grosse nunuche - Jean

GROSSE NUNUCHE !!!
Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence
avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de
l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme
qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).
Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut
faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de
jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des
représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille
au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations
ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la
structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit
s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le
justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles
entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et
pour la structure de représentation.
Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y
compris pour les troupes amateurs.
Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et
le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.
SYNOPSYS
Marcel un vieux retraité était en train de repeindre une pièce lorsqu’il tombe de son échelle et
se blesse gravement… Il charge alors sa femme Germaine d’appeler les secours…
DÉCOR
Aucun… c’est un sketch purement auditif… la salle est dans le noir total …
Ce sketch - enregistré - pourra être utilisé durant le spectacle, pour un changement de décor,
une pause des comédiens, etc.
LES PERSONNAGES
HOMME (MARCEL) :
Époux de Germaine… Vieux râleur…
FEMME (GERMAINE) :
Épouse de Marcel… bébête… mais pas tant que ça…
FEMME (BOULANGÈRE)
FEMME (SERVEUR VOCAL DU SERVICE DES URGENCES)
HOMME (SERVEUR VOCAL DES POMPES FUNÈBRES)
LE SKETCH
(Quelqu’un siffle les quatre saisons de Vivaldi…)
HOMME
Aaaaaaaaaaaaaaah ! (Gros bruit de la chute d’un corps et de diverses choses tombant et
roulant par terre.)…
FEMME
(Affolée) Marcel ! Marcel !...
MARCEL
(Gémissant) Aaaah !... Ah ! putain, c’que ça fait mal !
GERMAINE
Mais qu’est-ce qui s’est passé… tu es tombé mon chéri ?
MARCEL
(Ironique et gémissant) Non, non, Germaine !… Tu vois bien… je suis descendu de
l’échelle… puis je me suis allongé sur le sol… je me suis sorti l’os de la jambe… puis je
m’suis mis du ketchup un peu partout… et puis j’ai crié… (énervé) Mais t’es vraiment bébête,
toi, quand tu t’y mets, hein !…
GERMAINE
(Vexée) Et toi, c’que tu peux être mal luné, quand tu fais de la peinture… Dis, tu as mal ?… tu
veux que j’appelle un médecin ?...
MARCEL
(Sur un ton doux, mielleux et ironique) Non, tu vois bien que je nage dans le bonheur… j’ai
une fracture ouverte de la jambe… le nez cassé… je pisse le sang comme un cochon qu’on
égorge… alors un médecin… pourquoi faire, hein ?! … (Criant, en colère) APPELLE DONC
LES URGENCES, GROSSE NUNUCHE !!!...
GERMAINE
(Vexée) Ho là là ! On peut vraiment plus rien te dire… De toutes façons, tu peux t’en prendre
qu’à toi… Tu pourras pas dire que j’t’avais pas prévenu, hein !... C’est plus de ton âge, tout
ça, mon pauvre Marcel… Faut t’faire une raison ! … Tu vois, on aurait appelé le peintre… ça
aurait été vite fait et bien fait… (En prenant une voix hautaine) Mais Mossieur veut faire des
économies… Mossieur dit que les artisans sont tous des voleurs… et qu’ils travaillent comme
des jean-foutre… T’as vu tout ce rouge que t’es en train de me mettre partout ?!… La pièce
est tout à refaire… (Moqueuse) Pfff ! Tu parles d’économies, toi !...
MARCEL
(Vexé) C’est ça… Excuse-moi de saigner… (Enervé) BON, TU LES APPELLES LES
URGENCES… OUI OU MERDE !...
GERMAINE
(Énervée et criant) ALORS MERDE !... TU VAS TE CALMER UN PEU, OUI ?!… OU
SINON, J’EN PROFITE… ET JE T’ACHÈVE, MOI !... NON MAIS !!!… Et maintenant
laisse-moi chercher… (En prenant son temps.) alors Urbanistes… Urologues… Urgences…
Ah, voilà !...
(bips de composition du numéro de téléphone.)
FEMME
(Accueillante) Au bon croissant au beurre… Bonjour, je vous écoute…
GERMAINE
Bonjour Madame, voilà mon mari vient de tomber de l’échelle… et ça me paraît très grave…
BOULANGÈRE
Excusez moi, Madame… mais ici, vous êtes au Bon croissant au beurre…
GERMAINE
(Étonnée) Ah bon ?! Ce n’est pas le service des urgences ?!…
BOULANGÈRE
(En riant) Ah non, Madame, pas du tout !… Ici, c’est une boulangerie-pâtisserie,
MARCEL
(Criant) ET ALLEZ DONC… T’EN LOUPES PAS UNE, TOI… TU VOIS PAS QUE T’AS
FAIT UNE ERREUR, NON ?... (Ironique) COMMANDE-LEUR DES ÉCLAIRS AU
CHOCOLAT, TANT QUE TU Y ES !…
GERMAINE
Il vous resterait des éclairs au chocolat ?…
BOULANGÈRE
Oui, bien sûr, Madame… il vous en faudrait combien ?...
MARCEL
(Criant) DIS DONC, GROSSE NUNUCHE, MAIS TU L’FAIS EXPRÈS, OU QUOI ?!...
RACCROCHE ET APPELLE LES URGENCES… JE SUIS EN TRAIN DE MOURIR,
MOI…
(On entend le clic du téléphone raccroché.)
GERMAINE
(En aparté) Pfff, quel égoïste !... Faut toujours qu’il fasse son intéressant, celui-là !...
(Soupirant) Et moi alors… qui vais devoir encore passer la serpillière… Ha là là ! C’est qu’il
m’a tout salopé avec son sang, ce vieux cochon-là !…
(bips de numérotation… ça sonne… puis ça décroche…)
VOIX DE FEMME
Bonjour…
GERMAINE
Oui, bonjour… je vous appelle…
VOIX DE FEMME
…vous êtes bien au service des urgences…
GERMAINE
…parce que mon mari est…
VOIX DE FEMME
…de la Clinique Champerdu…
GERMAINE
…tombé d’une échelle en…
VOIX DE FEMME
…en raison d’un grand nombre d’appels…
GERMAINE
…repeignant le plafond du séjour…
VOIX DE FEMME
…toutes nos lignes sont occupées…
MARCEL
Mais qu’est-ce que tu racontes, ma pauvre Germaine…
VOIX DE FEMME
…et vous avez été redirigé vers le serveur vocal du service des urgences…
MARCEL
(Énervé) Franchement, qu’est-ce qu’ils en ont à foutre que…
SERVEUR VOCAL
…Cet appel vous sera facturé 1,34 euros la première minute…
MARCEL
…je repeignais le plafond du séjour avant de tomber…
SERVEUR VOCAL
…puis 0,34 euros par minute supplémentaire…
GERMAINE
Chuuuuuut !... Tais-toi, Marcel… on entend rien…
SERVEUR VOCAL
Si vous souhaitez des renseignements, appuyez sur la touche « 1 »… si vous avez mal,
appuyez sur la touche « 2 »… très mal, sur la touche « 3 »… et vraiment très très mal, sur la
touche « 4 »…
EXTRAIT DE « GROSSE NUNUCHE !!! »
Tous droits réservés © 2004, Jean-Louis BOUZOU
Email : [email protected]
Site Internet : http://jbouzou.free.fr/