Paul, l`appel à la liberté

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Paul, l`appel à la liberté
Paul, l’appel à la liberté
Ce saisissement, qui exprime la grande passion
d’amour du Christ pour sa créature, laisse cependant
l’homme tout à fait libre d’y répondre. Ce grand
saisissement est tout autre chose que de l’esclavage :
c’est la grande liberté des enfants de Dieu qui
répondent à l’amour par l’amour. Ce saisissement de la
foi, reposant sur l’amour de Dieu, est capable de
transfigurer entièrement notre regard en toute chose et
de faire de nous une créature nouvelle, délivrée de tout
esclavage» (Roland Bonenfant).
3, 12).
«Là où l’Esprit du Seigneur est présent,
là est la liberté.»
(II Co, 3,17)
«L’Esprit qui fait de nous des Fils de Dieu et qui nous
permet de crier à Dieu : Mon Père» (Rm, 8,16), c’est là
un des aspects essentiels du salut révélés par JésusChrist. Quand Dieu nous a créés à son image et à sa
ressemblance, l’un des dons les plus grands, c’est de
nous avoir donné ce cadeau de la liberté qui nous rend
capables par le fait même, de discerner, d’évaluer et
finalement, de choisir et de prendre une décision
éclairée. En affirmant la liberté du choix et de la
responsabilité chez l’être humain, il a manifesté
suffisamment qu’il croyait en la liberté humaine pour
en faire un instrument de salut.
Or nous savons qu’il n’est pas facile de se libérer de
toutes les contraintes physiques, psychologiques et
morales. Que de peurs, de doutes, d’angoisses secouent
nos vies. Comment nous sentir libres alors que nous
nous sentons parfois régis par la loi de la fatalité et des
habitudes acquises, de la gêne et des préjugés?
Comment nous défaire de ces dépendances?
On ne peut le faire que si nous rencontrons une
personne qui nous donne confiance et à qui nous
pouvons nous confier. «S’il est un mot important, c’est
celui d’être ‘ saisi ‘ par le Christ, en réponse à une
course intense de toute part pour tâcher de le saisir (Ph
C’est ce que nous répète l’apôtre Paul dans l’épitre aux
Galates : «Quant à vous, vous avez été appelés à être
libres. Seulement, ne faites pas de cette liberté un
prétexte pour vivre selon les désirs de votre nature
humaine. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour
pour vous mettre au service les uns des autres» (Ga 5, 13).
Dans cette épitre, qu’on pourrait appeler le plaidoyer de
la liberté, Paul interroge les chrétiens pour voir s’ils ont
«reçu l’Esprit de Dieu parce qu’ils ont accompli ce que la
loi ordonne ou parce qu’ils ont entendu et cru la Bonne
Nouvelle» (Gal 3,2). Restant fidèle aux enseignements du
Christ, lui qui défendait ses disciples devant les
pharisiens les accusant de ne pas observer la loi parce
qu’ils ne se sont pas lavé les mains avant le repas, Jésus
leur avait répondu : «Je ne suis pas venu pour détruire la
loi, mais pour lui donner son véritable sens» (Mt 5,17).
Une autre fois, parce qu’ils ont froissé les épis de blé un
jour du Sabbat, il leur répondit : «Le Sabbat est fait pour
l’homme et non l’homme pour le Sabbat. Le Fils de
l’homme est maître même du Sabbat». (Mc 2, 27-28).
Aussi, s’il est une épitre émouvante, c’est celle de
Philémon. Cette courte lettre annonce à un chrétien de
Colosses, converti par Paul (v. 19) le retour de son
esclave fugitif Onésime, lui aussi gagné au Christ par
l’Apôtre (v. 10); Ce billet autographe (v. 19) jette un
jour précieux sur le cœur délicat de Paul; il a aussi
l’intérêt de nous confirmer sa solution du problème de
l’esclavage (Rm 6, 15s). Même s’ils gardent leurs
relations sociales d’antan, le maître et l’esclave
chrétien doivent vivre désormais comme deux frères
au service du même Maître (v. 16, cf. Col 3, 22; 4, 1).
Cette lettre est un témoignage splendide de ce que
peut faire la liberté chrétienne qui va au-delà de tout
racisme.
C’est la vérité que le Pape Benoit XVI rappelle encore
aujourd’hui à l’occasion de la Journée des Missions.
«L’Évangile est ferment de liberté et de progrès, de
fraternité, d’unité et de paix». Mais il rappelle aussi le
prix de cette annonce : «Une mention particulière
s’adresse à ces Églises locales, à ces missionnaires,
hommes et femmes qui ont à témoigner et à répandre
le Royaume de Dieu dans les situations de
persécutions, avec des formes d’oppression qui vont
de la discrimination sociale jusqu’à la prison, à la
torture et à la mort» écrit le Pape (art 4) dans sa lettre
pour la Journée mondiale des Mission en 2009. Il
invite encore tous les catholiques à donner un signe
crédible de communion entre les peuples.
La rencontre de Paul et du Christ l’a complètement
transformé. Il reçoit l’appel qu’il redonne à chaque
chrétien d’être libre et du même souffle, il leur donne
une mission, celle d’être au service de l’amour. Ce n’est
pas là, à proprement parler, une limite imposée à la
liberté, mais une façon supérieure de l’exercer. Les
chrétiens affranchis de leur ancien esclavage pour le
service de Dieu (Rm 6) se mettent «par la charité au
service les uns des autres» (Gal 5, 13) comme l’EspritSaint les incline (Ga5, 16-26).
Cette liberté a fait progresser Paul dans sa
compréhension de Dieu. Il découvre qu’il est un enfant
du Père. Comme lui, toutes les créatures humaines sont
revêtues de conditions nouvelles en Jésus-Christ. Il n’y a
donc pas de différence entre juifs et non-juifs, entre
esclaves et hommes libres, entre hommes et femmes, car
tous sont un dans l’union avec le Christ.
Vraiment, nous n’avons jamais fini de découvrir l’apôtre
Paul. S’il était de taille médiane, il avait trois coudées dit
saint Chrysostome, et pourtant il touchait le ciel. Tous
étaient étonnés de l’énergie dans ses lettres et de la force
de ses convictions.
Bibliographie :
La Bible de Jérusalem
Vocabulaire de Théologie Biblique
Un géant grandeur nature, Roland Bonenfant
saint Jean, 8, 31-36
Chant : Va, avec la force qui t'anime, Ray. Pelletier
O Père, je suis ton enfant: SM 90
l’appel de la liberté
Prière : Le chemin de Dieu passe par l’homme (Jacques
Musset) ou
Tous ont leur place à la table de fête (Christine
Reinbolt) dans Guy Gilbert.
Réflexion :
1. Saint Paul affirme dans son épître aux Galates que
nous avons «été appelés à être libres». Qu’est-ce
que la liberté ? Dirions-nous que nous sommes
libres de la liberté des enfants de Dieu ?
Si oui, de quoi est faite cette liberté ?
Si non, quels sont les obstacles, chez-nous,
à cette liberté ?
2. Considérons-nous cette liberté comme
cadeau ? Pourquoi ?
un
3. Que veut dire pour nous «se laisser saisir par le
Christ» ?
La Parole :
Paul,
4. Pouvons-nous donner des exemples concrets dans
notre vie où la liberté des enfants de Dieu est audessus «de la lettre» ? des exemples où elle va
au-dessus de tout racisme ?
5. Quelles sont les valeurs franciscaines qui seraient
issues de cette liberté dont parle Paul ?
«Il n’y a donc pas de différence
entre les Juifs et les non-Juifs,
entre les esclaves et les hommes libres,
entre les hommes et les femmes;
vous êtes tous un dans l’union avec Jésus-Christ»
(Gal 3, 28)
Fiche no 7