Les femmes kurdes ont marché pour la liberté et la

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Les femmes kurdes ont marché pour la liberté et la
Les femmes kurdes ont marché pour la
liberté et la paix au Kurdistan
Photo: Oruc GUNES
Répondant à l’appel du Mouvement des femmes kurdes d’Europe (AKKH), plus
de 700 Kurdes – en majorité des femmes – ont manifesté du 7 au 9 décembre
2011, à Genève, pour demander la libération du leader du peuple kurde
Abdullah Ocalan, et pour exiger que cesse le « génocide politique » des
politiciens kurdes.
Les manifestantes se sont rassemblées sur la Place Neuve avant de marcher
jusqu’au Palais des Nations Unies où elles ont tenu un sit-in pendant
trois jours. D’une même voix, elles ont demandé la nomination d’un
rapporteur spécial de l’Organisation des Nations Unies pour soutenir le
leader kurde Abdullah Ocalan qui est tenu à l’isolement depuis le 27
juillet dernier sur une île turque. Elles ont aussi plaidé pour la fin de
la guerre entre l’Etat turc et la guérilla du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). Pour finir, elles ont réclamé la création d’un comité
international chargé de résoudre la question kurde et de défendre le
droit des peuples à l’autodétermination.
Quelques jours avant la manifestation, les femmes kurdes ont fait
circuler un tract de l’AKKH dans lequel elles s’insurgent contre la
politique du gouvernement turc. Extraits :
« La violence mise en œuvre par le gouvernement turc contre les Kurdes a
atteint des proportions sociales et
Photo: Oruc GUNES
politiques inacceptables. Le parti au pouvoir, l’AKP, arrête tous ceux
qui osent parler. Le nombre de Kurdes aujourd’hui emprisonnés a atteint
les 7700. Dernièrement, la surenchère de cette politique de mise sous
silence a fini par atteindre des intellectuels turcs qui se prononçaient
pour une résolution pacifique de la question kurde, à l’instar de la
professeure Busra Ersanli
et de l’écrivain Ragip Zarakolu . Le cercle
des arrestations poursuit son élargissement et a atteint aujourd’hui les
avocats.
La guerre menée contre les Kurdes se concrétise par l’isolement
d’Abdullah Ocalan. 42 des avocats du leader kurde ont été arrêtés sous
prétexte qu’ils donnaient au KCK (l’Union of Communities in Kurdistan)
des informations le concernant. Pourtant, le 29 novembre, lors d’une de
ses allocutions, le Président du KCK, Murat Karayilan, a annoncé qu’une
délégation de l’Etat turc leur a remis en mains propres plus de 10
courriers rédigés par Abdullah Ocalan lui-même».
Photo: Oruc GUNES
Après la marche, Nursel Aydogan, députée au
Parlement turc et membre du
Parti de la Démocratie et de la Paix (BDP), a parlé aux manifestants de
la politique de l’AKP. «Le gouvernement de l’AKP ne veut pas voir notre
parti siéger dans le gouvernement
parce que nous parlons de liberté, de
démocratie, et que l’AKP ne sait pas ce que veut dire l’égalité. Par
contre l’AKP sait très bien arrêter des professeurs, des écrivains, des
étudiants et des avocats. Regardez la professeure Busra Ersanli,
l’écrivain Ragip Zarakoglu et des avocats d’Abdullah Ocalan, ils ont tous
été arrêtés. Nous ne voulons que continuer notre combat pour la liberté
du peuple kurde.». Nursel Aysogan a affirmé que les militaires turcs
utilisent des armes chimiques
pour attaquer les guérillas kurdes mais
que le gouvernement turc reste silencieux sur cette question.
Ensuite, le conseiller national socialiste Carlo Sommaruga a pris la
parole : «Nous constatons que l’Etat turc ferme toutes les voies de la
démocratie pour les politiciens kurdes.
Nous allons faire pression sur
l’Etat turc pour qu’il reconnaisse les droits de la démocratie. »
Fabienne Bugnon, ex-présidente des Verts genevois
et conseillère
nationale ainsi que Baran Serhat, délégué du MLKP Turquie/ Nord
Kurdistan, ont aussi pris la parole pour mentionner l’importance de la
solidarité.
Après les discours, des femmes kurdes sont montées sur scène et ont
chanté la liberté.
Oruc GUNES
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
« Personne n’est illégal »
La cortège de la manifestation du 1er
octobre à Berne
Répondant à l’appel du Collectif des sans papiers, plus de 4000 personnes
ont manifesté le 1er octobre dernier, à Berne, pour demander la
régularisation des sans papiers.
De nombreuses associations de défense des migrants, des syndicats et des
partis se sont rassemblés sur la place de la Schützenmatte à Berne le 1er
octobre dernier. Au cri de « personne n’est illégal », ils ont marché
jusqu’à proximité Palais fédéral pour demander la régularisation des sans
papiers.
Maria Folleco
Maria Folleco, du Collectif des sans papiers fribourgeois, a souligné que la
crise économique attise le sentiment de rejet des immigrés et que le
gouvernement se désintéresse des sans papiers: « Certains politiciens disent que
les migrants ne travaillent pas et que les sans papiers commettent des délits.
C’est une fausse déclaration ! On est ici, on travaille, on pleure, on rit, on
danse et on chante avec nos amis suisses. Nous croyons qu’on peut vivre ensemble
».
« Stop à l’hypocrisie »
Les manifestants et les orateurs de la journée ont critiqué
« l’hypocrisie » qui caractérise la politique suisse à l’égard des sans
papiers, utilisés comme main d’œuvre, d’une part, et niés dans leurs
droits fondamentaux, d’autre part.
Selon le Collectif des sans papiers, les politiques migratoires de ces
dernières décennies sont un échec. Elles n’ont produit que la
clandestinité et la précarité pour des dizaines de milliers de personnes.
Il s’agirait maintenant, selon lui, de reconnaître cette réalité et de
changer de cap, dans l’intérêt des migrants eux-mêmes, mais également
dans celui de l’ensemble de la société. Ce d’autant plus que la troisième
génération de sans papiers – qui sera socialisée et scolarisée en Suisse
– s’annonce actuellement. Une pétition à été signée dans ce sens. Les
manifestants
ont également hué les affiches de l’Union Démocratique du
Centre (UDC) faisant la promotion de son initiative qui vise à endiguer
« l’immigration de masse ». Les militants ont eu beaucoup de succès
auprès des passants avec leurs bannières colorées et leur enthousiasme
contagieux.
Après les discours du syndicat Unia, du Parti socialiste et de
SolidaritéS, les manifestants ont marché en direction du Palais fédéral,
mais la police leur a bloqué l’accès à la rue les y menant. Pour
protester contre cette interdiction, les manifestants se sont alors assis
quelques minutes dans la rue avant de retourner à la Schützenmatte, où la
manifestation s’est terminée dans la joie et la bonne humeur.
Niangu NGINAMAU et Oruc GUNES
Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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