Zoom sur le secteur parquet

Transcription

Zoom sur le secteur parquet
Ö
Projets – études
Zoom sur le secteur
du parquet
Face à l’évolution constante du
secteur du parquet et au nombre
croissant d’interventions du CSTC
dans ce domaine, celui-ci a entrepris
diverses démarches afin de fournir
davantage d’informations aux parqueteurs.
? S. Charron, ir., chercheur, et Y. Grégoire,
ir.-arch., chef de laboratoire, laboratoire
‘Matériaux de gros œuvre et de parachèvement’, CSTC
Fig. 1 Pourcentage moyen obtenu pour les quatre modes de pose.
n
n
n
n
pose
pose
pose
pose
collée
clouée
collée-clouée
flottante
A. Parqueteurs
belges
18 %
1 L’enquête
53 %
Dans le cadre de la recherche prénormative
menée actuellement par le CSTC dans le domaine des revêtements de sol en bois et subsidiée par le SPF ‘Economie’, une enquête a
été envoyée en septembre/octobre 2007 aux
membres des associations professionnelles
‘Groupe de travail Parqueteur’ et ‘Werkgroep
Dé Parketplaatser’ (1).
Cette enquête s’articule autour de trois parties
principales alliant des questions générales sur
les pratiques actuelles des parqueteurs belges
ainsi que des questions plus spécifiques sur
des problèmes rencontrés sur chantier afin de
connaître le contexte des cas de pathologie.
La première partie concerne les informations
générales de l’entreprise : les coordonnées, le
mode de pose le plus utilisé ainsi que des données relatives à la quantité de surfaces parquetées par chantier chaque année. La deuxième
traite des matériaux utilisés : type de colle, de
revêtement de sol, de finition. Enfin, la troisième partie concerne les systèmes utilisés ainsi
que les problèmes et dégâts éventuels.
La version finale de l’enquête est représentée
au tableau 1 (p. 2).
2 Analyse des résultats
Sur les 204 enquêtes envoyées (75 francophones et 129 néerlandohones) (2), 39 entreprises
(23 francophones et 16 néerlandophones), soit
19 %, ont répondu à l’enquête. Ce pourcentage relativement élevé témoigne de l’intérêt
des parqueteurs pour cette recherche.
Ce projet étant axé sur la pose collée, la première question posée à l’entreprise concernait
26 %
3%
B. Parqueteurs
C. Parqueteurs
francophones
néerlandophones
14 %
21 %
41 %
60 %
14 %
44 %
5%
1%
le pourcentage relatif des quatre modes de pose
(collée, clouée, collée-clouée, flottante). La figure 1 présente les pourcentages moyens obtenus pour l’ensemble des réponses obtenues et
en distinguant les régions linguistiques (3).
Il ressort de cette enquête que la pose collée
reste le mode de pose le plus employé par les
professionnels et ce, souvent pour des raisons
techniques. Parmi les entreprises qui ont répondu, 59 % d’entre elles ont recours à la pose
collée dans plus d’un chantier sur deux. Pour
les 41 % restant la pose collée est utilisée en
moyenne dans 30 % des cas. Dans le § 3 (Entreprise – Généralités), ces pourcentages sont
pondérés avec le marché couvert par les entreprises.
L’analyse des résultats montre également une
différence entre les parqueteurs wallons et flamands. Du côté francophone, la pose collée
domine largement le secteur. Par contre, en
Flandre, les poses collée-clouée et collée représentent chacune plus de 40 % du marché.
Cette distinction peut s’expliquer par des différences de tradition entre le nord et le sud du
pays.
Pour l’analyse des réponses, l’enquête est suivie comme présentée dans sa version finale.
(Suite du texte en p. 3)
(1) La profession de parqueteur n’étant pas encore reconnue en Belgique, il a été demandé aux associations professionnelles ‘Groupe de travail Parqueteur’ et
‘Werkgroep Dé Parketplaatser’ les coordonnées de leurs affiliés. Il a dès lors été possible de cibler plus spécifiquement les menuisiers posant régulièrement
du parquet.
(2) L’enquête a également été envoyée aux parqueteurs situés en communauté germanophone, mais en raison d’un problème linguistique (l’enquête n’ayant
pas été traduite en allemand), nombre d’entre eux n’ont pu répondre.
(3) La distinction a été réalisée sur base de la région linguistique du siège social de l’entreprise.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 1
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ProjeTS – études
Tableau 1 Version finale de l’enquête envoyée au secteur du parquet.
Entreprise – Généralités
Dénomination :
Nom :
Adresse :
Tél. :
E-mail :
Mode de pose :
Collée
: ………
Clouée
: ………
Collée-clouée : ………
Flottante
: ………
Total
: 100 %
Fax :
%
%
%
%
Depuis combien de temps utilisez-vous la pose collée ?
r moins de 2 ans
r 2 à 5 ans
r 5 à 10 ans
r plus de 10 ans
Surface totale exécutée [m²/an] :
r moins de 500
r de 1000 à 10000
r plus de 10000
r 50-100 m²/chantier
r plus de 100 m²/chantier
r de 500 à 1000
Surface moyenne exécutée/chantier :
r moins de 20 m²/chantier
r 50 m²/chantier
Matériaux utilisés
Nature du support (%/an)
Chape ciment
: ………
Chape anhydrite
: ………
Béton coulé
: ………
Carrelage
: ………
Autre : ..……………: ………
Total
: 100 %
Choix du système
mis en œuvre
Type de colle (%/an)
%
%
%
%
%
Type de revêtement de sol
(%/an)
En dispersion
: ………
À l’alcool
: ………
Polyuréthane
: ………
MS polymer
: ………
Autre : …….……… : ………
Total
: 100 %
%
%
%
%
%
Parquet massif
: ….… %
Parquet multicouche : ….… %
Revêtement stratifié : ….… %
Total
: 100 %
Par l’architecte
Par le maître
de l’ouvrage
De la pose collée
r
r
r
r
Du revêtement
r
r
r
r
De la finition
r
r
r
Colle
Par le parqueteur
Type de finition (%/an)
Cire
: ………
Vernis
: ………
Huile
: ………
Huile-cire
: ………
Autre : …….……… : ………
Total
: 100 %
%
%
%
%
%
Pour des raisons techniques
ou esthétiques (à préciser)
r
1 (la plus ou la seule utilisée)
2
La plus à risque
1 (la plus ou la seule utilisée)
2
La plus à risque
Nom
Fournisseur
Type
Satisfaction
Dégâts éventuels
Commentaires
Finition
Nom
Fournisseur
Type
Satisfaction
Dégâts éventuels
Commentaires
Revêtement de sol
Essence de bois
Massif - Multicouche
Dimensions
Commentaires
Le plus utilisé
Le plus à risque (pathologie)
(Suite du tableau en p. 3)
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 2
Ö
Projets – études
Tableau 1 Version finale de l’enquête envoyée au secteur du parquet (suite).
Exécution
Quels paramètres vérifiez-vous avant la pose du revêtement de sol en bois (cf. NIT 218) ?
Paramètre
Support
r Planéité
r Humidité
r Caractéristiques mécaniques
(cohésion)
Revêtement de sol
Conditions ambiantes
r Humidité
r Conditions
hygrothermiques
Quel instrument
de mesure utilisez-vous pour ce
faire ?
Quelle(s) combinaison(s) offre(nt), selon vous, les meilleures garanties de qualité ? Et pourquoi ?
En conditions sèches ?
• Support : .........................................................................................
• Colle : .............................................................................................
• Revêtement en bois :
- Essence de bois : ......................................................................
- Type : .........................................................................................
- Dimensions : ..............................................................................
• Finition : ..........................................................................................
En conditions humides (p. ex. salle de bain) ?
• Support : .........................................................................................
• Colle : .............................................................................................
• Revêtement en bois :
- Essence de bois : ......................................................................
- Type : .........................................................................................
- Dimensions : ..............................................................................
• Finition : ..........................................................................................
Quelle(s) combinaison(s) est (sont), selon vous, à proscrire ? Et pourquoi ?
En conditions sèches ?
• Support : .........................................................................................
• Colle : .............................................................................................
• Revêtement en bois :
- Essence de bois : ......................................................................
- Type : .........................................................................................
- Dimensions : ..............................................................................
• Finition : ..........................................................................................
En conditions humides (p. ex. salle de bain) ?
• Support : .........................................................................................
• Colle : .............................................................................................
• Revêtement en bois :
- Essence de bois : ......................................................................
- Type : .........................................................................................
- Dimensions : ..............................................................................
• Finition : ..........................................................................................
Avez-vous déjà été confronté à des problèmes lors de la pose collée ?
r
r
Non
Oui. Si oui, lesquels ?
• Support (chape adhérente - chape non adhérente - chape flottante)
• Matériaux
• Mise en service (destination des locaux)
• Autres (à préciser) : ……................................................................................................................................................................................
Pourriez-vous expliquer sommairement un ou plusieurs cas que vous rencontrez fréquemment avec la pose collée ou donner quelques
commentaires ?
3Entreprise – Généralités
La première partie de l’enquête était consacrée aux informations socio-économiques de
l’entreprise. La majorité des entreprises (soit
81 %) utilisent la pose collée depuis plus de
dix ans.
3.1 Surface
totale exécutée par an
La surface parquetée par an a été présentée selon un choix multiple. Le tableau 2 présente
les réponses obtenues.
Ceci donne, sur base des résultats de l’en-
quête, une surface totale parquetée (4) entre 94.000 m²/an et 334.000 m²/an avec une
moyenne de 215.000 m²/an. D’après ces chiffres, il semble que le marché des revêtements
de sol en bois se porte bien.
Aussi bien en Flandre qu’en Wallonie, la
majorité des entreprises ayant répondu sont
de taille assez importante avec une surface
parquetée annuelle comprise entre 1000 et
10.000 m²/an. Ce résultat peut s’expliquer par
la spécificité des parqueteurs qui ont répondu.
Tableau 2 Surface totale de parquet
exécutée par an.
Surface totale
exécutée par an
(m²/an)
Moins de 500
Nombre d’entreprises
2
De 500 à 1000
8
De 1000 à 10.000
22
Plus de 10.000
7
Total
39
(4) Pour le calcul de ces nombres, les valeurs minimales et maximales ont été prises en compte. La
valeur maximale des entreprises qui exécutent plus de 10.000 m²/an a été estimée à 15.000 m²/an.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 3
Ö
ProjeTS – études
En effet, la plupart d’entre eux ne posent que
du parquet. La figure 2 illustre la répartition,
exprimée en %, de la taille des entreprises en
Wallonie et en Flandre (en termes de surface
parquetée).
Il apparait ainsi que les entreprises les plus
importantes en termes de surface parquetée
annuellement se situent principalement en
Flandre (cinq en Flandre contre deux en Wallonie).
Dans la suite, les réponses ont été analysées
par rapport aux réponses de chaque entreprise
dans son entièreté, mais aussi de façon pondérée selon l’importance de l’entreprise en termes de nombre de m² parquetés par an.
Fig. 2 Répartition de la taille des entreprises (en termes de surface parquetée).
70
60
50
40
30
20
10
0
0-500 m2
500-1000 m2
1000-10.000 m2
n Wallonie
3.2 Surface
moyenne exécutée  par  chan-
tier
> 10.000 m2
n Flandre
Fig. 3 Surface moyenne exécutée par chantier.
A. Surface
Pour la surface moyenne exécutée par chantier,
l’enquête proposait quatre possibilités : moins
de 20, 50, 50-100 et plus de 100 m²/chantier.
Le pourcentage moyen des réponses a été présenté dans la figure 3A. La figure 3B présente
le pourcentage moyen pondéré par le marché
couvert par l’entreprise.
B. Surface
moyenne exécutée
moyenne exécutée
par chantier pondérée selon
par chantier
le marché couvert par l’entreprise
5%
0,5 %
11 %
8%
31 %
33 %
Il apparaît que la plupart des entreprises ayant
répondu à l’enquête (soit 54 %) ont des chantiers de 50 à 100 m² en moyenne.
Il ressort de la comparaison de ces deux graphiques, qu’après pondération, les pourcentages
relatifs aux surfaces moyennes supérieures à
50 m² par chantier augmentent, ce qui signifie
que les entreprises de taille plus importante sont
celles qui gèrent également les chantiers les
plus importants en termes de m² à parqueter.
Ce résultat s’explique aisément par le secteur
actuel. En effet, une proportion importante
d’entreprises de parqueterie sont constituées
d’une, voire de deux personnes. Il leur est donc
plus difficile de répondre aux appels d’offre
pour des chantiers conséquents (> 100 m²) et
de concurrencer les plus grosses entreprises
en raison de moyens souvent moins importants en termes de matériel et surtout de main
d’œuvre.
54 %
58 %
n < 20 m2
Pour mieux comprendre le marché actuel, diverses informations étaient demandées quant
à la nature des différents composants utilisés :
• nature du support (%/an)
• type de colle (%/an)
• type de revêtement de sol en bois (%/an)
• type de finition (%/an).
n 50-100 m2
n > 100 m2
Fig. 4 Pourcentage obtenu pour les différents types de support.
A. Nature
du support
B. Nature
(%/an)
(%/an)
du support
pondéré selon le marché couvert
par l’entreprise
8%
8%
7%
9%
1%
3%
1%
3%
Après pondération avec le marché couvert par
l’entreprise, les réponses des ‘petites’ entreprises jouent un rôle minime.
4 Matériaux utilisés
n 50 m2
79 %
81 %
n chape ciment
n chape anhydrite
Pour ces matériaux, un calcul du pourcentage
annuel moyen a été effectué sur l’ensemble
des données reçues, aussi bien au niveau des
entreprises que pondéré avec la taille de celles-ci et ce, de manière à obtenir une vue aussi
représentative que possible du marché réel.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 4
n béton
4.1Nature
n carrelage
n autre
du support
Le support le plus courant est la chape à base
de ciment (79 %) (voir figure 4). Les chapes
anhydrites commencent à faire leur apparition
en Belgique mais ne représentent pour l’ins-
Ö
Projets – études
tant qu’un léger pourcentage (3 %). A ce sujet,
la recherche actuellement en cours au CSTC
sur les chapes fluides, dont celles à base d’anhydrite ‘Optimaal ontwerpen en uitvoeren van
gietvloeren’ devrait permettre de fournir diverses informations utiles sur leurs caractéristiques et les éventuelles précautions à prendre
avant de mettre en œuvre du parquet.
Fig. 5 Pourcentage obtenu pour les différents types de colle.
A. Type
de colle
(%/an)
B. Type
de colle
(%/an)
pondéré selon le marché couvert
par l’entreprise
10 %
13 %
5%
8%
16 %
Les ‘autres’ supports mentionnés dans l’enquête concernent principalement le bois ou les
panneaux à base de bois.
Les carrelages ne représentent qu’un léger
pourcentage des supports (8 %). Ce résultat
peut s’expliquer par la difficulté pour le parqueteur d’apprécier les caractéristiques mécaniques du carrelage actuel et de son adhésion
au support.
De nombreux parqueteurs préfèrent ainsi, en
cas de pose collée, enlever le carrelage existant et ensuite appliquer une égaline avant de
poser le parquet.
17 %
n colle polyuréthanne n colle ‘MS polymer’
de colle
Comme illustré dans les figures 5A et 5B, les
colles polyuréthannes mono- et bi-composants
prennent la part la plus importante du marché
belge. Ce résultat peut s’expliquer, d’une part,
par les performances et les domaines d’application très variés des colles PU, annoncés par
les fabricants, et, d’autre part, par la fidélité
de nombreux parqueteurs aux types de colle
qu’ils utilisent avec succès depuis plusieurs
années, dont les colles PU.
Avec le développement de la technologie, les
colles ‘MS polymer’ pour parquet sont apparues sur le marché, d’abord timidement en
raison du manque de recul et du peu d’informations disponibles, si ce n’est celles fournies
par les fabricants. Actuellement, les colles
‘MS polymer’ représentent un total de 17 %
du marché couvert par les entreprises ayant
répondu à l’enquête.
Le développement d’une méthode d’essai fiable devrait permettre de fournir des données
utiles sur les nouvelles générations de colle,
informations nécessaires pour le parqueteur,
notamment par rapport à leurs caractéristiques
et à leurs exigences.
A. Type
de colle
(%/an)
pondéré en
Wallonie
B. Type
5%
de colle
(%/an)
pondéré en
Flandre
11 %
22 %
15 %
18 %
73 %
n colle polyuréthanne n colle ‘MS polymer’
52 %
n colle en dispersion n colle à l’alcool
Fig. 7 Pourcentage obtenu pour les différents types de revêtement de sol en
bois.
A. Type
de revêtement de sol en bois
(%/an)
B. Type
de revêtement de sol en bois
(%/an)
pondéré selon le marché couvert
par l’entreprise
10 %
9%
32 %
29 %
Les figures 6A et 6B présentent la répartition
des différentes collées utilisées en Wallonie et
en Flandre.
Il ressort de ces graphiques une légère différence dans la répartition des pourcentages par
type de colle. Dans le nord du pays, les colles
à alcool représentent toujours un pourcentage
non négligeable, alors que dans le sud, elles
ont pratiquement disparu et ne sont utilisées
que dans quelques cas particuliers.
n colle en dispersion n colle à l’alcool
Fig. 6 Pourcentage obtenu pour les différents types de colle en fonction de la
région linguistique.
4%
4.2Type
62 %
69 %
59 %
61 %
n revêtement massif
4.3Type
n revêtement multicouche
de revêtement de sol en bois
Les revêtements de sol en bois massif, essentiellement du chêne, prédominent largement le
secteur (voir figure 7).
n revêtement stratifié
Le faible pourcentage obtenu pour les revêtements stratifiés peut s’expliquer par leur facilité de mise en œuvre, laquelle ne nécessite par
le recours à un professionnel.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 5
Ö
ProjeTS – études
Fig. 8 Statistique de production européenne [source : FEP 2006].
Fig. 9 Pourcentage obtenu pour les différents types de finition.
A. Type
de finition
(%/an)
B. Type
de finition
(%/an)
pondéré selon le marché couvert
16 %
par l’entreprise
1%
3%
1%
18 %
3%
38 %
23 %
36 %
78 %
n
n
n
n
revêtement multicouche
lamparquet
parquet mosaïque
revêtement massif
Cette répartition entre les différents types de
revêtement de sol en bois diffère des statistiques de production fournies par la Fédération
européenne de l’industrie du parquet (FEP),
pour lesquelles le parquet multicouche domine le secteur (voir figure 8). Cette distinction
peut s’expliquer par les notions de prestige
et de noblesse qui sont souvent associées au
parquet en bois massif dans notre pays, mais
également par tradition.
4.4Type
43 %
40 %
n vernis
n huile
n huile-cire
n cire
Fig. 10 Pourcentage obtenu pour les différents types de revêtement de sol en
bois en fonction des régions.
A. Type
de finition
(%/an)
en
Wallonie
B. Type
de finition
(%/an)
en
Flandre
2%
1%
12 %
23 %
31 %
43 %
de finition
Il ressort de l’enquête que les vernis et les
huiles constituent les deux types de finition
les plus utilisés (voir figure 9). Le choix entre
ces deux finitions va dépendre principalement
de l’aspect esthétique recherché mais également de la fréquence d’entretien admise par le
maître d’ouvrage.
Il est également intéressant de constater une
différence dans le choix des finitions entre
le nord et le sud du pays (voir figures 10A et
10B).
Cette distinction s’explique probablement par
des différences de mode et de tradition entre
le nord et le sud.
55 %
33 %
n huile
n huile-cire
6Exécution
La mise en œuvre d’un revêtement de sol en
bois nécessite quelques précautions et mesures avant, au moment et après la pose. A ce
sujet, la NIT 218 recommande de vérifier plusieurs paramètres relatifs au support, au bois et
aux conditions ambiantes (humidité et température) et ce, de manière à obtenir un résultat
optimal.
n cire
n vernis
Fig. 11 Instrument utilisé pour vérifier
la planéité du support.
6%
6%
3%
3%
5 Choix de la technique
Selon les réponses obtenues, le choix de la
pose collée provient principalement du parqueteur et ce, essentiellement pour des raisons
techniques.
Par contre, le choix du revêtement de sol en
bois et de la finition sont faits par le maître
d’ouvrage, parfois en concertation avec l’architecte et le parqueteur en fonction de critères esthétiques, de la situation, de la fréquence
d’entretien, …
6.1 Support
82 %
6.1.1 Planéité
La planéité du support a été mesurée par 90 %
des parqueteurs ayant répondu à l’enquête
(voir figure 11).
Comme prescrit dans la NIT 218, la planéité se
mesure le plus souvent au moyen d’une règle
métallique de 2 m.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 6
n
n
n
n
n
à la règle
à l’œil nu
niveau laser
niveau d’eau
combinaison de 2 instruments
Ö
Projets – études
6.1.2 Humidité
Fig. 12 Instrument utilisé pour vérifier
le taux d’humidité de la chape.
Le taux d’humidité de la chape a été mesuré
par 97 % des parqueteurs ayant répondu à
l’enquête (voir figure 12).
Fig. 13 Instrument utilisé pour vérifier
la cohésion de surface de la chape.
11 %
16 %
11 %
48 %
5%
Malgré la réticence de nombreux parqueteurs,
la bombe au carbure est la technique la plus
utilisée pour déterminer de manière précise le
taux d’humidité d’une chape.
5%
16 %
6.1.3 Caractéristiques mécaniques (cohésion en surface) de la chape
La cohésion de surface de la chape a été mesurée par 49 % des parqueteurs ayant répondu
à l’enquête (voir figure 13).
Cette propriété joue un rôle important car elle
doit permettre de s’opposer aux tensions qui
se forment inévitablement lors des variations
dimensionnelles normales du bois.
Moins de la moitié des parqueteurs ayant répondu mesurent fréquemment ce paramètre. Les
raisons évoquées sont l’absence d’informations
précises mais également le manque de matériel adapté, pratique et facile d’utilisation
(scléromètre, appareil d’adhérence).
A défaut, les parqueteurs utilisent des instruments très variés en se basant sur leur expérience pour essayer d’évaluer la cohésion de surface de la chape. Par ailleurs, nombre d’entre
eux ont également signalé qu’ils se rendaient
compte de l’importance de cette mesure mais
qu’ils n’avaient pas les moyens de l’évaluer de
manière précise.
6.2Revêtement
de sol en bois
Le taux d’humidité du bois a été mesuré
par 67 % des parqueteurs ayant répondu à
l’enquête. L’appareil utilisé pour cette mesure
est principalement l’hygromètre.
Sur la base des résultats, il apparait que la plupart
des personnes qui ne mesurent pas l’humidité
du bois avant la pose se fient aux informations
fournies directement par le fournisseur.
78 %
5%
n bombe au carbure
n testeur électronique
n combinaison de ces 2 instruments
informant de la nécessité de maintenir des
conditions ambiantes ‘normales’ (± 20 et
30‑60 % HR) et ce, de manière à assurer un
résultat optimal.
fi
Ñ
Remarque
L’analyse de ces résultats montre que la
majorité des entreprises qui ont répondu
à cette enquête mesurent régulièrement
les principaux paramètres décrits dans
la NIT 218. Ces pourcentages élevés
peuvent probablement s’expliquer par
le professionnalisme des parqueteurs
ayant répondu.
Parallèlement à cette constatation, de
nombreux parqueteurs nous ont signalé
que les problèmes liés à la pose collée
étaient relativement réduits. En effet, les
principaux cas de pathologies énoncés
dans l’enquête s’expliquent par des
sollicitations externes, notamment les
dégâts des eaux, l’apport d’humidité par
le plafonnage, le chauffage par le sol, …
Ce constat révèle clairement que le
respect des règles de l’art, comme décrit dans la NIT 218 permet de réduire
drastiquement le nombre de sinistres.
n
n
n
n
n
n
n
5%
cheville à rayer
à l’œil nu
par forage
marteau/burin
grattage + essai et collage
rayure avec un peigne à colle
combinaison
tement du revêtement de sol en bois étant influencé par de nombreux paramètres, chaque
situation est différente. Sans vouloir déterminer une seule combinaison-type pour les deux
conditions envisagées (sèches et humides),
nous avons essayé de déduire des réponses
obtenues des tendances.
7.1Combinaisons
offrant les meilleures
garanties de qualité
7.1.1 Support
Tant en conditions sèches qu’humides, la majorité des parqueteurs (73 %) collent directement le revêtement de sol en bois sur la chape,
tandis que 27 % d’entre eux optent pour une
pose plus ‘traditionnelle’, c’est-à-dire le parquet collé sur un panneau à base de bois ou un
sous-parquet préalablement collé sur la chape
(voir figure 14).
Fig. 14 Support à recommander (tant
en conditions sèches qu’humides).
27 %
6.3Conditions
hygrothermiques ambian-
tes
7 Combinaisons à favoriser et
à proscrire
Les conditions hygrothermiques ambiantes
(climat) sont mesurées par 76 % des parqueteurs ayant répondu à l’enquête. Pour la totalité des réponses reçues, l’appareil utilisé
est l’hygromètre ou un combiné thermo-hygromètre.
De manière à bénéficier de l’expérience, positive et négative, acquise par les parqueteurs,
nous leur avons demandé leur avis au sujet des
combinaisons offrant les meilleures garanties
de qualité et celles à proscrire et ce, en conditions sèches et humides (salle de bain).
Certains d’entre eux ont également mentionné
qu’ils offraient régulièrement des thermohygromètres aux maîtres d’ouvrages en les
Les réponses obtenues ont été très variées,
selon l’expérience de chacun, ce qui a rendu
difficile l’interprétation. En effet, le compor-
73 %
n chape
n panneau à base de bois ou
sous-parquet
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 7
Ö
ProjeTS – études
Cependant, cette dernière solution ne peut être
envisagée que si on dispose de la hauteur nécessaire.
Fig. 15 Type de colle à recommander.
A. En
6%
7.1.2 Colle
B. En
conditions sèches
6%
conditions humides
6%
12 %
9%
Quelles que soient les conditions d’utilisation,
les colles polyuréthannes mono- ou bi-composants offrent les meilleurs garanties de qualité
pour 80 % des parqueteurs (voir figures 15A
et 15B). Ce résultat confirme l’importance
actuelle de ce type de colle sur le marché
(cf. § 4).
7.1.3 Revêtement de sol en bois
En conditions sèches, le chêne massif est toujours le plus demandé. En ce qui concerne les
dimensions, les informations fournies étaient
trop variées pour en déduire des conclusions
(figures 16A et 16B).
82 %
79 %
n colle PU
n colle MS
n colle MS ou PU
n colle en dispersion ou PU
Fig. 16 Revêtement de sol en bois à recommander.
A. En conditions
6%
B. En conditions
14 %
sèches
humides
En conditions humides, le choix s’oriente plutôt vers des bois exotiques, qui sont généralement plus stables dimensionnellement et plus
durables.
44 %
7.1.4 Finition
Le choix est très varié et semble dépendre essentiellement de critères esthétiques et de fréquence d’entretien plutôt que des conditions
d’utilisation. C’est la raison pour laquelle de
nombreux parqueteurs ont mentionné ‘variable’ pour cette question (voir figures 17A et
17B).
7.2Combinaisons ‘à
proscrire’
6%
n chêne
7.2.1 Support
Pour 40 % des parqueteurs ayant répondu à
l’enquête, les ‘anciens’ supports comme la
chape, le plancher, et le carrelage peuvent être
à l’origine de problèmes s’ils ne présentent pas
les qualités requises (voir figure 18, p. 9). De
plus, selon eux, il est souvent difficile d’évaluer leurs performances et leurs ‘capacités’ à
contrer les mouvements du bois.
n teck
n bamboo
n autres bois exotiques
Fig. 17 Type de finition à recommander.
A. En
Pour cette partie, les résultats reçus ont été
moins nombreux, en moyenne 50 % des réponses. Ce résultat peut s’expliquer par le fait qu’il
n’existe pas à proprement parler de combinaison à proscrire. En effet, les cas de pathologie
rencontrés par le CSTC sont en général dus à un
ou à une combinaison de plusieurs facteurs et
non à une combinaison en particulier.
De nombreux parqueteurs ont ainsi préféré
mentionner les paramètres à éviter et ce, pour
garantir un résultat optimal.
36 %
94 %
B. En
conditions sèches
conditions humides
13 %
16 %
20 %
27 %
13 %
28 %
7%
37 %
6%
n huile
33 %
n huile-cire
n variable
Comme illustré dans ce graphique, il apparaît
que certains parqueteurs sont encore réticents
à poser du parquet sur un système de chauffage
par le sol. En effet, en raison de l’absence de
méthodes d’essai fiables, ils doivent se baser
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 8
n vitrificateur
n vernis
sur les informations parfois sommaires fournies par les fabricants et sur leur expérience.
Un des objectifs de cette recherche consistera
également à aborder cette problématique.
Ö
Projets – études
Fig. 18 Supports à proscrire (tant en
conditions sèches qu’humides).
5%
10 %
40 %
que certains bois résineux, essentiellement
pour des raisons de stabilité à l’humidité.
Cependant, en prenant certaines précautions
et pour certaines conditions d’utilisation
(cf. NIT 218), ces essences peuvent également
offrir une entière satisfaction.
Fig. 20 Causes principales des problèmes rencontrés lors de la pose
collée.
19 %
41 %
7.2.4 Finition
30 %
15 %
n
n
n
n
n
ancienne chape ou ancien plancher
chape anhydrite
carrelage
chauffage au sol
panneaux
7.2.2 Colle
Pour la plupart des parqueteurs, les colles à alcool et en dispersion sont à éviter, à l’exception
de certains cas spécifiques (voir figure 19).
Certains parqueteurs ont également signalé
des problèmes avec les colles polyuréthannes
et ‘MS polymer’. Cependant, en l’absence de
commentaires, il n’a pas été possible de déterminer si l’origine du problème provenait de la
colle elle-même ou de facteurs extérieures ou
bien d’une combinaison des deux.
A l’exception de quelques cas particuliers ou
lorsque des exigences élevées sont demandées,
en terme de résistance à l’usure par exemple,
tous les types de finition peuvent être utilisés
et ce, quelque soit le milieu d’utilisation. Pour
les finitions, on ne parlera pas de ‘type de finition à proscrire’ mais plutôt de marques à
éviter en raison d’une qualité moindre.
8 Problèmes rencontrés lors
de l’exécution
Des 39 parqueteurs qui ont répondu à notre enquête, 36, soit 92 %, ont déjà connu des problèmes lors de la pose collée. Cependant, ces
problèmes n’ont pas toujours donné lieu à des
cas de pathologie.
Parmi les trois personnes n’ayant pas rencontré de problèmes, deux d’entre elles n’ont
recours à ce type de pose que dans moins de
30 % des cas.
Ces problèmes sont principalement liés au support (41 %), aux matériaux (19 %), au climat
intérieur (20 %) ou à d’autres raisons (19 %)
(voir figure 20).
7.2.3 Revêtement de sol en bois
En règle générale, la plupart des parqueteurs
déconseillent le hêtre et l’érable massifs ainsi
Fig. 19 Types de colle à éviter (tant en
conditions sèches qu’humides).
6%
12 %
41 %
41 %
n
n
n
n
colles
colles
colles
colles
à l’alcool
en dispersion
PU
MS
Pour ces différents paramètres, de nombreux
parqueteurs ont expliqué sommairement les
causes probables des cas de pathologie observés.
Au niveau du support, le principal problème
annoncé par les parqueteurs concerne la
qualité de la chape (chape trop friable, trop
granuleuse, cohésion insuffisante, …). Par
ailleurs, quelques parqueteurs ont mentionné
que, selon eux, la qualité des chapes avait
diminué depuis plusieurs années. Ils ont également signalé qu’ils ne disposaient pas de
la formation requise ou du matériel adéquat
pour évaluer les caractéristiques des chapes.
A défaut, certains réalisent des ‘rayures’
dans la chape au moyen d’un outil tranchant
et se basent sur leur expérience pour évaluer
si la chape présente les qualités requises ou
non.
Les problèmes liés aux matériaux proprement
dit concernent principalement des défauts
d’usinage (planche mal calibrée, mauvais
usinage des rainures et languettes, …), des
incompatibilités entre produits ou un choix
inadapté à l’utilisation prévue.
20 %
20 %
n
n
n
n
support
matériaux
climat intérieur
autres
En ce qui concerne le climat intérieur, le principal problème mentionné par les parqueteurs
concerne une modification des conditions de
température et d’humidité après la pose, malgré les recommandations faites par le parqueteur. Cette modification peut survenir suite à :
• une mauvaise gestion du bâtiment : manque
de ventilation, de chauffage, …
• un apport d’humidité extérieur : l’intervention du carreleur ou du plafonneur qui
crée de l’humidité avant, pendant et après la
pose, par exemple.
Dans la rubrique ‘autres’, les principales sources de problème sont liées à un apport d’humidité (humidité ascensionnelle, dégâts des
eaux, fuite d’un radiateur, …) ou au chauffage
par le sol (> 30 %). Dans ce dernier cas, les
problèmes énoncés concernent une épaisseur
de chape insuffisante au-dessus des tuyaux,
une température des tuyaux trop élevée, …
9 Conclusions
L’objectif principal de cette enquête était de
récolter de nombreuses informations utiles sur
le marché actuel et sur les problèmes fréquemment rencontrés par les professionnels de manière à mieux comprendre la problématique
actuelle. En effet, malgré de nombreuses publications consacrées au revêtement de sol en
bois, celui-ci demeure la source de nombreux
litiges et donne lieu à un nombre croissant
d’interventions du CSTC.
En première constat, il apparait que la majorité
des 39 parqueteurs ayant répondu à l’enquête
recourent régulièrement à la pose collée lors
de leur chantier et ce, pour des réponses techniques. De plus, le pourcentage relativement
élevé de réponses (19 %) a permis une analyse
assez représentative du secteur.
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 9
Ö
ProjeTS – études
L’analyse de la surface moyenne/chantier démontre que les chantiers d’une surface comprise entre 50 et 100 m² couvrent la plus grande part du marché. La prise en compte de ces
données va permettre de pondérer l’ensemble
des réponses reçues en fonction du marché
couvert par chaque entreprise.
Les colles polyuréthannes sont les plus souvent utilisées pour les exécutions (62 %). Ce
résultat s’explique probablement par les performances et domaines d’application très variés de ce type de colle mais également pour
des raisons de tradition. Cependant, les colles
de la technologie ‘MS polymer’ apparaissent
également de plus en plus sur le marché. Par
contre, les colles en dispersion et à alcool, plus
anciennes, disparaissent progressivement.
Pour le revêtement de sol en bois et la finition,
le choix est principalement déterminé par des
raisons esthétiques et techniques, même si une
certaine tradition, notamment dans le choix du
chêne, a été constatée dans les réponses.
adaptée, revêtement en bois mal usiné, …) soit
de conditions extérieures (dégâts des eaux, remontée d’eau, …).
En ce qui concerne les règles de bonne pratique définie par la NIT 218, nous avons constaté un pourcentage élevé (en moyenne > 65 %)
de parqueteurs qui vérifient régulièrement ces
paramètres (taux d’humidité du support et du
bois, conditions ambiantes, …). Ce résultat
s’explique probablement par le professionnalisme des parqueteurs ayant répondu.
En ce qui concerne les dégâts décrits par les
parqueteurs, certains peuvent être évités à
moins qu’ils ne soient propres au système.
Les dégâts survenant avec des systèmes spécifiques devront être analysés en se basant sur
l’étude des cas de pathologie afin de pouvoir
déterminer la nature exacte du problème. n
Une majorité des entreprises, soit 92 %, a
indiquée avoir déjà rencontré des problèmes
lors de la pose collée. Cependant, ces différents ‘problèmes’ semblent, hormis quelques
cas spécifiques, ne pas être directement imputables à la pose collée. Les causes présumées
proviennent soit d’un des composants du système (mauvaise qualité du support, colle non
Les Dossiers du CSTC – N° 2/2008 – Cahier n° 3 – page 10
t
Document
utile
Revêtements de sol en bois : planchers,
parquets et revêtements de sol à placage. Bruxelles, CSTC, Note d’information
technique, n° 218, décembre 2000.