doter d’un règlement intérieur, d’un organigramme puis de fiches de poste. Depuis 18 mois, Claude Rault, dirigeant des transports Rault, 46 personnes à Pontivy, participe à PLATO : “Autodidacte, j’ai beaucoup à apprendre des cadres de grandes entreprises et des experts qui animent les réunions. Les relations sont très conviviales. C’est important de savoir qu’on peut compter sur les ressources des entreprises voisines.” Un des aspects les plus remarquables du programme est de créer un réseau d'entreprises locales. Les deux ans écoulés, le groupe décide de son avenir : prolonger le cycle d’un an et se centrer sur des questions de stratégie, ou rejoindre d’autres réseaux. ■ Clotilde Chéron 22/03/07 12:41 Page 15 DÉVELOPPEMENT ■ Elle l’approvisionnait en riz sec, elle en détient aujourd’hui les murs. Après avoir repris le site laissé vacant par Agis, VSR France est aujourd’hui la 3ème unité européenne sur Lamballe (22) du pôle agroalimentaire Siacom (100 millions d'euros de CA, Holding Maubour, 135 millions d'euros 470 salariés). 4ème acteur européen, Siacom a pour clients la grande distribution et l’industrie qu’il alimente en riz sec via une activité d’usinage. Après ses usines aux Pays-Bas et en Pologne, Siacom dispose aujourd’hui d’un site français “dont sortiront cette année entre 500 et 750 tonnes de produits pour une activité différente, expose Guillaume Mounier, directeur de VSR France après avoir été celui d’Agis/Lamballe. Notre métier est la mise au point et la commercialisation de produits élaborés à base de riz, avec notre propre laboratoire de R&D. Nous ne faisons pas d’usinage, nous élaborons des produits, pré-cuits, assaisonnés et prêts à consommer, de la barquette au conditionnement en 2 kg. Pour une durée de vie de 12 mois.” Présenté au rayon sec, le produit élaboré, à réchauffer au micro-ondes, est en pleine progression : “+35 % en France et +25 % en Grande-Bretagne”. De belles marges de progression pour VSR France qui, après avoir mis sur la table 2 millions d'euros pour la reprise du site de Lamballe avec salariés et redéploiement de l’activité, table sur 5 000 tonnes sous cinq ans. Pour anticiper cette montée en puissance, la PME de 15 salariés (40 à terme) prévoit dès l’an prochain d’investir 4 millions d'euros en nouveaux équipements et amélioration de l’outil de production. Contact : 02 96 50 90 90 d'euros seront ainsi versés aux entreprises, sous forme d'avances remboursables ou de subventions. Des critères sociaux complètent ce dispositif avec une majoration de l'aide pour les publics en difficulté : +15 000 euros pour l'emploi d'un Rmiste, +10 000 euros pour l'emploi d'un jeune de -25 ans et personne de +55 ans. Le plafond des subventions sera de 350 000 euros par projet et les aides continueront d'être conditionnées aux secteurs géographiques d'implantation. ■ L’an passé, ce sont près de 233 000 PME qui se sont créées en France (+7 % en décembre, pour une progression de 3,7 % par rapport à 2005 et de 30 % ramenée à 2002 !). Si l’on tient compte des réactivations et des reprises d’entreprise (en baisse respectivement de 1,4 % et 5 %), le chiffre se stabilise à 322 270. Au profit du secteur des services aux entreprises (+5,2 %), de l’immobilier (+3,6 %) mais aussi de la construction (+4,6 %) et du champ éducationsanté-action sociale (+2,7 %). On notera les baisses dans l’IAA (-2,7 %) ou hors agroalimentaire (-2,4 %), les hôtelscafés-restaurants (-3,3 %), le commerce (-1 %) et les transports (-0,2 %). Même si Renaud Dutreil, très positif, note que “ces PME sont celles qui créent l’emploi et la croissance dans notre pays”, en 2006, ces créations n’ont généré de fait qu’un seul emploi (l’entrepreneur). L’Insee note cependant que, quelques mois après leur création, celles qui poursuivent leur activité emploient 1,9 personne et 2,5 salariés au bout de 3 ans pour 87 % d’entre elles. ACTUALITÉS BAT BE 178 - Partie 1 LE CHIFFRE ■ 2 millions d'euros accordés aux 4 pôles de compétitivité et remise à plat du système d'aides aux entreprises pour le Conseil général d'Ille-et-Vilaine. Depuis le 1er janvier 2007, les aides basées sur la création d'emploi disparaissent, à l'exception de celles attribuées aux entreprises venues de l'extérieur pour s'implanter dans ce département. Le CG 35 a en effet décidé d'accompagner financièrement les entreprises répondant à l'un des quatre nouveaux critères d'admissibilité : l'innovation et la recherche, le développement industriel, l'exportation et le développement durable. En 2007, dans le cadre de ce plan, 3,3 millions 15 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 16 ACTUALITÉS LE CHIFFRE ■ 35 971 nouveaux retraités bretons en 2006 soit une hausse de 28 % par rapport à 2005. Communiqué par la Cram de Bretagne, ce chiffre correspond aux nouvelles pensions de retraite versées depuis le 1er janvier 2006 aux salariés relevant du régime général. Parmi ces nouveaux retraités, 15 % sont partis au titre des retraites anticipées pour carrière longue (départ avant 60 ans). En 2007, ce sont désormais 471 865 retraités bretons qui touchent cette pension dont 60% de femmes. Sur les cinq dernières années, le nombre de retraités de la Cram de Bretagne a progressé de plus de 17 %. Ce phénomène n’ira qu’en s’accentuant dans les années à venir. Pour y faire face, 15 agences retraite sont aujourd'hui réparties sur toute la Bretagne. Contact : 0821 10 35 35 DÉVELOPPEMENT Salle de restauration du gîte d’étape des Ateliers du Moulin Vert encore déficitaire. Nous intervenons sur des événements, Semaine du Golfe, salons nautiques… avec deux encadrants et six ouvriers.” Une activité “«artisanale” en pleine rationalisation de production “en vue d’améliorer l’offre et la gestion du stock”. Contact : 02 97 53 70 05 ■ Entreprise adaptée (Tri sélectif des emballages ménagers et démantèlement des déchets électriques et électroniques. Paysage : entretien, création et maçonnerie. Hygiène : blanchisserie et repassage), Les Ateliers Fouesnantais (29) 220 salariés, 7 millions de CA (6,5 millions d'euros en 2005) se différencient d’un CAT “en ce sens qu’ils génèrent 95,5 % de leurs revenus par leur activité économique (contre 80 % en moyenne), là où un CAT ne dépasse pas 20 % avec 80 % d’aides”, expose Philippe Fillette. Dans ce contexte, Les Ateliers Fouesnantais ouvrent un nouveau site à SaintEvarzec, après des unités à Fouesnant, Lorient ou Pouldreuzic… “Nous avons été précurseurs dans certains domaines : la 1ère collecte de bouteilles plastiques, c’est ici. Le 1er centre prototype, c’est nous. Sur Saint-Evarzec, on va être les seconds en Europe à traiter les tubes cathodiques avec tout un process de démantèlement. On s’est d’ailleurs rendus en Autriche où on a vu tourner une unité semblable. Par ailleurs, avec nos clients, qui sont des particuliers, des collectivités, des entreprises, nous avons noué des partenariats et mis au point des outils et des process qui sont ensuite développés ailleurs en Europe.” Contact : 02 98 51 12 12 ■ Aprobois (29) prend du volume. Depuis son investissement opéré il y a 4 ans, l’entreprise de Carhaix a multiplié par 3 sa capacité de production en scierie. Objectif 2007 avec de nouveaux investissements d'un montant d’un million d'euros notamment en matériels plus performants : “faire grimper de 25% notre capacité de production, expose Désiré Mahé, responsable. Et développer notre plate-forme bois-énergie zone de stockage de nos produits connexes, soit 50 % de ce qui sort et qu’on broie et valorise.” Avec un marché régional (clients et approvisionnement), Aprobois (70 salariés, 4,5 millions d'euros de CA, 4 millions en 2005) tire profit de sa position géographique : “comme quoi travailler en Centre Bretagne peut être un atout. On est au cœur de notre marché, le 29, le 22 et le 56, et de notre matière première.” Contact : 02 98 93 74 04 ■ Ça tourne pour Les Ateliers du Moulin Vert (Arzon56). Avec une capacité d’accueil de 54 personnes, le CAT spécialisé dans le handicap psychique tourne comme une PME avec un CA de 500 000 euros en 2006. “Notre activité la plus rentable reste l’entretien d’espaces verts pour les particuliers et les collectivités (Commune d’Arzon mais aussi UBS de Vannes…), expose Jean-Yves Hindré, directeur. Nous nous illustrons aussi en hôtellerie-restauration et gîtes d’étapes via le service. Une activité trop saisonnière que nous allons développer en proposant des activités de loisirs à des groupes avec encadrement.” Avec un camping social en presqu’île de Rhuys qui dépanne notamment les saisonniers des établissements côtiers (hôtels et restaurants), le CAT mise sur “le lien social et la communication, car trop d’interlocuteurs pensent que nos services sont gratuits alors qu’ils ont un coût légitime. Prenez notre activité Bassins du vent (bassins démontables avec reproduction de bateaux), elle est 16 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 22/03/07 12:41 Page 17 DÉVELOPPEMENT ■ Passer de 15 000 à 25 000 tonnes de déchets triés, tel est l’objectif des Recycleurs bretons (Plouigneau-29). Spécialisée dans la collecte et la gestion de déchets, la PME (6 salariés) annonce un CA d’1,5 million d'euros “On a une valeur forte au niveau commercial avec un très bon suivi de nos clients, que je vois en moyenne deux fois par an, souligne Anthony Jézéquel. On en perd très peu en maintenant notre politique de prix : nous ne bradons pas notre savoir-faire. Il y a en interne un gros suivi statistique. Apport de déchets client par client, chiffre d’affaires rapporté à chacun : on a des logiciels qui évaluent tout ça. Et on établit un palmarès des meilleurs… afin de ne pas les perdre. On a des concurrents. A nous de développer le service : réactivité-enlèvement des bennes, matériel propre et adapté à chaque client…” Contact : 02 98 79 82 00 ■ Appels entrants pour Azimut Communication (Larmor-Plage-56). Spécialisée dans l’architecture et l’ingénierie de l’information (sites Internet, logiciels en ligne, bornes interactives), cette société de 10 personnes se fait remarquer sur un marché national “voire international” expose JeanMarie Corteville, son dirigeant, qui annonce un CA de près d’un million d'euros. Administrations publiques, collectivités locales, groupements et réseaux comptent parmi ses clients, notamment séduits par ses kiosques informatiques (Préfectures) ou ses bornes interactives qui partent à l’étranger (Luxembourg, Estonie, Allemagne, Dom-Tom) “Jusqu’à présent, nous n’avons pas à prospecter. On a beaucoup d’appels “entrants” venus d’Angleterre par exemple, se réjouit le dirigeant. Son idée : “se recentrer sur le territoire, nous appuyer davantage sur nos partenaires (Valoria…) qui n’ont pas les mêmes contraintes de temps que nous et travailler au développement des terminaux interactifs car le boucheà-oreille nous est profitable. Prenez Vinci ou Safran, ils exportent et nous les suivons.” Pour la fin d’année, Azimut annonce une nouvelle déclinaison de son kiosque universel “synthèse de tous nos métiers avec diffusion de l’information comme sur un écran plasma, un player qui envoie des médias, et possibilité de faire des choix thématiques (loisirs..) et de payer en ligne”. Contact : 02 97 88 26 26 ACTUALITÉS BAT BE 178 - Partie 1 17 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 18 ACTUALITÉS DÉVELOPPEMENT ■ Les viviers de la Méloine modernisent leur site de Plougasnou (29). Filiale d’Intermarché depuis 1997, Les viviers de la Méloine emploient, sur le site de Plougasnou, 48 personnes. Dirigés par Erik Vallée, Les viviers de la Méloine produisent et négocient plus de 11 000 tonnes de crustacés vivants et cuits, chaque année, dont 3 000 passent par les bassins de Plougasnou. L’activité est soumise à une forte saisonnalité. En effet, 45 % des produits sont distribués sur les 15 derniers jours de l’année. Un programme de modernisation du site est en cours et s’achèvera fin mars 2007 avec pour nouveauté une unité de conditionnement de coquillages vivants en barquettes sous atmosphère modifiée, un frigo de stockage et un labo de service qualité. Des travaux d’amélioration liés à la manutention, la sécurité et la qualité vont démarrer en mars, pour prendre fin vers le 15 septembre prochain. Un quai d’expédition réfrigéré va notamment être construit. Contact : 02 98 67 81 22 Navire le Pont-Aven ■ Dans un marché morose, Brittany Ferries affiche un CA 2006 de 379,4 millions en hausse de 4 %. Désormais présidée par Jean-Marc Roué, la compagnie maritime qui emploie 2 512 personnes dont 1 700 marins (tous français) a dégagé un résultat net consolidé de 17,4 millions d'euros. En 2006, 2 774 153 passagers ont voyagé à bord des navires de la Brittany Ferries ce qui représente une hausse de 0,3 % par rapport à l'exercice précédent. Malgré un transport passager transmanche en perte de vitesse, -6 % en deux ans, la compagnie a réussi à maintenir le cap par des mesures d'optimisation de la flotte, la réduction de la consommation de carburant des navires et le dynamisme de l'activité fret. Cette dernière a connu une augmentation de 14 % en 2 ans. La mise en service prévue à l'automne 2007 du Cotentin, navire fret nouvelle génération, devrait permettre de répondre encore mieux à la demande des transporteurs européens. Les retombées de l'activité de la Brittany Ferries pour l'Ouest sont loin d'être négligeables. En 2006, sur les 500 millions d'euros dépensés en France par les passagers britanniques, près de 65 % l'ont été dans les régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire. 18 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 ■ NKE, basée à Hennebont, reprise par Jean-Claude Le Bleis. A 56 ans, ce finistérien, ancien directeur de Thales Microélectronics, reprend la société NKE ayant réalisé un CA de 6 millions d'euros en 2006 avec un effectif de 75 salariés. Bretagne Participations et Ouest Croissance, 2 sociétés d'investissement rentrent chacune dans le capital à hauteur de 16 %. L'ancien propriétaire, Jean-Pierre Maquaire, a lui aussi réinvesti 10 % dans le capital. Il devient directeur des développements à temps partiel. NKE intervient sur trois marchés de niche : la régulation de chauffage domestique, marché essentiellement national ; l'électronique de navigation et pilotage automatique avec une part à l'export de 25 % sur USA, Europe et Australie ; enfin le 3ème marché, celui de l'instrumentation en océanographie, avec la vente de produits, systèmes et études. La stratégie de NKE pour les mois à venir s'inscrit dans un marché en forte croissance. Développer l'export et maintenir l'effort de R&D au niveau actuel sont les principaux objectifs de la nouvelle direction. Contact : 02 97 36 10 12 ■ Après Orléans, Le Roy Logistique (35) se développe en Rhônes Alpes. Composé de 3 entités distinctes, SAS Le Roy Management, SAS Groupe Le Roy et SAS Le Roy Logistique, le groupe dont le siège social est basé à Vernsur-Seiche complète son maillage hexagonal avec l’ouverture d’un 3ème site en Rhône-Alpes. Disposant déjà de 13 agences, Le Roy Logistique investit dans ce nouvel entrepôt de 5 400 m2 à Chassieu et étend dans le même temps son site de Vaulx-en-Velin qui gagne 2 500 m2, portant ainsi sa capacité de stockage dans la région à près de 20 000 m2. Avec un effectif de 450 salariés, le groupe a atteint en 2006 un CA de 60,3 millions d'euros en hausse de 8 % et table pour 2007 sur un CA de 70 millions d'euros. Le groupe, aujourd'hui présidé par Jacques Le Roy, le fils du fondateur, figure parmi les 30 premiers acteurs nationaux de la chaîne transport et logistique. Contact : 02 99 00 41 41 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 19 AILLEURS Réalisation d’images numériques du film Azur et Asmar (Mac Guff Ligne et Studio O) ( Cap Digital courtise les PME, pépites du pôle Cap Digital (Ile-de-France) est un pôle à vocation mondiale qui a pour mission de développer des projets portant notamment sur la création de contenu multimédia, le stockage et la recherche de données et les usages en situation. Cap Digital mise sur les partenariats entre PME et dénie toute compétition avec Images et Réseaux, au nom de territoires et métiers différents. Passons rapidement sur les éternels grands donneurs d’ordre – répondent ici à l’appel France Télécom, Lagardère, Thalès, Odile Jacob Multimédia, TF1, Motorola… – associés à de nombreux partenaires académiques (Paris 8, Paris 6, l'ENST, la Femis, l'Institut Lumière…) et autres institutionnels (BNF, INA, Paris Développement). Ce qui importe, c’est bien l’implication des PME aux côtés, ou non, de tous ces ténors aux ambitions reconnues, insiste Patrick Cocquet, délégué général du Pôle : “Le projet HD3D, par exemple, s’appuie sur une plate-forme développée pour 8 PME et aucun grand groupe ne les phagocyte !” Ce qui n’empêche pas France Télécom de s’impliquer de son côté. 10 millions d'euros pour développer un logiciel de jeu Parmi les projets engagés : Play All (14 millions d’euros de budget). Objectif ? Construire la “machine-outil” qui va permettre de concevoir le “cœur” d’un jeu vidéo, permettant ainsi de positionner Paris comme une des plates-formes de création de jeu au niveau international. Une superbe opportunité pour Frédéric Weil, dynamique directeur de Capital Games, association directement concernée par le développement du projet : “nous sommes nous-mêmes un cluster, soit 45 PME et TPE, 1er groupement en France avec près de 1 500 emplois qui regroupe tous les studios de développement qui inventent et fabriquent des jeux vidéo. Ils se doivent d’être compétitifs face à l’Asie, tout en sauvant leur démarche. Nous avons commencé par mutualiser notre R&D. Imaginez que développer un logiciel prend deux ACTUALITÉS EN ILE-DE-FRANCE, UN PÔLE IMAGES AU COEUR DE LA VIE NUMÉRIQUE TOURNÉ VERS L'INTERNATIONAL ans et demi et qu’un jeu occupe 80 personnes ! Cela dit, amorçage, développement, marchés : c’est très lourd pour une PME. Rencontrer ces donneurs d’ordre c’est bien pour nous. Qui a les moyens de mettre sur la table 10 millions d’euros pour développer un jeu ?” L’enjeu est international Pas peur d’être exploités ? “Quand bien même des TPE penseraient se revendre ensuite à un grand groupe ou céder une partie de leur technologie ! En fait, l’idée d’un projet émane bien souvent de l’une de nos entreprises. Nous proposons ensuite à France Télécom ou Thales de s’y associer via un consortium que nous montons ensemble.” A l’image du projet Play All qui va occuper 3 ans durant 12 PME. “Les entreprises restent bien les têtes chercheuses. Les gros donneurs d'ordre ont, eux, les reins solides pour porter les projets.” Une position qui intéresse déjà le pôle similaire de Lyon où Frédéric Weil tisse des liens avec des PME locales. Et qui pense aussi collaborer avec celles de Bretagne. Les PME, nouvelles pépites que les Pôles seront prêts à s’arracher ? Patrick Cocquet dément pareille tentation. “Vous me citez les propos de Christiane Schwartz et Dominique Guillois, présidente et directeur technique du pôle Images et Réseaux (cf BE/février 2007). Ça tombe très bien : j’étais ce matin en Patrick Cocquet, visioconférence avec l’équipe du délégué général du pôle Pôle breton. Notre volonté affichée est de travailler sur des projets communs. Chacun a son territoire, avec, c’est vrai, un point commun : les usages. Nous envisageons déjà des ateliers communs pour le second semestre. Laissez-nous juste le temps de construire chacun notre maison.” En espérant que des fissures n’apparaissent pas. ■ Serge Marshall 19 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 20 CRÉATION ET FABRICATION DE VÊTEMENTS PROFESSIONNELS ENTREPRISES Cantin mise sur le label français Derrière la façade jaune et bleue de l’entreprise Cantin SAS, 90 000 pièces de vêtements professionnels sortent chaque année de l’atelier de confection. Une réussite surprenante, sur un marché du textile ou l’heure est à la délocalisation. Or, pour conserver son label “fabrication française”, la société doit faire preuve d’imagination, et envisager des concessions… Société familiale lancée il y a 35 ans à Lamballe, Cantin SAS a été reprise en 2003 par la sœur et le frère : Chantal Cherdo et Olivier Cantin. Leur objectif : conserver la tradition de fabrication française initiée par leurs parents, sous la marque Rozen. Une gageure qui ne les effraie pas, malgré le contexte de délocalisation qui touche tout leur secteur d’activité. “Il est vrai qu’avec un effectif de 46 personnes, nous sommes les derniers en France à réaliser une gamme aussi large de vêtements fabriqués sur place, indique Olivier Cantin. Toute la concurrence a délocalisé sa production ou vend uniquement au niveau régional”. Ici, le réseau de distribution s’établit à deux niveaux : un réseau de revendeurs spécialisés répartis dans tout l’Hexagone ; 4 boutiques Rozen Distribution en Bretagne et Vendée. “L’avantage est que nous faisons le même métier que nos distributeurs, poursuit Olivier Cantin. La clientèle est essentiellement constituée de petites collectivités : maisons de retraite, cliniques, mairies, écoles… “Les grosses structures comme les hôpitaux utilisent des produits délocalisés. Il y a des spécialistes en France pour cela ; ils se battent à coup de centimes d’euros pour faire de la marge sur du volume. Cela ne nous intéresse pas, nous préférons proposer des produits avec plus de valeur ajoutée”. Une valeur ajoutée misant sur la qualité, des services associés et la recherche de niches spécifiques sont les 3 moteurs de la stratégie de développement de l’entreprise qui a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros. A l’épreuve du marché national Une des particularités de Cantin SAS tient également au lancement de 2 collections par an. C’est l’œuvre de Chantal Cherdo, la styliste de la maison. “Cela nous permet d’apporter régulièrement de la nouveauté, explique Olivier Cantin. Si cela concerne principalement la vente au détail (à peine 10 % de la production), nous pouvons ainsi tester de nouveaux modèles que nous intégrons ensuite au catalogue, en limitant les erreurs de référencement.” Mais le nerf de la guerre tient à la réalisation de vêtements spécifiques, en fonction des besoins du client. Dans l’atelier, accrochés aux convoyeurs aériens, les vêtements passent d’un poste à l’autre, pour la réalisation de 60 pièces en moyenne par modèle. “Modifier un modèle en changeant les couleurs, en ajoutant des manches ou des broderies au nom du client… Cela n’est possible qu’en fabricant sur place et c’est pour nous une façon de garder notre clientèle”. Reste à trouver sans cesse de nouveaux créneaux où s’imposer : “Nous nous attaquons à des niches bien spécifiques, essentiellement dans le médical et les collectivités : hôtesses de caisse en grande surface, fanfares… Cette année, nous abordons les écoles d’esthétique”. Un point à surveiller cependant : le risque, à plus ou moins long terme, de manque de main d’œuvre, effet attendu des délocalisations. “Nous devons œuvrer auprès des écoles, embaucher des stagiaires afin d’anticiper les recrutements”. Pour autant, Olivier Cantin l’admet, “pour pouvoir garder une fabrication française, nous n’aurons pas le choix, il faudra disposer d’une gamme de produits délocalisés. Depuis quelques mois, nous étudions une autre ligne de vêtements qui sera fabriquée à l’étranger et vendue sous une autre marque. Il s’agira d’une gamme limitée qui nous permettra de conserver notre propre fabrication. Car le cœur de métier de notre entreprise demeure la création et la fabrication.” ■ Véronique Rolland Le convoyeur servant à la distribution du travail 20 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 21 DESIGN : LA VACHE QUI RIT RIT À CARHAIX Dorénavant, l’image de La Vache qui rit se pense et se développe à Carhaix. Parmi les succès planétaires en termes d’identification par le consommateur, le célèbre fromage fondu en portions va se montrer encore davantage depuis le pays des Vieilles Charrues. ENTREPRISES Parce qu’elle le “veau" bien Jean-Louis Mobuchon et Kito de Pavant, skipper du groupe Bel “La Vache qui rit, née dans le Jura il y a 86 ans, se déguste par 10 millions de portions chaque jour dans le monde, soit bout à bout 500 Tours Eiffel empilées. Partout sur la planète, les consommateurs se sont appropriés son image et nous, nous la “modernisons” depuis… Carhaix !” Jean-Louis Mobuchon, 54 ans, affiche le même visage rayonnant que l’animal emblématique du fromage fondu : quand la holding Unibel lui a proposé de gérer la déclinaison de l’image de la Vache qui rit, c’est tout naturellement que lui, natif de Pabu près de Guingamp, a souhaité le faire depuis la terre bretonne. Filiale de la holding, la SARL de 150 000 euros de capital “LVQR design” (les initiales de La Vache qui rit) a donc vu le jour en juillet 2005 à Carhaix sur une plate-forme logistique de 1 000 m2. Pas d’enseigne, ni de publicité locale : ici, on conçoit et travaille pour le globe. “Nous sommes toujours en phase de développement de nouveaux supports et produits mais la réponse des consommateurs est déjà plus que satisfaisante : la fréquentation du site internet des fromageries Bel progresse de 30 % par mois avec plus de 30 000 visiteurs regardant en moyenne 30 pages, dont les nôtres, pour passer commande.” Et c’est de Carhaix que partent vers toutes les directions T-shirts, casquettes, cartes postales, boîtes à meuh… “L’autre pendant de notre métier est d’assurer la diffusion. Il y a bien sûr internet mais aussi des licences à passer avec de grandes enseignes comme les Galeries Lafayette ou la Redoute pour laquelle nous venons de concevoir une parure de lit.” Pour l’avenir, les pistes de développement ne manquent pas. “A court terme, nous réfléchissons sur un concept de cabas de caisse La Vache qui rit qui répondrait à la fin des sacs jetables et préparons l'accompagnement du programme voile Bel avec le bateau 60 pieds qui sera baptisé en août et qui sillonnera les océans dès novembre 2008 et pendant 4 années, sur des courses mythiques telles que la Jacques Vabre, the Transat, Québec-Saint-Malo, Vendée Globe, Route du Rhum. D’ici 2 à 3 ans, pourrait venir l’ouverture de boutiques déco siglées.” Même œuvrant pour la planète, JeanLouis Mobuchon n’oublie pas sa fibre bretonne : “à chaque fois que c’est possible, nous confions de préférence la réalisation de nos produits à des entreprises de la région.” Qui peut dire meuh ? ■ Yves Pouchard Objectifs : passer de 200 à 1 000 références Dans leurs vastes locaux carhaisiens, les trois permanents de LVQR design sont aujourd’hui au four et au moulin. “Nous nous chargeons de la réflexion et de la recherche autour de l’image. Nos idées sont ensuite soumises à la holding pour validation, puis vient la concrétisation. L’objectif est de passer au plus vite de 200 références actuellement à 500 ou 1 000.” A côté de l’image traditionnelle et incontournable des boîtes de fromages, La Vache se décline maintenant de façon plus “tendance” sur des T-shirts, polaires, tabliers, tasses, magnets, pendules, linge de maison… 21 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 22 AVEC LE SMS, LE MARKETING DEVIENT SIMPLE COMME UN COUP DE FIL ENTREPRISES Saisir: “Votre voiture est prête” “Votre canapé est arrivé”. “Nous tenons prête votre carte grise”. “Prochaine réunion de secteur le 17”. De la réception de matériel de bricolage au rappel d’un contrôle technique, Digital Media (Bruz-35) séduit concessions automobiles, grandes surfaces mais aussi les partis politiques et clubs de sport. Avec un outil qui permet en 2 clics d’envoyer des SMS aux clients et adhérents. Enfin tenus informés ! ASP : une technologie qui explique beaucoup du succès de Digital Média. Trois lettres qui, en français, signifient : “Solution hébergée sur serveur, explique Jocelyn Denis, jeune dirigeant de 32 ans. Tout ce dont a besoin l’entreprise, c’est d’une connexion Internet depuis un PC. De là, elle a accès à notre serveur. Une vraie révolution dans le monde du logiciel. Tout est hébergé chez nous. Elle dispose d’un accès sécurisé dédié par poste de travail : service après-vente, service commercial… pour des informations-types qu’il suffit alors d’activer.” Le marketing simple comme un coup de fil. Heu ! Pardon ! Comme un SMS. Tout a commencé il y a 3 ans quand Jocelyn se rend compte que les SMS que son opérateur lui envoie ne sont pas très pertinents. “Produit, commande, offre : je me suis dit que bien utilisé, un SMS pouvait signifier la fin des déplacements et des coups de fil qui engorgent les standards. Je me souviens de ce jour où j’ai reçu un courrier d’une surface de bricolage pour m’aviser que ce que j’avais commandé m’attendait. J’étais à 500 m de chez eux ! Avec un SMS, j’y serais allé dans la journée.” “J’ai commencé par proposer mon idée à quelques concessionnaires automobiles locaux en leur démontrant que c’était autre chose que d’envoyer un mailing. Les envois sont instantanés et répondent à des enjeux : informer, fidéliser – il faut savoir que les concessionnaires se font rappeler à l’ordre par le client quand il n’a pas été prévenu qu’il devait se présenter au contrôle technique ! Ici il est relancé selon un calendrier – mais aussi communiquer sur une soirée de lancement d’un nouveau véhicule par exemple. Avec, comme pour le publipostage, le nom du client pour personnaliser le SMS.” Une vraie “frappe chirurgicale” ? Jocelyn sourit : “C’est vrai qu’on peut même choisir la date et l’horaire auxquels je veux faire partir le SMS. Pour plus d’impact.” des SMS sponsorisés par des entreprises partenaires”, les applications sont variées et encore peu répandues sur le marché. Et ça marche. “Avec 1 million d’euros attendu cette année, on sera rentable. On est en cours de tests avec l’Education nationale pour un gros dossier, on va démarcher le Stade rennais, le REC, la SNCF… Indépendamment, nos prévisions sont bonnes car les clients nous paient une licence, ensuite il y a facturation mensuelle des SMS… qui leur coûtent moins cher qu’un appel.” Portée par ce succès, la société vient d’investir dans de nouveaux locaux à Ker-Lann où elle entend vite passer à 13 salariés contre 7 aujourd’hui. Quant à sa force commerciale “sédentaire”, elle va être relayée par un réseau de distributeurs. “TC Rennes et CTCom, distributeur SFR, qui a 60 commerciaux en France vont nous vendre.” 2008 ? “On a déjà des demandes de Suisse et d’Allemagne. On fera tout d’ici, avec des conseillers autochtones.” L’avis est lancé. Par SMS ? ■ Serge Marshall Loin du gadget De Fly ou Roche & Bobois à la FDSEA pour informer les agriculteurs des prochaines réunions de secteur, voire mobilisations, en passant par les milieux sportifs pour tenir informés les adhérents des résultats hors domicile “avec Jocelyn Denis, dirigeant de Digital Media 22 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 1 22/03/07 12:41 Page 23 INSTALLÉ À MUZILLAC (56), JEAN-BAPTISTE CHAPUIS RESTAURE DES MEUBLES D’ART ENTREPRISES Artiste et entrepreneur à la fois 2 182 heures de travail pour cette table italienne marquetée Restaurateur de meubles d’art des XVII et XVIIIèmes siècles, chef d’entreprise dès 1981 à 28 ans, Jean-Baptiste Chapuis possède un savoir-faire pointu, pratiqué en France par sept autres restaurateurs au plus. Grâce au bouche-à-oreille et au site internet, il se fait désormais connaître au-delà des frontières hexagonales. Martine, son épouse, nous reçoit dans les ateliers. Diplômée de Polytechnique, en charge de la communication, des relations avec la clientèle et de l’archivage des dossiersclients. “Nous travaillons avec un fournisseur spécialisé qui voyage beaucoup”, confie-t-elle en montrant la réserve de bois précieux. Balsamo, preciosa, santal, acajou de Cuba… Les étiquettes en disent long sur les matériaux de rêve utilisés. Arrêt devant un immense cube en bois, “la boîte à déplaquer”. “Cette étuve sert à séparer la marqueterie du bâti des meubles, décrit-elle. Les électrodes attirent le film de colle et non le bois”. Direction l’atelier de restauration et de dorure sur bois où l’on découvre, entre deux couches de vernis posées au tampon, un cabinet du XVIIème siècle. 160 000 € pour une table italienne marquetée Rarement inférieure à 10 000 euros, une restauration de meuble peut atteindre 80 000 euros. La plus belle pièce de JeanBaptiste Chapuis ? Une table italienne marquetée, restaurée en 1989 : budget de 160 000 euros pour 2 182 heures de travail, dont 600 de travail préparatoire… “Chaque objet nécessite de la recherche. À Paris, je fréquente souvent la bibliothèque nationale. Et puis le bureau d’études de mes ateliers réalise sur ordinateur des plans de travail”, confie Jean-Baptiste Chapuis, qui nous a rejoints. Grâce au boom du marché de l’art à la fin des années 1970, et à ses articles publiés dans “L’Estampille” ou “L’Objet d’art” en tant qu’ébéniste averti, il s’est assez rapidement fait un nom. Le reportage de deux pages paru sur sa jeune entreprise en 1984, dans “Le Figaro Magazine”, lui a aussi servi de rampe de lancement. “Après cet article, j’ai été invité dans des émissions de télé et de radio”, se souvient-t-il. 2007 : gros chantier en Alsace À 56 ans, Jean-Baptiste Chapuis songe à la transmission de son entreprise (500 000 euros de CA). Il aimerait d’abord enrichir son staff (7 personnes) d’un menuisier ou ébéniste spécialisé. Mais les personnes expérimentées dans la restauration de meubles d’art sont rares. Son cheval de bataille dans les années à venir : le marché étranger. Il s’y attaque depuis 2004, entre autres grâce au site internet français-anglais. Après l’Espagne et la rénovation d’un palais napolitain, une commande chez un client californien se profilait début janvier. Mais qui dit client lointain, ne dit pas forcément travail sur place. “Si, en 2004, nous avons passé la moitié de l’année à rénover l’hôtel de Lauzin de la mairie de Paris, c’est parce que nous ne pouvions pas démonter. Notre plus gros chantier de 2007 se trouve en Alsace, et nous allons effectuer l’essentiel du travail à Muzillac, en ramenant toutes les pièces.” ■ Charlotte Viart 23 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 24 DOSSIER BIOTECHNOLOGIES La Bretagne doit transformer l’essai 24 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 25 La Bretagne, pôle d’excellence des biotechnologies ? La question peut prêter à sourire tant on a l’habitude de parler du tissu économique local en termes d’agriculture et de pêche, d’agroalimentaire, de technologies de l’information et de la communication ou autres secteurs plus traditionnels. Pourtant, à en croire les spécialistes, la Bretagne a une véritable carte à jouer dans le secteur des biotechnologies, qu’elle a su d’ailleurs exploiter ces vingt dernières années comme toute autre région française, à l’exception sans doute des poids lourds Ile-de-France et Rhône-Alpes. Elle peut d’ailleurs compter sur ses domaines plus coutumiers pour faire émerger ces nouvelles compétences. t r éfinies par l’OCDE comme “l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou nonvivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services”, les biotechnologies constituent ainsi, selon Jocelyne Le Seyec, conseiller technologique au Critt santé Bretagne, “un ensemble de méthodes et techniques utilisant comme outils des cellules d’organismes vivants ou certains de leurs constituants (gènes, enzymes…), et ce, pour fabriquer ou modifier un produit, améliorer des plantes ou animaux, ou créer des micro-organismes à des fins spécifiques”. Partant de là, les biotechnologies peuvent s’inscrire dans de multiples secteurs que sont la santé humaine, la cosmétique, l’environnement, l’alimentation humaine ou animale, etc. Voire même l’informatique puisque, selon France Biotech, association française des entreprises de biotechnologies et de leurs partenaires, 3 % de ces entreprises se développent dans ce secteur. Telle Korilog, nouvelle venue à Muzillac. Créée mi-février, cette société édite des logiciels de bioinformatique qui, à partir de la base de données Blast, D 25 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 26 DOSSIER permettent notamment aux chercheurs, aux techniciens des sciences de la vie et aux industriels “d’analyser la fonction des séquences de protéines découvertes, d’interpréter leurs fonctions grâce à un interface graphique”, indique Patrick Durand, son gérant fondateur. En d’autres mots, KoriBlast facilite l’utilisation de Blast et assure un gain de temps précieux à ses usagers. “Les universités et centres de formation pourraient aussi l’intégrer dans leur cursus”, argue le jeune bio-informaticien, dans la profession depuis 14 ans. Qui a par ailleurs fait le choix de viser un marché de masse, principalement européen et nordaméricain, en pratiquant des “tarifs raisonnables”. Laboratoires Goëmar En Bretagne, la santé n’est pas la première cible des entreprises de biotechnologies Selon une étude de France Biotech menée en 2005, “66 % des entreprises de biotechnologies ont au moins une activité orientée vers l’homme (santé humaine, alimentation humaine) contre 59 % en 2004 et 65 % sont actives dans le domaine de la santé, humaine et animale”. Là se trouve la première des particularités bretonnes. La santé humaine, si elle progresse dans les mêmes proportions que sur le reste de la France, n’est pas la première cible des entreprises de biotechnologies du territoire. “Ici, nous sommes depuis toujours plus tournés vers l’agriculture, l’agroalimentaire, la chimie, y compris la cosmétique et le vétérinaire”, complète Gilbert Blanchard, directeur du Centre de biotechnologies en 26 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 Environ 250 entreprises de biotechnologies déjà implantées en Bretagne Selon CBB développement, ces sociétés bretonnes seraient autour de 250. “Notre rôle n’est pas tant de soutenir la création d’entreprises que d’aider les entreprises existantes à, par exemple, utiliser des biotechnologies pour renforcer leur valeur ajoutée et être plus compétitives”, insiste Jean-Michel Le Goux, directeur du Zoopole de Ploufragan. Une position qu’approuve Bretagne biotechnologie végétale. “Nos clients sont essentiellement des semenciers, agrochimistes, coopératives et des entreprises agroalimentaires d’un certain poids, indique Serge Mabeau, son dirigeant. Aujourd’hui, nous avons une cinquantaine de projets en cours, dont certains, récurrents, reviennent tous les 3-4 ans. Quand nous travaillons, par exemple, sur l’amélioration des résistances du chou-fleur et que de nouvelles maladies apparaissent de manière cyclique…”. Pouponnière chez BBV Petit poucet des biotechnologies bretonnes, la santé humaine progresse malgré tout et a, semble-t-il, son épingle à tirer du jeu. Et l’enjeu est de taille quand on sait qu’aujourd’hui plus de 50 % des nouveaux médicaments en sont désormais issus. Autrement dit, quelque 250 millions de patients dans le monde bénéficient des avancées apportées par les biotechnologies. “Certes, nous n’avons pas de big pharma, développe Anne-Claude Lefebvre, Photos : BBV-GPO Créée par Patrick Durand, Korilog édite des logiciels de bioinformatique Bretagne (voir interview). De là à connaître le poids économique du secteur dans notre région ? “C’est utopique, s’insurge Gilbert Blanchard, tout simplement impossible. Entre les entreprises de biotechnologies pures, celles pour qui elles ne représentent qu’une partie des activités et celles qui en utilisent de façon plus ou moins régulière, sans compter les dizaines de laboratoires qui travaillent dans le domaine des sciences de la vie, comment peut-on calculer ce que cela représente économiquement parlant ?” Sans oublier les membres des différents centres de transfert ou conseillers technologiques qui travaillent en lien avec ces sociétés et chercheurs comme le Critt santé, CBB développement, le Zoopole, la station biologique de Roscoff, le Ceva, l’incubateur Emergys ou encore Bretagne biotechnologie végétale. Si seule une trentaine d’entreprises, souvent de petite taille, de la région est totalement dédiée aux biotechnologies comme C-ris Pharma, Zeta Biotech, Hemarina (voir encadrés), Genesystems à Bruz, Innova Proteomics ou Biopredic international à Rennes, Adiagène à Saint-Brieuc, ou encore Capsugel à Ploermel, le poids du secteur en Bretagne se mesure surtout par le nombre croissant d’entreprises dont une des activités est consacrée aux biotechnologies ou qui en intègrent de façon régulière ou occasionnelle. C'est le cas de la société Goëmar. Souvent assimilée à une entreprise de biotechnologies, Lionel Labourdette estime finalement que ces technologies représentent environ “40 % de nos activités. Pour le sérum marin que nous développons, on ne peut pas parler en soi de biotechnologies. Il s’agit en fait d’un procédé de séparation ionique de l’eau de mer. En revanche, nos activités tournées vers la santé des plantes relèvent de ce secteur.” BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 27 DEPUIS ROSCOFF, HÉMARINA DÉVELOPPE UN PRODUIT RÉVOLUTIONNAIRE DEMAIN Un tout petit ver marin sur un marché collosal Créée officiellement le 9 mars par 7 cofondateurs, Hémarina fait parler d’elle depuis quelques mois maintenant. A écouter les spécialistes en sciences de la vie, il semblerait que la toute jeune pousse pourrait révolutionner le monde de la santé. Mais à quelle échéance ? “Probablement une dizaine d’années”, Photos : BBV-GPO BBV avoue Franck Zal, son PDG. Car Hémarina pourrait avoir trouvé un “substitut sanguin grâce à l’arénicole, petit ver marin, ou plutôt à son hémoglobine extracellulaire”. Société de recherche et développement, Hémarina développera les applications cliniques jusqu’en phase II. “Le marché du substitut san- guin est notre grand marché et notre principal objectif, ajoute Franck Zal, mais au vu de la durée que nous mettrons pour y arriver, nous développons des applications de niche sur le court terme.” Comme la transplantation d’organes par exemple. En utilisant la molécule de l’arénicole comme transporteur d’oxygène à visée thérapeutique, Hémarina espère apporter une solution aux problèmes de défaut d’oxygénation des organes et tissus humains qui provoque moult problèmes majeurs de santé, qu’il s’agisse de “la préservation des organes en attente de transplantation, du syndrome du pied diabétique, des anémies, des accidents vasculaires cérébraux, …” Destiné essentiellement aux centres hospitaliers agréés, ce premier produit d’Hémarina pourrait être commercialisé d’ici 2009. A-L.G. directrice du Critt santé. Mais, malgré cela, nous avons su développer de réelles compétences en Bretagne. Notamment avec la valorisation des ressources agricoles et marines. De ce côté, il y un fort potentiel de développement. La matière première nous entoure, les compétences sont là, les outils aussi.” Un potentiel qui n’a pas échappé à Rennes Atalante qui a créé, il y a peu, un pôle biotechnologies marines à Saint-Malo. “Nous ne pouvons ignorer le potentiel de cette ressource, affirme Raphaëlle Lebreton, de la technopole. Il reste tant de molécules qui demeurent inexploitées !” Et Seadev ne s’y est pas trompée. Née en 2004 “grâce à la confiance de l’Ifremer et de [ses] investisseurs”, souligne son président, cette société brestoise exploite des “micro-organismes qui évoluent dans des milieux extrêmes pour produire des molécules intéressantes, susceptibles de remplacer notamment certaines matières plastiques. Par ailleurs, ces micro-organismes évoluent en utilisant leur voie propre et permettent ainsi de développer une chimie dite blanche ou verte”. Un projet de taille, notamment en termes environnementaux puisque les plastiques ainsi produits sont naturellement “biodégradables”. Seadev vise donc une clientèle internationale composée 27 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 28 DOSSIER de gros groupes de chimie, de pétrochimie et même d’agroalimentaire. La jeune pousse devrait passer de 7 à 10 salariés d’ici à la fin de l’année et mise sur un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros en 2010. Actuellement, elle réalise une seconde levée de fonds nécessaire à sa croissance. Un gros besoin de capitaux Car les biotechnologies sont gourmandes en capitaux. Certes, les Bretons reconnaissent que les pouvoirs publics locaux jouent le jeu “même si l’on doit poursuivre les efforts en ce sens et donner à la recherche les moyens de se renforcer”, plaide Jean-Michel Le Goux. Mais il faut aussi que les sociétés de biotechnologies puissent capter l’argent privé. La Bretagne l’a compris en mettant son Agence économique à travailler étroitement dans ce sens avec les Business Angels. Mais une fois les fonds d’amorçage acquis, que faut-il faire ? Pour Eric Cozanet, président d’Ouest Ventures, partenaire de Seadev et Agrauxine, à Quimper, “les sociétés de biotechnologies qui ont besoin de capitaux importants, notamment quand elles sont dans la santé humaine, doivent se tourner vers des fonds internationaux qui en ont les moyens. Les aides publiques sur ces marchés, notamment pharmaceutiques, sont également cruciales”. Avoir une visibilité internationale passe, pour certains, par la mise en place d’un pôle d’excellence, sorte de biopôle. Le problème serait alors de déterminer sa situation géographique. Déjà, les pôles de compétitivité Mer et Valorial participent à cette perception hors des frontières. “Il faut que les entreprises participent à plus de projets européens, qu’elles créent des partenariats également”, argue Christine Bodeau, responsable de la commission biotechnologies au pôle Mer. Selon certains spécialistes, comme Gilbert Blanchard, Eric Cozanet ou encore C-RIS PHARMA À SAINT-MALO La santé comme domaine de prédilection Avant de créer son entreprise fin 2003, Pierrick Auvray a mûrement réfléchi son projet. “L’idée trottait dans ma tête depuis quelques années mais beaucoup de choses n’étaient pas encore matures”, se souvient le jeune PDG de 37 ans. Aussi, il décide de s’installer dans sa région d’origine même si, à Saint-Malo, ce choix est à l’époque complexe. “Il n’existait aucune réelle structure comme Rennes Atalante, présente désormais, ni de labos pour nous accueillir. Il fallait donc tout créer, ce qui augmentait un peu le budget”, argumente Pierrick Auvray qui affirme toutefois aujourd’hui que “créer une société de biotechnologies n’est pas plus compliqué que toute autre création d’entreprise, quel que soit son secteur d’activités”. L’idée originelle de créer une plate-forme 28 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 accueillant plusieurs laboratoires a depuis fait son chemin. C-Ris Pharma a monté trois labos assurant tant son activité de prestataire de service à destination des groupes pharmaceutiques que sa propre recherche. Les domaines d’intervention de la PME malouine sont divers, “même si la santé reste notre domaine de prédilection” puisque ses activités intéressent aussi bien la cosmétique que l’agroalimentaire. En effet, la société de biotechnologie est experte dans l’évaluation pré-clinique et la caractérisation de molécules actives – en particulier dans le traitement du cancer, les maladies métaboliques et génétiques –, de la toxicité de nouvelles molécules ou le développement de tests de détection d’agents pathogènes. Ses programmes de recherche lui permettent à la fois de développer de “nouveaux modèles”, assurant une rentabilité à court terme, et de rechercher de nouvelles cibles en cancérologie. Depuis 2006, elle est par ailleurs porteur d’un projet labellisé du pôle Mer, Sealacian. Aux côtés d’une autre société rennaise de biotechnologies, Innova proteomics, de l’Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes et du laboratoire PE2M à Caen, elle étudie les sélaciens afin d’identifier “de nouveaux peptides bio-actifs” et de développer ensuite “des molécules anti-cancéreuses et anti-infectieuses”. Aujourd’hui, l’équipe de C-Ris Pharma est composée de huit personnes. Pierrick Auvray prévoit de l’étoffer de 3 à 4 salariés cette année pour atteindre une vingtaine d’employés en 2010. A-L.G. Pierrick Auvray, pdg de C-Ris Pharma BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 29 ZETA BIOTECH À LANNION “Aujourd’hui, nous passons à la phase industrielle” Créée en octobre 2005, Zeta Biotech “le transport et la conservation de ces s’apprête à commercialiser ses premiers produits qui nécessitent aujourd'hui produits fin mars. “Jusqu’ici, nous d'être constamment réfrigérés. Notre gel nous sommes uniquement consacrés affranchit ses utilisateurs de nombreuses à la recherche et développement, contraintes”. Pour le développer, Antony admet Antony Guyader, PDG. Guyader n’a pas ménagé ses efforts. Aujourd’hui, nous passons à la phase industrielle.” Jeune entreprise de biotechnologies, Zeta Biotech développe et fabrique des produits innovants pour l’électrophorèse, technique de séparation des biomolécules utilisée chaque jour dans les laboratoires de recherche pharmaceutique et par les techniciens des sciences de la vie comme le CNRS, l’Inserm ou encore l’Inra. Grâce à l’électrophorèse, les chercheurs peuDe G à D : Anthony Guyader vent connaître, par exemple, la et Bruno Viola composition des protéines et séquencer l’ADN. Les gels proposés par Zeta Biotech ont le mérite de De longues années de travail au sein de “ne pas se dégrader et de se conserver l’université Rennes 1, en biochimie, puis à température ambiante”. Outre une de l’université catholique de l’Ouest ont “meilleure performance du produit”, été nécessaires. Pour y parvenir, le jeune Antony Guyader souligne l'intérêt de ce PDG, âgé aujourd’hui de trente ans, “a nouveau gel pour tout ce qui entoure dû bosser à côté”. Lorsqu’il rencontre Lionel Labourdette, il faut aussi que les chercheurs qui veulent passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, grâce à la valorisation, s’appuient beaucoup plus sur un partenaire industriel. “Dès qu’un projet est identifié dans le cadre d’une valorisation, avec création d’entreprise derrière, il faudrait que le chercheur se rapproche de quelqu’un expérimenté en Bruno Viola, qui connaît le monde industriel, il ose se lancer dans la création d’entreprise. Si près d’un an et demi de recherche a été nécessaire pour aboutir à la commercialisation de ses produits, Zeta Biotech a devant elle un marché important estimé à une centaine de millions d’euros et qui croît chaque année “de 10 % à 15 %”. Pour réussir à capter un maximum de parts de marché, Zeta Biotech cherche actuellement un Business Angel capable de l’aider en cette phase de démarrage à hauteur de 300 000 euros. Début 2008, elle se tournera vers des “fonds d’investissements, des capital-risqueurs” qui pourront lui apporter le million et demi d’euros nécessaires à sa croissance. De 4, l’équipe de la jeune pousse pourrait ainsi atteindre les 15-20 salariés d’ici 2010-2011 et réaliser alors les 20 millions de chiffre d’affaires escomptés. A-L.G. matière industrielle, une personne qui connaisse les contraintes de l’entreprise et qu’ils constituent tous deux un véritable binôme”, insiste Eric Cozanet. Et pourquoi pas, comme le suggère Lionel Labourdette, “créer de véritables passerelles entre recherche et entreprises ? Et ce dès la formation ?” ■ Anne-Laure Grosmolard 29 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 30 DOSSIER ENTRETIEN AVEC GILBERT BLANCHARD, DIRECTEUR DU CENTRE DES BIOTECHNOLOGIES EN BRETAGNE (CBB DÉVELOPPEMENT) “Les biotechnologies ont un intérêt pour de multiples secteurs” Depuis quand et comment ont évolué les biotechnologies en Bretagne ? Tout a vraiment démarré aux alentours de l’année 1985. Avant cela, les biotechnologies étaient un secteur totalement inconnu dont personne ne s’occupait. Puis tout le monde a commencé à s’y sensibiliser. La Région a alors créé des outils comme le Critt santé et le CBB développement à Rennes, le zoopôle de Saint-Brieuc et Bretagne Biotechnologie Végétale (BBV) à Saint-Pol-de-Léon. Les biotechnologies ont pu émerger dès lors qu’elles ont démontré qu’elles étaient utiles et nécessaires au développement économique des activités traditionnelles de Bretagne mais aussi qu’elles étaient indispensables en tant que telles, et que la région ne pouvait donc se permettre de rater ce virage. Et la Bretagne n’a pas manqué ce virage ? Bien sûr que non. D’ailleurs, elle s’est très rapidement engagée dans le programme Britta. En quatre ans, plus de 100 projets ont été lancés pour un montant de 60 millions de francs, sachant que chaque franc d’investissement public a généré un peu plus de 3 francs d’investissement privé. Dommage que ce programme de recherche, véritable dispositif régional de transfert de technologie, n’ait pas été reconduit. Un des inconvénients bretons est la mauvaise lecture du prisme des biotechnologies en Bretagne. Tout simplement parce que lorsque les gens parlent de biotechnologies, ils pensent santé humaine alors qu’ici nous sommes plutôt sur des secteurs comme l’agriculture, l’agroalimentaire, la chimie, la cosmétique ou le vétérinaire. Il y a aussi les biotechnologies marines ? Bien sûr mais ces biotechnologies, prometteuses dans notre région, peuvent avoir un intérêt pour de multiples secteurs. Ce sont d’ailleurs les seules qui sont définies par la ressource qu’elles utilisent et non par leur domaine d’intervention. Elles peuvent donc avoir un impact dans chacun des domaines de prédilection bretons. Malgré tout ce potentiel, pourquoi cette impression que la Bretagne est l’une des régions françaises les moins bien loties ? Peut-être, tout d’abord, pour les raisons évoquées plus haut. Il est plus porteur, en termes d’image, de sensibiliser l’opinion quand on fait des recherches sur le cancer que sur un vaccin destiné à tuer un germe de pommes de terre. Et aussi parce 30 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 que, contrairement à d’autres endroits, comme les Pays de la Loire par exemple où toutes les entreprises de biotechnologie sont regroupées à Nantes, elles sont disséminées ici sur le territoire. Il ne faut toutefois pas oublier que notre génopole a été le huitième créé en France, et que des centaines d’entreprises intègrent aujourd’hui les biotechnologies dans leur process quand elles étaient encore très rares il y a dix ans de cela. Les biotechnologies ont donc un avenir dans notre région ? Bien sûr, notamment dans les domaines de la santé, l’agroalimentaire, la chimie fine et l’environnement. Nous avons la chance d’avoir des ressources, de la matière première importante et de posséder un savoir-faire évident. Mais nous avons toutefois un défaut majeur : le tissu industriel breton. S’il est très développé en matière d’agrofourniture ou en transformation agroalimentaire, il reste limité pour ce qui concerne la chimie et la santé. La solution serait donc entre autres de se développer sur un créneau essentiel que sont les productions de molécules actives en amont des produits finis et de développer par ailleurs la protéomique. ■ Propos recueillis par Anne-Laure Grosmolard BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 31 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 32 FRANÇOISE LE BAIL, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT À LA DG1 ENTREPRISES ET INDUSTRIES À LA COMMISSION EUROPÉENNE GROS PLAN Penser aux PME d’abord ! Dans le cadre du programme “Expérience en entreprise” lancé par la Commission européenne, Françoise Le Bail a choisi une PME bretonne pour découvrir le quotidien de l'entreprise. Au cours de cette semaine, organisée par la CRCI de Bretagne avec le concours de son Euro info centre, elle a également présenté, auprès des principaux acteurs économiques, le programme Innovation et compétitivité (PIC ) mis en place par Bruxelles en faveur des PME . “Les PME sont la colonne vertébrale de l’économie européenne. Elles sont 23 millions et 90 % d’entre elles ont moins de 10 salariés. Elles représentent la plus importante source potentielle d’emplois et de croissance et restent fortement attachées à leur région, contrairement aux grands groupes. Or, cinq ans après le lancement de la stratégie de Lisbonne, nous constatons que les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Les PME ne bénéficient pas de moyens financiers suffisants pour faire face à la concurrence des pays comme la Chine, l’Inde ou les EtatsUnis. Trop de réglementations et de charges administratives sont supportées par les chefs d’entreprise en Europe. Nous allons d’ici 2010 simplifier leur vie !” explique Françoise Le Bail. La commission a ainsi commencé à procéder à l’examen de toutes les nouvelles législations européennes pour vérifier qu’elles sont favorables aux plus petites entreprises : 1 400 textes existants devraient être simplifiés de manière à réduire les formalités, notamment douanières. D’ici 2010, l'UE s’est engagée, en accord avec les gouvernements nationaux, à créer un statut de “compagnie européenne” permettant la création d’une entreprise partout en Europe, en une semaine et par l’intermédiaire d’un seul point de contact. Et la représenFrançoise Le Bail, reçue par Jean-François Le Tallec, président de la CRCI Bretagne 32 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 tante de Bruxelles de poursuivre : “nous allons également faire en sorte de réduire d’un quart les charges administratives des PME car elles sont plus fortement pénalisées que les grands groupes.” 3,5 milliards d’euros pour soutenir l’innovation L’autre aspect évoqué par Françoise Le Bail est le cadre de financement des PME. Il devra leur être plus accessible. “Notre souhait est bien sûr d’accentuer la proximité. Mais le niveau européen ne peut pas tout régler. L’Europe c’est aussi chez vous. 85 % de la législation dépendent des gouvernements de chaque état. A eux de saisir les opportunités que nous leur offrons et de simplifier, à leur niveau, l’accès des PME aux financements européens”. Depuis 2001, l’Union européenne a octroyé plus d’un demi-milliard d’euros aux PME par le biais de garanties qu’elles négocient ensuite avec leurs banques. Pour la période 2007-2013, c’est plus d’un milliard d’euros qui sera débloqué dans le cadre du programme Innovation et compétitivité (PIC). Ce dernier, doté, d’un budget total de 3,5 milliards pour les 6 ans à venir, vise à soutenir les investissements dans les activités d’innovation et de R&D, particulièrement en faveur des PME. Directement visés par ce PIC, les pôles de compétitivité vont devoir à leur tour gagner en efficacité pour pouvoir capter une partie de ces fonds. C’est dans ce sens que la DG Entreprises et Industries s’est engagée à fournir d’ici la fin de l’année une cartographie européenne des pôles pour permettre des rapprochements et synergies entre les entreprises. “Dès mon retour à Bruxelles, je vais essayer de réduire ce délai ou, du moins, fournir dès juillet une première ébauche de cette cartographie. Désormais, nous allons construire moins de piscines et investir plus dans les pôles” a-t-elle répondu aux responsables des pôles bretons qui souhaitent avancer plus vite. Avant de poursuivre : “je vais également faire en sorte que les politiques d’innovation soient plus lisibles, notamment BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 33 INTERVIEWÉE LE 8 MARS DERNIER, JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES, FRANÇOISE LE BAIL S'EST EXPRIMÉE SUR LA DIFFICULTÉ DE CONCILIER VIE FAMILIALE ET VIE PROFESSIONNELLE. Née en 1949 à Combourg dans une famille de quatre enfants, Françoise Le Bail découvre précocement “l'air du large” : Inde, Israël, Egypte, Yougoslavie. “J'ai eu très jeune l'occasion d'aller voir comment les choses se passaient ailleurs.” De là est née sa vocation européenne “même si j'ai un temps hésité entre les Nations Unies et la Communauté européenne.” En 1977, doctorat de droit et diplôme d'études politiques en poche, elle passe le concours de la Commission européenne à Bruxelles et débute comme stagiaire à la DG1 des Relations extérieures. “Les études ne vous apportent pas tant sur les connaissances techniques, mais elles structurent la pensée et éveillent la curiosité intellectuelle.” Deux notions essentielles pour mener de front vie professionnelle et vie privée. Comme beaucoup de femmes, elle juge insuffisants les efforts réalisés en matière d'égalité de chances même si, en 30 ans, depuis son arrivée à la Commission européenne, la part des femmes “A” est passée de 3 % à 30 %. Celle des femmes parmi les directeurs généraux n'a pas évolué. Leur nombre est resté à 2. “Ça reste très difficile. Le phénomène de plafond de verre est très présent. Les hommes se cooptent entre eux et laissent aux femmes les RH ou la communication. Il faut aux femmes une énorme énergie. J'ai cette chance d'être née avec !” Et elle s’en est servie pour élever ses deux enfants et faire face à ses nombreuses obligations. “J’ai été en recherche perpétuelle de cet équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. A plusieurs reprises j'ai refusé des postes très intéressants. En les acceptant j’aurais fait sauter le système !” 300 personnes placées sous sa responsabilité Après avoir occupé, de 1977 à 2005, différents postes dont plusieurs à la DG1 des relations extérieures, elle est depuis 2006, vis-à-vis des pôles. Je repars avec des idées car je suis consciente que nous n’avons pas fait suffisamment pour rap- GROS PLAN Il faut aux femmes une énorme énergie ! directeur général adjoint à la DG1 Entreprises et industries, une des 26 DG1 que compte la Commission européenne. “Mes journées s’étalent de 8 h à 19 h 45 car j’ai gardé l’excellent principe, mis en place lorsque mes enfants étaient plus jeunes, de rentrer à 20 heures pour un dîner en famille.” Avec 300 personnes sous sa responsabilité, elle partage son emploi du temps entre des réunions internes, des sessions à Strasbourg avec les parlementaires en charge des PME, de multiples rencontres avec des représentants régionaux ou des chefs d’entreprise. En tant “qu'envoyée spéciale” pour les PME pour toute la Commission européenne, elle visite régulièrement les Etats procher l’Europe des citoyens. Mes clients finaux sont les PME.” membres et organise dès qu'elle le peut des conférences avec les membres des EIC2 présents dans chaque pays. “Cependant, je dois garder du temps pour la réflexion et le développement d’idées.” Et du temps, elle en consacre aussi à ses loisirs, même s’il lui en reste peu. “J’ai avant tout la passion de la marche à pied. J’apprécie aussi énormément l’art, sous toutes ses formes, du musée des Arts Premiers à Paris aux galeries de Pont-Aven en passant par la faïencerie de Quimper.” Des activités indispensables pour se ressourcer et garder la tête froide au sein d’une Europe qui, en grandissant, requiert encore plus de concertation et de négociation. ■ Véronique Maignant 1 Direction Générale 2 Euro Info Centre 33 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 34 La vie des pôles de compétitivité PÔLE AUTOMOBILE HAUT DE GAMME : ÉLEVER LE NIVEAU DE COMPÉTENCE ET DE COMPÉTITIVITÉ DES PME RÉGION Être en “avance de phase” Bernadette Rovire (au centre) entourée de son équipe Couvrant trois régions, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, le pôle Automobile haut de gamme vient d'investir de nouveaux locaux à Rennes. Après un an de fonctionnement, Bernadette Rovire, sa directrice, nous dévoile les priorités pour 2007 et la coopération initiée avec les autres pôles nationaux également axés sur l'innovation dans l'automobile. Entourée d'une équipe de 5 personnes, Bernadette Rovire affirme sans détour sa stratégie : “La valeur ajoutée du pôle est de faire remonter les projets mais surtout de décharger les PME de toute la partie ingénierie financière, propriété industrielle et recherche de fonds. Car, pour des projets qui mettront entre 6 et 9 mois à voir le jour, une PME n'a pas les moyens de s'y investir. Il nous faut alimenter les PME et les aider à accroître leur compétitivité dans un secteur où le client recherche la différenciation, la sécurité, la fiabilité et le plaisir. Beaucoup d'acteurs engagés sur le haut de gamme travaillent sur des petites séries. Ils cherchent les meilleures innovations aux meilleures marges.” Le projet Emoa1 d'une valeur de 8,5 millions d'euros, développé plus loin, illustre parfaitement ces propos. En Bretagne, la filière automobile représente 273 entreprises et emploie 32 142 personnes et 927 chercheurs. En 2006, 4 projets labellisés par le pôle ont été financés à hauteur de 10 millions d'euros et 3 restent en attente de financement. “Un projet comme Autosar, dont la première phase est en voie d'aboutir, a permis au porteur du projet, TNI Software à Brest, de passer de 48 salariés à 80, en seulement quelques mois. Kereval, autre PME partenaire du projet, recrute 4 ingénieurs. Il faut dire que la mise en place et la maîtrise de normes et de standards (objectif du projet) génère très vite du business. C'est cette idée que nous allons développer auprès de toutes les PME de la filière. Nous allons les aider à être en “avance de phase” pour les nouveaux standards de l'électronique automobile !” Une première en France, le pôle breton, présidé par J-C. Germain, vient de signer avec 3 autres pôles de compétitivité automobile, une charte de coopération. Elle doit favoriser leur visibilité sur la scène internationale mais aussi les inciter à proposer davantage de projets au financement, soit à travers Eureka soit dans le 7ème PCRDT2. ■ Véronique Maignant 1 Mobilité et transports avancés (Poitou-Charentes), Move'o (Ile-de-France, Haute et Basse-Normandie, et Véhicule du futur (Alsace, Franche-Comté) 2 7ème programme cadre de recherche et développement technologique européen TÉMOIGNAGE D'OLIVIER LECLERC, PDG DE LECLERC-FOURNEL, ENGAGÉ DANS LE PROJET EMOA1 “Un travail en réseau efficace mais j'attends encore du concret” Olivier Leclerc dirige l’entreprise LeclercFournel installée à Fougères depuis 1906. Il emploie 150 salariés et a réalisé l'an passé 12 millions d'euros de chiffre d'affaires : “Fabricant d'outils il y a encore 25 ans, nous avons muté pour proposer aujourd'hui des solutions globales en matière d'usinage de métaux (frettage, équilibrage, préréglage). Nous sommes équipés d'une plate-forme à grande vitesse (80 000 tours) et notre portefeuille clients se répartit de la façon suivante : aéronautique, mécanique de précision, 34 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 sous-traitants automobiles et moulistes” explique -t-il. C’est l’Ecole nationale supérieure de Cachan, installée à Bruz (35), qui est venue les chercher pour rentrer dans le projet EMOA du pôle Automobile haut de gamme. Labellisé le 15 décembre dernier, ce projet, porté par PSA Citroën et doté d’un budget de 8,5 millions d'euros et mobilisant une trentaine de personnes, est en passe d'être financé à hauteur de 4,3 millions, même si aujourd'hui “nous attendons les financements pour démarrer”. Gruau, Ouest Emboutissage, Arcelor, 22/03/07 12:58 Page 35 l'Irisa et CRT comptent parmi la liste des acteurs du projet. “Avec PSA, nous avons décliné les travaux sur lesquels nous devions travailler pour optimiser le parcours outils. Puis avec l'ENS Cachan, nous les avons mis en application et avons développé la R&D pour laquelle nous manquions cruellement de ressources. Du pôle, j'attends de progresser technique- ment mais plus encore de nouveaux marchés. Aujourd'hui, la stratégie des constructeurs passe par des opérateurs étrangers. Ici nous avons les compétences et l'envie de nous investir. Pourquoi ne pas travailler ensemble et en direct ?” 1 Emoa vise à maîtriser la qualité, réduire les coûts et les délais de service des ouvrants automobiles avec 2 objectifs majeurs : mise en forme parfaite des tôles minces ; conception innovante et à moindre coût de l'outillage répondant à un enjeu économique majeur : V.M. amortissement de moyens sur des quantités à produire plus faibles. RÉGION BAT BE 178 - Partie 2 LE PÔLE VALORIAL SOUTIENT LA FILIÈRE LAIT DANS L'OUEST En 2007, la Région, les 4 conseils généraux et les 10 grandes métropoles bretonnes1 apporteront 24 millions d’euros dans l’escarcelle des pôles de compétitivité. Pour faciliter la vie des PME, ces fonds seront gérés et attribués via un guichet unique rattaché à la Région. Pour les 180 adhérents de Valorial, dont 2/3 de PME, c’est une bonne nouvelle car beaucoup de projets labellisés en 2006 étaient éligibles au seul échelon régional. Sur 7,5 millions d’euros de financement perçus l'année dernière, seuls 30 % émanaient du national. Le reste leur a été attribué par les collectivités territoriales et Oséo Anvar sous forme d'avances remboursables ou de subventions. “En dessous d’un million d’euros, un projet, même labellisé, a très peu de chance d’être financé par l’ANR2 et encore moins par le FCE3” explique Michel Pinel, directeur de Valorial. La donne ne devrait pas trop changer en 2007 même si, comme il l’affirme, “2 projets sont aujourd’hui présélectionnés dans le cadre du FCE. L’appel d’offre national sera clôturé à la fin de ce mois. Avec un projet à hauteur d’1,8 million d’euros, on va enfin rentrer dans la cour des grands et montrer qu’en Bretagne les IAA savent aussi faire de la R&D.” L’enjeu est essentiel pour la Bretagne et pour l’Ouest d’une manière générale. Ces projets concernent une filière lait en pleine mutation. L’un d’eux consiste à valoriser l'image nutritionnelle de la matière grasse laitière, à étudier les capacités nutritionnelles du beurre et lui trouver de nouveaux débouchés. S’agissant de produits nutrition santé, ce projet va jusqu’à l’étude préclinique. Il est porté par tous les principaux acteurs de la filière laitière dans l'Ouest qui produit à elle seule 30 % du lait français : Even, Coopagri, Lactalis, Danone, Entremont… en partenariat avec des instituts comme l’Inserm ou BBA. Ces derniers mobilisent une dizaine de personnes sur ce projet d’envergure espérant créer 32 emplois en R&D. A plus long terme, il s’agit bien sûr de préserver le plus grand nombre d’emplois dans la filière lait. Les ambitions de Valorial dans les mois à venir ne s’arrêtent pas là. “Nous souhaitons devenir une plate-forme nationale et internationale. Pour ce faire, nous développons des coopérations avec les autres pôles bretons, comme celle sur la mise en place d’une filière algues (de la ressource jusqu’à la production de molécules actives) avec le pôle Mer. Nous collaborons également avec les autres pôles agro-ali- Photo : Entremont Coopérations en vue avec les autres pôles mentaires nationaux comme Inno-Viandes à Clermont-Ferrand avec qui nous travaillons sur la valorisation des co-produits d’animaux (débouchés envisagés : produits fonctionnels, méthanisation, bio énergie…)” conclut Michel Pinel. En affichant ce programme, Valorial espère attirer en 2007 une centaine de nouveaux adhérents et présenter 15 millions d’euros de projets. ■ V. M. 1 Vannes, Rennes, Quimper, Morlaix, Saint-Malo, Pontivy, Lannion, Lorient, Brest, Saint Brieuc, 2 3 Agence nationale de la recherche Fonds de compétitivité des entreprises 35 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 36 TRANSFERT DES PORTS DE BREST, LORIENT ET SAINT-MALO À LA RÉGION ENTRETIEN AVEC YOUENN LE BOULC’H, PRÉSIDENT DE LA CCI DU PAYS DE SAINT-MALO Une cohérence régionale est indispe RÉGION En tant que concessionnaire, notre mission consiste à gérer l'ensemble des infrastructures et super structures se trouvant sur les quais, entrepôts, bâtiments, grues, appareils de levage… bref tous les équipements nécessaires à l'activité du fret marchandises mais aussi passagers2. Mais elle consiste plus encore à être capable d'arrêter aujourd'hui des choix stratégiques, en lien avec tous les acteurs locaux et régionaux, pour assurer demain le rayonnement économique de toute une région. 19 ports de commerce employant 216 équivalents temps plein sont aujourd’hui gérés et exploités par les CCI bretonnes dans le cadre d'une concession. Depuis le 1er janvier 2007, les trois ports d'intérêt national, Brest, Lorient et Saint-Malo, sont devenus propriété de la Région. Ils représentent 82 %1 du fret maritime de la région. Voyons avec l’un de ses représentants comment les CCI envisagent l’avenir. D’abord, pouvez-vous me définir ce qu’est une concession et quelles obligations en découlent ? Il faut savoir que les ports de commerce exercent un rôle fondamental dans l'approvisionnement des entreprises bretonnes, notamment des filières agro-alimentaire et énergétique. 36 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 Pouvez-vous nous citer quelques exemples de missions au quotidien ? A Saint-Malo, l’effectif rattaché à l'activité portuaire s'élève à 55 personnes soit 1/3 de l’ensemble du personnel de la CCI. Il a pour mission la manutention, l'entretien et la maintenance de tous les équipements afin de permettre aux entreprises présentes sur le port d'exercer dans de bonnes conditions leurs activités. Pour répondre à leurs besoins et optimiser les infrastructures, nous avons planifié pour les prochains mois des travaux d'envergure : quai Charcot, plate-forme logistique sur l'avant-port, création d'un pôle plaisance, etc. Depuis le 1er janvier, tous les bâtiments installés sur les quais sont propriété de la Région, à charge pour nous de passer un contrat annuel de location précaire et révocable avec les entreprises qui souhaitent s'y installer. En tant que concessionnaire, nous n'avons aucun droit d'intervention sur l'entrée et la sortie des bateaux. La police du port relève de la DDE. Si un bateau est gênant, seul le commandant du port peut décider de son départ. Le personnel qui gère les phares et balises relève également de la DDE. Et je ne vous parlerai pas des dockers qui ont, eux aussi, un statut différent. Or le transfert du patrimoine et des compétences aux régions n'a pas entrainé automatiquement celui des personnels. Un certain nombre de questions reste en suspend. Heureusement que depuis de nombreuses années nous avons appris à travailler ensemble ! Comment vivez-vous au sein du réseau consulaire le renouvellement des concessions portuaires dont l’échéance pour Brest et Lorient est cette année ? Le réseau consulaire est totalement solidaire même si, pour Saint-Malo, l'échéance est 2017. Nos trois ports sont complémentaires. Brest, grand spécialiste de la réparation navale, reste le 1er port français d'intérêt national pour les conteneurs. Lorient, 1er port breton pour le vrac agroalimentaire, va créer un pôle de valeur ajoutée transportlogistique pour accroître son trafic. Enfin, à Saint Malo, les engrais, les bois et le granit sont les trafics prépondérants du port, tout comme le trafic passagers à destination de la Grande-Bretagne ou des îles anglo-normandes. Cette solidarité, indispensable dans le cadre d'une politique portuaire ambitieuse et cohérente à l'échelon régional, est un atout essentiel face à des acteurs privés. BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 37 Les 19 ports de commerce gérés par les CCI en Bretagne Justement, en tant que CCI exerçant une délégation de service public, quels sont vos atouts face à des opérateurs privés ? La Région a procédé à l’audit de chaque port. La conclusion de Gérard Lahellec, vice-président chargé des infrastructures et des transports à la Région, a fait état d'une gestion saine, tant sur le plan financier que social, avec une progression régulière des trafics marchand et passagers. Preuve que nous avons acquis au cours des décennies un savoir-faire qui porte ses fruits. Légitimement, un opérateur privé cherchera la rentabilité immédiate, aura une gestion à court terme et rétribuera ses actionnaires en cas de bénéfices. Avec un statut public, nos établissements n'ont pas les mêmes impératifs. Je suis confiant sur les atouts des CCI pour continuer à assurer cette mission. RÉGION pensable ! 1 En 2005, le trafic marchandise des ports de commerce bretons a représenté 8 501 685 tonnes. Brest assure 30 % de ce trafic, Lorient 30 % et Saint-Malo 22 % 2 En 2005, le nombre de passagers des ports de commerce bretons est de 2 065 082. Saint-Malo assure 52 % de ce trafic, ■ Propos recueillis par Véronique Maignant Roscoff-Bloscon 30 % et Bréhat Port Clos 18 %. ■ Un normand prend la direction de la Fédération bretonne du Crédit Agricole. A 43 ans, Jean-Marie Malherbe est un homme de marketing et de communication. Entré en 1986 au Crédit Agricole de l'Orne, il a successivement occupé des postes de direction au sein des caisses régionales de Normandie. Depuis 2005, il était directeur du réseau commercial dans le cadre de la fusion des 3 caisses, Manche, Orne et Calvados. Arrivé en février dernier au siège de la Fédération à Rennes, il a pour mission aux cotés de Jean-Pierre Morvan, président, et Jacques Boin, secrétaire général, “d'aider les 4 caisses régionales bretonnes à renforcer leurs liens pour être encore plus efficaces sur un marché en pleine mutation. La Fédération bretonne a ceci de particulier qu'elle est la seule, sur le plan national, à fonctionner depuis 25 ans. La raison ? Ses quatre caisses ont toujours eu la volonté de concilier un ancrage de proximité et une expression unique régionale visà-vis de l'extérieur”, conclut le nouveau directeur Contact : 02 99 30 47 48 Brèves ■ En 2006, les effectifs et chiffres d’affaires dans l’in- dustrie ont continué de baisser pendant que ceux des services et du bâtiment ont poursuivi leur envolée. Tiré de l'enquête annuelle de la Banque de France réalisée auprès de 1 150 chefs d'entreprises de + de 10 salariés, le bilan 2006 est morose pour l'industrie. Dans ce secteur, tous les indicateurs sont à la baisse : -2,7 % pour le CA, -0,6 % pour les effectifs et -3,7 % pour les investissements. La filière avicole a particulièrement souffert avec une baisse de 15 à 16 % du CA à l'export et de 7 % sur le CA total. A contrario, les secteurs du bâtiment et des services marchands affichent une remarquable progression avec +9,7 % de CA pour le premier secteur et +6 % pour le second. Selon les responsables de la Banque de France, l'autre enseignement à tirer de ce bilan est l'envolée des matières premières qui, en 2006, va directement impacter le résultat net d'exploitation des entreprises bretonnes. Avec une augmentation moyenne de 30 % (hors énergie), une seule entreprise sur 4 aura un résultat net en hausse par rapport à 2005 car la plupart a fait le choix de ne pas répercuter la totalité de cette hausse sur les prix de vente. Malgré tout, les industriels prévoient une amélioration en 2007, particulièrement en termes d'investissements. 37 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 38 Enquête LA PRATIQUE DE L’ANGLAIS DANS LES ENTREPRISES BRETONNES : UN ENJEU SUR LES MARCHÉS INTERNATIONAUX PRATIQUES Could really do much better ! Mauvaises en anglais, les entreprises bretonnes ? Le constat est encore trop fréquent, malgré les mesures prises par les plus dynamiques pour s’imposer sur les marchés mondiaux. “La France perd régulièrement des points Valorex met l’accent sur le facteur sur les marchés internationaux. On ne peut pas développement personnel s’en étonner quand on constate, dès l’accueil téléphonique, l’incapacité de trop nombreuses entreprises ou institutions bretonnes à répondre dans une teur des hautes technologies, par la nature même de leur autre langue que le français. L’anglais est pourtant la langue pra- marché, ont les capacités requises. Mais la majorité des entretiquée sur tout le globe, dans le monde des affaires comme de prises se contentent de connaissances approximatives tant la recherche. A l’heure de l’économie de la connaissance et de qu’elles interviennent essentiellement sur un marché local. l’internationalisation, cette situation est même carrément inad- Prendre conscience de la nécessité de posséder une pratique missible”, s’exclame Jacques de Certaines, président de fluide d’une langue étrangère est souvent la conséquence Rennes Atalante. d’expériences fâcheuses, comme l’impossibilité de commuCertes, on peut considérer que les groupes structurés ont niquer efficacement sur un salon, ou de présenter une plaquette des équipes internationales, ou que les petites entités du sec- d’entreprise dans la langue d’un prospect non francophone, DIANA NATURALS Diffuser l’usage de l’anglais dans toute l’entreprise Située à Antrain, Diana Naturals produit des additifs destinés à l’alimentation humaine. Elle exerce son activité à plus de 80 % à l’export, en Europe et jusqu’en Chine. Si elle emploie des salariés bilingues notamment dans ses services commerciaux, “nous nous sommes aperçus que l’utilisation de l’anglais comme langue de travail concernait une très grande partie de nos 400 salariés, commerciaux mais aussi au laboratoire de R&D, aux achats, à la production (qualité) et qu’il fallait améliorer la communication dans cette langue”, explique Antoine Coutant, le dirigeant. Diana Naturals a fait appel au groupement d’employeurs Atout Pays de 38 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 diens de participants. L’objectif est de leur assurer une autonomie dans la langue, mais aussi d’être capables de s’entretenir de sujets plus larges avec les clients, fournisseurs ou agents par exemple lors d’un déjeuner d’affaires” précise Penny Harrison, la professeur qui assure les cours depuis septembre. La pratique quotidienne de l’anglais Penelope Harrison (à gauche) permet aux salariés d’exercer leurs dispense les cours d’anglais nouveaux acquis mais l’enseignante s’efforce aussi de “donner envie d’alRance pour organiser des cours d’anglais ler plus loin, en lisant la presse, en visionà l’intérieur de l’entreprise. “Nous tra- nant des films”. Avec une satisfaction vaillons sur des documents d’entreprise manifeste : les stagiaires sont assidus et (fiches produits, audit, préparation de réu- rendent tous leurs devoirs. C.C. nions…) en lien avec les besoins quoti- 22/03/07 12:58 Page 39 ou encore d’avoir essuyé un refus de paiement pour n’avoir pas compris les spécifications d’une commande. Si les relais qui accompagnent les premiers pas des entreprises à l’international font d’abord écran, un jour ou l’autre l’entreprise se retrouve seule face à la barrière linguistique. Ce qui impose d’abord de définir une stratégie à l’international et de prendre les moyens de la mettre en œuvre. “Quand l’entreprise constate un besoin vraiment immédiat, c’est trop tard, il lui aurait fallu mettre en place une stratégie langues et anticiper. Admettre aussi que l’apprentissage d’une langue demande un investissement à long terme”, insiste Patricia Lynch, du CIEL à Brest qui reçoit environ 15 000 stagiaires chaque année. En dépit d’une demande croissante “d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, celles-ci intègrent encore difficilement la formation en langues dans leurs priorités d’investissement, poursuit la CCI de Morlaix. Elles ont tendance à croire qu’elles se débrouilleront toujours, sans compétence linguistique”. Formation et ouverture culturelle Face à ce constat, les moyens déployés par les entreprises ne semblent pas toujours en phase avec les enjeux. Groupe international, la Timac assure une formation systématique à tous les membres du personnel. A raison d’une heure par semaine, les deux professeurs d’anglais accueillent une soixantaine de salariés désireux de se former “soit par goût soit pour préparer une évolution de carrière”, explique la responsable formation. PME spécialisée dans l’extrusion de graines de lin pour l’alimentation à Combourtillé (35), Valorex met l’accent sur le facteur développement personnel. Depuis trois mois, des cours sont proposés dans le cadre du Dif (droit individuel à la formation) “à tous les postes et tous les niveaux. Nous sommes en lien régulier avec la Grande-Bretagne pour nos achats de matière première et nous exportons partout dans le monde. La diffusion de l’anglais n’a pas qu’un aspect utilitaire, c’est aussi une ouverture culturelle”, estime Stéphane Deleau, le dirigeant, justifiant le co-investissement demandé aux salariés. Et si l’anglais est la première étape d’une démarche à l’interna- tional, “ensuite il faut considérer la connaissance de la culture et de la langue du pays interlocuteur comme des facteurs clé de réussite”. La connaissance de la langue ne doit donc pas être l’obstacle à la découverte d’un marché qui pourrait s’avérer porteur. Dès lors qu’une relation s’installe, l’entreprise devrait y trouver la motivation nécessaire pour acquérir de véritables compétences linguistiques. ■ Clotilde Chéron SIEPEL IMPLANTÉE À LA TRINITÉ-SUR-MER (56) Être crédible sur les marchés mondiaux PRATIQUES BAT BE 178 - Partie 2 “Maintenant, la plupart de nos collaborateurs maîtrisent parfaitement l’anglais”, déclare Christophe Cordès, le dirigeant de Siepel, fabricant d’équipements de tests des produits de l’électronique. L’entreprise emploie 50 personnes pour un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d'euros. Depuis 1992, elle s’intéresse aux marchés mondiaux et exporte désormais la moitié de sa production. “Depuis 2003, tous nos documents internes sont en anglais. Nous savions que le niveau d’anglais, la langue de Christophe Cordes travail, était insuffisant et nous avons décidé d’être ambitieux. Une quinzaine de personnes se sont engagées dans un programme de formation pour atteindre un niveau qui leur permet d’être crédible face à leurs interlocuteurs”. Soit un score de 900 points TOEIC1 pour les commerciaux et de 800 pour les techniciens. Les salariés suivent les cours sur leur temps personnel : “ce n’est ni un jeu ni un sport, mais une démarche personnelle que nous encourageons en proposant des dispositifs adaptés”. 1 Test d'anglais pour une communication internationale VIA LE DIF, AUTOCRUISE FORME SES SALARIÉS À L'ANGLAIS Parler anglais avec le patron Filiale d’un groupe américain, l’équipementier automobile Autocruise emploie 36 salariés à Plouzané (29). Il exporte la totalité de sa production de radars de régulation de vitesse en Grande-Bretagne et en Allemagne, “ce qui implique de se sentir à l’aise notamment dans les relations quotidiennes avec notre patron anglais, souligne Stéphane Madec, responsable RH. Nous avons saisi en 2005 l’opportunité offerte par le Dif (droit individuel à la formation) pour proposer des cours à l’ensemble du personnel”. Si les cours sont financés par l’entreprise, les vingt salariés concernés les suivent sur leur temps personnel et sont rémunérés à hauteur de 50 %. Cette logique de co-investissement va maintenant s’étendre à l’allemand pour quelques volontaires. 39 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 40 Juridique LA VALORISATION DES ACTIFS IMMATÉRIELS PRATIQUES Une occasion de revalorisation de l'entreprise La valeur des entreprises est souvent fondée seulement sur les actifs corporels (machines, immobilier, etc.). Or, 75 à 90 % de la valeur des entreprises cotées sont constitués par des actifs incorporels (marques, brevets, logiciels, …). La majorité des PME n’a pas détecté ces valeurs (parfois de véritables pépites cachées) permettant de mieux vendre l’entreprise ou encore d'obtenir plus aisément des prêts… On peut prendre comme exemple le logiciel. On procède d’abord à un audit, pour ensuite procéder à la valorisation. L’audit préalable vérifie si l'entreprise est bien propriétaire de ces actifs. Il implique parfois de vaincre des idées toutes faites. Beaucoup pensent par exemple qu’aucune difficulté n’existe à propos du logiciel : l’entreprise en est propriétaire, puisque le code de la propriété intellectuelle (article L 113-9) pose que le logiciel développé par le salarié appartient à l’entreprise. Pourtant, il existe de nombreuses situations où ce texte ne peut s’appliquer (logiciel développé par un stagiaire ou par un développeur indépendant, ou par un gérant de SARL). Même si le logiciel appartient à l’entreprise, il faut vérifier qu’il ne constitue pas une contrefaçon. Enfin, un logiciel doit être original pour être protégé juridiquement. La pratique montre que de nombreuses entreprises estiment être propriétaires de leur logiciel (ou de leur base de données, ou de leurs marques…), mais ces actifs ne leur appartiennent qu’en apparence. Après la vérification de la propriété des droits, peut commencer le travail d’analyse de valeur. La valorisation se décompose en deux parties : une première d’estimation et une seconde d’ordre juridique et comptable permettant de faire apparaître cette valeur au bilan de l’entreprise. Dans l’étape d’estimation, il n’existe pas une méthode unique pour évaluer l’actif incorporel. Trois grandes approches sont combinées en fonction de la situation : l’approche par les coûts, par les revenus et enfin par le marché. Globalement, pour un actif immatériel en début d’exploitation, l’expert utilisera plutôt une méthode par les coûts qui donne souvent une valeur “plancher”. Lorsque la phase d’exploitation commence, les approches par les revenus seront plus adaptées. Enfin, l’approche par le marché est utilisée quand il existe un historique, des comparaisons et/ou un business plan réaliste. Pour chaque approche, de nombreuses méthodes existent ; il faut retenir les plus pertinentes en fonction du cas concerné et en utilisant surtout les variantes les plus adaptées. A ce stade, c’est l’expérience qui permet de choisir les bons agrégats. L’estimation finale est réalisée à partir de la moyenne des 2 ou 3 méthodes qui dégagent un résultat (dans une fourchette cohérente) qui conduit le plus souvent à une valorisation significative de l’actif incorporel. Il convient ensuite de valider si les capitaux propres de l’entreprise peuvent être majorés de la plusvalue calculée sur l’actif incorporel. Depuis l’application en 2005 d’un nouveau règlement comptable, certaines opérations de restructuration peuvent encore s’effectuer à la valeur réelle et ainsi permettre la revalorisation au bilan. Quelques opérations d’apports bien précises le permettent mais donnent lieu à une imposition coûteuse, sauf à bénéficier de déficits fiscaux. Quelques niches permettent cependant la revalorisation sans fiscalité (fusion de sociétés indépendantes détenues en direct par le même associé, ou fusion de sociétés du même groupe lorsque l’actif net comptable est insuffisant pour permettre la libération du capital). Plus simplement, il est aussi possible de faire mention dans l’annexe au bilan de la plus-value potentielle, cette information étant certifiée par le Commissaire aux Comptes. En conclusion, il faut vérifier la propriété du droit, et faire valider les chiffres par des spécialistes. La méthode permet de se garantir contre toutes difficultés notamment fiscales ou pénales, tout en augmentant parfois fortement la valeur de l'entreprise. Bernard LAMON, avocat spécialiste en droit de l’informatique et des télécommunications Jean-Luc HEBERT, expert-comptable et commissaire aux comptes. 40 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 Ben d’H dire BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:58 Page 41 Formation - emploi UNE FORMATION HYGIÈNE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’HÔTELLERIE RESTAURATION L’Union Européenne ne badine pas avec la sécurité alimentaire des consommateurs. Repris dans la Food Law, le “paquet hygiène”, dans sa nouvelle version, est entré en application en janvier 2006. Pour aider les professionnels à répondre à cette nouvelle “obligation de résultat”, la CCI des Côtes d’Armor propose aux hôteliers restaurateurs une formation de deux jours portant à la fois sur l’hygiène et la sécurité (guide des bonnes pratiques) et les points clés à respecter : personnel, nettoyage et désinfection, maîtrise de la chaîne du froid, rangement rationnel des denrées, gestion des déchets, organisation du travail (démarche HACCP), avec notamment les règles concernant la cuisson et le refroidissement, la congélation décongélation, le conditionnement sous vide. Benoît Cabanis, président d’Hélys et Caroline Thieffry, directrice Cette formation est assurée par Jérôme Garry, de l’Ecole supérieure de microbiologie et de sécurité alimentaire à Brest. Chaque année, deux sessions sont organisées et accueillent environ vingt participants. Les frais de formation sont pris en charge par le fonds d’assurance formation de la profession, le FAFIH. “Les professionnels sont surpris d’entrer en conflit avec l’administration lors des contrôles, alors qu’ils croient respecter en tous points leurs obligations. En ce sens, la proposition de la CCI est une occasion complémentaire de relancer l’intérêt de tous nos confrères pour la démarche HACCP”, confirme Serge Lucas, vice-président du syndicat hôtelier. PRATIQUES On ne badine avec la sécurité alimentaire Clotilde Chéron ■ Opérationnel depuis plus favorable qu'au niveau national et 2006 s'est révélée janvier 2007, le groupe- supérieure aux prévisions. Les cadres exerçant une fonction ment d’employeurs Helys commerciale sont les plus recherchés sur le marché breton s’adresse à toute entreprise, quels que soient sa taille et son secteur d’activités (excepté l’agriculture et le secteur de l’hôtellerie-restauration), située dans le bassin d’emplois de Rennes. Dirigé par Caroline Thieffry, Helys entend répondre aux besoins variés des entreprises en termes de compétences mais surtout de durée de temps de travail. Qu'il s'agisse d'une ou de deux journées par semaine ou de besoin récurrents de main d'œuvre, Helys offre au chef d'entreprise la possibilité de recruter un salarié à temps partagé. Depuis sa création, le groupement d'employeurs a ainsi recruté une comptable mise à disposition dans 4 entreprises, 1 assistante accueil, 1 secrétaire, 1 gestionnaire paye, et recrute actuellement 1 assistante RH pour 3 entreprises, 1 technicien informatique et 1 responsable marketing. Il œuvre aussi afin de trouver des temps pleins pour des postes de manutentionnaires, de chauffeurs livreurs… Contact : 02 99 33 63 33 ■ En Bretagne, 2007 s’annonce un cru exceptionnel en matière de recrutement des cadres. En effet, selon l'Apec, 6 150 cadres seraient embauchés en région cette année soit une hausse de 18 % par rapport à 2006. Cette perspective est devant les informaticiens et la production industrielle-chantier : la part des embauches dans le volume total des recrutements serait respectivement de 25 %, 18 % et 17 %. Les cadres confirmés semblent toujours les mieux placés pour décrocher un emploi (44 % des recrutements), loin devant les cadres débutants qui représentent 26 % du total des recrutements. Depuis les années 2000, le volume de créations d'emplois cadres ne cesse de croître du fait de l'augmentation des départs en retraite. Entre les entrées et les sorties, le solde net de création d'emploi s'est établi à 1 540 en 2006. En 2007, 19 % des sorties seront dus à des départs en retraite soit 4 points de plus qu'en 2006. Solutions du numéro 177 3 8 4 9 2 5 7 1 6 5 7 2 1 6 4 9 8 3 1 9 6 8 7 3 2 5 4 2 4 1 7 9 8 6 3 5 8 3 7 6 5 2 1 4 9 9 6 5 3 4 1 8 2 7 7 5 8 4 1 9 3 6 2 4 1 9 2 3 6 5 7 8 6 2 3 5 8 7 4 9 1 41 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:59 Page 42 Annonces PRATIQUES La croissance est là avec mes nouveaux locaux 35 44 NANTES 02 40 35 05 48 • AMPERE - ZAC MOULIN NEUF Porte d’Armor, proche périphérique immeuble R + 2 : 1 350 m2 divisibles à partir de 337 m2, locaux livrés aménagés, climatisés Parkings couverts et extérieurs Dispo. juin 2007. A LOUER RENNES 02 99 79 33 34 YESSS ! 56 LORIENT 02 97 37 35 35 • RENNES SUD Locaux d’activités : 1 200 m2 Entrepôt isolé et chauffé, bardage double peau – 2 quais. Bureaux, terrain 11 000 m2. A LOUER • LORIENT Centre d’Affaires Monistrol bureaux de 310 m2 divisibles, belles prestations – grand parking. A VENDRE / A LOUER • RENNES SUD EST Locaux d’activités : 2 160 m2 Belle surface d’entrepôt – accès gros porteurs, Bureaux/show room A LOUER • PROCHE LORIENT – ZI : plateau de 230 m2 - nombreux bureaux – Parking. A LOUER • PARC DU VIEUX MOULIN Proche rocade nord “Porte de Gesvre” - 2 immeubles indépendants 785 et 1 015 m2 divisibles à partir de 200 m2 - livrés aménagés, climatisés – Parkings Dispo. mai 2007. A LOUER • ORVAULT 600 m2 local d’activités, dont 150 m2 en show room – Idéal clientèle professionnelle. A LOUER CHOLET 02 40 35 05 48 14 CAEN 02 31 43 01 01 • ST JAMES (50) - AXE A 84 RENNES/CAEN Immeuble récent - prestations haut de gamme - Site clos sécurisé bureaux 2 400 m2 - A VENDRE BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 • QUIMPER – AXE ROCADE Bureaux d’exception 1 350 m2 divisibles, parking important A LOUER • QUIMPER Emplacement n°1 - Local commercial 560 m2. A LOUER 53 LAVAL 02 99 79 72 15 • LAVAL, Z.I. Bât. industriel 1 420 m2 sur beau terrain entièrement bitumé. Station de lavage et fosse d’entretien. 2 portes sectionnelles Terrain clos : 11 500 m2. A LOUER ST BRIEUC 02 97 37 35 35 • SAINT BRIEUC proche Centre Ville – immeuble neuf de bureaux 3 000 m2 divisibles – grand parking. A VENDRE / A LOUER • PORTES D'AVRANCHES (50) Accès direct Axe A84 Rennes/Caen Local d'activités 8 640 m2 terrain clos 26 000 m2 Accès gros porteurs. A VENDRE • PLERIN – ZONE DES LONGS RÉAGES Proche voie express, locaux d’activités neufs de 430 et 450 m2 avec vitrine, prestations de qualité. A VENDRE / A LOUER • CHOLET dans ZI - bât. chauffé et isolé 230 m2 sur terrain 2 300 m2 A VENDRE 42 • MORLAIX - ST MARTIN DES CHAMPS Entrepôt 2 300 m2 environ, 4 quais niveleurs, terrain 11 000 m2 A VENDRE 22 • CHOLET dans ZI, bât. chauffé et isolé 1 000 m2 dont 160 m2 de bureaux sur terrain 3500 m2. A VENDRE Blot immobilier d’Entreprise est présent sur tout le Grand Ouest : • BREST – ROUTE DE CONQUET Très beaux bureaux 200 m2 environ, rez de chaussée, beau parking privatif. 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A LOUER 29 Rennes : 02 99 79 33 34 Brest : 02 98 33 70 77 Nantes : 02 40 35 05 48 Caen : 02 31 43 01 01 Lorient : 02 97 37 35 35 w w w. b l o t c o l l i e r s . c o m BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:59 Page 43 Annonces IMMEUBLES BUREAUX AUTONOMES • 205 - 237 m2 Rdc Immeuble neuf avec 15 parkings - RENNES OUEST BUREAUX A LOUER • 40 à 75 m2 - RENNES CENTRE et périphérie, Libre rapidement • 80 et 84 m2 - RENNES CENTRE et périphérie pour prof. libérales • 105 m2 - RENNES CENTRE avec parkings - Libre de suite • 162 m2 - remis à neuf RENNES CENTRE • 200 m2 - Rez de chaussée NOYAL, face 4 voies • 583 m2 sur 1 niveau, près métro, Libre (2 lots possibles) RENNES SUD • 746 m2 - PACÉ Immeuble autonome neuf. Divisible - disponible LOCAUX ACTIVITES A LOUER • 250 m2 - Bureau et atelier dépôt isolé - chauffé Libre - RENNES EST • 1 650 m2 - dont 300 m2 de bureaux Libre - RENNES OUEST • 2 360 m2 - dont 400 m2 de bureaux face rocade RENNES SUD EST • 3 500 m2 - dont 680 m2 de bureaux près centres commerciaux RENNES NORD Autres sites, nous consulter 1, Place Général Giraud (35000) RENNES Tél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28 E. Mail : [email protected] - [email protected] Constructeur de maisons individuelles Affaires à céder Clientèle : Particuliers 1. Entreprise générale de bâtiment intervenant dans les secteurs de la maçonnerie (60 %), la charpente (25 %), la plomberie et le chauffage (15 %). C.A. : 2 M€ Implantation : Ouest - Zone résidentielle Chiffres clés : C.A. 2005 > 2.700 K€ Résultat Net 2005 > 140 K€ Effectif moyen : 12 personnes Constructeur intégrant. Gros œuvre, Menuiserie et Charpente. Positionné haut de gamme dans un secteur géographique à forte augmentation d’habitat et de construction de résidences secondaires. Motif de la cession : Départ en retraite Objet de la cession : 100 % des titres (Grand Ouest) Entreprise située dans les Pays de Loire 2. Cabinet d’architecture et bureau d’études techniques (Etudes et réalisations du bâtiment) C.A. : 2,5 M€ et RN > 10 % PRATIQUES S E L E C T I O N S LOCAUX REZ DE CHAUSSÉE RENNES ET PÉRIPHÉRIE • Local commercial et bureaux 230 m2 - Vitrine Libre rapidement 3. Transformation et charcuterie de produits de la mer (surgelés) C.A. : 1,5 M€ Pour toute demande de renseignement, achat, cession JTB ENTREPRISES : RENNES Félix JOLIVET Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine 35000 Rennes Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 E-mail : [email protected] NANTES Jacques THIÉBAUT 16, rue Marie-Anne du Boccage 44 000 Nantes Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 E-mail : [email protected] 43 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007 BAT BE 178 - Partie 2 22/03/07 12:59 Page 44