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Lille par quartiers et sa périphérie
Où acheter
selon son budget
Des appartements bourgeois du centre aux maisons abordables de Lille-Sud, le choix est vaste
dans la ville. Aux alentours, Villeneuve-d’Ascq offre aux acquéreurs de belles opportunités
VIEUX-LILLE
Ancien : 2 800-3 300 €/m2
Neuf : 3 200-3 800 €/m2
« Dans le Vieux-Lille, jusqu’à la fin de 2008, le
montant moyen de nos transactions se situait
entre 500 000 et 600 000 euros. Aujourd’hui,
elles stagnent entre 150 000 et 350 000 euros »,
note Pascale Crombez, de Lion Immobilier. Le marché des grandes surfaces du type 4 ou 5-pièces est
au point mort : les vendeurs, certains d’être perdants, attendent des jours meilleurs et privent les
acheteurs d’opportunités. Les biens spacieux achetés au prix fort (plus de 4 000 euros/m2) et encore
à la vente actuellement font l’objet, dans le meilleur
des cas, de propositions négociées jusqu’à moins
50%, ce qui semble totalement déraisonnable ☛
Les rues Esquermoise,
de la Monnaie et la rue
Basse sont toujours
aussi appréciées
Photos : Mikael Libert / Asa-Pictures
Valeurs sûres
● III
Spécial immobilier
pour les vendeurs mais qui, malheureusement, se rapproche de la réalité du marché d’aujourd’hui. « Cependant, les biens sans défaut qui
sont bien situés se maintiennent entre 3 000 et 3 300 euros/m2 dans
le Vieux-Lille et ne descendront pas en dessous, ce qui donne beaucoup
d’espoir pour 2010 », tient à préciser Pascale Crombez. Rue de la
Treille, un beau 2-pièces de 47 m2 au deuxième étage d’un immeuble
bien entretenu vient de se vendre en seulement trois semaines à
148 000 euros, soit 3 150 euros/m2. Les rues de la Monnaie, Basse et
Esquermois restent les plus prisées.
A Euralille, le siège
de la Caisse d’épargne
et le nouvel hôtelcasino Barrière
VAUBAN
Ancien : 1 600-2 500 €/m2
Neuf : 2 500-3 000 €/m2
Toujours aussi recherché par les parents qui y investissent pour offrir
les meilleures conditions d’hébergement à leurs grands enfants,
Vauban est bien sûr le quartier le plus recherché par les étudiants
puisque les grandes écoles sont ici : l’Institut catholique de Lille, les
écoles d’ingénieurs, de médecine et autres business schools. Les prix
sont stables à la vente comme à la location. « Malgré tout, les vendeurs
sont globalement restés sur des prix élevés qui souvent ne correspondent pas aux attentes des acquéreurs, quand ils sont supérieurs à
250 000 euros, ni aux capacités de financement des primo-accédants.
La mise en adéquation du prix de vente d’un bien et celui du marché
reste un élément déterminant pour la réalisation de la transaction »,
En mouvement
LILLE-FLANDRES, LILLE-EUROPE
Ancien : 2 100-2 600 €/m2
Neuf : 2 700-3 500 €/m2
Depuis 1994, ce nouveau quartier n’en finit pas de s’agrandir : 110 hectares pour la première tranche et presque le double pour la deuxième.
Les promoteurs ont fait appel aux plus grands architectes pour faire
de ce secteur stratégique, proche des gares, l’un des pôles business les
plus importants d’Europe, avec 130 000 m2 de bureaux et 1 200 logements rien que sur la première tranche. Les autres gros travaux sont
près d’Euralille 2 et de la gare de Saint-Sauveur. La requalification du
secteur de la porte de Valenciennes fera naître 1 000 logements d’ici à
2015. Preuve du dynamisme du secteur, les hôtels et apparts-hôtels ont
fleuri, tout près du nouvel hôtel-casino Barrière.
VILLENEUVE-D’ASCQ
indique Jean-Jacques Hamel, de Guy Hoquet l’Immobilier. On peut
trouver de bonnes affaires dans des résidences des années 1970, tel ce
4-pièces de 1973 rue Bonte-Pollet, 90 m2 à relooker au 6e étage avec ascenseur et parking, vendu 1 800 euros/m2, mais avec des charges mensuelles de 280 euros. Le quartier Vauban (17 000 habitants) affiche une
mixité intéressante, les logements sociaux côtoyant les maisons bourgeoises et les résidences étudiantes.
CENTRE-VILLE, RÉPUBLIQUE,
GRAND-PLACE
Ancien : 2 000-3 000 €/m2
C’est le deuxième quartier le plus prisé après le Vieux-Lille. Toujours
peu d’offres, et donc beaucoup de demandes non satisfaites par rapport aux prix demandés : un F2 en duplex de 40 m2 avec mezzanine
s’est vendu 119 000 euros. Les nombreuses rues commerçantes, la
proximité des deux gares, le métro et l’architecture bourgeoise des immeubles contribuent à faire de ce secteur un must pour les nombreux
cadres qui prennent souvent le train. Les transactions sont encore plus
rares dans l’avenue de la Liberté, là où les hôtels particuliers côtoient
les belles maisons bourgeoises.
IV ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
PLUS PRÈS DE NOS ENFANTS
Anita Huet, 66 ans, retraitée
« J’ai toujours habité Paris. Mon mari et
moi souhaitions nous rapprocher de notre
fille et de nos petits-enfants, c’est pourquoi
nous avons cherché à Lille. » Après avoir
revendu son appartement parisien, Anita
doit trouver un nouveau bien sans faire de prêt : « A notre
âge, les banques ne prêtent plus. Le Vieux-Lille était notre
quartier de prédilection. Nous sommes tombés sur ce
113-m2 très clair avec ascenseur, rue de la Grande-Chaussée,
au 4e et dernier étage, pour 357 000 euros. » Anita va
pouvoir circuler à vélo, comme elle aimait le faire dans Paris.
DR
Vauban, QG des étudiants
Maisons : 150 000-230 000 €
C’est l’histoire de trois villages, Annappes, Flers et Ascq, qui se sont
réunis il y a quarante ans pour créer une ville nouvelle. Trois églises,
trois places principales, trois rues commerçantes, mais une seule appellation, Villeneuve-d’Ascq. L’immobilier est des plus variés, composé
notamment de maisons des années 1930 et de lotissements neufs.
« Après une correction des prix d’environ 15%, nous constatons depuis le mois de septembre dernier l’arrivée de Lillois – souvent de
jeunes parents – qui veulent s’agrandir et se mettre au vert, ce qui ne
manque pas ici », explique Pierre Lefebvre, gérant de deux agences
Pierrimmo à Villeneuve-d’Ascq. Une maison de 3-4 pièces des années
UN VRAI COUP DE CŒUR
Mme Barbier, 36 ans, femme au foyer
Au bout de six à huit mois de recherche
et de visites orientées dans le Vieux-Lille,
M. et Mme Barbier se sont finalement
arrêtés sur ce 200-m2, style loft, près de République - SaintMichel, d’abord proposé à 650 000 euros en agence.
Ils l’achètent finalement 600 000 euros. « Ce fut un vrai
coup de cœur. Cette ancienne carrosserie dispose d’un
porche et d’un jardin avec parking de 350 m2, poutres
apparentes et beaucoup de charme, nous sommes
comblés. » Dans ce quartier où très peu de transactions
se font à l’heure actuelle, il était d’autant plus rare
de tomber sur ce bien atypique.
DR
1930 avec jardin s’est vendue 177 000 euros rue des Fusiliers au lieu
des 212 000 euros proposés au départ. Les quartiers les plus prisés
sont à chercher du côté d’Annappes, Ascq, Triolo, Cousinerie, Flers et
Château. Dans ce dernier, Gérard et Annie viennent d’acheter un
2-pièces de 58 m2, rue de la Chevalerie, proposé 135 000 euros. Ils l’ont
finalement obtenu à 109 500 euros. « La conjonction de taux attractifs
et de la baisse des prix fonctionne très bien ici », conclut Pierre
Lefebvre.
Sylvain Lefèvre / Asa-Pictures
WAZEMMES
Flers-Château, un coin prisé de Villeneuve-d’Ascq
SECLIN
Maisons : 160 000-250 000 €
Un secteur assez prisé où il fait bon vivre. L’aéroport tout proche, le
centre de Lille à moins de dix minutes et un parc immobilier composé
à 80% de maisons individuelles attirent, là aussi, beaucoup de primoaccédants. Seclin se refait actuellement une beauté afin de séduire encore davantage de futurs habitants. La rue principale Roger-Bouvry
est l’une des plus recherchées, la gare toute proche et les commerces
de proximité y sont pour beaucoup. « Nous avons connu depuis 2009
une baisse d’environ 10%. Aujourd’hui, l’activité reprend, mais sans
hausse de prix. Lorsqu’un bien est à sa juste valeur, il part en deux
ou trois semaines, comme cette maison 1930, rue Marx-Dormoy, présentée à 158 500 euros, entièrement rénovée et vendue en vingt-quatre heures à 155 000 euros », argumente Jean-Michel Hadjadj, de
l’agence Abrimmo Seclin. A la sortie de la ville, un lotissement de 2002
attire également les investisseurs. Les prix sont aussi plus élevés,
comme ce pavillon de 98 m2 avec 100 m2 de jardin, rue Pierre-Bourdieu,
qui vient de trouver preneur à 205 000 euros.
Ancien : 1 000-2 000 €/m2
Neuf : 2 500-3 000 €/m2
Bars branchés, salles de concert, animations jour et nuit : Wazemmes
a tout fait pour devenir le quartier bobo lillois. Même si, pour l’instant, la greffe n’a pas entièrement pris, la tendance reste forte, ce
qui n’est pas sans agacer certains habitants. Ici, on trouve aussi bien
de petites maisons de courée de 3 pièces à 80 000 euros que des
appartements refaits à neuf près du célèbre marché de Wazemmes,
à 2 800 euros/m2. Pour le notaire Hugues Lemaire, « Wazemmes
attire toujours une clientèle de cadres en primo-accession ». La crise
a un peu retardé l’évolution de ce quartier, où on peut encore faire de
bonnes affaires.
Wazemmes
et son marché
plaisent
aux cadres
En devenir
LA MADELEINE
Ancien : autour de 2 000 €/m2
Neuf : 2 700-3 500 €/m2
Ce secteur a connu une baisse de 10% à 15% depuis septembre. La
Madeleine se rapprochant de plus en plus de Lille, en raison des projets autour d’Euralille 1 et 2, c’est une solution de rechange au centreville. Le quartier de Saint-Maur est le plus recherché (entre 2 000 et
2 700 euros/m2). De l’autre côté de la ligne de tramway, côté place du
Marché, on retombe entre 1 600 et 2 000 euros/m2. Le quartier est loin
d’être homogène : meulières, pierres, briques, pavillons des années 1950,
petits et grands immeubles. Rue de l’Abbé-Lemire, dans une résidence
de 1980 au 3e étage, un appartement de 83 m2 avec box s’est vendu 2 700
euros/m2. « La proximité du centre de Lille maintiendra toujours ici une
activité immobilière », estime Luc Flory, de Century 21 La Madeleine.
LILLE-SUD
« C’est ici que l’on trouve les meilleurs prix de la ville. Dans ce secteur
en pleine réhabilitation, les nombreuses maisons d’environ 70 m2 avec
jardin, mais à rafraîchir, se négocient entre 115 000 et 125 000
euros », précise Jean-Jacques Hamel, de Guy Hoquet. Centre universitaire régional hospitalier, site de développement économique,
Eurasanté, faculté de médecine, crèches, écoles… plus de 200 millions
d’euros vont être investis dans ce vaste projet de réhabilitation des
friches entre le faubourg d’Arras et la rue du Faubourg-des-Postes.
Près de 500 logements et commerces jouxteront un parc central de
4 hectares. Lille-Sud est amené à devenir le plus grand quartier de la
R. K.
capitale des Flandres.
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