Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00

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Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00
NUMÉRO DE CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS 40069162 – NUMÉRO D’ENREGISTREMENT 09637
AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONE | Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00 $
DÉCEMBRE 2012 | VOLUME 33 | NUMÉRO 4
LE MAGAZINE DES
DROITS HUMAINS
SOMMAIRE
www.amnistie.ca
4
8
Éditrice déléguée
Béatrice Vaugrante
Coordination et réalisation
Anne Sainte-Marie
Collaborateurs
Lysandre Babin, Heidi Boelinger, Karine Boucher,
Colette Lelièvre, Luc Mahieu, Gilles Sabourin,
Claude Lefrançois, Marie-Sophie Villeneuve
Pour nous écrire :
[email protected]
Bonnes nouvelles d’ici et d’ailleurs
La générosité de Kay Aubanel,
peintre et membre d’Amnistie
9
Congrès 2012 d’Amnistie
16
Appels mondiaux
L’Académie Lafontaine et le groupe local de Saint-Jérôme
ont accueilli plus de 700 militants expérimentés ou en herbe
Une édition spéciale en lien avec le projet Livres comme l’air
et la campagne cartes de vœux
Direction artistique et design
Turcotte design
Impression
AGL Graphiques inc.
PHOTO DE LA COUVERTURE
Convention de la Poste-Publications
No 40069162
Enregistrement no 09637
Retournez toute correspondance
ne pouvant être livrée au Canada à :
Amnistie internationale
50, rue Sainte-Catherine Ouest
Bureau 500
Montréal (Québec) H2X 3V4
AGIR paraît 4 fois par année
et est publié par Les Éditions Agir, filiale
d’Amnistie internationale Canada francophone
La teneur des textes n’engage que les auteurs.
ADRESSE :
50, rue Sainte-Catherine Ouest
Bureau 500
Montréal (Québec) H2X 3V4
Téléphone: (514) 766-9766
Sans frais: 1 800 565-9766
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Dépôt légal :
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
ISSN 0847-9798
Cette photo a été prise pendant
l’hommage de la chorale à Antonnella
Mega, l’épouse du canadien condamné
à mort en Iran Hamid Ghassemi-Shall,
lors du dernier congrès d’Amnistie
le 3 novembre 2102.
© Gilles Pilette
LES PLACES
PUBLIQUES
IL
y aura toujours des places publiques rondes, carrées, rectangulaires, remplies de
monde refusant la politique à géométrie
variable des gouvernements.
dans les pays où on a opposé « stabilité ou liberté ».
Un faux choix pour faire taire pendant des décennies
toute une population qui a trouvé l’immense courage
de réclamer et qui continue de réclamer : stabilité ET
liberté. Elle réclame aussi la fin de la corruption, le
respect des droits des femmes, des revenus décents,
une justice indépendante, et une police sans torture
ni détentions arbitraires. Nos pays occidentaux ont
bien hypocritement profité de ce faux choix imposé.
La mondialisation n’ayant pas de limite, ils ont même
sous-traité la torture. La sécurité pour le plus grand
nombre a bien meilleur goût quand elle est nourrie
de droits humains.
© REUTERS/AMR ABDALLAH DALSH
LES PLACES PUBLIQUES DU PRINTEMPS ARABE,
LES PLACES PUBLIQUES DU PRINTEMPS ÉRABLE
où il fallait dénoncer le même faux choix entre
« stabilité ou liberté ». La loi 12 ne demandait pas
seulement de donner son itinéraire à l’avance, mais
attaquait les libertés fondamentales de s’associer, de
s’exprimer et de manifester pacifiquement.
C’EST PLUS GRAVE AILLEURS? Oui absolument, et
je vous engage à voir plus loin que le Québec et à joindre virtuellement les places publiques du monde en
danger ou en révolte et devenir défenseur solidaire
des droits de vos confrères et vos consœurs, car laisser violer leurs droits, c’est laisser violer les vôtres.
sous les coups de matraque. Ils ont été faits aussi à
coups d’idéaux. Nous sommes nombreux maintenant à en profiter. La Déclaration universelle des
droits de l’homme n’est pas seulement un joli bout de
papier. Elle doit nous servir quand les temps sont difficiles, pour nous rappeler le choix visionnaire des
pays qui ont signé, à l’époque, pour des droits humains universels et interdépendants.
Des manifestants
protestent en face d’une
barricade érigée par
l’armée égyptienne
près de la place Tahrir,
au Caire.
Il y aura toujours des souliers de toutes grandeurs,
de toutes couleurs pour user les rues et les places,
encore et encore, et ceux et celles qui les portent
vont user de leur salive, de leurs casseroles, encore
et encore : parce que les droits humains, c’est comme
la vaisselle, il faut toujours recommencer.
C’EST PLUS GRAVE AILLEURS? Et alors, faut-il
N’oublions jamais que les gains
pour les droits des travailleurs, les droits des minorités, les droits des femmes, ont tous été faits à coup
de semelles sur l’asphalte ou les pavés et souvent
Vive la place publique pour exiger nos droits et célébrer nos victoires !
© MARTIN SAVOIE
niveler par le bas? Est-ce là notre vision du progrès
humain et de la vie ensemble, libres et dignes? Si
nous laissons faire ici, c’est grave. Il
n’y a pas de classement dans le
respect des droits humains. Laisser
violer nos droits, c’est laisser violer
ceux des autres. Ailleurs, on nous
entend parler, mais surtout on nous
regarde agir.
BÉATRICE VAUGRANTE,
Directrice générale
Extraits du texte prononcé le 22 novembre 2012,
à l’occasion de La soirée rouge, organisée par l’ATSA
(Action Terroriste Socialement Acceptable des
artistes et militants Annie Roy et Pierre Allard).
3 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
BONNES NOUVELLES
Fondation pour les
personnes disparues de
Coahuila (Fuundec), Centre
diocésain pour les droits
humains « Frère Juan de
Larios ».
MEXIQUE
L’ÉTAT DU NUEVO LEÓN ÉRIGE LA DISPARITION FORCÉE
EN INFRACTION
La nouvelle loi érigeant la disparition forcée en infraction,
adoptée par le Congrès de l’État du Nuevo León en novembre,
doit pouvoir être appliquée aux procédures judiciaires engagées
contre des fonctionnaires impliqués dans des affaires de
disparitions forcées dans cet État du Mexique. Cela passe
notamment par la mise en place des protocoles appropriés,
mais aussi par la volonté politique nécessaire pour que
cette loi se concrétise dans la pratique.
Les délégués d’Amnistie internationale ont salué les
avancées obtenues par l’organisation locale l’Union des
citoyens pour la défense des droits humains (CADHAC),
qui apporte son soutien à des dizaines de proches
de personnes « disparues » dans leur quête de justice,
de vérité et de réparation.
Grâce aux efforts de la société civile et des familles
des victimes, le procureur général de l’État du Nuevo León
est en train de réexaminer les cas de personnes « disparues »,
avec l’aide de leurs proches, dans le but de relancer
les enquêtes.
4 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
© AMNISTIE INTERNATIONALE (PHOTO: RICARDO RAMÍREZ ARRIOLA)
ELLES TRADUISENT L’IMPACT DES ACTIONS DES MILITANTS D’AMNISTIE
PAKISTAN
U Myint Aye
© JAMES MACKAY
L’adolescente chrétienne
pakistanaise accusée de
blasphème contre l’Islam pour
avoir prétendument brûlé des
pages du Coran, RIMSHA
MASIH, a été acquittée, a
annoncé son avocat.
Le tribunal d’Islamabad a
déclaré que l’accusation
relevait de l’hérésie et que les
soi-disant preuves avaient été
mises en possession de
l’accusée à son insu.
La jeune fille, arrêtée en
août puis relâchée sous
caution en septembre, risquait
la peine de mort ou la prison
à perpétuité, le blasphème
étant considéré comme un
crime au Pakistan. Mais le
responsable religieux qui l’a
dénoncée a par la suite été
accusé de falsification de
preuve pour incriminer
l’adolescente, qui souffre
peut-être d’une déficience
mentale.
©AAPPB
ACQUITTÉE DU CRIME DE
BLASPHÈME
Saw Kyaw Kyaw Min
MYANMAR
D’AUTRES PRISONNIERS POLITIQUES ONT ÉTÉ LIBÉRÉS
L’annonce de la libération, le 19 novembre, de plus de 50 prisonniers politiques,
dont les prisonniers d’opinion U MYINT AYE et SAW KYAW KYAW MIN, est un nouveau
pas dans la bonne direction et une étape vers la remise en cause de la détention
arbitraire au Myanmar.
Cofondateur du réseau Défenseurs et promoteurs des droits humains,
U Myint Aye avait été condamné à la détention à perpétuité en 2008 en raison
de ses activités politiques non violentes.
En 2008, les autorités ont retiré sa licence d’avocat à Saw Kyaw Kyaw Min,
défenseur des droits humains, lui interdisant ainsi la pratique du droit, pour outrage
à magistrat ; il a par la suite été condamné à une peine de six mois de prison,
le 29 août 2012.
U Myint Aye et Saw Kyaw Kyaw Min n’auraient jamais dû être détenus.
Il ne doit pas y avoir de conditions à leur libération, et Saw Kyaw Kyaw Min doit sans
délai récupérer sa licence d’avocat
LE GROUPE DE
TROIS-RIVIÈRES
FÊTE SON 30e
ANNIVERSAIRE
30 ans déjà! Pour souligner 30 ans de
militantisme et pour remercier ses précieux
partenaires, le groupe local d’Amnistie
à Trois-Rivières a tenu un 5 à 7 amical
le 20 novembre dernier à la Vieille prison
(Musée québécois de culture populaire).
Parmi les invités se trouvaient
Béatrice Vaugrante, directrice générale
de la section Canada francophone
d’Amnistie internationale, le doyen
du groupe, Julian Gruda qui a déjà été
président de la section francophone
et Geneviève Boivin qui représentait
le député, M. Aubin.
RDC
UN OPPOSANT POLITIQUE RELÂCHÉ AU BOUT DE 100 JOURS
Le 11 octobre dernier, l’opposant politique congolais
DIOMI NDONGALA EUGENE a été libéré à Kinshasa, la capitale
de la République démocratique du Congo (RDC).
Membre du parlement et responsable du parti politique
Démocratie Chrétienne, Diomi Ndongala Eugene avait disparu le
27 juin 2012 alors qu’il se rendait à la cathédrale Notre Dame du
Congo, à Kinshasa, pour officiellement signer une charte, la
Plateforme de la majorité présidentielle populaire, qui aurait
instauré une coalition avec d’autres partis politiques. Il n’est jamais
arrivé à la cathédrale et personne n’a plus eu de nouvelles de lui.
Quelques semaines plus tard, plusieurs sources ont confirmé
qu’il était détenu au secret par les services de renseignement à
Kinshasa, et qu’il était en mauvaise santé à cause du manque de
nourriture et de soins médicaux, dont il avait besoin pour ses
problèmes de santé chroniques.
Le 11 octobre vers 1 heure du matin, les personnes qui détenaient
Diomi Ndongala Eugene l’ont laissé sur la route Matadi. Des passants
l’ont aidé et ont contacté sa famille. Les proches de Diomi Ndongala
Eugene ont remercié Amnistie internationale pour avoir contribué
à sa libération.
5 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
BONNES NOUVELLES
© AI
ELLES TRADUISENT L’IMPACT DES ACTIONS DES MILITANTS D’AMNISTIE
PEINE DE MORT
Manifestation au Japon contre la peine de mort devant les bureaux de la Ligue des membres
de la Diète pour l’abolition de la peine capitale. Le message sur la bannière dit «Mettre fin aux
exécutions. L’Asie peut dire non à la peine de mort ».
VERS UN MORATOIRE MONDIAL
Un record de 110 pays a soutenu le 19 novembre dernier
une résolution dans laquelle les Nations unies appellent
tous les deux ans à l’abolition de la peine de mort.
Les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Iran, l’Inde,
la Corée du Nord et la Syrie sont parmi les 39 pays
à avoir voté contre cette résolution non-contraignante
votée par l’assemblée générale. 36 pays se sont abstenus.
Lors du dernier vote en 2010, 107 pays avaient
soutenu cette résolution.
© AI
MOBILISATION AU QUÉBEC
Des militants d’AI Porto Rico
manifestent devant la Cour fédérale
à Hato Rey contre l’imposition de la
peine de mort à Porto Rico.
6 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
Pour souligner le 10 octobre, Journée mondiale
pour l’abolition de la peine de mort, plusieurs groupes
ont organisé des Die-in, comme ici à Montréal
(photo ci-contre), entre le Place des Arts et le Musée
d'Art contemporain, alors que les groupes de
Montréal-Outremont et de la Rive-sud se sont joints
au secrétariat national. Outre la centaine de participants,
les lectures faites par les comédiens Dominique Leduc
et Mario Saint-Amand ont attiré de nombreux médias.
Un jeune garçon
joue au ballon
dans une favela
de Rio de Janeiro
© REUTERS/RICARDO MORAES
BRÉSIL
© FRÉDÉRIQUE BÉBURÉ
ÉDUCATION AUX DROITS
DANS LA FAVELA
Complexo da Maré est l’un des plus grands
bidonvilles du Brésil, à Rio de Janeiro.
Seize communautés y vivent et le bidonville
compte environ 130 000 habitants.
Ces derniers mois, les Unités policières de
pacification (UPP) se sont rendues dans les
favelas de Rio, en enfreignant les droits des
habitants. Le 6 novembre, Amnistie
internationale et des organisations locales
partenaires ont lancé une action pour faire
connaître la situation et empêcher de
nouvelles violences policières. Dans le
cadre de ce projet, nommé Somos da Maré
e temos direitos (Nous sommes de Maré et
nous avons des droits), 50 000 kits
d’information sur les droits des habitants
des bidonvilles et sur la façon de se
comporter avec les policiers ont été
distribués aux habitants.
7 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
LES TABLEAUX
DE KAY
I
l y a quelques mois, notre amie KAY
AUBANEL, membre du groupe local
de la rive-sud, nous téléphone pour
nous faire part d’un projet auquel
elle réfléchit depuis un certain
temps : offrir gracieusement une
centaine de tableaux à Amnistie ! Kay est
une artiste peintre assez connue de la
région montréalaise. Elle peint en pleinair et affectionne particulièrement les
paysages sauvages et rocheux.
Kay ayant peint toute sa vie accumule
dans son atelier plus d’une centaine de
tableaux n’ayant pas encore trouvés preneur. Jeune de cœur mais voyant les
années passer, elle sait que ceux-ci pour- « Côte Nord »
raient disparaitre un jour avec elle.
Pourquoi ne pas en faire bénéficier des amateurs
d’art et en même temps Amnistie internationale qui,
rappelons-le, ne reçoit aucune subvention des gouvernements.
Elle nous demande si nous sommes prêts à l’épauler pour une journée « portes ouvertes » dans son
atelier de Saint-Lambert. C’est avec enthousiasme
que nous avons aidé Kay en tenant un kiosque lors de
8 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
la dernière assemblée générale, en
distribuant des cartons d’invitation
et en diffusant l’information via
Facebook et dans nos réseaux d’amis.
Le jour dit, en juin dernier, une
trentaine de personnes ont visité son
atelier. Plus de 30 tableaux (la plupart des prix variaient entre 25$ et
300$) ont été vendus lors de cette
journée, pour un total de 6 400$
versé entièrement à Amnistie ! En
plus de se faire plaisir, ou de faire plaisir à un être cher, chaque acheteur
pouvait échanger quelques mots
avec l’artiste et déguster un jus ou un
thé au jardin. Ce fut une journée belle
et généreuse.
Cinquante tableaux cherchent encore une famille
d’adoption. Si le geste vous intéresse, contactez-nous
au 450-672-5418.
Espérons que cet exemple sera repris par d’autres
artistes québécois !
CLAUDE LEFRANÇOIS ET GILLES SABOURIN,
Membres du groupe de la Rive-Sud de Montréal
CONGRÈS
D’AMNISTIE
INTERNATIONALE
2012
© KARINE BOUCHER
TÉMOIGNAGES,
CHORALE ET SOLIDARITÉ
Marche pour la liberté,
dans les rues de
Saint-Jérôme.
Le 3 novembre dernier, à Saint-Jérôme, dans mon école,
se déroulait le congrès des francophones d’Amnistie internationale
es témoignages, des ateliers, des kiosques d’information et des gestes de solidarité ponctuaient cette journée dont l’objectif est de sensibiliser les participants, surtout des jeunes, aux
droits humains et aux possibilités d’action en leur
faveur.
Depuis maintenant un an, je m’intéresse aux activités d’Amnistie internationale. Cet organisme, fondé
par Peter Benenson, a pour but de militer pour le
respect des droits humains et lutte contre une des plus
grandes injustices, la peine de mort. Cette année, le
congrès soutenait une personne en particulier : Hamid
Ghassemi-Shall, un Canadien travaillant dans le domaine de la chaussure. Son histoire débute en 2008. Alors
qu’il allait visiter sa mère mourante en Iran, il est arrêté, avec son frère, par les autorités iraniennes, supposément pour espionnage. Hamid est maintenant prisonnier en Iran et condamné à mort. Pourtant, le
D
gouvernement iranien n’a aucune preuve qu’il serait un
espion. Cette journée avait donc pour but de sensibiliser les gens à cette injustice et contribuer à renverser
le cours des choses en demandant une libération rapide. Près d’une cinquantaine d’écoles de douze régions
à travers le Canada étaient présentes à l’évènement,
soit plus de 700 personnes. Plusieurs activités avaient
été organisées pour réchauffer l’ambiance. dont entre
autres d’excellents joueurs de tamtam de SaintJérôme, et plus d’une vingtaine d’ateliers se succédaient au long de la journée.
Dès notre arrivée, une prestation très touchante de
la chorale de l’Académie Lafontaine dirigée par David
Leblanc interprétait le succès de Claude Dubois : Si
Dieu existe. Cette chanson était dédiée à Antonella
Mega, la femme d’Hamid, pour souligner son courage
et notre support dans cette tragédie. Antonella était
très émue et reconnaissante de ce geste.
9 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
CONGRÈS
D’AMNISTIE
INTERNATIONALE
2012
TÉMOIGNAGE D’IMEN DEROUICHE
Plusieurs conférenciers exceptionnels sont venus nous
raconter leur histoire. Imen Derouiche d’origine tunisienne fait partie de ceux-ci. En 1998 se déroulaient des
manifestations au sujet de la hausse
des frais de scolarité dans son pays.
Ses amis et elle manifestaient pacifiquement dans la rue quand soudainement les autorités ont débuté les
arrestations. À cette époque, la
Tunisie était sous un régime de dictature. Jetée en prison, elle est violentée. La torture peut prendre plusieurs formes, et malheureusement
pour les femmes, le viol est chose
courante. C’est après un an et demi
de terreur qu’Imen sort de prison et
ce grâce à Amnistie internationale. 2
1
3
1 : Samya, Kimberly,
Marie-Ève, Charles,
Odélie et Constance, des
membres du Comité
national des jeunes
d’Amnistie.
2 : Sketch sur la peine de
mort de l’équipe
d’animation de
l’Académie Lafontaine
3 : La coordination pour
les droits des femmes
4 : Les jeunes
de Jeunesse Canada
Monde et de l’Académie
Lafontaine qui ont animé
le Congrès
5 : La responsable
de la vie militante
et du congrès,
Marie-Sophie
Villeneuve,
l’ex-prisonnière
d’opinion tunisienne
Imen Derouiche et la
responsable du groupe
local de Saint-Jérôme,
Suzanne Chénier
© GILLES PILETTE
SAUF PHOTO 2
© KARINE BOUCHER
4
Des centaines de personnes ont envoyé des lettres au
gouvernement tunisien pour dire qu’ils savaient ce qui
se passait et à quel point ce qu’Imen vivait était une
injustice inacceptable aux yeux de la communauté
internationale. La Tunisie a cédé sous la pression et
cette jeune femme est maintenant libre.
SUREXPLOITATION DES ENFANTS
Roxanna Robin est venue nous parler de l’exploitation
des enfants à travers le monde. Née au Bangladesh,
jeune orpheline et témoin de la misère de plusieurs
enfants dans ce pays, elle est aujourd’hui la directrice
générale et fondatrice de l’organisme « Aide internationale pour l’enfance » visant à améliorer les conditions de vie des enfants, principalement en Inde. Dans
10 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
5
plusieurs pays de la planète, des enfants travaillent
encore de 14 à 18 heures par jour pour ramasser
quelques sous et aider à nourrir leur famille. De plus,
les patrons de ces entreprises vont même jusqu’à
menacer leur famille pour qu’ils travaillent. À ce jour,
120 000 garçons boliviens entre 7 et 16 ans travaillent
dans des mines qui ne sont pas sécuritaires. Ces jeunes
risquent leur vie pour à peine quelques sous ? Nous
devons changer cela !
Madame Robin conclut : « Le problème est simple, ces
jeunes ont besoin d’éducation ! Ils doivent aller à l’école
pour ensuite se trouver un travail stable où ils vivront
avec de bonnes conditions de vie. » L’organisation est
fière de ses réalisations, mais il y a encore beaucoup de
pain sur la planche.
Une partie des
décors fabriqués
par les bénévoles
de jeunesse
Canada Monde.
© KARINE BOUCHER
DES JEUNES RÉFUGIÉS
Le représentant de l’organisme « Le Coffret », reconnu
pour l’aide à l’intégration des réfugiés, était accompagné de deux jeunes Bhoutanais. Ceux-ci ayant été rejetés de leur pays en raison de leur religion et de leur culture ont dû aller vivre dans un camp de plus de 22 000
réfugiés au Népal. Leur témoignage nous a fait réaliser
à quel point la vie dans les camps est difficile. Les conditions de vie étaient misérables, l’approvisionnement en
eau et en nourriture dépendait des Nations unies. Sans
papiers, ils ne pouvaient sortir de ce camp. Après plusieurs années de tentatives d’immigration, la chance
leur a souri. Ils sont maintenant heureux de vivre à
Saint-Jérôme et ce avec l’aide
de l’organisation « Le Coffret ».
Une quinzaine de kiosques
ont été mis sur pied pour informer les jeunes des injustices
face aux droits humains, mais
aussi des solutions que nous
pouvons apporter. Une pétition
était affichée pour sauver
Hamid Ghassemi-Shall. Comme
l’illustre l’histoire d’Imen, c’est
à force d’avoir des signatures
que nous pourrons le libérer.
Après tous ces témoignages
émouvants et enrichissants,
nous réalisons à quel point le
monde est rempli d’injustices et
que le travail d’Amnistie internationale est primordial pour
combattre les violations des droits humains. Cette
journée s’est terminée par une marche dans les rues de
Saint-Jérôme, pour souligner notre solidarité face au
malheur d’Hamid Ghassemi-Shall.
Une organisation hors-pair a mené à la réussite de
cette journée, reflétée par les nombreux commentaires positifs exprimés lors de ce congrès*.
VOX POP COMMENT AVEZ-VOUS
TROUVÉ LE CONGRÈS DES
JEUNES D’AMNISTIE
INTERNATIONALE ?
SÉBASTIEN BORDELEAU,
accompagnateur collège Ville-Marie
« Les conférences étaient très
touchantes et inspirantes. »
SAMYA LEMRINI,
17 ans, école Des Pionnniers
« Comme chaque années,
on vit pleins d’émotions. »
ROXANNE DUBÉ,
15 ans, école Des Pionniers
« C’est la première fois que je viens
et je trouve ça vraiment le fun ! »
MÉLODIE ANDERSON,
13 ans, école secondaire d’Oka
« J’ai réalisé avec cette journée
qu’on peut changer les choses. »
SIMON PARENT,
21 ans, Université de Montréal
« La cérémonie d’ouverture était
exceptionnelle. »
ANGÉLINA LANDAIS,
17 ans, école Régina Assumpta
« C’était vraiment intéressant ! »
SÉBASTIEN HEYNE,
15 ans, Académie Lafontaine
« Un congrès très bien organisé. »
LYSANDRE BABIN
Étudiante à l’Académie Lafontaine
* Parmi les participants qui ont
pris la peine de répondre au questionnaire
d’évaluation, le taux de satisfaction
global était de 94,2% !
11 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
EN BREF
POUR D’AUTRES NOUVELLES, ABONNEZ-VOUS AU BULLETIN ÉLECTRONIQUE AGIR EXPRESS
IRAN
BAHREÏN
BLOGUEUR MORT DES SUITES
DE LA TORTURE ?
SUR FOND DE PROMESSES DE RÉFORME NON TENUES,
LA RÉPRESSION SE DURCIT
Amnistie internationale craint que SATTAR
BEHESHTI, blogueur iranien de 35 ans, qui a été
arrêté le 30 octobre à son domicile à Robat Karim,
au sud-ouest de Téhéran, par des hommes qui
pourraient appartenir à la cyberpolice iranienne,
soit mort des suites de la torture.
Le 6 novembre, il a été demandé à des membres
de sa famille de venir chercher le corps de Sattar au
centre de détention de Kahrizak, à Téhéran, et il a
été inhumé le lendemain. On ignore le moment
précis et la cause de son décès. Toutefois, il aurait
déposé plainte auprès des autorités de la prison et
indiqué avoir été battu, ce qui porte à croire qu’il
est décédé à la suite d’actes de torture au cours de
sa détention.
LE GOUVERNEMENT DOIT APPORTER
DES PRÉCISIONS SUR LA QUESTION DE
L’AVORTEMENT
L’Irlande doit veiller à ce que sa législation
nationale et sa politique en matière d’accès à
l’avortement soient conformes au droit
international relatif aux droits humains.
SAVITA HALAPPANAVAR, une dentiste de 31
ans, est morte le 28 octobre dernier dans un hôpital
de Galway faute d’avoir pu avorter. Praveen, le mari
de Savita, a affirmé que les médecins ont tardé à
intervenir alors que la patiente faisait une fausse
couche. Elle avait demandé à être avortée après
avoir été informée que le fœtus n’était pas viable.
Amnistie, qui a écrit au ministre irlandais
de la Santé James Reilly, s’inquiète de ce que
le cas tragique de Savita Halappanavar met à jour
un flou juridique et politique au niveau d’un droit
humain des plus fondamentaux, le droit d’une
femme à avoir accès à l’avortement lorsque
sa vie est en danger.
La Cour suprême d’Irlande a déjà institué ce
droit en tant que principe constitutionnel.
Les gouvernements irlandais successifs ont
manqué à leur devoir en s’abstenant de préciser
sans ambiguïté comment ce droit est protégé et
justifié, plaçant ainsi les femmes en Irlande en
position de grande vulnérabilité. Le gouvernement
doit y remédier sans délai.
12 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
© AI
IRLANDE
Ces 20 professionnels de la santé avaient initialement
été condamnés à des peines allant de cinq à 15 ans
d’emprisonnement, des condamnations réduites en
appel en juin, pour leur participation au soulèvement en
faveur de la démocratie.
Le Bahreïn est confronté à un dilemme et doit choisir entre maintenir
l’état de droit ou s’engouffrer dans la spirale de la répression et de
l’instabilité, écrit Amnistie dans une nouvelle synthèse publiée le
21 novembre.
Ce document intitulé Bahrain: reform shelved, repression
unleashed a été rendu public quelques jours avant le 1er anniversaire
de la diffusion du rapport historique de la Commission d’enquête
indépendante de Bahreïn (BICI), mise sur pied par les autorités
bahreïnites pour enquêter sur les atteintes aux droits humains
commises durant les manifestations antigouvernementales de 2011.
Dans son rapport, la BICI a déclaré le gouvernement responsable
de violations flagrantes des droits humains et a recensé de très
nombreux cas de violences. Elle a fait une série de recommandations
et a notamment préconisé l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur
les allégations de torture et autres mauvais traitements, et la
comparution en justice des responsables présumés.
Après la publication du rapport de la BICI en novembre 2011, le
gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre ces recommandations.
Cependant, comme le révèle clairement la synthèse d’Amnistie
internationale, au lieu de tenir son engagement, il a rapidement opté
pour un durcissement de la répression, qui a culminé au mois
d’octobre avec l’interdiction de tout rassemblement dans le pays,
en violation du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique,
et au mois de novembre avec la déchéance de la nationalité bahreïnite
de 31 figures de l’opposition.
MADAGASCAR
Des sources officielles ont affirmé que l’OPÉRATION TANDROKA,
lancée en septembre, s’était soldée par l’homicide de 40 voleurs de
bétail et l’arrestation de 76 autres dans le sud du pays. Des bandes de
voleurs de bétail auraient tué 14 membres des forces de sécurité
nationales plus tôt cette année.
Des témoins ont cependant signalé à Amnistie que des personnes
âgées, des handicapés, des enfants et d’autres personnes se trouvant
dans l’incapacité de fuir leur domicile avaient été brûlés vifs quand
les forces de sécurité avaient incendié
des villages dans le cadre de cette
opération militaire.
Selon des témoins, lors d’une des
nombreuses descentes effectuées
dans des villages en septembre, des
membres des forces de sécurité ont
Policiers et manifestants,
brûlé 95 habitations dans la commune
Madagascar
d’Elonty, et tué au moins 11 personnes
dont une fillette âgée de six ans.
Des récoltes ont été réduites à néant et au moins une école a été
rasée pendant ces attaques. Des représentants des autorités ont
affirmé que seules des exploitations pratiquant la culture du
cannabis avaient été détruites par les forces publiques.
Au moins 250 autres personnes ont été tuées cette année aux
alentours de la ville de Fort-Dauphin (sud du pays), dans le cadre de ce
que les autorités décrivent comme des affrontements entre villages
déclenchés par des vols de bétail. Amnistie craint que ce chiffre ne
soit bien en-deçà de la réalité.
Au moins deux témoins ont expliqué à Amnistie que les autorités
avaient été informées de l’imminence d’une attaque contre un village
par des personnes vivant à proximité ; les autorités n’ont rien fait, et
au moins 86 personnes ont été tuées à coups de machette.
Les responsables présumés de ces violations massives, parmi
lesquels des membres hauts gradés des forces de sécurité, doivent
être traduits en justice.
IRAN
© PRIVÉ
ESCALADE D’EXÉCUTIONS
Saeed Sedeghi,
commerçant condamné
à mort pour une infraction
relative aux stupéfiants,
a été exécuté en même
temps que neuf autres
hommes le 22 octobre
en Iran.
Cinq hommes condamnés à mort
ont été transférés de la prison de
Ghezel Hesar, près de Téhéran,
à celle d’Evin, dans la capitale,
le 6 novembre. Parmi eux se trouve
HAMID GHOLAMY, qui a été déclaré
coupable, en juin 2011, d’une
infraction à la législation sur les
stupéfiants. Ce chef d’inculpation
pourrait être le même que celui dont
il avait été acquitté trois mois
auparavant par manque de preuves.
© NEWARK STAR LEDGER/REUTERS
© EVITRASMADAGASCAR TRIBUNE
METTRE FIN AUX MASSACRES
RDC
Un soldat rebelle
à Goma
IL FAUT PROTÉGER LES CIVILS
En novembre, alors que toute l’attention médiatique était
concentrée sur la reprise des hostilités entre Israël et les
Palestiniens, les combats reprenaient en RDC. Tandis que
le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, avançait sur
Goma, Amnistie exhortait l’ensemble des combattants
participant au conflit à prendre des mesures pour
protéger les civils contre toute attaque.
Des dizaines de milliers de civils, dont beaucoup
avaient été déplacés une première fois, avaient déjà fui
les combats.
Depuis la création du M23, en avril 2012, Amnistie a
recensé de nombreuses atteintes aux droits humains
imputées à ses membres, en particulier des homicides
illégaux, le recrutement forcé d’enfants et de jeunes
adultes ou encore des viols.
La communauté internationale doit prendre
des mesures pour mettre un terme aux violations de
l’embargo des Nations unies sur les armes et empêcher
l’approvisionnement en armement des groupes armés
qui agissent dans l’est de la RDC.
Bien que le Rwanda et l’Ouganda aient tous deux
enfreint l’embargo de l’ONU sur les armes, le Conseil de
sécurité des Nations unies n’a pas encore pris de mesure
concrète pour faire pression sur ces deux pays.
Le Rwanda et l’Ouganda ont tous deux nié
publiquement apporter un soutien au M23.
LE GROUPE ARMÉ M23
Le nom du groupe armé M23 fait référence au
23 mars 2009, date à laquelle a été signé un accord
de paix qui a échoué.
À la tête du M23 se trouvent Bosco Ntaganda,
un ancien général de l’armée congolaise sous le coup d’un
mandat d’arrêt décerné par la Cour pénale internationale,
et le colonel Sultani Makenga, récemment ajouté sur la
liste des sanctions des Nations unies pour le recrutement
d’enfants soldats.
13 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
APPELS MONDIAUX
VOS LETTRES SAUVENT DES VIES
CARTES
DE VŒUX
AIGUISEZ VOS CRAYONS : ÉCRIRE ÇA LIBÈRE !
NOS CAMPAGNES ONT PERMIS 67% DE LIBÉRATIONS!
es fêtes, souvent synonymes de réjouissance et de
bonheur pour plusieurs, représentent un moment
approprié pour envoyer des vœux. Profitez donc
de cette occasion pour envoyer vos meilleurs vœux
aux prisonniers d’opinion ainsi qu’à ceux dont les droits
sont bafoués. Une simple carte de vœux pour leur
témoigner votre solidarité et vos encouragements peut leur
redonner de l’espoir et leur apporter un petit moment de bonheur.
Participez à la campagne des cartes de vœux !
Ainsi, vous aviez peut-être écrit l’an dernier à
JEAN-CLAUDE MBEDE ou à MAIKEL NABIL? Ils sont
libres aujourd’hui et ont pris la peine de remercier
les membres d’Amnistie internationale qui leur avaient
écrit des mots d’encouragement.
L
ZIMBABWE
UN SYNDICAT DE TRAVAILLEURS AGRICOLES
HARCELÉ
LE GAPWUZ est le Syndicat général des travailleurs
de l’agriculture et des plantations du Zimbabwe et y
défend les droits des travailleurs agricoles. Ses
membres sont continuellement victimes de
harcèlements, d’arrestations arbitraires et de
menaces de la part des autorités zimbabwéennes ;
leurs bureaux sont régulièrement fouillés.
GERTRUDE HAMBIRA était secrétaire générale du
GAPWUZ au moment où elle a été contrainte de
quitter son pays en février 2010 pour préserver sa
sécurité et sa vie. Elle vit encore aujourd’hui en exil.
LIBÉRÉS :
KAMA AL-LABWANI (Cartes de vœux 2010 /
libéré le 15 novembre 2011)
JABBAR SAVALAN (Cartes de vœux 2011 /
libéré le 26 décembre 2011)
RONAK SAFARZADEH (Cartes de vœux 2009 /
libérée le 16 mai 2012)
CONSEILS
D’ÉCRITURE
■
■
■
Les messages doivent être brefs.
Puisque les prisonniers peuvent
avoir diverses croyances religieuses,
ne faites pas allusion à Noël
(qui est une fête chrétienne).
N’hésitez pas à écrire en français :
ceux qui reçoivent des messages
de plusieurs pays, en différentes
langues, constatent qu’un
peu partout, des gens
ENVOYEZ VOS CARTES À :
pensent à eux.
General Agriculture And Plantation Workers
Union Of Zimbabwe (GAPWUZ)
P.O. Box 1952
Harare
Zimbabwe
14 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
CHINE
SŒURS PAR L’ESPRIT est une initiative de
GAO ZHISHENG, AVOCAT TORTURÉ
recherche créée en 2005 et dirigée par des femmes
autochtones au Canada. Sœurs par l’esprit a
constitué une liste de près de 600 cas de filles et de
femmes portées disparues ou assassinées dans
l’indifférence la plus totale. Les
causes de la violence dont
elles sont victimes ?
Racisme, pauvreté,
discrimination, ou
encore protection
inadéquate et
insuffisante des
services de
police et de
gouvernement.
GAO ZHISHENG, avocat et l’un des
défenseurs des droits humains les
plus respectés de Chine, a été
condamné en décembre 2006 à trois
ans d’emprisonnement, avec un
sursis de cinq ans, pour « incitation à
la subversion ». Après avoir été
libéré, il a disparu le 4 février 2009. Il
est réapparu quatorze mois plus tard et a alors raconté son
calvaire, notamment les tortures dont il a été victime. Il a déclaré
avoir été battu avec une telle violence que « pendant 48h [sa] vie
n’a tenu qu’à un fil ». Gao Zhisheng est actuellement détenu à la
prison du canton de Shaya, dans le nord-ouest de la Chine.
EXEMPLE DE
MESSAGE :
« Je vous soutiens
dans vos démarches
pour que justice soit rendue à toutes
ces femmes. »
© PRIVÉ
CANADA
ENVOYEZ VOS CARTES À :
Gao Zhisheng
P.O. Box 15, Sub-box 16
Shaya County 842208
Xinjiang Uighur Autonomous Region
China
ENVOYEZ VOS CARTES À :
Femmes autochtones du Québec Inc.
Business Complex River Road
P.O. Box 1989
Kahnawake (Québec) J0L 1B0
Les 12 propositions
d’écriture sur
www.amnistie.ca
ENVOYEZ VOS CARTES À :
Maria Vladimirovna Alekhina
FKU IK-28 GUFSIN RR for Perm krai,
ul. Prospekt Lenina, 81, g.Berezniki,
Perm krai, 618400
Russian Federation
Nadezhda Andreevna Tolokonnikova
FKU IK-14 UFSIN of Russia for the Republic
of Mordovia
pos. Partsa, Zubovo-Polianskii raion,
Republic of Mordovia
431150
RUSSIE
PUSSY RIOT, DES MUSICIENNES EMPRISONNÉES
PUSSY RIOT est un groupe féministe punk russe dont
trois membres ont été arrêtées et accusées de
« houliganisme fondé sur la haine religieuse ». Elles ont
été condamnées à deux ans d’emprisonnement dans
une colonie pénitentiaire. Deux membres du groupe,
Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, sont
actuellement toujours détenues. Amnistie
internationale considère que ces deux femmes sont des
prisonnières d’opinion, poursuivies en justice et
condamnées à tort uniquement pour avoir exprimé
pacifiquement leurs convictions.
15 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
APPELS MONDIAUX
VOS LETTRES SAUVENT DES VIES
LIVRES COMME L’AIR
IRAN
NASRIN SOTOUDEH
© PAYVAND.COM
D
epuis 2000, 130
écrivains québécois
auront offert un livre
dédicacé comme
message de solidarité
avec des écrivains ou
journalistes emprisonnés, harcelés ou
forcés à l’exil.
Cela parce qu’ils ont voulu exercer
leur droit à la liberté d’expression pour
dénoncer la corruption dans leur pays,
critiquer les abus envers des minorités
ou encore mettre en lumière de graves
violations des droits humains.
PLUS DE LA MOITIÉ DES
ÉCRIVAINS ÉTRANGERS JUMELÉS
SONT MAINTENANT LIBRES GRÂCE
ENTRE AUTRES AU PROJET LIVRES
COMME L’AIR.
Aidez-nous à faire libérer ceux qui
sont encore muselés.
Monsieur le Président,
Je vous écris aujourd’hui concernant la détention
de NASRIN SOTOUDEH, écrivaine iranienne, journaliste
et avocate qui vient de recevoir le Prix Sakharov pour la
liberté d’esprit du Parlement Européen.
Elle a été condamnée pour– « diffusion de propagande
contre le régime » et « atteinte à la sûreté nationale » –
en raison de son appartenance au Centre de défense
des droits humains. Elle purge sa peine de six ans
à la prison d’Evin et est interdite de pratiquer le droit
Nasrin Sotoudeh
pendant dix ans.
Depuis son arrestation en 2010, Nasrin Sotoudeh a été maintenue
à l’isolement pendant une longue période. Elle a fait une grève de la faim
en octobre, pour protester contre le harcèlement dont est victime
sa famille et les restrictions de ses droits de visite.
Je vous demande de libérer Nasrin Sotoudeh immédiatement et sans
conditions, car il s’agit d’une prisonnière d’opinion incarcérée uniquement
pour avoir exprimé sans violence ses convictions et œuvré de manière
légitime en faveur des droits fondamentaux.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
ENVOYEZ VOS APPELS À:
Ayatollah Sayed Ali Khamenei
Guide suprême
Bureau du Guide suprême
Rue de la République Islamique – Rue Shahid
Keshvar Doust
Téhéran
République Islamique d’Iran
Courriel : [email protected]
© PRIVÉ
EXTRAIT DE LA DÉDICACE DE PAULINE GILL
Reza Khandan et
Mehraveh Khandan –
époux et fille de
Nasrin Sotoudeh,
se sont fait interdire
de voyager
en juillet 2012.
16 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
Un grand sentiment d’indignation m’habite à la lecture
des injustices dont vous êtes l’objet, vous, une si grande
militante des droits de l’être humain.
J’imagine à peine la douleur que vous infligent la
séparation d’avec vos enfants et l’usurpation de vos droits
tant sur le plan professionnel que social.
Moi-même écrivaine et auteure d’œuvres dédiées à nos
pionnières jadis condamnées à l’anonymat, je me porte
solidaire de vos combats.
BIÉLORUSSIE
ALES BYALYATSKI
L
L’écrivain ALES BYALYATSKI dirige le centre de droits humains Vyasna (Printemps). Il est l’un
des membres fondateurs de l’association littéraire biélorusse Tutejshyja et a dirigé le
Musée littéraire Maxim Bahdanovich. Militant des droits humains, il a été condamné à quatre ans
et demi de prison le 24 novembre 2011 pour fraudes fiscales. Il avait été arrêté le 4 août 2011 pour
usage déclaré de comptes personnels en Lituanie et en Pologne afin de recevoir des fonds
provenant de donneurs internationaux voulant aider les activités de droits humains du Vyasna.
Le centre avait fait campagne pour de nombreux militants de l’opposition, persécutés par le gouvernement
du Président Alexsander Lukashenko. Le régime avait retiré son enregistrement officiel au Vyasna, le mettant
dans une situation précaire pour son financement en Biélorussie.
ENVOYEZ VOS APPELS À:
M. Roman SOBOLEV
Conseiller et Chargé d’affaires
Ambassade de la République de Bélarus
130, rue Albert, bureau 600
Ottawa (Ontario) Canada, K1P 5G4
Monsieur le Conseiller,
Je vous écris aujourd’hui concernant la détention
d’Ales Byalyatski, militant bélarusse des droits
humains, vice-président de la Fédération internationale
des ligues des droits de l’homme.
Il a été arrêté le 4 août 2011 à Minsk et condamné
le 24 novembre 2011 à quatre ans et demi de prison
pour «dissimulation massive de revenus ».
Le procès d’Ales Byalyatski n’a pas été conforme
aux normes internationales d’équité, à plusieurs égards.
En tant qu’État partie au Pacte international relatif
aux droits civils et politiques, le Belarus a le devoir
de garantir le droit de chacun à bénéficier d’un procès
équitable.
Ales Byalyatski est considéré par Amnistie
internationale comme un prisonnier d’opinion.
Je vous demande donc de le libérer immédiatement
et sans conditions.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
EXTRAIT DE LA DÉDICACE DE
NORMAND DE BELLEFEUILLE
s
Pour lire les dédicace ois
éc
des dix écrivains québ
ins
en faveur des écriva
ie.ca/lca
emprisonnés : Amnist
Pour Ales, ami inconnu, lointain et pourtant si près,
Trop d’écrivains, aujourd’hui, oublient qu’ils devraient être
aussi, et peut-être avant tout, des citoyens à part entière,
donc engagés, lucides et « présents » sur la place publique.
VOUS l’avez compris… et vous écopez… Mes pensées
les plus solidaires et fraternelles vous accompagnent !
Ales Byalyatski fait aussi partie de la
campagne Cartes de vœux. Vous pouvez
lui écrire un message de solidarité à :
Ales Bialiatski Penal colony No. 2
1 Sikorsky Street, Babruisk
213800 Mahiliou Region
Bélarus
17 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
Au lieu d’accumuler inutilement des points pour un malaxeur,
vous pourriez assurer la sécurité d’un défenseur des droits
humains. La carte VISA Desjardins Amnistie internationale. La seule carte qui sert de vrais intérêts.
Demandez cette carte via amnistie.ca/visa
LISTE DES GROUPES
UNIVERSITAIRES
LISTE DES GROUPES LOCAUX
CHAMBLY – 103 (EN FORMATION)
Imen Derouiche - 514-451-2766
[email protected]
FARNHAM / ST-CÉSAIRE
Madeleine Lepage - 450-469-0584
[email protected]
GRANBY / WATERLOO
Anne Larkin - 450-539-1102
[email protected]
JOLIETTE
Ginette Joly - 450-755-1827
[email protected]
MONTRÉAL - OUTREMONT
Kristina Maud Bergeron
514-656-1304
[email protected]
Alexandra Haedrich
514-278-6460
[email protected]
QUÉBEC HAUTE-VILLE
Richard Guay 418-661-2465
[email protected]
RIMOUSKI
Jocelyne Bérubé-Sasseville
418-722-8627 – 418-724-2405
[email protected]
RIVE-SUD
Steven Mongrain
450-466-8515 [email protected]
Gilles Rivet – 450-449-3335
[email protected]
SEPT-ILES
Roger Thiffaut - 418-968-2106
[email protected]
SHERBROOKE
Mireille Elchacar 819-346-8294
[email protected]
STE-THÉRÈSE
Johanne Lefebvre
514-237-2537 t, 450-437-0383 rés.
[email protected]
ST-HYACINTHE
Monique Arpin 450-799-3729
[email protected]
ST-JEAN-SUR-RICHELIEU
Denise Dubuc - 450-545-1276
[email protected]
ST-JÉRÔME / LAURENTIDES
Suzanne Chénier - 450-432-8446
[email protected]
THETFORD-MINES
Denyse Bouffard
418-338-8563 t – 418-334-0489 rés.
[email protected]
TORONTO, ON
Yveline Baranyi - 416-621-0865
[email protected]
TROIS-RIVIÈRES
Karine Doucet - 819-376-1925
[email protected]
VALLÉE DU RICHELIEU
Andrée Fortin - 514-461-1176
[email protected]
MONTRÉAL
■ UNIV. DE MONTRÉAL – 28
Dasha Taillefer
[email protected]
■ UNIV. DE MONTRÉAL
FACULTÉ DE DROIT – 189
Anne-Julie Rolland
[email protected]
■ UQAM – 62
Marianne Lefebvre 514-987-3000 #1938
[email protected]
SHERBROOKE
■ UNIV. DE SHERBROOKE – 175
Thierry Bisaillon-Lefebvre 450-522-9003
[email protected]
OTTAWA
■ UNIVERSITÉ D’OTTAWA – 192
Audrey-Anne Trudel 819-712-3583
[email protected]
QUÉBEC
■ UNIV. LAVAL – 20
Sabrina Zouaghi
[email protected]
[email protected]
■ UNIV. LAVAL
FACULTÉ DE DROIT –191
Élie Tremblay [email protected]
[email protected]
LISTE DES COMITÉS
DE COORDINATION THÉMATIQUES
■
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■
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■
■
■
■
Nous recherchons toujours des gens motivés
désireux de s’impliquer avec nous. Pour en savoir
plus, contactez Marie-Sophie Villeneuve
Par courriel : [email protected]
Par téléphone : 514-766-9766 /
1-800-565-9766 (sans frais) au poste 229
■
Économie et droits humains
Environnement et droits humains
Sécurité et droits humains
Abolition de la peine de mort
Droits des peuples autochtones
Droits des enfants
Justice internationale
Droits des personnes LGBT
Travailleurs migrants
Violence contre les femmes
Éducation aux droits humains
LISTE DES COMITÉS
DE COORDINATION PAYS
■
■
■
■
■
■
HAÏTI
COLOMBIE
AFRIQUE DU SUD
ISRAËL, TERRITOIRES OCCUPÉS
ET AUTORITÉ PALESTINENNE
ALGÉRIE, MAROC ET TUNISIE
CHINE ET INDE
19 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012
DONNER C’EST AGIR!
© KARINE BOUCHER
MERCI DE FAIRE
UN DON « SPÉCIAL
DE FIN D’ANNÉE»
À AMNISTIE!
NOTRE INDÉPENDANCE A UN PRIX : VOTRE SOUTIEN!
LE TRAVAIL D’AMNISTIE PORTE SES FRUITS DANS LE MONDE ENTIER :
Des prisonniers d’opinion sont libérés;
■ Des condamnations à mort sont commuées en peines de prison ;
■ Des personnes qui pratiquent la torture sont envoyées devant les tribunaux ;
■ De plus en plus de pays ont aboli la peine de mort ;
■ Des familles sont réunies.
Amnistie internationale n’accepte aucune subvention gouvernementale,
nous sommes exclusivement financés par des dons.
■ Amnistie.ca/don
■ 1 800 565-9766 ou 514 766-9766
■
Appuyez Amnistie internationale
Nous ne recevons aucune subvention gouvernementale
J’ADHÈRE AU PROGRAMME DE DONS MENSUELS (LA COALITION DE L’ESPOIR)
J’autorise Amnistie internationale à prélever mensuellement :
J’effectue mes versements mensuels par :
❏ 10 $
❏ Prélèvement bancaire (Je joins un chèque portant la mention «NUL»)
❏ Carte de crédit ❏ Visa Amnistie ❏ Visa ❏ MasterCard
❏ Je préfère ne pas recevoir la revue AGIR
❏ 15 $ ❏ 20 $ ❏ 25 $
OU:
❏ _________ $/MOIS
Les membres de la Coalition de l’espoir recoivent gratuitement
le AGIR (quatre numéros)
JE FAIS UN DON AUJOURD’HUI
À REMPLIR S’IL VOUS PLAIT
Vous trouverez ci-joint ma contribution au montant de :
❏ 20 $
❏ 35 $
❏ 50 $
❏ 100 $
OU:
Montant total
❏ _____________ $
La cotisation à titre de membre est de 30$ ou 15$ pour les étudiants
et les membres de l’âge d’or.
N.B.: Un reçu pour fin d’impôt est émis automatiquement pour tous les dons
de 15 $ et plus.
INFORMATION RELATIVE À MA CARTE DE CRÉDIT :
$
Paiement par :
❏ Chèque/Mandat
❏ Visa Amnistie
❏ Visa ❏ MasterCard
Le reçu sera émis à l’ordre de la personne ou de l’organisme
dont le nom figure sur le chèque.
NOM
NO DE CARTE
DATE D’EXPIRATION
ADRESSE
SIGNATURE
TÉLÉPHONE
50 rue Ste-Catherine Ouest, bureau 500
Montréal (Québec) H2X 3V4
Tél.: 514 766-9766 Fax: 514 766-2088
Site Internet: www.amnistie.ca
CANADA FRANCOPHONE
Envoi de poste-publications
Enregistrement no 09637
VILLE
CODE POSTAL
TÉLÉPHONE (
ADRESSE COURRIEL
Numéro d’enregistrement: 100193457RR0001
)

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