L`isolation inversée en travaux neufs
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L`isolation inversée en travaux neufs
36 TECHNI QUE F I CH E PR AT I Q U E É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 7 ma rs 2 013 L’isolation inversée en travaux neufs Utilisé en France depuis plus de quarante ans, le principe de l’isolation inversée a fait ses preuves en toitures-terrasses. Des dispositions spécifiques doivent toutefois être respectées pour garantir la pérennité des systèmes. P rotéger l’étanchéité des chocs mécaniques et thermiques ainsi que des rayons UV : ces trois avantages continuent de faire de l’isolation inversée une solution incontournable pour de nombreuses toitures. à commencer par les plus exposées pendant la mise en œuvre à l’instar des toitures-terrasses parkings et des toitures jardins. Par la suite, elle représente également une protection supplémentaire face aux risques de percements et de détériorations sur les ouvrages les plus fréquentés par les personnels de maintenance. Le principe du procédé est simple : contrairement à un complexe classique où l’isolant sert de support à l’étanchéité, il est placé, en configuration inversée, au-dessus du système étanche et lesté par une protection lourde. Un mode de pose uniquement admissible sur les éléments porteurs en béton (pente maximale 5 %) mais qui permet alors de s’affranchir de l’emploi d’un parevapeur. Autre exigence du procédé : l’isolant utilisé doit répondre à des critères de résistance à la compression, à l’eau et à la vapeur d’eau tout en conservant ses performances thermiques. Pour l’heure, le seul matériau adapté et visé pour cet usage par les DTA est le polystyrène extrudé. Mis en œuvre en un seul lit, les panneaux sont posés libres, à joints serrés, décalés dans un seul sens et en respectant le recouvrement des feuillures alternées. Ils sont installés sur l’étanchéité soit directement sur le revêtement (asphalte ou bicouche bitume SBS avec autoprotection minérale), soit sur une couche de désolidarisation dans le cas notamment des revêtements bicouche bitume SBS sans autoprotection. Des dispositions spécifiques visent également le choix des protections rapportées. La plupart sont définies dans le DTU 43.1 mais les DTA intègrent également des configurations supplémentaires pour les toituresterrasses accessibles aux piétons et aux véhicules. Dernière particularité des systèmes : le calcul de leur résistance thermique qui tient compte des déperditions additionnelles entraînées par le ruissellement et l’évaporation de l’eau entre l’isolant et le revêtement. L’interposition d’un non-tissé entre les panneaux et le lestage permet, dans certains cas, de diminuer l’incidence de la pluviométrie et donc d’augmenter la performance thermique globale. Pour faciliter le travail de ses adhérents, la CSFE vient de mettre en ligne sur son site internet (www.etancheite.com) une feuille de calcul thermique intégrant l’ensemble des paramètres à renseigner dans le cadre de travaux neufs. L é g en d es Terre végétale / protection lourde B Couche de séparation C Couche filtrante A Couche drainante Isolant F Couche de désolidarisation G étanchéité D E évacuation des eaux pluviales Dans le cas particulier des toituresterrasses avec isolation inversée, l’Avis technique ou le DTA de l’isolant prévoit les dispositions spécifiques concernant les garde-grèves (évacuation des eaux pluviales à deux niveaux). Ceux-ci doivent s’encastrer dans le moignon sur une longueur suffisante. La largeur de la platine du garde-grève est égale au diamètre de l’entrée plus 2 x 12 cm. Séparation et désolidarisation Les couches de séparation (entre l’isolation et la protection) et de désolidarisation (entre l’étanchéité et l’isolant) sont toujours constituées d’un voile non-tissé. Selon la nature de l’étanchéité, la désolidarisation n’est pas systématiquement requise. L’interposition d’une couche de séparation est prise en compte dans le calcul thermique. Elle peut conduire à améliorer le bilan thermique global en limitant le taux des eaux de pluies arrivant effectivement au niveau de l’étanchéité. Les DTA des isolants fixent, le cas échéant, le facteur de pondération à considérer. La CSFE a également mis au point une feuille de calcul thermique facilitant l’intégration de ces données. Isolation des relevés Exemple de relevé avec isolation inversée et isolant de partie courante en pose inversée. Le panneau d’isolation verticale est buté en pied et maintenu ponctuellement en tête par une patte dont les dimensions sont définies dans les recommandations professionnelles de la CSFE*. La protection mécanique et contre les rayons UV peut être rapportée ou intégrée à l’isolant. * Recommandations professionnelles de la CSFE pour la conception de l’isolation thermique et des toituresterrasses inclinées avec étanchéité, consultable sur le site internet de la CSFE www.etancheite.com. ÉTANC HÉITÉ. INF O # 37 m ars 2 01 3 FI C HE P R AT I QU E T ECH N IQUE Dimensionnement des protections Les protections doivent être mises en œuvre au fur et à mesure de la pose des panneaux isolants. Leur poids a pour but de compenser le soulèvement des panneaux isolants sous la poussée de l’eau et d’éviter l’envol sous l’action du vent. Le DTU 43.1 P1-1 (paragraphe 6.6.4) définit la nature et les caractéristiques (épaisseur, granulométrie…) de ces protections, y compris pour les dalles des chemins de circulation dont l’épaisseur doit être supérieure ou égale à 40 mm. Dans le cas des toitures-terrasses jardins, la couche drainante est placée directement sur l’isolant. 37