la possibilité d`une sortie du royaume

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la possibilité d`une sortie du royaume
LA POSSIBILITÉ D’UNE SORTIE DU
ROYAUME-UNI DE L’UE SUSCITE
DES CRAINTES
POINT DE VUE SUR
LES PLACEMENTS
24 février 2016
Les chefs de gouvernement de l’Union européenne (UE) se sont rencontrés à Bruxelles les 18 et
19 février dans le but de s’entendre sur une réforme pour tenter de maintenir le Royaume-Uni au sein
de l’UE. Or, bon nombre de Britanniques semblent ne pas avoir été convaincus par les concessions qui
ont été négociées. À la lumière de l’entente conclue, le maire de Londres, Boris Johnson, et un certain
nombre de députés influents ont annoncé qu’ils voteraient pour le retrait du Royaume-Uni de l’UE. Le
premier ministre britannique David Cameron prendra la tête du camp qui militera pour le maintien du
pays au sein de l’UE. Le référendum sur l’appartenance du pays à l’union se tiendra le 23 juin.
On estime toujours à environ 30 % la probabilité d’un vote en faveur d'une sortie du pays. Jusqu’ici,
les investisseurs ne semblaient pas tellement préoccupés par cette éventualité. Compte tenu des
événements de la semaine dernière, le spectre d’une séparation s’est toutefois matérialisé, ce qui a
provoqué une poussée de volatilité sur le marché.
L’incertitude et la volatilité persistante seront sans doute au rendez-vous jusqu’à la tenue du
référendum, car les marchés devront jongler avec l’ambiguïté inhérente aux deux scénarios opposés.
Si la sortie du Royaume-Uni se concrétise, on devra clarifier certaines questions de la plus haute
importance avant que les investisseurs puissent évaluer les conséquences et les risques en toute
confiance. Quelle sera la nature des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE si le pays
décide de se dissocier? Londres conservera-t-elle son titre de capitale de la finance? Que deviendra
l’UE sans le Royaume-Uni? D’autres pays pourraient-ils lui emboîter le pas? Assisterons-nous à un
morcellement du Royaume-Uni, puisque l’Écosse souhaite rester au sein de l’UE? Advenant un vote en
faveur du retrait du Royaume-Uni, à quel point le risque politique augmenterait-il, compte tenu des
dissensions sur ce sujet au sein du parti conservateur au pouvoir?
La sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait ouvrir une véritable boîte de Pandore qui aurait une
grande portée sur le plan politique et financier. De plus, cette décision ne marquerait que le début
d’un processus échelonné sur plusieurs années. Une telle période d’incertitude pourrait avoir des
conséquences sur les décisions de placement et les flux de capitaux, lesquelles se répercuteraient,
dans un deuxième temps, sur les prévisions économiques à moyen terme.
Immédiatement après l’annonce de la tenue d’un référendum, l’agence de notation Moody’s a déclaré
qu’elle attribuerait une perspective négative à la note de crédit Aa1 du Royaume-Uni si le pays décidait
de quitter l’UE. Fitch a également publié une déclaration évoquant les bouleversements à court terme et
les risques à long terme qui pourraient survenir en cas d’une sortie du pays.
Par ailleurs, l’UE sera réticente à ouvrir la porte aux mouvements d’opposition qui se manifestent
dans d’autres pays. Il est possible que des pays comme la France, dont les élections présidentielles se
tiendront l’année prochaine, la Pologne, qui est dirigée depuis peu par un gouvernement plus populiste,
ou les Pays-Bas, cherchent à renégocier les modalités de leur relation avec l’UE.
Il est généralement admis que les électeurs ont tendance à favoriser le statu quo lorsqu’ils sont
confrontés à des questions existentielles. Particulièrement en ce moment, tous les principaux partis, sauf
quelques célèbres dissidents comme mentionnés plus haut, militent en faveur du maintien du pays au
sein de l’union. Nous avons néanmoins récemment observé une kyrielle d’événements ailleurs dans le
monde qui prouvent que les mouvements de contestations peuvent dégénérer en affrontements. En
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POINT DE VUE SUR
LES PLACEMENTS
outre, si l’on recommence à se préoccuper de l’immigration au sein de l’UE ce printemps, on accroît
lesprobabilités d’un vote en faveur d’une sortie.
24 février 2016
De toute évidence, les investisseurs n’accordent pas la même importance à tous les événements
politiques. Or, les investisseurs qui, comme nous, ont une vision à long terme, sont plus susceptibles de
partager notre optimisme, et cherchent à investir dans des sociétés bien gérées et capables de composer
avec l’instabilité sur la scène politique, de la même façon qu’ils viennent tout juste de surmonter les
obstacles imprévus du cycle économique.
Dans ce contexte, il faut se demander ce que tout cela signifie pour nos placements. Comme nous
investissons à long terme dans des entreprises mondiales, nous doutons qu’il soit nécessaire de changer
de cap de manière préventive. Nous devrions toutefois continuer de surveiller attentivement nos
placements au Royaume-Uni et réfléchir aux répercussions plus vastes qu’une sortie du Royaume-Uni de
l’UE pourrait avoir sur les autres placements en Europe.
Sur le plan du risque-pays, il faut se demander si le marché ressent le besoin d’augmenter la prime de risque.
Si c’est le cas, à quel point cette situation aura-t-elle une incidence sur la solvabilité du Royaume-Uni? Pour le
moment, il n’est pas certain qu’une telle prime soit justifiée. Une sortie désordonnée pourrait toutefois nuire
à la croissance et aggraver davantage les déficits budgétaires et des comptes courants, ce qui entraînerait
une remontée des taux des obligations souveraines, toutes choses étant égales par ailleurs. Du côté des
devises, on peut se poser les mêmes questions. On se demande si la livre sterling risque de ne plus être
considérée à long terme comme une monnaie d’échange internationale ou une valeur sûre. Si le référendum
se solde par une sortie du Royaume-Uni de l’UE, la livre sterling pourrait en subir les contrecoups. D’ici la
tenue du référendum, nous pouvons nous attendre à une intensification de la volatilité et la livre sterling sera
l’instrument le plus liquide que les investisseurs utiliseront pour exprimer leur point de vue sur la probabilité
d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Auteurs
Erik Weisman, Ph. D.
Économiste en chef et gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe
Pilar Gomez-Bravo, CFA
Gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe
Gabrielle Gourgey
Gestionnaire de portefeuille institutionnel – R.-U.
Ben Kottler, CFA
Gestionnaire de portefeuille institutionnel d’actions – R.-U.
Victoria Higley
Gestionnaire de portefeuille institutionnel
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MFSE-IIBREX-NL-2/16
35144.1

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