Test de dépistage classique du VIH et test rapide
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Test de dépistage classique du VIH et test rapide
Test de dépistage classique du VIH et test rapide : quelles différences ? Interview de Marc Frémondière, infirmier au centre de santé sexuelle Le190 *** SIS : Qu’est-ce qu’un test de dépistage du VIH rapide ? Marc Frémondière (MF) : Dans le cadre du plan de lutte contre le sida 2010/2014, un effort a été mis sur le dépistage du VIH/sida. Malgré un dispositif de dépistage assez diversifié, de nombreuses personnes parmi les plus vulnérables en France n’y ont toujours pas accès. Parmi les pistes retenues, la généralisation du test rapide fait partie des mesures préconisées. Ce mode de dépistage – le test rapide – est utilisé déjà depuis quelques années de manière isolée notamment dans certaines situations d’urgence. Ce mode de dépistage va donc se généraliser, sortir des murs de l’hôpital pour être notamment disponible chez les médecins de ville. En parallèle, plusieurs expériences en milieu associatif ont eu lieu en 2009 dans le cadre de la recherche biomédicale. Elles se sont avérées pertinentes et elles révèlent l’attrait que peut avoir une approche communautaire dans le dépistage. SIS : Quelles sont les différences fondamentales entre un test de dépistage classique du VIH et un test rapide ? MF : Un test classique est un examen de laboratoire qui est réalisé grâce à une prise de sang par un personnel forcément diplômé. Le sang prélevé doit être ensuite analysé et « techniqué » sur des automates de laboratoire qui renseignent ou non sur la présence des anticorps anti-VIH. C’est ce qu’on appelle communément le test ELISA. A contrario, le test rapide ne nécessite pas de prise de sang. Il faut juste prélever un peu de sang au bout du doigt. On met ensuite en contact ce sang avec une membrane réactive et/ou des solutions réactives afin de mettre en évidence la présence ou non des anticorps anti-VIH. L’interprétation - c’est la grande différence, se fait là par lecture directe. Ca ne nécessite pas de matériel de laboratoire spécifique ni de personnel diplômé. En revanche, il faut quand même prévoir un endroit réservé à la réalisation du test et puis du personnel formé au test rapide. Donc un argument important, c’est que l’absence de prise de sang peut être quelque chose d’important pour les usagers et une alternative à la prise de sang classique. SIS : Au niveau des délais, est-ce que c’est la même chose ? MF : Un test rapide est dit rapide grâce au délai de rendu de résultat. En effet, le test rapide permet d’obtenir le résultat du dépistage en quelques minutes seulement. Le temps du test est contemporain à celui du résultat. Du coup la personne reste sur place. Il n’y a pas de – entre guillemets – « perdu-e-s de vue ». En fait si on a un résultat positif à l’examen, on peut voir ça directement avec la personne dans la foulée. En revanche, le délai de fiabilité du test est plus long. C’est-à-dire que pour un résultat négatif fiable, il faut attendre trois mois entre un rapport présumé à risque et la réalisation du test rapide, ce qui n’est effectivement pas le cas du tout pour le test classique (la prise de sang), du moins pour les tests dits de 4ème génération qui sont utilisés actuellement dans les laboratoires d’analyses médicales. Leur sensibilité permet d’obtenir un résultat fiable à six semaines après une exposition au lieu des trois mois pour le test rapide. Mais dans le cadre du test habituel classique, le délai de rendu de résultat est variable aussi. Ça va dépendre de la structure dans laquelle est réalisé le test. Ça peut être de plusieurs heures à quelques jours voire une semaine dans certains cas. Ce délai effectivement peut être un des facteurs de non remise des résultats. Interview réalisée par Caroline Ragon pour Sida Info Service Pour plus d’infos sur les tests de dépistage du virus du sida, appelez le 0 800 840 800 ou rendez vous sur sida-info-service.org