Le contrôle technique des deux-roues : mais pourquoi est

Transcription

Le contrôle technique des deux-roues : mais pourquoi est
Contrôle technique
des deux-roues :
Pourquoi est-ce
inutile et stupide ?
03/2011
La France veut mettre en place un Contrôle Technique
périodique obligatoire pour les deux-roues de 50 cm3.
Malgré les promesses, personne ne se fait d’illusion,
il concernera aussi à terme les gros cubes.
A première vue, cela peut sembler une bonne idée,
mais ça ne résiste pas à l’analyse.
Voici quelques éléments de réflexion à ce sujet…
Le Contrôle Technique
déresponsabilise le conducteur.
Le conducteur est responsable de
l’état de son véhicule autant que de sa
conduite. C’est à lui de s’assurer de
son bon fonctionnement au quotidien.
Décréter que le véhicule est sûr parce
qu’il a reçu un tampon n’incite pas à le
vérifier, au contraire.
Le Contrôle Technique
désengagera encore plus les parents.
C’est aux parents qu’il revient de
contrôler régulièrement l’état du
scooter de leurs ados, et de s’assurer
qu’ils roulent avec un équipement
adapté et une formation.
Leur faire croire qu’un CT les en
dispensera est dangereux pour les
jeunes.
Le Contrôle Technique
ne répond pas à l’usure des pièces.
Il suffit d’une seconde à une ampoule
de phare pour griller, et de quelques
milliers de kilomètres pour user des
pneus ou des plaquettes de frein.
Il n’y a qu’à voir le nombre de voitures
borgnes ou aux pneus lisses sur les
routes… pourtant elles ont un CT.
Les deux-roues sont beaucoup
mieux entretenus que les voitures.
A moto la mécanique est visible, et la
moindre usure est ressentie. La
plupart des motards s’intéresse à leur
machine et la surveille de près.
Les autres se rendent très vite compte
si quelque chose cloche sur leur deuxroues, et cela devrait faire partie de
leur formation.
Les deux-roues sont
plus souvent révisés.
La fréquence de révision des motos
est de 6000 à 10.000 kilomètres,
certains scooters de 2000 kilomètres
seulement.
Même ceux qui roulent peu passent
donc entre les mains d’un mécano
chaque année, voire trois ou quatre
fois par an pour les gros rouleurs.
Le Contrôle Technique donne
une dangereuse illusion de sécurité.
Il faut régulièrement contrôler soimême son véhicule, inutile d’être
mécanicien pour les vérifications de
base qu’on apprend en passant le
permis moto : pneus, plaquettes,
éclairage, niveaux…
Attendre un avis extérieur tous les
deux ans est franchement contreindiqué.
L’état du véhicule n’est
pas un facteur d’accident à moto.
D’après les chiffres des assureurs et
du rapport européen MAIDS, une
défaillance technique ne serait
impliquée que dans 0,7% des
accidents
de
deux-roues…
en
comptant les crevaisons.
(Première cause d’accidents, à 70% :
des automobilistes inattentifs.)
Un contrôle périodique
ne fera rien contre le débridage.
Il est très facile de débrider un deuxroues. Il sera tout aussi facile de le
remettre en configuration d’origine le
temps de passer le contrôle, et de le
bricoler à nouveau ensuite.
D’autres modifications sans rapport
avec la sécurité risquent d’être
dénoncées lors des CT, car la France
ne tolère aucune personnalisation des
véhicules.
Les deux-roues les plus dégradés
ne seront pas concernés.
Les scooters que l’on voit passer sans
immatriculation ni éclairage, avec des
pneus à plat et conduits sans casque,
sont souvent volés.
Ce sont les utilisateurs responsables
et respectant les règles qui seront
pénalisés.
L’arsenal juridique est déjà suffisant
pour retirer les véhicules dangereux
de la circulation.
Empiler des lois et des contraintes
pour tous les usagers est inutile. Les
forces de l’ordre ont déjà les outils
nécessaires pour contrer les abus.
Un véhicule non conforme peut être
immobilisé pour le bruit, la pollution,
un défaut d’éclairage, des pneus
lisses…
Les motards ont souvent
plusieurs deux-roues.
Les motos sont des véhicules
spécialisés et moins chers que les
voitures, il n’est pas rare d’en avoir
plusieurs en fonction des usages : un
scooter pour la ville, une routière pour
les voyages, une sportive pour le
circuit, un trail pour les balades…
Le coût et les contraintes d’un CT sont
donc multipliés d’autant.
Les véhicules anciens sont
nombreux et très particuliers.
Il reste beaucoup de deux-roues
anciens en circulation, cyclos et motos
amoureusement
restaurés
et
entretenus par des passionnés.
Les normes d’utilisation et de contrôle
actuelles
leur
sont
totalement
inadaptées, alors qu’ils ne posent pas
de problème de sécurité.
Les deux-roues ont
une durée de vie réduite.
L’âge moyen du parc deux-roues est
inférieur de moitié à celui des voitures.
Le problème de vétusté se pose donc
de façon très différente.
D’ailleurs, les deux-roues n’ont jamais
bénéficié de primes à la casse ni de
bonus écologique…
Les petits deux-roues ruraux
sont loin des centres de contrôle.
Une majorité de scooters, de
mobylettes, de solex, sont utilisés à la
campagne, où les centres de CT sont
rares.
Leurs propriétaires devront parfois
parcourir 100 kilomètres aller-retour
pour faire contrôler leur vélomoteur.
Les deux-roues en ont parfois trois.
Outre les deux-roues, on trouve aussi
les side-cars, les trikes, les Can-Am,
autant de véhicules spéciaux qui ne
rentrent ni sur les bancs de contrôle
de voiture ni sur ceux de moto.
Ils sont par ailleurs particulièrement
peu impliqués dans les accidents.
Le Contrôle Technique
n’est pas la seule solution
pour rassurer un acheteur.
Un contrôle lors de la vente du
véhicule d’occasion peut être fait par
l’acheteur lui-même, ou chez un
garagiste de confiance.
Cela ne justifie pas de pénaliser
l’ensemble des conducteurs par un CT
obligatoire.
Le Contrôle Technique
peut endommager les véhicules.
Les bancs de vitesse ou de freinage
seraient néfastes pour les pneus.
Plusieurs rapports dénoncent qu’en
testant sans soin un véhicule, il peut
être abîmé.
Les motards n’aiment pas laisser
manipuler leurs machines, surtout s’il
s’agit de modèles capricieux ou
anciens.
Le Contrôle Technique n’est
pas justifié pour les voitures non plus.
Le CT auto est un pur business, sans
impact mesurable sur la sécurité
routière, c’est prouvé par plusieurs
études.
Ce n’est pas parce que les 4-roues y
sont soumis que les 2-roues doivent
l’être. Surtout après 15 ans de test
non concluant pour les voitures.
Le Contrôle Technique
n’offre aucune garantie.
Les résultats d’un contrôle technique
ne sont pas garantis. En cas
d’accident lié à un point faussement
contrôlé positif, voire à une défaillance
causée par un mauvais contrôle, qui
sera responsable ?
Le Contrôle Technique
entraîne de nombreux abus.
Contre-visites abusives, véhicules
manipulés sans soin, contrôles
bâclés, diagnostics fantômes en
collusion
avec
des
garages,
verbalisations pour un retard de
quelques jours…
Ce n’est pas parce que les voitures
les subissent que les deux-roues le
doivent aussi.
Vous en voulez encore ?
On peut continuer longtemps…
Le contrôle technique des deux-roues
N’EST PAS UNE QUESTION DE SECURITE,
il peut même avoir l’effet inverse.
C’est un racket et une occasion de verbalisation
supplémentaire, comme si ça manquait.
Motards, scooters,
ne vous laissez pas faire.
Parents, citoyens,
ne vous laissez pas manipuler.
Vous seul êtes responsable
de votre véhicule et de celui de vos enfants.
N’attendez pas qu’on vous y oblige pour le surveiller
régulièrement et faire les révisions préconisées.
Ne cédez pas une nouvelle fois au chantage affectif
au faux prétexte de sécurité routière.
Les problèmes ne viennent PAS des véhicules
mais des comportements et du manque de formation.
Réfléchissez et faites réfléchir.
Regroupez-vous, manifestez,
ne vous laissez pas tondre…
RESISTEZ !
http://ct.ffmc.fr

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