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L’ a c t u d u V a l - d ’ O i s e Page 11 SANTÉ Le Saint-Ouennais Michel Fraeye était en poste à Reggane (Algérie) quand la France testait l’arme atomique Rescapé des essais nucléaires «A ujourd’hui, je demande simplement à l’État français qu’il reconnaisse ceux qui ont été sacrifiés pour mettre en place la dissuasion nucléaire.» Installé à SaintOuen-l’Aumône avec son épouse depuis 1987, Michel Fraeye est membre de l’Association nationale des vétérans victimes des essais nucléaires (AVVEN *). À 75 ans, il est l’un des derniers rescapés du site algérien de Reggane où la France esquissait sa force de frappe atomique au début des années 60. Terre inconnue Pour Michel tout a commencé après avoir effectué quatre mois de classes à Orléans quand il a été appelé, le 2 juillet 1960, pour partir en Algérie, au mois de novembre de la même année. «Muté au 2e dragon, je n’ai Michel Fraeye est resté en poste plus d’un an à Reggane sur le site des premiers essais nucléaires français. même pas eu le temps de déballer mes affaires : on m’a directement envoyé vers une destination inconnue pour une mission secrète.» C’est comme cela que Michel Fraeye, alors Ufolep 170x3 E-maill : [email protected] âgé de 20 ans, s’est retrouvé, avec un millier d’autres jeunes appelés, à Reggane, dans le Sahara algérien, sur une base où étaient effectués des essais nucléaires depuis déjà trois ans. «J’étais responsable du transport des officiers chargés de mettre en place la structure de la troisième bombe, la fameuse Gerboise rouge.» Afin d’évaluer la puissance et les effets de l’explosion, des obstacles fixes et roulants, ainsi que des animaux, étaient disposés à environ 150 mètres autour du “point zéro”. «Lorsque que l’on m’a demandé, après une explosion, d’aller rechercher ce qui restait, la chèvre était morte et le porc était rouge vif et sans poils, raconte encore Michel Fraeye. Nous n’étions pas du tout conscients des risques que nous encourions car on nous soutenait que nous étions bien protégés par nos masques et par nos équipements, pourtant dérisoires. Nous étions tous seulement âgés d’une vingtaine d’années. Ce n’est qu’à la fin de 1961 que nous avons été démobilisés», déplore-t-il. 1 000 sacrifiés «Soumis au secret défense, on ne peut maintenant rien dire n’y rien prouver quant aux conséquences que cette exposition a Repères Le premier essai nucléaire français, “Gerboise bleue”, est effectué le 13 février 1960 dans un champ de tir créé à Reggane, au centre du Sahara algérien. Les tirs sont effectués à partir d'une tour située plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane. Le rapport annuel du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de 1960 montre l'existence d'une zone contaminée de 150 km de long environ. eues sur notre santé», ajoute le retraité. Pourtant, beaucoup des camarades de ce rescapé, qui a été atteint d’une méningite et d’une hépatite sévère, n’ont pas eu sa chance et sont morts quelques années après leur retour de Reggane. Axellee BICHON (*) Infos et témoignages : www.anvven.net auto promo web gazette/echo 170x3 Mercredi 25 juin 2014