Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00
Transcription
Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00
NUMÉRO DE CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS 40069162 – NUMÉRO D’ENREGISTREMENT 09637 AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONE | Volume 33, no 4, Décembre 2012 | Publication trimestrielle – 2,00 $ DÉCEMBRE 2012 | VOLUME 33 | NUMÉRO 4 LE MAGAZINE DES DROITS HUMAINS SOMMAIRE www.amnistie.ca 4 8 Éditrice déléguée Béatrice Vaugrante Coordination et réalisation Anne Sainte-Marie Collaborateurs Lysandre Babin, Heidi Boelinger, Karine Boucher, Colette Lelièvre, Luc Mahieu, Gilles Sabourin, Claude Lefrançois, Marie-Sophie Villeneuve Pour nous écrire : [email protected] Bonnes nouvelles d’ici et d’ailleurs La générosité de Kay Aubanel, peintre et membre d’Amnistie 9 Congrès 2012 d’Amnistie 16 Appels mondiaux L’Académie Lafontaine et le groupe local de Saint-Jérôme ont accueilli plus de 700 militants expérimentés ou en herbe Une édition spéciale en lien avec le projet Livres comme l’air et la campagne cartes de vœux Direction artistique et design Turcotte design Impression AGL Graphiques inc. PHOTO DE LA COUVERTURE Convention de la Poste-Publications No 40069162 Enregistrement no 09637 Retournez toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Amnistie internationale 50, rue Sainte-Catherine Ouest Bureau 500 Montréal (Québec) H2X 3V4 AGIR paraît 4 fois par année et est publié par Les Éditions Agir, filiale d’Amnistie internationale Canada francophone La teneur des textes n’engage que les auteurs. ADRESSE : 50, rue Sainte-Catherine Ouest Bureau 500 Montréal (Québec) H2X 3V4 Téléphone: (514) 766-9766 Sans frais: 1 800 565-9766 Télécopieur : (514) 766-2088 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0847-9798 Cette photo a été prise pendant l’hommage de la chorale à Antonnella Mega, l’épouse du canadien condamné à mort en Iran Hamid Ghassemi-Shall, lors du dernier congrès d’Amnistie le 3 novembre 2102. © Gilles Pilette LES PLACES PUBLIQUES IL y aura toujours des places publiques rondes, carrées, rectangulaires, remplies de monde refusant la politique à géométrie variable des gouvernements. dans les pays où on a opposé « stabilité ou liberté ». Un faux choix pour faire taire pendant des décennies toute une population qui a trouvé l’immense courage de réclamer et qui continue de réclamer : stabilité ET liberté. Elle réclame aussi la fin de la corruption, le respect des droits des femmes, des revenus décents, une justice indépendante, et une police sans torture ni détentions arbitraires. Nos pays occidentaux ont bien hypocritement profité de ce faux choix imposé. La mondialisation n’ayant pas de limite, ils ont même sous-traité la torture. La sécurité pour le plus grand nombre a bien meilleur goût quand elle est nourrie de droits humains. © REUTERS/AMR ABDALLAH DALSH LES PLACES PUBLIQUES DU PRINTEMPS ARABE, LES PLACES PUBLIQUES DU PRINTEMPS ÉRABLE où il fallait dénoncer le même faux choix entre « stabilité ou liberté ». La loi 12 ne demandait pas seulement de donner son itinéraire à l’avance, mais attaquait les libertés fondamentales de s’associer, de s’exprimer et de manifester pacifiquement. C’EST PLUS GRAVE AILLEURS? Oui absolument, et je vous engage à voir plus loin que le Québec et à joindre virtuellement les places publiques du monde en danger ou en révolte et devenir défenseur solidaire des droits de vos confrères et vos consœurs, car laisser violer leurs droits, c’est laisser violer les vôtres. sous les coups de matraque. Ils ont été faits aussi à coups d’idéaux. Nous sommes nombreux maintenant à en profiter. La Déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas seulement un joli bout de papier. Elle doit nous servir quand les temps sont difficiles, pour nous rappeler le choix visionnaire des pays qui ont signé, à l’époque, pour des droits humains universels et interdépendants. Des manifestants protestent en face d’une barricade érigée par l’armée égyptienne près de la place Tahrir, au Caire. Il y aura toujours des souliers de toutes grandeurs, de toutes couleurs pour user les rues et les places, encore et encore, et ceux et celles qui les portent vont user de leur salive, de leurs casseroles, encore et encore : parce que les droits humains, c’est comme la vaisselle, il faut toujours recommencer. C’EST PLUS GRAVE AILLEURS? Et alors, faut-il N’oublions jamais que les gains pour les droits des travailleurs, les droits des minorités, les droits des femmes, ont tous été faits à coup de semelles sur l’asphalte ou les pavés et souvent Vive la place publique pour exiger nos droits et célébrer nos victoires ! © MARTIN SAVOIE niveler par le bas? Est-ce là notre vision du progrès humain et de la vie ensemble, libres et dignes? Si nous laissons faire ici, c’est grave. Il n’y a pas de classement dans le respect des droits humains. Laisser violer nos droits, c’est laisser violer ceux des autres. Ailleurs, on nous entend parler, mais surtout on nous regarde agir. BÉATRICE VAUGRANTE, Directrice générale Extraits du texte prononcé le 22 novembre 2012, à l’occasion de La soirée rouge, organisée par l’ATSA (Action Terroriste Socialement Acceptable des artistes et militants Annie Roy et Pierre Allard). 3 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 BONNES NOUVELLES Fondation pour les personnes disparues de Coahuila (Fuundec), Centre diocésain pour les droits humains « Frère Juan de Larios ». MEXIQUE L’ÉTAT DU NUEVO LEÓN ÉRIGE LA DISPARITION FORCÉE EN INFRACTION La nouvelle loi érigeant la disparition forcée en infraction, adoptée par le Congrès de l’État du Nuevo León en novembre, doit pouvoir être appliquée aux procédures judiciaires engagées contre des fonctionnaires impliqués dans des affaires de disparitions forcées dans cet État du Mexique. Cela passe notamment par la mise en place des protocoles appropriés, mais aussi par la volonté politique nécessaire pour que cette loi se concrétise dans la pratique. Les délégués d’Amnistie internationale ont salué les avancées obtenues par l’organisation locale l’Union des citoyens pour la défense des droits humains (CADHAC), qui apporte son soutien à des dizaines de proches de personnes « disparues » dans leur quête de justice, de vérité et de réparation. Grâce aux efforts de la société civile et des familles des victimes, le procureur général de l’État du Nuevo León est en train de réexaminer les cas de personnes « disparues », avec l’aide de leurs proches, dans le but de relancer les enquêtes. 4 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 © AMNISTIE INTERNATIONALE (PHOTO: RICARDO RAMÍREZ ARRIOLA) ELLES TRADUISENT L’IMPACT DES ACTIONS DES MILITANTS D’AMNISTIE PAKISTAN U Myint Aye © JAMES MACKAY L’adolescente chrétienne pakistanaise accusée de blasphème contre l’Islam pour avoir prétendument brûlé des pages du Coran, RIMSHA MASIH, a été acquittée, a annoncé son avocat. Le tribunal d’Islamabad a déclaré que l’accusation relevait de l’hérésie et que les soi-disant preuves avaient été mises en possession de l’accusée à son insu. La jeune fille, arrêtée en août puis relâchée sous caution en septembre, risquait la peine de mort ou la prison à perpétuité, le blasphème étant considéré comme un crime au Pakistan. Mais le responsable religieux qui l’a dénoncée a par la suite été accusé de falsification de preuve pour incriminer l’adolescente, qui souffre peut-être d’une déficience mentale. ©AAPPB ACQUITTÉE DU CRIME DE BLASPHÈME Saw Kyaw Kyaw Min MYANMAR D’AUTRES PRISONNIERS POLITIQUES ONT ÉTÉ LIBÉRÉS L’annonce de la libération, le 19 novembre, de plus de 50 prisonniers politiques, dont les prisonniers d’opinion U MYINT AYE et SAW KYAW KYAW MIN, est un nouveau pas dans la bonne direction et une étape vers la remise en cause de la détention arbitraire au Myanmar. Cofondateur du réseau Défenseurs et promoteurs des droits humains, U Myint Aye avait été condamné à la détention à perpétuité en 2008 en raison de ses activités politiques non violentes. En 2008, les autorités ont retiré sa licence d’avocat à Saw Kyaw Kyaw Min, défenseur des droits humains, lui interdisant ainsi la pratique du droit, pour outrage à magistrat ; il a par la suite été condamné à une peine de six mois de prison, le 29 août 2012. U Myint Aye et Saw Kyaw Kyaw Min n’auraient jamais dû être détenus. Il ne doit pas y avoir de conditions à leur libération, et Saw Kyaw Kyaw Min doit sans délai récupérer sa licence d’avocat LE GROUPE DE TROIS-RIVIÈRES FÊTE SON 30e ANNIVERSAIRE 30 ans déjà! Pour souligner 30 ans de militantisme et pour remercier ses précieux partenaires, le groupe local d’Amnistie à Trois-Rivières a tenu un 5 à 7 amical le 20 novembre dernier à la Vieille prison (Musée québécois de culture populaire). Parmi les invités se trouvaient Béatrice Vaugrante, directrice générale de la section Canada francophone d’Amnistie internationale, le doyen du groupe, Julian Gruda qui a déjà été président de la section francophone et Geneviève Boivin qui représentait le député, M. Aubin. RDC UN OPPOSANT POLITIQUE RELÂCHÉ AU BOUT DE 100 JOURS Le 11 octobre dernier, l’opposant politique congolais DIOMI NDONGALA EUGENE a été libéré à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Membre du parlement et responsable du parti politique Démocratie Chrétienne, Diomi Ndongala Eugene avait disparu le 27 juin 2012 alors qu’il se rendait à la cathédrale Notre Dame du Congo, à Kinshasa, pour officiellement signer une charte, la Plateforme de la majorité présidentielle populaire, qui aurait instauré une coalition avec d’autres partis politiques. Il n’est jamais arrivé à la cathédrale et personne n’a plus eu de nouvelles de lui. Quelques semaines plus tard, plusieurs sources ont confirmé qu’il était détenu au secret par les services de renseignement à Kinshasa, et qu’il était en mauvaise santé à cause du manque de nourriture et de soins médicaux, dont il avait besoin pour ses problèmes de santé chroniques. Le 11 octobre vers 1 heure du matin, les personnes qui détenaient Diomi Ndongala Eugene l’ont laissé sur la route Matadi. Des passants l’ont aidé et ont contacté sa famille. Les proches de Diomi Ndongala Eugene ont remercié Amnistie internationale pour avoir contribué à sa libération. 5 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 BONNES NOUVELLES © AI ELLES TRADUISENT L’IMPACT DES ACTIONS DES MILITANTS D’AMNISTIE PEINE DE MORT Manifestation au Japon contre la peine de mort devant les bureaux de la Ligue des membres de la Diète pour l’abolition de la peine capitale. Le message sur la bannière dit «Mettre fin aux exécutions. L’Asie peut dire non à la peine de mort ». VERS UN MORATOIRE MONDIAL Un record de 110 pays a soutenu le 19 novembre dernier une résolution dans laquelle les Nations unies appellent tous les deux ans à l’abolition de la peine de mort. Les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Iran, l’Inde, la Corée du Nord et la Syrie sont parmi les 39 pays à avoir voté contre cette résolution non-contraignante votée par l’assemblée générale. 36 pays se sont abstenus. Lors du dernier vote en 2010, 107 pays avaient soutenu cette résolution. © AI MOBILISATION AU QUÉBEC Des militants d’AI Porto Rico manifestent devant la Cour fédérale à Hato Rey contre l’imposition de la peine de mort à Porto Rico. 6 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 Pour souligner le 10 octobre, Journée mondiale pour l’abolition de la peine de mort, plusieurs groupes ont organisé des Die-in, comme ici à Montréal (photo ci-contre), entre le Place des Arts et le Musée d'Art contemporain, alors que les groupes de Montréal-Outremont et de la Rive-sud se sont joints au secrétariat national. Outre la centaine de participants, les lectures faites par les comédiens Dominique Leduc et Mario Saint-Amand ont attiré de nombreux médias. Un jeune garçon joue au ballon dans une favela de Rio de Janeiro © REUTERS/RICARDO MORAES BRÉSIL © FRÉDÉRIQUE BÉBURÉ ÉDUCATION AUX DROITS DANS LA FAVELA Complexo da Maré est l’un des plus grands bidonvilles du Brésil, à Rio de Janeiro. Seize communautés y vivent et le bidonville compte environ 130 000 habitants. Ces derniers mois, les Unités policières de pacification (UPP) se sont rendues dans les favelas de Rio, en enfreignant les droits des habitants. Le 6 novembre, Amnistie internationale et des organisations locales partenaires ont lancé une action pour faire connaître la situation et empêcher de nouvelles violences policières. Dans le cadre de ce projet, nommé Somos da Maré e temos direitos (Nous sommes de Maré et nous avons des droits), 50 000 kits d’information sur les droits des habitants des bidonvilles et sur la façon de se comporter avec les policiers ont été distribués aux habitants. 7 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 LES TABLEAUX DE KAY I l y a quelques mois, notre amie KAY AUBANEL, membre du groupe local de la rive-sud, nous téléphone pour nous faire part d’un projet auquel elle réfléchit depuis un certain temps : offrir gracieusement une centaine de tableaux à Amnistie ! Kay est une artiste peintre assez connue de la région montréalaise. Elle peint en pleinair et affectionne particulièrement les paysages sauvages et rocheux. Kay ayant peint toute sa vie accumule dans son atelier plus d’une centaine de tableaux n’ayant pas encore trouvés preneur. Jeune de cœur mais voyant les années passer, elle sait que ceux-ci pour- « Côte Nord » raient disparaitre un jour avec elle. Pourquoi ne pas en faire bénéficier des amateurs d’art et en même temps Amnistie internationale qui, rappelons-le, ne reçoit aucune subvention des gouvernements. Elle nous demande si nous sommes prêts à l’épauler pour une journée « portes ouvertes » dans son atelier de Saint-Lambert. C’est avec enthousiasme que nous avons aidé Kay en tenant un kiosque lors de 8 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 la dernière assemblée générale, en distribuant des cartons d’invitation et en diffusant l’information via Facebook et dans nos réseaux d’amis. Le jour dit, en juin dernier, une trentaine de personnes ont visité son atelier. Plus de 30 tableaux (la plupart des prix variaient entre 25$ et 300$) ont été vendus lors de cette journée, pour un total de 6 400$ versé entièrement à Amnistie ! En plus de se faire plaisir, ou de faire plaisir à un être cher, chaque acheteur pouvait échanger quelques mots avec l’artiste et déguster un jus ou un thé au jardin. Ce fut une journée belle et généreuse. Cinquante tableaux cherchent encore une famille d’adoption. Si le geste vous intéresse, contactez-nous au 450-672-5418. Espérons que cet exemple sera repris par d’autres artistes québécois ! CLAUDE LEFRANÇOIS ET GILLES SABOURIN, Membres du groupe de la Rive-Sud de Montréal CONGRÈS D’AMNISTIE INTERNATIONALE 2012 © KARINE BOUCHER TÉMOIGNAGES, CHORALE ET SOLIDARITÉ Marche pour la liberté, dans les rues de Saint-Jérôme. Le 3 novembre dernier, à Saint-Jérôme, dans mon école, se déroulait le congrès des francophones d’Amnistie internationale es témoignages, des ateliers, des kiosques d’information et des gestes de solidarité ponctuaient cette journée dont l’objectif est de sensibiliser les participants, surtout des jeunes, aux droits humains et aux possibilités d’action en leur faveur. Depuis maintenant un an, je m’intéresse aux activités d’Amnistie internationale. Cet organisme, fondé par Peter Benenson, a pour but de militer pour le respect des droits humains et lutte contre une des plus grandes injustices, la peine de mort. Cette année, le congrès soutenait une personne en particulier : Hamid Ghassemi-Shall, un Canadien travaillant dans le domaine de la chaussure. Son histoire débute en 2008. Alors qu’il allait visiter sa mère mourante en Iran, il est arrêté, avec son frère, par les autorités iraniennes, supposément pour espionnage. Hamid est maintenant prisonnier en Iran et condamné à mort. Pourtant, le D gouvernement iranien n’a aucune preuve qu’il serait un espion. Cette journée avait donc pour but de sensibiliser les gens à cette injustice et contribuer à renverser le cours des choses en demandant une libération rapide. Près d’une cinquantaine d’écoles de douze régions à travers le Canada étaient présentes à l’évènement, soit plus de 700 personnes. Plusieurs activités avaient été organisées pour réchauffer l’ambiance. dont entre autres d’excellents joueurs de tamtam de SaintJérôme, et plus d’une vingtaine d’ateliers se succédaient au long de la journée. Dès notre arrivée, une prestation très touchante de la chorale de l’Académie Lafontaine dirigée par David Leblanc interprétait le succès de Claude Dubois : Si Dieu existe. Cette chanson était dédiée à Antonella Mega, la femme d’Hamid, pour souligner son courage et notre support dans cette tragédie. Antonella était très émue et reconnaissante de ce geste. 9 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 CONGRÈS D’AMNISTIE INTERNATIONALE 2012 TÉMOIGNAGE D’IMEN DEROUICHE Plusieurs conférenciers exceptionnels sont venus nous raconter leur histoire. Imen Derouiche d’origine tunisienne fait partie de ceux-ci. En 1998 se déroulaient des manifestations au sujet de la hausse des frais de scolarité dans son pays. Ses amis et elle manifestaient pacifiquement dans la rue quand soudainement les autorités ont débuté les arrestations. À cette époque, la Tunisie était sous un régime de dictature. Jetée en prison, elle est violentée. La torture peut prendre plusieurs formes, et malheureusement pour les femmes, le viol est chose courante. C’est après un an et demi de terreur qu’Imen sort de prison et ce grâce à Amnistie internationale. 2 1 3 1 : Samya, Kimberly, Marie-Ève, Charles, Odélie et Constance, des membres du Comité national des jeunes d’Amnistie. 2 : Sketch sur la peine de mort de l’équipe d’animation de l’Académie Lafontaine 3 : La coordination pour les droits des femmes 4 : Les jeunes de Jeunesse Canada Monde et de l’Académie Lafontaine qui ont animé le Congrès 5 : La responsable de la vie militante et du congrès, Marie-Sophie Villeneuve, l’ex-prisonnière d’opinion tunisienne Imen Derouiche et la responsable du groupe local de Saint-Jérôme, Suzanne Chénier © GILLES PILETTE SAUF PHOTO 2 © KARINE BOUCHER 4 Des centaines de personnes ont envoyé des lettres au gouvernement tunisien pour dire qu’ils savaient ce qui se passait et à quel point ce qu’Imen vivait était une injustice inacceptable aux yeux de la communauté internationale. La Tunisie a cédé sous la pression et cette jeune femme est maintenant libre. SUREXPLOITATION DES ENFANTS Roxanna Robin est venue nous parler de l’exploitation des enfants à travers le monde. Née au Bangladesh, jeune orpheline et témoin de la misère de plusieurs enfants dans ce pays, elle est aujourd’hui la directrice générale et fondatrice de l’organisme « Aide internationale pour l’enfance » visant à améliorer les conditions de vie des enfants, principalement en Inde. Dans 10 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 5 plusieurs pays de la planète, des enfants travaillent encore de 14 à 18 heures par jour pour ramasser quelques sous et aider à nourrir leur famille. De plus, les patrons de ces entreprises vont même jusqu’à menacer leur famille pour qu’ils travaillent. À ce jour, 120 000 garçons boliviens entre 7 et 16 ans travaillent dans des mines qui ne sont pas sécuritaires. Ces jeunes risquent leur vie pour à peine quelques sous ? Nous devons changer cela ! Madame Robin conclut : « Le problème est simple, ces jeunes ont besoin d’éducation ! Ils doivent aller à l’école pour ensuite se trouver un travail stable où ils vivront avec de bonnes conditions de vie. » L’organisation est fière de ses réalisations, mais il y a encore beaucoup de pain sur la planche. Une partie des décors fabriqués par les bénévoles de jeunesse Canada Monde. © KARINE BOUCHER DES JEUNES RÉFUGIÉS Le représentant de l’organisme « Le Coffret », reconnu pour l’aide à l’intégration des réfugiés, était accompagné de deux jeunes Bhoutanais. Ceux-ci ayant été rejetés de leur pays en raison de leur religion et de leur culture ont dû aller vivre dans un camp de plus de 22 000 réfugiés au Népal. Leur témoignage nous a fait réaliser à quel point la vie dans les camps est difficile. Les conditions de vie étaient misérables, l’approvisionnement en eau et en nourriture dépendait des Nations unies. Sans papiers, ils ne pouvaient sortir de ce camp. Après plusieurs années de tentatives d’immigration, la chance leur a souri. Ils sont maintenant heureux de vivre à Saint-Jérôme et ce avec l’aide de l’organisation « Le Coffret ». Une quinzaine de kiosques ont été mis sur pied pour informer les jeunes des injustices face aux droits humains, mais aussi des solutions que nous pouvons apporter. Une pétition était affichée pour sauver Hamid Ghassemi-Shall. Comme l’illustre l’histoire d’Imen, c’est à force d’avoir des signatures que nous pourrons le libérer. Après tous ces témoignages émouvants et enrichissants, nous réalisons à quel point le monde est rempli d’injustices et que le travail d’Amnistie internationale est primordial pour combattre les violations des droits humains. Cette journée s’est terminée par une marche dans les rues de Saint-Jérôme, pour souligner notre solidarité face au malheur d’Hamid Ghassemi-Shall. Une organisation hors-pair a mené à la réussite de cette journée, reflétée par les nombreux commentaires positifs exprimés lors de ce congrès*. VOX POP COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ LE CONGRÈS DES JEUNES D’AMNISTIE INTERNATIONALE ? SÉBASTIEN BORDELEAU, accompagnateur collège Ville-Marie « Les conférences étaient très touchantes et inspirantes. » SAMYA LEMRINI, 17 ans, école Des Pionnniers « Comme chaque années, on vit pleins d’émotions. » ROXANNE DUBÉ, 15 ans, école Des Pionniers « C’est la première fois que je viens et je trouve ça vraiment le fun ! » MÉLODIE ANDERSON, 13 ans, école secondaire d’Oka « J’ai réalisé avec cette journée qu’on peut changer les choses. » SIMON PARENT, 21 ans, Université de Montréal « La cérémonie d’ouverture était exceptionnelle. » ANGÉLINA LANDAIS, 17 ans, école Régina Assumpta « C’était vraiment intéressant ! » SÉBASTIEN HEYNE, 15 ans, Académie Lafontaine « Un congrès très bien organisé. » LYSANDRE BABIN Étudiante à l’Académie Lafontaine * Parmi les participants qui ont pris la peine de répondre au questionnaire d’évaluation, le taux de satisfaction global était de 94,2% ! 11 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 EN BREF POUR D’AUTRES NOUVELLES, ABONNEZ-VOUS AU BULLETIN ÉLECTRONIQUE AGIR EXPRESS IRAN BAHREÏN BLOGUEUR MORT DES SUITES DE LA TORTURE ? SUR FOND DE PROMESSES DE RÉFORME NON TENUES, LA RÉPRESSION SE DURCIT Amnistie internationale craint que SATTAR BEHESHTI, blogueur iranien de 35 ans, qui a été arrêté le 30 octobre à son domicile à Robat Karim, au sud-ouest de Téhéran, par des hommes qui pourraient appartenir à la cyberpolice iranienne, soit mort des suites de la torture. Le 6 novembre, il a été demandé à des membres de sa famille de venir chercher le corps de Sattar au centre de détention de Kahrizak, à Téhéran, et il a été inhumé le lendemain. On ignore le moment précis et la cause de son décès. Toutefois, il aurait déposé plainte auprès des autorités de la prison et indiqué avoir été battu, ce qui porte à croire qu’il est décédé à la suite d’actes de torture au cours de sa détention. LE GOUVERNEMENT DOIT APPORTER DES PRÉCISIONS SUR LA QUESTION DE L’AVORTEMENT L’Irlande doit veiller à ce que sa législation nationale et sa politique en matière d’accès à l’avortement soient conformes au droit international relatif aux droits humains. SAVITA HALAPPANAVAR, une dentiste de 31 ans, est morte le 28 octobre dernier dans un hôpital de Galway faute d’avoir pu avorter. Praveen, le mari de Savita, a affirmé que les médecins ont tardé à intervenir alors que la patiente faisait une fausse couche. Elle avait demandé à être avortée après avoir été informée que le fœtus n’était pas viable. Amnistie, qui a écrit au ministre irlandais de la Santé James Reilly, s’inquiète de ce que le cas tragique de Savita Halappanavar met à jour un flou juridique et politique au niveau d’un droit humain des plus fondamentaux, le droit d’une femme à avoir accès à l’avortement lorsque sa vie est en danger. La Cour suprême d’Irlande a déjà institué ce droit en tant que principe constitutionnel. Les gouvernements irlandais successifs ont manqué à leur devoir en s’abstenant de préciser sans ambiguïté comment ce droit est protégé et justifié, plaçant ainsi les femmes en Irlande en position de grande vulnérabilité. Le gouvernement doit y remédier sans délai. 12 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 © AI IRLANDE Ces 20 professionnels de la santé avaient initialement été condamnés à des peines allant de cinq à 15 ans d’emprisonnement, des condamnations réduites en appel en juin, pour leur participation au soulèvement en faveur de la démocratie. Le Bahreïn est confronté à un dilemme et doit choisir entre maintenir l’état de droit ou s’engouffrer dans la spirale de la répression et de l’instabilité, écrit Amnistie dans une nouvelle synthèse publiée le 21 novembre. Ce document intitulé Bahrain: reform shelved, repression unleashed a été rendu public quelques jours avant le 1er anniversaire de la diffusion du rapport historique de la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn (BICI), mise sur pied par les autorités bahreïnites pour enquêter sur les atteintes aux droits humains commises durant les manifestations antigouvernementales de 2011. Dans son rapport, la BICI a déclaré le gouvernement responsable de violations flagrantes des droits humains et a recensé de très nombreux cas de violences. Elle a fait une série de recommandations et a notamment préconisé l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les allégations de torture et autres mauvais traitements, et la comparution en justice des responsables présumés. Après la publication du rapport de la BICI en novembre 2011, le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre ces recommandations. Cependant, comme le révèle clairement la synthèse d’Amnistie internationale, au lieu de tenir son engagement, il a rapidement opté pour un durcissement de la répression, qui a culminé au mois d’octobre avec l’interdiction de tout rassemblement dans le pays, en violation du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et au mois de novembre avec la déchéance de la nationalité bahreïnite de 31 figures de l’opposition. MADAGASCAR Des sources officielles ont affirmé que l’OPÉRATION TANDROKA, lancée en septembre, s’était soldée par l’homicide de 40 voleurs de bétail et l’arrestation de 76 autres dans le sud du pays. Des bandes de voleurs de bétail auraient tué 14 membres des forces de sécurité nationales plus tôt cette année. Des témoins ont cependant signalé à Amnistie que des personnes âgées, des handicapés, des enfants et d’autres personnes se trouvant dans l’incapacité de fuir leur domicile avaient été brûlés vifs quand les forces de sécurité avaient incendié des villages dans le cadre de cette opération militaire. Selon des témoins, lors d’une des nombreuses descentes effectuées dans des villages en septembre, des membres des forces de sécurité ont Policiers et manifestants, brûlé 95 habitations dans la commune Madagascar d’Elonty, et tué au moins 11 personnes dont une fillette âgée de six ans. Des récoltes ont été réduites à néant et au moins une école a été rasée pendant ces attaques. Des représentants des autorités ont affirmé que seules des exploitations pratiquant la culture du cannabis avaient été détruites par les forces publiques. Au moins 250 autres personnes ont été tuées cette année aux alentours de la ville de Fort-Dauphin (sud du pays), dans le cadre de ce que les autorités décrivent comme des affrontements entre villages déclenchés par des vols de bétail. Amnistie craint que ce chiffre ne soit bien en-deçà de la réalité. Au moins deux témoins ont expliqué à Amnistie que les autorités avaient été informées de l’imminence d’une attaque contre un village par des personnes vivant à proximité ; les autorités n’ont rien fait, et au moins 86 personnes ont été tuées à coups de machette. Les responsables présumés de ces violations massives, parmi lesquels des membres hauts gradés des forces de sécurité, doivent être traduits en justice. IRAN © PRIVÉ ESCALADE D’EXÉCUTIONS Saeed Sedeghi, commerçant condamné à mort pour une infraction relative aux stupéfiants, a été exécuté en même temps que neuf autres hommes le 22 octobre en Iran. Cinq hommes condamnés à mort ont été transférés de la prison de Ghezel Hesar, près de Téhéran, à celle d’Evin, dans la capitale, le 6 novembre. Parmi eux se trouve HAMID GHOLAMY, qui a été déclaré coupable, en juin 2011, d’une infraction à la législation sur les stupéfiants. Ce chef d’inculpation pourrait être le même que celui dont il avait été acquitté trois mois auparavant par manque de preuves. © NEWARK STAR LEDGER/REUTERS © EVITRASMADAGASCAR TRIBUNE METTRE FIN AUX MASSACRES RDC Un soldat rebelle à Goma IL FAUT PROTÉGER LES CIVILS En novembre, alors que toute l’attention médiatique était concentrée sur la reprise des hostilités entre Israël et les Palestiniens, les combats reprenaient en RDC. Tandis que le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, avançait sur Goma, Amnistie exhortait l’ensemble des combattants participant au conflit à prendre des mesures pour protéger les civils contre toute attaque. Des dizaines de milliers de civils, dont beaucoup avaient été déplacés une première fois, avaient déjà fui les combats. Depuis la création du M23, en avril 2012, Amnistie a recensé de nombreuses atteintes aux droits humains imputées à ses membres, en particulier des homicides illégaux, le recrutement forcé d’enfants et de jeunes adultes ou encore des viols. La communauté internationale doit prendre des mesures pour mettre un terme aux violations de l’embargo des Nations unies sur les armes et empêcher l’approvisionnement en armement des groupes armés qui agissent dans l’est de la RDC. Bien que le Rwanda et l’Ouganda aient tous deux enfreint l’embargo de l’ONU sur les armes, le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas encore pris de mesure concrète pour faire pression sur ces deux pays. Le Rwanda et l’Ouganda ont tous deux nié publiquement apporter un soutien au M23. LE GROUPE ARMÉ M23 Le nom du groupe armé M23 fait référence au 23 mars 2009, date à laquelle a été signé un accord de paix qui a échoué. À la tête du M23 se trouvent Bosco Ntaganda, un ancien général de l’armée congolaise sous le coup d’un mandat d’arrêt décerné par la Cour pénale internationale, et le colonel Sultani Makenga, récemment ajouté sur la liste des sanctions des Nations unies pour le recrutement d’enfants soldats. 13 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 APPELS MONDIAUX VOS LETTRES SAUVENT DES VIES CARTES DE VŒUX AIGUISEZ VOS CRAYONS : ÉCRIRE ÇA LIBÈRE ! NOS CAMPAGNES ONT PERMIS 67% DE LIBÉRATIONS! es fêtes, souvent synonymes de réjouissance et de bonheur pour plusieurs, représentent un moment approprié pour envoyer des vœux. Profitez donc de cette occasion pour envoyer vos meilleurs vœux aux prisonniers d’opinion ainsi qu’à ceux dont les droits sont bafoués. Une simple carte de vœux pour leur témoigner votre solidarité et vos encouragements peut leur redonner de l’espoir et leur apporter un petit moment de bonheur. Participez à la campagne des cartes de vœux ! Ainsi, vous aviez peut-être écrit l’an dernier à JEAN-CLAUDE MBEDE ou à MAIKEL NABIL? Ils sont libres aujourd’hui et ont pris la peine de remercier les membres d’Amnistie internationale qui leur avaient écrit des mots d’encouragement. L ZIMBABWE UN SYNDICAT DE TRAVAILLEURS AGRICOLES HARCELÉ LE GAPWUZ est le Syndicat général des travailleurs de l’agriculture et des plantations du Zimbabwe et y défend les droits des travailleurs agricoles. Ses membres sont continuellement victimes de harcèlements, d’arrestations arbitraires et de menaces de la part des autorités zimbabwéennes ; leurs bureaux sont régulièrement fouillés. GERTRUDE HAMBIRA était secrétaire générale du GAPWUZ au moment où elle a été contrainte de quitter son pays en février 2010 pour préserver sa sécurité et sa vie. Elle vit encore aujourd’hui en exil. LIBÉRÉS : KAMA AL-LABWANI (Cartes de vœux 2010 / libéré le 15 novembre 2011) JABBAR SAVALAN (Cartes de vœux 2011 / libéré le 26 décembre 2011) RONAK SAFARZADEH (Cartes de vœux 2009 / libérée le 16 mai 2012) CONSEILS D’ÉCRITURE ■ ■ ■ Les messages doivent être brefs. Puisque les prisonniers peuvent avoir diverses croyances religieuses, ne faites pas allusion à Noël (qui est une fête chrétienne). N’hésitez pas à écrire en français : ceux qui reçoivent des messages de plusieurs pays, en différentes langues, constatent qu’un peu partout, des gens ENVOYEZ VOS CARTES À : pensent à eux. General Agriculture And Plantation Workers Union Of Zimbabwe (GAPWUZ) P.O. Box 1952 Harare Zimbabwe 14 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 CHINE SŒURS PAR L’ESPRIT est une initiative de GAO ZHISHENG, AVOCAT TORTURÉ recherche créée en 2005 et dirigée par des femmes autochtones au Canada. Sœurs par l’esprit a constitué une liste de près de 600 cas de filles et de femmes portées disparues ou assassinées dans l’indifférence la plus totale. Les causes de la violence dont elles sont victimes ? Racisme, pauvreté, discrimination, ou encore protection inadéquate et insuffisante des services de police et de gouvernement. GAO ZHISHENG, avocat et l’un des défenseurs des droits humains les plus respectés de Chine, a été condamné en décembre 2006 à trois ans d’emprisonnement, avec un sursis de cinq ans, pour « incitation à la subversion ». Après avoir été libéré, il a disparu le 4 février 2009. Il est réapparu quatorze mois plus tard et a alors raconté son calvaire, notamment les tortures dont il a été victime. Il a déclaré avoir été battu avec une telle violence que « pendant 48h [sa] vie n’a tenu qu’à un fil ». Gao Zhisheng est actuellement détenu à la prison du canton de Shaya, dans le nord-ouest de la Chine. EXEMPLE DE MESSAGE : « Je vous soutiens dans vos démarches pour que justice soit rendue à toutes ces femmes. » © PRIVÉ CANADA ENVOYEZ VOS CARTES À : Gao Zhisheng P.O. Box 15, Sub-box 16 Shaya County 842208 Xinjiang Uighur Autonomous Region China ENVOYEZ VOS CARTES À : Femmes autochtones du Québec Inc. Business Complex River Road P.O. Box 1989 Kahnawake (Québec) J0L 1B0 Les 12 propositions d’écriture sur www.amnistie.ca ENVOYEZ VOS CARTES À : Maria Vladimirovna Alekhina FKU IK-28 GUFSIN RR for Perm krai, ul. Prospekt Lenina, 81, g.Berezniki, Perm krai, 618400 Russian Federation Nadezhda Andreevna Tolokonnikova FKU IK-14 UFSIN of Russia for the Republic of Mordovia pos. Partsa, Zubovo-Polianskii raion, Republic of Mordovia 431150 RUSSIE PUSSY RIOT, DES MUSICIENNES EMPRISONNÉES PUSSY RIOT est un groupe féministe punk russe dont trois membres ont été arrêtées et accusées de « houliganisme fondé sur la haine religieuse ». Elles ont été condamnées à deux ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire. Deux membres du groupe, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, sont actuellement toujours détenues. Amnistie internationale considère que ces deux femmes sont des prisonnières d’opinion, poursuivies en justice et condamnées à tort uniquement pour avoir exprimé pacifiquement leurs convictions. 15 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 APPELS MONDIAUX VOS LETTRES SAUVENT DES VIES LIVRES COMME L’AIR IRAN NASRIN SOTOUDEH © PAYVAND.COM D epuis 2000, 130 écrivains québécois auront offert un livre dédicacé comme message de solidarité avec des écrivains ou journalistes emprisonnés, harcelés ou forcés à l’exil. Cela parce qu’ils ont voulu exercer leur droit à la liberté d’expression pour dénoncer la corruption dans leur pays, critiquer les abus envers des minorités ou encore mettre en lumière de graves violations des droits humains. PLUS DE LA MOITIÉ DES ÉCRIVAINS ÉTRANGERS JUMELÉS SONT MAINTENANT LIBRES GRÂCE ENTRE AUTRES AU PROJET LIVRES COMME L’AIR. Aidez-nous à faire libérer ceux qui sont encore muselés. Monsieur le Président, Je vous écris aujourd’hui concernant la détention de NASRIN SOTOUDEH, écrivaine iranienne, journaliste et avocate qui vient de recevoir le Prix Sakharov pour la liberté d’esprit du Parlement Européen. Elle a été condamnée pour– « diffusion de propagande contre le régime » et « atteinte à la sûreté nationale » – en raison de son appartenance au Centre de défense des droits humains. Elle purge sa peine de six ans à la prison d’Evin et est interdite de pratiquer le droit Nasrin Sotoudeh pendant dix ans. Depuis son arrestation en 2010, Nasrin Sotoudeh a été maintenue à l’isolement pendant une longue période. Elle a fait une grève de la faim en octobre, pour protester contre le harcèlement dont est victime sa famille et les restrictions de ses droits de visite. Je vous demande de libérer Nasrin Sotoudeh immédiatement et sans conditions, car il s’agit d’une prisonnière d’opinion incarcérée uniquement pour avoir exprimé sans violence ses convictions et œuvré de manière légitime en faveur des droits fondamentaux. SIGNATURE, NOM, ADRESSE ENVOYEZ VOS APPELS À: Ayatollah Sayed Ali Khamenei Guide suprême Bureau du Guide suprême Rue de la République Islamique – Rue Shahid Keshvar Doust Téhéran République Islamique d’Iran Courriel : [email protected] © PRIVÉ EXTRAIT DE LA DÉDICACE DE PAULINE GILL Reza Khandan et Mehraveh Khandan – époux et fille de Nasrin Sotoudeh, se sont fait interdire de voyager en juillet 2012. 16 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 Un grand sentiment d’indignation m’habite à la lecture des injustices dont vous êtes l’objet, vous, une si grande militante des droits de l’être humain. J’imagine à peine la douleur que vous infligent la séparation d’avec vos enfants et l’usurpation de vos droits tant sur le plan professionnel que social. Moi-même écrivaine et auteure d’œuvres dédiées à nos pionnières jadis condamnées à l’anonymat, je me porte solidaire de vos combats. BIÉLORUSSIE ALES BYALYATSKI L L’écrivain ALES BYALYATSKI dirige le centre de droits humains Vyasna (Printemps). Il est l’un des membres fondateurs de l’association littéraire biélorusse Tutejshyja et a dirigé le Musée littéraire Maxim Bahdanovich. Militant des droits humains, il a été condamné à quatre ans et demi de prison le 24 novembre 2011 pour fraudes fiscales. Il avait été arrêté le 4 août 2011 pour usage déclaré de comptes personnels en Lituanie et en Pologne afin de recevoir des fonds provenant de donneurs internationaux voulant aider les activités de droits humains du Vyasna. Le centre avait fait campagne pour de nombreux militants de l’opposition, persécutés par le gouvernement du Président Alexsander Lukashenko. Le régime avait retiré son enregistrement officiel au Vyasna, le mettant dans une situation précaire pour son financement en Biélorussie. ENVOYEZ VOS APPELS À: M. Roman SOBOLEV Conseiller et Chargé d’affaires Ambassade de la République de Bélarus 130, rue Albert, bureau 600 Ottawa (Ontario) Canada, K1P 5G4 Monsieur le Conseiller, Je vous écris aujourd’hui concernant la détention d’Ales Byalyatski, militant bélarusse des droits humains, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. Il a été arrêté le 4 août 2011 à Minsk et condamné le 24 novembre 2011 à quatre ans et demi de prison pour «dissimulation massive de revenus ». Le procès d’Ales Byalyatski n’a pas été conforme aux normes internationales d’équité, à plusieurs égards. En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Belarus a le devoir de garantir le droit de chacun à bénéficier d’un procès équitable. Ales Byalyatski est considéré par Amnistie internationale comme un prisonnier d’opinion. Je vous demande donc de le libérer immédiatement et sans conditions. SIGNATURE, NOM, ADRESSE EXTRAIT DE LA DÉDICACE DE NORMAND DE BELLEFEUILLE s Pour lire les dédicace ois éc des dix écrivains québ ins en faveur des écriva ie.ca/lca emprisonnés : Amnist Pour Ales, ami inconnu, lointain et pourtant si près, Trop d’écrivains, aujourd’hui, oublient qu’ils devraient être aussi, et peut-être avant tout, des citoyens à part entière, donc engagés, lucides et « présents » sur la place publique. VOUS l’avez compris… et vous écopez… Mes pensées les plus solidaires et fraternelles vous accompagnent ! Ales Byalyatski fait aussi partie de la campagne Cartes de vœux. Vous pouvez lui écrire un message de solidarité à : Ales Bialiatski Penal colony No. 2 1 Sikorsky Street, Babruisk 213800 Mahiliou Region Bélarus 17 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 Au lieu d’accumuler inutilement des points pour un malaxeur, vous pourriez assurer la sécurité d’un défenseur des droits humains. La carte VISA Desjardins Amnistie internationale. La seule carte qui sert de vrais intérêts. Demandez cette carte via amnistie.ca/visa LISTE DES GROUPES UNIVERSITAIRES LISTE DES GROUPES LOCAUX CHAMBLY – 103 (EN FORMATION) Imen Derouiche - 514-451-2766 [email protected] FARNHAM / ST-CÉSAIRE Madeleine Lepage - 450-469-0584 [email protected] GRANBY / WATERLOO Anne Larkin - 450-539-1102 [email protected] JOLIETTE Ginette Joly - 450-755-1827 [email protected] MONTRÉAL - OUTREMONT Kristina Maud Bergeron 514-656-1304 [email protected] Alexandra Haedrich 514-278-6460 [email protected] QUÉBEC HAUTE-VILLE Richard Guay 418-661-2465 [email protected] RIMOUSKI Jocelyne Bérubé-Sasseville 418-722-8627 – 418-724-2405 [email protected] RIVE-SUD Steven Mongrain 450-466-8515 [email protected] Gilles Rivet – 450-449-3335 [email protected] SEPT-ILES Roger Thiffaut - 418-968-2106 [email protected] SHERBROOKE Mireille Elchacar 819-346-8294 [email protected] STE-THÉRÈSE Johanne Lefebvre 514-237-2537 t, 450-437-0383 rés. [email protected] ST-HYACINTHE Monique Arpin 450-799-3729 [email protected] ST-JEAN-SUR-RICHELIEU Denise Dubuc - 450-545-1276 [email protected] ST-JÉRÔME / LAURENTIDES Suzanne Chénier - 450-432-8446 [email protected] THETFORD-MINES Denyse Bouffard 418-338-8563 t – 418-334-0489 rés. [email protected] TORONTO, ON Yveline Baranyi - 416-621-0865 [email protected] TROIS-RIVIÈRES Karine Doucet - 819-376-1925 [email protected] VALLÉE DU RICHELIEU Andrée Fortin - 514-461-1176 [email protected] MONTRÉAL ■ UNIV. DE MONTRÉAL – 28 Dasha Taillefer [email protected] ■ UNIV. DE MONTRÉAL FACULTÉ DE DROIT – 189 Anne-Julie Rolland [email protected] ■ UQAM – 62 Marianne Lefebvre 514-987-3000 #1938 [email protected] SHERBROOKE ■ UNIV. DE SHERBROOKE – 175 Thierry Bisaillon-Lefebvre 450-522-9003 [email protected] OTTAWA ■ UNIVERSITÉ D’OTTAWA – 192 Audrey-Anne Trudel 819-712-3583 [email protected] QUÉBEC ■ UNIV. LAVAL – 20 Sabrina Zouaghi [email protected] [email protected] ■ UNIV. LAVAL FACULTÉ DE DROIT –191 Élie Tremblay [email protected] [email protected] LISTE DES COMITÉS DE COORDINATION THÉMATIQUES ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ Nous recherchons toujours des gens motivés désireux de s’impliquer avec nous. Pour en savoir plus, contactez Marie-Sophie Villeneuve Par courriel : [email protected] Par téléphone : 514-766-9766 / 1-800-565-9766 (sans frais) au poste 229 ■ Économie et droits humains Environnement et droits humains Sécurité et droits humains Abolition de la peine de mort Droits des peuples autochtones Droits des enfants Justice internationale Droits des personnes LGBT Travailleurs migrants Violence contre les femmes Éducation aux droits humains LISTE DES COMITÉS DE COORDINATION PAYS ■ ■ ■ ■ ■ ■ HAÏTI COLOMBIE AFRIQUE DU SUD ISRAËL, TERRITOIRES OCCUPÉS ET AUTORITÉ PALESTINENNE ALGÉRIE, MAROC ET TUNISIE CHINE ET INDE 19 ¬ AGIR ¬ Décembre 2012 DONNER C’EST AGIR! © KARINE BOUCHER MERCI DE FAIRE UN DON « SPÉCIAL DE FIN D’ANNÉE» À AMNISTIE! NOTRE INDÉPENDANCE A UN PRIX : VOTRE SOUTIEN! LE TRAVAIL D’AMNISTIE PORTE SES FRUITS DANS LE MONDE ENTIER : Des prisonniers d’opinion sont libérés; ■ Des condamnations à mort sont commuées en peines de prison ; ■ Des personnes qui pratiquent la torture sont envoyées devant les tribunaux ; ■ De plus en plus de pays ont aboli la peine de mort ; ■ Des familles sont réunies. Amnistie internationale n’accepte aucune subvention gouvernementale, nous sommes exclusivement financés par des dons. ■ Amnistie.ca/don ■ 1 800 565-9766 ou 514 766-9766 ■ Appuyez Amnistie internationale Nous ne recevons aucune subvention gouvernementale J’ADHÈRE AU PROGRAMME DE DONS MENSUELS (LA COALITION DE L’ESPOIR) J’autorise Amnistie internationale à prélever mensuellement : J’effectue mes versements mensuels par : ❏ 10 $ ❏ Prélèvement bancaire (Je joins un chèque portant la mention «NUL») ❏ Carte de crédit ❏ Visa Amnistie ❏ Visa ❏ MasterCard ❏ Je préfère ne pas recevoir la revue AGIR ❏ 15 $ ❏ 20 $ ❏ 25 $ OU: ❏ _________ $/MOIS Les membres de la Coalition de l’espoir recoivent gratuitement le AGIR (quatre numéros) JE FAIS UN DON AUJOURD’HUI À REMPLIR S’IL VOUS PLAIT Vous trouverez ci-joint ma contribution au montant de : ❏ 20 $ ❏ 35 $ ❏ 50 $ ❏ 100 $ OU: Montant total ❏ _____________ $ La cotisation à titre de membre est de 30$ ou 15$ pour les étudiants et les membres de l’âge d’or. N.B.: Un reçu pour fin d’impôt est émis automatiquement pour tous les dons de 15 $ et plus. INFORMATION RELATIVE À MA CARTE DE CRÉDIT : $ Paiement par : ❏ Chèque/Mandat ❏ Visa Amnistie ❏ Visa ❏ MasterCard Le reçu sera émis à l’ordre de la personne ou de l’organisme dont le nom figure sur le chèque. NOM NO DE CARTE DATE D’EXPIRATION ADRESSE SIGNATURE TÉLÉPHONE 50 rue Ste-Catherine Ouest, bureau 500 Montréal (Québec) H2X 3V4 Tél.: 514 766-9766 Fax: 514 766-2088 Site Internet: www.amnistie.ca CANADA FRANCOPHONE Envoi de poste-publications Enregistrement no 09637 VILLE CODE POSTAL TÉLÉPHONE ( ADRESSE COURRIEL Numéro d’enregistrement: 100193457RR0001 )