de TINTIGNAC - Tulle agglo

Transcription

de TINTIGNAC - Tulle agglo
SITE ARCHÉOLOGIQUE
de
TINTIGNAC
Présentation des travaux
de protection et de restauration
DOSSIER DE PRESSE – MAI 2016
Photos © Christophe Maniquet // INRAP
LE SITE DE TINTIGNAC …
… en quelques mots
UN LIEU DE PASSAGE, UN LIEU D'ÉCHANGES
Situé sur le territoire du peuple gaulois des Lémovices, le site de Tintignac-Naves a été bâti entre
deux sommets et dispose d'une vue dégagée sur le massif des Monédières et sur les vallées de la
Corrèze et de la Vimbelle. Tintignac est également situé le long d’une route très ancienne et
traversant tout le Limousin que certains ont dénommé route des Métaux.
UN SITE IMPRÉGNÉ PAR DIFFÉRENTS CULTES
Après la conquête de la Gaule par Jules César en -52 av. J-C débute la période dite «galloromaine». Au tout début de notre ère, l'ancien sanctuaire gaulois est détruit avant d'être
reconstruit sous une forme totalement différente. Il deviendra, avec le temps, un important pôle
de « romanisation » des populations rurales lémovices.
Les élites gauloises locales, soucieuses de concilier le nouveau pouvoir impérial et afin de
conserver pouvoir et privilèges ont rapidement un rapidement construit un nouveau temple galloromain dédié à deux divinités distinctes dont l'identité reste mystérieuse. Au fur et à mesure,
d'autres édifices seront bâtis à proximité. Il sont de grandes dimensions, très luxueux et tous à
fonction religieuse. Tintignac connaît son apogée au II e siècle et sa destruction intervient, semblet-il, à la fin du III e siècle ou au début du IVe siècle.
LA DÉMESURE DES BÂTIMENTS, LA SUPERPOSITION DES CIVILISATIONS
Vue générale © D.Geoffroy-Court-JusProduction
La première construction retrouvée
sur le site de Tintignac est un
sanctuaire gaulois datant du II e s.
avant notre ère. Entièrement
construit en bois, il était entouré
d’une palissade délimitant un
espace de 24 mètres de côté et
comprenant un bâtiment central lui
aussi en bois. Avec la romanisation,
l’espace est arrsé et un temple
gallo-romain bâti. Celui-ci sera
remanié à plusieurs reprises. Dans
son dernier état, il se présente sous
la forme d'un fanum à deux cella,
des salles sacrées protégeant la
statue d'une divinité. Autour se
développait une vaste galerie
dans laquelle les pèlerins pouvaient
déambuler et déposer des offrandes.
Au début du II e siècle sont construits deux nouveaux édifices à l'est du temple, dont l'un, dénommé
faussement "tribunal", possédait une longueur de 75 mètres.
L'autre bâtiment, unique en son genre, prenait une forme semi-circulaire de 95 m de diamètre. Les
murs délimitent dix absides et une salle centrale, ce qui pourrait laisser penser à un panthéon,
chacune des absides abritant sans doute la statue d’une divinité. Ce bâtiment était extrêmement
luxueux, les parois comme le sol étant recouverts de marbre, importé essentiellement des Pyrénées
centrales mais aussi de tout l'Empire romain (Grèce, Egypte, Tunisie...).
Enfin, à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle a été bâti le théâtre, juste en contrebas du
bâtiment en hémicyle. D’un diamètre de 85 mètres, il était doté d’une arène elliptique faisant penser à
un théâtre-amphithéâtre. Il pouvait accueillir près de 4500 spectateurs. Ce type d'édifice n'est pas rare
dans les ensembles monumentaux gallo-romains à caractère religieux. En effet, les représentations y
étaient systématiquement données en l'honneur des divinités du sanctuaire.
Plusieurs autres bâtiments dont l’existence est avérée sont présents autour des quatre déjà connus de
Tintignac grâce aux fouilles menées au XIXe siècle, mais aucune campagne de fouilles n’y a encore
été menée.
DES OBJETS UNIQUES AU MONDE
ESSENTIELS À LA CONNAISSANCE DES GAULOIS
La fouille du site de Tintignac a constitué un apport majeur dans la compréhension de certains
aspects de la civilisation gauloise, notamment grâce aux objets qui y ont été découverts. Des
objets datant du IIIe et IIe siècles avant notre ère ont ainsi été trouvés dans une fosse située dans
l’enceinte du sanctuaire gaulois. Parmi les 10 casques extraits, le « casque à anneaux » et « casqueoiseau » étaient davantage des armes d'apparat que des armes défensives, même si rien ne
permet d'être catégorique. Ce sont des pièces uniques au monde tout comme les carnyx, ces
grandes trompettes de guerre gauloises finement ouvragées. Si elles sont parfois représentées sur
des monnaies ou des monuments romains, aucune fouille n'en avait mis autant en lumière jusqu'à
lors.
Six carnyx possèdent une pavillon en forme de sanglier et un septième en forme de serpent.
Produisant un bruit rauque, ces trompes étaient sans doute destinées à impressionner l’ennemi
avant la bataille et à donner des signaux sonores durant celle-ci.
D'autres objets comme des épées, des fourreaux, plusieurs autres casques, , des fers de lances,
fragments de boucliers ont été retrouvés démontés ou endommagés, empilés dans la fosse. Il
s’agirait en fait d’un rituel sacrificiel pratiqué par les Gaulois qui dédieraient aux Dieux leurs
instruments de guerre considérés comme sacrés.
Casque oiseau / Casque anneaux / Carnyx / Fouilles 1 / Fouilles 2 © P. Ernaux-Inrap
LES TRAVAUX DE TINTIGNAC …
… protection et restauration
Depuis début avril, des travaux de protection et de restauration des ruines galloromaines sont en cours. Financée par Tulle agglo, cette opération mobilise de
nombreux partenaires : la Mairie de Naves (propriétaire du site), Tintignac Association
(responsable de l'animation du site), l'INRAP et la DRAC (Service Régional de
l'Archéologie et Service des Monuments Historiques) pour la supervision et surveillance
des travaux.
Cette action de restauration et de protection a également été possible grâce au
soutien financier du Ministère de la Culture, de la Région Aquitaine Limousin PoitouCharente et du Conseil Départemental de la Corrèze.
Le chantier a été confié à trois entreprises : Scob19, Siorat et Besse Echaffaudages.
Architecte du patrimoine : M. Jérôme Baguet
Archéologue (INRAP) : M. Christophe Maniquet
LES TRAVAUX DE PROTECTION ET DE RESTAURATION SONT DÉCOUPÉS
EN
3 PHASES :
1. Le creusement de drains et de puisards autour de l'abri existant.
2. La restauration de deux des murs du théâtre, visibles depuis toujours et risquant
l'effondrement.
3.
La révision de l’échafaudage du chapiteau, de sa bâche et de ses passerelles.
LE BUDGET :
Budget global : 96 313 € TTC
Tulle agglo : 37 113 € TTC
Etat – Ministère de la Culture : 37 000 € HT
Région Aquitaine Limousin Poitou-Charente : 7 400 € HT
Conseil départemental de la corrèze : 14 800 € HT
LES TRAVAUX DE TINTIGNAC …
… protection et restauration
Temple / Fanum
Bâtiment
en hémicycle
PHASE N°1 et 3
« Tribunal »
Théâtre
PHASE N°2
Plan du site et schéma des travaux réalisés
Plan © Christophe Maniquet // INRAP
LES TRAVAUX DE TINTIGNAC …
… protection et restauration
Zoom phase 1 - Schéma des travaux réalisés
2 – Drain ouest
1 – Drain nord
3 – Drain sud
1- Drain nord
Plan et photos © Christophe Maniquet // INRAP
2- Drain ouest
3- Drain sud
LES TRAVAUX DE TINTIGNAC …
… protection et restauration
Zoom phase 2 - Schéma des travaux réalisés
Évolution chantier mur 2
Évolution chantier mur 1
Plan et photos © Christophe Maniquet // INRAP
en partenariat avec
TINTIGNAC
ASSOCIATION
DRAC
Aquitaine
Limousin
Poitou-Charente
avec le soutien financier de :
Rue Sylvain Combes - 19 000 Tulle
Tél. 05 55 20 75 00 // Fax 05 55 20 75 01
[email protected] // www.tulleagglo.fr
des idées communes